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Genèse & Production
Le M3 Stuart est l'aboutissement d'une série de chars légers qui débuta en 1931. Cependant, le développement du M3 ne débuta vraiment qu'en 1940 quand l'Armored Force fut créée au mois de juin. Profitant des enseignements de la campagne de France, les designers américains modifièrent le M2A4 en augmentant son blindage frontal jusqu'à 51mm et en installant une mitrailleuse AA sur la tourelle.
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M2A4. -
La caisse fut prolongée pour recouvrir les échappements, et la suspension à ressorts hélicoïdaux fut retenue. Le nouveau modèle fut baptisé M3 Light Tank. Il possédait un équipage de 4 hommes : le commandant, le tireur, le pilote et son assistant. Comme le M2A4, le M3 était armé du canon M5 de 37mm avec gyro-stabilisateurs. La caisse était assemblée par boulonnage et accueillait un moteur essence Continental W-670 de 250 ch. L'armement était complété par 5 mitrailleuses Browning de 7,62mm : une AA montée à l'arrière de la tourelle, une coaxiale montée à la droite du canon, une de caisse montée sur le glacis et 2 autres montées sur chaque surplomb de chenille. Le M3 fut standardisé en juillet 1940 et la production débuta en mars 1941.
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M3 Stuart. -
Le moteur essence Continental W-670 était en fait un moteur d'avion et en raison de la priorité donnée à la force aérienne, ce moteur n'était pas disponible en grand nombre pour le M3. Pour combler ce manque, on utilisa le moteur diesel Guiberson mais surtout le Twin Cadillac V8 essence développant 220 ch. Ce dernier équipa un nouveau modèle : le M3E2. Ce prototype fut testé sur près de 1 000 km sans connaître le moindre ennui mécanique, fin 1941. Le Twin Cadillac prouva être supérieur au Continental, et le nouveau modèle fut approuvé pour la production. Le M3E2 fut standardisé en tant que M5 Light Tank et non M4 pour ne pas être confondu avec le M4 Sherman. En raison de l'installation de ce double-moteur, le plateau arrière de la superstructure fut rehaussé donnant au M5 un avant de caisse en pente et une silhouette facilement reconnaissable. Le M3 fut standardisé pour la production en juillet 1940. Les premiers exemplaires firent leurs apparitions en mars 1941. Les premiers modèles à être équipés du moteur diesel apparurent en juin 1941. Le M3A1 fit son apparition en mai 1942, le M3A3 en septembre 1942. Dès 1941 en raison du Prêt-Bail, les M3 furent également livrés aux Britanniques. Les modèles M3, M3A1 et M3A3 furent tous fabriqués par American Car & Foundry Co. Le M3A2 devait être une version à caisse soudée comme le M3A1 mais il ne fut jamais produit. Le M5 fit son apparition en avril 1942 et le M5A1 apparu en novembre 1942. Ce dernier modèle fut celui le plus longtemps produit car sa production s'arrêta en juin 1944. Les M5 et M5A1 furent fabriqués par Cadillac, General Motors et Massey Harris. American Bus & Foundry Co participa également à la production du M5A1. Au total, plus de 18 500 exemplaires de ce char léger furent fabriqués et envoyés sur tous les fronts et dans toutes les armées alliées des USA.
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Prototype du M3 à la mi-1941 (avec un armement principal de 12,7mm). -
Design
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Compartiment Avant
Le M3 avait un équipage composé de 4 hommes dont 2 prenaient place dans la partie avant de la caisse : le pilote assis dans le coin avant-gauche et son assistant assis dans le coin avant droit. Les deux hommes étaient assis derrière le dispositif de commande finale et entre la transmission Syncromesh à 6 rapports (5-1). La direction était à différentiel contrôlé et s'effectuait via les leviers de direction en freinant sur l'une des deux chenilles.
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Plan en coupe du M3. -
L'avant de la caisse était composé de 3 parties : la plaque frontale de la superstructure, légèrement inclinée, qui était dotées de 2 trappes montées sur charnières avec sabord de vision - le glacis plongeant, doté d'une mitrailleuse de 7,62mm montée sur rotule et de plaques boulonnées pour l'entretien des composants de la transmission - la plaque frontale du bas de caisse (nez), dotée de 2 saillies en raison des 2 freins tambours et de 2 boucles de remorquage. Sur le M3, ces différentes parties étaient boulonnées mais sur le M3A1 elles étaient soudées. Sur le M3A3, la partie frontale supérieure du char fut simplifiée. La plaque frontale de la superstructure et le glacis ne faisait plus qu'une seule et même plaque. Cette plaque était plongeante et était toujours armée de la mitrailleuse de 7,62mm montée sur rotule. Elle accueillait en outre les différents éléments d'éclairage qui était, avant, montés sur les garde-boues. Le glacis ne comportait aucune ouverture à part une fenêtre de route pour le pilote. Les trappes d'accès étaient maintenant situées sur le toit de la superstructure. Elles étaient montées sur charnières et dotées chacune d'un épiscope rotatif. Le bas de caisse était conservé tel quel.
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Plaques frontales du M3. -
Plaques frontales du M3A1. -
Plaques frontales du M3A3. -
La superstructure du M3 occupait toute la largeur du char. L'espace au-dessus des chenilles était occupée par 2 mitrailleuses de 7,62mm montées sur rotule. Sur le modèle M3A1, ces mitrailleuses furent supprimées et l'espace fut sans doute utilisé pour ranger des munitions supplémentaires. Sur le M3A3, le design des flancs était totalement différent, en effet les parois latérales n'étaient plus verticales mais inclinées. Comme le M3A1, le M3A3 ne disposait pas de mitrailleuses latérales. Notons que sur ce modèle, les flancs étaient boulonnés et soudés sur le M3A1 et le M3A3.
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Flanc avant du M3 avec une mitrailleuse de 7,62mm. -
Flanc du M3A1 sans mitrailleuse de 7,62mm. -
Flanc incliné du M3A3. -
La caisse du M5 ressemblait beaucoup à celle du M3A3. Le glacis était en pente, la partie supérieure était en forme de trapèze renversé et était soudée alors que celle inférieure était boulonnée. Le glacis était équipé d'une mitrailleuse de caisse et d’éléments d'éclairage. L'accès se faisait via 2 trappes montées sur charnière situées sur le toit de la superstructure (plateau avant). Chaque trappe était dotée d'un épiscope rotatif. Entre elles on trouvait une entrée d'air circulaire pour le ventilateur de caisse. Le nez ne changeait pas par rapport à celui du M3. Le M5 ne disposait pas de mitrailleuses latérales.
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Avant de caisse et pont avant du M5. -
Tourelle
Les deux autres hommes d'équipage étaient installés debout dans le compartiment de combat, la tourelle ne possédant pas de puits. Le commandant-tireur était situé à gauche du canon et le chargeur à la droite. Le compartiment de combat n'était pas séparé du compartiment de conduite et ne formait en fait qu'un seul compartiment. Par contre, une épaisse cloison pare-feu séparait le compartiment moteur du compartiment de combat. Le compartiment de combat était traversé par l'arbre de transmission reliant le moteur à la transmission Syncromesh. Le reste de l'espace était occupé par les armoires à munitions renfermant 103 à 106 obus de 37mm. L'armement principal du M3 était le canon M5 ou M6 de 37mm. Le canon M5 était monté sur l'affût M22 sur les tourelles D37812 (tourelle à 8 faces, assemblée par boulonnage) et D38976 (tourelle à 8 faces, assemblée par soudure). Le M6 était monté sur l'affût M23 sur les tourelles D39273 (tourelle en fer à cheval avec coupole de commandant) et D58101 (tourelle en fer à cheval sans coupole de commandant). Ces quatre tourelles équipèrent le M3 mais seule la dernière équipa le M3A1 (et également le M5). Le canon de 37mm avait une longueur de 50 calibres (L/50) pour le M5 et 56 calibres (L/56) pour le M6 et une vitesse initiale variant entre 776 et 884 m/s. Le canon de 37mm pouvait transpercer 48mm de blindage sous 30° à 500 m. Il ne tirait que des AP. Le canon était pointable tous azimuts possédant une élévation de 60° en raison d'un avant biseauté et d'une dépression de 7°. Une mitrailleuse Browning était monté de manière coaxiale à la droite du canon sur le mantelet. Notons que le bloc de culasse du M5 était manipulé manuellement alors que celui du M6 était semi-automatique. Le M5 avait 103 coups de 37mm alors que le M6 en avait 106. Le M3A3 quant à lui avait une tourelle spéciale qui équipa également le M5A1. Cette tourelle était équipée d'un canon M6 de 37mm sur affût M44 avec un approvisionnement de 147 obus.
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Canon M5 de 37mm. -
a. Poignée élévatrice. b. Bouton de tir à la main. c. Solénoïde de tir de 37mm. d. Monture de visée télescopique. e. Unité de commande du stabilisateur. f. Sponson main droite. g. Siège du commandant. h. Garde de recul. i. Poignée de déplacement manuel. j. Contrepoids réglable. k. Pompe à huile hydraulique stabilisatrice. l. Moteur électrique de traverse. m. Pot d'huile hydraulique. n. Assemblage de bague collectrice. o. Carter de transmission. -
L'armement de la tourelle du M3 était complété par une mitrailleuse Browning AA de 7,62mm montée sur l'affût M20 à l'arrière de la tourelle. Cette dernière était mise à feu de l'extérieur pas un membre de l'équipage ce qui n'était guère confortable et sécurisé.
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Tourelle D38976 à parois soudées. -
Les quatre types de tourelle précitées, possédaient tous des sabords de vision et de tir pour arme légère sur les flancs et à l'arrière. L'entrée dans la tourelle se faisait via la coupole de commandant dotée d'une trappe montée sur charnières ou sur la tourelle D58101 par 2 trappes triangulaires montées sur charnières. La D58101 était équipée en plus d'un épiscope fixe pour le commandant et d'un épiscope rotatif pour le chargeur.
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Tourelle D58101 aux parois soudées, sans coupole de commandant. -
Le M5 était équipé d'une tourelle D58101. Cette tourelle fut remplacée par une toute nouvelle sur le M5A1 avec un puits de tourelle. Cette tourelle possédait un arrière allongé pour accueillir le poste radio. La mitrailleuse AA de 7,62mm était montée sur le côté droit de la tourelle et sur certaines, le tireur était protégé par un bouclier. Cette tourelle fut également montée sur le M3A3. Cette nouvelle tourelle était la quasi seule différence entre le M5 et le M5A1.
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Tourelle du M5A1 et M3A3. -
Obus de 37mm du M3 Stuart : 1. APCBC-T M51. 2. APC-T M74. 3. HE-Frag M63. 4. Shrapnel M2. -
Compartiment Moteur
Le moteur standard du M3 était le moteur essence d'avion, Continental W-670-9A de 7 cylindres (montés en étoile), développant 250 à 262 ch à 2 400 t/min. Ce moteur permettait au Stuart d'atteindre les 58 km/h. Cependant, ce moteur était également utilisé par la force aérienne qui, de plus en plus développée pour obtenir la maîtrise des airs, en avait un grand besoin.
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Essai du moteur Continental W-670-9A. -
Le moteur ainsi que les réservoirs, radiateur, ventilateur et autres équipements étaient installés dans le compartiment moteur. On pouvait accéder au moteur via la plaque arrière de la caisse qui était dotée d'une porte à 2 volets montés sur charnière. Cette porte était maintenue fermée par un longeron boulonné. La plaque arrière était aussi dotée de 2 boucles de remorquage et de 2 échappements qui étaient cachés par la plaque arrière de la superstructure qui surplombait la partie arrière du bas de caisse. La plaque arrière de la superstructure était reliée au plateau arrière par une plaque en pente douce. Ces deux plaques accueillaient divers outils. Sur le M3, ces deux plaques étaient boulonnées mais sur le M3A1 elles étaient soudées. Le M3A3 présentait à peu près la même partie arrière mais cette dernière était dotée d'un large déflecteur d'échappement et la partie arrière de la superstructure était différente.
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Arrière de caisse du M3. -
Arrière de caisse du M3A1. -
Arrière de caisse du M3A3. -
Le plateau arrière du M3 surplombant le moteur de 4 plaques boulonnées : la plus grande montée à l'arrière accueillait un grand coffre de rangement, les trois autres, côtes à côtes derrière la tourelle, accueillaient les orifices des réservoirs et pour celle du milieu une prise d'air grillagée. Sur le M3A1, ces plaques étaient soudées. Sur le M3A3, le plateau arrière était composé d'une seule pièce.
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Pont arrière du M3. -
Pont arrière du M3A1. -
Pont arrière du M3A3. -
Le M5 provient d’une tentative de remplacer le moteur Continental dont une grande partie de la production était vampirisée par l'aviation. Fin 1941, on installa sur le M3 un moteur Twin (double) Cadillac Series 42 de 2x8 cylindres (montés en V) développant au total 296 ch à 3 200 t/min. Ce moteur bien qu'ayant une fâcheuse tendance à prendre feu au démarrage était supérieur au Continental car plus souple et doté d'une transmission automatique (Hydramatic) à 5 rapports (4-1). Bien que possédant sur route la même vitesse max (58 km/h), le M5 avait une autonomie supérieure au M3, allant jusqu'à 161 km.
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Vue en coupe du M5A1. -
Moteur Cadillac Series 42 (V8) (soit l’un des 2 moteurs du M5) de 5,67 L. À 4 000 tr/min, il pouvait produire 110 ch et à 1 200 tr/min. -
La façon la plus facile de reconnaître un M5 ou M5A1, avec la tourelle, était son plateau arrière. En effet à cause de la taille du double-moteur Cadillac, le plateau arrière dut être rehaussé et formait une bosse facilement reconnaissable. La face avant de cette saillie accueillait une grille de ventilation alors que celle arrière accueillait divers outils. La partie supérieure de la saillie était composée de 2 plaques dont la plus en arrière accueillait une autre grille de ventilation. La plaque arrière de la superstructure accueillait elle aussi divers outils. La partie arrière du bas de caisse était composée de 2 parties : la partie inférieure qui était dotée d'un crochet de remorquage et de 2 boucles de remorquage, surplombée par la partie supérieure dotée de 4 volets montés sur charnières. Cette dernière partie était elle-même surplombée par la partie arrière de la superstructure. En fait, l'arrière du M5 avait la forme d'un escalier renversé.
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Arrière de caisse et pont du M5. -
Suspension
La suspension du M3 était de type vertical avec ressorts verticaux hélicoïdaux (Vertical Volute Spring Suspension - VVSS). Elle était composée de chaque côté de 2 boggies dotés chacun de 2 ressorts à spirales et de 2 galets de roulement à bandages en acier. Elle était complétée par 3 rouleaux porteurs ainsi qu'un barbotin avant à 14 dents et une large poulie de tension arrière ajustable en contact avec le sol.
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Suspension du M3. -
Cette suspension ne subira quasi aucune modification durant toute la production du M3 (et du M5) sauf au niveau des galets. Chaque train de roulement était protégé, du moins pour la partie supérieure, par une jupe blindée dont la forme varie selon les modèles. Deux types différentes de chenilles en caoutchouc équipèrent les M3 et M3A1 : -T16E1 : guides externes, double goupille, caoutchouc renforcé, caoutchouc réversible. Largeur : 29,5 cm - Pas (espacement) : 14 cm - Patins : 2x66 - Contact au sol : 2,97 m. -T16E2 : idem mais caoutchouc non-réversible. Le M3A3 fut quant à lui équipé de 4 types de chenilles différentes : -T16E1 : guides externes, double goupille, caoutchouc renforcé, caoutchouc réversible. Largeur : 29,5 cm - Pas (espacement) : 14 cm - Patins : 2x66 - Contact au sol : 2,97 m. -T16E2 : idem mais caoutchouc non-réversible. -T36E6 : idem mais en acier et munit crampons. -T55E1 : idem mais chevron.
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Arête montée sur rails de chenille T36E6. -
La suspension du M5 était quasi identique à celle du M3 sauf pour la forme des galets. Elle était protégée en son haut par une jupe blindée. Les chenilles utilisées pour le M5 sont les mêmes que celles utilisées par le M3A3.
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Suspension du M5. -
Blindage
Le blindage du M3 était composé de plaques d'acier homogène laminé qui étaient assemblées par boulonnage. Dans un souci de doter le char d'une grande vélocité, le blindage n'était guère épais, la vitesse étant l'atout principal du char. Sur le M3A1 et M3A3, le blindage était assemblé par soudure. La tourelle était également assemblée par soudure sauf le modèle D37812 assemblé par boulonnage. Le blindage du M5 était plus conséquent que celui du M3 mais grâce au Twin Cadillac, la vélocité du char n'était pas amoindrie. La majorité des plaques étaient soudées.
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Schéma de blindage pour le M3/M5 Stuart.
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Modèles
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M3 (Stuart I, Stuart II)
Le M3 est le modèle de base de la série. La caisse était boulonnée. Il était doté de 2 mitrailleuses latérales et 4 sur la tourelle y furent montées. Le M3 fut équipé en majorité du moteur essence Continental mais certains exemplaires furent produits avec le moteur diesel Guiberson.
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M3 Stuart avec tourelle D38976. -
M3 Stuart avec tourelle D58101. -
Les modèles équipés du moteur Continental furent appelés Stuart I par les Britanniques et ceux équipés du Guiberson, Stuart II.
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Compagnie B, 192ème Bataillon de Chars, Philippines, décembre 1941. -
Italie du Sud, début 1944. -
Corps des Marines, Midway, 1942. -
1er Bataillon de Chars des Marines, Guadalcanal, décembre 1942. -
M3A1 (Stuart III, Stuart IV)
Le M3A1 avait une caisse soudée et ne possédait pas de mitrailleuses latérales. Le M3A1 était équipé de la tourelle D58101. Le M3A1 fut équipé du moteur essence Continental mais également du moteur diesel Guiberson.
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Les modèles équipés du moteur Continental furent appelés Stuart III par les Britanniques et ceux équipés du Guiberson, Stuart IV.
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3ème Compagnie, 1er Bataillon, 1ère Division Blindée, Tunisie, novembre-décembre 1942. -
Compagnie C, 1er Bataillon de Chars des Marines, Guadalcanal, décembre 1942. -
3ème Bataillon de Chars des Marines, Bougainville, Pacifique, novembre 1943. -
M3A3 (Stuart V)
Le M3A3 possédait une caisse soudée aux parois inclinées. Le M3A3 était équipé de la nouvelle tourelle avec saillie arrière. Le M3A3 fut équipé du moteur Continental.
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Les modèles équipés du moteur Continental furent appelés Stuart V par les Britanniques.
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Ce Stuart est typique de ceux qui ont participé aux opérations après le Débarquement. -
13/18ème Hussards, Brèche d'Hermanville, Sword Beach, 6 juin 1944. -
M5
Le M5 possédait une caisse soudée avec un glacis plongeant et un arrière élevé. Le M5 était équipé d'une tourelle D58101 et du double moteur à essence Twin Cadillac Series 42.
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Compagnie C, 70ème Bataillon de Chars (Légers), Oran, Maroc, janvier 1943. -
M5A1 (Stuart VI)
Le M5A1 avait une caisse soudée avec un glacis plongeant et un arrière élevé comme le M5. Mais le M5A1 fut équipé de la nouvelle tourelle avec la saillie arrière. Comme le M5, il était équipé du double moteur à essence Twin Cadillac Series 42.
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Le M5A1 fut appelé Stuart VI par les Anglais.
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Compagnie B, 4ème Bataillon de Chars (Corps des Marines), Roi-Namur, Îles Marshall, février 1944. -
Opération Cobra, Normandie, France, été 1944. -
Normandie, été 1944. Ce char arbore fièrement l'emblème du 66ème Régiment Blindée fondé par le colonel Patton de la cavalerie américaine. -
Saipan, offensive des îles Mariannes, juin 1944. -
Compagnie C, 37ème Bataillon de Chars, 4ème Division Blindée, Normandie, France, août 1944. -
Compagnie B, 48ème Bataillon de Chars, 14ème Division Blindée, secteur Hatten-Rittershoffen, Alsace, France, janvier 1945. -
97ème Escadron de Cavalerie de Reconnaissance, Allemagne, janvier 1945.
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Conversions
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Américaines
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M3 Command Tank
Modèle sans sa tourelle, celle-ci étant remplacée par une superstructure soudée protégeant une mitrailleuse lourde de 12,7mm.
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M3 with Maxson Turret
M3 équipé d'une tourelle Maxson armée de 4 mitrailleuses de 12,7mm. Mis au point en 1942 mais abandonné car déjà utilisé sur des half-tracks.
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M3 Light Mine Exploder
Char anti-mines muni d'une perche mis au point en 1942 mais rejeté car trop difficile à manier.
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M3/M3A1 with Satan Flame-Gun
Char lance-flammes mis au point à Hawaii pour le Corps des Marines en 1943. 20 exemplaires de ce char dont le canon est remplacé par un projecteur d'une autonomie de 772 L et d'une portée de 64 m, furent produits
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Char lance-flammes développé à Hawaï pour le Corps des Marines en 1943. 20 exemplaires de ce char dont le canon fut remplacé par un lanceur d'une autonomie de 772 L et d'une portée de 64 m, furent fabriqués. -
M3A1 with ESR2-M3 Flame-Gun
Char lance-flammes dont la mitrailleuse de caisse était remplacée par un lance-flamme d'une autonomie de 45 L.
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T18 HMC 75mm
Obusier automoteur dont le développement débuta en septembre 1941. Il devait fournir un appui feu direct au M3. Deux modèles pilotes dotés d'une superstructure en acier doux furent testés à Aberdeen mais le projet fut abandonné en avril 1942 en raison d'une trop haute silhouette et d'un nez trop lourd.
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T56 GMC 76mm
M3A3 armé du canon de 76,2mm dans une superstructure arrière, le moteur étant placé au milieu. Ce projet développé à partir de septembre 1942 était trop lourd et trop peu protégé et il fut abandonné en février 1943.
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T57 GMC 76mm
Similaire au T56 mais équipé du moteur Continental du M3 Lee. Le projet fut cependant annulé en février 1943.
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M5 Command Tank
Similaire au M3 Command Tank.
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Le Maréchal Montgomery dans un Stuart de commandement sans tourelle affichant l'insigne de la 7ème Division Blindée (Dessert Rats), sur le côté droit. -
M5A1 with Psy-war equipment
Modèle équipé du système Pa (1944-45).
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Une configuration courante des unités tactiques Psywar en Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale, un système de haut-parleurs est monté sur un M5A1, avec le canon principal de 37mm et 3 mitrailleuses de 7,62mm. -
M5A1 with E7-7 Flame-Gun
Char lance-flammes dont le canon était remplacé par un lance-flamme.
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Unité inconnue, Corps des Marines, Pacifique, 1945. -
M5A1 with E9-9 Flame-throwing equipment
Char lance-flammes semblable au Crocodile britannique (prototype).
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M5A1 with E8 Flame-Gun
Char lance-flammes sans tourelle. Il était doté d'une superstructure légère en forme de caisson surmonté d'une petite tourelle avec un lance-flamme.
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M5 with T39 Rocket Launcher
Char lance-roquettes équipé d'un lanceur T39 monté sur la tourelle pouvant tirer 20 roquettes de 183mm (projet).
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M5 Dozer
M5 sans ou avec tourelle équipé d'une lame de bulldozer (1944).
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T8 Reconnaissance Vehicle
Modèle sans tourelle et armé d'une mitrailleuse de 12,7mm (1944-1945).
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T27, T27E1 MMC 81mm
Char porteur de mortier. Le T27 sans tourelle était doté d'une superstructure. Le mortier était dirigé vers l'avant et possédait un champ de tir latérale de 70°. Une mitrailleuse de 12,7mm complétait l'armement. Le T27E1 avait son mortier installé plus bas dans la caisse et il ne dépassait pas de la superstructure. Les deux projets furent abandonnés en avril 1944 en raison du manque de places pour les munitions de 81mm.
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T29 HMC 107mm
Le T29 disposait de plus d'espace que le T27 mais fut également abandonné.
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T81 CMMC 107mm
M5A1 modifié pour transporter le mortier chimique de 107mm.
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T82 HMC 105mm
Obusier de 105mm automoteur basé sur le M5A1. Le T82 qui pouvait transporter 58 obus de 105mm fut conçu spécialement pour le théâtre du Pacifique par la Heil Company.
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M8 HMC
Canon automoteur avec tourelle ouverte et obusier M2/M3 de 75mm.
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T85
Modèle basé sur des composants du M3 et du T7 armé de canons Oerlikon Mark IV de 20mm. Une version de ce modèle, le T85E1 avait une tourelle rectangulaire.
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T65
Le châssis du T85 fut également utilisé pour accueillir le canon Bofors de 40mm en 1943. Ce modèle fut baptisé T65. La cadence de tir de cette arme était de 120 coups/min. La tourelle était entièrement rotative. Une version dotée de 2 canons Bofors, le T12E1 (M4) fut également mise au point en 1944 sur un châssis de M24 Chaffee.
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Anglaises
C'est les Britanniques qui donnèrent au M3 le patronyme de Stuart. Ceux-ci le baptisèrent néanmoins Honey. Les Britanniques établirent une nomenclature particulière pour les modèles de la série M3 et réalisèrent également quelques conversions.
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Stuart Kangaroo
Transport de troupe sans tourelle et doté de sièges supplémentaires dans le compartiment de combat.
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Stuart Recce
Véhicule similaire au Kangaroo mais doté de mitrailleuses montées sur la superstructure.
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Rats du désert - Afrique du Nord, 1943. -
Stuart Command
Similaire au Kangaroo mais avec des postes radio supplémentaires.
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Stuart 18-pdr SP
Stuart sans tourelle et armé d'un canon de 84mm (1 seul exemplaire).
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Brésiliennes
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X1A
Dans les années 70, le Brésil entrepris la modernisation des M3A1 encore en service. Le nouveau char reçut la désignation X1A. Les chars furent sérieusement rééquipés, ayant reçu, entre autres, une nouvelle tourelle avec un canon DEFA D-92A 90F1 de 90mm. En 1978, 80 exemplaires de ce char avaient été convertis, mais son service dans l'Armée Brésilienne fut de courte durée. Le produit du développement ultérieur de ce char, le X1A2, était essentiellement un véhicule complètement nouveau qui n'avait rien à voir avec le Stuart.
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Allemandes
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3,7 cm PaK 36 auf M3 740(a) (1942)
En Afrique du Nord, les Allemands capturèrent de nombreux M3 Stuart américains (et aussi quelques rares M5 Stuart), qui étaient réutilisés au sein du DAK contre leurs anciens propriétaires en 1942-43. Ils étaient surtout utilisés comme char de dépannage et de récupération (Bergepanzer) mais seulement pour des remorquages légers en raison des 14,7 t du char, ou encore comme transports de munitions (Munitionspanzer) ou tracteurs d'artillerie (Artillerieschlepper). Cependant une conversion plus offensive, fut également mise au point, le 3,7 cm PaK 36 auf M3 740(a). La conversion était des plus sommaires. En effet, le char fut tout simplement, dans un atelier régimentaire, sans tourelle pour pouvoir installer un canon PaK 36 de 37mm complet (c’est-à-dire avec son bouclier, ses roues et son affût biflèche) sur sa superstructure. Cette configuration permettait sans aucun doute de pouvoir mettre à terre facilement le canon pour pouvoir utiliser comme une pièce AT standard de manière plus discrète. Cependant, cette configuration avait plusieurs gros défauts. En effet, les hauteurs additionnées du char et du canon procuraient au tout une haute silhouette plus facile à repérer (pour ne pas faire obstacle au dépôt (et le remontage) du canon, la protection des servants était quasi inexistante même face aux balles (ils étaient donc des cibles faciles également, ils étaient de plus en position très haute sur le char)). Enfin, les servants ne pouvaient faire pivoter d'un poil (le canon étant en position fixe sur la superstructure) et ainsi suivre une cible mobile (contrairement à un canon monté sur pivot)... et seul le chauffeur pouvait changer la direction du tir en jouant sur les chenilles. Au sinon, il existe peu d'informations sur cette conversion de terrain.
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Unité de la Wehrmacht non identifiée, 1942.
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En Action
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Carte des anciens utilisateurs du M3/M5 Stuart. -
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2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
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Campagne d’Afrique du Nord (1940-1943)
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Troupes Anglaises
Il s'avéra que pour la première fois, les Stuart entrèrent dans la bataille sous le drapeau britannique. Après de lourdes pertes dans la flotte de chars de combat en Europe dans les années 1940-41, la Grande-Bretagne n’était pas en mesure de les retrouver rapidement et fut contrainte de se tourner vers les États-Unis. Après s'être vu refuser la production de chars britanniques dans les usines américaines, la seule solution était d'acheter des véhicules américains. Comme la production de chars moyens à part entière n'avait pas encore été déployée, les M3 Light Tank restaient les seuls disponibles. Le 8ème Royal Irish Hussards reçut les 84 premiers chars de ce type en juin-juillet 1941... Les Stuart, comme on les appelait au Royaume-Uni, reçurent des avis mitigés, les principaux reproches étant un manque d’une à la rotation de la tourelle, contrairement aux chars britanniques, ainsi que l'étanchéité globale du compartiment de combat, des dispositifs de visée imparfaits et plage extrêmement basse. Dans le même temps, ils notèrent l'excellente fiabilité du système de propulsion et du char dans son ensemble, pour lequel les équipages donnèrent le surnom de Honey. Le canon M3 de 37mm s'avéra également n'être en aucun cas inférieur, et dans certains cas même supérieurs en pénétration de blindage, au seul canon de char britannique, le QF 2-pdr de 40mm. Bientôt, la 4ème Brigade Blindée et la 7ème Division Blindée reçurent également de nouveaux véhicules... Fin octobre 1941, les troupes britanniques en Afrique du Nord étaient au nombre de 300 Stuart.
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Soldats d’un Régiment Royal de Chars, s'entraînant sur le nouveau M3 Stuart américain, en cours d'inspection par M. Walter Kirk, ministre américain en Égypte, 17 août 1941. -
Selon la nomenclature acceptée des chars d'assaut séparés entre Cruiser et Infanterie, le M3 fut classé parmi les Cruiser, bien que sa portée extrêmement limitée ne répondît pas aux exigences des Cruiser britanniques. Dans l'Armée Britannique, les Stuart étaient souvent modifiés pour mieux adapter le char à des conditions de service spécifiques. Le plus notable d'entre eux était l'installation de garde-boues sur les premiers véhicules nord-africains pour réduire le nuage de poussière généré lors de la conduite dans le désert. Les chars étaient également équipés de coffres supplémentaires pour l'équipement, de lance-grenades fumigènes, des réservoirs de carburant supplémentaires et d'autres équipements. Les Britanniques enlevaient généralement les mitrailleuses pour augmenter l'espace interne. Une autre modification intéressante à laquelle les Stuart britanniques furent soumis était la redistribution des fonctions d'équipage. Dans la tourelle biplace du M3, le commandant était également contraint d'exercer les fonctions de mitrailleur, ce qui l'empêchait d'exercer ses fonctions directes, soit surveiller la situation de combat et coordonner les actions de l'équipage. Pour résoudre ce problème, les fonctions du tireur furent réellement transférées à un tireur, qui, pendant la bataille, se trouvait vers la tourelle à la place du commandant, tandis que ce dernier se repositionna vers la partie arrière de la tourelle et pour observer le terrain depuis la coupole du commandant. Le nombre d'équipages utilisant cette tactique est inconnu. Au début de l'opération Crusader, le 18 novembre 1941, la 7ème Division Blindée Britannique comptait 165 Stuart, soit plus du tiers de sa flotte de chars. La première bataille avec leur participation eut lieu le 19 novembre, lorsque les Stuart du 8ème Régiment de Hussards engagèrent les chars du 5ème Régiment de Panzer de la 21ème Panzerdivision. Lors de la toute première bataille, 23 Stuart furent détruits, tandis que les pertes du côté allemand s'élevaient à seulement 2 chars détruits et 6 endommagés. Après de nouvelles batailles acharnées qui s'ensuivirent le lendemain, auxquelles toutes les unités britanniques armées des Stuart prirent part, seuls 98 M3 restèrent dans les rangs. La nuit du 22 au 23 novembre, les Britanniques subirent à nouveau de lourdes pertes après l'attaque nocturne du 8ème Régiment de Panzer de la 15ème Panzerdivision. À la suite de tout cela, à la fin des combats le 23 novembre, la 7ème Division avait perdu plus des 3/4 de ses chars et n'avait qu'environ 35 Stuart et 40 Cruiser britanniques en service. La raison en était non seulement l'utilisation de chars légers dans un rôle inapproprié pour eux, mais aussi la sérieuse supériorité des unités allemandes dans les tactiques de combat de chars.
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Le 8ème Régiment de Hussards teste ses nouveaux M3 Stuart américains dans le désert occidental, le 28 août 1941. -
Au printemps 1942, les troupes commencèrent progressivement à recevoir des Grant plus puissants, et les chars légers commencèrent à être principalement utilisés pour l'usage auquel ils étaient destinés c’est-à-dire en tant que véhicules de reconnaissance à grande vitesse. À ce moment-là, il était déjà devenu évident qu'au combat, les Stuart étaient incapables de résister aux principaux chars moyens allemands (Pz.Kpfw. III et IV), cependant, étant disponibles en grand nombre, ils étaient toujours en service avec 12 régiments de chars. Ce n'est qu'à l'été 1942 que la croissance de l'offre de chars moyens permit de transférer enfin les Stuart au rôle de véhicules de reconnaissance. Dans le même temps, le rééquipement des Stuart commença en véhicules de reconnaissance et en véhicules blindés de transport de troupes. Au moment de la bataille d'El Alamein vers octobre-novembre 1942, le nombre de Stuart dans les troupes britanniques fut réduit à 128 véhicules, soit environ 11% du nombre total de chars.
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Troupes Américaines
Au moment où les troupes américaines débarquent en Afrique du Nord, les M3, M3A1 et M5 formaient l'épine dorsale des Etats-Unis des blindés de la 1ère et 2ème Division de Chars, en partie parce que la livraison des chars moyens était difficile sur le moment mais aussi bien dut d’un manque d’information sur les chars allemands, les chars légers étaient encore considérés comme capables de combattre en première ligne. Lors de l'opération Torch, qui débute le 8 novembre 1942, les Stuart durent affronter les R35 du régime Vichy au combat, mais les canons de faible puissance des chars français étaient incapables de pénétrer même le mince blindage des Stuart, et les Américains détruisirent 14 R35, ne perdant qu'un seul M3 endommagé.
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M3 Stuart américain en Afrique du Nord lors de la bataille d'El Guttar, mars-avril 1943. -
Les chars italiens rencontrèrent pour la première fois par les Stuart le 25 novembre 1942, lorsqu’ils détruisirent 2 unités de Semovente da 47/32. Le même jour, les Stuart de la 1ère Division Blindées engagèrent pour la première fois 13 chars allemands. Ces derniers réussirent d'abord à détruire 6 Stuart, étant pratiquement invulnérable aux canons de 37mm par le devant, mais entre-temps, les forces de réserve qui arrivèrent du flanc ouvrirent le feu, détruisant 6 Pz.Kpfw. IV et 1 Pz.Kpfw. III, forçant les autres à battre en retraite... À l'avenir, les Stuart devaient souvent utiliser des tactiques similaires. D'après les résultats des batailles de 1942-1943, l’armement recommandable pour les chars fut le canon de 75mm, vu comme le strict minimum, mais même malgré l'augmentation ultérieure du nombre de chars moyens, les Stuart continuèrent à être utilisés dans un rôle inapproprié pour eux-mêmes. Le besoin de changement était devenu tout à fait clair qu'après la lutte pour la passe de Kasserine, 19-25 février 1943, l'année où les Américains perdirent 2/3 de leurs chars sur le théâtre africain.
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Campagne d’Italie (1943-1945)
Au moment où les Alliés débarquèrent en Sicile le 9 juillet 1943, les Stuart furent finalement transférés au rôle de véhicules auxiliaires de reconnaissance par un ordre émis en juin 1943. Néanmoins, au cours de cette opération et de la campagne qui suivit, ils furent activement utilisés pour soutenir l'infanterie, ce qui était facilité par le terrain montagneux, qui entravait le fonctionnement des chars plus lourds. Au total, 424 Stuart furent perdus dans les combats en Italie par les troupes américaines.
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Un M3 Stuart sur le point de changer de moteur dans un atelier REME, 7 novembre 1943. -
Campagne d’Europe de l’Ouest (1944-1945)
En septembre 1943, les divisions de chars américains furent réorganisées, réduisant le nombre de chars légers à 1 compagnie pour 3 compagnies de chars moyens. Certaines divisions conservèrent cependant l'ancienne structure. En outre, il y avait également plusieurs bataillons du QG de chars légers et d’escadrons de chars de cavalerie de reconnaissance distincts. Bien qu'au moment du débarquement des forces alliées en Normandie le 6 juin 1944, le Stuart devint désespérément obsolète, il restait toujours en grand nombre dans l'armée, donc son abandon ne fut même pas envisagé, d'autant plus qu'il n'y avait toujours pas de remplaçant pour ce char... En raison de l'incapacité déjà totale de combattre même contre les chars moyens ennemis, les Stuart, à cette époque principalement des M5A1, étaient utilisés exclusivement pour la reconnaissance, ainsi que pour harceler l'ennemi en retraite. Malgré cela, lors des combats de juin-septembre 1944, les Stuart subirent de très lourdes pertes. À cette époque, le blindage du Stuart était facilement pénétré par presque tous les canons, ainsi que par les balles Faust. Parmi les raisons des pertes des Stuart, la plupart étaient dut à des chars et des canons AT (55%, les mines et les tirs de lance-roquettes représentaient respectivement 25 et 15%). Les pertes totales des troupes américaines sur ce théâtre d'opérations s'élèvent à 777 Stuart. Cependant, en septembre 1944, plus de 1 110 M5A1 restèrent dans les troupes américaines en Europe du de l’Ouest. Avec l'introduction de chars légers beaucoup plus avancés comme le M24 Chaffee, en décembre 1944. Les Stuart furent donc relégués à des rôles secondaires. Pendant les combats en Europe de l’Ouest, les troupes britanniques et canadiennes munit de M5A1 mais également de Stuart plus anciens (M3A1 & M3A3), mais la plupart d'entre eux furent convertis à cette époque en véhicules blindés de transport de troupes, ou encore en engins de reconnaissance et de commandement. Les Stuart furent réduits en compagnies de reconnaissance faisant partie d'unités de chars, 11 chacun. De plus, les Stuart furent donnés à des unités polonaises et tchécoslovaques formées en 1943-1944 en Grande-Bretagne. 56 autres M3A3 furent transférés par les Britanniques à l'Armée Populaire de Libération de Yougoslavie à l'été 1944.
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Des chars américains traversant une rue détruite à Coutances, en Normandie, dans leur route vers la mer au-delà de la ville. Coutances, capturée par les troupes américaines le 29 juillet 1944, se trouve à environ 11 km à l'ouest de Saint-Lô et était la clé des voies d'évacuation pour des milliers de soldats allemands plus au nord. -
Grande Guerre Patriotique (1941-1945)
L'URSS était le deuxième plus grand bénéficiaire de M3 Stuart dans le cadre du programme de Prêt-Bail après la Grande-Bretagne. Les premiers Stuart arrivèrent en URSS en janvier 1942 et continuèrent à être livrés jusqu'en avril 1943. Presque tous étaient des M3 et M3A1 (340 M3 et 1 336 M3A1 furent envoyés, 1 232 chars atteignirent l'URSS, dont 211 au diesel). De plus, 5 M5A1 furent envoyés « à l'essai » lorsque les approvisionnements furent arrêtés à l'initiative de la partie soviétique. Dans l'Armée Rouge, les Stuart étaient appelés « M3 Light » ou simplement « M3L ». Malgré les caractéristiques de conduite élevées et surtout par rapport à la plupart des chars légers soviétiques, à l'exception des T-50 et T-80, le M3 n’eut pas beaucoup de succès parmi les tankistes. Les chars reçus en 1942, pour le confort de l’équipage, à l'intérieur du compartiment de combat, une couche en caoutchouc spongieux mais qui, en brûlant, dégageait une fumée suffocante. Le Stuart se distinguait par ses grandes dimensions, son blindage faible et surtout son armement, son fonctionnement était difficile, selon les normes soviétiques, et le moteur d'avion du M3 consommait une grande quantité d'essence rare à indice d'octane élevé, et par conséquent, brûlé comme une bougie en cas de tir ennemi réussi. De plus, dans un premier temps, avec les Stuart, seuls des AP leur furent fournis, ce qui limitait sérieusement la capacité du char à combattre l'infanterie ou les canons AT.
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M3 Stuart soviétique à Stalingrad, 1942. -
Avec l'amélioration de la situation avec le nombre de chars soviétiques grandissant en 1943, les Stuart furent principalement remplacés dans les troupes par des chars plus puissants, mais certaines unités continuèrent à les utiliser jusqu'en 1945. Néanmoins, les M3 furent très utilisés par l'Armée Rouge, pratiquement sur tous les fronts. De nombreux Stuart combattirent sur les fronts du Caucase du Nord et de Transcaucasie. Des chars de ce type participèrent aux batailles du front occidental dans le sens Rzhev-Sychev en 1942. En février 1943, le 563ème Bataillon de Chars participa au débarquement des troupes dans le sud d'Ozereyka sous Novorossiysk (la seule opération de débarquement soviétique, au cours de laquelle des chars débarquèrent lors de la première vague de débarquement) ; Sur les 30 qui participèrent, la plupart d'entre eux furent détruits, mais 8 M3L purent descendre à terre et se battirent pendant plusieurs jours jusqu'à ce qu'ils soient détruits. Ces chars combattirent également sur le front nord-ouest (en février 1943, 2 régiments de chars disposaient de 27 M3L). Le M3L apparut sur le front de Voronej à l'été 1942 et au début de la bataille de Koursk au sein du 245ème Régiment de Chars et de la 192ème Brigade de Chars (51 M3L). Fait intéressant, les M3L devinrent les premiers chars soviétiques à engager les Allemands dans la bataille sur les Ardennes de Koursk. En effet dans la nuit du 4 au 5 juillet, les M3L du 245ème Régiment de Chars reprirent l'attaque contre les troupes allemandes, et le 11 juillet, les M3L de ce régiment participèrent à la bataille de Prokhorov. Un Stuart du front transbaïkalien participa en 1945 aux hostilités contre le Japon.
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Campagne du Pacifique (1941-1945)
Les 108 M3 Stuart des 192 et 194èmes bataillons de chars, arrivés aux Philippines en novembre 1941, devinrent les premiers chars américains à prendre part à la Seconde Guerre Mondiale. Malgré le fait que les Stuart étaient de loin supérieurs aux Ha-Go japonais dans leurs qualités de combat et pouvaient même combattre à armes égales avec les Chi-Ha japonais, les forces de chars américains subirent de lourdes pertes dans les batailles pour les Philippines en décembre 1941-avril 1942. Après la reddition des troupes américaines aux Philippines le 9 avril 1942, des M3 en état de marche furent capturés par les Japonais et furent activement utilisés par eux jusqu'en 1945 devenant ainsi les premiers et derniers Stuart à combattre sur le théâtre d'opérations du Pacifique. Fait intéressant, les Stuart, qui étaient considérés par les normes américaines et britanniques comme exigu, étaient pour les Japonais au contraire très spacieux. Avec le débarquement des troupes japonaises en Malaisie en décembre 1941, la 7ème Brigade Blindée Britannique armée de Stuart en Égypte fut envoyée à la hâte pour aider Singapour. Cependant, les forces britanniques à Singapour se rendirent avant même l'arrivée des renforts et les chars furent transférés en Birmanie. Là, ils couvrirent les forces britanniques en retraite lors de l'offensive japonaise en avril-mai 1942, et le 10 mai, les M3 restants furent, en raison de l'incapacité de les transporter à travers la rivière Chindwin, sabordés pour empêcher leur capture par les Japonais. Le seul Stuart qui survécu le pu sur un radeau convoyé de l'autre côté, et fut converti en un véhicule de commandement, surnommé « Curse of Scotland », et fut ensuite utilisé en Inde. Les Stuart formèrent également la base des unités de chars indiens, en 1942-1944, combattirent contre les Japonais en Birmanie.
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Troupes en Australie. Un M3 Stuart américain, piloté par un équipage australien, perçant des lignes japonaises lors de l'assaut final sur Buna. Cette photo, prise pendant les combats montre un commandant d'infanterie sautant sur le char pour avertir l'équipage d'une casemate à droite, que le char fit exploser sur un autre devant. -
Les Stuart furent activement utilisés pendant les batailles de Guadalcanal en août 1942-février 1943. Le 1er Bataillon de Chars des Marines, arriva sur l'île en septembre 1942, était équipé de 2 M3A1, utilisés pour la première fois au combat, d’un M2A4 obsolète, ainsi que d’un M3 avec un moteur diesel. Dans les batailles, ils étaient principalement utilisés pour soutenir l'infanterie, montrant la grande efficacité des HE-Frag. Plus tard, les Stuart furent également utilisés dans les combats en Nouvelle-Guinée dans les années 1942-1945. Malgré leur utilisation plutôt réussie, le blindage mince du M3 les rendait vulnérables aux canons japonais, il était donc recommandé d'utiliser des chars moyens dans la jungle à l'avenir, malgré leur maniabilité moindre. Inadaptés selon les normes européennes, au combat de chars, sur le théâtre d'opérations du Pacifique, les Stuart purent résister à armes égales aux chars japonais, qui n'étaient pour la plupart protégés que par un blindage pare-balles. Malgré cela, à l'été 1944, les Stuart furent largement remplacés par les M4 Sherman, qui fournirent une supériorité qualitative sur les véhicules blindés japonais.
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M3 Stuart australiens attaquant des piluliers japonais dans l'assaut final contre Buna. Les hommes de la Compagnie D, 2/12ème Bataillon, tirent sur 25 japonais, utilisant des mitrailleuses Bren Mk. 1 et des fusils Lee-Enfield Mk. III*, qui fuient d’un pilulier défavorable à 150 m. Le pilulier fut détruit par le Stuart illustré ici. Au premier plan, le soldat J. Searle et le caporal G. G. Fletcher, 2 janvier 1943, Papouasie, Giropa Point.
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Guerre Froide (1946-1991)
Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Stuart furent bientôt retirés du service par les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais dans d'autres pays ils servirent beaucoup plus longtemps, restant encore en service dans certains d'entre eux jusqu’au début des années 2000. Un certain nombre d'entre eux furent vendus à la fin des années 40 à la Belgique, aux Pays-Bas, à la Turquie et à d'autres pays européens.
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Guerre de Libération (1945-1949)
Reçus dans le cadre du programme de Prêt-Bail par le Kouo-Min-Tang (Parti Nationaliste Chinois) pendant la Seconde Guerre mondiale, 100 M3A3 furent activement utilisés pendant la Guerre Civile Chinoise en 1946-1949.
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M3A3 Stuart de l'Armée Populaire de Libération Chinoise, près du fleuve Yangtsé, 1949. -
Révolution National Indonésienne (1945-1949)
Les M3A1 et M3A3 furent utilisés par les forces britanniques en Indonésie pendant cette révolution, où ils subirent de lourdes pertes en raison du mince blindage du Stuart. Ils furent utilisés jusqu'en 1946, lorsque les Britanniques sont partis. Les M3A1 et M3A3 furent ensuite transmis à l'Armée Royale Néerlandaise des Indes orientales, qui les utilisa jusqu'à la fin des combats avant de transmettre les chars à l'Armée Indonésienne. Le char participa aux rébellions Darul Islam à Aceh et Java, aux rébellions RMS dans le sud de Maluku, aux rébellions PRRI à Sumatra, aux rébellions Permesta dans le nord de Sulawesi et aux combats contre le mouvement du 30 septembre.
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Colonne hollandaise de M3A3 et M3A1 à Kemajoran, Batavia, novembre 1946. -
Guerre d’Indochine (1946-1954)
Les M3A3 et M5A1, reçus par la France également dans le cadre du programme, furent utilisés par les troupes françaises pendant la guerre d'Indochine, étant remplacés finalement par les M24 Chaffee.
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Progression d’un M3 Stuart « Verdun » du 1er Régiment de Chasseurs sur la route, sous le regard de la population locale, 1950. -
1ère Guerre Indo-Pakistanaise (1947-1948)
En service dans l'Armée Indienne, les M3A3 et M5A1 qu'ils reçurent des Britanniques restèrent en service beaucoup plus longtemps et furent utilisés pendant cette guerre. 11 M5A1 furent utilisés par les troupes indiennes lors de l'assaut du col de Zodjila le 1er novembre 1948. Les excellentes caractéristiques de fonctionnement des Stuart jouèrent un rôle ici, leur permettant d'opérer avec succès dans une zone reculée située à une altitude de 3,5 km au-dessus du niveau de la mer. Les troupes pakistanaises n'étaient absolument pas préparées à rencontrer des chars dans une telle zone, ce qui permit aux troupes indiennes de remporter une victoire écrasante. Jusqu'à présent, cet épisode est considéré comme le record de hauteur à laquelle les chars n’eurent jamais opéré dans des conditions de combat. Les Stuart ne furent retirés du service qu'en 1965, peu avant le début de la 2ème Guerre Indo-Pakistanaise.
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Guerre d’Indépendance de l’Angola (1961-1974)
Au cours des années 60 et 70, l'Armée Portugaise utilisa également des chars reçus comme aide militaire du Canada dans la Guerre en Angola, où sa capacité tout terrain (par rapport aux véhicules à roues) était très appréciée. En 1967, l'Armée Portugaise déploya 3 M5A1 - surnommés Milocas, Licas et Gina par leurs équipages - dans le nord de l'Angola, qui servirent avec le 1927ème Bataillon de Cavalerie commandé par le major de cavalerie João Mendes Paulo, stationné à Nambuangongo. Les véhicules étaient principalement utilisés pour l'escorte et la récupération des convois, et des opérations de contre-insurrection limitées contre les guérilleros du Front de Libération Nationale de l'Angola (FNLA), qui les surnommaient Elefante Dundum. Le Milocas fut détruit par un incendie accidentel en 1969, tandis que Gina et Licas furent retirés du service actif en 1972, le premier étant envoyé à Luanda et le second finit en 1973 comme casemate de sécurité d'aérodrome dans celui de Zala de l'Armée de l'Air Portugaise. Des photographies d'époque montrent quelques modifications à la conception de base, à savoir l'omission de la mitrailleuse d'étrave, réinstallée sur un support d'attelage dans le toit de la tourelle, et un petit projecteur installé devant la coupole du commandant.
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Image de la soldats portugais. La description originale était : « Semper atentos... Ao perigo ! » (Toujours attentif... au danger !). -
Guerre de Cent Heures (Guerre du Football) (1969)
Au cours cette guerre, qui dura 4 jours, le Salvador envahit le Honduras lors d'une attaque de guerre totale en utilisant le M3 Stuart comme char de combat principal. El Salvador captura 8 grandes villes avant que l'Organisation des États Américains n'organise un cessez-le-feu.
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Armée Hondurienne lors de la déclaration de guerre, 14 juillet 1969. -
Fin de service
La plus longue carrière de tous les Stuart se trouve en Amérique latine, où ils furent fournis en grande quantité pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pour beaucoup d'entre eux, ils furent retirés du service dans les années 70, mais au Brésil, en Colombie, en Équateur et en Uruguay, ils étaient en service jusqu'aux années 90, et au Paraguay, ils sont toujours en service.
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M3 & M5 Stuart