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Genèse & Production
La mission technique soviétique envoyée à l'étranger en 1929 fut très impressionnée par les nouveaux chars rapides et convertibles construits aux USA par J. Walter Christie. Ces chars munis de puissants moteurs d'avion pouvaient à la fois évoluer avec ou sans chenilles, atteindre une vitesse maximale de 63 km/h sur chenilles et de plus de 100 km/h sur roues et parcourir 230 km sans ravitaillement. Ce type de char convenait parfaitement aux missions dévolues aux chars BT des formations mécanisées DD (à grand rayon d'action) qui étaient chargées des opérations autonomes de pénétration profonde. Deux chars Christie furent achetés par l'Union Soviétique.
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Christie T-3. -
Le premier exemplaire russe, le BT-1 fut réalisé en un temps record : commencé le 23 mai 1931, il fut finalisé en juin de la même année. Il fut suivi de 2 autres avec lesquels il participa au traditionnel défilé de la Place Rouge au mois de novembre suivant.
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Le char de Christie sur les terrains d’essais de Koubinka, 1931. -
Entre septembre 1931 et 1933, environ 300 BT-2 furent produits par l'usine KhPZ. Un total de 1 884 BT-5 furent produits par la même usine entre 1933 et 1934. Entre 1935 et 1940, un total de 5 328 BT-7 furent produits (conversions non comprises) par l'usine KhPZ.
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BT-5 en usine. -
En 1931, l'URSS acheta 2 T3 sans tourelle (ou M.1940) et développa la série des BT. -
Design
Les premiers prototypes étaient armés comme le modèle américain de 2 mitrailleuses. La tourelle de forme arrondie était légèrement plus grande que celle du T-3 et se distinguait pas l'absence de tourelleau et par l'avant du toit assez incliné. Suivirent des chars armés d'un petit canon Mod. 1930 de 37mm couplé avec une mitrailleuse de 7,62mm sous casemate sphérique. Ce modèle perfectionné, fut appelé BT-2. Le BT-3 fut doté d'une tourelle légèrement modifiée pour le canon de 45mm.
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Tourelles de BT-2. -
Tourelle du BT-3 et du premier BT-5 soit sa tourelle standard (également utilisée pour le BT-7). -
Mais les équipages souhaitaient une tourelle plus spacieuse permettant le montage d'un poste radio. Le BT-5 fut doté d'une tourelle répondant à ces exigences. La tourelle à toit plat et à nuque proéminente du BT-5 portait un mantelet mobile de conception moderne pour le canon Mod. 1932 de 45mm et la mitrailleuse coaxiale. Ce canon avait une vitesse initiale de 700 m/s ce qui procurait au char une puissance de feu remarquable, supérieure à celle de ses contemporains. Le poste radio, n'était monté que sur les chars de commandement que l'on reconnaissait à leur antenne-cadre entourant la tourelle. Les premiers BT-7 conservèrent la tourelle du BT-5 mais on adopta vite une nouvelle tourelle de forme conique dotée d'un double périscope. Certains BT-7 furent dotés d'une mitrailleuse supplémentaire à l'arrière de la tourelle.
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Tourelle conique de BT-7. -
Le pilote était assis au centre de la partie avant du véhicule et son écoutille d'accès et de vision était plus simple que celle du T-3. La suspension était constituée de 4 grands galets caoutchoutés (plusieurs types furent utilisés) suspendus indépendamment par des ressorts hélicoïdaux, d'une poulie avant et d'un barbotin arrière. Les chars BT étaient dotés de chenilles étroites (26 cm) à guides centraux (un patin sur 2). Le passage de la marche sur chenilles à la marche sur roues se faisait en environ 30 min et les chenilles étaient rangées sur les garde-boues.
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Compartiment conducteur. -
Suspension de BT-2, BT-5 & BT-7. -
Les premiers chars BT étaient propulsés par le moteur essence Liberty, du modèle américain, qui développait 400 ch à 2 000 t/min. Les Russes qui n'avaient pas réussis à obtenir la licence de fabrication de ce moteur le remplacèrent plus tard par une copie de ce moteur : le M-5 aux mêmes caractéristiques. Le M-5 fut remplacé sur le BT-7 par le M-17 développant 450 ch à 1 750 t/min. Les performances des différents modèles étaient fort semblables. Sur leurs chenilles les BT pouvaient atteindre les 52 km/h et sans leurs chenilles les 75 km/h (seulement sur chemins fermes et en bon état). Le BT-2 et le BT-5 embarquait 400 L de carburant ce qui leur permettait sur leurs chenilles une autonomie de 150 km et sans leurs chenilles une autonomie de 250 km. Le BT-7 transportait presque le double de carburant, ce qui leur permettait sur leurs chenilles une autonomie de 350 km et sans leurs chenilles une autonomie de 500 km. Ces performances faisaient des chars BT des véhicules parfaits pour les missions en profondeur où l'autonomie en carburant et la vitesse sont des qualités indispensables. Sur le BT-7 un nouvel embrayage et une boîte de vitesses plus robuste à 3 vitesses seulement furent installées.
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Plaques avant et arrière de BT-2, BT-5 & BT-7. -
Le blindage des BT russes était assemblé par rivetage et non par soudures sauf pour le BT-7. Le blindage de ces chars était très léger (13 à 15mm en moyenne selon les modèles) dans un souci de poids afin de conserver les performances. Il pouvait seulement protéger l'équipage contre des armes de petit calibre.
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Plateaux arrière de BT-2, BT-5 & BT-7. -
Modèles
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BT-1 (1931)
Prototype et premier modèle de la série. Quand le char était sur ses roues, le volant de direction commandait les paires de roues avant et quand le char était sur ses chenilles, la direction était obtenue par embrayage-freinage. Le blindage était assemblé par rivetage. Seulement un prototype fut complété.ès léger (13 à 15mm en moyenne selon les modèles) dans un souci de poids afin de conserver les performances. Il pouvait seulement protéger l'équipage contre des armes de petit calibre.
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Premier modèle de la série BT, à galets allégés, armé uniquement de mitrailleuses. -
BT-2 (1932)
Le BT-2 fut le premier modèle de production de la famille BT. Il possédait quelques différences par rapport au T-3 américain, dont la principale était l'adoption d'une nouvelle tourelle dessinée par A.A. Maloshtanov. Il était également équipé de galets plus légers.
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L'intérieur du char fut également redessiné et de nouvel équipement furent rajoutés. Le BT-2 devait être armé d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse, tous deux montés sur la tourelle. Cependant, il n'y avait pas au début de la production de canons de 37mm disponibles et les premiers modèles sortis de l'usine étaient armés de 2 mitrailleuses. La version du char munit du canon Mod. 1930 de 37mm ne fut achevée que durant l'été 1933. Une commande de 350 exemplaires fut émise, et l'usine n°8 fut chargé de produire le nouveau canon. Cependant pendant ce temps, un nouveau canon plus puissant fit son apparition et fut testé, le canon 20-K de 45mm. La production du canon de 37mm sera logiquement abandonnée par la suite au profit de ce nouveau canon plus puissant. Quatre versions différentes du BT-2 furent produites : celle armé d'une seule mitrailleuse, de 3 mitrailleuses, armé du seul canon de 37mm ou encore du canon de 37mm et d'une mitrailleuse.
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BT-2 (différentes dispositions d'armement). -
Le T-3 américain était propulsé par un moteur Liberty mais la licence de production de ce moteur ne fut pas accordée à l'URSS, malgré que 2 000 exemplaires de ce moteur eussent été achetés par les Russes. Les Russes réalisèrent leur propre version du Liberty : le M-5. Le BT-2 pouvait atteindre les 52 km/h sur route sur ses chenilles et 75 km/h sur ses roues. La marche sur roues n'était possible que sur route (en bon état et ferme). Le moteur M-5 était peu fiable et trop complexe en opération et le système d'arrivée d'essence posait problème également. Un autre défaut du BT-2 était l'absence de système de communication. On peut également citer le peu d'espace dont disposait l'équipage à l'intérieur. Néanmoins pour l'époque, le BT-2 était cependant un bon char.
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Le BT-2 était un char très mobile et rapide. -
Véhicule d'essai sans tourelle, 1931. -
BT-2 équipée du système de mitrailleuses jumelées DA-2 et d'une mitrailleuse DT de 7,62mm sur rotule à droite du canon, qui équipait la plupart des 270 chars non équipés du canon de 37mm. -
BT-2 équipée du canon 5-K de 37mm et d'une mitrailleuse DT de 7,62mm sur une rotule à droite du canon (cette configuration comptabilisait 290 BT-2). -
BT-2 de commandement avec cadre-antenne sur la tourelle. -
BT-2 Mod. 1935 avec des roues à disque plein à la place de ceux à rayons des véhicules précédents. -
BT-3
Le BT-3 était doté d'épais galets de route et d'un canon de 45mm. Peu d'exemplaires de ce modèle furent produits. En 1937, un BT-3 poseur de pont fut réalisé.
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BT-4
Conception avec une caisse soudée et des changements mineurs dans la suspension. Trois prototypes réalisés (avec caisses partiellement rivetées). Une fausse variante avec 2 tourelles de mitrailleuses comme le T-26 des premières productions peut être trouvée sous-titrée BT-4, mais elle n'a jamais existé et les images sont éditées.
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BT-5 (1933)
En 1933, l'usine KhPZ remplaça sur ses lignes d'assemblage le BT-2 par le BT-5. Ce dernier comprenait peu de modifications par rapport au BT-2 si ce n'est une nouvelle tourelle armée du canon 20-K Mod. 1932/38 de 45mm et d'une mitrailleuse coaxiale DT de 7,62mm. La nouvelle tourelle était biplace et l'équipage total du char comprenait 3 hommes. Le BT-5 pesait 11,5 t.
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Version de commandement avec l'antenne cadre sur la tourelle. -
Le canon de 45mm avait à sa disposition 115 obus de 45mm sur les chars sans radio et 72 sur ceux avec radio (chars de commandement). Les chars de commandement avec poste radio 71-TK-1 étaient facilement reconnaissables grâce à l'antenne-cadre qui faisait le tour de leur tourelle. Durant la production, des galets plus légers et modernes furent installés sur le BT-5.
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BT-5, type ancien, avec la tourelle cylindrique. L'un des 100 BT-5 envoyés aux républicains espagnols en 1937. Celui-ci faisait partie de la 3ème Bandera Aragon, capturé plus tard par les nationalistes. -
District de Moscou, Armée Rouge, URSS, Moscou, 1938. -
Khalkhin Gol, août 1939. -
Slogan « En avant vers la victoire », Ukraine, été 1941. -
BT-5 Mod. 1934 en camouflage d'hiver, Guerre d'Hiver, Finlande, décembre 1939. -
BT-5 avec un camouflage à trois teintes, Invasion anglo-soviétique de l'Iran, août 1941. -
BT-6
BT-5 avec caisse entièrement soudée, prédécesseur du BT-7 (prototype).
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BT-7 (1934)
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Mod. 1935
En janvier 1933, l'usine KhPZ reçut l'ordre de concevoir un nouveau modèle amélioré, propulsé par le nouveau moteur M-17 (plus puissant et fiable que le M-5). Le blindage devait être complètement assemblé par soudures et la capacité des réservoirs devait également être augmenté.
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BT-7 précoce : Version de commandement avec l'antenne-cadre sur la tourelle. -
Au début de 1934, les dessins furent terminés et le nouveau char fut désigné BT-7. Le premier exemplaire fut complété le 1er mai 1934 et le second le 7 novembre 1934. Les premiers modèles de BT-7 avaient une mitrailleuse coaxiale et la tourelle d'origine (forme elliptique et toit oblique). Il était prévu qu'un canon KT ou PS-3 de 76,2mm soit installé à la place du 20-K de 45mm. Durant l'été et l'automne de 1934, les prototypes furent soumis à des test intensif. Après ces tests, la mitrailleuse coaxiale fut supprimée et la tourelle légèrement redessinée. Le BT-7 restait cependant très similaire au BT-5. On pensa un moment installer la tourelle du T-26-4 sur le BT-7 dans le but d'installer un canon de 76,2mm. Le canon 20-K de 45mm était installé sur une tourelle cylindrique. Les chars de commandement disposaient d'un poste radio 71-TK-1 (au détriment d'une partie des munitions) dont on pouvait voir la très reconnaissable antenne-cadre autour de la tourelle. L'équipage comprenait 3 hommes : le commandant, le tireur et le pilote.
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Unité non identifiée, Armée Rouge, Finlande, février 1940. -
Mod. 1937
En 1937, une tourelle de forme conique fut introduite dans la production avec cependant un armement inchangé. Or, le total de munitions de 45mm disponibles avait augmenté de 44 unités. Pour le combat de nuit, deux phares spéciaux étaient parfois installés sur le mantelet. L'ancienne boîte de vitesse 4-1 fut également remplacée par une plus moderne à 3 vitesses en marche avant. Le châssis fut également amélioré.
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BT-7 tardif. -
Unité non identifiée, Leningrad, URSS, été 1943. -
BT-7M (BT-7 Mod. 1938) (BT-8) (A-8)
Le BT-7M est une version diesel du BT-7, équipé du moteur V-2 mis au point pour le T-34 et produit par l'usine KhPZ. Après des tests comparatifs avec le BT-7 en 1940, la production de BT-7M débuta. Afin de pouvoir augmenter la production du moteur V-2, sa fabrication fut confiée à l'usine n°75.
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Invasion de l’Iran, été 1941. -
Hiver 1939. -
Production tardive, équipé avec une tourelle de T-26 Mod. 1938. -
53ème Régiment de Chars, 81ème Division Motorisée, 4ème Corps Mécanisé, Armée Rouge, Nemirov, Ukraine, URSS, juillet 1941. -
74ème Régiment de Chars, 37ème Division Motorisée, Armée Rouge, Ouman, URSS, août 1941.
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Conversions
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URSS
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Châssis du BT-2
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BT-2-IS
Prototype avec entraînement à 3 essieux, rejeté en raison de sa complexité.
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Autres
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Variante d'appui-feu du BT-2 avec une tourelle A-43 équipée d'un obusier de 76,2mm. -
Variante d'appui-feu du BT-2 avec une tourelle modifiée équipée d'un canon de 76,2mm.
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Châssis du BT-5
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BT-5A (=Artillerie)
Version pour la défense rapprochée du BT-5, armée d'un obusier de 76,2mm. Cette arme tirait des obus de 6,2 kg à une portée maximum de 7 125 m.
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Version de support d'artillerie avec obusier de 76,2mm (prototype uniquement). -
PT-1A
Variante amphibie avec nouvelle caisse (prototype).
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Variante amphibie avec nouvelle caisse. -
RBT-5
Version artillerie lance-roquettes, équipée de 2 torpilles de chars de 420mm (prototypes uniquement).
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Version artillerie lance-roquettes, équipée de 2 torpilles de char de 420mm (prototype uniquement). -
BT-5 (Lance-flamme)
Conversion lance-flamme du BT-5 (prototype).
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BT-5AT
Char de support armée d'un obusier de 76,2mm. Les obus de 6,2 kg avaient une portée max. de 7 125 m.
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BT-5TU
Char de commandement avec seulement 72 obus de 45mm et une antenne-cadre autour de la tourelle.
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TT-BT-5
BT-5 radio télécommandé.
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BT-5Pkh
BT-5 submersible doté d'un schnorchel qui pouvait se mouvoir sous 5 m d'eau.
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BT-5-IS
BT-5 avec un châssis amélioré qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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Prototype à 3 essieux, rejeté en raison de sa complexité. En 1938, le même prototype fut amélioré avec des plaques latérales inclinées, ce qui conduisit au développement du BT-SV-2. -
BT-5 Tsyganov
Une version « très rapide » du BT-5 de N. F. Tsyganov, qui avait un jeu de 30 roues reliées par une chaîne. Il était censé atteindre 105 km/h, mais fut rejeté en raison de sa complexité et une seule maquette fut construite
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BT-DT
Avait des émetteurs de fumée et une simple mitrailleuse DT.
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Autres
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Version lance-flamme. -
Le BT-5 avec lance-roquettes RS-132 de 132mm fut développé en URSS en 1935.
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Châssis du BT-7
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BT-SV-2 « Cherepakha » (= Tortue)
BT-7 avec tourelle et caisse redessinées et améliorées qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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Le BT-SV était un développement du BT-7 avec un blindage très incliné, abandonné au profit de la conception de l'A-20, précurseur du T-34. -
Pendant les tests, NI BT Test Range, 1938. -
BT-7A
Version pour la défense rapprochée du BT-7, armée d'un obusier de 76,2mm. Cette arme tirait des obus de 6,2 kg à une portée maximum de 7 125 m. L'emport en munitions était de 40 coups avec radio et 50 sans. Des prototypes avec des canons de 76,2mm furent aussi étudiés. Produit à 154 spécimens.
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Région baltique, été 1941. -
KBT-7
BT-7 de commandement (K = Komandirsky). La tourelle standard était remplacée par une tourelle fixe. Modèle qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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OT-7
BT-7 lance-flammes qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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HBT-7 (= Himicheskiy ; Chimique)
BT-7 pour la guerre chimique qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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SBT
Char poseur de pont qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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TT-BT-7
BT-7 télécommandé par radio qui ne fut cependant jamais utilisé par l'Armée Rouge.
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BT-7TU
Version de commandement, avec antenne fouet au lieu de l'antenne cadre précédente.
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Autres
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BT-3 Poseur de ponts (1937). -
Concept d’APC.
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Finlande
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BT-42 (1942)
Canon d'assaut finlandais. Les BT-7 capturés étaient équipés d'obusiers britanniques QF de 114,3mm. La mitrailleuse coaxiale DT fut retiré et la tourelle repensée pour accueillir le nouveau canon. Seulement 18 furent convertis.
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BT-42 de la Division Blindée Finlandaise « Lagus » construit à partir du BT-7 russe avec tourelle VTT de fin 1943. -
BT-43 (1943)
Véhicule blindé de transport de troupes finlandais. BT-7 capturé équipé d'un logement de troupe. Un seul prototype fut réalisé.
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En Action
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Guerre Civile Espagnol (1936-1939)
Arrivés par bateau à Carthagène le 1er août 1937, les 50 exemplaires reçus par les Républicains espagnols seront tous regroupés au sein du 1er Régiment International Autonome de Chars. Les équipages étaient constitués d’espagnols et de volontaires étrangers tandis que les chefs de chars comme les conducteurs restaient essentiellement soviétiques. Le baptême du feu eut lieu le 13 octobre 1937 à Fuentes de Ebro : le régiment à peine arrivé à 10 km au sud-est de la ville mais éreinté par 630 km de marche forcée en moins de 2 jours, se lance d’emblée à l’assaut d’une position fortifiée. Les fantassins du 24ème Bataillon d’Infanterie de la 15ème Brigade fournis en renfort au dernier moment, ne parviennent pas à se cramponner sur ces chars lancés à toute vitesse, d’autant qu’ils furent pris à partie tant par leurs collègues républicains en première ligne, non avertis de l’attaque, que par l’artillerie de tous bords. Cet archétype de l’opération mal conçue et mal coordonnée sera désastreux pour les assaillants qui perdent 16 chars et 37 soldats, même si une partie de ces machines, enlisées dans les plantations de canne à sucre, sera capturée et réparée par la suite.
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Soldat nationaliste avec un BT-5 républicain capturé, près de l'Èbre, Espagne, avril 1938. -
2ème Guerre Sino-Japonaise (1937-1945)
L'Armée Nationaliste Chinoise avait 4 BT-5 qui combattirent l'Armée Impériale Japonaise pendant la seconde guerre sino-japonaise.
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Bataille de Khalkhin Gol (1939)
Pendant les batailles de Khalkhin Gol (également connues sous le nom d'Incident de Nomonhan), qui durèrent de mai à septembre en 1939, les BT furent facilement attaqués par des équipes japonaises au corps à corps (escouades de tueurs de chars) qui étaient - au lieu d'armes antichars - armés de bouteilles d'essence (appelées plus tard « cocktails Molotov »). Les BT-5 et BT-7, fonctionnant à des températures supérieures à 38 °C dans les plaines mongoles, prirent facilement feu lorsqu'un cocktail Molotov enflamma leurs moteurs à essence. Le général Georgy Zhukov en fit l'un de ses « points » lors de l'exposé de Joseph Staline, que ces « ... BT étaient un peu sujets au feu... ». À l'inverse, de nombreux équipages de chars japonais tinrent le canon soviétique de 45mm des BT-5 et 7 en haute estime, notant, « ... à peine virent-ils l'éclair d'un canon russe, qu'ils remarquèrent un trou dans leur char, ajoutant que les tireurs soviétiques étaient également exacts ! » Après les batailles de Khalkhin Gol, l'Armée Rouge se divisa en 2 camps ; un côté était représenté par les vétérans de la Guerre Civile Espagnole, le général Pavel Rychagov de l'Armée de l'Air Soviétique, l'expert en blindé soviétique, le général Dimitry Pavlov, et le favori de Staline, le maréchal Grigory Kulik, chef de l'administration de l'artillerie. L'autre camp était composé des vétérans de Khalkhin Gol dirigés par les généraux Joukov et Grigory Kravchenko de l'Armée de l'Air. Les leçons de la « première vraie guerre à grande échelle de la Russie utilisant des chars, de l'artillerie et des avions » à Khalkhin Gol restèrent lettre morte.
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BT-7 lors de la Bataille de Khalkhin Gol, 1939. -
2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
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Guerre d’Hiver (1939-1940)
Pendant cette guerre contre la Finlande, les BT-2, 5 et 7 eurent moins de succès contre les forces de l'Armée Finlandaise que contre les Japonais à Khalkhin Gol.
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Grande Guerre Patriotique (1941-1945)
Les BT furent activement utilisés au début de la Grande Guerre Patriotique. En termes de qualités de combat, ils surpassaient complètement les Pz.Kpfw. I et II. En comparaison avec les Pz.Kpfw. III, Pz.Kpfw. IV, Pz.Kpfw. 35(t) et 38(t) on peut voir que les BT leur sont supérieurs en termes de caractéristiques de puissance. A.B. Shirokorad dans le livre Tank War on the Eastern Front note cependant que le Pz.Kpfw. III sur le terrain d'entraînement de 1939 s'avéra être une mauvaise surprise pour les ingénieurs soviétiques et l'armée. Le char allemand, avec une puissance spécifique inférieure, développait une vitesse équivalente au BT ; et son blindage s'avéra difficile a pénétrer pour les obus soviétiques. Les BT étaient comparables en puissance de feu au Pz.Kpfw. III (canon de 37 ou 50mm), tandis que le Pz.Kpfw. IV n'était pas du tout destiné à combattre des véhicules blindés (jusqu'en 1942, ces chars étaient armés d'un canon court de 75mm). Mais à une distance de tir réel, les BT et chars allemands pouvaient s’endommager, leurs blindages étant mince. L'absence de coupole ne permettait pas au commandant d'observer le champ de bataille. Le fait que ce dernier combinait les fonctions de tireur n’augmenta pas non plus l'efficacité au combat du char. Contrairement à l'opinion imposée par la littérature, les BT étaient assez lourdement armés. Le canon de 45mm apparu à la suite d'une profonde altération d'un canon AT de 37mm acheté à Rheinmetall en 1930, qui était en service dans la Wehrmacht au moment du 21 juin 1941. La refonte aboutit à une HE-Frag, dont le prototype ne pouvait pas se vanter, et à une légère augmentation de la pénétration du blindage.
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Équipage brûlé d’un BT-2, Romanishchi, Biélorussie, 21 juillet 1941. -
Ivan Vasilievich Boldin rappelle dans ses mémoires comment 3 BT, avec des munitions, mais sans carburant, tendirent une embuscade à une colonne de chars allemands et lui infligèrent des pertes importantes. Ainsi, les BT, avec une utilisation appropriée, étaient encore des armes assez efficaces à l'époque. Apparemment, les raisons de pertes massives de BT au début de la guerre devraient être recherchées non pas dans les défauts de conception du véhicule, mais dans le cours général des hostilités. Les BT défectueux furent abandonnés pendant la retraite, les véhicules accidentés ne purent être restaurés, les unités de chars ne reçurent pas de munitions, de carburant et de lubrifiants. Dans de telles circonstances, non seulement les BT, mais aussi les T-34 et les KV furent perdu en masse. Pendant les violents combats de 1941-début 1942, les BT furent presque complètement exterminés. Vers le milieu de 1942, il n'en est même plus fait mention.
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BT-7, Witebsk, 1941.
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Bystrokhodny Tank