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Genèse & Production
En novembre 1937, M.I Koshkin de l’usine de locomotive de Kharkov débuta le développement d'un char rapide convertible (comme les BT) armé d'un canon de 45mm. Ce modèle doté de 4 galets, fut appelé A-20. Le développement du A-20 se poursuivit en 1938. Entre-temps, le projet d'un nouveau char moyen appelé A-32 fut lancé (puis renommé T-32). L'A-32 était armé d'un canon de 76,2mm et doté d'un blindage plus épais que l'A-20. L'A-32 contrairement au A-20 n'était pas un char convertible, il se déplaçait sur ses seules chenilles (et était doté de 5 galets de chaque côté), au sinon les 2 modèles étaient identiques. En mai 1939, des versions d'essai en métal des 2 modèles furent produits et ensuite intensivement testés avec succès. Le 23 septembre 1939, les 2 prototypes participèrent à une démonstration avec d'autres modèles. L'A-32 y fit une forte impression venant sans apparente difficultés à bout de différent obstacles (tranchées, escarpement, arbres, ...). Il fut conclu qu'en renforçant divers éléments, le blindage pouvait encore être augmenté sans trop nuire aux prometteuses capacités (de mobilités) de ce modèle.
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A-20. -
A-32. -
L'augmentation du blindage (45mm max.) produisit une augmentation de plus de 6 t. Le prototype fut rebaptisé A-34. Le développement de ce char constitué de larges plaques soudées entre-elles, fut lent en raison de nombreux problèmes techniques au niveau du moteur et de la transmission. La fabrication des plaques de blindage était assez complexe et longue. Durant le processus, de nombreuses plaques présentèrent des fissures. Les dimensions des plaques rendaient difficile également leur manipulation et leur assemblage par les ouvriers.
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1er prototype du A-34. -
2ème prototype du A-34. -
Le premier A-34 fut finalisé en janvier 1940 et le second en février. Les deux modèles furent ensuite soumis à divers tests. Le 5 mars 1940, les deux prototypes quittèrent Kharkov en direction de Moscou pour un long voyage tenu secret en contournant les villes et villages. Durant leur voyage, les deux modèles souffrirent de problèmes techniques. Le 17 mars 1940, les 2 versions de l'A-34 arrivèrent au Kremlin où ils effectuèrent une démonstration devant Staline qui fut impressionné par leur potentiel. Le 31 mars 1940, le Ministère de la Défense signa un protocole lançant la production en masse du A-34 malgré que celui-ci comporte encore bien des défauts et fut incapable de compléter les 3 000 km d'essai requis. Une commande de 150 exemplaires du A-34 (standardisé en tant que T-34) fut cependant envoyée aux usines n°183 et STZ.
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L’A-20, fut spécifié avec 20mm de blindage, un canon de 45mm et le nouveau moteur V-2, utilisant du carburant diesel moins inflammable dans une configuration V12. Il avait également une transmission convertible 8×6 galets similaire au 8×2 du BT, ce qui lui permettait de rouler sur des galets sans chenille. L’A-20 incorpora également des recherches antérieures (BT-IS et BT-SW-2) au sujet du blindage incliné. -
Prototype équipé du canon de 45mm. -
L'un des deux prototypes construits, il est armé d'un canon de 76mm d'une plus grande polyvalence que celui de 45mm, qui sera finalement choisi pour la suite du programme. Les A-32 et A-20 furent développés et mis à l'essai en même temps. L'A-32 fut adopté pour le service et évolua pour devenir le T-34. -
URSS, 1940. -
Le 5 juin 1940, un premier programme concernant la production du T-34 vit le jour. Un total de 600 chars (500 pour l'usine n°183 et 100 pour l'usine de tracteurs de Stalingrad) devait être produits en 1940 et équipés de moteurs diesel V-2 (2 000 exemplaires de ce moteur devaient être produits par l'usine 75 au cours de la même année). Cependant, ce programme ne fut pas finalisé. Entre-temps les Soviétiques dans le cadre du programme de coopération germano-soviétique avaient pu examiner le Pz.Kpfw. III à Koubinka lors de tests comparatifs. Ces tests ne furent pas favorables au T-34. Bien que ce dernier soit mieux doté niveau blindage et puissance de feu, le Panzer III possédait une tourelle mieux conçue, triplace et dotée d'une coupole de commandant, alors que celle du T-34, trop étroite n’était que biplace et n'avait pas de coupole de commandant. De plus, sur le Panzer III tous les membres d'équipage disposaient d'un appareil de communication interne alors que sur le T-34, seuls le commandant et le pilote en disposaient. Bien qu'inférieur point de vue protection et calibre du canon, le Panzer III était opérationnellement supérieur au T-34. Le Panzer III était, de plus, plus confortable à conduire et moins bruyant que le T-34. En effet, ce dernier pouvait être entendu à vitesse maximum à partir de 450-500 m alors que le char allemand ne pouvait être entendu qu'à partir de 150-200 m. Le Panzer III était aussi bien plus rapide, son moteur poussé au maximum lui permettait d'atteindre les 70 km/h (cas cependant très rare pour préserver le matériel), alors que le T-34 ne pouvait même pas atteindre les 50 km/h dans les mêmes conditions. Même le char convertible BT-7 pourtant très véloce, pouvait concurrencer le char allemand mais sur ses galets et non sur ses chenilles. Les tests révélèrent encore que le Panzer III avait une meilleure suspension, de meilleurs optiques, une meilleure disposition des munitions et du poste radio ainsi qu'un moteur et une transmission très fiables.
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T-34 Mod. 1941 à l'usine. -
Le 26 septembre 1940, le responsable du projet T-34, M.I. Koshkin décède. Il fut remplacé par A.A. Morozov qui verra la naissance de 2 nouvelles variantes du T-34. La première variante fut l'A-41, qui fut une tentative de résoudre les défauts d'origine sans modifier la caisse et le train de roulement du T-34. Il devait cependant être doté d'une nouvelle tourelle triplace et dotée d'une circulaire d'un diamètre de 1,70 m alors que le diamètre standard était de 1,42 m. Cette tourelle devait être dotée du nouveau canon F-34 de 76,2mm. Ce modèle prometteur ne fut cependant jamais finalisé et resta sur les planches à dessins des ingénieurs russes. La seconde version A-43, connue en tant que T-34M, était plus étroite, haute et longue que le modèle de production. Il n' y a pas de classification très précise concernant les différents modèles de T-34. Les améliorations successives apportées durant la production et les différents changements apportés par les différents producteurs ne facilitent pas la tâche. On peut cependant établir 4 modèles différents. Les critères utilisés sont grossièrement la période de production et la tourelle montée sur le T-34.
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Le T-34 fut produit jusqu'à la fin du 1er semestre de 1944 et fut remplacé par le T-34-85.
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Design
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Compartiment de Combat
La caisse du T-34 est divisée en 3 parties : le compartiment du pilote à l'avant, le compartiment de combat au centre et le compartiment moteur-transmission à l'arrière. Le compartiment de combat situé au milieu comprenait le poste du commandant et du chargeur. Sur la paroi verticale de droite on pouvait trouver 3 obus de 76,2mm attachés par des lanières dans des sortes de sacs. Sur la paroi verticale de gauche étaient également disposées 6 obus de 76,2mm attachées de la même manière. Les 68 autres obus (total 77) étaient rangés dans des armoires encastrées dans le plancher. Les T-34 à tourelle hexagonales transportaient 100 obus de 76,2mm : 86 dans les armoires du plancher, 8 sur la paroi de gauche, 2 dans le coin arrière-droit et 4 sur la paroi de droite. Toujours sur le plancher (au centre, vers l'avant), étaient rangées des magasins de cartouches pour la mitrailleuse de caisse. À la gauche de ces magasins se trouvait le siège du pilote. Dans le coin arrière-droit sur le mur pare-feu, se trouvaient les magasins de la mitrailleuse coaxiale du canon, ainsi que les prismes de rechanges pour les optiques du canon.
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1. Trois obus de 76,2mm. 2. Magasins pour la mitrailleuse coaxiale. 3. Siège du chargeur. 4. Prismes de réserve pour les optiques. 5. Parois pare-feu. 6. Siège du commandant. 7. Six obus de 76,2mm. 8. Siège du pilote. 9. Pédale-détente du canon. 10. Pédale-détente de la mitrailleuse coaxiale. 11. Magasins pour la mitrailleuse de caisse. 12. Armoires à munitions de 76,2mm du plancher. -
À l'avant du poste de combat se trouvait le compartiment du pilote comprenant la direction installée dans le nez du char, le siège du pilote (à gauche), le siège de l'opérateur radio-mitrailleur (à droite), un poste radio (sur la parois de droite), les commandes du char (leviers de direction, panneaux de commandes, pédales d'embrayages, ...), une mitrailleuse de caisse DT de 7,62mm montée sur rotule (sur la droite), quelques munitions, les systèmes de vision, une paire de bouteilles d'oxygène (pour démarrer en urgence le moteur), des pièces de rechanges, quelques instruments et équipement additionnels. Le pilote disposait pour sa vision d'une fenêtre de conduite avec volet blindé monté sur charnières, sur le glacis (qui était fermée en situation de combat). La direction du char s'obtenait soit en variant la vitesse d'une des chenilles ou en freinant sur l'une d'entre-elles.
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Avant de caisse des premières productions. -
Avant de caisse des productions tardives. -
Place du conducteur. -
Les premiers T-34 étaient équipés d'un poste radio à ondes courtes 71-TK-3 (char de commandement seulement). En 1941, il fut remplacé par un poste radio 9R à ondes courtes. À partir de 1943, tous les chars furent équipés d'un poste radio 9-RM ou 71-TK-3 modernisés à ondes courtes (mais avec une plus grande portée). La communication interne sur les premiers modèles se faisait au moyen d'interphones TPU-2 ou TPU-3 développés avant-guerre. Plus tard, ils seront remplacés par des interphones TPU-3-bisF (TPU-3 modernisés). Notons que seuls le commandant et le pilote disposaient d'interphones. L'opérateur radio et le chargeur n'en avaient pas.
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Port de mitrailleuse DT de 7,62mm. -
Tourelle
Le T-34 fut monté avec 4 sortes de tourelles : une tourelle soudée (1940-1942), une tourelle moulée (1941-1942), une tourelle hexagonale estampée (1942-1944) et une tourelle hexagonale moulée (1942-1944). La tourelle accueillait le commandant dans sa partie gauche et le chargeur dans sa partie droite. À cause de sa promiscuité, elle ne pouvait accueillir un 3ème homme comme sur les chars allemands. Sur ceux-ci, le pointage du canon était à charge du tireur, mais ce poste n'existait pas sur le T-34 et c'était le commandant qui était chargée d'effectuer cette tâche en plus de celle de commandant, ce qui pouvait poser problème.
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Tourelle soudée (T-34 Mod. 1940) avec le canon L-11 de 76,2mm. -
Tourelle en fonte (T-34 Mod. 1941). -
Tourelle hexagonale estampée (T-34 Mod. 1943). -
Tourelle hexagonale en fonte "ChTZ" (T-34 Mod. 1942/43). -
La tourelle d'origine (soudée) était placée au-dessus du compartiment de combat très en avant du char (rendant impossible l'installation de trappes pour le pilote et le mitrailleur) sur une circulaire assez étroite de 1,42 m de diamètre. Toutes les tourelles du T-34 pivotaient grâce à un moteur électrique (un tour complet était effectué en 14 s) ou manuellement via un volant (utilisé par le commandant). L'avant arrondi de la tourelle accueillait les ouvertures du canon de 76,2mm, de la mitrailleuse DT de 7,62mm coaxiale, et de la lunette de visée. Les tourelles hexagonales disposaient d'un avant plat incliné. De chaque côté de la tourelle se trouvait une ouverture pour la vision latérale et un sabord de tir au pistolet. Sur les tourelles hexagonales, ces ouvertures ne sont en fait que 2 simples fentes et sur la tourelle hexagonale estampée, les sabords sont absents. À l'arrière on trouvait une trappe boulonnée qui était par contre absente sur les tourelles hexagonales. Cette trappe servait au démontage du canon quand celui-ci devait subir une maintenance importante ou être remplacé. Notons que les chars fabriqués par l'usine "Krasnoye Sormovo" ne possédait pas de trappes à l'arrière de la tourelle. Sur les tourelles hexagonales, la trappe fut remplacée par un sabord de tir au pistolet.
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Ci-dessous la tourelle T-34 Mod. 1941 avec un réaménagement du dispositif d'observation. -
La tourelle d'origine était équipée à l'arrière du toit d'une grande trappe d'accès en forme de trapèze, montée sur charnière. Cette trappe était lourde et empêchait le commandant de voir devant lui quand elle était ouverte. Cette trappe était équipée d'un périscope d'observation MK-4, qui fut supprimé à partir de l'automne 1941. Sur les tourelles hexagonales, cette trappe peu populaire auprès des équipage fut remplacée par 2 trappes rondes montées sur charnière pour le commandant et le chargeur. Sur certaines tourelles hexagonales, la trappe du commandant fut remplacée par une coupole de commandant de type tambour. Devant la trappe on trouvait à gauche un périscope d'observation (PT-4-7 ou PTK-5) et à droite une prise d'air (avec couvercle blindé) pour la ventilation de la tourelle. Sur les tourelles hexagonales, la prise d'air du ventilateur fut déplacée à l'arrière du toit de la tourelle. La tourelle hexagonale estampée disposait de 2 périscopes d'observation à l'avant. Les premiers T-34 disposaient d'une antenne à l'arrière de la tourelle mais celle-ci fut vite supprimée car la radio fut replacée à l'intérieur de la caisse. Canon L-11 :
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1. Tube. 2. Mantelet. 3. Tourillon. 4. La serrure d'arrimage. 5. Le quadrant cranté. 6. L'appui-tête de la lunette. 7. L'oreiller (?). 8. Le panier à douilles. 9. La mitrailleuse coaxiale. -
Les 400 premiers T-34 furent armés du canon L-11 L/30,5 Mod. 1938/39 de 76,2mm. Le L-11 disposait d'un bloc de culasse vertical et semi-automatique. À partir de février-mars 1941, ce fut le canon F-34 L/42,5 de 76,2mm qui fut installé. Le F-34 était plus moderne, plus puissant et avait une cadence de tir double. Le mécanisme de recul du F-34 était composé d'un amortisseur hydraulique et d'un ressort de recul disposés sur le canon. Le F-34 était mis à feu soit manuellement soit via une pédale de pied. Le F-34 disposait d'un bloc de culasse à auto-chargement. Canon F-34 :
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1. Cache-tampon. 2. Lunette télescopique. 3. Support de la lunette. 4. Règle de recul. 5. Appui-tête de la lunette. 6. Œilleton. 7. Ajustement horizontal. 8. Ajustement angulaire. 9. Déclencheur. 10. Mécanisme d'élévation. 11. Volant à main. -
Le F-34 fut modernisé à deux reprises. La première modification concerna le bloc de culasse et le mécanisme d'auto-chargement : le canceller et l'amortisseur furent supprimés. La seconde modification fut l'adoption d'un tube monobloc connecté à la culasse par un manchon spécial. Le canon de 76,2mm était couplé avec une mitrailleuse DT (Degtyarev Tankoviy = mitrailleuse Degtyarev pour chars) de 7,62mm. Le L-11 était doté d'une lunette télescopique TOD-6 et d'un périscope panoramique PT-6 alors que le F-34 était doté d'une lunette télescopique TOD-7 et d'un périscope panoramique PT-7 remplacés plus tard par une lunette télescopique TMFD-7 et un périscope panoramique PT-4-7. Notons que les chars de commandement furent équipés d'un périscope panoramique additionnel PT-K. Les canons L-11 et F-34 de 76,2mm tiraient les mêmes obus (AP, HE, ...). Les 2 premiers modèles (1940 et 1941) transportaient 77 obus de 76,2mm, tous disposés dans le compartiment de combat. Le modèle de 1942-1943 avec tourelle hexagonale, transportait 100 obus dont 75 HE-Frag, 21 AP et 4 APCR. En ce qui concerne les munitions de 7,62mm pour les mitrailleuses DT, à l'origine, les chars de commandement avec radio disposaient de 46 magasins (63 cartouches par magasin - total 2 898 cartouches) et les autres chars sans radio disposaient de 75 magasins (4 725 cartouches au total). Les chars à tourelles hexagonales étaient dotés de 50 magasins (3 150 cartouches au total). L'armement du T-34 était complété par une mitraillette PPSh avec 4 magasins, et 25 grenades F-1.
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Obus pour le canon F-34 : 1. UBR-354A tiré avec une APCBC-T BR-350A. 2. UBR-354B tiré avec une APCBC-T BR-350B avec localisateurs. 3. UBR-354P avec une APCR-T BR-350P. 4. UOF-354M tiré avec une HE-Frag OF-350. 5. USh-354T tiré avec une Shrapnel Sh-354T. -
Compartiment Moteur
Le compartiment arrière du T-34 accueillait un moteur diesel V-2-34 de 12 cylindres développant 500 ch à 1 800 t/min. Il pouvait brûler du diesel type DT ou encore du gasoil type "E" qui était injecté au moteur via une pompe d'injection NK-1. Le carburant était stocké au début dans 6 réservoirs internes (total de 460 L) et 4 réservoirs externes cylindriques placés sur les flancs (total 134 L) pour un total de 594 L. Puis par après, les réservoirs cylindriques furent remplacés par 2 réservoirs de type angulaire placés à l'arrière d'une capacité chacun de 90 L. Ces réservoirs seront ensuite remplacés à partir de 1943 par 3 réservoirs cylindriques de 90 L chacun (2 sur le flanc droit et 1 sur le flanc gauche du compartiment moteur). Notons que l'un des réservoirs externes était utilisé pour l'huile de moteur. Les réservoirs externes n'étaient pas connectés au système d'alimentation du moteur.
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Pont arrière. -
Plaque arrière d'origine avec trappe rectangulaire. -
Plaque arrière avec trappe ronde. -
Le refroidissement du moteur était hydraulique. Le moteur diesel était entouré par 2 radiateurs d'une capacité total de 95 L. À l'origine le moteur était équipé d'un filtre à air "Pomon" qui fut ensuite remplacé par 2 filtres à air Cyclone. Le moteur était mis en route par un starter électrique ou par air comprimé (les 2 bouteilles installées dans le compartiment de conduite). La plaque recouvrant le compartiment moteur était en 3 parties. La partie centrale accueillait une trappe d'accès montée sur charnière pour la maintenance du moteur. Les parties latérales accueillaient chacune 2 grilles de ventilation pour le moteur (une dirigée vers le ciel, l'autre vers l'un des côtés).
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Transmission du T-34. Certaines parties ont été supprimées ou coupées pour montrer le fonctionnement interne. -
Section de la boîte de vitesses du T-34 à 4 rapports. -
L'extrémité du compartiment arrière, était occupée par la transmission. Celle-ci était protégée au-dessus par une plaque dotée d'une large grille de ventilation, à l'arrière par les plaques arrière de la caisse. La plaque arrière supérieure accueillait les 2 pots d'échappement (dirigés vers le bas) et entre ces derniers, une trappe d'accès rectangulaire montée sur charnières (plus tard remplacée par une trappe ronde). La plaque arrière était montée sur charnières et était boulonnée. Elle pouvait être déboulonnée et abaissée pour une maintenance plus importante de la transmission. La plaque arrière inférieure était dotée de 2 crochets et présentait 2 saillies crées par les freins tambours.
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V-2-34. -
La transmission était composée de l'embrayage principal de frottement, du ventilateur centrifuge, de la boîte de vitesse, des embrayages latéraux avec les freins, du starter électrique, de la boîte de transfert, des vitesses latérales et de 2 réservoirs de carburant. La boîte de vitesse d'origine comportait 4 vitesses en marche avant et une marche arrière. Cette dernière fut remplacée, fin 1942, par une nouvelle boîte de vitesse à 5 vitesses en marche avant et une marche arrière. Le T-34 était doté d'un circuit électrique à simple fil d'un voltage de 24 et 12 V. Il était alimenté par le générateur GT-4563A (1 kW), 4 accumulateurs 6-STE-128 (128 Ah chacun). Il alimentait le starter électrique ST-700 du moteur, le moteur électrique de rotation de la tourelle, le ventilateur, les équipements de contrôles et de monitoring et le poste radio.
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Suspension
La suspension du T-34 était composée de 5 doubles galets d'un diamètre de 83 cm, d'une poulie de tension avant et d'un barbotin arrière. À l'origine, les galets (moulés ou estampés) étaient cerclés de caoutchouc. En raison de l'avancée allemande et des pénuries de caoutchouc, des galets entièrement en acier seront utilisés. Trois types de galets "tout acier" furent utilisé : des galets moulés avec absorption de choc interne, des galets estampés avec absorption de choc interne, des galets estampés sans absorption de choc interne (usine STZ).
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Galet moteur. -
Suspension d'origine avec galets caoutchouté. -
Tous les galets étaient indépendants et montés sur une suspension avec ressort hélicoïdal vertical. La poulie de tension (double) était moulée et dotée d'un bandage de caoutchouc. Le barbotin arrière était double et non denté, les guides des chenilles venaient s'insérer entre les traverses reliant les 2 parties du barbotin. Celui-ci était également moulé.
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Suspension tardive avec galets caoutchouté et galets en acier. -
Le T-34 fut équipé de chenilles constituées de 74 patins de 55 cm de large soit moulés ou estampés. A partir de 1942, elles furent remplacées par des chenilles de 50 cm de large constituée de 72 patins (36+36).
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Patins de chenille de T-34. -
Blindage
La caisse du T-34 doté d’un nez arrondi et d'un arrière pointu était composée de plaques de blindages homogènes laminées, soudées entre-elles. Les flancs de la partie supérieure étaient inclinés pour augmenter les capacités balistiques du blindage. La force de l'impact d'un projectile est amoindrie par la pente qui favorise une certaine déviation vers le haut de ce dernier. Le coup le plus mortel, est causé par un obus suivant une trajectoire parfaitement horizontale venant frapper perpendiculairement une paroi verticale. Avec un blindage en pente, ce coup est impossible. À degré de protection égal, les plaques disposées en pentes sont plus légères (moins épaisses) que les plaques verticales, d'où le gain de poids.
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Blindage incliné de la caisse. -
En effet, le blindage du T-34 avait seulement une épaisseur de 45mm pour les parois en pentes et verticales et de 16 à 22mm pour les plaques horizontales (ventre et toit). Le ventre était constitué de 2 plaques soudées entre-elles. La plaque avant du ventre est épaisse de 20 à 22mm et la plaque arrière de 16 à 20mm selon les usines. Une trappe de secours se trouve sur la plaque avant du ventre alors que la plaque arrière accueille 3 trappes de maintenance. Le nez du T-34 était composé d'une poutre frontale, de 3 plaques blindées, de la trappe du pilote et de la saillie blindée de la mitrailleuse de caisse. La plaque supérieure était soudée à la poutre frontale, aux parois latérales supérieures (en pentes) et au toit. Le toit était divisé en 3 parties, la partie avant au-dessus du compartiment de combat accueillait la circulaire de tourelle, la partie centrale surplombait le moteur et la partie arrière surplombait la transmission. La plaque arrière du bas de caisse était soudée aux parois verticales et au ventre de celui-ci. La plaque arrière supérieure était simplement boulonnée et montée sur charnière (pour la maintenance). Le bas de caisse avait une inclinaison à l'avant de 30°, sur les côtés nulle (vertical) et à l'arrière de 45°. Le haut de caisse (ou superstructure) avait une inclinaison à l'avant de 30°, sur les côtés de 50° et à l'arrière de 48°. La superstructure était plus large que le bas de caisse et surplombait les chenilles. Le blindage de la tourelle était également disposé en pente. Sur les tourelles des premiers modèles, les tourelles soudées (1940-1942) le blindage était de 20mm pour le toit (partie avant avec une inclinaison de 6°) et de 45mm pour les autres plaques, le nez était arrondi et les parois latérales et arrière avaient une inclinaison de 60°. Sur les tourelles moulées (1941-1942), le blindage des parois passa à 52mm pour une inclinaison égale (le nez étant aussi arrondi). La tourelle hexagonale estampée (1942-1944) possédait un avant plat (arrondi vers le dessous) de 70mm d'épaisseur avec une inclinaison de 60°. Les côtés et l'arrière étaient épais de 52mm avec une inclinaison de 70°. Le toit gardait la même épaisseur mais était désormais parfaitement horizontal. La tourelle hexagonale moulée de ChTZ (1942-1944) avait les mêmes caractéristiques que la tourelle précédente. Sur les tourelles hexagonales le mantelet avait une épaisseur de 40mm alors que sur les tourelles soudées et les tourelles moulées, il y avait une épaisseur de 45mm.
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Croquis du blindage du T-34 Mod. 1940.
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Modèles
La désignation allemande (qui est pour une raison absurde la plus répandue ?!) est T-34/76 (personnellement je le mettrais à titre indicatif mais je trouve cette nomenclature hideuse et sa présence omniprésente dans certains articles me laisse douter du sérieux des types qu’il y a derrière ; fin de la digression !) (M’enfin pourquoi utiliser une nomenclature qui n’est pas du pays d’origine du char ??? Arrogance occidentale ou effacement de mémoire collective à la Fabius/Gayssot ? Aller, j’arrête).
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T-34 Mod. 1940 (T-34/76A) (1940)
Le T-34 Mod. 1940 fut produit par l'usine n°183 de Kharkov (KhPZ) et peut être l'usine de tracteurs de Stalingrad (STZ) à partir du 15 septembre 1940 (date de sortie des 3 premiers modèles de l'usine n°183). Ils seront suivis par 115 autres d'ici la fin de l'année (bien loin du plan initial). Au cours du 1er semestre 1941, 835 autres exemplaires seront produits. Cette version était équipée d'une tourelle faite de plaques d'acier laminées, armée au début du canon L-11 de 76,2mm. Cependant, la production de se canon fut supprimée en 1939 et seulement 400 exemplaires furent équipés de ce canon. Le L-11 fut remplacé par le F-34 développé en 1939.
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T-34 Mod. 1940 (L-11). -
T-34 Mod. 1940 (F-34). -
Le T-34 était équipé d'un moteur diesel V-2-34 développant 500 ch et d'une boîte de vitesse comprenant 5 marches avant et 1 arrière. Il pesait dans les 26 t et avait un blindage max de 45mm. Fin 1940, les 3 premiers T-34 produits furent testés intensivement à Koubinka, où de nombreux défauts inquiétants pour les capacités de combat du char furent relevés. La question de l'abandon du programme T-34 fut encore posée. Le 9 juillet 1940, le Haut Commandement Russe avait décidé de créer 9 corps mécanisés. Chaque corps devait être constitué de 2 divisions blindées et d'une division motorisée. Chaque division blindée devait posséder 63 KV-1 et 210 T-34 ainsi que 102 chars légers (BT & T-26). La division motorisée devait comptabiliser 275 T-26. Alors que le T-50 devait en principe remplacer bon nombre de chars obsolètes, 20 autres corps mécanisés furent créés sur cette base. Notons en plus que chaque division de fusiliers devait en principe disposer de 16 chars légers. Il n'est pas sorcier que la demande en char moyens excédait largement l'offre en la matière ! En effet, 4 620 T-34 étaient nécessaire pour équiper ces unités et seulement 3 avaient été produits ! Quelques modèles furent envoyés pour combattre lors de la guerre finno-soviétique qui se termina avant qu'aucun n’ait pu participer à un affrontement. Les premiers T-34 utilisés au combat le furent contre les Allemands en juin 1941 à Grodno en Biélorussie.
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Modèle de début de production armé L-11 du canon de 76,2mm et d'un phare pour les combats de nuit. -
Unité non identifiée, Front de l'Est, 1941. -
8ème Division de Chars, 6ème Armée, Ukraine occidentale, URSS, juin 1941. -
T-34 Mod. 1941 (T-34/76B) (1941)
En juin 1941, une tourelle moulée fut développée. Elle était composée de 2 parties soudées entre-elles. Les tourelles précédentes étaient composées de plaques d'acier laminées. Le T-34 Mod. 1941 fut produit à environ 9 290 exemplaires à partir du début 1941 jusqu'en 1942. Il fut produit par l'usine n°183 KhPZ de Kharkov qui sera relocalisée à Nizhnij Tagil fin 1941 et rebaptisé usine n°183 UVZ, l'usine n°112 de Gorki, l'usine n°100 ChKZ de Chelyabinsk (ou Tankograd) et la STZ de Stalingrad (avant son abandon). Ce modèle pesait 2 t de plus que le précédent en raison du blindage plus élevée de la nouvelle tourelle (52mm max). Ce modèle est exclusivement armé du canon F-34 de 76,2mm. Il est toujours équipé du moteur diesel V-2-34 de 500 ch mais avec une nouvelle boîte de vitesse à 5 marches avant et une marche arrière.
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T-34 Mod. 1941 avec la tourelle moulée et soudée. -
Il est écrit Pour la patrie, début de la Grande Guerre Patriotique, hiver 1941-1942. -
21ème Armée, Armée Rouge, Secteur de Leningrad, URSS, juin 1941. -
BARS, Armée Rouge, Mandchourie, 1945. -
Secteur de Leningrad, 1944. -
T-34 Mod. 1941/42 (1941)
Durant l'hiver 1941-1942, la seule usine à produire le T-34, est la STZ de Stalingrad. Les autres usines sont en cours de déménagement et d'installation derrière l'Oural. Ce modèle est reconnaissable grâce à une tourelle soudée à l'arrière simplifié mais surtout en raison d'un mantelet en forme de biseau. Les galets pour économiser le caoutchouc sont totalement en acier. Peu apprécié par les équipages, ces galets seront partiellement remplacés par des galets caoutchoutés formant un montage mixte. Le canon F-34 est simplifié.
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T-34 de l'usine STZ, unité inconnue, Armée Rouge, secteur de Stalingrad, janvier 1942. -
T-34 Mod. 1942 (T-34/76C) (1942)
Avec ce modèle sont intégrés la majorité des simplifications apportées sur les lignes d'assemblage de la STZ de Stalingrad comme la trappe du pilote avec ses 2 périscopes et les entrées d'air horizontales. La pièce arrondie joignant la caisse inférieure à la caisse supérieure à l'avant est soudée désormais et non boulonnées. L'arrière du char est aussi simplifié. La plaque inférieure du char perd son arrondi. La plaque d'accès à la transmission rectangulaire est remplacée par une plaque ronde. De nouveaux patins de chenilles de 50 cm et de 55 cm sont progressivement adoptés. La mitrailleuse de caisse est équipée d'un bouclier de protection. Sur les modèles produits par l'usine 112, des cornières de métal seront greffées pour protéger la circulaire de tourelle des éclats d'obus.
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5ème Armée de la Garde, Armée Rouge, URSS, novembre 1942. -
T-34 Mod. 1942/43 (T-34/76D) (1943)
L'usine ChKZ de Tankograd produisit une version très particulière en 1943. Cette version était dotée d'une tourelle hexagonale moulée d'une seule pièce très reconnaissable grâce à ses rondeurs très prononcées sur les bords supérieurs et un renflement caractéristique sur le rebord inférieur. Cette nouvelle tourelle supérieure aux précédentes possédaient des périscopes et des sabords additionnels et 2 trappes d'accès à la place de la trappe unique originelle. Elle était surtout plus spacieuse et confortable pour l'équipage. Les sabords de vision sur cette tourelle n'étaient plus que de simples fentes. Comme pour la tourelle précédente, certains modèles furent dotés d'une coupole de commandant. L'épaisseur du blindage de la tourelle était identique.
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Ce modèle appelé T-34 Mod. 1942/43 fut fabriqué à 10 760 exemplaires à partir de l'été 1943 jusqu'au début 1944. Il fut produit par l'usine n°183 UVZ, n°112, n°174 et bien entendu, la n°100 ChTZ.
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22ème Brigade de Chars, 6ème Corps Blindé, Armée Rouge, Front de Voronej, saillant de Koursk, URSS, juillet 1943. -
Coupole, corne et mains courantes de production tardive, les tourelles de production très tardives avaient des crochets de tourelle comme le T-34-85 au lieu d'anneaux. -
T-34 Mod. 1942 (Tourelle Hexagonale) (T-34 Mod. 1943) (T-34/76E) (1943)
Le T-34 Mod. 1942 fut produit à 14 041 exemplaires à partir de l'été 1942 jusqu'à l'été 1943. Il fut produit par l'usine n°183 UVZ, n°112, n°174 d’Omsk, n°100 ChKZ et n°100 UTZM (Uralmash) de Sverdlovsk. Ce modèle était doté d'une nouvelle tourelle de forme hexagonale qui était constituée de plaques embouties soudées entre-elles. La trappe de tourelle originelle était remplacée par 2 petites trappes rondes sur le toit de la tourelle et sur certains modèles une coupole de commandant assez simple remplaçait la trappe du commandant.
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Le canon F-34 L/41,2 de 76,2mm possédait une dépression de -5°, ce qui lui permettait de tirer sur un char face à lui lorsque le char montait une pente. Les Allemands baptisèrent ce modèle Mickey Mouse en raison des trappes rondes qui quand elles étaient relevées ressemblaient à des oreilles de souris. Les sabords de vision sur cette tourelle n'étaient plus que de simples fentes. Plusieurs composants étaient maintenant interchangeables avec le KV-1 afin de faciliter la maintenance des 2 chars sur le terrain. En raison du manque de caoutchouc, la plupart des producteurs produisaient désormais les galets sans caoutchouc. Il n'était pas rare de voir sur un même char des galets avec ou sans caoutchouc cohabiter. Le blindage frontal de la tourelle était de 70mm (52mm sur les autres parois).
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18ème Corps Blindé, 6ème Armée, Secteur Izioum, URSS, février 1943. -
Unité inconnue. -
T-34 Mod. 1943/44 (T-34/76F) (1943)
Dernier modèle du T-34 armé d'un canon F-34 de 76,2mm (sur tourelle ChTZ). Il peut tirer des APCR BR-350P capable de percer 92mm de blindage à 500 m et encore 58mm à 1 km. Insuffisant contre les Panther et les Tiger mais toujours redoutable contre les Panzers III et IV mais le T-34 est à bout de souffle. Il est également doté d'un tourelleau de commandant comme les chars allemands.
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24ème Régiment Blindé, 46ème Brigade Mécanisée, Armée Rouge, URSS, mars 1944.
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Conversions
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URSS
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T-34-57 (1941)
En même temps qu'il développait son canon ZIS-2 de 57mm, Grabin fut prié de développer une version pour char de ce canon. La réalisation du premier prototype du canon fut lancée en septembre 1940 mais les préparatifs furent lents jusqu'en décembre en raison de la concurrence de la production du canon F-34 de 76,2mm. Ce canon fut cependant finalisé début décembre. Il fut ensuite testé jusqu'en mars 1941 et au mois d'avril il fut monté sur un T-34 et envoyé à l’ANIOP pour des essais sur terrains. Les essais démontrèrent que le canon de 57mm possédait une durée de vie très courte, car il surchauffait après 100-150 tirs seulement, et était peu efficace. En juillet 1941, une version améliorée, appelée ZiS-4 fut proposée et installée sur un T-34 puis testée à Sofrino. Contrairement au modèle précédent, les tests furent un succès et le canon fut accepté pour la production malgré son coût élevé. Le but était de convertir un certain nombre de T-34 en chasseurs de char (T-34-57). À la demande du NKV, le ZIS-4 fut donc mis en production à l'usine n°92. La production de masse débuta en août 1941 mais en septembre elle fut temporairement suspendue pour être définitivement annulée le 1er décembre 1941 en raison du manque d’obus de 57mm disponibles et de dépenses de production trop élevées. Au total, 133 canons ZIS-4 furent produits par l'usine n°92. Avant l'évacuation vers l'est, l'usine KhPZ avait reçus seulement 21 canons de 57mm alors que l'usine STZ, seulement 20. À partir du 1er octobre 1941, le T-34-57 devait être produit en principe dans l'usine Krasnoye Sormovo mais l’on n'en sait pas plus. À partir de 1943, il fut convenu, que le canon de 57mm était complètement obsolète face aux chars lourds allemands bien qu'en mai 1943, les T-34-57 et KV-1 armés de ce canon soient encore en service. Ils étaient armés avec une version modernisée, le ZIS-4M doté d'un nouveau bloc de culasse dont le mécanisme semi-automatique avait été simplifié. Le T-34-57 n'était pas équipé d'un optique panoramique mais fut l'un des premiers modèles soviétiques à être équipé du périscope MK-4. Le canon ZIS-4 de 57mm mettait à feu des AP extra-puissantes avec une vélocité initiale de 1 010 m/s. Cependant, l'utilisation de ces munitions augmentait fortement l'usure du canon et diminuait en conséquence sa durée de vie. Pour cette raison seulement 2 800 de ces obus furent produits et furent vite retirés du service. Ces munitions étaient de basse qualité et n'explosaient pas toujours complètement ou parfois pas du tout. En 1943, l'usine n°92 fabriqua 172 ZIS-4M jusqu’à ce que la production de ce canon soit remplacée par celle du 85mm. Cependant, 14 autres exemplaires de ce canon furent fabriqués en 1944 (pour remplacer des modèles endommagés ?).
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Le T-34-57 fut utilisé pour la 1er fois lors de la bataille de Moscou en 1941-1942. Dix exemplaires de ce char équipaient la 21ème Brigade de Chars, formée à Vladimir. Durant cette bataille un homme se rendit célèbre aux commandes d'un T-34-57, E.Gmurya (Starshiy politruk), en anéantissant une colonne entière de camions allemands longue de 3 km ! Durant cette bataille la 21ème Brigade de Chars détruisit et tua : 34 chars, 210 camions, 31 canons, 3 états-majors et 1 000 soldats ennemis, au prix de tous ses T-34-57. Le 19 octobre 1941, 8 T-34-57 furent livrés à la 8ème Brigade de Chars mais sans munitions disponibles ou peu ! Les nouveaux T-34-57 armés du ZIS-4M apparurent en août 1943 et furent attachés à la 100ème Compagnie Spéciale de Chars. Cette unité disposait de 3 modèles de ce chasseur de char entre le 15 août et le 5 septembre 1943. Cependant durant cette période, ces exemplaires furent maintenus en réserve et non utilisés au combat.
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21ème Brigade Blindée, 30ème Armée, Armée Rouge, Secteur de Kalinin, URSS, octobre 1941. Char du major Lukin détruit à Troyanovo en novembre 1941. -
Ce prototype fut envoyé au front en août 1943, mais ne vit jamais l'action. -
T-34M (A-43) (1941)
En janvier 1941, le projet A-43 (version modernisée du T-34), aussi appelée T-34M fut approuvé par le GOKO et la réalisation d'un 1er prototype fut décrétée pour mars 1941. Ce nouveau modèle bien supérieur au T-34 était doté du nouveau moteur diesel V-5 plus puissant et monté dans le sens de la largeur. Cette disposition procurait plus d'espace dans le compartiment de combat et permettait de charger plus de munitions. Le T-34M était toujours équipé de la boîte à 4 vitesses mais désormais avec un démultiplicateur qui procurait en fait au char 8 vitesses en marche avant et 2 vitesses en marche arrière. La suspension Christie fut abandonnée et remplacée par des barres de torsion, ce qui augmenta la garde au sol de 5 cm. Le T-34M était doté d'une tourelle estampée (développée pour l'A-41) avec une coupole de commandant et 2 trappes rondes. Le poste radio était installé dans la caisse. Le T-34M pouvait transporter jusqu'à 100 obus de 76,2mm et 2 898 ou 4 536 cartouches de 7,62mm (dépend de la présence ou non du poste radio). La tourelle fut développée à l'usine Mariupol à partir de plaques de blindage de 45mm d'épaisseur. En mai 1941, cette usine en avait produit 5 exemplaires (tourelles). Durant l'automne 1941, l'usine fut évacuée après avoir au total produit 50 tourelles estampées pour le T-34M. Cependant au Comité Central du Parti Communiste, des disputes faisaient rage entre les partisans du T-34 et ceux du T-34M. Vers la mi-avril 1941, l'usine KhPz avait produit 3 tourelles pour le T-34M et était prête pour la production de masse. Malheureusement, le moteur diesel V-5 n'était pas disponible et la production fut momentanément suspendue pour finalement être totalement abandonnée.
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T-34e
T-34 avec des plaques de blindage supplémentaires soudées sur la tourelle
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T-34f
T-34 avec tourelle moulée sans coupole, doté d'une boîte de vitesse à 5 rapports. Seulement 100 exemplaires furent fabriqués.
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ATO-41 (OT-34 Mod. 1941)
T-34 Mod. 1941 dont la mitrailleuse de caisse était remplacée par un lance-flammes.
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OT-34 (Ognemetniy Tenk 34) basé sur un T-34 Mod. 1942 (produit par l’usine n°183), équipé d'un lance-flammes ATO-41. Bataillon Indépendant de Chars Chimiques, Armée Rouge, URSS, 1943. -
ATO-42 (OT-34 Mod. 1943)
T-34 (tourelle hexagonale) dont la mitrailleuse de caisse était remplacée par un lance-flammes AT-41 ou ATO-42.
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TT-34 (T-34-T) (1944)
T-34 de récupération sans tourelle, doté d'une perche et d'un treuil.
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PT-34
Char anti-mines doté de rouleaux attachés à l'avant.
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T-34-STU
Char bulldozer dont la lame était montée à l'avant.
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T-43 (T-34M Mod. 1942) (1942)
Modèle expérimental doté d'un blindage amélioré.
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T-43 (à droite). -
SU-85 (1943)
Voir SU-85.
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SU-100 (Obyekt 138) (1944)
Voir SU-100.
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SU-122 (1942)
Voir SU-122.
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ESU-100 (1944)
Au printemps 1944, les premières esquisses du canon automoteur ESU-100 furent présentées et, en un mois, ses principaux composants furent conçus : une caisse blindée, une suspension à barre de torsion (utilisant des rouleaux du T-34), une transmission électrique et un compartiment de combat pour le canon D-5-85BM ou D-10. La disposition des canons automoteurs soviétiques ressemblait au Ferdinand allemand - le compartiment de combat était situé à l'arrière, le compartiment moteur - au centre, le compartiment de transmission et de commande à l'avant. Le projet ESU-100 présenté en avril 1944 au plénum du NKTP reçut une bonne évaluation, mais déjà en juin, par décision du chef du NKTP OGK I. Mais tous les travaux sur cette machine furent annulés. La raison en était que l'ESU-100 ne répondait pas aux exigences d'un canon automoteur de char révolutionnaire. En termes d'efficacité au tir, l'ACS n'avait aucun avantage par rapport au SU-100 de série, et le lancement d'un véhicule à transmission électrique en série pouvait entraîner de nombreux problèmes de production. Dans le même temps, cette unité fut reconnue comme très prometteuse et trouva par la suite une application sur l’IS-6 expérimental. Malgré cela, les équipes de Gorlitsky poursuivirent le développement de l'ESU-100 de leur propre initiative.
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SU-100M1 (1944)
Voir SU-101 & SU-102.
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T-34-122 (T-34Sh) (T-34G)
Projet d'installation sur le T-34 des canons U-11 ou D-6 de 122mm.
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T-34-3
Projet d’installation d’une paire supplémentaire de canon 20-K de 45mm.
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Allemagne
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Pz.Kpfw. T-34 747(r)
Désignation des T-34 capturés. Certains étaient équipés de coupoles du Panzer III ou IV ainsi que d'un de Schürzen.
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Flakpanzer T-34(r) (1944)
Cette conversion allemande était un T-34 transformé en une DCA automotrice armé d'un Flakvierling 38 de 2 cm dans une nouvelle tourelle blindée à toit ouvert. L'unique véhicule fabriqué fut utilisé par le 653ème Bataillon de Jägdpanzer en juillet 1944.
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Befehlspanzer T-34(r)
T-34 capturé par la Wehrmacht convertit en char de commandement.
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Bergepanzer T-34(r)
T-34 convertit en ARV.
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5ème Compagnie (Renforcée) de Panzer de la Police, Wehrmacht, Trieste, Italie, avril 1945. Les unités blindées de l'Ordnungspolizei dans la lutte contre les partisans le plus souvent, étaient principalement équipées de matériel capturé. -
Fahrschulepanzer T-34(r)
Conversion allemande du T-34 en char auto-école.
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8,8 cm Flak 36 auf Fahrgestell T-34 747(r) (FAKE)
On trouve sur internet une photographie du célèbre canon Flak 36 de 88mm avec son bouclier, monté sur un T-34 sans tourelle (sans doute un Mod. 42 ou 43). Le 8,8 cm Flak 36 auf Fahrgestell T-34 747(r) serait une conversion de terrain réalisée par la Werkstatt-Kompanie (Compagnie de Réparation) du Groupe de Combat de Kienast en action sur le Front de l'Est, notamment en Saxe en 1945. Un tel montage aurait offert une mobilité très appréciable au canon lourd de 88mm allemand. On ne sait pas si le mécanisme de rotation de la tourelle était encore en place et utilisable ou si le canon était plus probablement fixe (les deux éléments étant soudés entre eux). Dès lors le canon automoteur aurait été plus destiné à l'appui terrestre, voir un rôle AT. En effet, difficile de suivre un avion à pleine vitesse en faisant riper les chenilles. Bien que les Allemands étaient coutumiers de ce genre de récupération (les exemples ne manquent pas) pour palier leur manque de matériel spécifique, il est cependant fort possible, voir probable que ce montage soit un canular photographique provenant d'un forum espagnol soi-disant cautionné par un ancien combattant. En se penchant un peu sur le cas de cette chimère mécanique, on peut constater les hauteurs cumulées du T-34 et du 88 avec son bouclier, le centre de gravité aurait été très haut, nuisant gravement à la stabilité du canon automoteur que ce soit lors des tirs ou des déplacements, le véhicule pouvant se renverser sur le côté très facilement. Vu le manque de bêches pour absorber les secousses lors des tirs, la précision de ces derniers était fortement compromise. De plus sa haute silhouette était si peu discrète et difficile à camoufler qu'il aurait été une cible facilement repérable. Cela aurait aussi rendu son transport par train difficile lors des passages sous des ponts ou dans des tunnels.
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Montage hypothétique qui semble provenir d'un montage photographique d'un forum espagnol, d'après le témoignage d'un vétéran (toutes les précautions d'usage doivent donc être prises, le canular n'est pas loin).
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Roumanie
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T-34 (120/150mm) (1942)
En 1942, le Royaume de Roumanie avait capturé de nombreux véhicules soviétiques, dont 2 T-34. L'un d'eux pesait 32 t et était surblindé (STZ). Il fut proposé de modifier ces véhicules pour les rendre plus efficaces en y montant des canons de 120 et 150mm. Le projet fut abandonné car les pièces de recul nécessaires pour ces armes n'étaient pas disponibles en Roumanie à l'époque. De plus, il aurait fallu équiper les véhicules de nouvelles tourelles, ce que l'industrie roumaine n'était pas en mesure de produire.
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En Action
Dans certains livres, il y a des informations selon lesquelles certains prototypes de T-34 auraient été testés par l'Armée Rouge pendant la Guerre d'Hiver, mais ces informations sont probablement incorrectes, il s'agit probablement d'une erreur d'identification. Lorsque l'Allemagne lança l'opération Barbarossa, l'Armée Rouge disposait de milliers de chars légers, moyens et lourds. Le 22 juin 1941, les T-34 représentaient 5% du total de tous ces chars, avec le chiffre de 1 225 chars (dont 832 destinés aux districts militaires de l'ouest de l'URSS). Le T-34 fut souvent utilisé comme symbole de la contre-attaque soviétique efficace contre les Allemands. L'apparition du T-34 à l'été 1941 fut un choc psychologique pour les soldats allemands, qui s'étaient préparés à affronter un ennemi inférieur en Russie. Le journal d'Alfred Jodl montre comment ils furent surpris par l'apparition du T-34 à Riga. Jusqu'en 1941, les panzerdivisions avaient réussi, pas toujours grâce à de meilleurs chars, mais grâce à de meilleures tactiques et à un personnel mieux formé. Maintenant, en Russie, ils rencontrèrent de manière inattendue une série de chars russes contre lesquels leurs Panzer III étaient totalement surpassés et nombre de leurs armes antichars étaient inefficaces. Le T-34 pouvait détruire tous les chars allemands de 1941. Cependant, le nouveau char souffrait de divers problèmes mécaniques, notamment au niveau de sa transmission et de son embrayage ; au moins 50% des pertes totales au cours du premier été étaient dues à ces pannes mécaniques plutôt qu'aux tirs ennemis. Il y avait une pénurie de matériel de récupération et de réparation, couplée à l'inexpérience de nombreux soldats qui les poussèrent à abandonner leurs chars lorsqu'ils entendaient les premiers tirs ennemis. Il n'était pas rare que les premiers T-34 partent au combat avec une boîte de vitesses de rechange sur le capot moteur. Ces problèmes mécaniques furent finalement résolus. Aux problèmes mécaniques s'ajoutent, heureusement pour les Allemands, la mauvaise préparation des tireurs de chars et la tactique médiocre et inflexible des Russes contraints par l'incompétence de leurs commandants. Comme si tout cela ne suffisait pas, certains T-34 se battirent sans AP et la plupart n'avaient même pas reçu suffisamment d'obus pour transporter leur chargement complet. Tout cela explique les importantes pertes initiales des T-34.
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T-34 en entrainement, 1942. -
La plupart des premières rencontres avec les T-34 eurent lieu avec les canons antichars remorqués de 37mm appartenant aux divisions d'infanterie. La première rencontre de chars allemands avec des T-34 eut lieu le 22 juin 1941 en Ukraine. Une colonne du 15ème Régiment de Panzer fut attaquée par 30 T-34 du Régiment de Chars d’Entrainement de Lvov. Les pertes allemandes étaient de 3 Pz.Kpfw. IV et 2 Panzer III. Les Allemands perdirent pas mal de chars jusqu'au 8 septembre 1941, ce qui finirait par faire des ravages, mais l'avance allemande était imparable. L'Armée Rouge avait perdu quelque 11 000 chars à la fin de juillet 1941, dont presque tous les T-34. Malgré cette avancée apparente triomphante à de nombreuses reprises, les Allemands découvrirent que lorsqu'ils rencontraient des T-34, leur canon antichar PaK 38 de 50mm ne réussissait pas à le pénétrer qu'à des distances inférieures à 100 m et à travers la partie la plus fine du blindage latéral. La seule tactique efficace consistait à utiliser le canon AA de 88mm, encore en nombre insuffisant, ou à recourir à des Ju-87 Stukas voir à un soutien d'artillerie. L'expérience de Barbarossa conduisit les Allemands à équiper leurs chars de canons plus puissants et à augmenter également leur blindage. Même s'ils pouvaient être craints par les Allemands, les équipages du T-34 manquaient d'expérience pour utiliser efficacement leurs chars. Au cours de l'hiver 1941-1942, les T-34 dominèrent à nouveau les chars allemands grâce à leur capacité à se déplacer dans la boue ou la neige sans s'enliser. Les chars allemands ne pouvaient pas se déplacer sur le même terrain. L'infanterie allemande, qui était alors armée de canons PaK 36 de 37mm et PaK 38 de 50mm, n'avait aucun moyen efficace d'arrêter les T-34. Seul le faible niveau d'entraînement des équipages et l'incapacité des commandants soviétiques avaient jusque-là empêché le T-34 d'obtenir plus de succès. Pendant la Bataille de Moscou, le général Joukov organisa les quelques T-34 en escadrons autonomes et améliora l'entraînement, rendant le travail des chars plus efficace. Les brigades créées pour défendre Moscou étaient composées de quelques T-34, mais il devint évident qu'ils étaient supérieurs aux chars allemands. La chance souriait toujours aux Allemands, il y avait déjà un nombre insuffisant de T-34. À partir de 1942 la situation s'améliore pour le T-34. Bien que les pertes russes soient énormes, les Allemands commencèrent à ressentir le poids accumulé de toutes les pertes infligées à leurs chars. La perturbation causée par le déplacement de la production vers l'Oural fit passer de plus en plus de T-34 au front. Le T-34 était essentiel pour résister à l'offensive d'été allemande en 1942, et plus tard pour exécuter la manœuvre de double encerclement au-dessus de Stalingrad. Pendant la Bataille de Stalingrad, les T-34 furent utilisés en grand nombre et détruisirent de nombreux Panzer III & IV, ainsi que des M13/40 italiens et TACAM R2 roumains. À Stalingrad, l'usine de tracteurs produisait le T-34, et beaucoup furent à moitié enterrés pour les transformer en abris. Entre juin et décembre 1941, un total de 3 017 T-34 furent livrés et 3 111 autres furent fabriqués. Contre eux, on estime que les Allemands déployèrent au cours de la même période sur le front russe environ 2 686 Pz. III, IV et StuG. Ainsi, si l'on compte les 1 563 KV-1 & 2 russes, l'infériorité numérique allemande devait être compensée par une meilleure utilisation des chars, de meilleurs commandants, une meilleure tactique et un meilleur entraînement. Les 2 300 T-34 perdus au combat auraient été inabordables pour toute autre armée. L'année 1942 vit le T-34 comme char standard, combattant les Pz. III (50mm long) & IV, ceux-ci étant principalement équipés du canon court L/24 de 75mm. En 1942, les Pz. IV et StuG avec des canons longs L/43 ou L/48 de 75mm étaient encore rares. Même ainsi, les Russes perdirent 6 600 T-34 au cours de l'année 1942, une proportion similaire à celle de 1941. Les équipages russes n'avaient pas encore appris à repérer les chars ennemis ou à leur tirer dessus avant que les Allemands ne le fassent contre eux depuis des points avantageux où ils pouvaient toucher les points faibles des T-34.
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T-34 en feu, 1941. -
L'accent mis par l'Armée Rouge en 1942-1943 était sur la reconstruction des pertes de 1941 et l'amélioration des compétences tactiques. La production du T-34 augmenta rapidement, mais la conception fut gelée : seuls les changements qui accéléraient la production furent généralement acceptés. Les concepteurs soviétiques étaient bien conscients de la nécessité de corriger certaines lacunes dans la conception, mais de telles améliorations auraient coûté du temps de production et ne furent pas adoptées. À la mi-1943, la production de T-34 était d'environ d’un millier de chars par mois, bien supérieure à la production allemande. Cependant, les pertes soviétiques dépassèrent les pertes allemandes en raison de l'infériorité tactique, du manque d'entraînement de l'unité, d'une chaîne de commandement défectueuse et d'une pénurie de radios pour les chars. Alors que les chars allemands, britanniques et américains avaient une tourelle pour triplace (commandant, tireur et chargeur) qui permettait au commandant de se concentrer sur la direction et la coordination sur le T-34, ce n'était pas le cas. En 1943, 63% des pertes de chars allemands étaient attribuées aux T-34. Même ainsi, les chars russes continuèrent à subir de lourdes pertes aux mains des Allemands. Pour les Russes, ce niveau de pertes n'était plus supportable non plus en 1943. L'année 1943 verra divers événements qui conduiront à des améliorations des chars allemands et russes. En réponse au T-34, les Allemands commencèrent à introduire un grand nombre de canons antichars à grande vitesse PaK 40 de 75mm, à la fois remorqués et automoteurs. Au printemps 1942, les unités de première ligne commencèrent à recevoir des canons PaK 40 et des Pz.Kpfw. IV Ausf. G armés d'un canon long KwK 40 L/43 de 75mm. De plus, ils commencèrent à utiliser le nouveau Tiger I à la fin de 1942 et le Panther en 1943. Au milieu de la guerre, le T-34 ne possédait plus la supériorité technique contre les chars allemands. Les ratios de perte étaient toujours défavorables aux Soviétiques, bien que curieusement ils aient quelque peu baissé. Le problème à résoudre était un blindage épais auquel le canon ZiS-5 de 76,2mm ne pouvait pas faire face, une mise à niveau du T-34 était donc nécessaire. À partir de la fin de 1942, les Soviétiques améliorèrent leur tactique et leur écrasante supériorité de chars sur les Allemands joua un rôle crucial. L'apparition du T-34-85 au début de 1944 donna à l'Armée Rouge un char doté d'une meilleure puissance de feu et d'une meilleure mobilité que le Panzer IV (y compris l’Ausf. H) et le StuG III, même si le blindage était encore inférieur à la normale, la puissance de feu était très équilibrée et le Panther, presque impénétrable frontalement à longue distance, commençait à être vulnérable à des distances comprises entre 500 et 1 000 m grâce au nouveau canon que cette version améliorée du T-34 embarquait. Son calibre de 85mm pouvait percer 100mm de blindage à 1 km ce qui laissait les Tiger allemands dans des situations compromettantes si la distance entre les deux véhicules était suffisamment raccourcie.
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Des soldats finlandais du 12ème Régiment d'Infanterie inspectent un T-34 détruit par un canon d'assaut allemand lors de la bataille de Tali-Ihantala dans le nord de Vyborg. De gauche à droite, Jaeger Eino Heikkilä, le sergent Kalle Niemelä et le sergent Heino Nikulassi. Niemelä et Nikulassi ont un Panzerfaust sur leurs épaules, Nikulassi porte une mitraillette Suomi KP31 de fabrication finlandaise, 30 juin 1944. -
En 1943, il était déjà clair que le T-34 avait perdu son avantage de blindage et de puissance de feu sur les Allemands. Entre juillet et septembre 1943, 9 000 chars russes furent perdus au profit de 2 200 chars allemands. Cependant, les usines soviétiques pouvaient compenser les pertes, contrairement à celles allemandes. Si au début de la guerre, seuls 5% des chars soviétiques étaient des T-34 ; celui-ci était déjà passé à 50 ou 60% au milieu de 1943, et serait encore plus élevé à la fin de la guerre. À cette époque, les T-34 avaient remplacé les anciens modèles de chars et étaient disponibles en grand nombre, bien que de nouveaux chars allemands tels que le Panther inspiré du T-34 les aient dépassés. À la fin de la guerre, les IS-2 étaient également mieux blindés et armés que le T-34, que le Panther et le Tiger I. Au milieu de 1943, lors de la Bataille de Koursk, le T-34 affronta les Tiger I & Panther. Comme ils ne pouvaient pas se battre d'égal à égal, les T-34 furent contraints d'attaquer par grandes vagues, ce qui entraîna la perte de centaines de ces chars. Dans les combats autour de la ville de Prokhorovka, 1 200 chars convergèrent. Les Tiger & Panther s’arrêtèrent alors que les T-34 manœuvraient autour d'eux en essayant de rattraper les flancs ou l'arrière. Au total, 21 affrontements furent enregistrés entre chars russes et allemands lors de la Bataille de Koursk. Après l'opération Citadelle, les T-34 continuèrent à combattre en Ukraine, mais en raison du manque de chars allemands, leurs objectifs étaient des canons antichars, à la fois fixes et installés sur des véhicules blindés. Les Allemands s'équipent de canons automoteurs, installant des canons de 75, 76 ou 88mm sur tous les véhicules blindés à leur disposition, compensant ainsi leur infériorité numérique en chars avec ces chasseurs de chars. Compte tenu de l'infériorité du T-34, par rapport au Tiger I en 1943, la conception d'un nouveau canon de 85mm fut commandée pour les munitions antichar du M1939. C'est ainsi qu'apparut le nouveau canon D-5 de 85mm, qui fut monté sur le châssis du SU-122 pour créer le SU-85. La tourelle du nouveau T-34-85 fut conçue pour le canon D-5, malheureusement un autre canon ne put être installé. Fin 1943, des coupoles de commandant furent installées sur le T-34, améliorant la vision du terrain. Le périscope MK-4 commença également à être utilisé sur le T-34. Ces changements améliorèrent les performances du T-34 au combat.
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T-34 Mod. 1943 capturés mis en service dans la Wehrmacht, janvier 1944.
T-34