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Genèse
Le retrait du Panzer II dès 1942 des unités de combat des Panzerdivisions représenta une excellente opportunité pour fournir à toutes sortes d'armes AT ou autres pièces d'artillerie une mobilité qui leur faisait défaut. De plus, le châssis du Panzer II fut produit en très grand nombre, plus que le nombre réel de chars complétés. Le Wespe basé sur le châssis du Panzer II entre dans cette catégorie d'armes, plus précisément dans celle de l'artillerie blindée mobile ou Panzerartillerie. L'artillerie allemande de campagne était essentiellement composée de l'obusier léger de 105mm et de l'obusier lourd de 150mm. Le dernier sera monté sur un châssis hybride de Panzer III/IV (G.W. III/IV) pour donner naissance au Hummel. Pour l'obusier léger de 105mm fut donc choisi le châssis du Panzer II puisqu'il était abondamment disponible et très performant. Alkett réalisa le design de cet obusier automoteur vers la mi-1942. Il fut donc armé du leichte Feldhaubitze 18/2 de 105mm et désigné officiellement leichte Feldhaubitze 18/2 auf Fahrgestell Panzerkampfwagen II (Sf) Wespe (Guêpe) et reçut le numéro de matériel Sd.Kfz.124.
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Le Wespe fut produit par FAMO à 676 exemplaires bien qu'une commande initiale prévoyait 1 000 engins de ce type, entre février 1943 et juillet 1944.
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Design
Cet engin devait fournir un appui feu indirect, c'est-à-dire à partir de la seconde ligne, à toutes sortes de formations mobiles. Il ne devait en aucun cas engager directement l'ennemi, son blindage léger ne s'y prêtant pas. Il était cependant doté d’AP en cas de mauvaises rencontres. Le Wespe étant avant tout une pièce d'artillerie mobile, il opérerait au sein des batteries et son feu était commandé depuis les premières lignes par des véhicules d'observation (Beobachtungswagen) par radio. Le châssis du Panzerkampfwagen II Ausf. F fut choisi pour servir de base à cette conversion. Un total de 1 400 châssis de cette version de Panzer II avait été produit par FAMO et seulement 524 furent complétés en tant que Panzer II Ausf. F entre 1941 et 1943. Cela faisait plus de 800 châssis disponibles pour réaliser des conversions. Le moteur fut déplacé au centre de l'engin pour aménager un compartiment de combat suffisant pour l'obusier de 105mm et ses servants. La suspension fut renforcée pour compenser l'augmentation du poids et également le recul de l'arme. Peu après, le châssis sera allongé (espace plus important entre le dernier galet et la poulie de tension) pour agrandir le compartiment de combat. Ce châssis allongé était connu en tant que Geschützwagen II (G.W. II) (Porteur d'arme). Ce changement fournira 2 versions distinctes. Cependant, les deux versions disposaient de la même suspension : 5 galets de roulements et 3 rouleaux porteurs. Le Wespe était équipé de chenilles de 30 cm de large (108 patins par chenille). Le groupe propulseur était du modèle standard monté sur le Panzer II Ausf. F composé du moteur de 6 cylindres (essence) Maybach HL62 TR développant 140 ch et de la boîte de vitesse ZF Aphon SSG46 (marche avant : 6 vitesses ; marche arrière : 1 vitesse). Comme le Panzer II Ausf. F, le Wespe embarquait 170 L d'essence dans 2 réservoirs ce qui lui donnait une autonomie de 220 km. Le Wespe pouvait atteindre sur route les 40 km/h.
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Le Wespe comme précité était armé de l'obusier léger de 105mm. Cette arme qui fut conçue lors de la 1ère Guerre Mondiale était présente dans tous les régiments d'artillerie de l'Armée Allemande lors du deuxième conflit. C'est une version de cette arme, le le.FH 18/2, qui fut installée au-dessus du moteur derrière un bouclier pivotant dans une superstructure ouverte sur le dessus. Cette superstructure était constituée de plaques de 10mm d'épaisseur ce qui protégeait que légèrement le compartiment de combat accueillant 32 obus de 105mm. Le poste radio FuG Sprf était également installé dans le poste de combat. L'espace interne du poste de combat était très étroit en raison des dimensions de l'engin. L'obusier de 105mm avait un champ de tir latéral limité à 17° de chaque côté et un champ de tir vertical variant entre -5° et +42°. Le le.FH 18/2 tirait habituellement des HE avec une portée utile de 8,4 km (max 10 km) mais également si nécessaire des AP pour assurer sa défense contre des blindés ennemis. Le matériel optique était un Rblf 36. Pour sa défense rapprochée, le Wespe disposait également d'une MG34 mise à feu depuis le compartiment de combat à provision de 600 cartouches (optionnel) et 2 mitraillettes MP38 de 9mm. L'équipage était composé du pilote, du tireur, du chargeur (parfois 2 ?) et du commandant. Le pilote était installé dans le poste de pilotage à l'avant du char et le reste dans le poste de combat. Le compartiment de combat étant exigu, les Wespe devaient disposer de véhicules porte munitions pour assurer une cadence de tir acceptable. Ce véhicule sera réalisé à partir d'un Wespe standard auquel on aura retiré l'arme principal et installé des râteliers à munitions dans le compartiment de combat. Cette conversion qui fut appelée Munitions SF auf Fgst Pz.Kpfw II pouvait transporter jusqu'à 90 obus supplémentaire et était dirigé par un équipage de 3 hommes. Ce transport de munitions fut produit à seulement 159 exemplaires. Notons que l'obusier était facilement remonté pour si besoin fournir un Wespe standard opérationnel.
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Batterie D, 130ème Régiment de Panzerartillerie, Panzerdivision d’Entrainement, Wehrmacht, Normandie, France, juillet 1944. -
Panzerdivision « Hermann Göring », Prusse orientale, Allemagne, hiver 1944-1945. -
En Action
Le Wespe combattu pour la première fois en 1943 sur le front de l'Est. Cela s'avéra très fructueux et Hitler ordonna que toute la production de châssis du Panzer II soit dédiée au seul Wespe, au détriment d'autres projets, y compris le Marder II.
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Groupe de Wespe en première ligne dans un champ en URSS, près de Pokrowka, Opération Citadelle, juin 1943. -
Les véhicules furent affectés aux bataillons d'artillerie blindés des panzerdivisions avec les Hummel plus lourd. Le Wespe apporta une plus grande mobilité aux formations d'artillerie des panzerdivisions. Le Wespe s'avéra fiable et très maniable, mais à l'instar des canons automoteurs contemporains tels que le Sexton britannique et le M7 Priest américain, la protection de l'équipage des canons aériens était inadéquate. Le Wespe était une cible considérablement plus petite que l'un ou l'autre de ces véhicules alliés, mais il contenait également moins de munitions étant donné qu'il était basé sur un châssis plus petit choisi en fonction de la disponibilité compte tenu de la capacité de production limitée pour les plus gros chars.
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Wespe traversant un village en Roumanie, mars 1944.
Geschützwagen II Wespe