-
-
Genèse & Production
Le char convertible (possibilité de marche sur chenille ou sur roues selon le terrain) américain développé par Christie, refusé dans son pays, fut acheté cependant par l'URSS qui en profita pour développer ses BT. En 1936, le lieutenant-colonel Martel (Assistant du Directeur de la Mécanisation) fut envoyé en mission en URSS et il conclut à la supériorité du char russe comme Cruiser sur le A9 britannique. Le brevet de l'inventeur américain fut acheté et Nuffield Mechanization and Aero Company (nouvellement créée) fut chargé en 1937 de développer 2 prototypes sous les désignations A13E1 et A13E2. Ces chars devaient être armés du canon de 40mm habituel et être propulsés par un moteur Liberty de 350 ch et atteindre une vitesse max de 48 km/h. Cependant, l'augmentation du blindage entraîna une augmentation du poids ce qui ne manqua pas de créer quelques problèmes.
-
A13E1. -
A13E2. -
A13E3. -
Un troisième prototype fut donc réalisé après la modification des prises d'air, de l'allumage, du système de refroidissement et du train de roulement et une commande de 65 exemplaires fut effectuée, en janvier 1938. Les premiers exemplaires de ce nouveau char baptisé Cruiser Tank A13 Mark I furent livrés en décembre 1938. Le A13 Mk. I fut renommé par la suite Cruiser Tank Mark III. En fait, le modèle final conservait peu de chose du char original de Walter Christie dont était seulement conservés le puissant moteur aéronautique et le train de roulement. Cependant, ce dernier avait été modifié de telle sorte que le char ne pouvait plus rouler sur route sur ses roues, à grande vitesse, une fois débarrassé de ses chenilles comme le char américain et les BT russes. En fait, cette faculté fut jugée inutile en raison d'un emploi tactique douteux.
-
Design
Le châssis en tôle rivetée (14mm max) était divisé en 3 compartiments avec le pilote à l'avant, le commandant, le tireur et le chargeur au centre ainsi que le moteur Nuffield-Liberty à l'arrière.
-
Avant et arrière de caisse. -
Suspension. -
Le Mk. III était armé d'un canon de 40mm jumelé avec une mitrailleuse Vickers de 7,7mm. Le Mk. III avait la même tourelle que la A9 (Mk. I) mais avec une coupole de commandant plus large.
-
Tourelle. -
Le démarrage se faisait soit par un petit moteur électrique, soit par air comprimé. La boîte de vitesse avait 4 vitesses en avant et 1 arrière, avec embrayage multi-disques à sec. Les barbotins (20 dents) étaient situés à l'arrière ainsi que leur groupe réducteur. Le moteur était le Liberty américain construit sous licence qui propulsait le nouveau char à environ 50 km/h.
-
Pont avant et arrière. -
La suspension Christie, comprenait de chaque côté 4 galets d'un diamètre de 81 cm, dont la suspension (ressorts à boudins et amortisseurs hydrauliques à double action) était logée évidement au niveau de la caisse. Afin de prolonger la durée de vie des chenilles, des barbotins conventionnels, des chenilles à plus petit pas remplacèrent vite les trains Christie originaux.
-
Modèles
-
Cruiser Mark III (A13)
Modèle original avec le canon de 40mm.
-
7ème Régiment Royal de Chars, 7ème Brigade Blindée, opération Crusader, Libye, décembre 1940. -
5ème Troupe, Escadron B, 2ème Régiment Royal de Chars, 3ème Brigade Blindée, 1ère Division Blindée, Cherbourg, France, 1940. -
Cruiser Mark III CS (A13 CS)
Version pour l'appui rapproché (CS = Close Support) de l'infanterie, armée d'un obusier de 94mm.
-
7ème Régiment Royal de Chars, 7ème Brigade Blindée, opération Crusader, Libye, décembre 1940.
-
-
En Action
Le Mk. III (avec le Mk. IV) combattit tout d'abord sur le front français avec la 1ère Division Blindée, puis ensuite en Afrique du Nord. Après avoir effectué de vastes mouvements de couverture des flancs britanniques face aux Italiens, les Mk. III furent opposés aux Allemands tout au long de 1941. Ils subirent un certain nombre de pannes mais exploitaient pleinement leur vitesse supérieure à celle des meilleurs chars de l'Axe. Cependant en raison de son faible blindage, le Mk. III était vulnérable aux armes antichars allemandes. L'apparition de panzers encore mieux armés et protégés (Pz.Kpfw. IV Ausf. F2) fit définitivement pencher la balance en faveur de la Panzerwaffe. Le Mk. III était encore en service au moment de l'opération Crusader en novembre 1941, qui fut sa dernière grande bataille. En 1942, il avait disparu du théâtre nord-africain.
-
Cruiser Mk. III détruit, Calais, 31 mai 1940.
A13 Cruiser Mk. III