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Genèse & Production
Le prototype du Renault FT fut finalisé en octobre 1916. Le FT était une idée du colonel Estienne, et rencontra tout d'abord une forte résistance de la part des autorités techniques. Estienne demanda donc à Joffre d'autoriser la production de 1 000 chars, pour la plupart armés d'une mitrailleuse et pour certains d'un canon court de 37mm, sous tourelle. Ce char d'une hauteur limitée (1,75 m) était protégé seulement contre les armes individuelles et pouvait atteindre la vitesse maximum de 10-12 km/h.
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Prototype. -
Les dimensions du FT étaient étudiées pour lui permettre de descendre dans les creux de terrain, puis d'en sortir et non de les enjamber. Le 22 février 1917, une première commande de 150 chars mitrailleurs fut passée. Elle fut suivie d'une autre du général Pétain, concernant 3 350 chars. Les essais officiels du FT eurent lieu le 9 avril 1917. En juillet, on testa une tourelle armée d'un canon de 37mm et on décida d'équiper 650 chars d'assaut. Le total de chars commandés passa à 7 820 (dont 3 940 pour la firme Renault) et la production fut donc logiquement confiée à plusieurs manufacturiers. Lors de l'Armistice, seulement 3 177 FT avaient effectivement été livrés. Quelques centaines furent perdus au combat durant la 1ère Guerre Mondiale. La production continua cependant et en 1921, 3 728 étaient en service dont 2 100 en mitrailleurs, 1 246 armés d'un canon de 37mm, 39 armés d'un canon de 75mm, 188 chars radio (sans armement) et 155 chars école.
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Conception initiale du Renault FT. Notez que la trappe du conducteur se compose d'une seule pièce (moulée). -
Prototype du FT avec tourelle Omnibus, l'arrière du Renault FT de production était différent de celui du premier prototype. -
Autre prototype avec tourelle Omnibus. Notez que la trappe du poste de conduite est à une conception en 3 pôles (production). -
Design
Le FT était constitué d'une caisse portante blindée, faites de plaques boulonnées sur des profilés. Les chenilles constituées de patins de 34 cm de large procurait au char une bonne prise sur n'importe quel terrain. À l'intérieur, la caisse était divisée en 2 compartiments : le compartiment de combat et le compartiment moteur. Dans le compartiment de combat, le pilote était assis sur un siège à dossier réglable et derrière-lui, dans la tourelle, le tireur/commandant. L'accès au char se faisait par 2 trappes qui formaient le toit de la partie avant. Le prototype était doté d'une écoutille à l'arrière de la tourelle qui fut ensuite remplacée par une porte à 2 battants. Le pilote disposait pour sa visibilité de 3 fentes de visée. Le compartiment-moteur accueillait en outre du moteur, les engrenages, le radiateur et le réservoir d'essence. Ces éléments n'étaient accessibles que de l'extérieur, via les trappes sur le toit du compartiment. Le moteur était un 4 cylindres en ligne, doté d'un carburateur Zénith. L'allumage était à magnéto et la mise en route manuelle grâce à une manivelle. Cette dernière se faisait soit de l'intérieur, soit de l'extérieur.
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Le blindage avait 16mm d'épaisseur aux endroits protégeant les parties vulnérables. L'armement du FT était constitué d'une mitrailleuse Hotchkiss approvisionnée par 50 bandes de 96 cartouches ou un canon semi-automatique Puteaux L/21 de 37mm alimentés par 240 HE (dont 12 Shrapnel). Certains exemplaires étaient dotés d'une queue amovible pour faciliter (en s'appuyant dessus) le franchissement des tranchées.
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Modèles
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FT (MG) (FT 17)*
Char mitrailleur armé d'une mitrailleuse de 8mm. Il s'agit de la version la plus produite. Les premiers modèles étaient dotés d'une tourelle moulée, mais cette tourelle était difficile à produire et fut finalement remplacée par une tourelle rivetée à 8 côtés. Rares étaient ceux dotés d'un poste radio.
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FT 17 avec la mitrailleuse Hotchkiss de 8mm. -
À l’usine. -
Unité non identifiée, Armée Française - site d'essai de Chalais-Meudon, France, avril 1918. -
Unité inconnue, châssis 66562 « Le Tigre », camouflage tigré, 1918. -
Version mitrailleuse du Renault FT avec tourelle Berliet. Automne 1918. -
Mitrailleuse version Renault FT avec tourelle Berliet. Automne 1918 ou 1919, camouflage 5 teintes, plus tard nommé style japonais. -
FT (Gun) (FT 18)*
FT armé d'un canon SA de 37mm. Il était parfois appelé FT 18 mais ce n'est pas une désignation officielle.
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FT avec canon SA de 37mm à tourelle rivetée. -
FT avec canon SA de 37mm à tourelle coulée. -
Version armée d'un canon SA de 37mm. Unité inconnue, début 1918. -
1ère Compagnie, 2ème Bataillon, Régiment « Le Tigre » pendant la Première Guerre Mondiale. -
FT avec tourelle Berliet. On remarque « le crochet de boucher » pour le soulever. -
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France, juin 1940. Ce char était toujours armé de son canon de 37mm, un événement rare car de nombreux canons furent récupérés pour équiper d'autres chars légers plus récents comme le R35 ou H35. Ce char a un crochet de remorquage sur la queue de tranchée. Le bataillon devait être équipé de remorques citernes légères. -
(*) Les termes Renault FT-17 ou FT-18 bien que largement utilisés n'ont rien d'officiels ! Le dernier proviendrait même d'une confusion.
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Renault FT Mle 31 (FT-31)
Ce Renault FT armé d'une mitrailleuse Hotchkiss de 8mm ne sera jamais vraiment modifié au cours de son service dans l'entre-deux-guerres. En 1931, en guise de modernisation, la mitrailleuse Hotchkiss sera remplacée par une mitrailleuse Reibel de 7,5mm. Cependant, ces chars étaient usés par des années de service et leur état mécanique n'était guère brillant. Lors de l'invasion allemande, il restait environ 1 400 chars plus ou moins opérationnel (dont les modèles armés d'un canon). Ces chars obsolètes ne purent rien faire pour contrer les chars allemands plus modernes.
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Un FT abandonné le long d'une haie sur le bord d'une route, photographie probablement prise sur la route entre Lisieux et Caen par des soldats de l'unité d'éclairage de la 7ème Panzerdivision entre le 14 et le 17 juin 1940. Le char n'appartient pas à un Bataillon de Chars de Combats mais à un détachement de circonstance. -
Désuet, le Renault FT équipe toujours 8 bataillons de l'Armée Française, en mai 1940. Les chars armés de la mitrailleuse Hotchkiss de 8mm d'origine devinrent cependant très rares. -
Un des 6 FT à recevoir en 1928 des trains roulants Kégresse à chenilles métal-plastique du second type. Également équipé à partir de 1930 de moteurs diesel à titre expérimental. -
Le FT-31 est une version modernisée du Renault FT, armé d'une MAC 31 de 7,5mm sur un mantelet en acier. Celui-ci fut retrouvé abandonné sur son porte-citernes pendant la campagne de France. -
Ce Renault FT à canon fut désarmé et réformé à l'aube de la 2ème Guerre mondiale. Toujours en état de marche, c'était comme les autres déployés sur le feu. Le canon et son mantelet sont absents et furent remplacés par une simple plaque métallique percée, permettant au commandant de char d'utiliser son arme de bord, ici une mitraillette FM 24/29 de 7,5mm.
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Conversions
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France
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Renault FT Artillerie
En mai 1918, J.L. breton (Directeur des Inventions, Études et Expériences Techniques de l'Artillerie) préconise d'utiliser le châssis du Renault FT, afin de développer une artillerie mobile. Pour les calibres, il est tenu compte des limites du Renault et ce sont les pièces les plus légères de l'artillerie lourde moderne qui sont proposées : le canon long Mod. 1913 de 105mm et le Mod. 1897 de 75mm. L'objectif est de créer des batteries d'artillerie aussi mobiles que les Renault FT standard et pouvant ainsi les suivre au plus près et leur apporter un appui feu contre les batteries AT ennemies. Cependant, le grand patron de l'artillerie, le général Herr, s'oppose à ce concept lui préférant celui du canon classique avec tracteur chenillé ; ce dernier pouvant servir de ravitailleur tout terrain entre l'emplacement opérationnel du canon et la route la plus proche où attendent les camions de munitions. Cependant les essais se poursuivent, et plusieurs prototypes sont réalisés les mois suivants. En ce qui concerne le Mod. 1897 de 75mm, les firmes suivantes proposeront leur modèle : la firme Renault, en août-septembre 1918 (seule la superstructure est modifiée, le canon tirait vers l'arrière) ; la Section Technique Automobile de Valenciennes (STAV), en octobre 1918 (le canon pouvait tirer vers l'avant, installé sur un affût Gramme de la Marine, mais pour les grandes inclinaisons, il pivotait sur l'arrière et notons que les artilleurs étaient debout hors du véhicule lors des tirs) : le Service Technique de l'Artillerie (STA), en mai-octobre 1918 (le moins aboutit des trois, le tir se faisait vers l'avant). Notons que Renault créa un transport de munitions pour accompagner les 75 sur affûts chenillés. En juillet, un prototype armé du canon de Mod. 1913 Schneider de 105mm fut aussi réalisé mais fut jugé peu satisfaisant. Le pilote était installé très en avant et le canon tirait vers l'arrière. Le pointage était effectué avec les chenilles. Le projet fut arrêté en avril 1921.
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75mm Tracks STAV. -
105mm Tracks. -
Monture sur chenilles pour le canon Mod. 1887 de 75mm. Première tentative imparfaite en août-septembre 1918. Pointage par les chenilles. -
Troisième prototype (et dernier prototype) du canon automoteur conçu par la Section Technique de l'Artillerie (STA), à partir de mai 1918. Sur ce prototype, le canon est pointé vers l'avant. Les tests commenceront en octobre 1918. -
Renault 75 BS
Canon automoteur armé d'un canon Blockhaus-Schneider Petard de 75mm (obusier à canon court) : Seulement 39 furent effectivement réalisés.
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Version armée d'un obusier blockhaus de 75mm dans une casemate fixe. -
Char livré en avril 1919 avec le pont Orthlieb (pour le franchissement de tranchées), démantelé plus tard. -
Version modifiée pour la pose d'un pont permettant le franchissement de tranchées pour d'autres chars. Le pont au-dessus de la tranchée était libéré en déroulant le câble commandé par une chaîne de la casemate. -
Deux prototypes différents furent construits et testés au début de 1918. La conception de Renault déplaça le conducteur à une position élevée au centre du char avec le canon monté bas à l'avant du char. Ce prototype s'avéra en surpoids et difficile à manœuvrer en raison de la vue restreinte du conducteur. On n'expliqua jamais comment exactement 2 artilleurs devaient entretenir l'arme dans la partie avant exiguë du véhicule. La conception fut rejetée. -
Renault FT (MG) démineur
Prototype de char démineur équipé à l'avant de 2 charrues pour évacuer les mines hors du chemin du char.
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Le Renault FT Chasse-Mines est équipé d'un dispositif anti-mines Rhonelle, constitué de 2 socs montés sur des arbres mobiles commandés par des vérins. Il fut conçu par le lieutenant Rhonelle en 1939. -
Renault 37 BS
Char équipé d'une tourelle à 7 côtés. La trappe de tourelle était excentrée vers la gauche et il y avait un prolongement à l'arrière de la tourelle pour permettre le recul du canon.
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Renault FT fascine
Char équipé d'un berceau pour fascines à l'avant qui pouvait être libéré de l'intérieur.
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Renault FT projecteur
Char projecteur doté d'un mât équipé de 2 projecteurs.
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Modèle réalisé juste après la 1ère Guerre Mondiale. L'élévation du projecteur était effectuée via des câbles et la traversée via la traverse de la tourelle. -
Renault FT souffleur
Char déblayeur expérimental doté à l'avant de 2 ventilateurs pour évacuer la neige.
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Renault TSF (Télégraphie Sans Fil)
Char de commandement avec une superstructure blindée à la place de la tourelle.
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Alternative du Renault FT pour la signalisation télégraphique ; le char était équipé d'une antenne qui était fixée sur le support présent sur la tourelle. -
Cette version remplaça une superstructure agrandie pour la tourelle, qui devait abriter l’E10. Émetteur/récepteur TER. Les émetteurs/récepteurs n'étaient pas fiables et leurs antennes étaient extrêmement vulnérables aux dommages. Ces versions n'avaient pas d'armement et avaient un équipage de 3 hommes. 300 versions TSF furent commandées et au moins 188 furent produites. -
Le disque blanc à l'arrière n'a pas d'As de section (peloton), ce qui est logique puisque le « Signal tank » opère au niveau de la compagnie et non au niveau de la section (peloton), 1918-1919. -
Autres
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Prototype dans sa deuxième configuration. Le pont de 7 m de long permettait aux chars légers de traverser des fossés de 6 m de large ou des champs de mines. Ce char poseur de pont fut commandé à 150 exemplaires en septembre 1939 mais ils ne seront jamais fabriqués. -
Il ne s'agit pas d'un véhicule de dépannage pour FT mais d'un véhicule de hissage d'éléments démontés tels que la tourelle ou le moteur. Il est équipé d'une dalle (bigue) de 3,60 m de long. Maroc, 1925. -
Idem que le précédent. 2ème Section, 1ère Compagnie, 505ème Régiment de Chars de Combat - France, 1918. -
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Renault FT Porte-artillerie destiné à fournir des munitions au Renault FT Mle 1897 de 75mm. En effet, du fait de leur configuration leur capacité de charge en munitions était très limitée. Le poste de pilotage est déplacé vers le centre et la partie avant est occupée par un espace de rangement abritant les caisses de munitions. -
Renault FT converti en version Bulldozer en 1939. La pelle était commandée par un cric et percée de 2 vitres pour permettre au conducteur de voir. -
Une partie de ces machines mécaniquement hors d'usage fut réutilisée en position fixe sur la ligne Maginot. L'opération consistait à débarrasser le char de tous ses éléments mécaniques pour ne garder que le corps et la tourelle, puis à l'encastrer dans un bloc de béton ne laissant que la tourelle en saillie, la caisse servant de chambre aux hommes. Dans le cas de la version mitrailleuse, la mitrailleuse Hotchkiss d'origine fut remplacée par une mitrailleuse Reibel MAC 31.
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Pologne
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FT-Z
Une modification polonaise construite dans la Wojskowy Instytut Gazowy (Institut du Gaz Militaire) et testée sur le terrain d'essai de Rembertów le 5 juillet 1926. Au lieu d'une tourelle, le char avait 2 bouteilles de gaz. Il fut conçu pour créer des écrans de fumée, mais pourrait également être utilisé pour des attaques chimiques. Un seul fut produit.
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En Action
Après la fin de la 1ère Guerre Mondiale, les Renault FT furent exportées vers de nombreux pays (Belgique, Brésil, Tchécoslovaquie, Estonie, Finlande, Iran, Japon, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Espagne, Suisse, Turquie et Yougoslavie). Les Renault FT étaient utilisés par la plupart des nations ayant des forces blindées, généralement comme char principal. Mais là n’est pas le propos…
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Renault FT en démonstration au Musée des Blindés de Saumur, 25 juillet 2012. -
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1ère Guerre Mondiale (1914-1918)
Le Renault FT fut largement utilisé par les Forces Françaises en 1918 et par les Forces Expéditionnaires Américaines (AEF) sur le front occidental dans les dernières étapes de la 1ère Guerre Mondiale. Ses débuts sur le champ de bataille eurent lieu le 31 mai 1918, à l'est de la forêt de Retz, à l'est de Chaudun, entre Ploisy et Chazelles, lors de la 3ème Bataille de l'Aisne. Cet engagement, avec 30 chars, réussit à briser une avance allemande, mais en l'absence de soutien d'infanterie, les véhicules se retirèrent. Dès lors, un nombre progressivement croissant de FT fut déployé, ainsi qu'un plus petit nombre de Schneider CA1 et Saint-Chamond. Comme la guerre était devenue une guerre de mouvement au milieu de 1918, lors de l'offensive des Cent Jours, les FT plus légers étaient souvent transportés sur des camions lourds et des remorques spéciales plutôt que par chemin de fer sur des wagons plats. Estienne avait initialement proposé de submerger les défenses ennemies à l'aide d'un essaim de chars légers, une tactique qui fut finalement mise en œuvre avec succès. À partir de la fin de 1917, les alliés de l'Entente tentaient de surpasser les puissances centrales à tous égards, y compris l'artillerie, les chars et les armes chimiques. Dès lors, un objectif fut fixé de fabriquer 12 260 FT (7 820 en France et 4 440 aux États-Unis) avant la fin de 1919. Il joua un rôle prépondérant dans les offensives de 1918, lorsqu'il reçut le nom populaire de Victory Tank.
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Les troupes américaines avançant vers le front pour la Bataille dans la Forêt d'Argonne, France, 26 septembre 1918. -
L'Armée Britannique utilisa 24 FT pour les tâches de commandement et de liaison, généralement avec le canon retiré. L'Italie reçut 3 FT en juin 1918, mais ils ne virent pas d'action et aucun autre char ne fut reçu jusqu'à la fin de la guerre.
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Guerre Civile Russe (1917-1923)
Une utilisation remarquée par les soviétiques de ce char contre les tsaristes.
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Une réunion de l’Escadron Blindé à Usage Spécial, avril 1919. Bientôt ce char sera envoyé à Moscou. -
Guerre d’Indépendance Estonienne (1918-1920)
Utilisation de la part des soviétiques menant une offensive sur le territoire ce qui amena sans doute, le 5 février 1920, l'Estonie à acheter 9 véhicules à la France.
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Affiche de recrutement pour l'Armée Estonienne pendant la guerre d'indépendance, 1918. -
Guerre Soviéto-Polonaise (1919-1921)
Sans doute une utilisation des deux côtés sans plus de détails.
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FT-17 polonais du 1er Régiment de Chars pendant la Bataille de Dyneburg, janvier 1920. -
Révolte en Lybie Italienne (1919)
Les chars Renault furent également utilisés dans les conflits coloniaux, par exemple pour écraser une révolte en Libye italienne.
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Guerre du Rif (1921-1927)
Pendant la guerre du Rif, après le désastre annuel, l'Armée Espagnole commande 10 FT armés de mitrailleuses Hotchkiss et 1 TSF pour compléter un premier Renault acheté en 1919. Ces chars forment une compagnie déployée à partir de 1921. Après un premier échec, ils se révèlent très efficaces et 6 autres furent livrés en 1925. Les FT espagnols furent les premiers chars de l'histoire à participer à un assaut amphibie, le débarquement d'Alhucemas. L'Armée Française déploya 2 bataillons de FT pendant la guerre, dont une compagnie de chars à chenilles Kégresse. Après la fin de la guerre, les chars français restèrent en Afrique du Nord pour achever la « pacification » du Maroc dans les montagnes de l'Atlas.
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Renault FT appartenant à l'Armée Espagnole pendant la Guerre du Rif, 1922. -
Révolte des Lieutenants (1922-1927)
Au Brésil, les FT furent utilisés par l'Ancienne République pour écraser diverses révoltes entre 1924 et 1927.
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Révolte du 18 au Fort Copacabana : de gauche à droite, les lieutenants Eduardo Gomes, Siqueira Campos, Nílton Prado et le civil Otávio Correia, 6 juillet 1922. -
Grande Révolte Syrienne (1925-1927)
L'Armée Française envoya une compagnie de FT en Syrie pendant la Grande Révolte Druze.
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La maison du leader nationaliste Nasib al-Bakri détruite par les Français en 1925. -
Révolution de 1930
Utilisé les forces de Vargas contre la Révolution Constitutionnaliste.
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Getúlio Vargas (au centre) et ses partisans photographiés par Claro Jansson lors de leur court séjour à Itararé (São Paulo) sur le chemin de Rio de Janeiro après la révolution brésilienne réussie de 1930. -
Invasion Japonaise de la Mandchourie (1931-1932)
Les chars français déployés à Vladivostok furent donnés à l'Armée Chinoise du Fengtian de Zhang Zuolin en 1919. 14 autres Renault furent achetées en 1924 et 1925. Ces chars servirent à protéger la frontière des Soviétiques dans les années 20 et contre le seigneur de guerre Wu Peifu en 1926. Après l'invasion japonaise de la Mandchourie, presque tous furent remis à l'Armée Impériale du Mandchoukouo.
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Compagnie de Chars Kurume (1ère Brigade de Chars). Gare de Jinzhou, 4 janvier 1932. -
Guerre Civile Espagnol (1936-1939)
Lorsque la guerre civile éclate, la moitié des équipages Renault restèrent fidèle à la République Espagnole tandis que les autres rejoignirent les rebelles. La France envoya ensuite 32 FT aux républicains ; le nombre de FT vendus aux républicains par la Pologne n'est pas clair ; les estimations varient entre 16 et 94.
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Un groupe de nationalistes espagnols (à gauche sur l'uniforme mixte) posant devant un Renault FT armé d'un canon automatique dans le centre de Zaragoza, Aragon, Espagne. Dans l'arrière-plan, les passants. Les Républicains tentèrent d'envahir Saragosse en vain en juillet 1936. Une nouvelle offensive échoua en septembre 1937. -
2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
Les Renault FT furent également déployés en nombre limité pendant la 2ème Guerre Mondiale, en Pologne, en Finlande, en France, en Grèce, en Roumanie et au Royaume de Yougoslavie, bien qu'ils soient déjà obsolètes. En mai 1940, l'Armée Française compte encore 7 bataillons de première ligne équipés chacun de 63 FT, un bataillon en sous-effectif ainsi que 3 compagnies indépendantes de 10 chacune, pour un effectif organique total de 504. 105 autres sont en service dans les colonies du Maroc et d'Algérie et 58 au Levant français, à Madagascar et en Indochine. Certains FT avaient également été enterrés dans le sol et encastrés dans du béton pour compléter la ligne Maginot. Le fait que plusieurs unités utilisaient le Renault FT donna naissance au mythe populaire selon lequel les Français n'avaient aucun équipement moderne ; en fait, ils avaient autant de chars modernes que les Allemands ; cependant, la majorité avait des tourelles pour un seul homme et étaient moins efficaces que les chars allemands tels que les Panzer III et IV. Les Français souffraient de faiblesses stratégiques et tactiques plutôt que de déficiences d'équipement, bien que de nombreux chars français soient également nettement plus lents (contrairement aux chars allemands de l'époque). Lorsque les meilleures unités françaises furent coupées par la poussée allemande vers la Manche, environ 390 FT, auparavant utilisés pour l'entraînement ou stockés dans des dépôts, rejoignirent les 184 à 192 FT en service dans les unités de sécurité intérieure. La Wehrmacht captura 1 704 FT. Ils en utilisèrent environ 100 pour la défense d’aérodromes et environ 650 pour patrouiller l'Europe occupée. Certains furent utilisés par les Allemands en 1944 dans des combats de rue à Paris, mais à cette époque, ils étaient désespérément dépassés.
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Renault FT capturé par la Wehrmacht sous le nom de Pz.Kpfw. 17R/18R 730(f) en Serbie. -
Le Régime de Vichy utilisa des Renault FT contre les forces d'invasion alliées lors de l'opération Torch au Maroc et en Algérie. Les chars français n'étaient pas à la hauteur des nouveaux M4 Sherman et M3 Stuart américains. Le dernier combat des FT de l'Armée Française eut lieu lors de l'Invasion Japonaise de l'Indochine, lorsqu'une section défendit la forteresse de Hue.
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Guerre Froide (1946-1991)
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Guerre d’Afghanistan (1979-1989)
La dernière utilisation au combat eut peut-être lieu dans les années 80 pendant la guerre soviéto-afghane, lorsque certains FT auraient été utilisés comme casemates ou barrages routiers.
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Renault FT à Kaboul, Afghanistan.
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Renault FT