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Genèse & Production
Suite à l'expérience de l'installation d'obusier de 105mm sur des véhicules semi-chenillés, l'US Army décida de réaliser une version entièrement chenillée. Le projet de l'obusier de 105mm automoteur débuta en 1941. L'obusier de campagne standard M1A2 américain fut installé au centre (un peu décalé vers la droite) d'une superstructure ouverte montée sur le châssis du M3 Lee.
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T32. -
Baldwin présenta 2 prototypes T32, qui après l'ajout d'une coupole pour une mitrailleuse AA de 12,7mm furent standardisés en tant que M7 HMC en février 1942.
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Le M7 HMC fut produit par les firmes American Locomotive Co. (Alco) et Federal Machine et Welder Co. Alors que le M7B1 fut produit par Pressed Steel Car. Un total de 3 314 M7 furent produits entre avril 1942 et 1944 alors que 826 M7B1 furent produits entre mars 1944 et février 1945. On tenta d'installer sur un M7B1, le canon britannique de 25-pdr Mk. II (87,6mm). Mais avant que le prototype T32 ne fut finalisé, des meilleures conceptions virent le jour.
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L'installation du moteur est une opération délicate. Ces travailleurs abaissent un moteur d'aviation Wright Whirlwind de 400 ch dans un M3 Lee en prenant soin de s'assurer que chaque raccord et connexion peut être effectué quelques secondes après que le moteur soit placé dans le char, Chrysler Tank Arsenal, 1942. -
Design
L'équipage du M7 était composé de 7 hommes : le pilote qui prenait place dans le poste de pilotage dans le coin avant-gauche de la caisse, le commandant et les 5 servants du canon qui prenaient place dans le compartiment de combat. Le pilote avait son tableau de bord placé devant lui et l'équipement radio était situé à sa gauche au-dessus de la chenille gauche. Le pilote disposait pour sa vision d'une fenêtre blindée sur la partie gauche de la plaque frontale de la superstructure. Le système de commande finale était monté transversalement devant lui et la transmission à sa droite. Comme sur le M3, la transmission synchromesh disposait de 5 vitesses en marche avant et 1 arrière. Le tout était protégé sur les premiers modèles par un nez en 3 pièces boulonnées entre elles qui fut remplacé sur les derniers par un nez moulé.
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Partie frontale du M7 avec le nez en 3 pièces. -
Nez moulé des derniers modèles. -
Le canon M2A1 de 105mm était monté sur l'affût M4 dans le compartiment de combat au centre protégé par une superstructure blindée ouverte au-dessus. L'affût était décalé légèrement sur la droite. L'obusier avait un champ de tir horizontal limité à 15° sur la gauche et 30° sur la droite et possédait une dépression de 5° et une élévation de 35°. Le M7 embarquait 69 obus de 105mm rangés dans des casiers sur les surplombs des chenilles. L'armement était complété par une mitrailleuse de 12,7mm montée sur une coupole circulaire à la droite du canon qui faisait saillie sur le côté droit de la superstructure. Cette coupole faisant penser à une chaire de prêtre, le M7 fut rapidement baptisé Priest (Prêtre).
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Compartiment de combat. -
Obusier M2A1 de 105mm. -
Le moteur du M7 était le moteur essence Wright (Continental) R975 C1 de 9 cylindres (montés en étoile), de 15,9 L de cylindrée développant 340 à 400 ch à 2 400 t/min. Ce moteur permettait sur route une vitesse max de 34 à 39 km/h pour une autonomie de 190 km. La plaque arrière possédait une double-porte d'accès montée sur charnières. Elle était surmontée par un déflecteur d'échappement de forme rectangulaire. Le plateau arrière recouvrant le compartiment moteur était composé de 2 grandes plaques et d'une grille de ventilation. Sur chaque côté du plateau arrière sur les garde-boues on trouvait 2 grands coffres de rangement surmontés chacun d'un panier. La plaque arrière supérieure qui surmontait le déflecteur d'échappement accueillait divers outils et était flanquée des 2 phares arrière. Le reste des outils étaient disposé sur le plateau arrière.
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Plaques arrière. -
Pont arrière. -
Pour le modèle M7B1 on utilisa la caisse du M4A3 qui était équipé du moteur Ford GAA (essence), 12 cylindres (montés en ligne), 13,9 L de cylindrée, développant 375-410 ch à 2 100-2 400 t/min, à refroidissement par air. La quantité d'essence embarquée était la même, ainsi que l'autonomie. Sur le M7B1, le plateau arrière recouvrait toute la largeur du char. Il était composé de 2 plaques et entre les deux, d'une grille d'accès à 2 volets montés sur charnières. Les coffres de rangement ainsi que les phares arrière étaient montés sur les côtés inclinés du plateau arrière. La plaque arrière de la superstructure qui faisait aussi toute la largeur surplombait un large déflecteur d'échappement. La plaque arrière de la caisse ne possédait qu'une petite trappe montée sur charnière flanquée des 2 pipes d'échappement.
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Plaques arrière du M7B1. -
Pont arrière du M7B1. -
La majorité des M7 furent équipés de la suspension du M3 Lee. Cette suspension était constituée de chaque côté de 3 boggies (supports de galets) à ressorts verticaux dotés chacun de 2 petits galets de roulement à bandages en acier, de 3 rouleaux porteurs (montés sur les boggies), d'un barbotin avant et d'une poulie de tension à l'arrière. Cette suspension est dite verticale en raison des ressorts (à ellipses) verticaux (VVSS : Vertical Volute Springs Suspension).
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Ancienne suspension. -
Boggie de suspension bloquée avec un ressort tampon du M4A2. -
Vers la fin de la production, les boggies du M3 furent remplacés par ceux du M4. Le seul véritable changement est le déplacement des rouleaux porteurs vers l'arrière des boggies (et non plus au centre). Cette suspension équipa également le M7B1.
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Suspension des derniers modèles. -
Le blindage du M7 composé de plaques d'acier homogène laminées très léger. L'engin n'était pas un véhicule de contact.
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Modèles
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M7
Les premiers M7 produits étaient basés sur le M3 Lee modifié. Pour maintenir une silhouette basse, l'élévation de l'obusier devait être limitée à 35°. En mai 1942, après seulement un mois de production, le véhicule fut modifié pour augmenter son stockage de munitions de 57 à 69 obus. Ceci fut réalisé en plaçant 7 obus sur le mur de gauche et 5 sur le droit. Le M7 aura également assez rapidement plus de points communs avec le M4 Sherman. Le premier exemple majeur était l'adoption du glacis en 3 parties, du moulage en une seule pièce et de la suspension du M4. En service britannique, certains M7 portaient un poste radio, qui remplaçait 24 obus.
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Unité inconnue, Sicile ou sud de l'Italie, automne 1943. -
434ème Bataillon d'Artillerie de Campagne, 7ème Division Blindée, Ardennes, fin 1944. -
Bataille des Ardennes, Belgique, hiver 1944-45. -
231ème Bataillon d'Artillerie de Campagne, 6ème Division Blindée, région de Wesel, Allemagne, janvier 1945. -
Front du Pacifique, 1945. -
M7B1
Pour terminer le changement, le M7B1 était entièrement basé sur le châssis M4A3 Sherman. 826 M7B1 furent produits de mars 1944 à février 1945.
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Batterie A, 231ème Bataillon d'Artillerie Blindée de Campagne, 6ème Division Blindée, Armée Américaine, France, Normandie, août 1944. -
M7B2
Pendant la Guerre de Corée, l'élévation limitée de l'obusier devint sensiblement problématique. 127 M7B1 furent modifiés pour permettre une élévation de 65° afin d'augmenter la portée effective de l'obusier. Le support de la mitrailleuse devait également être relevé pour donner un arc de tir de 360°.
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Conversions
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Américaines
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T51 HMC
Il ne différait du M7 que par le placement du canon d'obusier de 87,4mm avec des adaptateurs dans le support d'obusier de 105mm, ainsi que par des modifications mineures de la configuration de la partie frontale de la timonerie et du parrain du support de mitrailleuse. Lors des tout premiers tests du T51, le berceau du canon échoua et en raison de retards dans les réparations et des modifications nécessaires au support, au moment où les canons automoteurs réussirent à passer avec succès des tests répétés, le développement d'un automoteur canadien similaire « Sexton » avaient déjà été achevés avec succès, ce qui entraîna l'arrêt des travaux du T51 en mars 1943.
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Anglaises
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Kangaroo
Pour réaliser un transport de troupes entièrement chenillé, les Britanniques modifièrent 102 M7 entre octobre 1944 et avril 1945. Le 105mm et les casiers à munitions étaient simplement retirés pour libérer l'espace du compartiment de combat. Cette conversion baptisée Kangaroo pouvait en plus de ses 2 hommes d'équipage emporter 20 fantassins ou encore un mortier et ses servants.
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Kangourou de l'Armée Néo-Zélandaise, armé d'un fusil Boys supplémentaire, Italie du Nord, automne 1944. -
Defrocked Priest
Dans le cadre de l'effort allié pour capturer Falaise et sortir de la tête de pont de Normandie, 72 M7 virent leurs canons principaux retirés sur le terrain pour servir de véhicules blindés de transport de troupes lors l'opération Totalize. Le travail fut effectué en une semaine par 250 membres du personnel de 14 unités britanniques et canadiennes du Royal Electrical and Mechanical Engineer. 36 véhicules chacun furent affectés à la 4ème Brigade d'Infanterie de la 2ème Division Canadienne et à la 154ème Brigade (Highland) de la 51ème Division (Highland), qui mena l'attaque.
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Normandie, opération Goodwood, juin 1944. -
Priest OP
Un certain nombre de M7 furent convertis en véhicules d'observation d'artillerie avancés. Structurellement, ces véhicules étaient similaires au Kangourou, mais au lieu de places pour les parachutistes, leur compartiment de combat abritait des stations de radio supplémentaires, des téléphones de terrain avec des tambours de câble pour eux, ainsi que d'autres équipements nécessaires aux observateurs avancés.
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M7 with 9,75 inch howitzer
Ce mortier chimique fut « commercialisé » auprès de la 7ème Armée Américaine lors d'essais à Benny, en France, en février 1945. L'arme fut développée par le Petroleum Warfare Department et tirait des obus incendiaires au phosphore blanc. Il avait déjà été testé sur un châssis Valentine. Il fut monté sur 3 M7B1 différents pour les tests (et non sur un M7). Il ne fut pas accepté par l'armée car jugé impropre au service.
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En Action
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Cartes des anciens opérateurs du M7 Priest. -
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2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
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Campagne d’Afrique du Nord (1940-1943)
Selon certaines sources, les M7 furent utilisés pour la première fois par les forces américaines au combat en novembre 1942 lors de l'opération Torch ; on sait de manière fiable l'utilisation du M7 lors de la Campagne de Tunisie en 1942-1943. Bientôt, les nouveaux canons automoteurs remplacèrent complètement les T19 dans les troupes américaines et prirent le rôle d'artillerie de campagne légère standard dans toutes les divisions blindées. Au total, environ 67 bataillons divisionnaires et séparés armés du M7 furent formés pendant la guerre. Les M7 furent utilisés par les troupes américaines principalement sur les théâtres d'opérations italiens et d'Europe occidentale, où 62 des bataillons formés opéraient, dont 48 divisionnaires et 14 séparés. Parmi les bataillons individuels, l'un était généralement affecté aux opérations de combat aux 2 et 3èmes divisions blindées, qui conservèrent l'ancienne liste d'effectifs dits lourds lors de la réorganisation de 1943.
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M7 Priest de la 1ère Division Blindée est prêt pour l'action, 2 novembre 1942. -
Des échantillons du M7 furent inspectés par une délégation britannique au début de 1942, après quoi une commande fut immédiatement émise par le Royaume-Uni pour 2 500 canons automoteurs à livrer en 1942 et 3 000 autres l'année suivante. Bien que cette commande n'ait jamais été exécutée en raison de la nécessité de compléter d'abord leurs propres unités, en raison de la situation difficile des troupes britanniques en Afrique du Nord, un lot de 90 M7 fut attribué au Royaume-Uni parmi les véhicules destinés aux troupes américaines, envoyé au début de l'automne 1942. Le premier lot de M7 arriva en Égypte en septembre 1942 et, pour la première fois dans des conditions de combat, des canons automoteurs furent utilisés en novembre par le 5ème Régiment de l’Artillerie Hippomobile Royale, 23ème Brigade Blindée, 8ème Division Blindée, lors de la 2ème Bataille d'El Alamein, dans lequel ils jouèrent un rôle important. Le M7 fut surnommé Priest par les troupes britanniques en raison du sponsor de la mitrailleuse en forme de chaire. Selon certaines informations, ce surnom était également utilisé dans les troupes américaines pendant les années de guerre. Par la suite, plusieurs centaines de Priest supplémentaires entrèrent en service dans les troupes britanniques en Afrique du Nord et, au total, dans le cadre du programme Prêt-Bail, la Grande-Bretagne reçut 828 M7 pendant les années de guerre. Au début, les Priest étaient parfois contraints d'être utilisés pour soutenir directement l'infanterie ou comme canons d'assaut, mais une augmentation de la puissance de feu des troupes soutenues permit de transférer plus tard les canons automoteurs au rôle d'artillerie divisionnaire. Les M7 furent activement utilisés par les troupes britanniques pour soutenir les chars dans l'offensive, en particulier la tactique consistant à soutenir ces derniers en installant un écran de fumée lorsqu'ils prenaient d'assaut les positions fortifiées allemandes qui fut un tel succès qu'un tiers des obus utilisés par l'artillerie de la 23ème Brigade Blindée était des fumigènes.
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Front de l’Est (1941-1945)
On sait également qu'avant même la fin de la guerre, en avril 1945, une certaine quantité de M7 fut transférée aux forces de l'Armée Populaire de Libération de Yougoslavie. Les installations entrèrent en service avec les bataillons d'artillerie automoteurs des 2 et 4èmes armées, dans lesquels on compte respectivement 7 et 9 M7, en plus d'un certain nombre de M8. Malgré l'arrivée tardive du matériel, le bataillon de la 4ème Armée à partir du 27 avril participa activement aux combats dans la région de Rijeka.
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Guerre du Pacifique (1941-1945)
Les M7 ont également été utilisés sur le théâtre d'opérations du Pacifique, mais en raison de la nature du théâtre, où les opérations terrestres américaines se déroulèrent principalement sur de petites îles couvertes de jungle avec un réseau routier sous-développé ou presque inexistant, des canons automoteurs furent utilisés seulement à un stade avancé de la guerre et en quantités relativement faibles. Dans tout le théâtre d'opérations du Pacifique, seuls 3 bataillons de M7 opérèrent, pendant l'opération aux Philippines. En revanche, sur le théâtre du Pacifique, les canons automoteurs de 1944-1945 étaient populaires dans les compagnies d'artillerie régimentaires des divisions d'infanterie, contrairement aux théâtres européens, dans lesquels l'infanterie préférait le M3 remorqué.
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Deux M7 de la 1ère Division de Marines en action sur Okinawa, 12 mai 1945. -
L’US Marine Corps utilisa sporadiquement le M7 depuis au moins 1944. Ainsi, dans la bataille d'Eniwetok, le 22ème Régiment de Marines fut renforcé par 2 M7B1 de la compagnie d'artillerie du 106ème Régiment d’Infanterie, qui débarquèrent sur l'île d'Engebi le 18 février 1944 lors de la première vague de débarquement et jouèrent un rôle important dans la destruction des fortifications japonaises, faisant office de canons d'assaut. Cependant, en général, l'adoption du M7 par le Corps des Marines n'eut lieu qu'en mai 1945. Pour cette raison, seules les 1ères et 6èmes divisions de marine réussirent à obtenir de nouveaux canons automoteurs pendant la guerre, les utilisant dans la bataille d'Okinawa, principalement comme canons d'assaut, tandis que le réarmement à grande échelle des unités ne commença qu'à la fin de 1945. Avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale, en janvier 1945, avec l'adoption des canons automoteurs M37 et de l'ensemble de la « Formation de combat léger » basée sur le nouveau M24, le M7 fut reclassé par les forces armées américaines en tant que « norme de remplacement » avec en perspective le M37. Cependant, jusqu'à la fin de la guerre, le M37 n'entra dans les unités de combat en raison de sa fin qui fut limitée à une série de 150 unités.
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Campagne d’Italie (1943-1945)
Le M7 reçut des éloges lors de l'opération sicilienne, étant capable de débarquer à partir d'une péniche de débarquement dans des eaux relativement hautes, d'opérer sur des plages difficiles, y compris un sol meuble, et de soutenir les troupes immédiatement après l'atterrissage. La 5ème Armée en Italie perdit 108 M7 entre le 11 novembre 1943 et le 11 mai 1945, dont 48 entre le 26 novembre 1944 et le 30 mars 1945.
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Tir de M7 lors d'un entraînement au sud du fleuve Arno en Italie, août 1944. -
Le M7 fut activement utilisé par les unités britanniques, principalement la 8ème Armée, pendant la Campagne d'Italie. En particulier, ils furent utilisés par la 1ère Division d'Infanterie dans l'opération Anzio-Nettun, lors de la première vague de débarquements.
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Front de l’Ouest (1944-1945)
Lors du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, dans le secteur d'Omaha, 2 bataillons de M7, les 58 et 62èmes, assurèrent l'appui feu du débarquement durant la première phase du débarquement, mais rencontrèrent des problèmes lors du débarquement. Cinq des Landing Craft Tank du 58ème Bataillon coulèrent et les 7 canons automoteurs restants débarquèrent dans l'après-midi, étant immédiatement envoyés pour soutenir les troupes dans la région de Saint Laurent, et le 62ème Bataillon n'arriva que le soir et n'eut pas le temps de participer à la bataille. Malgré l'utilisation du M7 principalement comme remplacement mobile des canons tractés à tir indirect, le M7 subit parfois des pertes importantes lors de combats intenses. Au cours de l'opération Ardennes, les M7 furent parfois utilisés pour couvrir les troupes en retraite. Dans certains cas, pour augmenter la puissance de feu des bataillons, on leur donna une batterie d'obusiers remorqués de 155mm. Les éléments du 21ème Groupe d'Armées, dont certaines divisions blindées étaient équipées de ces canons automoteurs, les Priest furent également utilisés lors du débarquement de Normandie à l'été 1944. Ainsi, au début de l'opération, les 7, 16 et 33èmes régiments d'artillerie de la 3ème Division d'Infanterie furent rééquipés. Cependant, peu de temps après le débarquement, selon certaines informations, après quelques jours, les unités britanniques en Normandie remplacèrent ces canons automoteurs par des Sexton, notamment afin de libérer des canaux pour l'approvisionnement en munitions de 105mm en provenance des États-Unis, qui étaient requis principalement par les troupes de ces derniers. Sur d'autres théâtres d'opérations, les Priest furent utilisés plus longtemps : par exemple, le 8ème Groupe d'Armées les conserva tout au long de la Campagne d'Italie, malgré la conversion d'une partie des canons automoteurs en véhicules blindés de transport de troupes Kangaroo. La dernière fois que des Priest furent utilisés en quantités importantes par les troupes du Commonwealth britannique lors de la campagne de Birmanie, en 1945.
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M7 Priest passant devant une Humber Scout Car de la 79ème Division Blindée pour rejoindre l'attaque sur Caen lors de l'opération Charnwood, 8 juillet 1944. -
Le seul autre pays, à part le Royaume-Uni, qui reçut le M7 dans le cadre du programme Prêt-Bail était la France. Selon diverses sources, 179 ou 283 canons automoteurs furent envoyés aux troupes françaises, et quelques autres transférés aux unités françaises via les canaux d'approvisionnement du 6ème Groupe d'Armées Américaines directement en Europe pour compenser les pertes au combat. Le M7 fut utilisé lors des combats en Europe occidentale en 1944-1945 par les 2 et 5èmes divisions blindées de la 1ère Armée Française. On connaît également l'utilisation du M7 par 2 autres pays qui ne figuraient pas parmi leurs bénéficiaires dans le cadre du programme Prêt-Bail. Un certain nombre de M7 furent remis aux troupes canadiennes, en particulier la 3ème Division d'Infanterie, qui remplaça ses canons remorqués par des canons automoteurs au début de septembre 1943 en préparation du débarquement de Normandie. On supposa que des canons automoteurs plus lourds seraient en mesure de fournir un tir relativement efficace directement depuis la péniche de débarquement lors de la préparation de l'artillerie avant le débarquement, en outre, la plus grande flexibilité de la charge réglable de l'obusier 105mm, par rapport à la norme 87,6mm canon-obusier des pays du Commonwealth, assura de plus grandes possibilités de bombarder des cibles côtières. Au total, 4 régiments d'artillerie canadiens armés de M7 participèrent au débarquement dans le secteur Juno : les 12, 13, 14 et 19èmes, avec 16 canons automoteurs répartis en 4 pelotons ; chaque peloton, ainsi que tout l'équipement, fut transporté dans un Landing Craft Tank séparé. Les M7 canadiens furent largement utilisés lors des débarquements, mais par la suite, en préparation de la percée depuis la Normandie, ils furent de nouveau remplacés par des obusiers britanniques remorqués, car ces derniers avaient une portée et une cadence de tir supérieures, et étaient également considérés comme offrant une meilleure flexibilité.
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M7 Priest du 14ème Bataillon Blindée d’Artillerie de Campagne de la 2ème Division Blindée au croisement de la rue Holgate et de la voie ferrée Paris-Cherbourg, Carentan, France, 18 juin 1944.
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Guerre Froide (1946-1991)
Dans la période d'après-guerre, les M7 furent fournis en masse aux alliés américains dans le cadre de divers programmes d'aide militaire.
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Guerre de Corée (1950-1953)
Le remplacement prévu par le M37 n'ayant pas été effectué, le M7, bien qu'en nombre progressivement décroissant, resta en service dans les troupes américaines dans l'après-guerre, principalement dans la réserve et dans certaines parties de la Garde Nationale. Le seul conflit d'après-guerre dans lequel le M7 fut utilisé par les troupes américaines fut la Guerre de Corée. Au début de la guerre, la 8ème Armée Américaine envoyée en Corée n'avait pas les bataillons séparés d'artillerie de corps requis par la doctrine, et l'artillerie divisionnaire des divisions d'infanterie et de cavalerie qui en faisaient partie était représenté principalement par des canons remorqués et plusieurs bataillons de M37. La réserve d'armes combinées des États-Unis, en raison des contraintes budgétaires d'après-guerre, ne contenait que 4 bataillons d'obusiers de 105mm, dont un seul bataillon de canons automoteurs fut envoyé en Corée, par conséquent, des unités de la Garde Nationale de l'Armée furent mobilisée en août-septembre 1950 pour armer la 8ème Armée Américaine, à partir de laquelle 5 autres bataillons de canons automoteurs furent envoyés en Corée. Le premier des bataillons mobilisés arriva en Corée en février 1951, et au total pendant la guerre, la 8ème Armée disposait de 4 bataillons d'artillerie de campagne automoteurs séparés armés de M7 : 176, 213, 300 et 987èmes. Étant donné que les unités d'artillerie mobilisées de la Garde Nationale avaient un niveau global de préparation au combat relativement faible et n'avaient pas le temps de terminer leur entraînement au combat avant d'être envoyées en Corée, la 8ème Armée, afin d'éviter de gaspiller une ressource précieuse, organisa une formation supplémentaire pour les bataillons arrivant, sous la surveillance d'officiers de l'état-major de l'artillerie de corps. La formation de la plupart des bataillons se poursuivit pendant 3 à 4 semaines, après quoi, fin mars, tous les bataillons furent envoyés au front, à l'exception du 300ème, qui ne réussit pas le cours de formation et ne fut envoyé qu'après une reddition le 9 mai.
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M7 Priest piloté par 5 soldats de Cody, Wyoming, tirant un autre obus sur les Lignes Rouges. Les hommes, tous canonniers de la Batterie B, 300ème Bataillon d'Artillerie de Campagne Blindée du 10ème Corps, sont (de gauche à droite) ; le sergent de 1ère classe Allen J. Helms, chef de section ; le Caporal Joseph Stair, artilleur ; le sergent Richard N. Null, Lanyard Man ; le Caporal Robert C. Smith, canonnier, 1er juillet 1951. -
Les 176 et 300èmes bataillons furent rattachés au 1er Corps les 18 et 21 février, respectivement, tandis que les 213 et 987èmes bataillons furent rattachés au 9ème Corps à leur arrivée. Les 4 bataillons participèrent activement à repousser la contre-offensive chinoise en avril-mai 1951. Le 176ème Bataillon se retrancha à la périphérie de Séoul fin avril et, tout en repoussant l'offensive, agit dans le secteur de la 25ème Division d'Infanterie, jouant un rôle important dans l'élimination d'une percée dans la zone de la brigade turque. Le 213ème Bataillon soutint la 1ère Division de Marines et la 6ème Division d’Infanterie de la République de Corée du 7 au 23 avril, la 27ème Brigade du Commonwealth Britannique du 24 au 28 avril et du 28 avril la 24ème Division d’Infanterie. Le 987ème Bataillon était à l'origine attaché pour renforcer la 6ème Division Coréenne, mais après sa défaite, il fut transféré à la 1ère Division de Marines. En raison de la portée plus courte du M7 par rapport aux canons d'artillerie de 155 et 203mm, le M7 devait généralement se rapprocher de la ligne de front, ce qui incitait parfois les commandants des unités soutenues à utiliser le M7 comme canon d'assaut. Dans certains cas, des M7 furent également utilisés dans l'arrière-garde : par exemple, le 987ème Bataillon couvrit le retrait de la 1ère Division de Marines le 24 avril, et le 213ème Bataillon couvrit aussi 2 fois la retraite de la 27ème Brigade Britannique et une fois la 24ème Division d’Infanterie. Malgré un certain nombre de situations dangereuses, seul le 987ème Bataillon subit des pertes importantes au cours de l'opération, qui le 22 avril fut contraint d'abandonner 9 de ses canons automoteurs lors de la retraite, qui, malgré des tentatives répétées, ne purent être repris à l'avenir. En raison du manque de M7 disponibles, les pertes du bataillon furent compensées la première semaine de mai par des canons remorqués.
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2ème & 3ème Guerre Indo-Pakistanaise (1965) (1971)
150 M7 en 1955-1956 furent reçus par le Pakistan, qui les utilisa dans les guerres avec l'Inde. En 1981, ces canons automoteurs furent mis en réserve.
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Guerre de Six Jours (1967) & Guerre d’Usure (1967-1970)
Israël, dans le cadre d'un programme de transfert de toute l'artillerie sur des châssis automoteurs, acquit 100 M7 révisés en 1961-1962. On sait que le M7 fut utilisé pendant ces guerres, mais après cela, ils furent convertis en d'autres véhicules spécialisés, en particulier des mortiers automoteurs de 160mm.
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Guerre du Kippour (1973)
Trois unités de M7, les 822, 827 et 829èmes bataillons du commandement nord de Tsahal, soutinrent l'occupation des Hauteurs du Golan.
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M7 Priest