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Genèse & Production
Le Crusader est avant tout un perfectionnement du Cruiser Mk. V Covenanter (A13 Mk. III) dont le dessin datait d'avant-guerre (les études avaient commencé en 1937). Le Crusader montrait les mêmes conceptions générales que les Cruisers antérieurs mais était considéré comme un char lourd, ce qui était étonnant si on considère les limites de poids et de dimensions imposées. Le Crusader n'était armé que d'un canon de 40mm ce qui n’en faisait définitivement pas un char lourd. Cependant, les Crusader marquait une amélioration par rapport aux modèles précédents dont le blindage laissait à désirer. Ce projet fut initialement appelé A15 et fut l'objet de commandes par anticipations.
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A15E1. -
L’A15 en plus de la forme générale, gardait du A13 la mécanique. Cependant il était doté d'une tourelle auxiliaire pour la mitrailleuse de caisse Besa de 7,92mm à côté du pilote. Son châssis était légèrement plus allongé que celui du Covenanter et sa masse était mieux répartie grâce à un cinquième galet. Le blindage maximum initiale prévu était de 40mm, mais finalement fut porté à 50mm après les dures leçons de 1940. L’A15 fut en définitive baptisé Cruiser Mk. VI Crusader. Le Crusader fut fabriqué par un consortium dirigé par la Nuffield Mechanisasions Ltd et la production totale atteignit les 5 300 exemplaires, tous types confondus.
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Design
La caisse était similaire à celle du Covenanter et des autres A13, avec une longue plage arrière et un glacis très incliné. La caisse était divisée en 3 compartiments et dans les deux premières versions, le pilote partageait le compartiment avant avec le mitrailleur de caisse. La mitrailleuse de caisse était alors installée dans une petite tourelle auxiliaire (orientable sur 150°, le mitrailleur ne disposait pour sa vision, une fois la trappe fermée, que du seul collimateur) située sur la plaque avant sur le Crusader I. Ensuite, elle fut montée sur un affût à rotule pour être finalement totalement abandonnée sur le Crusader III. L'espace libéré fut utilisé pour stocker plus de munitions. Les deux compartiments avant abritaient sur le Crusader I, les 5 hommes d'équipage et le compartiment arrière, le moteur et la transmission. Le pilote assis à l'avant, à droite, sous un abri surélevé distinct de la tourelle du mitrailleur, et disposait de sa propre trappe et de moyens d'observation directe et indirecte et également d'un sabord de tir au canon à sa droite.
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Avant et arrière de caisse du Crusader Mk. I. -
Avant et arrière de caisse du Crusader Mk. II. -
Avant et arrière de caisse du Crusader Mk. III. -
Suspension. -
La tourelle principale, de forme polygonale était identique sur les deux premiers modèles. Le commandant était assis au centre, derrière le canon et disposait d'un épiscope et de 2 viseurs latéraux. Le tireur observait le terrain via une petite fente frontale et le chargeur-radio disposait d'un épiscope. Le mitrailleur de tourelle était assis à droite de la mitrailleuse coaxiale. Le ralliement du canon était manuel mais cependant la rotation totale de la tourelle ne prenait que 10 s grâce au servomoteur hydraulique. Le débattement en site variait entre -15 et +20°. Le tir était déclenché par une détente. La ventilation de la tourelle était insuffisante et sur le Mk. III un aérateur fut ajouté. Un lance-grenades de 76mm avec une dotation de 26 projectiles était installé sur le côté droit. La radio n°9 à l'origine fut remplacée par la suite par une n°19. Le compartiment de combat sous la tourelle était assez étroit et encombré.
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Tourelles. -
Sur le Crusader III, la tourelle armée d'une pièce du 57mm était biplace. Le commandant (assis à droite) qui servait à la fois de chef de char, de chargeur et d'opérateur radio n'avait pas la tâche facile, un des gros défauts des tourelles biplaces. Le tireur était assis à gauche du canon de 57mm. Le lance-fumigène fut déplacé dans le toit de la tourelle et la mitrailleuse coaxiale fut déplacée à gauche du canon. Le Crusader III fut doté d'un mantelet plus vaste que celui des deux modèles précédents. Ce mantelet pouvait également accueillir un obusier de 94mm dans la version CS du Crusader (conversion très rare). Pour la défense AA, un affût Lakerman pour fusil-mitrailleur Bren de 7,7mm était installé sur la tourelle. Le train de roulement Christie comprenait 5 grands galets indépendants dont la suspension était logée à l'intérieur de la caisse. Cette suspension permettait au Crusader d'atteindre des vitesses de loin supérieures aux 43,2 km/h renseignés dans les manuels. En Afrique du Nord, les pilotes et les mécaniciens, ouvraient en grand les régulateurs de vitesse pour que le moteur Liberty puisse exprimer toute sa puissance, et faire atteindre ainsi au char des vitesses de plus de 60 km/h. La suspension tenait parfaitement le coup à cette vitesse et l'équipage n'était pas trop secoué. Les mécanismes de la suspension étaient logés entre les plaques de blindage internes et externes.
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Pont avant du Crusader Mk. I avec tourelle mitrailleuse. -
Pont avant du Crusader Mk. II sans tourelle mitrailleuse. -
Pont avant du Crusader Mk. III. -
Le Crusader était propulsé par le Nuffield Liberty (moteur d'aviation) désuet mais ayant fait ses preuves, dont la puissance avait été réduite de 400 ch à 340 ch. Les premiers Crusader connurent beaucoup d'ennuis de moteur surtout au niveau du système de refroidissement. Le système de refroidissement se détériorait vite et les filtres à air n'étaient guère faciles à entretenir. Ces problèmes furent petit à petit résolus et le moteur donna entière satisfaction. Dans le compartiment arrière se trouvaient non seulement le moteur Liberty mais également de chaque côté les réservoirs de carburant et dans l'intervalle 2 radiateurs montés verticalement (chacun avec son ventilateur pour aspirer l'air venant des orifices supérieurs). Un réservoir auxiliaire externe était parfois présent à l'arrière. Ce réservoir pouvait facilement être largué en situation de combat. Les filtres à bain d'huile étaient situés aux extrémités arrière des garde-boues. Pour la lutte anti-incendie, le Crusader disposait d'un système centralisé. La boîte de vitesse et les freins fonctionnaient par air comprimé, un des défauts de la mécanique.
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Pont arrière du Crusader Mk. I, II. -
Pont arrière du Crusader Mk. III. -
Le châssis était fait de plaques d'acier durci sur lesquelles étaient boulonnées des plaques d'acier homogène. Il était renforcé par 3 parois transversales et par des tubes dans lesquels étaient logés les essieux de la suspension.
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Modèles
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Crusader Mk. I (Cruiser Mk. VI)
Modèle initial, avec tourelle triplace armée du canon de 40mm. À l'avant de la caisse, il y avait une petite tourelle auxiliaire armée d'une mitrailleuse Besa de 7,92mm.
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Crusader Mk. I du premier lot avec un train de roulement similaire à celui du Cruiser A13. 6ème Régiment Royal de Chars, 17ème Brigade Blindée, 7ème Division Blindée, Opération Battleaxe, juin 1940. -
Une première production du Crusader Mk. I, Libye, Opération Crusader, novembre 1941. -
Unité inconnue, Afrique du Nord, 1941. -
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Crusader Mk. I CS
Idem que le précédent mais armé d'un obusier L/15 de 94mm pour l'appui rapproché (CS = Close Support) de l'infanterie.
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Version équipée d'un obusier Ordnance QF de 76,2mm tirant des obus fumigènes. Gazala, décembre 1941.
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Crusader Mk. II (Cruiser Mk. VIA)
Identique au Mk. I mais parfois sans la tourelle-mitrailleuse. Des plaques de blindage supplémentaires étaient parfois appliquées sur la tourelle et la caisse.
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22ème Brigade Blindée, Libye, décembre 1941. -
9ème Queens Lancers, 1ère Division Blindée, Libye, décembre 1941. -
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Crusader Mk. II CS
Idem que le précédent mais armé d'un obusier L/15 de 94mm pour l'appui rapproché (CS = Close Support) de l'infanterie.
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26ème Brigade Blindée (chaque escadron a 2 Crusader II CS en théorie).
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Crusader Mk. III
Modèle final armé du canon de 57mm. Le blindage de la tourelle et de la caisse était plus épais. La mitrailleuse coaxiale Besa de 7,92mm était située du côté gauche du canon et non plus à droite.
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6ème Division Blindée, Afrique du Nord, 1942-43. -
6ème Division Blindée, Tunisie, début 1943.
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Conversions
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Anglaises
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Crusader OP
Il s'agissait d'un char converti en poste d'observation blindé mobile pour la direction de l'artillerie. La tourelle fut fixée en place, le canon retiré et un canon factice fut installé pour lui donner la même apparence extérieure qu'un char ordinaire. Sans besoin de munitions, l'intérieur fut consacré aux radios, 2 n°19 et une n°18, des tableaux de cartes et du matériel connexe. La Royal Artillery pourrait alors faire fonctionner le OP à l'avant parmi les unités combattantes dirigeant le tir d'artillerie en leur appui.
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Crusader III AA Mk. I
Le 6-pdr de 57mm fut remplacé par un canon AA Bofors de 40mm avec un chargeur automatique et un montage motorisé dans une tourelle à toit ouvert. L'équipage était au nombre de 4 : chef de canon, poseur de canon, chargeur et conducteur. Cependant, les Crusader III, AA Mk I utilisés dans le nord-ouest de l'Europe à partir du D-day n'avaient pas de tourelle, mais un canon Bofors de 40mm monté directement sur le dessus de caisse avec son bouclier standard.
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Crusader III AA Mk. II, III
Un Crusader armé de 2 canons Oerlikon de 20mm à usage AA et d'une seule mitrailleuse Vickers de 7,7mm. La tourelle était une petite tourelle polygonale avec un blindage lourd, mais une mauvaise visibilité de la situation pour repérer les avions en approche. Le Mk. III ne différait du Mk. II que par la position de la radio, qui fut déplacée vers la caisse afin de libérer de l'espace à l'intérieur de la tourelle. Une variante avec triple Oerlikon fut produite en quantités très limitées mais semble n'avoir été utilisée que pour l'entraînement. En raison de la supériorité aérienne alliée sur les champs de bataille du nord-ouest de l'Europe, aucune des versions AA ne vit beaucoup d'action contre les avions, mais quelques-unes, en particulier avec la 1ère Division Blindée Polonaise, furent utilisées contre des cibles au sol. Les troupes AA, rattachées aux escadrilles du QG, furent dissoutes après le Débarquement.
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22ème Brigade Blindée, Groupe du QG, 7ème Division Blindée, Armée Britannique, Gold Beach, France, 7 juin 1944. -
Crusader II, Gun Tractor Mk. I
Celui-ci est né du besoin d'un véhicule pour remorquer le lourd canon QF 17-pdr de 76,2mm. C'était une caisse de Crusader avec une simple superstructure carrée remplaçant celle du char d'assaut. La structure de 14mm d'épaisseur protégeait le conducteur et l'équipage de 6. Le tracteur transportait également des munitions à l'arrière et dans la zone de l'équipage. Bien que presque aussi lourd que le char d'assaut, il était toujours capable d'atteindre une vitesse élevée et était officiellement limité à 43 km/h. C'était encore difficile pour les canons de 17-pdr remorqués. Ils furent utilisés dans le nord-ouest de l'Europe depuis le Débarquement jusqu'à la fin de la guerre. L'une de ces unités était le 86ème Régiment de Canons Antichars de la Royal Artillery, qui faisait partie du 12ème Corps. Dans la 86ème, le tracteur à canon remplaça les anciens Morris C8 dans 2 des 4 batteries. Les vétérans de l'unité rapportèrent que le Crusader était populaire auprès des équipages et était souvent conduit par d'anciens chauffeurs du Corps blindé détachés auprès de la Royal Artillery en raison de leur expérience de conduite. Les vétérans du 86ème affirmèrent avoir supprimé les « gouverneurs » qui limitaient normalement la vitesse des chars. Ainsi adaptés, ils attribuaient à un Crusader vide des vitesses allant jusqu'à 89 km/h et prétendaient pouvoir distancer les motos de la police militaire, qui étaient limitées à une vitesse de guerre de seulement 80 km/h en raison de l'essence de qualité inférieure. Certains véhicules étaient également utilisés par les commandants de batterie comme véhicules blindés de commandement et de reconnaissance.
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Crusader AMRA Mk. ID
Char anti-mine équipé de 4 lourds rouleaux anti-mine à l'avant. Il pouvait s'en débarrasser sur le champ de bataille pour retrouver toute sa mobilité, si besoin.
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Crusader ARV
Char de dépannage sans tourelle et équipé d'une potence de remorquage de 5 t. Un seul construit (3 hommes d'équipage).
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Crusader Dozer
Char bulldozer sans tourelle, équipé d'un treuil, d'une potence et d'une lame de bulldozer.
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Crusader Dozer and Crane (ROF)
Utilisé par la Royal Ordonance Factory en prévision d'attaque aérienne.
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Crusader Amphibious
Char amphibie doté de 2 larges flotteurs sur les côtés. Les chenilles étaient équipées de lames spéciales pour augmenter la force de propulsion des chenilles dans l'eau.
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Crusader SPG
Une modification d'après-guerre fut construite, probablement à des fins de test uniquement, avec un canon moyen de 139,7mm installé à l'avant du véhicule, face à l'arrière.
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Argentines
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Crusader SPG (Argentine)
Certains Crusader Gun Tractor vendus après la guerre à l'Argentine furent convertis en canons automoteurs, avec un canon français de 75mm ou 105mm installé dans une grande superstructure carrée.
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En Action
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2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
Les forces de l'Axe en Afrique du Nord ayant repoussé les Britanniques jusqu'à la frontière égyptienne et les blindés britanniques restants étant une force mixte de chars plus anciens avec quelques Matilda, les chars furent expédiés à la hâte via la Méditerranée en arrivant le 12 mai 1941. Il y avait suffisamment de Crusader pour équiper le 6ème Régiment Royal de Chars qui, avec les anciens Cruiser du 2ème Régiment Royal de Chars, formait la 7ème Brigade Blindée. Le reste des chars étaient des Matilda pour la 4ème Brigade Blindée, donnant à la 7ème Division Blindée seulement 4 régiments de chars. Bien qu'il y ait eu des pressions de Londres pour que la 7ème Division Blindée entre en action, l'équipement pour le désert et l'entraînement retardèrent la première utilisation des Crusader jusqu'à l'opération Battleaxe, une tentative de soulager le siège de Tobrouk en juin. Alors que la brigade balayait le flanc, les Cruiser furent attaqués par des canons antichars dissimulés et perdirent 11 chars. Le 6ème Régiment Royal de Chars perdit d'autres chars à cause de l'action et des défauts dans le retrait des combats au cours des 2 jours suivants.
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Des Crusader se déplaçant vers des positions avancées dans le désert occidental, 26 novembre 1941. -
La 7ème Brigade Blindée fut rééquipée avec d'autres Crusader, mais, comme la brigade avait été agrandie par l'ajout du 7ème Hussards, il n'y avait pas suffisamment de Crusader pour remplacer les anciens. La 22ème Brigade Blindée comprenant 3 régiments blindés inexpérimentés équipés de Crusader, transférée en Afrique du Nord pour porter la 7ème Blindée à un effectif de 3 brigades blindées. Le 8ème Hussards fut ajouté à la 4ème Brigade Blindée, mais ceux-ci durent être équipés de M3 Stuart car il n'y avait pas encore suffisamment de Cruiser. Le 22ème put participer à l'opération Crusader en novembre 1941. Dans l'opération Crusader, les 2 corps britanniques étaient disposés de telle sorte qu'ils ne pouvaient pas se soutenir, mais on s'attendait à ce que, comme les Britanniques étaient plus nombreux que les forces allemandes et italiennes en chars, les batailles char contre char seraient en leur faveur. Cependant, lors des rencontres qui en résultèrent, Rommel ne mit pas ses chars en action en masse contre les Britanniques, et le grand nombre de canons antichars allemands travaillant offensivement avec les chars et l'infanterie s’avérèrent efficaces. Les Allemands étaient majoritairement équipés du PaK 38, un canon long de 50mm d'une portée de 1 km. Cette supériorité dans la qualité et le déploiement tactique des canons antichars devait être une caractéristique de l'Afrika Korps tout au long de la Guerre du Désert. Le canon 2-pdr de 40mm du Crusader était aussi efficace que le canon court de 50mm du Panzer III, bien qu'il ait été dépassé par le canon court de 75mm du Panzer IV. Bien que le Crusader ait été plus rapide que tous les chars auxquels il s'opposait, son potentiel était limité par un canon QF 2-pdr relativement léger, un blindage fin et des problèmes mécaniques. Une limitation tactique particulière était le manque d'HE pour l'armement principal (ceux-ci existaient mais ne furent jamais fournis). Les forces de chars de l'Axe développèrent une méthode extrêmement efficace pour faire face aux forces de chars attaquantes en se retirant derrière un écran de canons antichars dissimulés. Les chars poursuivants pouvaient alors être engagés par l'artillerie. Avec les canons antichars allemands hors de portée des mitrailleuses des chars et sans HE pour riposter, les chars se retrouvèrent avec les options tout aussi désagréables de se retirer sous le feu ou d'essayer de se battre.
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Crusader Mk. III en Tunisie, 31 décembre 1942. -
Le Crusader s'avéra enclin à « brasser » lorsqu'il fut touché, un problème qui fut identifié comme étant dû au fait que les munitions étaient enflammées par du métal chaud pénétrant dans les racks non protégés. Le dessous incliné de la tourelle créait des pièges à obus qui déviaient ces derniers vers le bas, à travers le toit de la caisse. Le Crusader s'avéra peu fiable dans le désert. Cela commença avec leur transport du Royaume-Uni vers l'Afrique du Nord. Une préparation et une manipulation médiocres causèrent des problèmes qui durent être corrigés avant qu'ils ne puissent être transmis aux régiments et rongeant l'approvisionnement en pièces de rechange. Une fois en service, le sable provoquait une érosion du système de refroidissement et les contraintes des durs déplacements à travers le pays provoquaient des fuites d'huile entre le bloc moteur et les cylindres. Comme il y avait peu de transporteurs de chars ou de voies ferrées dans le désert, les chars devaient parcourir de longues distances sur leurs chenilles, ce qui provoquait une usure supplémentaire.
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Un Crusader avec son camouflage de camion « pare-soleil » érigé, 26 octobre 1942. -
À la fin de 1941, il n'y avait qu'une seule brigade, la 2ème, qui opérait avec uniquement des Crusader. En mars 1942, des M3 Lee de construction américaine arrivèrent et remplacèrent un escadron de Crusader sur 3. Alors que l'inclusion de Grant avec son canon efficace de 75mm offrait une meilleure puissance de feu contre les canons antichars et l'infanterie, avait un meilleur blindage et était plus fiable mécaniquement, ils étaient plus lents, limitant les Crusader lorsqu'ils devaient opérer ensemble. À partir de mai 1942, des Mk. III (avec le canon 6-pdr de 57mm) furent livrés. Sur les 840 chars dont disposaient les Britanniques, 260 étaient des Crusader. Les chars allemands auxquels ils étaient confrontés étaient des types améliorés avec un blindage frontal renforcé, ce qui faisait que les tirs de 40mm se brisaient plutôt que de pénétrer. Dans le cadre des opérations de tromperie britanniques, les Crusader pouvaient recevoir un Sunshade, qui était un cadre métallique recouvert de toile qui déguisait le char en camion pour la reconnaissance aérienne allemande. Des chars factices furent également déployés. Plus tard dans la campagne, la navigation fut améliorée, Nuffield mit une équipe d'ingénieurs en Égypte et les équipages étaient meilleurs pour prévenir les problèmes, mais la réputation du Crusader ne put se rétablir.
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Le sergent Elms du 16/5 Lancers et son équipage de chars à El Aroussa ; Le soldat Bates, du Royal Armored Corps, le Signalman Bower, du Royal Corps of Signals et le Trooper Goddard, du Royal Armored Corps, nettoient le canon de 57mm de leur Crusader tout en se préparant pour la poussée sur Tunis, 1943. -
Après que Montgomery prit le commandement, le déséquilibre entre les blindés britanniques et allemands fut corrigé par un meilleur contrôle et l'ajout de plus de Grant et Sherman fournis par les Américains. Le Crusader fut remplacé dans la ligne principale de bataille et utilisé pour les escadrons légers essayant de flanquer l'ennemi lorsqu'il engageait les unités plus lourdes. La 9ème Division d'Infanterie Australienne exploita des Crusader pour la reconnaissance et la liaison. La 1ère Armée Britannique débarqua dans le cadre des opérations alliées en Tunisie ; certaines de ses unités utilisaient le Crusader et celles-ci furent mises en action à partir du 24 novembre. Ce n'étaient pas uniquement des régiments de Crusader, mais mixtes de Crusader et Valentine ; au sein de chaque escadron, 2 troupes étaient des Crusader III, et il y avait des Crusader II CS attachés au QG de l'escadron. Ces unités de la 26ème Brigade Blindée furent utilisées comme une colonne blindée indépendante, « Blade Force », avec la 78ème Division d'Infanterie. Les opérations de Blade Force se déroulaient sur un terrain différent du désert des campagnes précédentes, et les combats se déroulaient avec un plus petit nombre de véhicules. Ces actions étaient similaires à ce que l'on verrait plus tard en Europe.
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Crusader II dans le désert occidental, 2 octobre 1942. -
La 1ère Armée se convertit en Sherman pendant la Campagne de Tunisie, mais les Crusader restèrent en service avec la 8ème plus longtemps. Les dernières actions majeures pour les Crusader furent la Bataille de la Ligne Mareth et la Bataille de Wadi Akarit. La Campagne d'Afrique du Nord se termina peu de temps après.
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Guerre Froide (1946-1991)
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Guerre d’Indochine (1946-1954)
La tourelle d'un Crusader fut utilisée par le Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient pour défendre la ville de Hanoï au début de cette guerre.
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A15 Cruiser Mk. VI Crusader