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Genèse & Production
En novembre 1941, au début du développement, 2 affûts d'obusiers M2A1 de 105mm, des mécanismes de recul et des équipements de contrôle de tir furent approuvés pour être fournis à la fabrication de 2 HMC pilotes. Ceux-ci furent construits par Baldwin Locomotive Works dans les délais les plus rapides possibles pour les tests au Terrain d'Essai d'Aberdeen (APG) (du 5 au 8 février 1942) et par le Conseil des Forces Blindées. Ils furent alors appelés T32. Ce dernier avait un obusier M2A1 à l'avant droit du véhicule. En raison de la vitesse à laquelle ces véhicules étaient souhaités, le premier véhicule pilote (W-6010107), clairement monté sur un M3 Lee modifié, ne répondait pas à toutes les exigences. Le premier T32 n'avait que 31° (13 à gauche, 18 à droite) de rotation, contre les 45° souhaités. L'élévation était de -5° à 35°, et celle max fut réduite de 65° à la demande des forces blindées pour abaisser la silhouette. Lors des tests, il s'avéra difficile de charger des munitions. Les T32 étaient protégés contre les AP de 12,7mm à 320 m, et le blindage latéral montait jusqu'à l'encolure d'un soldat moyen. L'obusier était protégé de l'avant et des flancs par un bouclier. Il fut demandé que la caisse inférieure soit amincie, mais cela ne fut pas réalisé en raison de l'exigence de vitesse de développement. Cela aurait réduit le poids de 21,32 t. Le véhicule avait un équipage prévu de 4 membres. Seulement 18 obus étaient stockés dans le véhicule au lieu des 40 demandés.
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T32. -
Pour le prototype suivant, il fut recommandé d'amincir le blindage de la superstructure de 19,1 à 12,7mm, et d'abaisser le blindage arrière et latéral de 27,94 cm. Dans l'ensemble, il fut constaté que le T32 était supérieur au T19 et « constituait un support mieux protégé et plus mobile pour l'obusier de 105mm que l'affût de terrain » (Development History 105-MM gun and HMCs and 25-pdr gun motor carriages, E. J. Zawadzki). Après les essais à l’APG, le premier pilote fut envoyé à la Force Blindée à Fort Knox (Kentucky) pour des tests et des études. La Commission des Blindées (l'organisme en charge du développement) demanda l'ajout d'une mitrailleuse de 12,7mm, pour les cibles aériennes et terrestres, sur roulement à billes ou socle rabattable sur le pont arrière. Ils demandèrent également une porte d'accès pour permettre l'entretien de la transmission. En réorganisant l’espace interne, le nombre d’obus fut augmenté à 57. Le 8 février 1942, une conférence du Conseil des Forces Blindées s'accorda sur les changements et modifications dus aux tests. Ces tests aboutirent au deuxième pilote du T32 (W-6010107), qui incorporait diverses modifications suggérées lors des tests précédents. Les changements les plus évidents concernaient le blindage avant pour augmenter l'espace, le décrochement distinctif du blindage latéral et le support annulaire pour une mitrailleuse de 12,7mm. Le deuxième pilote fut ensuite reconstruit à l’APG et envoyé comme prototype de production à l’American Locomotive Works (Schenectady, NY). L’entreprise reçut le premier contrat pour un lot de 600 M7. Le premier fut terminé en mars 1942 et arriva à l’APG le 6 avril 1942.
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Le second T32. -
La production chez l’American Locomotive Works (ALCO) commença peu après la standardisation. Les deux premiers véhicules arrivèrent à l’APG le 6 avril 1942, l'un pour des essais automobiles et une étude de rangement avec la section de conception. De plus, des rapports britanniques de la 8e Armée en Afrique du Nord furent reçus. Ceux-ci aboutirent à des modifications mineures proposées pour le M7 HMC le 5 mai 1942, à condition qu'elles n'affectent pas la production. Certains de ces changements étaient : -L’extension du blindage cylindrique vers le bas à l'extérieur de la superstructure, offrant plus d'espace pour le tireur. -2 casiers à obus supplémentaires (7 à gauche et 5 à droite) remplaçant 4 sièges, augmentant le rangement de 12 obus, à 69. -Le soudage du blindage sur la zone du moteur. -L’utilisation des bogies ultérieurs et de la transmission boulonnée de type Sherman. Après 90 à 100 M7 construits avec le pont moteur de style M3 Lee, après quoi d'autres caractéristiques du M4 Sherman furent ajoutées : -Les pots d'échappement en poivrier furent déplacés sous le porte-à-faux arrière. -Pour faciliter l'entretien, les filtres à air furent montés à l'extérieur. -Le pont moteur avait une paire d'ouvertures supplémentaires sur le pont moteur protégées par des capots blindés. Les M7 produits au printemps 1942 utilisaient la partie droite du couvercle de transmission E1230 (qui comportait un marchepied pour le canon de 75mm sur le M3 Lee) utilisée sur le M3. Pour supprimer cela, le E4151 fut introduit sur les M4, puis sur le M7 à l'été 1942. Au milieu de l'année 1942, l’APG effectua des tests de qualité (en utilisant les numéros de série 5, 122, 478 & 548) pour déterminer la qualité générale des véhicules et leurs éventuelles faiblesses. Ces tests impliquaient des inspections mécaniques, un parcours de 805 km et un essai de tir. Le résultat fut que les véhicules se révélèrent satisfaisants en termes de fabrication et ne présentaient que des problèmes de conception mineurs liés au rangement. À cette époque, en juillet 1942, après la construction de 200 exemplaires, 2 cales pour monter des réservoirs de carburant temporaires furent retirées. Il fut notamment noté qu'elles offraient plus de vitesse, de performances tout-terrain et de protection que les canons tractés. Cependant, plusieurs changements furent suggérés par la Commission des Blindées, notamment : -Des plaques anti-inondations doivent être introduites pour protéger les obus verticaux. -Le véhicule avait besoin de plus d'espace pour la mitrailleuse de 12,7mm, car le tireur ne pouvait pas passer derrière elle. -Le verrouillage de déplacement de l'obusier était « très gênant » (E. J. Zawadzki) car le canon rangé interférait avec l'ouverture des compartiments de rangement des obus dans le plancher. En décembre 1942, la suspension D37893 (de style M3 Lee) commença à être progressivement remplacée par des bogies robustes (M4 Sherman) D47527 lorsqu'ils étaient disponibles et que les stocks plus anciens étaient épuisés. En 1943, la transmission en 3 parties fut remplacée par le couvercle de transmission moulé E4188. L'équipement d'hivernage standardisé fut approuvé en mai 1943. Au milieu du même mois, suite à plusieurs recommandations du Bureau des Opérations en Milieu Désertique, des implémentations pilotes furent testées, notamment un nouveau verrou de déplacement d'obusier, un verrou de tube de canon, des portes à charnières pour les obus et un nouvel anneau de mitrailleuse. En août 1943, la production d'ALCO s'arrêta en 1943 après la construction de 2 814 véhicules. Cependant, en raison des engagements du Prêt-Bail envers les Britanniques, il y avait toujours un besoin de plus, donc en mars 1944, l’entreprise reçut un contrat pour 500 véhicules supplémentaires, qui furent construits de mars à octobre 1944. Ceux-ci montèrent le couvercle de transmission monobloc E8546, un rangement retravaillé, de nouvelles plaques anti-sable et des boîtes de rangement de sponson retravaillées avec des supports. Après septembre 1943, la Force de Soutien de l’Armée demanda que 70% des véhicules soient basés sur le châssis soudé du M4A3 avec le moteur Ford GAA (V8), car celui-ci était devenu le Sherman préféré de l'Armée Américaine. Les véhicules résultants furent désignés M7B1. Le châssis était construit à partir de plaques souples avec une efficacité balistique minimale de 12,7mm de blindage homogène laminé. La production du M7B1 débuta en 1944 par la Pressed Steel Car et utilisait les mêmes caractéristiques que les M7 produits à la même époque (à l'exception du moteur et des détails qui en découlaient). Les 25 premiers exemplaires furent achevés en mars 1944, et un total de 826 furent construits en 2 lots, achevés en février 1945. La société Federal Machine & Welder se vit confier la production de la dernière série de M7, car ALCO n'était pas en mesure de les construire en raison d'autres engagements. Ces derniers, équipés de la suspension E9, commencèrent à être livrés en mars 1945 et durèrent jusqu'à l'annulation du contrat plus tard en 1945, avec 176 exemplaires produits. Après l'utilisation du M7 au combat, des rapports sur le terrain montrèrent que l'obusier pouvait être mis hors service par des éclats d'obus et des armes légères endommageant le mécanisme de recul, le récupérateur étant particulièrement vulnérable en raison de la faible protection du blindage dans ces zones. Peu de temps après avoir reçu ces rapports, des études furent lancées pour mieux protéger le mécanisme de recul. Cela s'avéra difficile. Au départ, une corde enroulée autour du cylindre de recul s'avéra suffisant, mais pas totalement. Cela conduisit au lancement d'un projet de développement de blindage pour le mécanisme de recul en mai 1944. Ce programme aboutit à la fabrication de 2 modèles pilotes de boucliers de récupérateur et de 2 nouveaux ressorts d'équilibrage plus lourds pour des tests à l’APG. Ces tests rapportèrent que les nouveaux boucliers de récupérateur et des nouveaux ressorts d'équilibrage plus lourds étaient satisfaisants. Ces ajouts changèrent la désignation de l'affût d'obusier de M4 à M4A1 en avril 1945.
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L'installation du moteur est une opération délicate. Ces travailleurs abaissent un moteur d'aviation Wright Whirlwind de 400 ch dans un M3 Lee en prenant soin de s'assurer que chaque raccord et connexion peut être effectué quelques secondes après que le moteur soit placé dans le char, Chrysler Tank Arsenal, 1942. -
Design
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Généralités
Le M7 était basé sur le châssis des M3, M4 & M4A3 et utilisait des suspensions et des transmissions de Sherman. Le blindage était en acier homogène laminé et coulé, puis soudé. Il mesurait 6,02 m de long, 2,88 m de large, 2,54 m de haut (sans M2HB) (2,95 m de haut avec) et avait une longueur de contact au sol de 3,73 m. De l'avant, le véhicule commençait par la section de transmission, puis le compartiment de l'équipage, y compris le poste de tir et de conduite, puis un espace vide pour le travail de l'équipage (doublé de munitions et d'une « chaire » pour une mitrailleuse), puis le compartiment moteur (moteur au centre avec les réservoirs de carburant de chaque côté). L'arrière du véhicule avait un ensemble de portes d'accès. Les M7 n'avaient pas de radio à bord. Un commandant de batterie en avait une dans son véhicule et ses ordres étaient communiqués par téléphone de campagne, par des coureurs ou de vive voix.
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Partie frontale du M7 avec le nez en 3 pièces. -
Nez moulé des derniers modèles. -
Le M7 utilisait la suspension, la transmission et le groupe motopropulseur du M3 Lee et du M4 Sherman. Cela signifie que ces composants évoluèrent avec le M4. Le couvercle de transmission d'origine était moulé et comportait 3 pièces, mais il fut remplacé initialement en été et en automne 1942 par une transmission monobloc Caterpillar, mais cela causa des problèmes qui ne furent pas résolus et pleinement mis en œuvre avant 1943.
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Vue de dessus. -
Armement
L'arme principale utilisée par le M7 était l'obusier M2A1 de 105mm. Le canon avait une élévation de -5 à 35° et une inclinaison transversale de 15° à gauche et 30° à droite. Au total, 69 obus étaient transportés à l'intérieur du M7. Le M2A1 tirait des munitions semi-fixes. L'obus était d'une seule pièce, mais le boîtier n'était pas fixé pour permettre l'ajout de plus de poudre propulsive. Les munitions utilisaient 7 charges, 1 de base et 6 charges optionnelles en fonction de la portée. Les obus à disposition étaient : -HE M1 : poids de 19,08 kg ; 2,2 kg de TNT ; vélocité de 472 m/s ; portée de 11,16 km. -HEAT M67 : 13,1 kg ; 1,3 kg de Pentolite ; 381 m/s. -Fumigène M84 HC : 19,02 kg ; chlorure de zinc ; 472 m/s ; idem. -Fumigène M84 BE : 17,95 kg (vert, violet), 18,04 kg (rouge), 17,86 kg (jaune) ; 20,14 kg de mixture de fumigène ; idem pour le reste mais légèrement supérieure. -Phosphore blanc M60 WP : 19,83 kg ; idem. -Phosphore blanc M60 FS : 19,2 kg ; idem. -Chimique M60 H : idem ; gaz moutarde -Entrainement M1 : 2,83 kg ; 0,68 ou 0,91 kg de charge, sable pour le reste. -Entrainement M14 : 18,76 kg. La chaire dans un coin du véhicule était équipée d'une mitrailleuse M2HB de 12,7 mm (avec 300 cartouches), qui pouvait pivoter à 360°. Les véhicules étaient également équipés de mitraillettes de 11,43mm (avec 1 620 cartouches), de 6 grenades fumigènes et de 2 à fragmentation.
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Obusier M2A1 de 105mm. -
Groupe Motopropulseur
Le M7 utilisait le moteur radial essence Continental R975 C4, à 9 cylindres. Ce moteur produisait 400 ch à 2 400 tr/min et 1 275 Nm à 1 700 tr/min. Les réservoirs de carburant étaient de chaque côté du moteur avec une capacité de 662,4 L, et le moteur donnait au véhicule une vitesse max de 42 km/h.
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Moteur Continental R975 C4. -
Le M7B1 utilisait le V8 essence Ford GAA qui produisait 450 ch à 2 600 tr/min et 1 288 Nm à 2 200 tr/min. La capacité du réservoir était de 636 L, et le moteur donnait au véhicule une autonomie de 209 km. La vitesse max était de 42 km/h.
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Moteur Ford GAA. -
Plaques arrière des M7 & M7B1. -
Ponts arrière des M7 & M7B1. -
Suspension
Le système de suspension à volute verticale (VVSS) du M7 utilisait un barbotin avant à 13 dents, 3 ensembles de bogies et une poulie de tension. Le barbotin était monté à l'avant, dans le cadre de l'ensemble de transmission. Le M7 utilisait 2 types de bogies : le premier utilisait un galet de renvoi monté au centre, et les bogies ultérieurs de plus grande capacité utilisaient un patin de chenille et un galet de renvoi décalé. Les deux types utilisaient une paire de ressorts métalliques verticaux pour assurer la suspension d'un ensemble de bras tenant les galets. Les chenilles du M7 étaient les T48, T49, T51 & T54E1. Toutes utilisaient une structure en acier avec un guide extérieur à double axe et une face en acier ou en caoutchouc. La pente la plus importante qu'un char avec VVSS pouvait gravir était de 60%, la tranchée la plus longue qu'il pouvait traverser était de 1,88 m, le diamètre de braquage min était de 18,9 m et le plus grand obstacle vertical qu'il pouvait gravir était de 61 cm. Des connecteurs d'extrémité en bec de canard furent fixés pour réduire la pression au sol et augmenter la surface des VVSS. Il s'agissait de connecteurs d'extrémité standard avec une saillie en forme de C qui augmentait la surface lorsque le char s'enfonçait dans le sol.
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Ancienne et dernière suspension. -
La suspension E9 était une tentative de réduire la pression au sol du VVSS en augmentant la surface de la chenille. Le résultat de ce programme était un ensemble d'extensions pour le train de roulement qui étaient soudées à la caisse, et les bogies étaient fixés à celles-ci au lieu de la caisse. Cette suspension allongée permettait de placer des connecteurs d'extrémité en bec de canard des deux côtés de la chenille. Cela permettait d'étendre la largeur de la chenille de 42,1 à 60,17 cm (la largeur de la chenille HVSS était de 58,42 cm). Les performances de la suspension E9 étaient largement similaires à celles du VVSS, avec le poids réparti sur une plus grande surface.
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Boggie de suspension bloquée avec un ressort tampon du M4A2. -
Différents types de chenilles. -
Autres
Le M7 avait initialement 7 membres d'équipage, mais plus tard ce nombre fut porté à 8. Le conducteur était à l'avant gauche du véhicule, et en plus de conduire le véhicule, le conducteur aidait les canonniers. Le chef de section était derrière le tireur pendant le tir et se tenait derrière le conducteur. Le tireur était assis à gauche de l'obusier et était responsable de la traversée de l'obusier en fonction des instructions du chef de section. L'assistant artilleur (également connu sous le nom de tireur 1) était dans la chaire de la mitrailleuse pendant le déplacement ou à droite du canon pendant le tir. Pendant le tir, l'assistant tireur élevait le canon, actionnait la brèche et tirait, tandis que pendant le déplacement, ils manœuvraient la M2 de 12,7mm. Le tireur 2 était à gauche de l'obusier derrière le tireur et le chargeait. Le tireur 3 était à droite de l'obusier derrière l'assistant et utilisait le dispositif de mise à feu pour mettre en place l'obus. Le tireur 4 se tenait à gauche de l'obusier et sélectionnait puis insérait les charges ensachées dans les obus. Le tireur 5 se tenait à l'extrême droite du compartiment de combat et déballait les obus des conteneurs de transport.
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Modèles
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Etats-Unis
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M7 (Italie : M7 da 105/22) (Norvège : Selvdrevet 105mm FH M7) (1942)
Modèle de base. 3 490 construits sur des châssis de M3 Lee ou M4 Sherman.
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Sicile ou sud de l'Italie, automne 1943. -
434e Bataillon d'Artillerie de Campagne, 7e Division Blindée, Ardennes, fin 1944. -
Bataille des Ardennes, Belgique, hiver 1944-45. -
231e Bataillon d'Artillerie de Campagne, 6e Division Blindée, région de Wesel, Allemagne, janvier 1945. -
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Front du Pacifique, 1945. -
M7B1 (1944)
Basé sur le châssis du M4A3, fabriqué à 826 exemplaires de mars 1944 à février 1945. Il utilisait un V8 à essence Ford GAA.
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Batterie A, 231e Bataillon d'Artillerie Blindée de Campagne, 6e Division Blindée, Armée Américaine, France, Normandie, août 1944. -
M7B2 (1950)
Pendant la Guerre de Corée, le M7 rencontra des problèmes de tir sur le terrain avec son élévation limitée à 35°. Cela conduisit à un montage amélioré, créant le support d'obusier M7J1 pour permettre au canon de s'élever à 65°, ce qui permet au M7 de tirer sur des collines. Cela fut couplé à une plaque frontale plus grande et à un support de chaire, ce qui conduisit au M7B2, dont 127 exemplaires furent convertis. Le M7B2 servit aux côtés d'autres M7 & M7B1 et eut probablement plus de succès en raison de son élévation plus élevée lui permettant de surmonter les collines.
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Argentine
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Cureña VC M7 (1981)
L'Argentine reçut environ 6 M7 en 1950, qui furent retirés du service et placés comme monuments dans certains régiments. Cependant, ils furent modernisés en 1981 sur ordre du général Galtieri, le président de facto. Cela fut réalisé par, où ils furent réparés ou mis à jour, le canon remplacé (par un autre M2A1 de 105mm), les chenilles et le plancher furent modernisées, et il fut remotorisé avec un Deutz F10 L-413 F de 450 ch. Les M7 modernisés furent fournis au 2e Groupe d'Artillerie Blindée situé à Rosario del Tala.
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Italie
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M7 da 105/34 (1958/59)
En 1958-1959, dans le cadre d'une expérience, 4 M7 furent modernisés par l'Arsenal de Naples avec un nouveau canon de 105mm, le 105/34. Il fut présenté pour la première fois à Nettuno en mai 1959, mais ne dépassa pas les quatre véhicules d'essai.
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Conversions
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Américaines
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T51 GMC (1942)
En juin 1942, les États-Unis commencèrent à développer un affût motorisé de 25-pdr (GMC) pour répondre aux besoins du Royaume-Uni. Pour y parvenir, des études furent menées pour créer un moyen de monter le canon 25-pdr Mk. II de 87,6mm à la place de l'obusier de 105mm. Il fut constaté que cette conversion ne nécessiterait que relativement peu de pièces. Cela conduisit à une conversion sur un berceau riveté antérieur à l’APG, où des tirs d'essai provoquèrent la défaillance du support, révélant qu’il était trop fragile pour le nouveau canon. Le résultat fut une conversion satisfaisante et un test du berceau soudé ultérieur. Cependant, le programme fut annulé en mars 1943, après que le Sexton canadien fut accepté dans le service britannique.
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Canadiennes
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Unfrocked Priest (Normandie’s Kangoo) (1944)
En juillet 1944, le lieutenant-général Guy Simonds, commandant du 2e Corps canadien, signala le besoin d'un véhicule capable de transporter des troupes tout en les protégeant des balles et des éclats d'obus lors de l'opération Totalize, une tentative de percée au sud de Caen. Il estime que les deux divisions auraient besoin de 30 véhicules chacune, pour un total de 60 véhicules. Le soir du 31 juillet 1944, la résolution de ce besoin fut confiée au Détachement d'Ateliers de l'Armée Canadienne (AWD). L'attaque étant prévue pour le 5 août 1944, il reçoit l'ordre d'en fabriquer le plus possible pour l'attaque. Pour ce faire, des ateliers de campagne sont établis près de Bayeux. Le 6 août, des éléments de la 51e Brigade d'Infanterie des Highlands (154e Brigade) et de la 2e Brigade d'Infanterie canadienne (4e Brigade d'Infanterie) furent formés au montage des véhicules. Quatorze unités canadiennes et britanniques produisirent environ 72 de ces véhicules. Ceux-ci étaient destinés à pénétrer les lignes allemandes, et l'infanterie devait descendre une fois bien loin derrière les lignes ennemies. L’AWD retira l’obusier, le support de canon, les casiers à munitions et d’autres accessoires du M7. Des plaques furent appliquées sur l’ouverture de l’obusier, à l’intérieur et à l’extérieur du véhicule, et du sable fut placé entre elles. Ces plaques de blindage provenaient de véhicules blindés détruits, et lorsque les réserves de celles-ci furent épuisées, des plaques d’acier furent acquises auprès de l’aciérie Schneider près de Caen et des péniches de débarquement sur les plages de Normandie. Ces véhicules transportaient 10 fantassins (bien que ce nombre puisse probablement augmenter en cas d’urgence), le seul équipage du véhicule étant un conducteur. Le 8 août 1944, ces véhicules furent utilisés avec succès. Bien qu’ils n’aient pas pénétré les lignes allemandes, ils réduisirent les pertes d’infanterie (7 tués et 53 blessés contre 38 tués et 68 blessés dans les unités qui n’en avaient pas). Ce succès mena à la formation du 1er Escadron de Transport de Troupes Blindé canadien le 28 août 1944, utilisant les 55 véhicules restants, affectés au régiment d'Elgin.
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Le 1er Escadron de Transport de Troupes Blindé canadien participa à des combats pendant plusieurs semaines, attaquant des ports fortifiés le long de la côte de la Manche. Cependant, même s’ils réussissaient, ces véhicules, affectés par la nature de leur création, étaient usés et devaient être remplacés. Cela conduisit à des plans pour convertir 500 Ram canadiens, qui n’étaient pas utilisés dans les dépôts en Grande-Bretagne. La plupart de ces véhicules furent retirés du service en septembre 1944, mais certains furent maintenus en service dans des unités de chars canadiennes comme véhicules utilitaires. Ils servirent également dans la 4e Brigade Blindée canadienne en tant que « groupe de camions de combat » pour l’approvisionnement et l’évacuation des blessés. De fait, ces véhiculés inspirèrent probablement d'autres véhicules à être transformés en transport de troupes, notamment le Ram canadien et le Sexton.
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Normandie, opération Goodwood, juin 1944.
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Anglaises
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M7 Kangaroo (1944)
En Italie, en octobre 1944, le REME (Royal Electrical and Mechanical Engineers) créa ces véhicules pour les offensives du printemps 1945 en convertissant 75 M4A2 & 102 M7. Le 14/20e Régiment de Hussards du Roi reçut 56 M7 Kangaroo. La bataille la plus notable à laquelle ils participèrent fut celle de Medicina le 16 avril 1945, où ils transportèrent le 6e Régiment de Fusiliers Gurkha de la Reine Elizabeth pour attaquer les positions allemandes fortifiées. Ces deux véhicules furent l'un des premiers, sinon le premier exemple majeur de véhicules blindés de transport de troupes entièrement chenillés de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui marqua un tournant dans le transport de troupes. Cette pratique de la guerre mécanisée blindée allait être plus largement adoptée en Corée et allait devenir le principal moyen de transport de troupes.
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Armée Néo-Zélandaise, Italie du Nord, automne 1944. -
M7 with 9,75 inch howitzer (1945)
L'Armée Britannique équipa ses M7B1 d'un mortier incendiaire de 247,7mm de la British Petroleum Warfare Division. Ce mortier pouvait tirer de gros projectiles incendiaires et explosifs au phosphore blanc. Le 28 février 1945, ce véhicule fut présenté aux délégations des 6 & 7es armées américaines à Benny (France). Trois d'entre eux firent leurs débuts au combat de mars 1945 jusqu'à la fin de la guerre à titre expérimental. Trois seront déployés en Europe, 2 avec la 180e Compagnie de Canons d’Infanterie (45e Division, 7e Armée) et 1 avec la 121e Compagnie de Canons d’Infanterie (8e Division, 1re Armée). Il fut envisagé d'envoyer ces véhicules dans le Pacifique, mais la guerre pris fin avant qu'ils ne puissent être livrés.
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M7 Priest
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En Action
Initialement proposé comme « Loi visant à promouvoir la défense des États-Unis », le Prêt-Bail (1941) autorisait les États-Unis à fournir à d’autres nations du matériel pour les aider à combattre pendant la Seconde Guerre Mondiale avant leur entrée dans le conflit. Cela eut de graves répercussions sur le M7, car lors d’une réunion stratégique le 21 juin 1942 à la Maison Blanche entre le président américain Franklin D. Roosevelt et le premier ministre britannique Winston Churchill, Roosevelt s’engagea à fournir les nouveaux Sherman, y compris les M7. Cet engagement conduisit à une pénurie de M7, ce qui entraîna le déploiement de T19 dans l’opération Torch, ce qui conduisit à une augmentation de la production de M7. Après septembre 1943, chaque bataillon d'artillerie blindée de campagne (AFAB) disposait de 3 batteries d’artillerie automotrices avec un QG et des éléments de service. Chaque batterie disposait de 6 M7 ou T19 (s’ils n'étaient pas disponibles au début de la guerre). Avant septembre 1943, chaque artillerie était accompagnée d'un M3 half-track pour transporter des munitions. Après septembre, cela fut changé en une section de munitions. Le QG de la batterie disposait de 2 M3 half-track (1 pour le commandant de batterie et 1 autre pour la section de maintenance), la section de contrôle de tir de la batterie disposait de 2 M3 half-track, la section des munitions disposait de 2 autres pour transporter des munitions et d'un autre dans la section de reconnaissance. Les AFAB combattaient normalement en tant qu'unité, mais pouvaient être séparés en batteries pour des missions. Par exemple, une batterie pour soutenir 1 compagnie de chars et 2 compagnies d'infanterie blindée. Avant de tirer, les batteries se déployaient parallèlement les unes aux autres sur une ligne de tir. L'espacement entre les artilleries dépendait du terrain et de la situation, mais en général, elles l’étaient pour éviter les dégâts causés par leurs canons respectifs. Cependant, elles étaient suffisamment proches pour communiquer efficacement avec un téléphone de campagne filaire lorsque le temps le permettait. Le M7 n'avait pas de radio à bord, il fallait donc une coordination avec d'autres véhicules pour les communications et les ordres. Les instructions de tir provenaient du centre de direction des tirs du bataillon par radio aux semi-chenillés de commandement de la batterie. Celles-ci étaient ensuite envoyées au semi-chenillé de commandement, qui envoyait ensuite les instructions à la section de contrôle des tirs de la batterie, qui transmettait ensuite les instructions aux M7, individuellement, via des téléphones de campagne ou de vive voix par l'officier exécutif de la batterie.
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Remorque à munitions M8 & M10. -
En raison de la nécessité de maintenir une cadence de tir élevée, des méthodes supplémentaires de transport de munitions étaient nécessaires. Pour ce faire, diverses méthodes furent utilisées, notamment des dépôts de munitions, des semi-chenillés ou des camions avec des munitions qui les suivaient, des remorques ou une combinaison des deux. Dans la pratique, toutes furent utilisées. Au départ, chaque M7 avait une remorque et 1 M3 half-track pour l'approvisionner. Cependant, les camions et, dans une moindre mesure, les semi-chenillés étaient moins mobiles sur un terrain accidenté et étaient moins protégés, les dépôts de munitions improvisés sur le terrain étaient vulnérables aux dommages et aux détonations, et les remorques n'avaient qu'une capacité relativement limitée. Dans le cadre du Tableau d’Effectifs et de Dotation (TED) de mars 1942, chaque batterie disposait de 6 remorques de 907 kg tractées par des M7, en plus de 6 M3 half-track avec remorques. Ce type de remorque devait être temporaire jusqu'à ce qu'un caisson d'artillerie de campagne (une remorque à munitions tractée, également appelée wagon à munitions) soit développé, bien que celui-ci ne soit pas disponible avant fin 1942. La première remorque dédiée aux munitions était la remorque blindée M8, qui remplaçait les remorques de 907 kg du TED de mars 1943. Cependant, les remorques de 907 kg continuèrent peut-être à être utilisées pour le transport de munitions. La M8 fut standardisée en septembre 1942 et construite en 1943 avec 5 270 exemplaires produits. Elle contenait 42 obus de 105mm et, ce faisant, pesait 2,3 t. La remorque à munitions M10 non blindée entra en production en avril 1943 et prit fin en 1944 avec 7 000 exemplaires produits. En septembre 1943, un nouveau TED, à la suite des leçons de la campagne de Tunisie, plaça 8 M10 dans chaque batterie, une pour chaque M7 et 2 dans une section de munitions tractée par 2 M3 half-track d'approvisionnement en munitions. En novembre 1943, la remorque M8 fut classée comme standard limitée une fois que la M10 fut disponible. En pratique, les M8 furent utilisées jusqu'à la fin de la guerre. La M10 transportait 42 obus, soit la même capacité que la M8 ; cependant, elle avait plus d'espace pour accueillir d'autres fournitures et elle avait un toit ouvert, contrairement à la M8.
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Cartes des anciens opérateurs du M7 Priest. -
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Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
Aux États-Unis, pendant la Seconde Guerre Mondiale, il y avait 67 AFAB. Le théâtre européen comptait 62 AFAB ; 14 n'étaient pas divisionnaires et les autres étaient rattachés à des divisions blindées. Tout au long de la guerre, les bataillons d'artillerie de campagne subirent moins de pertes que les autres bataillons de véhicules blindés. Par exemple, 69% des M7 de la 6e Division Blindée survécurent ai Débarquement jusqu’en mai 1945, alors que seulement 4% des premiers Sherman étaient encore en service.
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Campagne d’Afrique du Nord (1940-1943)
Au début, un mélange de M7 (dont la plupart se trouvaient dans le 5e Bataillon d’Artillerie Blindée de Campagne) et de T19 (principalement dans la 1re Division Blindée mais aussi dans les compagnies de canons d'infanterie) fut déployé pendant l'opération Torch (novembre 1942) en raison du don de M7 par le président Roosevelt aux Britanniques. La plus forte concentration de M7 en Tunisie se trouvait dans le 5e Groupe d'Artillerie Blindée de Campagne (AFAG). Le 5e AFAG fut séparé de la 5e Division Blindée et équipé de M7. Ils arrivèrent en Tunisie en janvier 1943 et soutinrent le 2e Corps. En mars 1943, après avoir voyagé de Casablanca vers la Tunisie, l'unité fit ses débuts au combat lors de son avancée vers Meknassy. Le 19 mars 1943, une partie du 5e AFAG, le 58e AFAB, assista la 1re Division Blindée lors de l'attaque de la station Sened et continua à le faire jusqu'à la fin de la campagne en mai de la même année.
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M7 Priest de la 1re Division Blindée est prêt pour l'action, 2 novembre 1942. -
Front de l’Est (1941-1945)
On sait également qu'avant même la fin de la guerre, en avril 1945, une certaine quantité de M7 fut transférée aux forces de l'Armée Populaire de Libération de Yougoslavie. Les installations entrèrent en service avec les bataillons d'artillerie automoteurs des 2 & 4es armées, dans lesquels on compte respectivement 7 et 9 M7, en plus d'un certain nombre de M8. Malgré l'arrivée tardive du matériel, le bataillon de la 4e Armée à partir du 27 avril participa activement aux combats dans la région de Rijeka.
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Deux des M7 des partisans yougoslaves lors d'un défilé en 1946-47. -
Guerre du Pacifique (1941-1945)
Le M7 ne servit pas beaucoup dans le Pacifique. En tant qu'élément des compagnies de canons d'infanterie, en 1943, le M7 participa à l'invasion des Philippines. Jusqu'à la fin de 1944, aucune division blindée n'était présente dans le Pacifique et seules 3 AFAB étaient présentes. En 1944, les canons motorisés M3 de 75mm des Marines étaient usés et remplacés par le M7. Chez les Marines, les M7 étaient connus sous le nom de SPM (self-propelled mount). Les M7 connurent leur premier combat intensif lors de la Campagne d'Okinawa à l'été 1945. Chaque régiment de Marines avait 4 M7 et 12 par division. Tous les bataillons de soutien de corps non divisionnaires servirent aux Philippines de 1944 à 1945. Ils utilisèrent le M7 malgré un changement dans le TED rendant obligatoire le M8 Scott. Les autres divisions avaient généralement 2 unités lourdes (M7) et 2 unités légères (M8). L'utilisation la plus prolifique du M7 eut lieu pendant la Campagne de Luzon, qui commença en janvier 1945, où il s'avéra être un chasseur de chars efficace contre la 2e Division Blindée japonaise de janvier 1945 à février 1945. Fin 1943 et début 1944, les M7 furent assignés aux bataillons de chars en remplacement du M4 (105) qui devint disponible à l'été 1944.
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Deux M7 de la 1re Division de Marines en action, Okinawa, 12 mai 1945. -
Campagne d’Italie (1943-1945)
Lors de l'invasion de la Sicile, en juillet 1943, le M7 fut largement utilisé dans la 7e Armée, notamment dans les 3 AFAB de la 2e Division Blindée, dans les 5 & 6es AFAG et dans diverses compagnies de canons d'infanterie (la 1re Division Blindée se verrait dotée de M7 avant l'invasion de l'Italie). En juillet 1943, le TED d'infanterie échangea les M7 contre des obusiers M3 de 105mm remorqués, mais cela ne s'appliqua pas aux unités, combattants activement. Le 3 septembre 1943, le M7 participa à l'invasion de l'Italie, principalement dans le cadre des 3 AFAB de la 1re Division Blindée. Lors du débarquement d'Anzio (janvier 1944), la 3e Division d'Infanterie fut soutenue par le 69e AFAB, qui utilisait des M7 (ceux-ci étaient l'un des rares M7 à ne pas faire partie d'une division en Italie).
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Tir de M7 lors d'un entraînement au sud du fleuve Arno en Italie, août 1944. -
Front de l’Ouest (1944-1945)
Lors du Débarquement, en juin 1944, le M7 fut principalement déployé dans les AFAB au sein des divisions blindées et comme canon d'assaut de circonstance dans les bataillons de chars. Le 5e Corps disposait de 2 bataillons M7 non divisionnaires attachés pour le débarquement d'Omaha. Pour ce dernier, ils furent entraînés à tirer à l'approche de la plage tout en restant sur le LCT (Landing Craft Tank). Après cela, ils continuèrent à servir dans toute l'Europe où 240 hommes furent perdus au total, le plus grand nombre de pertes ayant eu lieu pendant la Bataille des Ardennes (décembre 1944-janvier 1945) : 105 furent perdus, soit 42% du total des pertes en Europe, alors qu'entre juin 1944 et mai 1945, seulement 3 fois les pertes dépassèrent 20.
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M7 Priest passant devant un Humber Scout Car de la 79e Division Blindée pour rejoindre l'attaque sur Caen lors de l'opération Charnwood, 8 juillet 1944. -
Au total, 283 M7 furent fournis aux Forces Française Libres via le Prêt-Bail et utilisés au combat en 1944 & 1945. Les unités françaises étaient structurées de la même manière que l'Armée Américaine et recevaient le même équipement. Les M7 français virent le combat pour la première fois dans la 2e Division Blindée en août 1944, lors de la Libération de la France. Les M7 français restèrent probablement en service après la Seconde Guerre Mondiale jusqu'à ce qu'ils développent un remplacement indigène, très probablement l'obusier automoteur Mk. 61 de 105mm basé sur l'AMX 13.
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M7 Priest du 14e Bataillon Blindée d’Artillerie de Campagne de la 2e Division Blindée au croisement de la rue Holgate et de la voie ferrée Paris-Cherbourg, Carentan, France, 18 juin 1944.
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Guerre Froide (1946-1991)
Le Programme d'Aide à la Défense Mutuelle (MDAP) était un programme américain d'après-guerre qui visait à « promouvoir la paix et la sécurité » en fournissant des armes et des équipements à d'autres pays. Il fut également utilisé pour contrer la propagation du communisme. Dans ce cadre, de nombreux M7 furent fournis aux alliés des États-Unis. Seuls 127 M7B2 furent construits, ce qui rend difficile la vérification des sources, car celles-ci décrivent souvent le M7B2 comme étant utilisé par d'autres pays. Par exemple, certaines sources affirment que l'Allemagne obtint 127 M7, parfois présentés comme des M7B2, ou que les M7 yougoslaves semblent être principalement des M7 ou des M7B1 malgré les affirmations dans la littérature selon lesquelles il s'agirait de M7B2. Toutes les affirmations furent incluses, car il n'existe aucune preuve concrète pour les réfuter toutes. En plus de ceux cités ci-dessous, d'autres utilisateurs comprenaient probablement la Turquie et Taïwan. La Belgique utilisa les M7B1 ou B2 de 1951 à 1964. En avril 1947, dans le cadre des efforts de reconstitution italiens, des M7 furent commandés, les deux premiers exemplaires furent reçus par l'École d'Artillerie de Bracciano. Le 4 avril 1948, les quatre premiers furent présentés à Rome par les militaires. Ces véhicules permirent la formation d'un groupe automoteur dans la 1re Brigade Blindée en décembre 1948. Après 3 ans, le 1er juillet 1951, l'armée ne disposait plus que de 18 M7. Après 1951, 129 M7 furent donnés à l'Italie à titre d'aide militaire, probablement par les États-Unis. Certains M7 servirent de postes de commandement pour les officiers d'artillerie jusqu'à leur remplacement par des M113 dans les années 60. Le premier canon automoteur norvégien fut le M7. La première batterie d'essai fut créée en mai 1957 et resta active jusqu'à sa mobilisation en mai 1958. En 1960, 22 M7 furent remis à neuf en France et envoyés en Norvège dans le cadre du Programme d’Assistance Militaire des Etats-Unis. Ces M7 remis à neuf furent donnés à la Bataillon de Batterie de Campagne de la Brigade Nord à Setermoen. La Batterie N utilisa 8 véhicules de 1960 à 1969, tandis que les autres furent utilisés comme pièces de rechange. Le Pakistan reçut des M7, qui furent utilisés pendant les guerres de 1965 & 1971 contre l'Inde et qui furent signalés comme étant « en réserve » à la fin de 1981. On pense que le Pakistan testa un ensemble de transmission amélioré développé par NAPCO pendant 24 mois. En 1956, la RFA commença à recevoir 127 M7B1 ou B2 via le MDAP. La Yougoslavie reçut 56 M7B2 (bien que les images montrent principalement des M7 ou des M7B1, avec au moins 2 M7B2, qui auraient pu être laissés par les partisans yougoslaves) au cours d'une période de coopération avec les États-Unis qui dura de 1951 à 1961.
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Guerre de Corée (1950-1953)
Le remplacement prévu par le M37 n'ayant pas été effectué, le M7, bien qu'en nombre progressivement décroissant, resta en service dans les troupes américaines dans l'après-guerre, principalement dans la réserve et dans certaines parties de la Garde Nationale. Le seul conflit d'après-guerre dans lequel le M7 fut utilisé par les troupes américaines fut cette guerre. Au départ, la 8e Armée Américaine envoyée en Corée n'avait pas les bataillons séparés de corps d'artillerie requis par la doctrine, et l'artillerie divisionnaire des divisions d'infanterie et de cavalerie qui en faisaient partie était représenté principalement par des canons remorqués et plusieurs bataillons de M37. La réserve d'armes combinées des États-Unis, en raison des contraintes budgétaires d'après-guerre, ne contenait que 4 bataillons d'obusiers de 105mm, dont un seul bataillon de canons automoteurs fut envoyé en Corée, par conséquent, des unités de la Garde Nationale furent mobilisée en août-septembre 1950 pour armer la 8e Armée, à partir de laquelle 5 autres bataillons de canons automoteurs furent envoyés en Corée. Le premier des bataillons mobilisés arriva en Corée en février 1951, et au total pendant la guerre, la 8e Armée disposait de 4 bataillons d'artillerie de campagne automoteurs séparés armés de M7 : 176, 213, 300 & 987es. Étant donné que les unités d'artillerie mobilisées de la Garde Nationale avaient un niveau global de préparation au combat relativement faible et n'avaient pas le temps de terminer leur entraînement au combat avant d'être envoyées en Corée, la 8e Armée, afin d'éviter de gaspiller une ressource précieuse, organisa une formation supplémentaire pour les bataillons arrivant, sous la surveillance d'officiers de l'état-major du corps d’artillerie. La formation de la plupart des bataillons se poursuivit pendant 3 à 4 semaines, après quoi, fin mars, tous les bataillons furent envoyés au front, à l'exception du 300e, qui ne réussit pas le cours de formation et ne fut envoyé qu'après une reddition le 9 mai.
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M7 Priest piloté par 5 soldats de Cody (Wyoming) tirant un autre obus sur les Lignes Rouges. Ces hommes, tous canonniers de la Batterie B, 300e Bataillon d'Artillerie Blindée de Campagne du 10e Corps, sont (de gauche à droite) ; le sergent de 1re classe Allen J. Helms, chef de section ; le caporal Joseph Stair, artilleur ; le sergent Richard N. Null, Lanyard Man ; le caporal Robert C. Smith, canonnier, 1er juillet 1951. -
Les 176 & 300es bataillons furent rattachés au 1er Corps les 18 et 21 février, respectivement, tandis que les 213 & 987es bataillons furent rattachés au 9e Corps à leur arrivée. Les 4 bataillons participèrent activement à repousser la contre-offensive chinoise en avril-mai 1951. Le 176e Bataillon se retrancha à la périphérie de Séoul fin avril et, tout en repoussant l'offensive, agit dans le secteur de la 25e Division d'Infanterie, jouant un rôle important dans l'élimination d'une percée dans la zone de la brigade turque. Le 213e Bataillon soutint la 1re Division de Marines et la 6e Division d’Infanterie de la République de Corée du 7 au 23 avril, la 27e Brigade du Commonwealth Britannique du 24 au 28 avril et du 28 avril la 24e Division d’Infanterie. Le 987e Bataillon était à l'origine attaché pour renforcer la 6e Division Coréenne, mais après sa défaite, il fut transféré à la 1re Division de Marines. En raison de la portée plus courte du M7 par rapport aux canons de 155 et 203mm, elle devait généralement se rapprocher de la ligne de front, ce qui incitait parfois les commandants des unités soutenues à utiliser le M7 comme canon d'assaut. Dans certains cas, des M7 furent également utilisés dans l'arrière-garde : par exemple, le 987e Bataillon couvrit le retrait de la 1re Division de Marines le 24 avril, et le 213e Bataillon couvrit aussi 2 fois la retraite de la 27e Brigade Britannique et une fois la 24e Division d’Infanterie. Malgré un certain nombre de situations dangereuses, seul le 987e Bataillon subit des pertes importantes au cours de l'opération, qui le 22 avril fut contraint d'abandonner 9 de ses canons automoteurs lors de la retraite, qui, malgré des tentatives répétées, ne purent être repris à l'avenir. En raison du manque de M7 disponibles, les pertes du bataillon furent compensées la première semaine de mai par des canons remorqués.
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Deuxième & Troisième Guerre Indo-Pakistanaise (1965 & 1971)
150 M7 en 1955-1956 furent reçus par le Pakistan, qui les utilisa dans les guerres avec l'Inde. En 1981, ces canons automoteurs furent mis en réserve.
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Guerre de Six Jours (1967)
En octobre 1955, le chef d’état-major des Forces de Défense Israéliennes (IDF) exprima son intérêt pour l’acquisition d’au moins 40 M7. Ce n’est qu’en 1960 qu’Israël commença à acquérir 2 bataillons de M7. Ces véhicules utilisaient un canon français modifié qui pouvait tirer des munitions plus modernes. En mars 1963, le 404e bataillon disposait de 12 M7, et d’autres se trouvaient dans les 822 & 827es bataillons de réserve. Ceux-ci furent modifiés pour utiliser les versions de style israélien du pont moteur radial, et si celui-ci n’était pas présent, des plaques blindées pliantes furent ajoutées pour protéger les munitions. Les M7 israéliens serviront d’artillerie pendant la Guerre des Six Jours, bien qu’un T-34-85 ennemi ait été détruit par un tir direct. Le troisième jour de la guerre, le 9 juin 1963, le 822e Bataillon soutint les deux brigades blindées de réserve du général Abraham Yoffe, coupant la retraite égyptienne vers le col de Mitla. En avançant, la colonne du 822e Bataillon rencontra un T-34-85 ennemi et l'infanterie de la 3e Division Égyptienne. Les mitrailleuses M2HB de 12,7mm des M7 furent utilisées contre l'infanterie. Un M7 tira sur le T-34-85 mais rata sa cible, les batteries KA'AT (officier d'artillerie) entrèrent dans un autre M7 et visèrent le char soviétique et tirèrent un obus antichar, le détruisant. Ils touchèrent ensuite à nouveau ce char avec un autre tir, et la colonne israélienne continua son avance.
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Guerre d’Usure (1967-1970)
Après cette guerre, les M7 du 404e Bataillon furent échangés contre un obusier automoteur de 155mm, tandis que les autres unités conservèrent leurs M7. Pendant cette guerre, une colonne de M7 du 822e Bataillon fut attaquée, probablement par 4 avions égyptiens. En réponse, Shaia Rotshtein, un membre d’équipage de M7, tenta sans succès d’abattre l’avion avec sa M2HB. Rotshtein manqua de munitions et fut tué avant de pouvoir recharger. Les avions ennemis détruisirent 2 M7 israéliens, mais le reste de la colonne continua sa route. Des événements de ce genre se produisirent tout au long de la guerre, qui impliquait une utilisation intensive de l’artillerie. Pendant cette guerre, le 404e Bataillon transféra ses M7 au 829e.
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Guerre du Kippour (1973)
Le 829e Bataillon combattit pendant cette guerre (du 6 au 25 octobre 1973) sur les hauteurs du Golan, où les canons étaient usés par les tirs. Après la fin la guerre, en 1974, le M7 fut retiré du service actif israélien. Néanmoins, les M7 israéliens eurent une autre opportunité, car Rafael Eitan (commandant de la région nord) vit la nécessité de défenses locales le long de la frontière nord avec le Liban. En conséquence, 10 M7 servirent de fortifications stationnaires avec des moteurs et des baies utilisées pour le stockage.
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Conclusion
La campagne de réarmement et de modernisation rapide des États-Unis en 1940 conduisit au développement du M7 HMC, pour répondre à la pénurie initiale d’artillerie de campagne automotrice adaptée aux divisions blindées. Malgré les difficultés initiales et les solutions provisoires telles que le T19, la recommandation du major-général Jacob L. Devers permit la standardisation et la production réussies du M7 Priest. Ce véhicule s’avéra crucial sur divers théâtres de la Seconde Guerre Mondiale, de la Tunisie au Pacifique, et continua à servir efficacement pendant la Guerre de Corée avec d’autres améliorations. L’héritage du M7 Priest en tant que pièce d’artillerie essentielle perdura jusqu’à son retrait progressif dans les années 50, et de nombreux véhicules continuèrent à servir dans les armées d’autres pays alliés des États-Unis.