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Genèse & Production
Le Panther fut le remplaçant du Panzer IV devenu trop limité sur le front oriental face au tout nouveau T-34 soviétique de conception très moderne pour l'époque. Avec ce dernier et le KV-1, les Russes possédaient 2 engins intrinsèquement supérieurs à leur homologues allemands. Ces derniers devaient avant tout leurs succès à leur supériorité tactique. Le Groupe de Panzer de Guderian fut sévèrement malmené par ces nouveaux chars et celui-ci demanda la conception dans les plus brefs délais d'un char capable de restaurer la supériorité allemande. En raison de l'urgence, il suggérait ni plus ni moins de copier littéralement le T-34. Les grandes caractéristiques de ce char étaient son blindage incliné qui déviait nettement mieux les coups adverses, ses grands galets procurant une meilleure stabilité et une excellente assise en mouvement et enfin son canon en porte-à-faux, idée jusque-là rejetée par les Allemands. L'inclinaison du blindage était sans aucun doute le concept le plus révolutionnaire. Pour répondre au T-34, les Allemands pensèrent premièrement au VK 45.01 (futur Tiger) et son 88mm en cours de développement mais ce char lourd (dont les origines remontent à 1937) héritait d'une majorité de standards allemands (notamment les parois verticales) rendus obsolètes par l'apparition du T-34. Le Tiger dès avant son apparition ne répondait donc pas vraiment à l'attente, en raison également de son poids qui limitait ses performances.
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T-34 examiné par des soldats allemands. -
Fin 1941, Daimler-Benz et MAN furent contactés afin d'élaborer un char moyen de la classe des 30-35 t, disposant d'un blindage au parois obliques comme le char russe, épaisses de 40 à 60mm, armé du canon de 75mm L/48 et capable d'atteindre sur route les 55 km/h.
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Prototypes des entreprises MAN et Daimler-Benz respectivement. -
Daimler-Benz suivit les propositions de Guderian en proposant une copie quasi conforme du T-34 russe. Son modèle, le VK 30.02 (D) était équipé d'un moteur diesel MB 507 et d’une transmission montée à l'arrière (la puissance était données aux chenilles via des barbotins arrière), de galets entièrement en acier sur suspension à lames de ressort, d’une tourelle montée à l'avant (ce qui mettait le siège du pilote dans le puits de tourelle). Les côtés de la caisse disposaient de trappes de secours et des réservoirs amovibles comme sur le T-34 étaient installés à l'arrière. Le design était plus soviétique qu'allemand et avait un grand potentiel. Les lames de ressort étaient faciles à fabriquer et plus économiques que les barres de torsion et les galets tout en acier répondait à la pénurie de caoutchouc. Le moteur qui occupait peu d'espace et la disposition à l'arrière de la transmission aurait permis par exemple l'installation d'un plus gros canon. L'emploi d'un moteur diesel répondait également aux prévisions de pénurie d'essence.
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VK 30.02 (M), Panther Ausf. A (D1). -
MAN, proposa un design plus allemand tout en reprenant les parois inclinées du char soviétique possédant de bien meilleures qualités balistiques que les parois verticales. La tourelle était montée au centre pour compenser le porte-à-faux du très long tube du 75mm L/70 et son frein de bouche. Contrairement au T-34 et au projet de Daimler-Benz, le modèle de MAN, le VK 30.02 (M) était plutôt sophistiqué (ce qui se révéla être un handicap pour la production de masse). Comme sur les chars allemands précédents, le moteur était monté à l'arrière et la transmission à l'avant. La suspension à barres de torsion avait été conservée et comportait de grands galets imbriqués. La disposition interne était conforme au standard allemand avec les postes du pilote et du radio-mitrailleur dans un compartiment avant. Le moteur prévu était le V-12 Maybach HL 210 transmettant la puissance à des barbotins avant. Le VK 30.02 (M) était aussi plus imposant que son concurrent et aussi beaucoup plus lourd que le poids spécifié au départ. En dépit de de sa lourdeur, de sa complexité, le projet de MAN fut finalement choisi en raison de son design plus germanique bien que pourtant Hitler (la seule fois où il eut du flaire) lui préférait le VK 30.02 (D) plus simple à fabriquer. Une commande initiale de 200 VK 30.02 (D) fut finalement supprimée. Hitler fut très impressionné par le prototype de Daimler-Benz, mais suggéra que le canon de 75mm L/48 soit remplacé par le plus puissant 75mm L/70. Une commande de 200 exemplaires du VK 30.02 (D) fut effectuée et mise en fabrication. Cependant en avril 1942, le Waffeprufamnt 6 lui préféra le VK 30.02 (M) plus allemand et la commande fut annulée. Les prototypes du VK 30.02 (M) furent testés sen septembre 1942 alors que le Tigre entrait en production et fut jugé bon pour la production. Une première série de 20 exemplaires, le Pz.Kpfw. V Panther Ausf. A (plus tard rebaptisé D1) fut réalisée fin 1942. C'était avant tout un modèle de présérie. La désignation Ausf. B fut réservée à un modèle équipé de la boîte de vitesse Maybach-Olvar en lieu et place de l'AK-7-200 spécialement mise au point pour le Panther. Cette boîte ne répondait cependant pas aux exigences et le Panther Ausf. B ne vit jamais le jour. Les Pz.Kpfw. V Ausf. A d'origine étaient des engins de présérie fabriqués à seulement 20 exemplaires. Ils avaient un blindage frontal de 60mm, un moteur Maybach HL 210, une boîte de vitesse ZF7 avec conduite à embrayage et frein, le canon de 75mm KwK L/70 et un tourelleau faisant saillie sur le côté gauche de la tourelle. Les Panther qui suivirent début 1943 comportaient déjà des modifications comme un blindage frontal de 80mm, un moteur Maybach HL 230 (à alésage supérieur) et la nouvelle boîte AK-7-200 qui permettait au Panther d'effectuer des virages à rayons fixe (rayons préétablis selon la vitesse du char) et des virages sur lui-même quand il était à l'arrêt. Le tourelleau fut déplacé un peu sur la droite supprimant ainsi la saillie. Le premier modèle de production fut le Pz.Kpfw. V Ausf. D. Le Pz.Kpfw. V Ausf. C est une énigme, il ne dépassa sûrement pas les planches à dessins.
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Prototype rejeté du Panther. -
Versuchsträger (châssis d'essai) de VK. 30.02 (M). Cette mule est utilisée pour les tests dynamiques au centre de test de Kummersdorf, Allemagne, fin 1942. -
Le centre de test de Maschinenfabrik Augsburg Nürnberg (MAN), Nuremberg, Allemagne, 1942. -
Unité inconnue, Allemagne, 1942. -
La production en série du Panther débuta en janvier 1943. Si un chiffre de 250 Panther par mois fut dans un premier temps spécifié on passa vite à une demande de 600 Panther par mois ! Pour réaliser cette ambition un vaste plan de production englobant de nombreuses firmes et sous-traitants fut mis sur pied, au détriment d'autres programmes comme la construction d'avions pour libérer des installations. Ce chiffre ne fut cependant jamais atteint. Cela s'explique par la complexité du Panther qui nécessitait beaucoup plus d'heures d'usinage que le Pz.Kpfw. IV (la suspension sophistiquée du Panther en est la preuve la plus flagrante, problème partagé avec le Tiger et le Tiger II).
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Chargement de Panther pour le transport vers le front Est, 1943. -
De plus les mois passant, la situation économique et industrielle de l'Allemagne nazie se dégrada de plus en plus suite notamment aux bombardements et diverses pénuries. Les retards que cela engendra sur les chaînes de production ne permit aux Allemands que de produire seulement en 2 ans et demi qu'environ 6 000 Panther alors que les Américains et les Russes produisaient des chars par dizaines de milliers. (ex : 52 000 Sherman US !). Le Panther, malgré ces désavantages, fut le char le plus abouti de la seconde guerre mondiale et resta en action dans diverses armées jusqu'en 1950. Notons que MAN céda en février 1943, la licence de production du Panther à la firme italienne d'Ansaldo-Fiat mais que celle-ci n'en produisit aucun en raison de la capitulation du pays en septembre de la même année. L'Allemagne céda également en 1944 quelques Panther Ausf. G à son allié hongrois, vendit un Panther à la Suède en 1943 et céda la licence de production du Panther au Japon, ainsi qu'un exemplaire, mais ce dernier n'arriva jamais au Japon en raison de l'impossibilité d'un tel voyage, il resta sans doute en Allemagne.
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Chaine de montage de Panther, 1944. -
Présentation par Richard Cutland d’une mini mini-série en 3 épisodes évoquant l'ascension et la chute de l'un des chars les plus célèbres de la Seconde Guerre Mondiale, le tristement célèbre Panther ! Destiné à contrer les T-34 soviétiques et à remplacer les Panzer III & IV, au moins 6 000 de cette bête féroce furent fabriquées. -
Design
La disposition interne du Panther était très classique avec à l'avant les stations du pilote et du radio-mitrailleur, au centre le compartiment de combat et à l'arrière le compartiment moteur. Le pilote était assis à l'avant gauche derrière une fenêtre de conduite située sur la plaque frontale du char (glacis). La fenêtre en question était constituée d'une vitre en verre laminé protégée par un volet blindé monté sur charnière. En situation de combat ce volet était toujours fermé. Dans ce cas, pour fournir une certaine visibilité au pilote, 2 épiscopes fixes étaient disposés sur le toit, l'un pointant tout droit, l'autre vers la gauche (45°). La vision du pilote en était fortement réduite, pour y remédier sur le Panther Ausf. G, un épiscope rotatif remplaça les 2 épiscopes fixes et la fenêtre de conduite fut supprimée. On reconnait d'ailleurs facilement l'Ausf. G par l'absence de cette fenêtre de conduite.
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Glacis de Panther Ausf. D. -
Glacis de Panther Ausf. A. -
Glacis de Panther Ausf. G. -
Le radio-mitrailleur, qui avait la charge du poste radio et de la mitrailleuse de caisse, était assis à l'avant droit du char. Sur l'Ausf. D, une simple fente sur le glacis protégé par un clapet lui permettait d'utiliser sa MG34 de 7,92mm. Sur les modèles A et G, un système à rotule remplaça la fente "boîte aux lettres". L'équipement radio se situait à la droite de l'opérateur sur la saillie surplombant les chenilles. Le radio mitrailleur disposait également de 2 épiscopes disposés de la même façon.
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Version D/A : trappes montées sur pivot. -
Ausf. G : trappes montées sur pivot. -
La boîte de vitesse était située entre les deux hommes du compartiment avant avec la commande finale qui procurait la puissance aux 2 barbotins avant. Cette boîte de vitesse, l'AK-7-200 (plus tard remplacée par l'AK-7-400) fut spécialement conçue pour le Panther en raison de son poids et de sa puissance plus importante. Elle comportait 7 rapports synchronisés. Les freins à disques hydrauliques Argus servaient aux changements de direction en freinant sur une des chenilles. La direction s'effectuait également via un engrenage épicycloïdal qui faisait tourner l'un des barbotins en sens inverse, permettant ainsi des virages plus courts. Le toit du compartiment avant comportait une large trappe boulonnée servant en cas échéant à l'entretien de la transmission. Sur cette trappe s’en trouvaient 2 montées sur pivot pour le pilote et le radio-mitrailleur. Sur les modèle G, les trappes sont montées sur charnières.
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Compartiment de Combat
Le tireur était assis dans la tourelle à la gauche du canon. Pour sa visée, à l'origine le tireur disposait d'une lunette binoculaire TZF 12 articulée qui dès le modèle A fut remplacé par la lunette monoculaire TZF 12a. La mise à feu du canon était électrique, et se faisait via une détente située sur le volant de pointage verticale. Une mitrailleuse coaxiale était située à la droite du canon et était toujours actionnée par le tireur via une pédale. Le pointage de direction de la tourelle se faisait hydrauliquement ou manuellement via un autre volant quel que soit le mode. Le commandant était assis à l'arrière du tireur en surplomb. Il disposait d'une coupole de type tambour à 6 fentes de vision à épiscopes sur l'Ausf. D qui fut remplacée par une nouvelle coupole en forme de dôme à 7 épiscopes. La trappe sur le premier modèle était montée sur charnière alors que celle du suivant l'était sur pivot. Sur le deuxième type de coupole était monté parfois une circulaire pour une MG34 AA.
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Le chargeur quant à lui était installé à la droite du canon dans la tourelle. Les parois de la tourelle étaient inclinées. Le puits de tourelle disposait d'un plancher circulaire rattaché à la tourelle via des tubes en acier et pivotait donc avec elle. L’énergie pour la rotation de la tourelle était prise sur une boîte de transmission à travers le centre du plancher. Cette boîte était-elle même reliée à un moteur à pétrole. Le compartiment de combat comportait très peu d'ouvertures : il y avait une grande trappe montée sur charnière sur la paroi arrière de la tourelle, qui servait d'accès à l'équipage et au chargement des munitions ou à l'évacuation des douilles. Une petite trappe sur la paroi gauche de la tourelle en dessous de la coupole servait également à l'évacuation des douilles, cette trappe fut cependant supprimée à partir de l'Ausf. A. Trois petits ports de tir au pistolet qui furent également supprimées à partir de l'Ausf. A.
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Coupole de commandant du Panther Ausf. D avec 6 fentes de vision et une trappe montée sur charnière. -
Coupole de commandant du Panther Ausf. A et du Panther Ausf. G avec 7 épiscopes fixes et une trappe montée sur pivot. -
Puits de tourelle du Panther. -
Réticules TZF12 et TZF12a. -
L'arme principale du Panther était l'excellent 75mm KwK 42 L/70 (à frein de bouche à double déflecteur) mis au point par Rheinmetall. Ce canon à grande vitesse initiale (935 m/s) était une arme formidable pouvant pénétrer 120mm de blindage sous 30° à 900 m. Le mantelet du canon bombé sera remplacé sur les derniers Ausf. G par un autre doté d'un déflecteur pour protéger l'intérieur de la tourelle des éclats lorsque le canon était en position verticale maximum.
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Un obus perforant a ricoché sur le bas du mantelet, pénétrant le toit du châssis et tuant le conducteur et/ou l'opérateur radio. -
Mantelet tardif anti-ricochets pour éviter le problème du piège à obus, problème lui aussi présent sur le T-34. -
Compartiment de combat du Panther. -
Culasse du canon KwK L/42 de 75mm. -
APCBC PzGr. 39/42 (75×640mm). -
APCR PzGr. 40/42. -
HE SpGr. 42. -
Compartiment Moteur
Le moteur situé dans le compartiment arrière était le Maybach HL230 P30 (V12), de 23 L qui fournissait au Panther 700 ch à 3 000 t/min (à refroidissement liquide). Ce modèle était en fait une version améliorée, à alésage supérieur du Maybach HL210 monté sur le Panther Ausf. A/D1, trop juste pour le poids d'un tel char.
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Moteur Maybach HL210 TRM P45. -
Moteur Maybach HL230. -
1 - Filtres à air. 2 - Tuyau de refroidissement. 3 - Échappement. 4 - Radiateur d'huile. 5 - Pompe à eau. -
L'entretien de ce dernier se faisait via une vaste trappe au milieu du plateau arrière. Une autre trappe circulaire sur la paroi arrière de la caisse permettait d'atteindre le bas du moteur. Si nécessaire tout le plateau arrière pouvait être déboulonné pour un entretient plus complet. Les grilles de refroidissement et les ventilateurs était disposées de part et d'autre de cette trappe. L'échappement se faisait via des tuyaux d’échappements (il existe plusieurs montages) situés sur l'arrière de la caisse (note : des coffres de rangement étaient situés de part et d'autre de ces tuyaux).
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Pont arrière des Panther Ausf. D/A/G. -
Pont arrière du Panther Ausf. G (Spätes). -
Différents moteurs seront également testés pour améliorer la mobilité du Panther comme le moteur à refroidissement par air MAN/Argus, un moteur d'avion modifié BMW ou encore un diesel de Daimler-Benz. Aucuns de ces moteurs cependant ne connurent de succès.
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Différents types de tuyaux d'échappement du Panther et du Jägdpanther. -
Boîte de vitesses du Panther. -
Suspension
La suspension du Panther était constituée de 8 galets doubles imbriqués, 16 de chaque côté. Ces galets étaient des disques emboutis en forme d'assiette avec bandages de caoutchouc plein. Les derniers modèles d'Ausf. G disposèrent cependant de disques plats tout acier à suspension élastique identiques à ceux du Tiger et du Tiger II.
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Suspension avec barres de torsion et imbrication des galets. -
Les premiers, 3èmes, 5èmes et 7èmes galets en partant de l'avant étaient doubles, tandis que les essieux intermédiaires accueillaient des galets simples, recouvrant les autres intérieurement et extérieurement. Chaque essieu était relié par un bras à une barre de torsion couplée en série à une seconde barre de torsion lui étant parallèle. Les barres de torsion allaient d'un bord à l'autre du plancher et les galets du côté droit du char étaient placés derrière leurs barres de torsion respectives alors que ceux du côté gauche étaient placés devant. La disposition des galets n'était donc pas (comme pour le Tigre) symétrique. Cette disposition donnait une excellente assise mais son entretien était terriblement compliqué et fatiguant.
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Galets emboutis à bandages de caoutchouc. -
Galets plats tout acier à suspension élastique. -
Notons qu'une suspension hydrostatique et hydrodynamique fut couplée à un système spécial de filtrage pour permettre au Panther d'évoluer dans une zone contaminée chimiquement (Tauch Einrichtung). Très rare.
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Maillons de chenille 66 cm plus larges. -
Blindage
La caisse (caisse inférieur) et la superstructure (caisse supérieur) du Panther étaient faites d'un seul tenant au moyen de plaques de blindage homogène assemblées par soudures. Cependant, les arêtes principales étaient renforcées par des emboîtements à mortaises comme pour le Tiger. Le blindage atteignait son paroxysme avec le glacis épais de 80mm. Celui-ci était incliné sous un angle de 35°, choisi pour dévier les projectiles vers le haut et les écarter du mantelet (épais de 100 à 110mm). La superstructure du Panther fut de 2 types : le premier avait sur les côtés une arête inférieur parfaitement horizontale terminée par un aileron censé protéger le réservoir de carburant, ce type de côté est présent sur l'Ausf. D et l'Ausf. A. Le second offrait l'arête inférieur oblique (sur les côtés), caractéristique de l'Ausf. G offrant une meilleure protection au réservoir de carburant.
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Comparaison des bords inférieurs des côtés de les Ausf. D/A et Ausf. G. -
Schéma d’épaisseur de blindage du Panther. -
La simulation présente la détonation d'une HE O-365K soviétique de 85mm sur le bas du mantelet du Panther Ausf. G, l'explosion frappant le mince blindage du toit. -
Simulation d’une APCBC M82 américaine de 90mm sur le glacis du Panther Ausf. D. -
Simulation d’une APBC T33 américaine de 90mm sur le glacis du Panther. -
Simulation d’une APCR BR-365P soviétique de 85mm sur le glacis du Panther Ausf. G.
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Modèles
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Allemagne
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Ausf. D (1943)
Les premiers Panther qui quittèrent les plans de montage reçurent selon les standards allemands en vigueur la désignation de Pz.Kpfw. V Ausf. A. Les Allemands qui jusqu'ici avaient respectés un schéma de dénomination bien précis (L'Ausf. B suivait l'Ausf. A et ainsi de suite), se sont bien mélangés avec le Panther. En effet, les modèles de présérie Ausf. A furent par la suite reclassés en Ausf. D1, le modèle de production Ausf. D fut parfois appelé Ausf. D2 ! On reconnaissait l'Ausf. D grâce à son tourelleau en forme de tambour, la fenêtre de conduite et la fente "boîte aux lettres" sur le glacis ou encore les lance-fumigènes sur les côtés de la tourelle et une arrête droite des bords inférieurs de la saillie avec des compartiments de rangement séparés installés sous les extrémités arrière. Au cours de sa production l'Ausf. D fut équipé d'un nouveau tourelleau plus plat et d'un lance-grenades sur le toit actionné par le chargeur.
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L'Ausf. D adopta également des jupes blindées qui devinrent standard pour protéger le haut des chenilles contre les bazookas et la pâte antimagnétique Zimmerit appliquée sur les parois inclinées empêchant la pose de mines magnétiques. Le Panther Ausf. D (sauf pour les premiers modèles) était également équipé d'un frein de bouche à double déflecteur sur son canon L/70. Notons qu'un exemplaire de l'Ausf. D1 fut équipé de la tourelle du Pz.Kpfw. IV Ausf. H (celle-ci était toutefois fixée), qui servit comme char de commandement au sein du 653ème Bataillon de Panzerjäger Lourds en Russie durant les premiers mois de 1944.
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1ère Compagnie de l’État-Major, 51ème Bataillon de Panzer. -
2ème Compagnie, 51ème Bataillon de Panzer. Certains chars gardèrent leurs pots d’échappement, d'autres le perdirent pendant les combats. -
Peloton d’une Compagnie, Bataillon de Panzer. -
1ère Compagnie, 4ème Régiment de Panzer, Haut Commandement de l’Ouest, Secteur Anzio-Nettuno, Italie, février 1944. -
Capturés de la 5ème Panzerdivision SS Viking, dans le cadre du 8ème Corps de Chars de la Garde de l'Armée Rouge, 1944. -
366ème Régiment d’Artilleries Automotrices Lourdes de la Garde, 47ème Armée, Lac Balaton, 1945. -
3ème Front Ukrainien, Sofia, 1945, après avoir été transmis à la 1ère Brigade Blindée Bulgare. -
Ausf. A (1943)
Le modèle suivant l'Ausf. D fut dénommé Pz.Kpfw. V Ausf. A (cette anomalie provient peut être d'une erreur administrative, phonétique, ...) mais il aurait dû en fait être nommé Pz.Kpfw. V Ausf. E !?! Le Pz.Kpfw. V Ausf. A qui fit son apparition durant le 2ème semestre de 1943 comportait certaines améliorations comme l'installation d'une nouvelle coupole munie d'épiscopes blindés (et d'une trappe pivotante) et d'un support de rotule pour la MG34 de caisse. Ce modèle garda les jupes blindées de 5mm d'épaisseur protégeant le haut des chenilles qui devinrent un élément standard.
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Autre changement notable, la lunette binoculaire du tireur fut remplacée par une lunette monoculaire, ne laissant qu'un seul trou dans le mantelet. À part la grande trappe arrière et la trappe du tourelleau, toutes les autres ouvertures de la tourelle furent supprimées.
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4ème Régiment de Panzer, Italie, février 1944 (NB : la 13ème Panzerdivision combat en Russie dans le même temps). -
3ème Compagnie, 1er Bataillon, 2ème Régiment SS de Panzer, Panzerdivision Das Reich, Poche de Falaise, Normandie, 1944. -
Panther Ausf. G (1944)
Le dernier modèle de production, le Panther Ausf. G (la dénomination Pz.Kpfw. V avait été abandonnée à la demande d'Hitler) fit son apparition en 1944. Ce modèle comportait des modifications importantes. En effet, les côtés de la superstructure furent modifiés pour en simplifier la fabrication et les coffres de rangement faisaient désormais partie intégrante de la caisse et non plus des éléments ajoutés. Les flancs de la caisse du Ausf. G étaient caractéristiques par l'absence des ailerons présents aux extrémités arrière de la superstructure des modèles D et A. Le blindage des côtés fut en outre augmenté jusqu'à 50mm d'épaisseur.
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La fente de conduite présente sur l'Ausf. D et l'Ausf. A fut supprimée et l'épiscope fixe frontal du pilote eut remplacé un épiscope rotatif beaucoup plus pratique et offrant un champ de vision plus vaste. De nouvelles trappes à charnières (avec ouvertures à ressorts) remplacèrent les anciennes trappes pivotantes au-dessus du compartiment avant. Les coffres à munitions placés sur les surplombs des chenilles disposaient désormais de parois blindées coulissantes afin de prévenir les risques d'incendie. Le nombre d'obus embarqués passa de 79 à 82. Le système d'arrimage des jupes blindées fut amélioré. Autre changement notable, un nouveau mantelet prévu pour supprimer les pièges à éclats (ou à obus) présents sur l'ancien modèle, fut mis au point et adopté par un grand nombre de Panther Ausf. G.
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Avec galets en acier. -
Les derniers modèles du Panther Ausf. G comportèrent une innovation au départ prévue pour le Panther II, les galets imbriqués élastiques tout acier, également adoptés par le Tiger II. Le Maybach HL 230 P30 fut également révisé pour répondre aux problèmes de surchauffe, mal emblématique des premiers Panther. Une deuxième pompe fut rajoutée, la distribution du liquide de refroidissement fut améliorée ainsi que les roulements et les joints de tête de cylindre. Le gain de fiabilité fut conséquent. Pour en améliorer la puissance moteur, il fut proposé de le transformer en moteur à injection en augmentant son taux de compression et peut être en ajoutant des sur-compresseurs. Des prototypes furent mis au point et testés mais la guerre se termina avant la mise en production.
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3ème Compagnie, 12ème Régiment SS de Panzer, Panzerdivision Hitlerjugend, Normandie , juin-juillet 1944. -
1er Bataillon, 116ème Panzerdivision, Allemagne, début 1945. -
1er Régiment SS de Panzer Leibstandarte SS Adolf Hitler, Groupe de Combat de Peiper, 1ère Panzerdivision SS Leibstandarte SS Adolf Hitler, Bataille des Ardennes, Belgique, décembre 1944. -
Groupe de Combat Blindé de Peiper, La Gleize, Ardennes, Belgique, décembre 1944. -
Brigade Autonome, batailles de Westfall, Secteur de Weissenburg, hiver 1944-1945. -
9ème Régiment SS de Panzer, 9ème Panzerdivision SS Hohenstaufen, Normandie, été 1944. -
116ème Panzerdivision, Région de Kleve, Allemagne, février 1945. -
Ausf. F (1943)
Les ingénieurs allemands à partir de 1943, travaillèrent sur une nouvelle tourelle pour le Panther. Cette nouvelle tourelle devait être dotée d'un bouclier de canon étroit en groin de cochon (Saukopf) et d'un blindage frontal de 120mm. Elle était également de dimension plus étroite pour compenser l'augmentation de poids tout en procurant un espace intérieur suffisant. Au printemps 1944, Daimler-Benz hérita de Rheinmetall-Borsig, ainsi que les spécifications de cette toute nouvelle tourelle : -Adoption du bouclier Saukopf dont la forme diminuait fortement la possibilité que les coups soient déviés vers le compartiment de conduite. -L'augmentation du blindage frontale ne devait pas augmenter le poids général de la tourelle. -Adoption d'un plaque frontale étroite pour présenter moins de surface aux coups ennemis, sans cependant réduire l'espace interne à l'intérieur de la tourelle pour la manœuvre du canon. -Installation d'un télémètre stéréoscopique. -Remplacement de la MG34 coaxiale par une MG42. -Réduction des coûts de production de la tourelle. -Présence des supports nécessaires pour une conversion rapide en char de commandement ou de combat de nuit.
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Schmallturm sur châssis Ausf. G. -
Autre fait important, la nouvelle tourelle devait avoir la même circulaire de tourelle pour ne pas devoir modifier la caisse. La Schmallturm devait en principe équiper le Panther Ausf. F et le Panther II. La Schmallturm bien que dotée d'un blindage plus épais était moins lourde (7,565 t) que l'ancienne tourelle (7,665 t), normal puisqu'elle était plus petite. Cette réduction fut rendue possible par la modification de l'affût du canon et la relocalisation du cylindre de recul et du récupérateur en dessous du canon et non plus sur les côtés. Cette disposition procurait à peu de choses près le même espace intérieur et le même confort d'utilisation à l'équipage, tout en permettant de réduire les dimensions de la tourelle donc les surfaces de blindage. Le blindage frontal était épais de 120mm, le blindage latéral et arrière de 60mm et celui du toit de 30mm. La Schmallturm pour le Panther Ausf. F devait être équipé du 75mm KwK 44/1 L/70 qui est un version améliorée du KwK 42 L/70 du Panther standard. La Schmallturm comportait comme autres équipements : -Un Nahverteidigungswaffe (lance-grenades rotatif) à l'arrière du toit de la tourelle. -Une nouvelle coupole de commandant. -Un sabord de tir au pistolet à l'arrière de la tourelle (les fantassins russes attaquaient par-là). -Un télémètre installé derrière la plaque frontale de la tourelle. Le télescope monoculaire articulé TZF13 produit par Leitz Wetzlar devait en principe être remplacé par le périscope SZF1 pour les modèles de production. Dix SZF1 furent commandés en 1944 suivis de 1 000 autres en janvier 1945. La coupole de commandant était dotée de 7 périscopes et était plus basse que celle du Panther A/G et possédait une trappe sur charnière. Un périscope TSF1 pouvait être dressé sans ouvrir la trappe de la coupole. Le ventilateur d'extraction de fumée fut déplacé du toit sur la base de la tourelle, à la droite du canon. Pour accueillir la Schmallturm, on modifia le châssis du Panther Ausf. G, qui fut rebaptisé Ausf. F. Ce châssis comportait comme modifications : -Le blindage du toit était maintenant de 25mm et non plus de 16mm. -Les trappes du pilote et de l'opérateur radio pour s'ouvrir se soulevaient légèrement et pivotaient sur les côtés. -La MG34 de caisse était remplacée par une StG44. -Le char pouvait être facilement converti en char de commandement par l'équipage lui-même. -Le char pouvait facilement accueillir (c'était prévu) un équipement IR FG1250. La production du Panther Ausf. F devait en principe débuter en mars 1945 chez Daimler-Benz mais elle fut reportée en raison des bombardements et les châssis et tourelles étaient encore en cours montage au mois d'avril. Ce retard s'explique par les bombardements et la non disponibilité de plusieurs éléments pour la Schmallturm comme le télémètre ou le télescope du canon.
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Tourelle Schmallturm. -
La tourelle du Panther Ausf. G ne pouvait être adaptée sur le Panther Ausf. F qu'en modifiant la circulaire et le système de rotation. Le résultat ressemblait à un Panther Ausf. G classique mais avec des trappes pivotantes et une StG44 à la place de la MG34. Au niveau de la suspension, le Panther Ausf. F (châssis Ausf. F et Schmallturm) de production devait en principe être équipé de galets à bandages en acier, produits pour tout type de panzers à la fin de la guerre. Les photos qui montrent des galets à bandages en caoutchouc montrent en fait des châssis de Ausf. G avec Schmallturm.
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Panther II (1943)
Les ingénieurs allemands n'avaient pas pour habitude de rester longtemps sans modifier et améliorer leurs réalisations. Le Panther entrant juste en production, le Heereswaffenamt ordonna à MAN et Henschel de travailler ensemble sur un nouveau programme visant à améliorer le Panther et le Tiger. Le but était de simplifier la production et la maintenance en standardisant le plus possible d'éléments entre les deux modèles. Le projet confié à MAN fut appelé Panther II alors que celui confié à Henschel fut appelé Tiger II. Si le Tiger II vit bien le jour et succéda au Tiger I, le Panther II cependant en resta au stade de concept même si un châssis complet fut cependant réalisé. Sur le Panther, les ingénieurs voulaient également augmenter le blindage, car celui du Panther de production était insuffisant face aux armes AT russes. Installer des plaques supplémentaires sur le Panther standard était fort compliqué. En janvier 1943, Hitler donna son accord pour la réalisation d'un nouveau Panther avec un blindage frontal de 100mm et latéral de 60mm. La production du Panther originel devait continuer jusqu'à ce que la production du Panther II puisse être lancée, ce qui n'arriva jamais.
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Bien entendu, l'augmentation du blindage provoqua une augmentation du poids de 2 t (47 t au total). Sinon, le design était fort similaire au modèle d'origine. Il fut planifié que la production du Panther II devait débuter en septembre 1943. En février 1943, le design fut revu pour comporter encore plus d'éléments interchangeables avec le Tiger II. Le Panther II devait être équipé des galets du Tiger II, mais il n'y avait la place sur le châssis que pour 7 galets (les 2 derniers galets étaient en effet décalés par rapport aux autres). Le Panther I si on peut dire, possédait 8 galets mais plus petits. Le 29 mars 1943, le Dr. Blaicher prit la décision que le Panther standard devait être produit jusqu'en 1944 et devrait céder sa place sur les lignes de montage à partir de cette année ou de 1945. Cette décision fut reconduite le 4 mai 1943, lors d'une réunion. A ce moment on considérait la production du Panther bien lancée et on ne voyait pas la nécessité de recommencer un nouveau programme de production. Cependant, il fut décidé d'incorporer dans la production du Panther plusieurs éléments du Panther II. En juin 1943, Henschel et les autres sociétés intéressées par la production du Panther II furent avertis que le début production du Panther II n'était pas pour demain. MAN reçut bien la permission de concevoir 2 châssis expérimentaux (Versuchs-Fahrgestell) dont un seul fut complété, mais aucune tourelle ne cependant fut produite pour le Panther II. Par après, en 1944-1945, l'industrie de guerre allemande n'était de toute façon plus capable de produire le nouveau char en série.
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Panther II avec tourelle de Panther Ausf. G. -
Le seul prototype de Panther II produit fut complété en mars-avril 1945 mais avec une tourelle de Panther Ausf. G. Il est possible, mais c'est fortement douteux, que ce prototype fut utilisé au combat lors des derniers jours de la guerre. La tourelle en fait devait être la Schmallturm (conçue par Rheinmetall en 1944 et produite par Daimler-Benz) qui devait également équiper le Panther Ausf. F, mais dans le cas du Panther II avec un canon de 88mm KwK 43/1 L/71 à haute vélocité (sans frein de bouche). La Schmallturm était plus étroite que la grande tourelle du Panther, mais cependant était mieux blindée car le blindage frontal était de 120-125mm, celui du bouclier Saukopf (groin de cochon) était de 150mm et le blindage latéral et de l'arrière était de 60mm. Le toit quant à lui était épais de 30mm. Elle était équipée de supports spéciaux pour équipements IR et lunette de visée. Le prototype du Panther II était toujours équipé du Maybach HL 230 P30 bien que le tout nouveau HL 234 de 900 ch devait équiper les modèles de production. En définitive, le Panther II se conduisait un peu comme le Tiger II et souffrait des mêmes problèmes liés à son poids et sa consommation d'essence, ce qui le rendait fort lent.
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Aujourd'hui le Panther II (avec tourelle d'Ausf. G) est visible au Patton Museum de Fort Knox.
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URSS
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T-V-85 (1944)
Le 28 novembre 1944, le comité d'artillerie de la direction principale de l'Artillerie du Ministère de la Défense de l'URSS (AK GAU) publia les exigences tactiques et techniques n°2820 « Pour l'installation d'armes nationales dans les tourelles des chars allemands capturés T-IV , T-V, T-VI et le Royal Tiger » (faute de modèle grandeur nature de la tourelle de Tiger II, l'étude du changement d'armement de ce char avec un canon domestique ne fut pas réalisée), y compris l'adaptation de ces tourelles en structures de tir fixes. En termes simples, l'OKB-43 devait prendre les tourelles des chars capturés, remplacer les canons allemands par des canons soviétiques, ainsi que des viseurs, et les adapter davantage pour les installer sur des véhicules blindés. En janvier 1945, le GSOKB (State Union Special Design Bureau) n°43 du NKV (Ministère de l'Armement de l'URSS) présenta un projet d'installation du dernier canon D-10T de 100mm, qui plus tard deviendrait l'armement principal du T-54, avec le viseur soviétique TSh-17, dans la tourelle du T-VI tout en conservant son mantelet. Ce processus de conversion fut estimé à 90 heures de travail. La conversion prévoyait l'installation d'un système de retrait de douille, ce qui simplifiait le travail de l'équipage de la tourelle. Une autre conversion qui devait avoir lieu à cette époque consistait à remplacer le canon allemand de 7,5 cm KwK 42 sur le Pz.Kpfw. V Panther par le canon soviétique de 85mm. Peu de détails sont connus sur ce projet. L'ensemble du processus de remplacement des armes à feu fut estimé à 120 heures de travail. Plus que cela, il est fort probable que le véhicule puisse également gagner de nouveaux viseurs soviétiques et des mitrailleuses de 7,62mm au lieu de la MG34 allemande.
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Conversions
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Befehlspanther (1943)
Certains Panther furent par exemple transformés en véhicules de commandement ou Pz.Befehlswagen V pour les commandants d'unité. Ces conversions étaient facilement réalisées en rajoutant du matériel radio et des antennes supplémentaires. Le récepteur et l'émetteur supplémentaires étaient installés dans la tourelle du côté droit, le chargeur devenant par ce fait opérateur-radio. Deux modèles de Pz.Befehlswagen V ne différait que par leur matériel radio qui furent mis au point. Le Sd.Kfz.267 était équipé d'un FuG 5 et d'un FuG 8, tandis que le Sd.Kfz. 268 accueillait un FuG 5 et un FuG 7. Le FuG 5 était destiné aux communications à courtes distances au sein des régiments et des bataillons alors que le FuG 7 était plutôt destiné aux communications avec l'aviation et le FuG 8 était utilisé dans les principaux réseaux de division (Fu = Funk ou radio). Ces Panther de commandement en raison du matériel radio supplémentaire ne pouvaient logiquement transporter le même nombre d'obus de 75mm (64 au lieu de 79 ou 82). On ne pouvait les distinguer des autres Panther que par les 2 antennes supplémentaires ou par leur indicatif d'appel indiqué sur la tourelle (pas systématique). Un total de 329 furent convertis entre mai 1943 et mars 1945.
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Pz.BfWg. V Ausf. A. -
Befehls Panther Ausf. D du Génie ou du QG, 39ème Régiment de Panzer. -
1ère Compagnie, 4ème Régiment de Panzer, Haut Commandement de l’Ouest, Secteur Anzio-Nettuno, Italie, février 1944. -
Befehls Panther Ausf. D de la logistique et du QG, 39ème Régiment de Panzer. -
Groupe Führer, 2ème Compagnie, 654ème Bataillon de Panzerjäger Lourds (État-Major Werther), Normandie, France, en 1944. -
5, 9 ou 10ème Panzerdivision SS, 1944. -
Allemagne, avril 1945. -
1er Bataillon, 1er Régiment SS de Panzer, Groupe de Combat Blindé de Peiper, La Gleize, Ardennes, Belgique, décembre 1944. Char de Pötschke, commandant du 1er Bataillon, 1er Régiment de Panzer, abandonné car en panne d'essence. -
Unité non identifiée, Krefeld, Allemagne, mars 1945. -
1er Bataillon, 11ème Panzerdivision, Reichenbach, Allemagne, mi-avril 1945. -
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Befehlspanther mit Panzer IV Türm (1944)
Faute de chars de commandement en nombre suffisant, les mécaniciens de la Compagnie du Werkstatt du 653ème Bataillon de Panzerjäger, prirent la liberté, vers la mi-1944, de récupérer une tourelle munie de Schürzen (jupes blindées) provenant d'un Panzer IV Ausf. H (ou G) et la placèrent sur une caisse de Bergepanther, réalisant ainsi un Befehlspanther unique en son genre. Comme il était difficile d'adapter le mécanisme de rotation et le panier circulaire de tourelle de la tourelle du Panzer IV à l'ouverture carrée qui abritait auparavant le treuil du Bergpanther, la tourelle fut simplement soudée sur le haut de la caisse en mai-juin 1944. Elle ne pouvait donc plus pivoter et le canon restait donc dans l'axe du char. La Rommelkiste (caisse de rangement à l'arrière de la tourelle) et les Schürzen à l'arrière seront vite supprimée car en raison de l'immobilité de la tourelle, ils empêchaient un accès aisé au compartiment moteur pour la maintenance. Bien entendu un matériel radio adéquat, ainsi qu'une Sternantenne (antenne étoile) sont installés. En raison de la tourelle fixe, l'équipage devait utiliser ce char comme un canon automoteur (comme un Jägdpanzer ou un StuG) en modifiant la position du char pour faire pivoter le canon vers une cible (le pilote étant dans ce cas aussi le pointeur). Il est vrai que ce handicap apparent était guère important, vu que le combat n'était pas sa mission principale. De plus cet engin opérait dans une formation composée de chasseurs de chars non dotés de canons de 75mm (des Panzerjäger Tiger (P) Ferdinand/Elefant avec des canons de 88mm et plus tard des Jagdtiger avec des canons de 128mm), ce qui devait faire de l'approvisionnement en minutions de 75mm une gageure. On ignore aussi comment étaient entreposés les minutions et leur nombre, la caisse du Bergepanther initial ne possédait plus de rangements à minutions à l'intérieur. Quant à sa carrière, c'est le mystère, l'organigramme du bataillon n'en fait plus mention dès le 1er juillet 1944 !
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Groupe Führer, 653ème Bataillon de Panzerjäger Lourds - Ukraine occidentale, URSS, juin 1944.
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Artillerie-Panzer-Beobachtungswagen Fahrgestell Panther (5 cm KwK) (1942)
En 1942, Rheinmetall-Borsig se voit proposer un contrat pour la réalisation d'un Panzerbeobachtungswagen sur châssis d'un Panther. Plusieurs propositions seront faites, parmi lesquelles la Entwurf 3. Sur ce projet, le canon de 75mm est remplacé sur une tourelle standard, par un canon de 50mm KwK 39/1 L/60 installé sur un masque Topfblende, incorporant également une mitrailleuse MG34 coaxiale de 7,62mm. Ce canon est capable de percer 69mm d'acier à 100 m sous une incidence de 30° et était bien entendu inférieur au canon de 75mm... mais le char possédait tout de même une puissance de feu suffisante pour assurer sa défense face aux chars ennemis. Le char était doté d'un télémètre, un épiscope d'observation Turmbeobachtungsfernrohr 2 (T.B.F. 2) pour le commandant, monté à la droite du tourelleau, ainsi que d'une lunette Turm-Sehrohr 1 (T.S.R. 1) pour le tireur. L'équipement radio de base est le même que pour le Panther Standard (FuG 8 et FuG 4). Le tourelleau du chef de char est sur les dessins un modèle provisoire, à 7 fentes de vision. Aucune réalisation ne verra le jour et ce projet fut remplacé par un autre en mars 1943.
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Pz.Beobachtungswagen Panther (Sd.Kfz.122) (1943)
Le Waffemant approuve le 5 mars 1943 le projet d'un Panzerbeobachtungswagen Panther proposé par Rheinmetall-Borsig et Anshütz, dont l'armement principal est retiré et remplacé par un canon factice. Le châssis fut choisi pour servir de base pour cette conversion est celui de l'Ausf. D, cependant doté d'une tourelle spéciale accueillant le matériel nécessaire aux missions d'observation d'artillerie. La silhouette de la tourelle cependant change peu mais le blindage frontal est augmenté et atteint les 100mm. Comme précité, le canon est remplacé par un tube métallique pour faire illusion. Une MG34 est montée sur rotule à la droite de celui-ci (élévation : +15° à -10° et débattement latéral : 5° à gauche et à droite). L'armement est complété par une autre MG34 tirant à travers le glacis et un pistolet-mitrailleur MP40 de 9mm, libre pour assurer la défense rapprochée. L'équipage est composé de 4 hommes (commandant, observateur, opérateur-radio et pilote). Pour assurer les missions d'observation il dispose d'un télémètre stéréoscopique EM 1,25 m R (PZ) de la firme Zeiss installé à l'avant de la tourelle (2 orifices indiquent sa position sur le blindage avant de la tourelle). Un éclairage additionnel pour les réticules permet l'utilisation de celui-ci par faible luminosité. Un épiscope d'observation Turmbeobachtungsfernrohr 2 (T.B.F. 2) est installé au centre de la tourelle dans une coupole blindée. Celui-ci peut s'élever ou s'abaisser de 37 cm. En position basse une plaque recouvre l'orifice. L'épiscope peut pivoter sur 360° et est capable de s'incliner de 10°. Ces éléments sont complétés par une lunette Turm-Sehrohr 1 (T.S.R. 1) ou des binoculaires SF14Z de type ciseaux et un indicateur d'azimut. Le Beobachtungspanther bénéficié aussi d'une innovation technique avec le Blockstelle O, un système de calcul automatique de la firme Anshütz, placé sur un système antichoc dans la tourelle. Ce système permet au chef de char de se passer de cartes topographiques en secteur non reconnu ou manquant de cartes fiables, pour le repérage d'artillerie. Le Blockstelle O indique la distance initiale de la cible et permet de faire les corrections en fonction des observations. Il peut opérer dans toutes les directions et sur une distance de 12 km. Pour les communications, le Beobachtungspanther dispose de 3 postes radio ; FuG 8, FuG 4 et FunksprehGerät (FuG) f. Ce dernier est spécifiquement utilisé pour les communications avec les batteries d'artillerie. Ces radios utilisent deux antennes fouets et une Sternantenne (antenne étoile ou en parapluie). Le dessin de la tourelle est finalisé le 16 juillet 1943 et analysé ensuite par les autorités allemandes. Une tourelle expérimentale (Versuchsturm) fut commandée pour être installé sur un châssis de Panther Ausf. D pour des essais programmés en septembre 1943. Cependant le 31 mars, l'artillerie allemande est avertie, en raison du manque d'engin pour les panzerdivisons, qu'aucun char Panther sera diverti pour équiper ses troupes. Bien que certaines sources disent le contraire (on parle de 41 engins), aucun (nouveau) engin d'usine ne sera produit et l'idée de reconvertir des Panther Ausf. D de retour en usine ne donnera naissance à aucune réalisation.
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Pz.Beob. V Ausf. D. -
Ostwalltürm (Panthertürm)
Les Allemands avaient pour coutume d'utiliser des tourelles de chars obsolètes ou capturés pour renforcer les fortifications de leurs diverses lignes de défense. Cependant dès 1943, ce matériel avait atteint ses limites tant au niveau de puissance de feu qu'au niveau de protection blindée, face aux nouveaux matériels alliés. Pour y palier, l'organisation Todt jeta son dévolu sur les tourelles de char Panther montées sur une superstructure en acier adaptée. Cette superstructure était plus rentable et rapide à mettre en place qu'un coffrage traditionnel en béton soumis aux caprices de la météo. Un premier modèle est ainsi proposé, le Stahlunterstand mit Aufgesteztem Panthertürm I. La tourelle est posée sur un cube métallique de 3 m sur 3 m, possède un blindage de 100mm sur le dessus et de 70-80mm sur les côtés. L'espace supérieur contient le panier de tourelle et les munitions (175 obus de 75mm pour le canon et 4 500 projectiles de 7,62mm pour la mitrailleuse coaxiale). En dessous se trouve l'espace de vie, étanche aux gaz de combat. Cet espace est doté de couchettes, un poêle WT80, un sas de sortie et un système de ventilation. Le tout pesait 42 t ce qui pouvait rendre son transport problématique dans les zones non équipées de voies ferrées. Sur place, le second espace était enterré, le premier espace qui était renforcé par un mur de parpaings inclinés. Cependant en raison des secousses dues aux tirs, le mur de parpaings pourrait être réparé ou consolidé, il sera peu après remplacé par un coulage en béton. En 1944, le Führer ordonne que la superstructure en acier soit remplacée par une superstructure en béton (Typ. 687) afin d'économiser l'acier. Cette dernière nécessité nécessitait 230 m3 de béton et beaucoup de temps pour la mise en place. Dès la fin de l'année, le béton est remplacé par du bois et la superstructure ne comporte ici qu'un seul compartiment, sans espace de vie. La superstructure en bois fut produite à 123 exemplaires, pour 130 exemplaires pour celle en acier et 143 pour celle en béton.
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Panthertürm défendant un carrefour durant la bataille de Berlin. -
Ostwalltürm de la ligne Hitler en Italie près de Monte Cassino. -
Ligne Gothique, Italie, 1944. -
Stürmpanther (15 cm) (1944)
Projet de canon d'assaut proposé par Krupp en octobre 1944. Le projet de Krupp dans un soucis de polyvalence décida de garder la tourelle fonctionnelle du Panther Ausf. A ou Ausf. G légèrement modifié ; afin d'accueillir un obusier court de 15 cm StuH 43/1. Il fut également envisagé d'intégrer le tourelleau du commandant du Panzer VI Ausf. B Tiger II, ou encore la lunette de tir du Pz.Kpfw. VIII Maus. Grâce à sa capacité de tir tous azimuts (360°) le Stürmpanther aurait été plus souple d'emploi que les canons d'assaut traditionnels à casemate fixe. Cependant, le Heereswaffenamt retarda le projet de Krupp, jugé non prioritaire mais l’inclura tout de même dans une liste de conversion possible du Panther le 20 février 1945. Finalement ce projet fut abandonné malgré semble-t-il la réalisation d'un modèle en bois qui fut présenté (?) au Generaloberst Guderian.
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Panther Ramschaufelpanzer (Panther Panzer-Strassenräumgerät) (1944)
En mai 1944, Adolf Hitler ordonna que l'on convertisse certains chars Panzer III & IV endommagés au combat en véhicules déblayeurs de ruines (Panzer-Strassenräumgeräte) avec l'adaptation d'une lame de bulldozer à l'avant. Ces bulldozers grâce à leur poids pouvaient déblayer les rues des villes et les allées des usines allemandes des débris présentés par les bombardements. Des photos proviennent d'un moteur de ce type basé sur un Panther Ausf. D, toujours doté de sa tourelle mais sans le canon de 75mm. La lame montée à l'avant repose sur des roulettes et un volant permettait de monter ou de descendre la lame si besoin. L'engin semble avoir été produit à un seul exemplaire et n'a visiblement aucune existence officielle. Elle est nommée indifféremment Ramschaufelpanzer Panther ou Panzer-Strassenräumgerät Panther. L'origine de cet engin reste cependant incertaine ; si des clichés le montre avec un équipage allemand, il pourrait s'agir d'une conversion américaine d'après-guerre destinée au dégagement des axes couverts de ruines et épaves de tous types.
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Conversion singulière basée sur un Panther Ausf. D endommagé au combat. Le char conserva sa tourelle (sans le canon cependant) et était équipé d'une lame de bulldozer à l'avant. On ne sait pas si cette réalisation unique était une œuvre allemande en 1944-45 ou une conversion américaine d'après-guerre. -
10,5 cm Raketenwerfer im Kammerlafette Panther (1945)
En 1945, la firme tchécoslovaque Škoda dessine un char AA destiné à repousser les vagues de bombardiers alliés. Ce char devrait être équipé d'un lance-roquette multiple bon marché. Les travaux initiaux proposent d'utiliser les caisses de Panther en remplaçant la tourelle par un lanceur rotatif pouvant propulser des roquettes de 10,5 cm pouvant atteindre un plafond de 5,5-6,5 km. Un lanceur pour roquettes de 15 cm est également envisagé, voir des missiles Flak de 10,5 cm Tayfun F (19 kg dont 2 kg de charge offensive). Ces derniers fonctionnaient avec un moteur de fusée à carburant liquide et atteignaient une vitesse de 2 730 km/h et atteignaient des cibles à un plafond de 15 km ou à une portée de 12 km. Cependant, le développement de ces missiles est ralenti par des problèmes d'explosion intempestive, et au final la fin des hostilités mit un terme au projet. Ce Panther spécial aurait été le premier char AA lanceur de missiles de l'histoire.
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Les chars sont montrés ici avec des missiles AA de 105mm Taifun F. -
Panther Munitionspanzer V (1944)
Afin d'approvisionner leurs unités du front, les armées allemandes comptaient sur des semi-chenillés ou des chars déclassés (sans leur tourelle). La possibilité de créer une version transporteur de munitions du Panzer V Panther fut examinée, dans un but de standardisation. Seulement deux prototypes de Munitionsschlepper Panther furent construits sans prévoir une production de série soit initiée. En 1944, un Munitions-schlepper/Waffenträger Panther sur base d'un châssis raccourci est également examiné, mais le projet ne dépasse cependant pas le stade de la planche à dessin. En fait, les troupes allemandes se contentèrent sur le terrain de Bergepanther reconvertis en transport de munitions en les délestant de leur équipement de dépannage.
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Unité inconnue, poche de la Ruhr, Allemagne, avril 1945. -
Waffenträger auf Fahrgestell Panther (verkürzt) (1944)
Les Allemands expérimentèrent l'idée de « tourelles déposables » avec les 10,5 cm leFH 18/1 L/28 auf Waffenträger Geschützwagen IVB ou encore la version artillerie du char Škoda T-25. En 1943, la firme Daimler-Benz mit à l'étude à Berlin-Marienfelde (avec le support technique de Rheinmetall-Borsig) un nouveau Waffenträger, sur la base du Panther. Si le nouveau Waffenträger reprend des éléments du Panther, la plaque-forme est de type verkürzt (raccourci) et ne comprend que 6 galets désormais à la place des 8 pour la version initiale. Un dispositif de dépos/repos monté à l'avant aurait permis de manipuler une tourelle devant accueillir un 10,5 cm leichte Feldhaubitze. Le Waffenträger auf Fahrgestell Panther (verkürzt) est proposé au Waffenprüfamt 4 qui valide le projet et commande une maquette qui fut assemblée en 1944. Le nouveau véhicule est classé par cet organisme comme tracteur d'artillerie et automoteur (Artilleriezug-maschine und Selbstfahrlafette). En raison de la priorité donnée aux chars de combat en ce qui concerne les plates-formes de Panther, aucune suite ne fut donnée au projet.
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Porte-armes pour tourelle d'artillerie amovible. -
Schienenkampfwagen V Panther
Pour fournir une protection modulaire aux trains blindés, mais aussi des chars de reconnaissance capables par eux-mêmes, d'emprunter les voies ferrées, sur le front de l'Est, les Allemands étudièrent la possibilité de créer des draisines à partir de chars moyens. Il présente des caractères déjà existants, aucune production en série fut prévue. En 1943, la firme Saurer (Vienne), propose la conversion d'un Panzer III Ausf. N en Bahnsicherungsfhrzeug (véhicule de sécurité de voie ferrée) ou Schienenkampfwagen I (SK. I). Le char à bogies était parfait pour l'exploitation. En effet, il pouvait parcourir de grandes distances avec une consommation en carburant très réduite (par rapport à la route) et ses chenilles lui permettait de passer outre les interruptions de voies dues aux sabotages. Cependant, ce char à bogies resta au stade de démonstrateur faute de temps, cependant le projet reste à l'étude, et un projet similaire basé sur le Panther fut également envisagé. Le Panther à bogies aurait sans doute adopté les solutions techniques du SK I. Un dispositif de roues relevables devait être installé dans une chambre dans le plancher. Il était couplé à un système hydraulique actionné par le moteur, qui permettait en quelques secondes de mettre les roues en places ou de les escamoter, sans que l'équipage doive sortir du char. La propulsion était transmise aux roues via le bras avant (les galets arrière sont libres). Le freinage intervenait cependant sur toutes les roues. Sur le SK I, les essais d’observation que la consommation sur voie ferrée représente le quart de celle sur chenilles sur route. On attendait une valeur similaire pour le Schienenkampfwagen Panther. Avec son moteur Maybach de 12 cylindres développant 700 ch, on pouvait espérer une vitesse de pointe sur voie ferrée dépassant les 100 km/h. Le prix à payer pour cette conversion c'est, faute de place, une diminution des capacités d'emport en munitions... mais également une diminution de la garde au sol, entraînant une réduction des capacités tout-terrain du char. On ignore le rôle réel qu'aurait joué ce char à bogies ; module de train blindé, locomotive blindée ou draisine de reconnaissance autonome... mais le Schienenkampfwagen Panther aurait bénéficié dans tous les cas d'une mobilité tactique exceptionnelle.
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Panther M10 Ersatz (1944)
Dans ses objectifs, concernant son offensive dans les Ardennes belges, l'Armée Allemande avait la capture des ponts enjambant la Meuse entre Liège et Namur. Cependant, ces ponts se trouvaient à 70 km des positions de départ de la 6ème Armée SS de Panzer, accordant l’élargissement au Génie Américain le temps de détruire ces ponts si nécessaire. Pour capturer ces ponts intacts, le Führer compte beaucoup sur le SS-Sturmbannführer Otto Skorzeny. Malheureusement, le matériel capturé est insuffisant et Skorzeny est obligé d'utiliser le matériel allemand modifié afin de ressembler à des véhicules américains. Le Panther n'a guère de ressemblance avec sa contrepartie américaine, le char M4 Sherman. Cependant, l'Armée Américaine possède à l'époque un chasseur de char avec tourelle, le M10, qui avec ses parois inclinées, possède une silhouette vaguement similaire au char Panther. Le M10 peu fréquent à l'époque, était encore peu connu auprès des GI et un Panther bien déguisé pouvait éventuellement être confondu avec le véhicule américain, de loin ... Cinq Panthers Ausf. G sont donc ajoutés, en recevant des plaques de blindage (3,5 à 4mm) parfois doublées, sur la tourelle et le haut de caisse, afin de recréer les angles du blindage du M10. Une tôle arrondie est placée à l'avant sur le bas de la caisse pour reconstituer le blindage du bloc de transmission du M10. Les lots de bords de la caisse du Panther sont retirés, les échappements sont partiellement masqués, comme la rotule de mitrailleuse sur le glacis avant (recouverte de la plaque amovible). Les anneaux de levage et de remorquage du M10 sont reproduits. Un bloc de métal angulaire est apposé sur le mantelet, pour imiter celui du M10. Un trou est percé dans ce bloc factice, pour pouvoir utiliser la mitrailleuse coaxiale de 7,92mm du Panther. Les plaques sur la tourelle ne sont pas apposées directement sur les parois de la tourelle du Panther, un espace les sépare. Elles sont suffisamment hautes pour cacher les éléments du toit de la tourelle sauf le tourelleau du commandant trop proéminent, qui est donc supprimé et remplacé par une trappe circulaire à 2 battants. Les cinq chars sont ensuite peints en Olive Drab et les étoiles blanches de différents modèles sont peintes à différents endroits de la tourelle et de la caisse. Des marquages tactiques blancs, du 10ème Bataillon de Chars (5ème Division Blindée Américaine) y sont même apposés. Bien que ressemblant de loin à un M10, le Panther M10 Ersatz était trahi par le frein de bouche du canon qui était conservé et le train de roulement caractéristique des chars lourds allemands, fort peu américain. Les cinq chars seront perdus au combat durant la bataille des Ardennes.
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Panther M10 Ersatz de la 150ème Brigade de Panzer durant la bataille des Ardennes. -
Panther Ersatz M10 B7, Compagnie de Panzer Dreier, Groupe de Combat Z, rivière Warche, Ardennes, Belgique, décembre 1944. -
28 cm DKM 44 auf Panther Langholzprinzip (1943)
En septembre 1943, la firme Rheinmetall-Borsig propose d'utiliser 2 caisses de Panther pour transporter sur site de tir le canon de défense côtière sans recul Düsenkanone Marine (DKM) 44 de 280mm, alors en cours de développement à Sömmerda pour le compte de la Kriegsmarine. Un prototype pesant dans les 28 t fut complété avant la fin de la guerre par la firme Hanomag (Hanovre) et même testé. Le principe général est identique à celui du transporteur routier forestier convoyant les longs troncs d'arbre (d'où le terme Longhol - Long Wood = Bois Long) avec un tracteur et un bogie arrière, indépendants l'un de l'autre (seulement connectés par les troncs). Ces deux derniers étant ici remplacés par 2 Panthers sans tourelle. L'ensemble n'a ici pour seul motif que de convoyer et de déposer le canon sur sa zone de tir. Il est impossible au canon de faire feu installé sur ses 2 mules. Un fois fait, et installé sur son piédestal, le canon peut être utilisé comme un canon standard. La superstructure accueillait également 10 obus de 280mm. Cet assemblage peut paraître peu usuel et pratique, mais il existait très peu d'alternatives pour déplacer un si gros canon. De toute façon ce canon ne fut jamais opérationnel avant la fin de la guerre, devenu non nécessaire également.
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2 cm Flakvierling auf Panther Fahrgestell (1943)
Quand le Panther fit son apparition à l'été 1943, il était clair pour les décideurs allemands qu'il allait remplacer le Pz.Kpfw. IV au sein des panzerdivisons. Et son châssis allait également, dans un but de standardisation des composants mécaniques, remplacer celui du Pz.Kpfw. IV pour réaliser toute une série de conversions tel que les Flakpanzer. Parmi eux, le 2 cm Flakvierling auf Panther Fahrgestell, qui devait accueillir une tourelle (initialement destinée au Panther II) équipée de 4 canons automatiques MG151/20 fournis par la Luftwaffe. Les canons étaient susceptibles de pointer en site de -5 à +72°, et de faire feu avec une cadence maximale de 750 coups/min, avec une vélocité de 700 m/s. Cependant le 21 décembre 1943, la Panzerkomission écarta les canons de 20mm jugés peu puissants pour 2 canons de 37mm (Flakzwilling). Malheureusement, les atermoiements dans le développement ne permirent jamais à ce véhicule de voir le jour.
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Flakpanzer V Coelian (1943)
Le 13 janvier 1943, Rheinmetall et Krupp commencèrent à travailler sur un projet baptisé Coelian. Il s'agissait d'une tourelle AA armée de canons de 37mm Flak 43 jumeaux capable d'opérer sur un champ horizontal de 360°. Le véhicule qui devait être équipé de cette tourelle devait répondre au danger sans cesse croissant des attaques au sol de l'aviation alliée. Ce fut le châssis du Panther Ausf. D qui fut choisi pour base de ce nouveau Flakpanzer.
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Le Flakpanzer V Coelian fut présenté à Hitler, le 7 décembre 1943 mais la tourelle n'entra jamais en production en raison de problèmes rencontrés dans la mise au point du montage des canons Flak 43, surtout en position de tir maximale, ainsi que d'autres défauts de conception. En 1944, Daimler-Benz et Krupp développèrent une nouvelle tourelle armée de 2 Flak 44 L/57 de 37mm qui rencontra les mêmes problèmes et ne fut pas produite. Si le véhicule était entré en production, se fut sûrement sur la base du Panther Ausf. G alors en production ou encore du prototype E 50 vers la fin 1944. En parallèle du développement des 2 37mm Flak, de plus gros calibres furent testés comme 2 55mm automatiques (Super Coelian) ou encore deux 88mm sur le châssis du prototype du E 100 (Flakzwilling 8,8 cm auf E 100).
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Super Coelian (55mm Flakzwilling) (1943)
En mai 1943, le développement du Flakpanzer V Coelian doit tenir compte de l'intégration d'une arme de plus gros calibre, en l’occurrence, le 5,5 cm Flak. En 1944, le Waffenprüfamt 6 vu la situation sur le front, réclame d'urgence l'augmentation de la puissance de feu. Rheinmetall-Borsig fut choisi pour dessiner une tourelle pour un Flakpanzer V 5,5 cm Flakzwilling, alors que la mise au point de la pièce est attribuée à Krupp. L'idée initiale est de reprendre les cotes de la tourelle prévue pour accueillir les 2 canons de 37mm, destinée au Coelian. Cependant le nouvel Flakpanzer souffrirait des mêmes problèmes d'évacuation des fumées… la pose d'un 2ème extracteur est donc envisagée (solution qui résolve que partiellement le problème). A l'intérieur de la tourelle les culasses plus imposantes des 55mm Flak gênent le travail des 2 chargeurs. De plus, les obus étant plus imposant, la dotation de bord ne serait que de 104 obus. Une maquette de la Flakpabzerturm 5,5 cm est ensuite commandée (Notons que Krupp ira lui aussi de sa proposition de tourelle, avec lui un tourelleau). Pendant ce temps une augmentation de la puissance de feu est envisagée avec l'apparition d'un armement auxiliaire composé de 2 canons automatiques MG151/20 de 20mm couplés à une MG42 de 7,92mm (ou l'inverse un canon MG151/20 secondé par 2 MG42), ou tout simplement 2 canons automatiques MG151/20. Ces propositions sont sans suite, et le 14 février 1945, le Waffenprüfamt 6 décide que les l'élaboration de Flakpanzer sur le châssis du Panther n'est plus un programme prioritaire. Ce Super Coelian ne dépassera donc jamais le stade de projet.
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Projet papier sur châssis Ausf. D (proposition Rheinmetall-Borsig). -
Projet papier sur châssis Ausf. G (proposition Krupp). -
Projet papier sur châssis Ausf. D (proposition Krupp). -
Panther IR
Notons encore une conversion très intéressante, le montage sur le Panther d'un système IR pour combat de nuit. Deux systèmes créés : 1) le Sperber (Sparrow Hawk) composé d'un capteur IR de 30 cm (portée de 600 m) et d'un convertisseur d'images, le tout utilisé par le commandant (FG1250). Fin 1944 à Mars 1945, quelques Panther Ausf G (et autres) furent testés avec succès avec le FG1250. En mars-avril 1945, une cinquantaine de Panther Ausf. G (principalement) ont été équipés du FG1250, et utilisés sur les deux fronts. Ces Panther étaient généralement accompagnés de half-tracks SdKfz.251/20 Uhu (Hibou) équipés de capteur IR de 60 cm et de Sd.Kfz.251/21 Falke (Faucon) - 2) le « Biwa » (Bildwandler), à l'usage du pilote, du tireur et du commandant ; consistait en un capteur IR de 30 cm (portée de 600 m) et un convertisseur d'images. Si les tests ont été concluants, peu de rapports font mention de son utilisation au combat. Les unités qui reçoivent l'équipement IR sont les suivantes : la 116ème Panzerdivision (3ème Compagnie du 24ème Régiment de Panzer, front ouest, été 1944), la 6ème Armée SS de Panzer (Hongrie, début 1945), les panzerdivisions Muncheberg et Clausewitz. Des sources font mention que certains Panther du 1er Régiment SS de Panzer de la 1ère Panzerdivision SS « Lanbstarte Adolf Hitler », étaient montés du système IR, ces chars proviendraient de la 116ème Panzerdivision après la Bataille des Ardennes. Au mois d'avril 1945, des Panther équipés du second système furent versés dans la Panzerdivision Clausewitz (leur fait d'arme fut la destruction d'un bataillon entier de Comet britanniques). Fin avril 1945, ces Panther occupèrent une position anti-char contre les blindés américains sur le canal de Weser-Elbe.
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Système IR pour le combat de nuit. -
Terrain d'essai de Kummersdorf, Allemagne, 1945. -
Bergepanther (Sd.Kfz.179)
Char de récupération.
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Unité inconnue, Ardennes, Belgique, décembre 1944. -
Jägdpanzer V (Jägdpanther) (Sd.Kfz.173)
Voir Jägdpanther.
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Flakpanzer V/Grille 10
Char de DCA (châssis allongé).
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Grille 10
Canon automoteur de 100mm K (planifié). Et/ou Obusier de 105mm leFH 43/35 automoteur (planifié).
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Minenraumpanzer Panther
Char démineur (prototype).
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Munitionsschlepper Panther
Transport de munitions (2 exemplaires).
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Munitionsschlepper/Waffenträger Panther
Transport de munitions (châssis court, planifié).
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Grille 12
Canon 128mm K 43/44 Automoteur de Krupp (planifié).
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Skorpion
Canon 128mm K 43 automoteur de Rheinmetall (planifié).
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Grille 15
Obusier 150mm sFH 43/44 automoteur (planifié).
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88mm Flakwagen Panther
Char de DCA armé du 88mm Flak.
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Autres
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La tourelle est celle prévue initialement sur le VK.16.02 Leopard dont la production fut finalement abandonnée. On retrouve également cette tourelle sur le blindée à roue Sd.Kfz.234/2 Puma.
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En Action
Au total, du 5 juillet 1943 au 10 avril 1945, 5 629 Panther furent perdus dans les hostilités. Il n'y a pas de statistiques ultérieures, mais le nombre final de véhicules hors d'usage de ce type est un peu plus élevé, puisque les batailles avec leur participation se déroulèrent en République Tchèque jusqu'au 11 mai 1945.
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Front de l’Est (1941-1945)
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Bataille de Koursk (1943)
Les premières unités à recevoir de nouveaux chars furent les 51 et 52èmes bataillons de panzer. En mai 1943, ils reçurent chacun 96 Panther et d'autres équipements requis par l'État ; un mois plus tard, les deux bataillons furent intégrés au 39ème Régiment de Panzer. Au total, le régiment avait 204 véhicules - 96 dans chaque bataillon et 8 autres chars du QG du régiment. Le major Laukert est nommé commandant du 39ème Régiment de Panzer. Avant le début de l'opération Citadelle, la 10ème Brigade de Panzer fut formée, qui comprenait le 39ème Régiment de Panzer et le Régiment de Panzer de la Panzerdivision Gross Deutschland. Le colonel Dekker fut nommé commandant de brigade. La brigade était opérationnellement subordonnée à la Division Gross Deutschland. Le 1er Bataillon du 2ème Régiment SS de Panzer de la 2ème Panzerdivision SS Das Reich, qui partit pour l'Allemagne le 17 avril 1943 pour recevoir de nouveaux équipements - les Panther, revenu au front après la fin de la Bataille de Koursk. Le 5 juillet 1943, les unités allemandes lancèrent une offensive sur un large front près de Koursk. Le 39ème Régiment de Panzer attaqua les positions des troupes soviétiques dans la région du village de Cherkasskoye et, malgré la résistance acharnée des unités des 67 et 71èmes divisions de fusiliers de la Garde, ainsi qu'une contre-attaque du 245ème Régiment de Chars Distincts, qui le soir occupait le village. Dans le même temps, le premier jour des combats, les pertes s'élevaient à 18 Panther. Le 6 juillet, des chars de la 10ème Brigade de Panzer, ainsi que des unités de la Division Gross Deutschland, attaquèrent en direction de Loukhanine, mais furent arrêtés par des unités du 3ème Corps Mécanisé, les pertes s’élevèrent à 37 Panther. Le lendemain, l'offensive se poursuivit et, malgré la résistance désespérée des troupes soviétiques, des unités de la 10ème Brigade de Chars occupant le village de Gremuchee, repoussant toute la journée les attaques des chars et de l'infanterie soviétiques. À la fin de la journée, il ne restait dans les rangs que 20 chars aptes au combat.
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Panther Ausf. D perdus par la Division Gross Deutschland près de Karachev, août 1943. Le véhicule à l'arrière-plan fut probablement neutralisé par une mine, le véhicule à l'avant fut sabordé par son propre équipage. -
Dans les jours de combats qui suivirent, la puissance de frappe du 39ème Régiment diminua considérablement ; le soir du 11 juillet, 39 chars étaient prêts au combat, 31 irrémédiablement perdus et 131 nécessitaient des réparations. Le 12 juillet, le 39ème Régiment est retiré de la bataille pour mettre en ordre le matériel. Une nouvelle attaque de la 10ème Brigade eut lieu le 14 juillet, l'unité subit à nouveau des pertes et dans la soirée, 1 Pz.Kpfw. III, 23 Pz.Kpfw. IV et 20 Panther étaient prêts au combat. Malgré le bon travail des services de réparation (jusqu'à 25 véhicules étaient remis en service par jour), les pertes du 39ème Régiment étaient importantes, et le 18 juillet, le 51ème Bataillon avait 31 chars en service et 32 en réparations, dans le 52ème Bataillon, il y avait 28 véhicules prêts au combat et 40 Panther qui avaient besoin de réparations. Le lendemain, le 51ème Bataillon de Chars remit les chars restants au 52ème et partit pour Briansk pour de nouveaux chars, ayant à son compte (selon les données allemandes) 150 chars soviétiques endommagés et détruits, perdant irrémédiablement 32 Panther au combat. À l'avenir, le bataillon fut inclus dans le régiment de chars de la Division Gross Deutschland. Le 52ème Bataillon fut transféré près de Briansk du 19 au 21 juillet, continua à se battre dans le cadre du 52ème Corps d'Armée, puis fut inclus dans la 19ème Panzerdivision. Dans les batailles suivantes, le bataillon subit de lourdes pertes et les derniers Panther perdu le furent dans les batailles de Kharkov. La première expérience d'utilisation au combat de Panther révéla à la fois les avantages et les inconvénients du char. Parmi les avantages du nouveau char, les allemands notèrent une protection fiable de la partie frontale de la caisse (à l'époque invulnérable à la plupart des canons soviétiques), un puissant canon qui permettait de toucher tous les chars soviétiques et de bons dispositifs de visée. Cependant, les flancs du char était vulnérable aux tirs des canons de 76mm et 45mm aux principales distances de combat, et plusieurs cas de pénétration de la partie frontale de la tourelle avec des APCR de 45mm et de 76mm furent également enregistrés.
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Défaite à Koursk, Opération Bagration & Bataille de Berlin (1943-1945)
Après l'échec de l'offensive allemande sur Koursk, les Panther restants furent rassemblés dans le cadre du 52ème Bataillon de Panzer, qui fut rebaptisé 1er Bataillon du 15ème Régiment de Panzer en août 1943 tout en restant dans la Division Gross Deutschland. Jusqu'en novembre 1943, 3 autres bataillons, équipés de nouveaux chars, arrivèrent sur le front de l'Est : Le 1er Bataillon du 2ème Régiment SS de Panzer, qui faisait partie de la division SS Das Reich avec 71 Panther. Le 2ème Bataillon du 23ème Régiment de Panzer : 96 Panther. Le 1er Bataillon du 2ème Régiment de Panzer : 71 Panther. Au cours des batailles d'automne, un grand nombre de dysfonctionnements techniques du moteur et de la transmission du char furent à nouveau notés, mais encore une fois, le canon KwK 42 et le blindage frontal reçurent les compliments des tankistes allemands.
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Panther Ausf. A pendant la retraite de Roumanie en Hongrie, août 1944. -
En novembre 1943, 60 chars furent envoyés à Leningrad, transférés aux 9 et 10èmes divisions d'aérodrome. Les chars furent enterrés comme défense, 10 des véhicules les plus efficaces restèrent tel quel. Le même mois, deux autres bataillons de chars équipés de Panther arrivèrent sur le front germano-soviétique. En décembre, tous les chars en mouvement sont transférés au 3ème Corps de Panzer. Au total, 841 Panther furent envoyés sur le front germano-soviétique en 1943. Au 31 décembre 1943, 80 véhicules restaient opérationnels, 137 autres chars avaient besoin d'être réparés et 624 Panther furent perdus. À l'avenir, le nombre de Panther au front augmentait constamment et, à l'été 1944, le nombre de chars prêts au combat avait atteint un maximum : 522 véhicules. Cependant, au cours de l'offensive estivale à grande échelle des troupes soviétiques, l'Allemagne subit de nouveau de lourdes pertes en véhicules blindés et 14 brigades de chars furent formées pour reconstituer les forces de chars, chacune comprenant un bataillon de Panther. Mais seulement 7 de ces brigades se retrouvèrent sur le front de l'Est, les autres furent envoyées en Normandie pour repousser le début de l'offensive alliée. Au total, du 1er décembre 1943 à novembre 1944, 2 116 Panther furent perdus sur le front soviéto-allemand. Le dernier épisode de l'utilisation massive de chars par les Allemands fut une contre-attaque en Hongrie, dans la région du lac Balaton. Par la suite, des unités de la Wehrmacht et des troupes SS équipées de Panther prirent part à la défense de Berlin et aux batailles en République Tchèque.
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Colonel Karl Lorenz, commandant de la Division Gross Deutschland, rencontrant l’équipage d’un Panther Ausf. A, sud de l’Ukraine, janvier 1944. -
Dans l’Armée Rouge (1943-1945)
Aussi, le Panther fut utilisé par les troupes soviétiques comme trophée. Déjà à l'automne 1943, un Panther capturé fut utilisé pendant une courte période par des tankistes du 59ème Régiment de Chars Distincts. Les Panther capturés furent utilisés dans l'Armée Rouge jusqu'à la fin de la guerre, mais en très petites quantités et sporadiquement. Par exemple, lors de la répulsion de l'offensive allemande dans la région du lac Balaton en mars 1945 (Spring Awakening), le 991ème SAP du lieutenant-colonel Gordeev avait 16 SU-76M et 3 Panther capturés dans sa composition.
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Panther capturés par l'Union Soviétique et intégrés au 66ème Régiment de Chars Lourds de la Garde, 1944.
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Front de l’Ouest (1943-1945)
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Campagne d’Italie (1943-1945)
Les premiers Panther apparurent en Italie en août 1943 dans le cadre du 1er Bataillon de la 1ère Panzerdivision SS Leibstandarte SS Adolf Hitler. Au total, il y avait 71 Panther Ausf. D dans le bataillon. Cette unité ne participa pas aux batailles et fut renvoyée en Allemagne en octobre 1943. La première unité à prendre part aux batailles était le 1er Bataillon du 4ème Régiment de Panzer, qui comptait 62 Panther Ausf. D et A. Le bataillon participa aux combats dans la région d'Anzio et subit de lourdes pertes en plusieurs jours de combat. Ainsi, le 26 mai 1944, elle comptait déjà 48 chars, dont 13 seulement prêts au combat. Le 1er juin, il ne restait plus que 6 Panther dans le bataillon. 16 des chars endommagés et détruits furent examinés par les Américains, de plus, seuls 8 d'entre eux avaient des traces de dommages de combat, et le reste fut sabordé par leurs équipages lors de la retraite. Le 14 juin 1944, le 1er Bataillon comptait 16 Panther, dont 11 prêts au combat ; en juin-juillet, il reçut un réapprovisionnement de 38 chars, en septembre - 18 autres Panther, et le dernier réapprovisionnement de 10 véhicules fut reçu par le bataillon le 31 octobre 1944. En février 1945, l'unité fut rebaptisée 1er Bataillon du 26ème Régiment de Panzer et resta en Italie jusqu'à la reddition de l'ensemble des troupes allemandes en avril de la même année.
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Panther traversant Rome, février 1944. -
Libération de la France (1944-1945)
Au moment de l'invasion de la Normandie en juin 1944, il n'y avait initialement que deux régiments de Panzer équipés de Panther sur le front occidental, avec un total de 156 Panther. De juin à août 1944, 7 régiments de Panther supplémentaires furent envoyés en France, atteignant un effectif maximum de 432 dans un rapport de situation daté du 30 juillet 1944. La majorité des forces blindées allemandes en Normandie - 6 divisions et demie – furent entraînées dans la lutte contre les forces anglo-canadiennes du 21ème Groupe d'Armées autour de la ville de Caen. Les nombreuses opérations entreprises pour sécuriser la ville devinrent collectivement connues sous le nom de Bataille de Caen. Bien qu'il y ait eu des zones de bocage boisé lourd autour de Caen, la plupart du terrain était des champs ouverts qui permirent au Panther d'engager les blindées ennemis à longue distance - sa combinaison de blindage supérieur et de puissance de feu lui permit de s'engager à des distances à partir desquelles les Sherman ne pouvaient répondre. Inversement, au moment de la campagne de Normandie, les régiments antichars divisionnaires britanniques étaient bien équipés avec l'excellent canon de 17-pdr, et certains M10 fournis par les États-Unis virent leur canon de 76mm remplacé par le 76,2mm (donnant l’Achille), ce qui rend tout aussi périlleux pour les Panther d'attaquer à travers ces mêmes champs. Les Britanniques avaient commencé à convertir des M4 pour transporter le canon de 17-pdr (Firefly) avant le débarquement. Pas plus d'un Sherman dans chaque troupe de 4 chars était une variante Firefly, la létalité du canon contre les blindés allemands en faisait des cibles prioritaires pour les artilleurs allemands.
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Panther dans le bocage normand, France, 21 juin 1944. -
Pendant ce temps, l’US Army, faisant face à une division et demie de panzers allemands, principalement la Division Panzer Lehr, luttèrent dans le bocage à l'ouest de Caen. Comme le Sherman, le Panther lutta dans le bocage normand et était vulnérable aux attaques latérales et rapprochées dans les zones bâties des villes et des petites villes. Le commandant de la Division Panzer Lehr, le général Fritz Bayerlein, rapporta les difficultés rencontrées par le Panther lors des combats en Normandie : Alors que le Pz.Kpfw. IV pouvait encore être utilisé à bon escient, le Pz.Kpfw. V s'avéra mal adapté au terrain. Le Sherman en raison de sa maniabilité et de sa hauteur était bon... [le Panther était] mal adapté aux terrains de haies en raison de sa largeur. Le canon long et la largeur du char réduisent la maniabilité dans les combats urbain et forestier. Il est très lourd à l'avant et use donc rapidement les transmissions finales avant, en acier de qualité inférieure. Silhouette haute. Groupe motopropulseur très sensible nécessitant des conducteurs bien entraînés. Blindage latéral faible ; vulnérable aux chasseurs-bombardiers. Conduites de carburant en matériau poreux qui permettent aux vapeurs d'essence de s'échapper à l'intérieur du char, provoquant un grave risque d'incendie. L'absence de fentes de vision rend la défense contre les attaques rapprochées impossible. Bayerlein appréciait toujours les vertus du Panther lorsqu'il était utilisé dans de bonnes conditions, écrivant : « Un véhicule idéal pour les combats de chars et le soutien de l'infanterie. Le meilleur char existant pour son poids ». En septembre et octobre, une série de nouvelles brigades de panzers équipées de Panther furent envoyées en France pour tenter d'arrêter l'avance alliée par des contre-attaques. Cela culmina avec les batailles de chars autour d'Arracourt (18-29 septembre 1944), au cours desquelles les forces allemandes pour la plupart équipées de Panther subirent de lourdes pertes en combattant la 4ème Division Blindée de la 3ème Armée de Patton, qui était encore principalement équipée de M4 de 75mm et pourtant sortit de la bataille avec peu de pertes. Les unités Panther étaient nouvellement formées, mal entraînées et tactiquement désorganisées ; la plupart des unités finirent par tomber dans des embuscades contre des équipages de chars américains chevronnés.
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Parisiens autour d’un Panther abandonné, 22 août 1944. -
Bataille des Ardennes (1944-1945)
Un rapport de situation du 15 décembre 1944 énumérait un nombre record de 471 Panther affectés au front occidental, dont 336 opérationnels (71%). C'était un jour avant le début de la Bataille des Ardennes ; 400 des chars affectés au front occidental étaient des unités envoyées à l'offensive. Le Panther démontra une nouvelle fois ses prouesses en rase campagne, où il pouvait frapper ses cibles à longue distance avec une quasi-impunité, et sa vulnérabilité dans les combats rapprochés des petites villes des Ardennes, où ils subirent de lourdes pertes. Un rapport d'étape du 15 janvier 1945 montra que 97 Panther opérationnels restaient dans les unités impliquées dans l'opération, sur 282 encore en leur possession. Le total des radiations fut répertorié à 198.
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Soldat allié s'accroupissant à côté de 2 Panther allemands mis hors de combat près du village de Foy-Notre-Dame, Belgique, décembre 1944. -
La mission commando de l'opération Greif comprenait 5 Panther affectés à la 150ème Brigade de Panzer, déguisés pour ressembler à des M10 en soudant des plaques supplémentaires, en appliquant une peinture et des marquages de camouflage américain. Cela fut réalisé dans le cadre d'une opération plus vaste impliquant des soldats déguisés en Américains pour attaquer les troupes américaines par l'arrière. Les Panther déguisés furent reconnus et détruits. En février 1945, 8 Panzerdivisions avec un total de 271 Panther furent transférées de l'Ouest vers le Front de l'Est. Seuls 5 bataillons de Panther restèrent à l'ouest. L'un des principaux commandants de Panther était le SS-Oberscharführer Ernst Barkmann du 2ème régiment SS de Panzer Das Reich. À la fin de la guerre, il avait revendiqué avoir détruits 80 chars. L'historien Steven Zaloga observa que les performances du Panther dans l'opération des Ardennes contre les M4 américains étaient décevantes pour un véhicule de ses spécifications techniques, étant donné le blindage et l'armement supérieurs du Panther par rapport au Sherman. Zaloga soutient que cela était dû au fait qu'à ce stade de la guerre, la qualité des équipages de chars allemands avait baissé et la plupart des équipages de Panther étaient inexpérimentés avec une formation minimale. Le manque de formation exacerba les faiblesses techniques du Panther (mauvaise durabilité du groupe motopropulseur et manque de carburant et de pièces de rechange), entraînant la panne de nombreux Panther qui ne purent être récupérés. Ainsi, alors qu'un Panther était supérieur à un Sherman entre les mains d'un équipage expérimenté, une formation inadéquate, associée à la supériorité numérique du Sherman, entraîna une mauvaise performance au combat pour le véhicule pendant l'offensive.
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Panther Ausf. G abandonné durant l'offensive des Ardennes.
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Panzerkampfwagen V Panther