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Genèse
Aux côtés du Kanonenjägdpanzer, un chasseur de chars standard, utilisant des canons de 90mm des années 50, un autre véhicule contemporain partageait le même châssis : le Raketenjägdpanzer 2. Il fut construit comme un chasseur de chars à missiles, le plus petit et le plus léger Le Raketenjägdpanzer 1 est dérivé du Spz Lang HS.30 IFV. Ce dernier reçut la même arme, l’ATGM français Nord SS-11. Plus puissant, beaucoup plus fiable, plus rapide, et ayant une meilleure autonomie tout en étant mieux protégé (50mm de RHA avant au lieu de 30mm), le 2ème Rakt.Jg.Pz était en tout point une machine supérieure et fut en effet mis à niveau pour servir jusqu'à la fin des années 80 alors que le premier fut rapidement jeté et oublié. Des prototypes furent développés et essayés entre 1963 et 1965 avant que la production ne soit autorisée et les commandes passées à Henschel et Hanomag pour 318 de ce chasseur de chars.
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Raketenjägdpanzer 2 au Musée de Panzer de Munster. -
Design
Le châssis destiné à être produit par milliers fut également partagé plus tard en 1971 par le Marder. Le châssis comprenait un groupe motopropulseur à 6 galets à espacement régulier suspendu à des barres de torsion, avec 3 rouleaux de retour, un pignon arrière et un tendeur avant. Le groupe motopropulseur était un MTU MB 837 Aa V8 diesel multi-carburant refroidi à l'eau de 29,4 L qui développait 500 ch. La caisse était une forme simple de RHA, avec des flancs en pente, la moitié de l'avant étant occupée par le conducteur et le compartiment de combat tandis que l'arrière était occupé par le compartiment moteur, avec un pas vers le bas. En raison de la nature du véhicule, la plus grande partie du compartiment de combat était réservée à 12 ATGM en tout, avec 2 lanceurs qui pouvaient être relevés pour que le missile soit chargé, les ailes repliées. Deux ATGM étaient prêts à tout moment, pour un total de 14. Le processus de rechargement était automatique et ne prenait que quelques secondes pendant que le missile était chargé verticalement. Les 2 lanceurs pouvaient traverser jusqu'à 180° et étaient desservis par un seul opérateur et chargeur. Le conducteur était situé à gauche, le commandant à droite, chacun avec sa propre trappe monobloc repliée sur le côté et 3 blocs de vision. Le central pouvait être remplacé par un appareil de vision nocturne. L'écoutille du commandant avait un support d'attelage avant pour une MG3 AA, tandis qu'une autre fut fixée, placée dans le support de boule à l'intérieur du glacis avant. Un autre support d'attelage pourrait être placé derrière lui, devant la trappe du chargeur. Le guidage était assuré par l'opérateur, assis juste entre le conducteur et le commandant à l'avant, avec un périscope, une caméra et un télémètre stéréoscopique. L'équipement supplémentaire comprenait plusieurs fixations sur la plaque arrière pour des jerrycans de carburant supplémentaires, des attaches latérales pour pelles, pioches et marteaux, des boîtes à outils sur le pont moteur et une banque en forme de V de lances-fumigène en hauteur.
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Armement
L’ATGM SS-11 français Nord Aviation conçu en 1953 est entré en service en 1956 et fut produit à 180 000 unités. Il était largement utilisé au sein de l'OTAN et fut vendu à 37 pays, dont les États-Unis (pour évaluation) et l'Allemagne de l'Ouest. C'était un ATGM filoguidé MCLOS (commande manuelle à ligne de vue), de 30 kg, de 119 cm de long pour 16,5 cm de diamètre (sans ailes), 50 cm d'envergure cruciforme et une ogive de 6,8 kg. Il pourrait atteindre 190 m/s et était téléopéré par fil à la cible pour les corrections de trajectoires. Il pouvait percer environ 600mm de RHA à 3 km, sa portée maximale.
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Raketenjägdpanzer 2 en service au début des années 60. -
Un autre avec un filet de camouflage, dans les années 70. -
En Service
Le Raketenjägdpanzer 2 fut mis en service à partir de 1967 au sein des compagnies de chasseurs de chars de Panzergrenadier, chaque brigade disposant de véhicules en hauteur. Les compagnies de chasseurs de chars des brigades de Panzer avaient une force organique de 13 véhicules. En 1978, le véhicule était obsolète et une mise à niveau fut appliquée à tous sauf 2. Après la mise à niveau, toute la série fut renommée Jaguar 1 ou Raketenjägdpanzer 3. Elle était axée à la fois sur la protection, avec un blindage supplémentaire sur le glacis avant et les flancs de la caisse, des jupes latérales et avait un tout nouveau système d’ATGM HOT pour accompagner. Les conversions prirent fin en 1982. Le Jaguar 1 fut maintenue en service jusqu'aux années 90. Le Raketenjägdpanzer 4 Jaguar 2 entraîna la conversion de 162 Kanonenjägdpanzer en 1982-85.
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Raketenjägdpanzer 3 Jaguar 1 amélioré, à la fin des années 80.
Raketenjägdpanzer 2