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Genèse
Le Mark I est le premier char de combat utilisé sur un champ de bataille de l'histoire. Le prototype appelé Big Willie ou Mother fut réalisé en tôle pour chaudière. Il fut testé en janvier 1916 et considéré comme un succès. Après plusieurs démonstrations, 40 exemplaires furent commandés. Cette commande fut immédiatement remplacée par une commande de 100 exemplaires.
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Big Willie (Mother). -
Le modèle de production doté de plaques de blindage et d'un armement plus puissant fut produit d'égal manière en 2 versions dotées d'un armement différent. En février 1916, la commande pour ce char passa à 150. Sur le modèle de production, les casemates latérales pouvaient être démontés pour le transport par voir ferrée.
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Design
Les Mark I Male étaient armés de 2 canons 57/40 Hotchkiss de 57mm à tir rapide. Leur portée était de 1,8 km et la cadence de tir était de 20 coups/min. Le système de pointage à lunette ne permettait que le tir direct. L'armement du Male était complété par 4 fusils mitrailleurs Hotchkiss. Les deux canons et 2 fusils mitrailleurs étaient installés dans les casemates latérales. Le canon était monté dans un mantelet semi-circulaire permettant un débattement en direction de 120° et une élévation limitée. Le Female seulement armé de mitrailleuses Vickers à refroidissement à eau possédait des casemates plus anguleuses et plus proéminentes (les manchons des mitrailleuses étaient blindés) avec portes d'accès plus petites. Les soute à munitions étaient installées sur les côtés dans la partie inférieure des casemates. Le Mark I Male embarquait 322 obus de 57mm et 6 272 cartouches et le Female, 30 080 cartouches. Pour le transport par voie ferrée, les casemates étaient démontées.
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Photo du siège du conducteur et du mitrailleur avant (Mark V**). -
La chenille enveloppante (faisant le tour de la caisse) était constituée de 90 patins de 53 cm de large et courait sur 2 rails et 10 rouleaux porteurs en bronze. Le char reposait sur 26 paires de galets (1 sur 3 monté sur un étrier). Le barbotin était situé à l'arrière et la poulie de tension à l'avant. Le moteur de 6 cylindres était relié via un arbre à la boîte de vitesses. La manivelle de mise en route se trouvait au-dessus du moteur et en dessous de celui-ci on trouvait une caisse à outils et derrière, la dynamo pour l'éclairage. Près de la boîte de vitesses, 2 carters de commandes reliés au différentiel qui étaient manœuvrés par 2 hommes grâce à des leviers. Le radiateur tubulaire était refroidi par une ventilateur aspirant l'air via une grille se trouvant sur la gauche de la plaque arrière du char. À droite de cette plaque, on trouvait une porte d'accès. Le commandant et le pilote disposaient de 2 volets et le premier disposait également d'un porte-cartes et d'un support pour le fusil-mitrailleur. Diriger le char était un travail d'équipe, pénible et compliqué. Deux préposés aux changements de vitesses actionnaient les engrenages correspondant à chaque chenille qui fallait mettre au point mort à chaque changement de direction avant d'enclencher la vitesse nécessaire pour actionner l'une des chenilles. Le pilote bloquait le différentiel et accélérait alors que le commandant freinait la chenille devenue libre. Quatre hommes étaient ainsi nécessaires à la conduite du char. Les quatre autres se chargeaient de l'armement. Il n'y avait pas de système de communication interne et celle-ci se faisait via des coups sur la tôle ou par des signaux avec les doigts car le bruit du moteur interdisait tout dialogue. Pour aider à la manœuvre un système auxiliaire de braquage consistant en une paire de roues qui était remorqué à l'arrière. Ce système était utilisé comme le gouvernail d'un bateau au moyen d'un volant qui le manœuvrait grâce à des câbles. Ce dispositif fut abandonné dès la fin de 1916 car les câbles se distendaient et sautaient souvent. L'absence de pot d'échappement provoquait des bruits assourdissants et parfois des flammes qui sortaient des tuyaux débouchant sur le toit de l'engin. Pour l'équipage c'était un vrai supplice, aggravé par le manque d'aération de l'habitacle et des incendies fréquents ! Chaque homme d'équipage était équipé d'un masque à gaz, d'une paire de lunettes et de l'équipement habituel (revoler, musette, boîte de pansement et cartouchière). Ce matériel était entassé sur le plancher du char avec 30 rations en conserve, 16 pains, du fromage, du thé, du sucre, du lait, des touques d'huile et de graisse et une mitrailleuse Vickers de réserve et 4 canons de rechange, des caisses d'eau, des boîtes de cartouches de revolver...
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Schéma de la transmission épicycloïdale de Gordon Wilson. -
Le Mark IV était toujours un char en forme de losange et à suspension rigide. Il était doté de chenilles de 90 patins en acier soutenues dans leur partie supérieure par 2 rails et 10 poulies de bronze. Le train de roulement au sol comportait 26 paires de galets et les barbotins étaient à l'arrière. Le Mark IV était équipé de chenilles avec des patins plus larges (1/6) afin de diminuer la pression au sol. Le Mark IV était doté d'un moteur Daimler de 6 cylindres monté au centre de la caisse. La transmission se faisait via une boîte de vitesses principale à 2 rapports puis par une vis sans fin et un différentiel relié à 2 boîtes de vitesses secondaires. La grosse innovation fut l'adoption d'un système destiné à éviter les pannes de terrain. C'était une poutre que l'on pouvait si besoin fixer aux chenilles grâce à une chaîne. Le différentiel était bloqué puis on faisait riper la poutre sous le char. Ce dispositif permettait souvent au char de sortir d'un fossé par ses propres moyens.
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La tourelle du pilote et du commandant était placée à l'avant du char. Elle était dotée d'une mitrailleuse sur support à rotule. L'armement principal consistait pour le Male de 2 canons 57/23 de 57mm sur les casemates latérales. L'armement était complété par 2 autres mitrailleuses également montées sur les casemates latérales. Pour le Female, l'armement consistait en 4 mitrailleuses montées sur les casemates latérales en plus de la mitrailleuse de la tourelle avant. Les Male embarquaient 184 HE + 20 Shrapnel et 5 640 cartouches pour les armes de bords et les Female embarquaient 12 972 cartouches pour leurs armes automatiques.
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Intérieur de Mark IV. -
Le Mark V fut doté d'une nouvelle transmission différentielle planétaire qui permettait à un seul homme de diriger le char. Le moteur Ricardo spécialement construit pour lui était plus puissant. Le blindage était également renforcé et un tourelleau d'observation ainsi qu'une nouvelle mitrailleuse furent installés à l'arrière.
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Modèles
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Mark I Male
Il était armé de 2 canons de 57mm montés en casemates sur les côtés et de 3-4 fusils mitrailleurs Hotchkiss.
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Mark I Male C19 « HMLS Clan Leslie », Bataille de la Somme, automne 1916. -
Compagnie C, Section 3, Heavy Section Machine Gun Corps (HSMGC), 15 septembre 1916, il traversa les tranchées allemandes et retourna aux lignes alliées à la fin de la journée. -
« HMLS (Her Majesty Land Ship) Sir Archibald », Palestine, bande de Gaza, 1917. -
Les inscriptions en caractères cyrilliques étaient là pour faire croire que la machine était destinée à la Russie et non à l'Armée Britannique. -
Mark I Female
Le Female était équipé de 2 mitrailleuses Vickers à refroidissement par eau dans chaque casemate latérale + 2 autres mitrailleuses.
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Palestine, bande de Gaza, 1917. -
Compagnie C, Section 4, Heavy Section Machine Gun Corps, 15 septembre 1916. Comme beaucoup d'autres chars, il tomba en panne. Il fut réparé dans l'après-midi et essaya de rattraper les unités qui avançaient. Il dût être abandonné sur le champ de bataille le 16 novembre 1916 après avoir été abandonné et ne put en sortir. -
Mark II
Le Mark II fabriqué à 50 exemplaires (par William Foster and Company LTD à partir de janvier 1917) était identique au Mark I sauf que tous les 6 patins de chenille, il était équipé de patins plus larges et il possédait, sur le toit, d’une tourelle d'observation.
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Il fut nommé d'après le naufrage du RMS Lusitania survenu le vendredi 7 mai 1915. Le 24 mars 1917, ce char faisait partie du Bataillon C, 9ème Compagnie et se déplaçait en train jusqu'à Montenescourt et avait comme numéro d'unité : C47. Le 8 avril 1917, il était à Arras. Le 9 avril 1917, il était rattaché au 6ème Corps. Il subit une panne mécanique. Il fut abandonné mais récupéré plus tard. Le 10 avril 1917, il fut accidentellement détruit par un tir d'artillerie ami. -
Bataille d'Arras, France, avril 1917. La plupart furent détruits relativement facilement par les troupes allemandes déjà entraînées et équipées de balles perforantes de fusil K. -
Mark III
Modèle produit à 50 exemplaires (par Metropolitan Carriage and Waggon Company LTD, à partir de janvier 1917), identique au Mark I sinon que le blindage frontal fut poussé à 16mm, le blindage latéral à 12mm et celui du toit à 8mm. Les canons furent aussi raccourcis car ils se coinçaient souvent dans la boue ou heurtaient souvent des obstacles.
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Les Mark III Male furent construits comme des chars d'entraînement et non utilisés au combat. Ils étaient armés de canon long de 57mm, mais celui-ci fut ensuite remplacé par le canon court de 57mm et également équipés plus tard des nouveaux sponsors. -
Les Mark III Female étaient également utilisés comme chars d'entraînement. Ils étaient armés de 2 mitrailleuses Vickers refroidies à l'eau de 7,62mm de chaque côté dans des sponsors et d'une mitrailleuse Hotchkiss refroidie par air de 7,62mm à l'avant. -
Mark IV Male
Le Mark IV fit son apparition en 1917 en réponse aux critiques émises sur les modèles précédents. Il présentait dès lors plusieurs améliorations par rapport à ses ancêtres. Un réservoir d'essence blindé fut placé entre les « cornes » arrière au lieu du réservoir interne des modèles précédents. L'habitacle fut amélioré pour fournir plus de confort à l'équipage et un appareillage plus complet fut installé (boussole, signaux lumineux entre le pilote et les hommes chargés des changements de vitesse). Les casemates latérales étaient plus petites et moins larges pour les transports par voie ferrée. Les canons étaient plus courts et les mitrailleuses Vickers et Hotchkiss furent remplacées par des Lewis (ce dernier changement fut considéré comme un échec et on retourna aux Hotchkiss). Un pot d'échappement fut installé sur le toit. Un total de 1 015 Mark IV (405 Male et 610 Female) furent commandés et en février 1917, 205 exemplaires d'une version de transport et de ravitaillement furent aussi commandés. Le Male était armé de 2 canons de 57mm montés en casemates sur les côtés et de 3-4 fusils mitrailleurs Lewis ou Hotchkiss.
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H45 Hyacinth, Bataillon H, Secteur de Ribécourt, France, novembre 1917. -
« Lodestar », 12ème Bataillon, France 1918. -
Mark IV Female
Le Female était équipé de 2 mitrailleuses dans chaque casemate latérale + 2 autres.
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Mark IV Tadpole
Le Mark IV Tadpole à queue allongée : ce changement avait pour but d'améliorer les capacités de franchissement d'obstacles du char. Le Tadpole pouvait franchir des tranchées de plus de 4 m. Il était également capable de transporter entre les deux « cornes » un gros mortier de tranchée.
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Mark IV Hermaphrodite
Mark IV Female doté d'un canon de 57mm sur la casemate droite pour améliorer la puissance de feu.
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Mark V Male
Le Mark V fut finalisé en octobre 1917 et fut produit par la Metropolitan Carriage and Waggon Company LTD. Le Male était armé de 2 canons de 57mm montés en casemates sur les côtés et de 3-4 fusils mitrailleurs Hotchkiss. Le Mark V était doté d'un moteur plus puissant ce qui nécessita l'installation de surfaces de refroidissement sur les côtés et d'une boîte de vitesse Wilson permettant à un seul homme de diriger le char. Un total de 200 exemplaires fut réalisé jusqu'en juin 1918.
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Le Mark V Male n°9003 B56 « Barrhead », faisait partie de la Compagnie C, 2ème Bataillon. Le 8 août 1918, il entra en action lorsqu'il attaqua les lignes défensives ennemies et atteignit l'objectif de la ligne bleue avant de revenir aux lignes alliées. Il était de retour en action le 9 août 1918, mais lors de son attaque, il fut touché et incendié. -
Mark V Female
Le Female était équipé de 2 mitrailleuses refroidies par eau dans chaque casemate latérale + 2 autres. Un total de 200 exemplaires fut réalisé jusqu'en juin 1918.
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Le 2 septembre 1918, dans le cadre du 14ème Bataillon, Tank Corps, il entra en bataille mais fut touché et brûla. -
Mark V* Male
Le Mark V* Male était un Mark V Male rallongé pour permettre le transport d'une section d'infanterie. Il disposait également de mitrailleuses supplémentaires placées sur les côtés sur rotule derrière les casemates. Le poids était de 33 t. La commande était de 500 Male et 200 Female, 579 furent construit avant l'Armistice et la commande fut complétée par Metropolitan Carriage en mars 1919.
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L'allongement du Mark V* fut revalorisé pour pouvoir transporter une section d'infanterie destinée à occuper le terrain conquis par les chars. Le Mark V* était donc aussi un transport de troupe (le premier de l'histoire). Cependant les conditions à l'intérieur étaient si mauvaises (vapeurs d'essence toxiques et d'armes + le bruit, les vibrations et la chaleur du moteur et les chocs de voyage...) que les fantassins tombaient souvent malades au bout de quelques minutes ! Cependant, sa caisse allongée lui permettait de franchir plus facilement les tranchées ennemies, but principal de sa conception (pour un nouvel assaut contre la Ligne Hindenburg). -
Mark V* Female
Le Mark V* Female était un Mark V Female rallongé pour permettre le transport d'une section d'infanterie. Il disposait également de mitrailleuses supplémentaires placées sur ses flancs sur rotule derrière les casemates.
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Mark V** Male
Le Mark V** Male était produit exclusivement par les établissements Foster. La tourelle du commandant se trouvait juste derrière le poste de pilotage. D'une commande de 700 chars (150 Female et 550 Male) seulement 25 furent construit et seulement un seul avant la fin de 1918.
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Mark V** Female
Le Mark V** Female était produit exclusivement par les établissements Foster. La tourelle du commandant se trouvait juste derrière le poste de pilotage.
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Mark V*** (Mark X)
Le développement du Mark V est le résultat de la crainte de l'échec d'un accord pour la construction du Mark VIII. Le Mark V présentait de nombreux changements et améliorait et devait en principe être produit sous forme Male seulement. L'armement principal devait être installé dans de nouvelles casemates. Le radiateur de refroidissement était équipé d'un ventilateur et d'un filtre plus modernes. L'intérieur du char était pressurisé pour empêcher l'invasion des gaz. Cependant, un accord fut trouvé pour la production du Mark VIII et le Mark V*** ne dépassant jamais le stade de la maquette à taille réelle.
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Mark V Tadpole
Le Mark V Tadpole avait une queue allongée : ce changement avait pour but d'améliorer les capacités de franchissement d'obstacles du char.
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Mark V Hermaphrodite
Mark V Female doté d'un canon de 57mm sur la casemate gauche pour améliorer la puissance de feu.
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Ce char sera utilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale, toujours avec le camouflage britannique d'origine, par l'Armée Rouge, à Smolensk en 1941. Il sera capturé par les Allemands et sera retrouvé à Berlin à la fin à la guerre, en 1945.
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Conversions
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Mark Signal Tank
En 1917 quelques Mark I furent convertis en chars radio (Signal Tanks) dotés d'appareils de transmissions et de grandes antennes. Ces Signal Tanks participèrent également à la bataille de Cambrai.
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Premier char du monde à être équipé d'équipements radio, Bataille de Cambrai, fin 1917. -
Supply Tank
Certains furent utilisés plus tard comme char de ravitaillement sans armement. Leur appellation était peinte en bleu sur le blindage.
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Mark IV Supply Tank. -
N°712 « Dodo », Bataillon B, 5ème Compagnie, 8ème Section, B37. Messines, 7 juin 1917. Certains vieux Mark I Male furent utilisés comme véhicules de ravitaillement. -
Certains Mark II servaient de transporteur de ravitaillement, appelés « bagages ». -
Atelier Central du Corps de Chars, France, 1917. -
Mark Recovery Tank
Des conversions furent expérimentées à Erin (nord de la France) où se situait l'Atelier Central du Tank Corps comme des chars de récupération, poseur de ponts, démineurs ou encore de ravitaillement.
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Recovery Tank Mark IV. -
Mark IV Femelle équipé d'une grue portative pour citernes. La flèche est fixée à l'arrière de la cabine et utilise un palan à chaîne manuel. -
Mark Bridgelayer
Poseur de ponts.
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Mark V Bridgelayer. -
Mark Fascine
Ajoutons également les chars porte-fascines qui plaçaient dans les fossés anti-char des fagots de 1,50 m de diamètre et de 3 m de long.
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Mark V Fascine. -
12ème Compagnie de Char, 12ème Section, Bataillon D, Tank Corps, Cambrai, France, 20 novembre 1917. -
Mark Mine Rollers
Véhicule anti-mines.
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Mark V** Mine Rollers. -
Seul spécimen de Mark IV Female équipé d’un rouleaux anti-mines (pris sur un coupé de rouleaux compresseurs), achevé à Christchurch à la fin de la guerre. -
Autres
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Royal Naval Air Station, Pulham, Norfolk, Angleterre, 1918. -
Détachement de chars spéciaux, Merlimont, France, 1917.
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En Action
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1ère Guerre Mondiale (1914-1918)
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Bataille de la Somme (1916)
Le char entra en service en août 1916. Il fut utilisé pour la première fois par l'Armée Britannique contre les troupes allemandes le 15 septembre 1916 en France, lors de la Bataille de la Somme. Pendant la bataille, il s'avéra que la conception du char n'était pas suffisamment développée. Sur 49 véhicules que les Britanniques avaient préparés pour l'attaque, seuls 32 avancèrent vers leurs positions d'origine (17 chars étaient hors service en raison de dysfonctionnements), et sur ces 32 qui lancèrent l'attaque, 5 restèrent embourbés dans un marécage et 9 étaient hors service pour des raisons techniques. Néanmoins, les 18 chars restants purent avancer de 5 km, et les pertes des Britanniques dans cette opération offensive s’avérèrent 20 fois moins importantes que d'habitude. Le char surmonta des barbelés et des tranchées de 2,7 m de large. Le blindage retenait les balles et fragments d'obus, mais ne pouvait pas résister à un coup direct par un canon.
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Mark I Male britannique, C-15, près de Thiepval, le 25 septembre 1916. Le char est probablement en réserve pour la Bataille de la Crête de Thiepval qui commença le 26 septembre. Le char est équipé du bouclier de grenade en fil de fer et de la queue de direction, 2 caractéristiques abandonnées dans les modèles suivants, 25 septembre 1916. -
Bien qu'en raison du petit nombre de chars, le front ne puisse pas être complètement percé, un nouveau type d'équipement militaire montra ses capacités et il s'avéra que les chars avaient un grand avenir. Au début, après l'apparition des chars au front, les soldats allemands en avaient peur.
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2ème Bataille de Gaza (1917)
En 1917, les Mark I utilisés dans l'École de Chars furent améliorés (le toit pointu et les roues arrière retirés) et envoyés en Palestine. Les troupes à Gaza reçurent ces chars au lieu des nouveaux Mark III promis. Comme les alliés allemands avaient déjà signalé les chars aux Turcs, ils n'avaient pas peur de l'apparition de ces véhicules sur le champ de bataille et purent même assommer plusieurs chars à l'aide de l'artillerie. En conséquence, les Britanniques durent changer de toute urgence la tactique d'utilisation de ces machines. Malgré le fait que ces machines n'affectèrent pas le cours de la guerre au Moyen-Orient, après un changement de tactique, elles agirent assez efficacement.
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Un Mark I Male britannique détruit après la 2ème Bataille de Gaza, avril 1917. Les défenseurs turcs incorporèrent cette caisse de char dans une fortification qui devint connue sous le nom de « Redoute des Chars ». -
Bataille de Messines (1917)
Le Mark IV fut utilisé pour la première fois en grand nombre le 7 juin 1917, lors de l'assaut britannique sur la crête de Messines. Traversant un terrain sec mais fortement cratérisé, bon nombre des plus de 60 Mark IV étaient à la traîne de l'infanterie, mais plusieurs apportèrent d'importantes contributions à la bataille.
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Village de Wytschaete capturé le 7 juin 1917 par les 16 (Irish) et 36èmes (Ulster) Division, 8 juin 1917. -
Bataille de Passchendaele (1917) (3ème Bataille d’Ypres)
Lors de cette bataille du 31 juillet, où le barrage préliminaire de 24 jours avait détruit tout le drainage et de fortes pluies avaient trempé le champ, les chars étaient lents et contribuèrent peu. Ceux qui s'enfoncèrent dans le sol marécageux furent immobilisés et devinrent des cibles faciles pour l'artillerie ennemie.
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Mark I en action, Ypres, juillet 1917. -
Bataille de Cambrai (1917)
Près de 460 Mark IV furent utilisés lors de cette bataille en novembre 1917, ce qui montre qu'une grande concentration de chars pouvait rapidement surmonter même les systèmes de tranchées les plus sophistiqués.
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Mark anglais détruit à Rumilly, près de Cambrai, novembre 1917. -
Bataille de Villers-Bretonneux (1918)
Au lendemain de l'offensive de printemps allemande sur le front occidental, la première bataille de char à char opposa des Mark IV et des A7V allemands lors de cette bataille en avril 1918.
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Bataille du Hamel (1918)
Le Mark V fit ses débuts au combat lors de cette bataille le 4 juillet 1918. 60 Mark V soutinrent avec succès les troupes australiennes dans une action qui rétablit la confiance des Australiens dans les chars, qui avaient été gravement endommagés à Bullecourt. Par la suite, les Mark V furent utilisés dans 8 actions majeures avant la fin de la guerre.
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Les troupes américaines et australiennes creusèrent ensemble pendant la Bataille de Hamel. Tôt le matin et par un heureux arrangement lors de leur fête nationale, les troupes américaines attaquèrent, à la force d'un bataillon, pour la première fois dans la ligne britannique. Leur rôle dans l'opération rendit non seulement la journée mémorable pour eux, mais créa également un grand lien entre les Américains et les Australiens. De gauche à droite : 5 non identifiés ; soldat Jamieson et Caporal suppléant Bellamy du 42ème Bataillon, 1918. -
Bataille d’Amiens (1918)
Lors de la bataille d'Amiens en août 1918, 288 Mark V, ainsi que les nouveaux Whippet et Mark V*, pénètrent les lignes allemandes dans un avant-goût de la guerre blindée moderne et signalent la fin de la guerre des tranchées.
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Un Mark V britannique (B56, 9003) du 2ème Bataillon, Tank Corps traversant le fossé au bord d'une route à Lamotte-en-Santerre, 8 août 1918. -
Bataille de la Ligne Hindenburg (1918)
Le 301ème Bataillon de Chars Lourds Américain était équipé de 19 Mark V et 21 Mark V* lors de leur première action contre la ligne Hindenburg le 27 septembre 1918. Sur les 21 Mark V*, 9 furent touchés par des obus d'artillerie (un totalement détruit), 2 des mines britanniques, 5 eurent des problèmes mécaniques et 2 furent abandonnés dans des tranchées. Le bataillon atteignit cependant son objectif.
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Peinture de la Bataille de la Ligne Hindenburg par William Longstaff. -
L'Armée Allemande récupéra environ 50 Mark IV britanniques abandonnés sur le champ de bataille de Cambrai et put remettre une trentaine d'entre eux en état de marche. L'un fut emmené à Berlin et présenté au Kaiser, tandis que les autres se rendirent dans une usine d'ingénierie capturée près de Charleroi pour être rénovée. Les mitrailleuses furent conservées mais rechambrées pour tirer des munitions allemandes, tandis que les 57mm furent remplacés par des canons belges Nordenfelt de 57mm capturés. Les chars capturés furent peints avec des emblèmes proéminents de la croix de fer et un motif de camouflage perturbateur audacieux, bien que certains semblent avoir conservé la palette de couleurs kaki d'origine. Bien que certains de ces chars aient été utilisés lors de l'offensive allemande du printemps, ils avaient tendance à être déployés en petit nombre pour des opérations de nettoyage, tandis que les officiers signalèrent qu'ils étaient incapables de suivre l'infanterie en mouvement rapide. Au lendemain de l'offensive, quelque 300 chars britanniques abandonnés se trouvaient derrière les lignes allemandes, dont 170 seraient réparables. À la fin de la guerre, il y avait 7 bataillons de chars allemands équipés de chars britanniques capturés.
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Corps de Chars Allemandes utilisant des Mark IV capturés lors de la 2ème Bataille de La Marne, 15-17 juillet 1918.
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Guerre Civile Russe (1917-1923)
Lors de l'opération de juin 1919, qui se termina par la prise de la ville par les troupes de Peter Wrangel, pour la première fois de la guerre civile au matin du 17 juin, 17 chars de la 1ère Division de Chars se formèrent à Yekaterinodar et 4 trains blindés attaquèrent simultanément dans une attaque concentrée à la suite de quoi la défense des Rouges fut complètement endiguée. Parmi les chars, formés en 4 détachements de 4 chars, 8 étaient des Mark V et 9 étaient des Female, dont l'une contenait l'équipage britannique du capitaine Cox.
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L'équipe du char « Général Drozdovsky », septembre 1919. -
Lors de l'attaque contre la défense échelonnée des Rouges, développée par le lieutenant-colonel des troupes du génie D. M. Karbyshev, au matin du 14 octobre 1920, dans les premières heures de la bataille, 8 des 12 Mark V disponibles du Wrangel de l’Armée Russe furent touchée par l'artillerie et les véhicules blindés, un autre char se coinça, tombant dans une pirogue effondrée, après quoi les fantassins lui lancèrent des grenades. Seuls 3 chars réussirent à se replier sur leurs positions d'origine, les autres devinrent des trophées des Rouges. L'infanterie soutenant les chars fut coupée par des tirs de mitrailleuses. Pendant la bataille, la voiture blindée rouge « Antéchrist » toucha le char « Generalissimo Suvorov » russe. Après avoir été touché par plusieurs obus de 76 qui percèrent le blindage et détruisirent 3 cylindres du moteur, le Mark V perdit sa puissance et fut abandonné par l'équipage. Par la suite, il fut réparé, rebaptisé « Moskvich Proletarian » et inclus dans l'Armée Rouge. Quatre des 9 chars capturés subirent le même sort. Les chars restants ne purent être réparés en raison de leur mauvais état. Environ 70 Mark V fournis par la Grande-Bretagne à l'Armée Russe et capturés par la suite par l'Armée Rouge au cours de la guerre civile furent utilisés en 1921 lors de l'invasion de la Géorgie par l'Armée Rouge et contribuèrent à la victoire soviétique dans la bataille pour Tbilissi. Dans le nord, 4 Mark V avaient été livrés aux forces russes blanches à Archangelsk en 1919, et 4 à Tallinn, en Estonie, ainsi que 2 Renault FT.
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2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
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Grande Guerre Patriotique (1941-1945)
La dernière utilisation confirmée du Mark V au combat fut par des unités de l'Armée Rouge lors de la défense de Tallinn contre les forces allemandes en août 1941. Les 4 Mark V précédemment exploités par l'Estonie furent utilisés comme fortifications enfouies. On pense qu'ils furent ensuite mis au rebut.
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Bataille de Berlin (1945)
En 1945, les troupes alliées tombèrent sur 2 Mark V gravement endommagés à Berlin. Des preuves photographiques indiquent qu'il s'agissait de survivants de la Guerre Civile Russe et qu'ils avaient déjà été exposés sous forme de monument à Smolensk, en Russie, avant d'être amenés à Berlin après l'invasion allemande de l'URSS en 1941. Les récits de leur participation active à la Bataille de Berlin n'ont pas été vérifiées.
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Des soldats de l'Armée Rouge inspectent un Mark V britannique, datant de la Première Guerre Mondiale, dans les ruines de Berlin, dans le Lustgarten devant la Cathédrale de Berlin, 1945. La légende raconte que ce char fut sorti d'un musée et déployé dans la défense finale de la ville.
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Mark