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Genèse & Production
En juillet 1941, des spécifications pour un canon automoteur à roues, furent émises par la toute nouvelle Tank Destroyer. Ce véhicule devait être rapide, doté de 6 roues motrices, d'une silhouette discrète, de capacités tous-terrains et être armé du canon de 37mm. Son poids devait également être léger et il devait être convertible en porteur de mortier, transport de munitions ou encore véhicule de DCA.
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T21 Armored Car (T43). -
Trois compagnies furent contactées, fin 1941 : Studebaker, la Ford Motor Co. et la Chrysler's Fargo Division. Studebaker proposa le T43 (plus tard renommé T21) GMC, Ford proposa le T22 GMC et Fargo le T23 GMC. Des versions 4 roues furent également demandées à Ford et Chrysler. Cependant, l'expérience des modèles de la série M3 Stuart en Afrique du Nord démontra que les possibilités antichars du canon de 37mm étaient assez pauvres. L'idée d'utiliser cette voiture blindée comme arme antichar fut donc abandonnée mais le Tank Destroyer Command ainsi que les unités de reconnaissance de l'US Cavalry désiraient être dotés d'un tel engin pour leurs missions de reconnaissance. C'est ainsi que l'appellation GMC fut abandonnée au profit de celle de Light Armored Car (voiture blindée légère).
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T22 Armored Car. -
C'est le modèle de Ford, le T22, qui remporta la compétition entre les 3 compagnies. Cependant des modifications furent exigées comme l'amélioration de la vision du poste de pilotage, la suppression de la mitrailleuse de 7,62mm de caisse et l'ajout de caissons blindés de rangement et de jupes blindées sur les flancs. Quelques changement internes mineurs furent également exigés. La nouvelle version du T22 fut baptisée T22E2 et fut acceptée pour la production le 19 mai 1942 sous l'appellation de M8 Light Armored Car. Bien qu'ayant perdu le marché, Studebaker poursuivit son travail sur le T21 en 1942, mais ce dernier n'offrant pas d'améliorations par rapport au modèle de Ford fut finalement abandonné.
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T22E2. -
Au total, 11 667 exemplaires de M8 furent produits par la Ford Motor Co. entre mars 1943 et avril 1945.
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Design
Le M8 Light Armored Car était une voiture blindée légère de 7,882 t mesurant 5 m de long, 2,53 m de large et 2,26 m de haut. Il était divisé en 2 compartiments : le compartiment arrière accueillant le moteur et le compartiment avant accueillant le poste de pilotage à l'avant et le poste de combat. L'équipage du M8 était composé de 4 hommes dont 2 prenaient place dans la caisse : le pilote était assis dans le coin avant gauche du véhicule, l'opérateur radio dans le coin avant droit.
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Obus de 37mm dans leur rack dans la tourelle du M8. -
Le poste de pilotage faisant une saillie de forme trapézoïdale très caractéristiques sur le toit du véhicule. Cette saillie était dotée de 2 trappes d'accès composées chacune de 2 volets montés sur charnières. Le volet avant s'ouvrait vers l'avant, alors que le volet arrière s'ouvrait vers l'un des côtés. Les parties avant des trappes étaient dotés d'une fente de vision avec clapet blindé et d'un protectoscope. Les côtés de la saillie possédaient également des fentes de ce type. Le nez du M8 était constitué de 2 plaques soudées entre elles : la plaque inférieure accueillait les boucles de remorquage et celle du dessus les éléments d'éclairage.
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Plaques avant du M8. -
Pont avant du M8. -
Poste de conduite. -
À l'intérieur, le pilote disposait d'un volant pour obtenir la direction et d'une transmission comprenant 4 rapports avant et une marche arrière. Le tableau de bord était situé devant lui, fixé à la plaque avant de la superstructure.
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Gamme des obus utilisable par le canon de 37mm : 1. APCBC-T M51. 2. AP-T M74. 3. HE-Frag M63. 4. Shrapnel M2. -
Le poste de combat au milieu du véhicule était séparé du compartiment moteur par une cloison pare-feu. Ce compartiment faisait saillie sur les côtés du véhicule. La saillie de gauche était occupée par le poste radio SCR 506, 508, 510, 608 ou 610 alors que celle de droite servait d'armoire de rangement.
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Radio SCR 508 dans un M8. -
Le compartiment de combat était surmonté d'une petite tourelle en forme de bassine renversée, ouverte au-dessus. Elle accueillait un canon M6 de 37mm monté sur un affût M6 avec une mitrailleuse de 7,62mm coaxiale (à droite) et d'une lunette télescopique (à gauche). Le stock de munitions comprenait 80 obus de 37mm et 1 500 balles de 7,62mm pour la mitrailleuse coaxiale. L'armement AA d'origine était soit constituée d'une mitrailleuse de 7,62mm montée à l'arrière de la tourelle, soit d'une mitrailleuse de 12,7mm montée sur piédestal à l'avant de la tourelle ou encore des deux. Plus tard une mitrailleuse AA de 12,7mm fut montée sur un affût circulaire M49 sur le toit de la tourelle. Le stock de munitions pour cette arme comprenait 400 balles. Les obus de 37mm étaient rangés dans des râteliers sur le pourtour de la tourelle et dans des casiers dans le compartiment de combat. La tourelle accueillait les deux derniers hommes d'équipage : le commandant-chargeur assis à droite, et le tireur assis à gauche.
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Mitrailleuse M2HB de 12,7mm montée sur la tourelle du M8. -
Le canon M6 L/56 de 37mm avait une vitesse initiale variant entre 776 et 884 m/s. Le canon de 37mm pouvait transpercer 48mm de blindage sous 30° à 500 m. Il ne tirait que des AP. Le canon pouvait être pointé tous azimuts et possédait une élévation de 20° ainsi qu'une dépression de 10°. Le bloc de culasse du M6 était semi-automatique.
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Télescope de visée M70 et canon M6 de 37mm dans un M8. -
À l'extérieur, le M8 était doté sur les côtés de coffres de rangement (le long du compartiment moteur) et de jupes blindées amovibles protégeant le train avant et le train arrière. Entre les jupes blindées, un râtelier (présent des deux côtés) pouvait accueillir 3 mines antichar. Ce râtelier était parfois remplacé par un porte-jerrycan. Derrière la tourelle de chaque côté se trouvaient 2 antennes radio. La plaque arrière de la caisse en forme de trapèze renversé était dotée d'une vaste grille d'aération à lames, de 2 boucles de remorquage, d'une attache de remorque et de 2 phares arrière. Le plateau arrière possédait 2 vastes trappes d'accès montées sur charnières, s'ouvrant vers l'intérieur. Chaque trappe possédait une entrée d'air surmontée d'un couvercle blindé. Devant ces trappes se trouvait l'orifice du réservoir d'essence (capacité de 212 L) qui était protégé par un couvercle blindé. Le carburant embarquait procurait au M8 une autonomie d'environ 560 km.
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Arrière du M8. -
Pont arrière du M8. -
Le moteur du M8 était un Hercules JXD de 6 cylindres développant 110 ch à 3 000 t/min. Ce moteur procurait au M8 une vitesse max sur route de 90 à 97 km/h et de 48 km/h en tout-terrain. La puissance du moteur était distribuée aux 6 roues (seules celles de devant servaient à la direction) via des arbres de transmission séparés.
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Moteur Hercules JXD. -
Comme précité, la suspension du M8, à ressorts à lames, était constituée de 6 roues motrices. Cette disposition procurait au véhicule une grande stabilité et d'excellentes capacités tous-terrains pour un véhicule à roues. Chaque essieu avait son propre arbre de transmission.
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Suspension à 6 roues. -
Le blindage du M8 était assemblé par soudures et variait entre 9 et 32mm. La tourelle était coulée d'une seule pièce. Cette faible épaisseur est typique des véhicules de reconnaissance rapides.
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Modèles
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États-Unis
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M8 (1943)
Modèle de base.
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Unité de reconnaissance de la 1ère Division Américaine, opération Husky, Sicile, août 1943. -
Panzerspähwagen Ford M8/M20(a) de la 111ème Brigade de Panzer, capturé au 42ème Escadron de Cavalerie, région de Lunéville (Lorraine, Est de la France), juillet 1944. -
1ère Armée Française Libre, Provence, Sud de la France, août 1944. -
Bataille des Ardennes, forêt des Ardennes, décembre 1944. -
M8E1 (1943)
M8 à suspension améliorée et doté de l'affût circulaire M49.
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Opération Baytown, Italie, septembre-octobre 1943. -
3ème Division Blindée, Normandie, juin 1944. -
FFL, 2ème Division Blindée du général Leclerc, une des premières unités à Paris, août 1944. -
3ème Armée de Patton, secteur des Ardennes, Bataille des Ardennes, janvier 1945.
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France
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M8/M20 H-90 (1971)
Mise à niveau pour le M20 présenté par GIAT Industries en 1971, qui montait un canon à basse vitesse de 90mm de la famille de véhicules de reconnaissance Panhard AML.
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Brésil
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CRR Brasileiro (1968)
Version développée par l'Institut d'Ingénierie de l'Armée Brésilienne. L'essieu central fut retiré et un nouveau moteur de 120 ch (Mercedes-Benz OM-321) fut installé pour créer le VBB-1 dont un prototype fut achevé, le véhicule s'avérant inférieur. Le VBB-1 était, à son tour, la base du CRR qui revint à une configuration 6×6 et 8 véhicules furent produits pour évaluation. Le EE-9 Cascavel fut développé à partir du CRR.
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Grèce
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M8 (diesel)
Voiture blindée de l'Armée Grecque : un certain nombre de M8 furent mises à niveau avec des moteurs diesel Steyr à la place des moteurs à essence Hercules JXD, cela nécessita une extension vers l'arrière des compartiments moteur de 30 cm, ainsi qu'une certaine surélévation. De nouvelles radios, des clignotants et de nouveaux phares à capuchon, des rétroviseurs furent également installés, tandis que les mitrailleuses AA M2HB furent déplacées vers l'avant droit des tourelles, où de nouvelles douilles d'attelage furent boulonnées sur les toits partiels (les douilles arrière de la tourelle étant conservées ) et les M1919A4 coaxiaux de 7,62mm remplacés par des MG3 de 7,62×51mm. Utilisé pour la défense côtière et retiré du service à la fin des années 90.
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Conversions
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Américaines
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M20 Utility Car (1943)
En 1942, les unités de reconnaissance de la cavalerie américaine exigèrent la réalisation d'un véhicule blindé polyvalent rapide. Ce fut le M8 Light Armored Car qui fut choisi comme base pour ce nouveau véhicule. La Ford Motor Co. développa en avril 1943 une version sans tourelle de ce célèbre véhicule américain de la Seconde Guerre Mondiale.
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Le M20 était rigoureusement identique au M8, sinon que la tourelle était supprimée au profit d'une superstructure faiblement blindée et ouverte au-dessus protégeant un compartiment central entièrement réaménagé. Ce compartiment était équipé à l'avant d'une table pliable pour la consultation des cartes d'état-major, de banquettes pliables des deux côtés et d'un siège pour le mitrailleur à l'arrière. Le M20 était en plus équipé de 2 postes radio SCR 508 ou 694. L'équipage était constitué du pilote, de son assistant et de 4 passagers. L'armement du M20 était constitué d'une mitrailleuse de 12,7mm monté sur un affût circulaire M49 à l'arrière du compartiment de combat et d'un bazooka M9A1 de 60mm ou encore de carabines M1. Un stock de 1 000 balles de 12,7mm était embarquées ainsi que 10 roquettes pour le bazooka.
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Superstructure. -
Le reste du véhicule ne changeait pas par rapport au M8. Le M20 était toujours propulsé par un moteur essence Hercules JXD de 6 cylindres développant 110 ch à 3 000 t/min. La transmission comportait 4 rapports avant et 1 marche arrière. La suspension à 6 roues motrices étaient conservées et les performances des deux engins étaient identiques. Le M20 était un véhicule de commandement et de transport très maniable et apprécié, qui fut utilisé jusqu'à la fin du conflit et par après. Un total de 3 791 exemplaires furent produits en 1943-1944 par la Ford Motor Co.
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Normandie, 1944. -
T69 GMC (1943)
En février 1943, débuta le travail sur une version AA du M8, armée de 4 mitrailleuses de 12,7mm dans une tourelle spéciale. Cette tourelle pouvait pivoter sur 360° en 6 s et les armes AA possédaient une élévation max de 90° et une dépression de 10°, et possédaient une cadence de feu de 1 600 à 2 000 coups/min. Ces changements n'avaient aucune incidence sur les performances du châssis M8. Malheureusement lors de sa finalisation, le T69 fut supplanté par le M16 Halftrack doté d'un armement similaire et déjà en production et le T69 fut abandonné au début de 1944.
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M8 TOW (1970)
M8 mis à niveau par la société américaine Napco. Le canon principal fut remplacé par une mitrailleuse de 12,7mm et un lanceur d’ATGM BGM-71 TOW fut installé au-dessus de la tourelle. Des véhicules améliorés furent utilisés par la Colombie.
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Colombiennes
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AM8
Fusion colombienne d'un système de DCA de la Seconde Guerre Mondiale montée sur tourelle dans un M8 avec un moteur moderne. C'est une arme de contre-insurrection utilisé contre les embuscades de la guérilla dans les montagnes colombiennes.
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En Action
Le M8 Greyhound entra en service avec les Alliés en Sicile en 1943. Il fut spécialement conçu pour servir de principal véhicule de combat de commandement et de communication de base des troupes de reconnaissance de la cavalerie américaine. Il fut ensuite utilisé par l'Armée Américaine en Italie, en Europe du Nord-Ouest et dans le Pacifique. Dans ce dernier théâtre, il fut utilisé principalement sur Okinawa et les Philippines, et même employé dans son rôle de chasseur de chars d'origine, car la plupart des chars japonais avaient un blindage vulnérable à son canon de 37mm. Plus de 1 000 furent fournis via le Prêt-Bail aux alliés américains ; le Royaume-Uni, la France libre et le Brésil.
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Carte des opérateurs du M8. -
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2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
Dans le théâtre européen, le M8 reçut une acceptation variée. Ses performances sur route étaient généralement bonnes, et il était suffisamment bien armé et blindé pour les missions de reconnaissance. Au contraire, le rayon de braquage était considéré comme trop large et le moteur était considéré comme sous-alimenté, rencontrant régulièrement des problèmes tels que la surchauffe due au fonctionnement continu à haut rendement et/ou le fait d'avoir ses ouïes de ventilation obstruées par des équipements personnels stockés à l'arrière du véhicule. Un grand nombre était régulièrement en réparation, ce qui donnait au véhicule la réputation d'être peu fiable. La mobilité hors route, en particulier sur un sol meuble comme la boue ou la neige, était médiocre ; dans le terrain montagneux de l'Italie et dans l'hiver du nord-ouest de l'Europe, le M8 était plus ou moins limité aux routes, ce qui réduisait considérablement sa valeur en tant que véhicule de reconnaissance. Il était également très vulnérable aux mines terrestres. En février 1944, un kit de blindage supplémentaire fut conçu pour fournir 6mm supplémentaire de blindage ventrale afin de réduire la vulnérabilité aux mines terrestres. Certains équipages placèrent également des sacs de sable sous le plancher pour compenser le mince blindage ventral. Un autre problème était que les commandants utilisaient souvent leurs escadrons de reconnaissance pour des missions d'appui-feu, pour lesquelles le M8 à blindage fin était mal adapté. Lorsqu'il rencontrait des unités de reconnaissance blindées allemandes, le M8 pouvait facilement pénétrer leur blindage avec son canon de 37mm. À l'inverse, son propre blindage mince était vulnérable aux canons automatiques de 20mm dont étaient équipées les voitures de reconnaissance allemandes.
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M8 Greyhound de l'US Army passant sous l'Arc de Triomphe après la Libération de Paris le 29 août 1944. Les numéros d'identification du véhicule furent censurés pour des raisons de sécurité, rendant difficile l'identification de l'unité, août 1944. L'image est sous-titrée comme montrant un véhicule de la Troupe B, 102ème Escadron de Reconnaissance de Cavalerie, qui était rattaché à la 2ème Division Blindée Française. Le 102ème de Cavalerie et le 20ème d'Infanterie étaient présents à la Libération et au défilé qui suivit le 29. -
En raison de problèmes de mobilité avec le M8, notamment en ce qui concerne sa suspension, le Special Armored Vehicle Board de l'Armée Américaine recommanda le développement d'une nouvelle voiture blindée à 6 roues qui correspondait aux dimensions et à la taille du M8 mais était équipée d'une suspension articulée à ressort indépendant. Deux prototypes, le Studebaker T27 et le Chevrolet T28 furent testés par les États-Unis et également examinés par les forces armées britanniques. Le nouveau programme de voitures blindées fut abandonné puis définitivement annulé en raison de la fin de la guerre. La flotte de voitures blindées M8 et M20 préexistantes était alors considérée comme plus que suffisante pour l'Armée Américaine d'après-guerre, qui démobilisait des milliers de personnes et disposait déjà d'importants stocks d'équipements excédentaires par rapport à ses besoins.
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Guerre Froide (1945-1991)
Après la guerre, de nombreux M8 et M20 de l'Armée Américaine furent marquées comme excédentaires et données ou vendues à divers pays, en particulier dans le cadre du programme d'Assistance Militaire Étrangère (MAP). La plupart des véhicules restants restèrent en service avec la police des États-Unis dans divers pays d'Europe occidentale.
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M8 Greyhound au Zócalo, Mexico, 28 août 1968. -
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Guerre d’Indochine (1946-1954)
La majorité des véhicules déclassés furent ensuite expédiés à l'étranger pour aider diverses armées, en particulier le Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient , à l'exception d'un petit nombre qui fut retenu par les unités de la Garde Nationale de l'Armée. Lorsque la Garde Nationale de l'Armée retira ses propres voitures blindées quelques années plus tard, un nombre non divulgué fut acheté par les services de police nationaux et modifié à des fins de contrôle des émeutes.
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M8 du 1er Escadron de l’Armée Vietnamienne, Mytho, avril 1952. -
La France était le plus grand opérateur d'après-guerre de la série M8/M20 après les États-Unis, ayant reçu des centaines de véhicules dans le cadre de l'aide américaine entre 1945 et 1954. Pendant la Guerre d'Indochine, de nombreux exemplaires d'occasion furent expédiés directement des États-Unis vers la France. Ils furent déployés pour des patrouilles rurales et de reconnaissances routières. Ceux-ci restèrent en service en Indochine jusqu'à la fin de la guerre, date à laquelle ils furent donnés à l'Armée de la République du Vietnam.
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Guerre de Corée (1950-1953)
Les M8 furent également utilisés par les forces d'occupation américaines en Corée, qui les donnèrent ensuite au 1er Régiment de Cavalerie Blindée de l'Armée de la République de Corée.
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M8 du brigadier Rockingham en Corée. -
La plupart des M8 et M20 restant en service aux États-Unis avaient été affectés à l'un des 5 régiments de cavalerie blindée réorganisés au début des années 50. Les autres furent utilisés par le corps de police militaire, qui les déploya pendant la Guerre de Corée pour garder les installations statiques et escorter les prisonniers. Un petit nombre de M20 furent modifiés par les forces américaines ou sud-coréennes en tant que véhicules d'assaut équipés de lance-flammes montés sur anneau pendant ce conflit. Tous les M8 et M20 de l'Armée Américaine furent retirés du service actif en raison de leur âge et de leur obsolescence croissante peu de temps après la Guerre de Corée.
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Guerre d’Algérie (1954-1962)
La Légion Étrangère utilisa également le M8 pendant la Guerre d'Algérie, où il fut remplacé d'abord par le Panhard EBR puis par le Panhard AML dans les opérations de contre-insurrection. L'EBR fut accepté comme remplacement générique de tous les M8 restants dans l'Armée Française en 1956. Entre 1956 et 1964, les M8 et M20 restants furent donnés à la gendarmerie mobile, ainsi qu'aux armées de plusieurs anciennes colonies françaises.
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M20 « Brière de l’Isle » équipé d’un mortier de 120mm dirigé par Victor Mammuccini. -
Guerre du Vietnam (1955-1975)
Les M8 et M20 sud-vietnamien connurent une action considérable pendant la Guerre du Vietnam ; cependant, en 1962, les États-Unis notèrent que le taux d'attrition de la flotte devenait élevé en raison de l'âge. Cela aboutit à une proposition de financement de la conception et de la production d'une nouvelle voiture blindée spécialement conçue pour le gouvernement sud-vietnamien : la Cadillac Gage Commando. La série Commando commença à remplacer les M8 et M20 en service sud-vietnamien à partir du milieu des années 60. Un petit nombre des voitures blindées plus anciennes étaient encore détenues par les réserves de l'Armée Sud-Vietnamienne jusqu'en 1975 ; ceux-ci furent hérités par l'Armée Populaire du Vietnam après la guerre.
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Crise Congolaise (1960-1965)
Un autre pays qui reçut un nombre important d'anciens M8 américains après la guerre est la Belgique, qui les reçut vraisemblablement dans le cadre d'un programme d'assistance militaire de l'OTAN. Ces M8 furent adoptés principalement par la composante aérienne belge, qui les délivra aux unités de sécurité des bases, et la Force Publique au Congo Belge. Après l'indépendance congolaise, plusieurs des M8 de la Force Publique tombèrent entre les mains des séparatistes katangais, tandis que d'autres furent réaffectés à des opérations de maintien de la paix par l'Opération des Nations Unies au Congo (ONUC).
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M8 Greyhound katangais capturée utilisée par les bataillons suédois de l'ONU au Congo, 1er janvier 1963.
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M8 Greyhound