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Genèse, Production, Design & Modèles
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M2A1 (1935)
En janvier 1935, le T2E1 arriva à Fort Benning pour des essais militaires. Ce véhicule était le résultat de 9 années d'essais et d'erreurs, qui avaient commencé avec la conception du T1. Au fil du temps, le concept du char léger changea radicalement. Il passa d'un char pour 2 hommes avec un moteur à l'avant et un canon de 37mm à un char pour 4 avec un moteur à l'arrière, une transmission à l'avant et des mitrailleuses dans une tourelle biplace. À la suite de ces essais, le T2E1 fut accepté en service sous le nom de M2A1. Le T2E1 prit beaucoup de poids au cours de sa production en série. Dans son état initial, il pesait 6,8 t, mais diverses modifications visant à améliorer ses caractéristiques portèrent sa masse à 8,62 t. C'était plus d'une tonne de plus que la limite fixée par le Secrétaire à la Guerre au printemps 1933. Cependant, rien ne pouvait être fait. Le char atteignit un tel niveau de fiabilité que l'armée dut ignorer cette exigence. Les neuf premiers M2A1 furent construits par Rock Island Arsenal en 1935. Le prototype du T2E1 portait le numéro de série 1, et ces chars portaient les numéros 2 à 10. Les véhicules reçurent également les numéros d'immatriculation U.S.A. W 30101–30109. Celui de série s'avéra un peu plus léger, 8,52 t, tandis que son blindage et sa mobilité restèrent les mêmes. La conception incluait toutes les suggestions d'amélioration du char expérimental faites après les essais. L'une des plaintes concernant le T2E1 était la mauvaise visibilité. Ce problème fut résolu en ajoutant une coupole de commandant. Cela ajouta un autre problème : il n'était possible de sortir du char que par le poste de commandement. Ce problème était également présent sur de nombreux chars légers et moyens américains. La tourelle changea également. Les pentes de sa partie supérieure furent supprimées, mais l'avant devint incliné. La caisse changea également quelque peu. Selon les besoins, les silencieux furent retirés du compartiment moteur et placés à l'extérieur. Un autre changement fut l'apparition d'une station radio avec un port d'antenne dans la partie arrière gauche du toit de la caisse.
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L'armement ne subit aucun changement. Deux mitrailleuses, une de 12,7mm et une de 7,62mm, furent placées dans l'affût T7, qui était protégé par un mantelet externe. Cet armement était suffisant pour combattre les automitrailleuses et la plupart des chars de l'époque. Il faut dire que si les T2 expérimentaux furent conçus dans un souci d'armement, celui-ci ne fut jamais installé. Il ne fut également jamais installé sur certains M2A1 : une partie des chars fut utilisée presque jusqu'à la toute fin de leur service sans canons. Afin de former les équipages, la fonction première de ce char, les armes n'étaient pas nécessaires. L'armement fut l'une des raisons pour lesquelles seulement 9 M2A1 furent construits. Le véhicule standardisé hérita d'un défaut du T2 qui était presque impossible à corriger. L'arbre de transmission, recouvert d'un carter, était placé très haut et gênait l'équipage lorsque la tourelle tournait. Le problème pouvait être résolu, mais les ingénieurs américains décidèrent de renoncer à essayer d'abaisser l'arbre avec des mécanismes complexes. Le chemin qu'ils empruntèrent était simple. Afin de résoudre le problème de l'arbre, les concepteurs se tournèrent vers le Vickers Mk. E, qui fut à bien des égards l'inspiration lors de la construction du T2. Cette fois, les Américains décidèrent d'emprunter l'idée de 2 tourelles monoplaces. Il convient de noter que le Vickers Mk. E Type A avait 2 tourelles pour une raison complètement différente. Il en avait besoin pour remplir la fonction de nettoyage de tranchées. Les Américains étaient plus intéressés par le confort de l'équipage. L'idée de 2 tourelles fut testée pour la première fois sur le T5 Combat Car, où elle obtint des résultats satisfaisants.
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M2A1 GMC (1936)
Le 9 octobre 1936, le Conseil d'Infanterie définit les caractéristiques d'un tel véhicule. L'achat d'une tourelle en acier doux armée d'un canon de 47mm fut alors autorisé pour l'installation sur la caisse d'un M2A1. Le canon de 47mm était basé sur l’antiaérien M1 de 37mm. Les obus étaient dans des chargeurs de 5 coups et tiraient des obus à 457 m/s. L'idée principale derrière cette conception était que le véhicule pouvait détruire des canons antichars que les autres chars ne pouvaient pas détruire en raison de leur vision limitée. Malheureusement, le canon de 47mm s'enrayait fréquemment et ne répondait pas aux exigences de pénétration. En raison de ces tests infructueux, les travaux ultérieurs sur le projet furent annulés. Comme la pénétration de ce char était censée être faible, il devrait s'appuyer sur son chargement automatique rapide afin d'avoir de meilleures chances d'infliger des dégâts. Le véhicule était également assez mobile, étant basé sur la caisse d'un M2A1 sans réelle modification en dehors de la tourelle.
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M2A2 (1935)
En 1935, un autre char expérimental fut testé, le T2E2. Son châssis ne présentait pas de modifications majeures par rapport au M2A1. Le toit de la plate-forme de la tourelle fut remplacé et 2 tourelles monoplace furent installées au lieu d'une biplace. La tourelle du commandant était très similaire à celle du M2A1. Elle était équipée de la mitrailleuse Browning M2HB sur l'affût M9. La tourelle droite, un peu plus petite, était équipée de la Browning M1919A3 sur affût M12E1. Les deux mitrailleuses étaient équipées de viseurs télescopiques. Le port d'antenne fut déplacé au centre du toit de la caisse, derrière les tourelles. Cette solution fut également copiée sur le Vickers Mk. E Type A. Lors des essais, le char immatriculé U.S.A. W.30114 montra des résultats satisfaisants. La masse passa à 8,66 t, ce qui n'eut pratiquement aucun impact sur la mobilité. L'ajout d'une seconde tourelle permit d'augmenter considérablement la mobilité de tir. Le but n'était pas de nettoyer les tranchées, car le théâtre de guerre pour lequel les chars légers étaient destinés en comptait peu. Cependant, la cavalerie était encore un type de force populaire à l'époque, et la capacité de tirer sur plus d'une cible n'était pas considérée comme excessive.
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Le T2E2 fut mis en service presque en même temps que le M2A1. Le nouveau char reçut l'indice M2A2. 9 chars furent construits en 1935 avec les numéros de série 11-19 et les ceux d'immatriculation U.S.A. W.30110–30119. Au cours des essais comparatifs, il devint évident que la configuration bi-tourelle monoplace était meilleure. L'infanterie américaine reçut un véhicule avec une bonne maniabilité de tir, qui était très adapté aux raids comme la chasse à Pancho Villa. Avec le même armement que le T4 (Medium) et une meilleure maniabilité, le M2A2 coûtait la moitié du prix. Il n'est pas surprenant qu'après les essais comparatifs, le char ait été sélectionné pour une production de masse en grande quantité en 1936. En effet, cette année fut chargée pour l'arsenal de Rock Island. L'Armée Américaine commanda 125 M2A2 (n° de série 20-144). Des chars n'avaient pas été commandés en aussi grand nombre depuis la Première Guerre Mondiale. Un an plus tard, une autre commande de 104 véhicules fut passée. Les chars reçurent les numéros d'immatriculation U.S.A W.30120-30368.
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Compagnie D, 192e Bataillon de Chars, Armée Américaine, Fort Knox, Kentucky, États-Unis, printemps 1941. -
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M2A2E1 (1937)
Trois chars construits en 1937 étaient équipés de moteurs diesel Guiberson T-1020. Comme le Continental W-670 de série, le moteur avait ses racines dans l'industrie aéronautique et était refroidi par air. Par rapport à la variante aéronautique A-1020, sa puissance fut réduite de 340 à 250 ch. Les chars équipés de moteurs diesel furent indexés M2A2E1. L'utilisation militaire de chars à moteur diesel montra qu'ils étaient difficiles à démarrer par temps froid. La production en série permit finalement aux unités d'infanterie de commencer à se réarmer avec de nouveaux chars. Le M2A2 devint un symbole de l'Armée Américaine à la fin des années 30. Ces chars étaient souvent vus dans les journaux et dans les actualités. Les M1917, complètement obsolètes, furent finalement remplacés. En dehors du continent américain, ces chars servirent également à Hawaï. La base navale de Pearl Harbour était hébergée sur l'île d'Oahu depuis 1908, et celle de Schofield Barracks n'était pas loin de là. Le 11e Régiment de Chars basé à Schofield Barracks disposait initialement de M1917. Cette unité fut également réarmée avec des M2A2, et les rapports sur les exercices de cette unité étaient monnaie courante dans les médias américains. L'entraînement combiné des tankistes et des ingénieurs était également courant. Cet entraînement consistait à la fois pour les tankistes à apprendre à franchir des obstacles et pour les ingénieurs à créer des obstacles infranchissables pour les chars.
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M2A2E2 (1937)
Le dernier M2A2 portant le numéro de série 248 et celui d'immatriculation U.S.A. W.30368 fut envoyé au terrain d'essai d'Aberdeen en juillet 1937. Le char fut indexé M2A2E2 et se différenciait sensiblement de ses camarades. L'épaisseur de son blindage fut augmentée à 25mm et sa masse fut portée à 9,68 t. Le compartiment moteur fut également modifié. Ce char devint un banc d'essai pour diverses solutions techniques qui furent utilisées dans l'amélioration du T5 (Medium) expérimental. En août 1938, le char revint à Rock Island, où il subit une nouvelle série de modifications. Un nouveau moteur et une nouvelle suspension furent testés simultanément. Contrairement à la conception précédente, les bogies restèrent les mêmes, mais la poulie de tension fut complètement changée. Son diamètre fut augmenté et elle fut abaissée au sol, augmentant la surface de contact au sol. Cela fut fait pour une bonne raison : le M2A2, comme d'autres chars de cette famille, était haut et peu profond, ce qui le faisait osciller dans le sens de la longueur. Le char modernisé utilisait le moteur 6 cylindres General Motors 6-71. Ce moteur diesel de 7 L & 188 ch, contrairement au Guiberson T-1020, était refroidi par eau. Le nouveau moteur nécessitait plus d'espace dans le compartiment moteur, ce qui allongeait le char.
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M2A2E3 (1939)
Les essais du M2A2E3 commencèrent début juillet 1939. Grâce à ces modifications, la masse atteignit 10,5 t. En conséquence, ni le moteur ni la nouvelle suspension ne furent produits en série, mais les essais ne furent pas vains. Plus tard, un duo de moteurs General Motors 6-71 fut utilisé dans les chars moyens américains, et le galet tendeur légèrement modifié fut utilisé sur les M2 Combat Car & M3.
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M2A3 (1938)
Le développement ultérieur de la famille du M2 s'orienta, curieusement, vers la fabrication de chars pour la cavalerie. À l'été 1937, le M1E2 Combat Car fut soumis aux essais. Sa plus grande différence par rapport à son prédécesseur était une suspension modifiée avec une plus grande distance entre les bogies. Ces modifications augmentèrent la longueur de la surface de contact de 2,18 m à 2,46 m, augmentant ainsi la stabilité du char. La caisse fut également transformée. Le compartiment moteur fut particulièrement modifié et l'accès au moteur fut sensiblement amélioré. Le véhicule entra en production sous l'indice M1A1 Combat Car. L'armée prit la décision judicieuse de prendre le M1E2 Combat Car et de fabriquer un char d'infanterie basé sur cette conception. Cela conduisit à la création du M2A3. Contrairement au char de cavalerie, qui avait une tourelle biplace, le char d'infanterie avait 2 tourelles monoplace. Les tourelles étaient simplifiées par rapport au M2A2 : il n'y avait plus de plaques incurvées et les tourelles étaient assemblées uniquement à partir de plaques plates.
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Comme les véhicules précédents, le M2A3 était assemblé avec des rivets. Comme les rivets avaient des têtes plates, ils étaient très difficiles à percevoir et cela créa une illusion de soudure sur les photographies. En réalité, la soudure fut utilisée sur les chars américains bien plus tard. Le poids passa à 9,45 t et la vitesse de pointe diminua à 58 km/h. D'autre part, l'épaisseur du blindage avant de la caisse et de la tourelle passa à 22mm. C'était le résultat de l'étude des batailles en Espagne, qui montra que les chars doivent être protégés de manière fiable contre les mitrailleuses de gros calibre. Les premiers M2A3 commencèrent à entrer en service à l'été 1938. Au total, l'Arsenal de Rock Island construisit 73 de ces chars. Les chars reçurent les numéros de série 249-321 et d'immatriculation U.S.A. W.30368-30441. Les chars utilisaient des moteurs Continental W-670 série 9 de 250 ch.
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2e Compagnie de Chars (Divisionnaire), 2e Division d’Infanterie Indian Head, Armée Américaine, Fort Houston, Texas, États-Unis, 1939. -
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M2A3E1
Huit M2A3E1 reçurent des moteurs diesel Guiberson T-1020 série 3, remplacés plus tard par la série 4. Pendant le service, les boîtes de vitesses à engrenages coulissants furent remplacées par des boîtes de vitesses à synchroniseurs.
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M2A3E2
Le M2A3 fut le premier char américain sur lequel une transmission électrique fut utilisée. L'un des chars de production en série fut converti pour utiliser une transmission conçue par la société Timken. Deux moteurs électriques et d'autres équipements furent placés à l'avant du char. La transmission électrique occupait plus de place que celle de série. De ce fait, le M2A3E2 qui le reçut resta une expérience. Néanmoins, les ingénieurs américains revinrent à plusieurs reprises sur l'idée d'une transmission électrique.
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Transmission électrique Timken. -
M2A3E3 (1941)
Même si les moteurs Guiberson T-1020 ne se montrèrent pas particulièrement performants, les militaires américains ne renoncèrent pas à essayer d'installer des moteurs diesel dans leurs chars. Le 21 février 1940, l'Ordnance Corps approuva l'installation d'un V4 diesel V-4-223 produit par General Motors dans un M2A3. Ce travail fut moins pour améliorer le M2A3, que pour moderniser le M2A4. Le compartiment moteur du char fut modifié pour ressembler à celui du M2A4. Le diesel de 250 ch y rentra, mais il était plus lourd, ce qui força à installer un galet tendeur plus grand pour augmenter la surface de contact de la chenille, comme sur le M2A2E3. Ce dernier entra en phase d'essais en janvier 1941. Les modifications augmentèrent sa masse à 10,8 t. À la suite des essais, le moteur n'était toujours pas accepté pour une utilisation sur des chars légers. D'autre part, la suspension utilisée sur le M2A3E3 fut transférée sans presque aucune modification sur le M3.
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M2A4 (1939)
En juillet 1938, Christmas proposa 2 projets. Le premier était plutôt une vision conceptuelle de ce à quoi pourrait ressembler un char utilisant des composants automobiles. Deux moteurs Buick à 8 cylindres furent proposés, avec une puissance combinée de 280 ch. Les moteurs seraient placés en parallèle, reliés à des transmissions individuelles avec la transmission frontale. Cette disposition forçait le retrait du mitrailleur de caisse, et le conducteur était placé au centre. Malgré le fait que cette conception présentait des inconvénients évidents, Christmas réussit à le faire produire en métal. Le T6 fut produit en juin 1939. Il est à noter qu'il s'agissait du premier char américain à utiliser un moulage à grande échelle. Le couvercle de transmission et les couvercles de transmission finale étaient tous deux moulés, ce qui devint plus tard une solution emblématique des chars moyens américains. Quant à la disposition bimotrice, elle fut plus tard utilisée sur les M5 & M24, ainsi que sur les moyens M3A3, M3A5 & M4A2. Le deuxième projet était beaucoup plus intéressant. En tant que première variante, il était équipé d'une suspension à 3 galets de chaque côté, mais la poulie de tension arrière était abaissée au sol, ce qui portait effectivement ce nombre à 4. Comme pour le T6, cette conception était équipée de ressorts horizontaux. Le moteur du char de 10,5 t était le même que celui du M2, un moteur radial Continental W-670 d'origine aéronautique. La principale caractéristique était une tourelle monoplace avec un canon de 37mm et une mitrailleuse coaxiale Browning M1919. Cette configuration semblait beaucoup plus prometteuse.
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La réalité était bien plus concrète que les ébauches. Selon le décret de l'OCM #14844 publié le 29 décembre 1938, le nouveau char ne fut pas construit à partir de zéro. Au lieu de cela, le dernier M2A3 construit fut utilisé, avec le numéro de série 321. La conversion fut effectuée à l'Arsenal de Rock Island, où les chars américains étaient fabriqués avant la guerre. Aucune modification ne fut apportée à la suspension. La caisse fut modifiée au minimum, avec seulement une modification du compartiment moteur et l'ajout d'une mitrailleuse par le conducteur. La tourelle fut fabriquée à partir de zéro. L'idée d'une tourelle monoplace fut abandonnée et agrandie pour accueillir 2 personnes. Il n'y avait pas de sièges dans la tourelle, le commandant et le chargeur devaient se tenir debout. Un arbre de transmission reliait le moteur arrière et la transmission avant, que l'équipage du char devait enjamber. Le blindage de la tourelle avait une épaisseur de 25mm, comme la caisse. Cela protégeait efficacement le char contre les armes automatiques de gros calibre. Le premier prototype du M2A4 fut envoyé à Aberdeen le 11 mai 1939. Après une série d'essais, une série de corrections fut réalisée par le Département de l’Artillerie. Une coupole de commandant fut ajoutée avec des dispositifs d'observation le long de son périmètre. L'idée d'une mitrailleuse de caisse supplémentaire fut approuvée et une autre fut ajoutée sur la droite. Le canon, une version pour char du canon de 37mm conçu par Gladeon Barnes, exigea également des modifications. Le canon fut raccourci de 13 cm pour réduire le risque de l'endommager lors de la conduite en forêt. Un autre changement important fut l'ajout d'un capot blindé pour le mécanisme de recul. Des supports furent soudés à l'avant du char pour faire ricocher les balles et les petits fragments. Un véhicule avec toutes ces modifications retourna sur les terrains d'essai en octobre 1939. À la suite de ces essais, le M2A4 fut approuvé pour le service. Le premier M2A4 de série fut produit en mai 1940. Il convient de noter qu'avant ce dernier, les chars américains étaient construits à l'Arsenal de Rock Island. Le principal producteur de ce nouveau véhicule était l'American Car & Foundry. La majorité des M2A4 y furent assemblés, 365 au total. 10 autres furent construits en avril 1941 à Baldwin Locomotive Works. Les véhicules de production tardive reçurent un mantelet amélioré et une partie des chars fut équipée de moteurs diesel Guiberson T-1020. L'âge du M2A4 ne fut pas long. En mars 1941, la production du M3 Stuart commença. Néanmoins, bien que tombant dans l'ombre de son jeune frère, le M2A4 fut une étape importante pour la construction de chars américains. Les caractéristiques du char étaient parmi les meilleures de sa catégorie. Elles étaient proches de celles du LT vz.38 tchécoslovaque, bien que supérieur en masse et en vitesse. En raison de son canon puissant, le M2A4 pouvait combattre presque tous les chars de l'époque. Tous les chars de ce type étaient équipés de radios, une caractéristique très importante. De plus, comme les autres membres de la famille M2, le M2A4 était très rapide, atteignant une vitesse de 58 km/h. Peu de chars de l'époque pouvaient réussir un tel exploit.
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Compagnie A, 1er Bataillon de Chars des Marines Américains, Guadalcanal, septembre 1942. -
Char personnel du Major-Général George Patton, DTC (Centre de Formation du Désert) où la doctrine de guerre blindée américaine fut développée, 1941-1942.
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En Action
Contrairement au M2A4, ses frères cadets ne combattirent jamais. L'Armée Américaine évalua avec sobriété les capacités de ses chars mitrailleurs. D'un autre côté, il est difficile de dire que les Américains n'étaient pas prêts à la guerre en regardant la série M2. Ces chars furent construits pour un théâtre de guerre différent de celui européen et y étaient très bien adaptés. Au 1er septembre 1939, l'Armée Américaine disposait d'un peu moins de 450 chars légers modernes armés de mitrailleuses de gros calibre qui pénétraient facilement les blindages légers. Le concept de véhicules légers et rapides était populaire dans de nombreux pays. Par exemple, l'épine dorsale de l'Armée Britannique en septembre 1939 était constituée de 1 002 Mark VI, qui étaient inférieurs au char américain à tous égards. Les caractéristiques des chars américains étaient plus proches de celles des Panzer II, légèrement inférieurs en puissance de feu et supérieurs en mobilité. Au 1er septembre, les Panzer II représentaient plus de 40% de la flotte de chars allemande. Les Panzer I représentaient 38% de la flotte, mais ils n'avaient aucune chance face aux chars américains. Les chars mitrailleurs légers américains étaient utilisés pour des missions d'entraînement. De nombreux exercices furent effectués à partir de la fin des années 30 avec ces chars. La famille M2 resta en service jusqu'en 1942. Même s'ils ne combattirent pas, ils jouèrent un rôle important. Ils devinrent des outils d'apprentissage pour des milliers de tankistes américains. Le M2A1 fut également le point de départ du T5 (Medium), qui devint plus tard le M2 (Medium). L'histoire de ce char aurait pu s'arrêter là, s'il n'y avait pas eu un « mais ». L'histoire du M2A2 contient un épisode oublié qui rend sa carrière unique. Ce fut le premier et jusqu'à présent le dernier char utilisé dans l'Antarctique. Cela se passa en 1939, lorsque l'amiral Richard Byrd commença sa troisième expédition. Officiellement, elle s'appelait l'expédition de service antarctique des États-Unis. Elle fut rendue célèbre par le Snow Cruiser, un énorme véhicule à la pointe de la technologie et en grande partie inutile qui resta coincé 150 km plus loin. Bien sûr, cette histoire n'est qu'une des nombreuses de l'expédition. Sa tâche principale était la création d'une base à l'est sur l'île de Stonington dans la baie Marguerite et d'une base à l'ouest, Little America, sur la plate-forme de glace de Ross. C'est là que 3 M2A2 furent envoyés. Avant même d'être envoyé en Antarctique, le char fut allégé, l'armement et une partie du blindage furent retirés. Il devint rapidement évident que cela ne suffisait pas. Les tourelles furent également retirées des chars, la pression au sol fut diminuée, mais l'utilisation des chars montra qu'il était nécessaire de réduire le poids d'un tiers supplémentaire. Les tourelles ne furent pas gaspillées : elles furent utilisées pour élargir les chenilles et permettre aux chars de mieux rouler sur la neige poudreuse. Afin d'éviter que le char ne soit recouvert de neige soulevée, des ailes allongées furent fixées à l'avant. L'utilisation du char à basse température entraîna également de nombreux tracas. Néanmoins, ils furent activement utilisés sur les deux bases pour tracter des traîneaux. Lors d'une sortie, un char réussit à parcourir 50 km avec un traîneau de 2 t en 2e vitesse. Les chars ne furent pas renvoyés aux États-Unis. À ce jour, un M2A2 reste sur l'île de Stonington. Comme les autres chars de la série M2, le M2A4 était en quelque sorte un instrument d'apprentissage pour les tankistes américains. Il était le principal participant aux grands exercices organisés pour travailler sur l'action de combat. À l'été 1941, ces chars commencèrent à être remplacés par le M3, mais le M2A4 resta en formation jusqu'à la fin de 1942. Ces chars furent les premiers que les États-Unis envoyèrent dans le cadre du Prêt-Bail. Au début de 1941, 36 chars furent envoyés en Grande-Bretagne. Les noms de code ayant été attribués au printemps 1941, le M2A4, contrairement au M3, ne reçut pas de nom propre. Ce char fut utilisé, en partie, par le 9e Régiment de Cavalerie Queen's Royal Lancers alors que le régiment était basé en Angleterre à l'été-automne 1941. Ces chars ne participèrent pas au combat, car les premiers Stuart I commencèrent à arriver au printemps 1941. Il existe des informations selon lesquelles la 7e Brigade de Chars les reçut en 1942 et les utilisa en Birmanie, mais cela n’est pas confirmé. Contrairement aux Britanniques, les Américains utilisèrent le M2A4 au combat. Le Corps des Marines, traditionnellement équipé de chars de seconde main, reçut 36 M2A4. Le 1er Bataillon de Chars rattaché à la 1re Division de Marine combattit à Guadalcanal. Le bataillon avait une composition plutôt hétérogène : la Compagnie A avait des M2A4 & M3, tandis que la C réussit à recevoir de nouveaux M3A1.
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Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
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Guerre du Pacifique (1941-1945)
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Bataille de Guadalcanal (1942-1943)
Le bataillon débarqua à Guadalcanal en août 1942. Au cours de la bataille, les chars légers se montrèrent tout aussi efficaces. Les M3 & M3A1 étaient de conception supérieure et avaient un blindage amélioré, mais dans la pratique, le M2A4 se révéla équivalent. La Bataille de Guadalcanal fut très inhabituelle dans le sens où les chars américains et japonais ne se battirent pas entre eux, mais contre les canons antichars et l'infanterie ennemis. Le 1er Bataillon combattit ici jusqu'en janvier 1943. Un seul M2A4 survécut jusqu'à ce jour, provenant de la Compagnie A du 1er Bataillon de Chars. Il s'enlisa dans un marais lors de la Bataille d'Henderson Field en octobre 1942. Le M2A4 y passa près de 70 ans, jusqu'à ce qu'un collectionneur privé le récupère en 2009. Selon les informations disponibles, le char fut partiellement restauré et pourrait un jour être à nouveau fonctionnel. Étant donné que le M2A4 a un nombre important de pièces en commun avec les M3 & M3A1, beaucoup plus courants, cet objectif est tout à fait réalisable. Le M2A4 finit dans l'ombre de son frère, plus nombreux, le M3. Néanmoins, il devint le premier char américain véritablement moderne, égalant ou même surpassant ses concurrents étrangers.
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M2A4 américains à Guadalcanal, entre 1942 et 1943.
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M2 Light Tank