-
-
Genèse & Production
Vickers, au début de l'année 1938, fut invité à débuter le développement du Matilda II ou d'un autre char d'infanterie similaire. La firme partie des études et expérimentations concernant l’A10 (Cruiser Mk. II) qui étaient en cours à l'époque. Vickers présenta rapidement un projet qui avait en commun avec l'A10, le moteur et le train de roulement mais avec un blindage quasi doublé. Dans le but d'éviter la détérioration de la puissance massique, la hauteur et la largeur du châssis furent diminués (réciproquement de 13 et 28 cm). Le groupe motopropulseur, en conséquence dut être modifié. L'air de refroidissement ne passait plus transversalement sur le moteur mais était aspiré à travers le toit, ce qui obligea les concepteurs à monter les radiateurs en position inclinée vers l'arrière (chacun devant son propre radiateur). Les radiateurs étaient montés au-dessus de la transmission. Toujours dans le but de réduire le poids du char, et sa hauteur, la coupole du commandant fut supprimée. Toutes ces réductions furent perdues quand il fallut monter un canon plus puissant. Ce changement provoqua une augmentation de la masse et l'augmentation de la largeur des chenilles.
-
Trois hommes, dont l'honorable C.D. Howe et le brigadier Kenneth Stuart, D.S.O., M.C., inspectant le premier Valentine de fabrication canadienne aux ateliers Angus de la Montreal Locomotive Works, 27 mai 1941. -
Le projet fut soumis au Ministère de la Guerre, le 14 février 1938 (jour de la Saint-Valentin). La tourelle biplace ne provoqua pas l'enthousiasme et la décision de la mise en production ne fut prise (durant l'été 1938) qu'en raison de l'imminence d'un conflit. Vickers s'engagea à fournir les premiers chars dans les 12 jours en s'associant pour ce faire à Metropolitan Carriage et Birmingham Railway (rejoints plus tard par Canadian Pacific Railway) qui avaient déjà participer à la production du A10. Cependant, le prototype du Infantry Tank Mk. III ne vit le jour qu'en mai 1940 et ses essais furent sommaires. La commission ne demanda comme changement que l'aménagement d'une position ouverte pour la conduite et d'un hublot supplémentaire sur la gauche de la tourelle. Les premiers chars de série, apparurent en juin 1940 et les commandes décollèrent vite en raison de la pénurie de chars que subissait l'Armée Britannique après le désastre français de mai-juin 1940. Les premières modifications portèrent sur les axes d'articulation des chenilles, puis ensuite sur le montage des tôles de couverture des pots d'échappement afin de camoufler les étincelles lors des opérations nocturnes. Le Valentine fut la char britannique le plus produit de la 2ème Guerre Mondiale. En effet, la production s'éleva à 6 855 chars du côté britannique et 8 275 chars côté canadien, construits entre 1939 et 1944.
-
Design
Comme pour la plupart des chars britanniques, le Valentine se divisait en 3 compartiments : le poste de conduite, la chambre de combat et le compartiment moteur. Le chauffeur était placé dans l'axe du char et était assez à l'étroit. Il accédait au véhicule via une écoutille située au-dessus de son poste. Sa vision était assez médiocre car il ne disposait que d'un petit viseur et de 2 épiscopes. Le Valentine (A15) avait de nombreux points communs avec le Cruiser Mk. II (A10). Il conservait de ce dernier la suspension Vickers à 2 bogies dite « à mouvement lent » dotés chacun d'un galet de roulement de diamètre moyen et de 2 plus petits. Le soutien de la chenille à sa partie supérieure était fait grâce à 3 rouleaux porteurs de chaque côté. Les galets de roulement furent de 3 configurations différentes. Les chenilles donnèrent satisfaction sur tous les fronts sauf en Russie où la neige leur causa bien des problèmes.
-
Train de roulement de Vickers. -
Vue depuis l'écoutille de la tourelle du Valentine, montrant la culasse du canon. -
Vue à l'intérieur du compartiment de conduite du Valentine. -
Le châssis à l'avant possédait 2 trappes d'accès pour le pilote et 2 épiscopes analogues à ceux de la tourelle à disposition du commandant et du tireur. Le compartiment arrière accueillait le moteur essence A189 de 130 ch, couplé à une boîte à engrenages Meadows Type 22 à 5 vitesses, laquelle était en prise sur le réducteur des barbotins situés à l'arrière. Ces derniers étaient dotés de tambours de freins montés à l'extérieur. Les versions suivantes furent en majorité dotées du moteur diesel AEC 190 de 131 ch ou du diesel GM 6-71 604 américain de 138 ch. Le compartiment moteur était vaste et accessible, ce qui facilitait l'entretien du moteur. Sur les premiers modèles, la radio était de type II, reconnaissable aux antennes rétractables. Le remplacement par des radios de type 19 fut très lent.
-
Face de caisse. -
Pont avant. -
Tourelles et canons de différents modèles. -
L'armement initial consistait en un canon de 40mm, couplé avec une mitrailleuse Besa de 7,92mm, monté dans une tourelle basse biplace de forme quasi cylindrique, fermée à sa partie supérieure par 2 grandes trappes. Devant ces trappes on pouvait trouver les orifices de ventilation. La première grosse amélioration, fut l'adoption (sur le Mk. III) d'une tourelle triplace conservant cependant la circulaire d'origine au diamètre limité. L'espace fut gagné en décalant vers l'avant les tourillons du canon de 40mm. Un des gros défauts du 40mm était son pointage en site, effectué avec l'épaule du tireur ! À partir du Mk. VIII, le Valentine fut réarmé avec un canon Mk. III de 57mm, que l'on réussit non sans quelques sueurs à monter dans la même tourelle que le canon de 40mm. Le pointage en site était effectué au moyen d'une commande manuelle. En raison des dimensions plus importantes du canon de 57mm, la tourelle redevenait biplace et en raison du frein de bouche, le mantelet externe fut modifié. Autre changement sur la tourelle, l'adoption de 2 trappes et d'un troisième épiscope dirigé vers l'arrière. Dans un but de gagner de la place, la mitrailleuse coaxiale fut supprimée ainsi que le lance-grenades chargeable de l'intérieur qui fut remplacé par un dispositif fumigène classique (à 2 tubes) montés sur le côté droit de la tourelle. Dans la tourelle du char, le commandant était surchargé par diverses tâches comme celle de commander le char, charger le canon, repérer des cibles et se charger de la radio ! Pour compenser l'augmentation du poids en raison de l'adoption du canon de 57mm, le blindage latéral de la tourelle fut réduit.
-
Gundlach Periscope utilisé pour regarder vers l'avant (panneau supérieur) et vers l'arrière (panneau inférieur). -
Les nouvelles tourelles furent produites à partir de décembre 1941. Avec ce canon, le Valentine fut le premier char britannique à posséder une réelle puissance de perforation. Les derniers chars à posséder le canon de 57mm (Mk. IX et X) furent équipés de Mk. V plus longs (L/52). Le stade ultime du développement de la puissance de feu du Valentine eut lieu avec la Mk. XI et son canon de 75mm à grand pouvoir perforant et explosif.
-
Arrière de caisse. -
Pont arrière. -
Schéma de blindage du Valentine. -
Modèles
-
Valentine Mk. I
Les 299 premiers Valentine étaient équipés d'un moteur essence AEC de 6 cylindres développant 135 ch. L'armement était composé d'un canon de 40mm et d'une mitrailleuse Besa de 7,92mm.
-
Premier lot livré, en livrée d'usine vert olive, Grande-Bretagne, octobre 1940. -
Angleterre, février 1941. Beaucoup de Mk. I furent conservés pour l'entraînement. -
Valentine Mk. II
À partir du 300ème Valentine, le moteur essence fut remplacé par un moteur diesel, plus économique et plus sécurisé (incendies). Les Valentine à moteur diesel AEC 90 furent désignés Mk. II. L'armement était identique au Mk. I.
-
Char du QG, 1ère Brigade de Chars. -
40ème Régiment Royal de Chars, Moyen-Orient, février 1940. -
Libye, mai 1941. Le Valentine arriva trop tard pour l'opération Compass contre les Italiens ou la conquête de la Libye qui s'ensuit. -
1ère Brigade de Chars, détruite lors de l'opération Crusader, fin novembre 1941. -
Version de production tardive, avec les nouveaux galets et le canon Mk. V 2-pdr de 40mm, d'une unité non identifiée, Tripoli, janvier 1943. -
Valentine Mk. III
La disponibilité du moteur essence américain GMC à 2 temps, développant 138 ch, permit aux Anglais de concevoir un nouveau modèle cependant identique au Mk. II si ce n'est le moteur et une tourelle modifiée pour accueillir un chargeur. Produit à partir d'avril 1942.
-
Valentine Mk. III capturé, Libye, automne 1942. Cette version avait un meilleur canon de 40mm (Mk. V 2-pdr) et une tourelle triplace. -
Tunisie, février 1943. -
Version de production tardive, opération Husky, Sicile, juillet 1943. -
QG de l'Escadron, 3ème Escadron Néo-Zélandais de Chars Divisionnaire, Île de Nissan, opération Squarepeg, 15 février 1944. -
Valentine Mk. IV
Modèle identique au Mk. II mais avec le moteur GMC essence.
-
Première version de production, Bataille de Moscou, hiver 1941/42. -
4ème Régiment Royal de Chars, 32ème Brigade de Chars, entièrement détruite le 22 juillet 1942 lors de la 2ème Bataille de la Crête de Rouweisat, Afrique du Nord. -
26ème Brigade Blindée, 6ème Division Blindée, Oued Zigzaou, Tunisie, mars 1943. -
Front nord, été 1943. -
Front du Caucase, été 1943. La livrée habituelle était un vert olive plus clair. -
Valentine Mk. V
Modèle identique au Mk. III mais avec le moteur GMC essence.
-
Variante GCM (diesel), Malte, fin 1942. -
Valentine Mk. V (GCM diesel), URSS, unité de la Garde, front nord, 1943. -
Variante de soutien rapproché, 3ème Escadron de Chars Spéciaux, Green Island, Pacifique, février 1944. -
Valentine Mk. VI
Version canadienne similaire au Mk. IV. Les plaques de blindage étaient cependant soudées et non boulonnées. La mitrailleuse était une Browning M1919A4 de 7,62mm.
-
Modèle de production précoce sans la trappe d'éjection des carters de tourelle. -
Valentine Mk. VI de construction canadienne, type ancien (1942), en service russe. -
Sussex, Grande-Bretagne, été 1943. -
Valentine Mk. VII
Version améliorée du Mk. VI avec quelques modifications internes. Toujours produite au Canada.
-
6ème Division Blindée, Afrique du Nord, 1943-1944. -
-
Valentine Mk. VIIA
Version améliorée du Mk. VII avec réservoirs externes escamotables, cages protectrices pour les phares et chenilles à crampons.
-
Unité inconnue, Armée Rouge, URSS, hiver 1942-1943.
-
-
Valentine Mk. VIII
Valentine Mk. III réarmé avec un canon de 57mm. La tourelle n'avait plus de mitrailleuse coaxiale et fut réduite à 2 places.
-
Opération Baytown, 8ème Armée, Salerne, Italie, septembre 1943. -
8ème Armée, Italie, 1944. -
Valentine Mk. IX
Valentine Mk. V réarmé avec un canon de 57mm. La tourelle n'avait plus de mitrailleuse coaxiale et fut réduite à 2 places.
-
2ème Brigade Blindée, Camp Nuseiat, près de Gaza, Palestine, octobre 1943. -
Garde Rouge, opération Bagration, juin 1944. -
Front nord, Pologne, automne 1944, sans garde-boue avant. -
Valentine Mk. X
Modèle produit en 1943, armé d'un canon de 57mm et d'une mitrailleuse coaxiale Besa de 7,62mm. Également doté d'un moteur GMC diesel développant 165 ch. L'assemblage des plaques était fait par soudures. Des protections anti-éclats entouraient la circulaire de tourelle.
-
Similaire au Mk. IX mais avec moteur diesel GMC et une mitrailleuse coaxiale Besa. -
Valentine Mk. XI
Modèle final armé avec un canon de 75mm. L'assemblage des plaques était fait par soudures. Des protections anti-éclats entouraient la circulaire de tourelle.
-
Similaire au Mk. X avec un canon de 75mm. Utilisé uniquement par les commandants d'unités de chasseurs de chars (unités Archer), Hollande, automne 1944.
-
-
Conversions
-
Bishop
Deux canons automoteurs furent créés à partir du Valentine, le premier transportait un canon de 87,6mm. Ce canon automoteur fut commandé à raison de 100 exemplaires en novembre 1941. Basé sur le Mk. II, il était doté d'une superstructure faiblement blindée et était doté d'un champ de tir limité : 15° de pointage en élévation et 4° de part et d'autre en direction. Il transportait 32 obus et devait tirer une remorque de munitions qui doublait sa capacité de tir. L'équipage était composé de 4 hommes. Cet engin entra en service en 1942. La disponibilité du nouveau canon de 25-pdr fit de ce SPG un canon automoteur universel, ce qui mit ses défauts en évidence. Il fut baptisé Bishop (évêque) en référence au M7 Priest (prêtre) venant d'apparaître en Afrique du Nord.
-
Archer
Le chasseur de char fut mis en production lorsque le Bishop fut retiré du service. Il était armé du canon de 76,2mm, monté dans un compartiment de combat arrière ouvert. Ce compartiment n'était protégé que par des plaques de blindage de 20mm. Les derniers modèles furent dotés d'un toit légèrement blindé. Le canon pouvait balayer un champ horizontal de 90° et un champ vertical allant de 15° en élévation à 7° en dépression. L’Archer fut utilisé par l'artillerie britannique au côté du M10 américain et du Achilles en Europe de l'Ouest et en Italie en 1944-45.
-
Valentine CDL (Canal Defense Light)
La tourelle était remplacée par un projecteur pour les opérations de nuit.
-
Valentine Scorpion II
Char démineur sans tourelle munis de fléaux produit en 1943 (entraînement).
-
Valentine OP/Command
Char de commandement avec faux canon et radios supplémentaires. Utilisés par les officiers des unités de Archers en 1944.
-
Valentine AMRA Mk. IVB
Char démineur poussant un rouleau anti-mine. Jamais utilisé en opération.
-
Valentine Bridgelayer
Modèles Mk. II sans tourelle, dotés de ponts ciseaux Type 130.
-
Valentine Burmark
Chars dotés de rampes jumelles Twaby Ark, en service en Birmanie en 1945.
-
Valentine 201mm flame mortar
Char expérimental sans tourelle armé d'un mortier capable de propulser 12,5 kg de TNT sur des objectifs fortifiés comme des bunkers, à une distance max de 600 m (portée effective : 120 m).
-
Valentine with 6-pdr AT mouting
Char expérimental destiné à accueillir l'affût d'un canon de 6-pdr.
-
Valentine DD
Chars amphibies produits à 650 exemplaires (entraînement).
-
Les chars DD ou Duplex Drive, surnommés « Donald Duck tanks » étaient un type de char amphibie développé par les Britanniques. Les DD fonctionnaient en érigeant un « écran de flottaison » autour du char, ce qui lui permettait de flotter, et avaient 2 hélices alimentées par le moteur pour les entraîner dans l'eau. Les chars DD étaient l'un des nombreux véhicules d'assaut spécialisés, collectivement connus sous le nom de Hobart's Funnies, conçus pour soutenir l'invasion prévue de l'Europe. -
Valentine Flamethrower
Chars lance-flammes. Deux versions furent réalisées mais ne furent jamais utilisées au combat.
-
Valentine Fascine
Chars munis de tambours de câbles jumeaux. Produits à 60 exemplaires mais jamais utilisées au combat.
-
-
En Action
-
Carte des anciens opérateurs du Valentine. -
-
2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
-
Campagne d’Afrique du Nord (1940-1943)
Les premiers Valentine commencèrent à entrer dans les unités de combat à l'automne 1940. La première unité à recevoir de nouveaux chars fut la 1ère Division Blindée Polonaise formée au Royaume-Uni ; au début de 1941, les Valentine entrèrent également en service dans les 6 et 11èmes divisions blindées britanniques. En octobre 1941, la 8ème Division Blindée Britannique reçut également des Valentine. À cette époque, il y avait déjà environ 900 véhicules de ce type dans les unités. Bien que le Valentine ait été créé en tant que char d'infanterie, à cette époque, la production de Cruiser ne pouvait pas répondre aux exigences de l'armée, les Valentine étaient donc souvent utilisées dans leur rôle. Faisant partie de la 8ème Division Blindée, qui faisait alors partie de la 8ème Armée Britannique, ainsi que de la 1ère Brigade Blindée de la même armée, les Valentine entrèrent au combat pour la première fois lors de l'opération Crusader en novembre 1941. En outre, 10 autres Valentine faisaient partie de la 32ème Brigade Blindée de l'armée, qui se trouvait dans la ville assiégée de Tobrouk. Au début, le char a été assez bien accueilli par les troupes. Malgré le fait qu'il était quelque peu inférieur au Matilda en termes de réservation, le Valentine avait une supériorité en termes de maniabilité. Comparé aux Cruiser tels que le Crusader, qui constituaient à l'époque la majorité des forces blindées britanniques en Afrique du Nord, le Valentine était nettement supérieur en blindage, qui à l'époque offrait encore une protection fiable contre la plupart des chars et canons antichars allemands et avait une plus grande fiabilité. Son canon QF 2-pdr de 40mm était déjà considéré comme franchement faible à cette époque (bien qu'il soit encore tout à fait capable de percer le blindage des chars allemands et italiens de l'époque), un inconvénient important était également l'absence d'HE-Frag dans sa charge de munitions, mais les Britanniques n'avaient pas le choix, puisque le QF 2-pdr était également le seul canon antichar dont ils disposaient à cette époque.
-
Valentine Mk. III en Afrique du Nord transportant l'infanterie d'un régiment écossais. -
Au moment de la bataille d'El Ghazal en mai-juin 1942, le nombre de Valentine dans les unités avait considérablement augmenté et ils avaient largement remplacé les Matilda. Cependant, à ce moment-là, en raison de l'augmentation significative du blindage des chars allemands, l'un des principaux défauts du Valentine devint critique due à un armement faible. Avec l'avènement de nouvelles modifications du Pz.Kpfw. III et en particulier des Pz.Kpfw. IV avec des canons longs de 50mm et 75mm, respectivement, le Valentine commença à perdre son principal avantage soit son blindage. La 1ère Bataille d'El Alamein en juillet 1942 fut la dernière opération majeure de la 8ème Armée dans laquelle les Valentine furent utilisées en nombre notable. Au début de l'automne 1942, les M3 Lee et M4 Sherman américains, armés d'un canon de 75mm, devinrent disponibles en quantités suffisantes, ce qui commença à être nettement préféré, et au début de 1943, il y avait presque plus de Valentine dans la 8ème Armée. Les Valentine, avec les Cruiser, faisaient également à cette époque partie de la 6ème Division Blindée, qui faisait partie de la 1ère Armée, qui débarqua au Maroc et à Alger en novembre 1942. La division participa activement aux batailles jusqu'à la reddition des troupes allemandes en Tunisie, en particulier, l'utilisation de Valentine dans les terribles batailles au col de Kasserine en mars 1943 fut notée. Presque tous les Valentine participant à la Campagne d'Afrique du Nord étaient armées de canons de 40mm, seul un petit nombre de chars armés de canons de 57mm entrèrent dans les troupes au moment de la Campagne de Tunisie. Au moins un Valentine pendant la Campagne Nord-Africaine fut capturé par les Allemands en novembre 1942 et utilisé par eux jusqu'à ce que le char soit détruit le 24 février 1943. Selon le système de désignation allemand des véhicules blindés capturés, le Valentine portait la désignation Infanterie Pz.Kpfw. Mk. II 748(e).
-
Un Valentine de l'Escadron A, 17/21ème Lancers qui fut capturé par les Allemands en novembre 1942 et utilisé par eux jusqu'à ce qu'il soit détruit, 24 février 1943. -
En plus de la Campagne d'Afrique du Nord, un petit nombre de Valentine furent utilisés dans la Bataille de Madagascar lors du débarquement des troupes britanniques sur l'île en mai 1942.
-
Front de l’Est (1941-1945)
L'URSS devint le seul pays où les Valentine furent fournies dans le cadre du programme Prêt-Bail. 3 782 chars furent envoyés en URSS, soit 46% de tous les Valentine émis, dont presque tous les véhicules produits au Canada. 3 332 d'entre eux atteignirent leur destination, tandis que les 450 restants coulèrent. Des Valentine de 7 modifications furent livrées à l'URSS : Mk. II, III, IV, V, VII, IX et X. Les plus massives d'entre elles étaient Mk. IV, VII et IX, et parmi les dernières en URSS depuis 1943, des véhicules armés d'un canon QF 6-pdr Mk. V L/50 de 57mm furent fournis, tandis qu'au Royaume-Uni, il y avait des véhicules avec des canons QF 6-pdr Mk. III L/43 plus faibles. Les Valentine Mk. IX et X continuèrent à être demandées par la partie soviétique pour des livraisons presque jusqu'à la toute fin de la guerre. En grande partie à cause de cela, Valentine, considérée comme obsolète au Royaume-Uni et presque hors d'usage au milieu de 1943, restèrent en production jusqu'en avril 1944, ou selon certaines sources, même jusqu'au début de 1945. Dans l'Armée Rouge, les Valentine étaient le plus souvent appelées « Mk. III » ou « Mk. 3 », parfois par leur nom Valentine ou, moins souvent, « Valentine » (dans les mémoires des soldats de première ligne, le nom déformé du char « Valya-Tanya » fut également trouvé). Des modifications séparées dans les noms se détachaient rarement et étaient généralement désignées comme Valentine VII. En plus des chars de ligne, 25 Valentine Bridgelayer, appelés « Mk. IIIM », furent également livrés à l'URSS en 1944.
-
Des foules de gens et une haie d'honneur, rencontrant M. Maisky, ambassadeur soviétique, et des membres de la mission militaire russe à leur arrivée dans une usine de chars quelque part en Grande-Bretagne (?), où la production de chars de la semaine est destinée à la Russie, montrant le char « Staline », qui venait d'être baptisé par Madame Maisky, 1942 ou 1943. -
Les premiers Valentine entrèrent dans les troupes en novembre 1941, d'abord en petites quantités par rapport aux 216 véhicules qui étaient arrivés en URSS à cette époque. La première unité à recevoir de nouveaux véhicules fut le 136ème Bataillon de Chars, qui participa à la défense de Moscou dans la direction de Mozhaisk. Le bataillon reçut 9 Valentine le 10 novembre et le 1er décembre, le bataillon était entièrement formé, de sorte que les tankistes devaient être entraînés au front. Selon les documents de la partie allemande, cependant, leur première confrontation avec les Valentine dans la bataille sur le front de l'Est eut lieu le 25 novembre, plus tôt qu'avec les véhicules britanniques en Afrique du Nord. Bientôt d'autres unités reçurent de nouveaux équipements, dès le 1er janvier 1942, les Valentine faisaient également partie des 146 (4 unités), 23 (5 unités) et 20èmes (2 unités) brigades de chars, ainsi que de la 112ème Division de Chars (6 unités) opérant sur le front occidental. Il avait également dans sa composition de Valentine qui combattit sur le front nord-ouest, le 171ème Bataillon de Chars (9 unités). Dans l'Armée Rouge, les Valentine reçurent différentes notes. Le commandement appréciait grandement les Valentine en raison de leurs caractéristiques tactiques et techniques et, en août 1942, envoya même une demande pour augmenter leur approvisionnement en URSS. Comme le reste de l'équipement britannique, ils étaient difficiles à utiliser et entre les mains d'équipages inexpérimentés, à qui ils tombaient généralement au stade initial de la guerre, échouaient souvent. De plus, les Valentine étaient totalement inadaptées aux conditions climatiques des fronts de la guerre soviéto-allemande. Par la suite, cependant, avec l'accumulation d'expérience dans la manipulation de véhicules blindés étrangers, ces problèmes furent surmontés avec succès. Le faible armement de Valentine provoqua également des plaintes. En 1942, son canon de 40mm était déjà devenu obsolète dans le rôle d'un canon antichar et était inférieur en puissance à tous les canons de chars soviétiques ; de plus, il n'y avait pas d'HE-Frag pour lui. Pour résoudre ce problème, il fut décidé de rééquiper les chars avec des systèmes d'artillerie domestiques dès que possible. Déjà en décembre 1941, en seulement 2 semaines, à l'usine n°92 de Gorki, un Valentine fut expérimentalement rééquipé d'un canon soviétique de 45mm et d'une mitrailleuse DT de 7,62mm. Le nouveau char reçut la désignation d'usine ZIS-95 et fut envoyé à Moscou à la fin du même mois, mais l'affaire n'a jamais atteint la production de masse. Le problème du manque d'HE-Frag fut cependant résolu avec succès en mettant en production à partir de la seconde moitié de 1942 des charges à fragmentation de leur propre conception. Au cours de 1942, le nombre de Valentine dans les unités augmenta considérablement. Surtout de nombreux chars de ce type participèrent à la Bataille du Caucase en 1942-1943, ce qui s'expliquait par la proximité de ce théâtre d'opérations avec le canal iranien pour l'approvisionnement en équipements et en armes. À ce moment-là, une tactique efficace avait été trouvée pour utiliser des chars étrangers en conjonction avec des chars soviétiques. Les chars passèrent à l'offensive par échelons, dans le premier : le KV et Matilda CS les plus blindés, dans le second, les T-34, et dans le troisième, les Valentine et T-70. Dans certaines parties de la Valentine, ils furent souvent retravaillés afin d'adapter le char aux conditions d'exploitation locales, principalement afin d'augmenter la capacité de tout-terrain, par exemple en soudant des plaques d'acier aux chenilles afin d'augmenter leur surface. Les Valentine furent utilisées presque sur toute la longueur du front soviéto-allemand, des sections les plus au sud aux plus au nord. En particulier, l'utilisation de chars de ce type sur les fronts occidental et Kalinine, dans les États baltes, en Biélorussie (participation à l'opération Bagration dans le cadre de la 5ème Armée), en Ukraine, en Crimée, en Moldavie, en Roumanie, en Hongrie et en Allemagne. Les Valentine participèrent également à la Bataille de Koursk. Par exemple, dans le cadre de la 201ème Brigade de Chars (7ème Armée du front de Voronej) le 4 juillet 1943, il y avait 18 Matilda, 31 Valentine et 3 T-34, un une certaine quantité de Mk III existait également sur le front central. Les Valentine combattirent également dans l'Arctique (péninsule de Kola, nord de la Norvège) : dans le cadre de la 7ème Brigade de Chars, ils participèrent à l'opération Petsamo-Kirkenes en octobre 1944. Au cours de ces batailles, des véhicules britanniques furent utilisés dans le détachement avancé, mais la brigade perdit 2 des 3 Mk. IX restant en service : un char fut touché par des tirs d'artillerie ennemie, un explosa due mines.
-
Valentine en service soviétique perdu près de Kharkov, mai 1942. -
Surtout les Valentine, pour leur maniabilité, apprécié par les unités de cavalerie, jusqu'à la fin de la guerre, ils restèrent, avec le T-34, les principaux chars du corps de cavalerie. La dernière utilisation de Valentine dans l'Armée Rouge eut déjà lieu en Extrême-Orient lors de l'offensive des troupes soviétiques en Mandchourie. Le 267ème Régiment de Chars et le Groupe Mécanisé de Cavalerie du 2ème front d'Extrême-Orient comprenaient respectivement 41 et 40 Valentine chacun, de plus, le 1er front d'Extrême-Orient comprenait 2 compagnies de pontiers, composées de 10 Valentine Bridgelayer chacune. 25 poseurs de ponts Valentine arrivèrent en Prêt-Bail en URSS en 1944.
-
Guerre du Pacifique (1941-1945)
Depuis octobre 1942, le 146ème Régiment du Royal du Corps Blindé, qui combattit en Birmanie avec les troupes japonaises, était armé de Valentine. Malgré l'arrivée d'équipements plus modernes, ils continuèrent à être en service jusqu'en mai 1945, bien qu'ils ne participassent plus à des offensives d'envergure des troupes britanniques fin 1944-début 1945. De plus, l'escadron de chars spéciaux, qui faisait partie de la 3ème Division Néo-Zélandaise, était armé de Valentine. L'altération que certaines de ces machines subirent est intéressante. Le fait est que, contrairement à la plupart des chars britanniques de l'époque, le Valentine n'avait pas de version CS (Close Support) armée d'un obusier de 76mm ou 94mm au lieu d'un canon. Pendant la Campagne d'Afrique du Nord, le Matilda CS compensa cette lacune, mais il n'y avait pas d'autres chars dans l'escadron de chars spéciaux autres que des Valentine. Pour y remédier, 9 Valentine de son escouade furent réarmés avec des obusiers de 76mm provenant du Matilda CS. Le rangement des munitions fut également repensé en conséquence, contenant désormais 21 HE-Frag et 14 obus fumigènes. Ces chars étaient les seuls Valentine de soutien rapproché construits. Cependant, l'escadron de chars spéciaux n'entra dans la bataille qu'une seule fois, lors du débarquement sur l'île de Zelyony en février 1944.
-
Front de l’Ouest (1944-1945)
Au moment du débarquement des troupes alliées en Normandie, les Valentine devinrent obsolètes, en raison de l'apparition en grand nombre des M4 Sherman fournis par les États-Unis et des Cavalier, Centaur et Cromwell britanniques. À cet égard, les Valentine furent retirées de la première ligne, mais furent souvent utilisées, généralement avec des canons retirés et remplacés par des faux, comme postes de commandement et d'observation mobiles. De plus, comme pour d'autres chars britanniques obsolètes, des tentatives furent faites pour utiliser le châssis du Valentine pour créer des véhicules spécialisés, tels que des dragueurs de mines, des chars projecteurs et autres, mais seuls 3 d'entre eux entrèrent en production de masse : le poseur de pont Valentine Bridgelayer, le dragueur de mines Valentine Scorpion et celui équipé d'un système amphibie Duplex Drive Valentine DD.
-
Valentine débarquant sur la plage après avoir quitté la péniche de débarquement lors d'un exercice d'invasion à l'approche du jour J, 1943.
-
-
Guerre Froide (1946-1991)
-
Guerre Civile Chinoise (1946-1949)
La plupart des Valentine, comme d'autres équipements livrés dans le cadre du programme de Prêt-Bail, furent présentés par la partie soviétique comme de la ferraille et détruits, et une petite partie fut transférée à l'Armée Populaire de Libération de Chine, qui les utilisa pendant la Guerre Civile Chine dans les années 1946-1949.
-
-
Valentine