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Panzerkampfwagen III
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Genèse & Production
Les Pz.Kpfw. I et Pz.Kpfw. II permirent à l'industrie de guerre allemande de se faire la main. Elle ne devait plus désormais dépendre des réalisations étrangères. L'officier d'État-Major spécialiste des blindés, le Général Guderian, préconisait la réalisation de 2 types de chars afin d'équiper les futures Panzerdivisions. Selon lui, le premier modèle devait être armé d'un canon tirant des AP, une mitrailleuse de caisse et une mitrailleuse de tourelle. Le deuxième modèle, considéré comme un engin d'appui devait être armé d'un canon de plus gros calibre à faible vitesse initiale. Le premier de ces 2 engins, le Pz.Kpfw. III devait en théorie équiper les 3 escadrons légers des régiments de panzer. L'armement du Panzer III, divisa sensiblement les hautes sphères, le Ministère de l'Armement appuyant le canon de 37mm tandis que l'Inspection des Troupes Motorisées soutenait le canon de 50mm. Comme l'infanterie était en grande partie équipée du canon de 37mm, dans un but de standardisation, ce fut ce canon qui fut choisi. Cependant, la circulaire de la tourelle devait pouvoir permettre ultérieurement l'installation d'un plus gros calibre.
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MKA de Krupp. -
En raison des limitations de circulation sur les routes et les ponts, le poids de combat maximum fut fixé à 24 t pour le Panzer III et le Panzer IV. Une vitesse maximale sur route de 40 km/h fut requise. L'équipage de 5 hommes était composé comme tel : un chef de char, un pilote, un radio-mitrailleur, un tireur et un chargeur. Des laryngophones devaient permettre les communications intérieures entre chars au cours de la progression. En 1935, le Service de l'Armement de l'Armée de Terre (Heereswaffenamt) sollicita les firmes MAN, Daimler-Benz, Rheinmetall-Borsig et Krupp pour la mise au point du Panzer III sous le nom de couverture de Zugkraftwagen (tracteur). Dès 1936, des prototypes furent soumis à des essais poussés. C'est en définitive le modèle de Daimler-Benz qui sera choisi. Le premier char sera fabriqué par Daimler-Benz, la même année. Ce modèle sera testé lors d'essais de corps de troupe sous la désignation 1/ZW. La suspension du 1/ZW était expérimental, soit 5 grands supports de galets doubles munis de ressorts hélicoïdaux. Cet engin d'environ 15 t possédait un blindage maximum de 14,5mm et était propulsé par un 12 cylindres Maybach DSO108 TR à haute performance (11 L de cylindrée) fournissant une puissance de 250 ch et une vitesse de pointe de 32 km/h. Ce char emportait 150 coups de 37mm et 4 500 cartouches pour ses 3 mitrailleuses, dont 2 étaient montées de manière coaxiale avec le canon dans la tourelle. Ce premier modèle reçu l'appellation officieuse de Pz.Kpfw. III Ausf. A. À l'origine aucune fabrication en masse de ce char n'avait été prévue. En effet, peu d'adjudicataires avaient une grande expérience de la production de véhicules en série. Les deux sociétés géantes de fabrication automobile Ford et Opel avaient été mises à l'écart de la production de char, en raison de leur appartenance américaine. C'est pourquoi seul Daimler-Benz au début fut chargé de produire le Panzer III (à partir de 1937). Il faut comprendre, que les premiers modèles (A-E) ne furent que des modèles de présérie produits en faible nombre (voir tableau) et que la production en masse ne débuta véritablement qu'avec le modèle F fin 1939. En effet, à cette époque il était déjà évident que les Panzers I et II étaient complètement obsolètes et insuffisants pour faire face au chars français et anglais. C'est pourquoi la production du Panzer III fut dopée en mettant de nouvelles firmes sur le coup : Henschel, MAN, Alkett FAMO... puis Wegmann, MNH, MIAG en raison de l'urgence d'un char de combat valable.
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Ligne d'assemblage de Panzer III Ausf. E/F. -
Cependant, le canon de 37mm s'avéra vite être insuffisant et sera remplacé par le canon de 50mm. Malgré ce canon, le Panzer III ne put jamais prétendre au titre de roi des champs de bataille, dépassé irrémédiablement par la majorité des designs alliés. La production connaîtra son maximum en 1941-1942 avec environ 4 000 exemplaires produits mais son remplacement petit à petit par le Panzer IV sonna le glas de la production du Panzer III vers la mi-1943 avec un total de 5 728 exemplaires.
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David Willey, conservateur du Tank Museum, nous parle du Panzer III et plus particulièrement de son développement, de la propagande autour de l’engin ainsi que sa rencontre avec les chars Alliés, Bovington, 11 mars 2017. -
Design
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Compartiment Avant
Le compartiment avant du Panzer III renfermait les ensembles de transmission et de commande finale ainsi que les sièges du pilote et du radio-mitrailleur. Les parois du bas de caisse (caisse inférieure) et de la superstructure (caisse supérieure) étaient entièrement situées entre les 2 trains de chenille ce qui procurait une largeur interne parfaitement uniforme, limitant ainsi l'espace intérieur.
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Découpe d’un Panzer III : 1. Aube de visée. 2. Trappe du commandant. 3. Arceau de la coupole. 4. Visière de la coupole. 5. MG34 coaxiale. 6. Sacs de munitions de la MG34. 7. Canon de 50mm. 8. Volet de visé du tireur. 9. Moteur Maybach. 10. Bouche du canon. 11. Galet de secours. 12. Cric. 13. Obus de 50mm. 14. Galet fou. 15. Amortisseur. 16. Batterie. 17. Jonction de base rotative. 18. Bras de galet. 19. Galet. 20. Siège du conducteur. 21. Transmission finale. 22. Leviers de direction. 23. Tableau de bord. 24. Boîte de vitesses. 25. Blindage frontal. 26. Pignon d'entraînement. 27. Anneau de remorquage. 28. Chenille. 29. Garde-boue. 30. Siège de l’opérateur radio. 31. Boîte à outils. 32. MG34 de caisse. 33. Contrôle de la MG34. 34. Garde de culasse. 35. Trappe de tourelle. 36. Culasse. 37. Mantelet. 38. Ventilateur d’aération. -
La boîte de vitesses avec présélecteur Variorex était très efficace sur ses 7 premières vitesses. Au-delà, l'effort tractif chutait brusquement. Si la huitième vitesse convenait encore pour les voyages sur route, les 9 et 10ème vitesse étaient rarement utilisées, considérées comme dépassées. La boîte de vitesses Aphon synchromesh disposait d'une réputation favorable, bien que la puissance de traction de la 6ème vitesse fût basse, réservée pour la route. Lorsque le pilote rencontrait un relief moins favorable ou devait changer de direction, il lui était recommandé de descendre de 2 vitesses en dessous de celle enclenchée. La commande finale et l'ensemble de frein de direction étaient extrêmement compliqués. Un soin important fut pris pour fournir un système de ventilation pour les tambours de frein. Néanmoins, il n'y avait aucune égalisation automatique du couple sur les 2 axes de rendement, et le mécanisme ne fournissait pas de direction positive quand les 2 freins de direction étaient libérés. Des cartouchières en toile (150 coups) pour les mitrailleuses étaient disposées le long des parois des compartiments avant et central. Ce système de sac était moins efficace que la boîte en métal utilisée par les Britanniques car une main était monopolisée pour favoriser le passage de la ceinture dans l'arme. Cela avait pour conséquence, que lorsque le radio-mitrailleur manipulait son arme au moyen de de la crosse, l'élévation et la traverse en était grandement limitées. Pour résoudre ce problème, un chapeau en caoutchouc moulé, couplé à la mitrailleuse par une barre, fut installé. Il suffisait au tireur de soulever ou abaisser sa tête pour obtenir soit la dépression, soit l'altitude.
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Les Panzers III utilisèrent 2 types de montage sur rotule pour leur MG34 de caisse : -à gauche : Kugelblende 30 (blindage de 30mm) pour MG34 monté sur les modèles E à H. -à droite : Kugelblende 50 (blindage de 50mm) pour MG34 monté sur les modèles J à N. -
Le conducteur disposait d'une fenêtre de conduite en verre blindé protégée par un volet blindé qui était verrouillé dans l'action. Une paire de jumelles périscopiques, dont les 2 trous étaient évidents au-dessus de la fenêtre, permettait d'assurer la vision du pilote en situation de combat. Deux sabords de vision étaient également montés sur les côtés de la superstructure pour le pilote et le radio-mitrailleur. Le compartiment central ou de combat du Panzer III était composé d'un plancher fixe (non rattaché à la tourelle) et était séparé du compartiment moteur par un mur pare-feu. L'arbre de transmission le parcourait sur toute sa longueur vers la commande finale. Ce compartiment accueillait le siège du chargeur. Cette disposition était gênante pour ce dernier puisqu’il devait se déplacer en fonction de la position de la tourelle au contraire du tireur et du commandant dont les sièges étaient attachés à celle-ci. Dans la partie basse sur les cloisons latérales se trouvaient 2 portes montées sur charnières servant à l'accès du char.
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Panzer III Ausf. J avec encore plus de détails intérieurs (faut s’accrocher !) : 1. Phare. 2. MG34 de caisse. 3. Canon KwK 39 L/60 de 50mm. 4. Mantelet de type blindage espacé. 5. Viseur TZF 5. 6. Ventilateur d'aspiration des fumées de la tourelle. 7. Garde de culasse. 8. Tourelleau du commandement. 9. Boîte de rangements surnommé « Boîte à Rommel ». 10. Filtre à air. 11. Réservoir de carburant. 12. Moteur. 13. Radiateur. 14. Pot d'échappement. 15. Silencieux d’échappement. 16. Ventilateur. 17. ? 18. Démarreur. 19. Arbre de transmission. 20. Couvercle, joint universel. 21. Siège du tireur. 22. Pédale de tir. 23. Siège du conducteur. 24. Levier de vitesses. 25. Leviers de direction. 26. Système directionnel. -
Les obus étaient disposés verticalement sauf pour ceux situés sous le siège du tireur. La base de l'obus était disposée dans une cavité dans le plancher du casier et la pointe était maintenue en place par un clip à ressort. Cette disposition était efficace en général sauf pour certains obus, difficiles à atteindre. Le casier inférieur droit et 2 casiers arrière-gauches disposaient de portes coulissantes (sensibles aux grains de sable) alors le casier inférieur gauche était équipé d'une porte articulée. Les chars armés du KwK L/60 de 50mm disposaient leurs obus de manière horizontale, ce qui était plus facile à l'emploi. Les obus utilisés par le L/60 étaient plus longs, ce qui en limitait le nombre pouvant être entreposé dans le char à 78 coups. Pour les véhicules armés du canon KwK L/42 de 50mm la disposition des munitions se faisait comme suit : 5 coups sous le siège du tireur. 22 dans un casier situé dans le coin arrière-droit du compartiment. 12 dans un casier situé au-dessus de ce dernier. 36 dans un casier situé dans le coin arrière-gauche du compartiment. 24 dans un casier situé au-dessus de ce dernier. Ce qui nous fait un total de 99 coups emportés. À l'extérieur du compartiment de combat (à droite) se trouvait l'antenne-radio montée sur une base pivotant qui permettait de ranger celle-ci en position horizontale entre 2 rails lorsqu'elle n'était pas utilisée.
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Disposition du système radio dans un Panzer III et IV. Légende en sens horaire en commençant vers midi (12h donc en haut) : Antenne, Kommandant = Commandant, Turm-Abzweig-Dose = Boîte de jonction de la tourelle, Basis-Anschluss = Connexion de base, Fahrerstand = Poste du Conducteur, Funkerstand = Station radio, Schaltkasten des funkers = Boîtier de commande de la radio, Sicherungs-Kasten = Boîte à fusibles, Stromleitung von der Fahrzeugbatterie = Ligne électrique de la batterie du véhicule, Sender = Canaliser, Drehtransformator = Transformateur rotatif, Empfänger = Destinataire, Antennenleitung = Câble d’antenne. -
Compartiment de Combat
L'élévation du canon (et de la MG34) se faisait au moyen d'un volant actionné de la main gauche par le tireur (assis à la gauche de la culasse. À sa droite se trouvait le volant de traverse. Un verrou de dégagement couplé à une manivelle sous le canon permettait au chargeur de prêter main forte au tireur. Le mécanisme transversal comportait 2 vitesses, l'une nécessitant 88 tours du volant (révolution complète) et l'autre 132 tours.
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Vue intérieure de la tourelle du Panzer III Ausf. F. -
Le canon était mis à feu électriquement et son recul était compensé par un système d'amortisseur hydropneumatique. Les canons de 50mm avaient le museau lourd dans leur affût. Ce défaut sur le KwK L/42 était compensé par l'addition d'un contrepoids derrière le bouclier. Cependant, sur le KwK L/60 (canon long), le déséquilibre était bien plus prononcé et un petit ressort de compression installé dans un cylindre fut monté sur le coin avant-gauche de l'anneau de tourelle et fixé au canon à partir de l'Ausf. J. Sur les modèles précédents, une barre de torsion était boulonnée au toit et relié à la partie supérieure de l'affût. Jusqu'au modèle G, le Panzer III fut armé du canon KwK L/45 de 37mm vite jugé trop faible pour un char de combat. Les modèles suivants ainsi que rétrospectivement les modèles E/F/G seront armés avec le plus puissant canon court KwK L/42 de 50mm. Le canon long de 50mm KwK L/60 sera installé dès le modèle J (et rétrospectivement sur le H). A part le modèle N armé du canon KwK L/24 de 75mm à faible vitesse initiale tous les modèles ultérieurs seront équipés de ce canon. Le 50mm KwK L/60 tirait des AP à haute vitesse initiale (1 182m/s). La lunette de visée (TZF5 a/d/E) était assez complexe. La première partie tournait sur son axe, les graduations du canon et de la mitrailleuse étaient marquées sur les quarts de cercle opposés ; les graduations étaient comprises entre 0 et 2 km pour le canon de 50mm, et pour la mitrailleuse de 0 à 800 m. La seconde partie pivotait sur un plan vertical et comprenait les marques de visée. Ces deux parties se déplaçaient simultanément.
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Différentes vues de l’intérieur du Panzer III (anglophones faites-vous plaisir !). -
Le commandant est assis derrière le tireur. Notons que leurs sièges étaient attachés directement à la tourelle. La coupole du commandant comprenait des obturateurs blindés qui pouvaient être verrouillés en positions ouvertes, intermédiaires ou fermées pour protéger les blocs de vision en verre blindé. Dans certaines coupoles, les commandants firent peindre le cadran d'une horloge pour connaître la position de la tourelle par rapport à la caisse, ce qui pouvait être difficile en plein combat. La tourelle comprenait encore 2 portes (à unique ou double montants) sur les côtés arrière, ainsi qu'un extracteur de fumée dont on aperçoit le capuchon sur le toit et un coffre de rangement à l'arrière. Des ports de tir aux pistolets sont également visibles sur les portes (montant arrière) et à l'arrière de la tourelle. Pour compléter la vision, 2 sabords sont présents sur les côtés avant de la tourelle et sur les portes. Sur les modèles tardifs des lance-grenades fumigènes seront installés sur la partie avant des côtés de la tourelle à raison de 3 par côtés.
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à gauche : coupole de commandant montée sur les modèles G-N. à droite : coupole de commandant montée sur les modèles E-F. -
Compartiment Moteur
Le 12 cylindres (essence) Maybach du Panzer III était un excellent moteur en général. Cependant, il était conçu pour des climats tempérés et connaissait de nombreux problèmes sous des climats tropicaux comme les déserts d'Afrique du Nord où en raison de la chaleur et du sable connaissait de nombreuses pannes et surchauffes. En effet, il arrivait fréquemment que le sable pénètre dans les radiateurs et bloque les arrivées d'huiles causant parfois de graves désagréments.
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Moteur V12 Maybach HL120. -
Moteur à essence Maybach HL 120 TRM V12 (à droite) et boîte de vitesses à présélection Maybach Variorex SRG 328 145 (à gauche), avec 10 vitesses avant et 1 arrière (10+1). Cette transmission équipait les Panzer III Ausf. E, F et G uniquement. Des problèmes récurrents avec cette boîte de vitesses mécaniquement complexe à l'automne 1939 conduisirent à son remplacement par la transmission synchro manuelle 6+1 Zahnradfabrik (ZF) Aphon SSG77 dans tous les Panzer III ultérieurs, soit Ausf. H à N, bien que les difficultés de fabrication du Variorex aient été résolues début 1941. Légende dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à droite : Rückschlagventil : Clapet anti-retour (le compresseur d'air est directement en dessous). Unterdruckbehälter : réservoir à vide. Unterdruckleiter : tuyau à vide. Gelenkwell : arbre d'entraînement. Kupplung : embrayage principal. Auslöseventil : soupape de décharge. Getriebe : boîte de vitesses. Fußkupplung : pédale d'embrayage. Vorwählhebel : levier de présélection. Fahrtrichtungshebel : levier de direction (V = avant, R = arrière). Gasgeber : capteur de papillon (?) (Il y a aussi des embrayages d'accélération et de freinage à l'intérieur de la boîte de vitesses). NB : L'entrée d'air du compresseur est reliée au système, pas la sortie : le compresseur fonctionne « à l'envers » pour créer un vide. À l'intérieur de la boîte de vitesses se trouvent des pistons actionnés par le vide : ils déplacent des embrayages à crabots, qui sélectionnent le rapport de transmission requis. -
Le régime conseillé du moteur était de 2 600 t/min, ceci sous des climats tempérés. Dans certaines régions du sud de l'Union Soviétique et de l'Afrique du Nord, il était recommandé de ne pas dépasser les 2 400, voire les 2 200 t/min. Lancé à plein régime, le Panzer III pouvait atteindre les 3 000-3 300 tr/min sous un court laps de temps. Le système de refroidissement du Panzer III était composé de 2 radiateurs, l'air était brassé par 2 ventilateurs. Le Panzer III embarquait 320 L d'essence dans des réservoirs installés sous le moteur. Des trappes d'accès étaient situées sur le plateau arrière (boulonnées) et sous le renflement arrière (charnières). Le plateau arrière pouvait être en cas échéant démonté pour un entretien approfondi. Les modèles tardifs seront équipés d'un silencieux d'échappement de forme cylindrique. Sur certains modèles avant l'apparition des lance-grenades de tourelle, un grand coffre accueillait à l'arrière 5 bombes fumigènes.
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Plaques arrière de la superstructure du Panzer III Ausf. M avec équipement amphibie. -
Suspension
La suspension du Panzer III de série (F-N) était à barres de torsion. Ce système assez efficace était basé sur la force de tension de 6 barres de métal ancrées à la caisse (dont elles traversaient toute la largeur du plancher). Ce système permettait de mieux répartir le poids du char et lui assurait une meilleure assise. La suspension comprenait en plus un barbotin avant, une poulie de tension, 3 rouleaux porteurs (à bandages de caoutchouc) et 6 petits galets en acier estampillés entourés de caoutchouc.
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Suspension de Panzer III Ausf. A/B/C/D/E, F, G/H, J, L, M, N. -
La suspension à barres de torsion était très efficace, bien que sous les climats tropicaux, le sable tendait à pénétrer dans les amortisseurs, raccourcissant leur durée. La tension de chenille était réalisée au moyen d'une manivelle de cloche. Sur le front de l'Est des prolongements de chenilles connus sous le nom d'Ostketten furent adaptés pour augmenter la traction durant la période hivernale, habituellement à une chenille même si cette pratique fût dangereuse.
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En raison de l'augmentation de série en série du blindage, la suspension dut être renforcée à plusieurs reprises pour compenser un poids de plus en plus important. Au départ, le Panzer III utilisait des chenilles larges de 36 cm, mais dès le modèle H, pour diminuer une pression au sol devenue trop importante en raison des modifications apportées au blindage et à la suspension, des chenilles larges de 40 cm seront installées.
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Illustration de la suspension du Panzer III. Légende (de gauche à droite) : Triebad = Bain de conduite (?), Schwingarmführung mit Anschlag = Bras oscillant avec butée, Stabfeder für rechte Laufrolle = Ressort de tige pour galet droit, Schwingarmlegerung = Pose du bras oscillant, Schwingarm = Bras oscillant, Laufrolle = Galet, Stoßdämpfer = Amortisseurs, Anschlag = Anneau de levage, Leitrad = Galet fou. -
Les modèles de présérie serviront à l'essai de plusieurs suspensions différentes qui seront vite abandonnées. La première à être testée (sur l'Ausf. A) est une suspension montée sur ressorts en bobine comprenant 5 grands double-galets et 2 rouleaux porteurs. Sur le modèle B, une suspension toute différente comprenant 2 bogies (à ressorts horizontaux) avec 4 petits galets chacun et 3 rouleaux porteurs. L’Ausf. C accueillait une suspension horizontale composées de 3 bogies (dont celui du centre accueillait 4 galets et 2 latéraux) à lames de ressorts. La suspension de l’Ausf. D fut un peu améliorée par rapport à celle du C mais de peu.
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Blindage
En raison de différentes sources d'approvisionnement, la production des parois du Panzer III n'était pas uniforme. Les propriétés physiques étaient approximativement égales au matériel anti-projectiles britannique mais dans l'ensemble ne lui était pas supérieur. L'assemblage se faisait soit par rivetage soit par soudures (dont la résistance était plutôt faible).
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Plaque de blindage supplémentaire montée avec un intervalle. -
Ce blindage, bien qu'amélioré au fur et à mesure du développement, était insuffisant pour maintenir le Panzer III dans un rôle de char de combat car l'épaisseur ne dépassa jamais les 50-57mm aux points sensibles. On tenta bien de corriger ce défaut en rajoutant des plaques supplémentaires de 20mm aux mêmes endroits (plaque frontale de la superstructure et sur-mantelet). Ces plaques étaient montées avec un intervalle afin de réduire le pouvoir perforant des tirs ennemis. Dans le même ordre d'idée sur l’Ausf. M des jupes blindées (Schürzen) de 5mm seront montées sur les côtés de la caisse et le pourtour de la tourelle. Cela n'empêcha pas le Panzer III de se voir rétrogradé en 2ème ligne dans des missions de soutien par exemple.
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Jupes blindées (Schürzen). -
Pour améliorer encore la protection, la pâte antimagnétique (Zimmerit) sera appliquée sur les parois obliques et verticales des modèles tardifs pour empêcher la pose de mines.
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Nicholas Moran, dans cette première partie sur le Panzer III, examine l'extérieur du char et parle du canon de 50mm L/60 monté sur le véhicule, Tank Museum, Bovington, 15 novembre 2018. -
Dans cette seconde partie, Nicholas Moran regardera à l'intérieur du Panzer III. C'est l'un des véhicules qui établit la norme pour la construction de chars. Si le Renault FT montra ce que devrait être une disposition de char, le Pz.Kpfw. III mit fin à la discussion sur le nombre de membres d'équipage et leurs fonctions. Nicholas Moran parlera de la façon dont ils partagèrent leurs tâches et évaluera le confort de leurs positions. -
Modèles
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Pz.Kpfw. III Ausf. A (1/ZW) (1936)
Le Panzerkampfwagen III Ausf. A fit son apparition en 1936. Conçu par Daimler-Benz, il comportait une suspension dotée de 5 double-galets (sur barres de torsion), 1 barbotin avant, 1 poulie de tension et 2 rouleaux porteurs. Son moteur était un 12 cylindres Maybach 180 TR développant 250 ch et sa transmission comportait 6 vitesses et 1 marche arrière. Le Panzer III Ausf. A pesait 15,4 t. Ce poids plutôt faible s'expliquait par la faible épaisseur du blindage (15mm) prévu seulement pour protéger le char contre les AP des armes AT légères (14-20mm). Ces restrictions de poids venaient du fait que la suspension convenait mieux à un véhicule commercial qu'à un char de combat.
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Son armement était composé du KwK L/45 de 37mm monté coaxialement avec 2 mitrailleuses de 7,92mm sur un mantelet interne vulnérable aux ricochets des balles ennemies. Pour compléter son armement une troisième mitrailleuse de 7,92mm était montée sur rotule sur la plaque frontale de la superstructure. Le commandant disposait d'une coupole assez primitive dont les portes montées sur charnières s'ouvraient sur les côtés. Au niveau assemblage, la caisse et la superstructure étaient boulonnées entre-elles et donc facilement séparables pour rendre plus facile les réparations et la maintenance. La tourelle avait une forme similaire à celle du Panzer IV mais plus petite avec une circulaire de tourelle de 1,52 m de diamètre. Ce diamètre assez étroit mis un terme à la carrière du Panzer III comme char de bataille standard quand le besoin de canons plus lourds se fit sentir en 1943, car leur installation sur le Panzer III était impossible. Néanmoins, l'espace à l'intérieur était suffisant pour que l'équipage puisse effectuer son travail avec un assez bon confort. Le Panzer III Ausf. A était un char de développement et d'essai et ne fut en conséquence produit qu'à 10 exemplaires seulement.
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2ème Compagnie, 1er Bataillon, 2ème Régiment de Panzer, 1ère Brigade de Panzer, 1ère Panzerdivision, Pologne, septembre 1939. -
Pz.Kpfw. III Ausf. B (2/ZW) (1937)
Le Panzerkampfwagen III Ausf. B fut le premier essai afin de résoudre le problème de la suspension rencontré sur le A. Ce modèle utilise une suspension expérimentale comprenant 8 petits galets suspendus à 2 groupes à ressorts à lames horizontaux. Le nombre de rouleaux porteurs fut poussé à 3. Cette nouvelle suspension fit passer le poids de l'engin à 15,9 t mais permit d'augmenter la vitesse de pointe à 40 km/h. Notons que ce châssis servira de base au prototype du Sturmgeschütz III. Quinze exemplaires de ce modèle furent produits par Daimler-Benz.
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Unité inconnue, Allemagne, 1937. -
Pz.Kpfw. III Ausf. C (3a/ZW) (1937)
Le Panzerkampfwagen III Ausf. C était identique au B mais utilisait pour sa suspension 3 groupes à lames de ressorts horizontaux (1 large au milieu et 2 petits de chaque côté). Comme pour le modèle B, 15 exemplaires de ce modèle furent produits par Daimler-Benz.
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6ème Compagnie, 2ème Bataillon, 6ème Régiment de Panzer, 3ème Brigade de Panzer, 3ème Panzerdivision, Pologne, septembre 1939. -
Pz.Kpfw. III Ausf. D (3b/ZW) (1938)
Le Panzerkampfwagen III Ausf. D fit son apparition en 1938. Utilisant la même suspension que le C. Il possédait cependant un blindage maximum de 30mm et une nouvelle coupole de commandant. Le poids de l'engin était de 19 t. Une nouvelle transmission plus performante possédant une vitesse supplémentaire permit tout de même de maintenir la vitesse de pointe. L'Ausf. D transportait 120 obus de 37mm et 4 425 cartouches de 7,92mm. Trente exemplaires furent produits par Daimler-Benz.
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Les Panzers III A/B/C/D étaient tous des chars de développement et n'étaient pas encore prêts pour assumer le rôle de char de combat standard des Panzerdivisions. Ils furent donc vite retirés du service à la mi 1940.
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3ème Compagnie, 40ème Bataillon de Panzer, Kangasniemi, Finlande, 6 juillet 1941. -
Pz.Kpfw. III Ausf. E (1938)
C'était le premier modèle de production du Panzer III mais il ne connut pas une grande circulation, car seulement 40 unités furent construites entre décembre 1938 et octobre 1939 par Henschel, MAN et Daimler. D'autres sources portent ce nombre à 96. L'Ausf. E, par rapport aux modèles précédents, était équipé d'un blindage plus épais (30mm sur tous les côtés de la caisse et de la tourelle) et était construit avec une seule plaque sur les côtés. Pour compenser le poids qui était passé à 19,5 t, un moteur Maybach HL120 TR (V12) plus puissant fut adopté, avec une cylindrée portée à 11,867 L pour une puissance de 300 ch à 3 000 tr/min. De plus, la boîte de vitesses auparavant manuelle fut modernisée avec un présélecteur Maybach SRG 32 8 145 Variorex à 10 vitesses avant et 1 arrière, dont l'installation ralentit la production de l'Ausf E. Avec ce type de transmission, le conducteur présélectionnait le rapport pour s'engager, après quoi il n'avait qu'à appuyer sur la pédale d'embrayage pour déclencher l'opération de changement de vitesse automatique. D'autres améliorations comprenaient l'ajout de trappes d'évacuation des 2 côtés de la caisse et l'ouverture d'une échappatoire pour l'opérateur radio. L'Ausf. E mesurait 5,38 m de long, 2,91 m de large et 2,44 m de haut.
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Cependant, le véritable saut qualitatif fut atteint avec le système de suspension, désormais composé de 6 galets de diamètre moyen sur chacun des 2 côtés et de ressorts à barre de torsion placés transversalement. Le fonctionnement du nouvel appareil était simple : une extrémité de la barre était reliée au flanc du char, l'autre à un galet au moyen d'un bras articulé longitudinal ; lorsque le galet montait, la barre se tordait, absorbant ainsi les chocs et rendant le véhicule plus stable avec des avantages évidents pour le combat ; ce système fut très apprécié tant par les équipages que par le personnel technique pour sa robustesse et sa relative facilité d'entretien. Les deux premières barres avant et les deux dernières barres arrière étaient également équipées d'amortisseurs oléopneumatiques. Livré aux Panzertruppen à partir de janvier 1940, l'Ausf. E participa à de nombreuses opérations de guerre jusqu'en 1943, opérant dans les rangs des 1ères et 2èmes panzerdivisions. Encadré dans ces divisions, il combattit pendant la Campagne de France, celle des Balkans (uniquement avec la deuxième unité) et enfin dans l'opération Barbarossa. D'août 1940 à 1942, plusieurs exemplaires furent réarmés avec un canon de 5 cm KwK 38 L/42 et des plaques supplémentaires de 30mm furent boulonnées au blindage ; certains furent ensuite convertis en chars d'observation d'artillerie, d'autres mis au standard F.
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2ème Régiment de Panzer, 1ère Panzerdivision, France, mai-juin 1940. -
Régiment de l’État-Major, 4ème Régiment de Panzer, 3ème Panzerdivision. -
Pz.Kpfw. III Ausf. F (1939)
Première version de Panzer III à être produit en grand nombre, il était quasiment identique à son prédécesseur et avait les mêmes dimensions : les firmes Alkett, FAMO, Daimler-Benz, Henschel, MAN en construisirent 435 (numéros de caisse de 61001 à 61650) de 1939 à juin 1940, remplaçant sans problème l'Ausf. E. Dans cette version, le moteur Maybach HL120 TRM fut utilisé, avec des caractéristiques similaires au TR mais construit par Norddeutschen Motorenbau (ou Nordbau). Des évents furent ajoutés aux plaques de caisse supérieures pour mieux ventiler les freins et la transmission. De plus, au milieu de la production, l'armement principal fut renforcé, ce qui pour les 100 derniers Ausf. F passa à un KwK 38 L/42 de 50mm avec mantelet externe ; à partir d'août 1940, ce changement fut étendu à tous les Ausf. E et F : Pour accueillir cette nouveau canon, la tourelle fut repensée et considérablement agrandie à l'arrière. Quelques Ausf. F avait le canon de 50mm KwK 39 L/60.
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Le canon KwK 38 L/42 tirait 2 types d’obus : le SpGr 38 était une HE, pesant 1,96 kg et avait une vitesse initiale de 549 m/s ; le PzGr 39 était une APC pesant 2,25 kg, ayant une vitesse initiale de 823 m/s et capable de pénétrer une plaque d'acier homogène de 50mm d'épaisseur et inclinée de 30° à une distance de 1 km. Cependant, les dimensions plus importantes de ces obus limitaient l'emport à 99 au lieu des 120 initiaux. L'appareil de visée à grossissement x2,5 était un TZF 5a de 5 cm. L'élévation manuelle du canon était comprise entre -10 et +20°, tandis que la rotation était obtenue en faisant tourner la tourelle. Il combattu en France, en Afrique du Nord (uniquement ceux équipés du 5 cm L/42), dans les Balkans et en URSS. En juin 1944, lorsque l'Ausf. F était obsolète, certains modèles encore en service ; l'un d'eux, appartenant à la 116ème Panzerdivision fut déployé en Normandie.
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2ème Bataillon, 13ème Panzerdivision, Russie, 1941. -
4ème Panzerdivision, 35ème Régiment de Panzer, 2ème Bataillon de Panzer, 6ème Compagnie, France, mai-juin 1940. -
Pz.Kpfw. III Ausf. G (1940)
Très similaire à l'Ausf. F et légèrement plus long (5,41 m) et plus large (2,95 m), cette version fut produite à 600 exemplaires d'avril à novembre 1940 contre une commande initiale de 1 200 unités, puis réduite en raison de l'arrivée du Panzer 38(t) de Tchécoslovaquie. Les cinquante premiers étaient armés du canon de 3,7 cm et allaient compenser les pertes subies lors de la Campagne de France : ils se distinguaient des autres modèles par le blindage arrière de 30 mm d'épaisseur de la caisse et par le canon de 37 mm, des améliorations qui augmentèrent le poids à 20,3 t. Entre-temps, il avait été décidé d'armer l'Ausf. G avec le plus puissant 5 cm KwK 38 L/42 à mantelet extérieur, qui équipera les 550 unités restantes produites à partir de juillet 1940. L'installation de la nouvelle pièce nécessita le retrait d'une mitrailleuse de la tourelle et l'ajout d'un ventilateur pour libérer l'intérieur du char de la fumée du tir. Dès le mois d'août, les cinquante premières unités furent également équipées de la même pièce d'artillerie. D'autres changements comprenaient l'ajout d'une nouvelle coupole (identique au Panzer IV Ausf. E, F & G) et le viseur Fahrersehklappe 30 avec trappe de pilote à charnière ; les dernières unités de production étaient équipées de chenilles de 40 cm de large. La série fut la première à être équipée de la Rommelkiste (boîte de Rommel), conteneurs de transport de matériaux fixés à l'arrière des tourelles.
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L’Ausf. G fut utilisée à partir du printemps 1940 sur tous les principaux théâtres de guerre où les Allemands combattirent. Les premiers régiments à avoir ces chars furent le 8ème sous la 15ème Panzerdivision, le 5ème de la 21ème Panzerdivision et le 35ème de la 4ème Panzerdivision. Les unités envoyées en Afrique avaient des radiateurs plus grands et un filtre à air supplémentaire. En septembre 1944, 54 Ausf. G étaient encore en service.
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10ème Division, Yougoslavie & Grèce, en avril-mai 1941. -
15ème Régiment de Panzer, 11ème Panzerdivision, Russie, 1941. -
3ème Compagnie, 5ème Régiment de Panzer, 21ème Panzerdivision, Afrika Korps, Afrique du Nord, 1941-42. -
31ème Régiment de Panzer, 5ème Panzerdivision, Région de Moscou, Russie, hiver 1941. -
Armée Rouge, printemps 1942. -
Pz.Kpfw. III Ausf. H (1940)
L'évolution du Panzer III continuant progressivement augmentant le poids du char et donc la pression spécifique au sol, qui passait de 0,65 à 0,96 kg/cm² ; donc dès le début de 1940, Daimler-Benz, en accord avec le Bureau de l'Armement de l'Armée, étudia la possibilité de modifier le train roulant tout en conservant la formule déjà adoptée sur l'Ausf. E. Le projet conduisit à l'adoption permanente de chenilles de 40 cm au lieu des chenilles de 36 cm précédemment montées, un dispositif qui réduisit la pression spécifique à 0,94 kg/cm² ; par conséquent, les galets moteurs et les roues folles furent modifiées, tandis que celles du premier train de roulement furent avancées. La suspension fut également modifiée : les 6 barres de torsion arrière virent leur diamètre passer de 4,2 à 5,5 cm et de nouveaux amortisseurs furent installés. La boîte de vitesses à présélecteur, source de problèmes d'entretien constants, fut remplacée par une Maybach SSG 77 synchronisée à 6 rapports plus conventionnelle. Le canon de 5 cm KwK 38 L/42 fut conservé et le blindage nettement amélioré avec des plaques supplémentaires de 30 atteignant 60mm à l'avant et à l'arrière de la caisse et sur la superstructure avant ; l'arrière de la tourelle fut entièrement repensé et équipé d'une seule plaque de 30mm. L'épaississement des protections entraînant une augmentation du poids à 21,8 t mais les dimensions restèrent inchangées : 759 exemplaires du nouveau modèle furent commandés en janvier 1939 mais l'entrée en service imminente de l’Ausf. J et la généralisation du KwK 38 L/42 sur l'Ausf. G réduisit la demande de plus de moitié. La production de l'Ausf. H commença à la fin de l'été 1940 et fut interrompu en mars 1941 pour un total de 308-450 véhicules.
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Il fut utilisé à partir de décembre 1940 dans les Balkans dans la 2ème Panzerdivision, en URSS et en Afrique du Nord à partir de la fin du printemps 1941, où un seul exemplaire endommagé au combat fut dépouillé de sa tourelle et armé d’un obusier sIG 33 de 150mm, utilisant des matériaux (tels que la pièce elle-même, le bouclier ou les râteliers) récupérés sur des Sturmpanzer II endommagés. L'Ausf. H s'avéra particulièrement résistant aux armes antichars alliées contemporaines, telles que le QF 2-pdr de 40mm anglais, le M5 de 37mm américain tout comme le 45mm soviétique.
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1ère Compagnie, 2ème Régiment de Panzer, 16ème Panzerdivision, Nikolaïev, URSS, 16 août 1941. -
État-Major, 5ème Régiment de Panzer, 5ème Division Légère, Deutsches Afrika Korps, Cyrénaïque, Libye, avril 1941. -
33ème Régiment de Panzer, 9ème Panzerdivision, Région de Biala Zerkiev, au sud de Kiev, Ukraine, mi-juillet 1941. -
11ème Panzerdivision, Russie, 1942. -
Pz.Kpfw. III Ausf. J (1941)
D'une longueur de 5,52 m et d'une hauteur portée à 2,50 m, l'Ausf. J fut le premier à avoir un blindage augmenté de série à 50mm à l'avant et à l'arrière de la caisse et des superstructures, ce qui conduisit à l'adoption d'une trappe de visée (Fahrersehklappe 50) et d'un support à billes (Kugelblende 50) pour la mitrailleuse coaxiale de même épaisseur ; de plus, de nouveaux types de prises d'air et de trappes d'accès furent installés sur le nez de la caisse. Le moteur utilisé était le Maybach HL120 TRM Ausf. A, similaire à l’original mais avec des filtres à air à bain d'huile. Présentée à Adolf Hitler le 18 avril 1941, l’Ausf J fut immédiatement mis en production pour un total de 1 549 exemplaires en fin d'année ; à partir d'avril 1942, des haubans supplémentaires de 20mm furent montés en usine sur la superstructure ou le mantelet. Cependant, cette première série eut une durée de vie relativement courte, tant pour les conversions effectuées que pour les lourdes pertes subies au combat, mais surtout parce qu'Hitler avait ordonné de concentrer les moyens sur l’Ausf. J armée du plus efficace 5 cm KwK 39 L/60.
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Pz.Kpfw. III Ausf. J (50mm KwK 38). -
Ce modèle avait mis du temps à se développer en raison des performances satisfaisantes du canon KwK 38 ; de plus, les premiers prototypes du KwK 39 ne commencèrent à être livrés qu'à l'automne 1941. Après les essais, la nouvelle arme entra en service et, en décembre, la production de la variante, par ailleurs identique à la devancière, put commencer. La fabrication dura jusqu'en juillet 1942 et fut réalisée par toutes les sociétés qui produisirent le Panzer III ; un total de 1 067 spécimens achevés reçut la désignation Sd.Kfz.141/1 pour indiquer le changement d'arme.
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Pz.Kpfw. III Ausf. J (50mm KwK 39 L/60) (Sd.Kfz.141/1) (Anglais : Panzer III Special). -
Le canon KwK 39 L/60 avait des munitions sur 3 types d’obus. Le SpGr 38 était une HE de 1,96 kg avec une vitesse initiale de 549 m/s. Le PzGr 39 était une APC, avec un poids de 2,25 kg et une vitesse initiale de 823 m/s : il pouvait pénétrer une plaque d'acier de 50mm à une inclinaison de 30° à une distance de 1 km et à 61mm du milieu de la distance. Enfin, le PzGr 40 était une APCR, d'un poids modeste de 0,975 kg mais avec une vitesse initiale de pas moins de 1 198 m/s : avec les mêmes valeurs de distance et d'inclinaison adoptées pour le PzGr 39, il pouvait pénétrer 55mm d'acier et percé 86mm à 500 m. Le changement d'armement et la plus grande longueur du PzGr 40 limitèrent l'emport des obus à 84, par rapport aux 99 précédents. De plus, la suppression du frein de bouche, présent sur le canon antichar remorqué similaire, força le renforcement des freins de récupération du KwK 39. Des Ausf. J avec des canons de 50mm L/42 opéraient sur le front soviétique à partir de septembre 1941 et continuèrent à y combattre jusqu'à la fin de la guerre. La 7ème Panzerdivision fut parmi les premières unités à les recevoir avec les 2 et 5èmes panzerdivisions ; les véhicules à canon L/60 étaient initialement affectés à 5 détachements blindés appartenant respectivement aux 3, 16, 29 et 60èmes divisions d’infanterie (motorisées) et à la 5ème Panzerdivision SS Wiking. Plus tard, les deux modèles furent distribués à toutes les divisions blindées présentes. À partir de septembre 1941 ils furent également envoyés en Afrique du Nord et prirent du service dans la 21ème Panzerdivision : c'est dans ce théâtre que l'Ausf. J avec le L/60 récolta les plus grands succès en opérant contre les véhicules anglo-américains (M3 Lee/Grant et Valentine Mk. III), à tel point que les Britanniques les rebaptisèrent Panzer III Special, aussi parce qu'ils étaient plus redoutés que les Panzer IV, à l'époque encore armé d'un obusier de 75mm à faible vitesse initiale. Ces résultats incitèrent les concepteurs allemands à équiper les chars de canons ayant des vitesses initiales aussi élevées que possible pour percer le blindage toujours plus épais des véhicules adverses. L'Ausf. J montra plutôt des difficultés à faire face aux T-34 & KV-1soviétiques, plus lourdement blindés que les véhicules alliés. Un nombre inconnu d'Ausf. J de la première série fut par la suite reconditionné avec le KwK 39 L/60 tandis que de nombreux exemplaires furent remis aux normes de protection de l'Ausf. L.
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5ème Panzerdivision, Kouban, Ukraine, mars 1942. -
Capturé par les Alliés (1ère Bataille d'El Alamein) et utilisé par une unité polonaise, les Lanciers des Carpates, Égypte, août 1942. Trois Panzer III furent utilisés par cette unité, uniquement à des fins d'entraînement. -
Armée Rouge. -
5ème Compagnie, 8ème Régiment de Panzer, 15ème Panzerdivision, DAK, Afrique du Nord, 1941-1942. -
1ère Compagnie, 8ème Régiment de Panzer, 15ème Panzerdivision, DAK, Afrique du Nord, mai 1942. -
4ème Régiment de Panzer, 13ème Panzerdivision, Russie, été 1942. -
5ème Compagnie, 2ème Bataillon, 3ème Régiment de Panzer, 2ème Panzerdivision, Koursk, Ukraine, juillet 1943. -
3ème Régiment SS de Panzer, Division SS de Panzergrenadier Totenkopf, Kharkov, Russie, février-mars 1943. -
15ème Régiment de Panzer, 11ème Panzerdivision, Opération Citadelle, Koursk, Ukraine, été 1943. -
Pz.Kpfw. III Ausf. L (1942)
Tout comme les Allemands adoptèrent le 50mm KwK 38 comme arme principale du Panzer III, le blindage incliné innovant des chars de l'Armée Rouge nécessitait des combats à des distances plus courtes que celles menées contre les véhicules américains : en effet, les T-34 pouvaient être engagés par le KwK 39 avec le PzGr 39 à partir de 1,25 km, quand le M4 Sherman était engageable par le même projectile à la portée max autorisée. Compte tenu de cette situation tactique, il devint nécessaire d'augmenter le blindage du Panzer III pour permettre un engagement plus rapproché et plus efficace des T-34 soviétiques. La production du nouveau modèle commença à la fin de 1941 et se termina à l'été 1942, pour une production totale d'environ 1 300 unités ; d'autres sources rapportent plutôt la fabrication de 653 unités, qui eut lieu entre juin et décembre 1942. La nouvelle version avait des plaques de blindage de 57mm à l'avant de la tourelle, 50mm plus des plaques supplémentaires de 20mm sur la superstructure et souvent sur le mantelet, légèrement espacés : poids porté à 22,3 t.
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L'échappatoire du magasin et les trappes d'évacuation furent éliminées, mais la première série avait encore quelques pièces construites pour l'Ausf. J, comme la trappe d'accès au compartiment de combat à droite de la caisse et les visières blindées sur les côtés de la tourelle, du moins jusqu'à épuisement des stocks. Au cours de l'hiver 1942, les Ostketten furent distribuées, c'est-à-dire des chenilles élargies avec un bec externe qui diminuait la pression spécifique accrue du char, lui permettant de se déplacer plus facilement sur la neige ou un sol boueux et réduisant le risque de s'enliser. Les spécimens utilisés en Afrique du Nord, parfois appelés Ausf. L (Tp) étaient plutôt équipés de filtres à air et à huile plus grands, avec une prise d'air moteur modifiée, et bénéficiaient d'une meilleure ventilation interne. Sur l'Ausf. L, quelques améliorations furent testées qui devinrent la norme pour les versions suivantes. Un support à 2 bras articulés était installé sur la coupole du commandant, capable d'accueillir une MG34 en configuration AA (Fliegerbeschussgerät 42) ; cependant, le commandant devait se pencher hors de la tourelle pour l'utiliser. De chaque côté de la tourelle était sécurisé un triple complexe de lances-fumigène Nebelkerzen Wurfgeräten, sorte de petits mortiers ayant chacun sa propre oscillation et une élévation non réglable, qui tiraient des grenades fumigènes à environ 30 m du char. Enfin, les Schürzen furent testés : il s'agissait de protections supplémentaires d'une épaisseur de 5-10mm espacées du char, qui étaient montées des 2 côtés (Seitenschürzen) et tout autour de la tourelle pour minimiser les effets des HEAT d'armes antichars comme le bazooka, dont la diffusion comme armement portatif représentait un grave danger pour les équipages des véhicules blindés. Les Ausf. L allèrent équiper les régiments blindés de la 1ère Panzerdivision SS Leibstandarte SS Adolf Hitler, de la 2ème Panzerdivision SS Das Reich, de la 3ème Panzerdivision SS Totenkopf et de la Division de Panzergrenadier Großdeutschland, mais furent également distribués aux divisions blindées de la Wehrmacht.
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7ème Régiment de Panzer, 10ème Panzerdivision, Tunisie, février 1943. -
Compagnie de l’État-Major, 21ème Régiment de Panzer, 20ème Panzerdivision, Région de Moguilev, URSS, octobre 1943. -
3ème Régiment SS de Panzer, Division SS de Panzergrenadier Totenkopf, Compagnie Lourde (Tiger), URSS, hiver 42-43. -
15ème Régiment de Panzer, 11ème Panzerdivision, Koursk, Ukraine, juillet 1943. -
Un prototype basé sur l'Ausf. L, dans un camouflage fictif, avec un PaK 38 équipé d'un frein de bouche. -
Pz.Kpfw. III Ausf. M (1942)
Dernière version du Panzer III à monter le KwK 39 L/60 alors que l'on cherchait encore des solutions pour améliorer l'armement du véhicule, l'Ausf. M fut produit de l'automne 1942 à février 1943 à 1 150 exemplaires. Ce nombre change radicalement dans d'autres sources, qui les rapportent comme réellement construits, par rapport aux plus de 1 000 Ausf. M commandé, seulement 250 construits. En fait, la plupart des châssis déjà achevés servirent de base au StuG et Flammpanzer III. Les innovations visaient principalement à améliorer les opérations du char sur le front oriental, bien qu'il ait également été utilisé en Tunisie et en Sicile. Pour faciliter le démarrage dans des conditions de basse température, le moteur était équipé d'un manchon à travers lequel il pouvait être connecté au système de refroidissement d'un autre char, avec le moteur déjà chaud, permettant au moteur froid d'être réchauffé avec le liquide de refroidissement du char au moteur chaud et permettant ainsi des démarrages jusqu'à -30 °C. Les capacités de passage à gué furent portées à 1,30 m en scellant toutes les ouvertures pouvant laisser passer l'eau, tandis que l'échappement était équipé d'une vanne d'arrêt et monté haut sur le plancher arrière de la caisse : lorsque le véhicule traversait des étendues d'eau, l'air nécessaire à l'équipage et au moteur était amené de la tourelle. Le lance-fumigène classique à 5 tubes fut remplacé par un plus petit à 3 tubes déplacé de l'arrière de la tourelle vers l'avant. Cette version était légèrement plus longue (5,65 m) et plus large (3,27 m) que l’Ausf. L et pesait 22,7 t.
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Le Panzer III Ausf. M eut son baptême du feu en Tunisie avec la 10ème Panzerdivision et continua son service jusqu'à la fin de la guerre en participant à la Bataille de Koursk et à la défense de la Sicile attaquée par les Anglo-Américains.
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3ème Régiment de Panzer, 2ème Panzerdivision, Opération Citadelle, Koursk, Ukraine, juillet 1943. -
21ème Régiment de Panzer, 20ème Panzerdivision, Opération Citadelle, Koursk, Ukraine, juillet 1943. -
L'Allemagne proposa de fournir des blindés à la Turquie, ce qui conduisit à l'achat de 35 Panzer III et 35 Panzer IV (ainsi que des munitions et des pièces de rechange) en 1943. Ces chiffres sont dérisoires en comparaison aux 500 chars livrés par le Royaume-Uni. Le nombre total de panzers finalement reçus par la Turquie reste encore quelque peu mystérieux. Les Panzer III & IV livrés étaient connus sous le nom de T-3 & T-4 dans l'Armée Turque et opéraient aux côtés des Einheits-PKW allemands acquis plusieurs années auparavant. En raison du manque de pièces de rechange et du petit nombre d'appareils en service, les T-3 & T-4 furent retirés du service à la fin des années 40. -
Armée Hongroise, 1944. -
Pz.Kpfw. III Ausf. N (Sturmpanzer III) (1942)
C'était le dernier Panzer III de la série et le premier à monter un 7,5 cm KwK 37 L/24, armement des premières versions du Panzer IV qui devint disponible en grande quantité lorsque ce dernier fut reconverti au 7,5 cm KwK 40. L'utilisation de cette arme sur l'Ausf. N entraîna un déclassement du Panzer III au niveau tactique, car le KwK 37 était utile pour contrer l'infanterie, mais la vitesse initiale insuffisante (385 m/s) ne le rendait pas capable de percer le blindage des chars alliés et soviétiques même à très courte distance : ce n'était plus un char de combat, mais un véhicule de soutien (un canon d'assaut) apte à contenir les attaques de l'infanterie adverse ; son nom fut en fait changé en Sd.Kfz.141/2. La production dura de juin 1942 à août 1943 pour un total de 700 Ausf. N, le tout sur des caisses d'anciens modèles : 447 Ausf. L furent réutilisés, 213 Ausf. M et 3 Ausf. J, plus 37 autres chars retirés du front et rééquipés selon les nouvelles normes. Cette diversité signifiait que l'Ausf. N pouvait emporter 56 obus s'il était basé sur l’Ausf. L ou 64 s'il était dérivé du M. Les exemplaires produits de mars à août 1943 étaient équipés de pâte antimagnétique Seitenschürzen et Zimmerit, mais en raison du poids élevé du KwK 37 ils n'avaient pas de blindage espacé supplémentaire. Plusieurs exemplaires fabriqués dans la dernière partie du cycle de fabrication avaient le dôme du Panzer IV Ausf. G, ou celui déjà installé fut modifié en ajoutant une seule porte.
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Le véhicule, également connu sous le nom de Sturmpanzer III, en plus de servir dans les régiments Panzer, formait des unités spéciales de 10 unités pour protéger les 9 Tiger I de l'infanterie qui composait le Bataillon de Panzer Lourds chargés de détruire les forces blindées adverses. À la veille de la Bataille de Koursk (juillet 1943), le Groupe d'Armées Centre et le Groupe d'Armées Sud pouvaient déployer 155 Ausf. N.
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3ème Peloton, 1ère Compagnie, 501ème Bataillon de Panzer Lourds, Tunisie, hiver 1942-43. -
1ère Division Blindée, front du Don, près de Stalingrad, URSS, hiver 1942-43. Le 17 octobre 1942, 10 Ausf. N furent livrés à la Roumanie. Tous furent perdus lors de la campagne d'hiver. -
5ème Escadron, 30ème Régiment de Chars, 1ère Division Blindée de Campagne, Armée Hongroise, Ukraine, janvier 1943. -
La 1ère Division Blindée de Chemises Noires Mussolini fut créée à partir de mai 1943. La division était organisée en 3 compagnies, la 2ème Compagnie utilisait 12 Ausf. N. La plupart des chars se retrouvèrent entre les mains des Alliés après la guerre. -
Compagnie de l’État-Major (?), Régiment de Panzer Herman Göring, Italie, septembre 1943. -
3ème Panzerdivision SS Totenkopf, Koursk, Ukraine, juillet 1943. -
Russie, hiver 1943-44. -
Troupes insurgées slovaques, Banská Bystrica, octobre 1944. -
Pz.Kpfw. III Ausf. K (1941)
Ce char fut développé sur la base du châssis du Pz.Kpfw. III Ausf. J, en le combinant à la tourelle du Pz.Kpfw. IV Ausf. F2 et à un canon de 75mm. Les premiers plans de conception furent terminés en décembre 1941. La production débuta, mais le véhicule s'est révélé être excessivement complexe, et la production fut arrêtée. Au total, 50 véhicules furent terminés et utilisés comme véhicules de commandement. Ils embarquaient des canons de 50mm, le canon de 75mm n'ayant jamais été installé.
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Conversions
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Allemandes
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Tauchpanzer III (1940)
Le char submersible Tauchpanzer III fut conçu tout spécialement pour l'opération Seelöwe (Lion de mer), l'invasion de l'Angleterre. Au total, 168 Panzers III Ausf. F (37mm et 50mm KwK), Ausf. G et Ausf. H ainsi que quelques Pz.BfWg. III furent convertis, les derniers le furent fin 1940. Les chars ainsi convertis furent versés dans le Bataillon A de Panzer, unité spéciale mise sur pied à Putlos au nord de l'Allemagne. Le Tauchpanzer III fut conçu pour se mouvoir sous 15 m d'eau et ainsi pouvoir approcher sans être repéré les plages défendues par l'ennemi. Sur le Tauchpanzer III toutes les ouvertures furent rendues étanches ou scellées. Les échappements furent équipés d'un système permettant aux gaz de sortir mais empêchant tout autre élément d'y pénétrer. Un tube de caoutchouc fut installé entre la tourelle et la caisse. Les orifices des canons et mitrailleuses étaient obturés par des couvercles en caoutchouc (notons que ces couvercles pouvaient être enlevés de l'intérieur lorsque le char regagnait la terre, ce qui est bien utile).
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Pour pouvoir être utilisable, le Tauchpanzer III devait bien entendu être alimenté en air. Pour ce faire il fut équipé d'un schnorkel flexible doté à l'autre extrémité d'un flotteur (équipé d'une antenne radio). Le Tauchpanzer III était également équipé d'une pompe pour évacuer l'eau qui aurait quand même réussi à pénétrer à l'intérieur du char. Pour pouvoir se diriger sous l'eau, car bien entendu le Tauchpanzer III était complètement aveugle comme n'importe quel sous-marin, il fut équipé d'un gyrocompas. Le Tauchpanzer ne foula jamais le sol marin proche de l'Angleterre et encore moins ses plages car l'opération Seelöwe fut finalement annulée après que la Luftwaffe ait perdu la bataille d'Angleterre. Le Tauchpanzer III fut donc modifié pour le franchissement de rivières. Le snorkel flexible fut remplacé par un snorkel périscopique installé sur la coupole du commandant. Les Tauchpanzer III modifiés furent versés dans la 18ème Panzerdivision et la 3ème Panzerdivision et furent utilisés au combat pour la première fois lors de l'opération Barbarossa (invasion de la Russie) en 1941. Ils furent notamment utilisés pour le franchissement de la rivière Burg.
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18ème Régiment de Panzer, 18ème Panzerdivision, 2ème Groupe de Panzer, Groupe de Combat Centrale, secteur de la rivière Burg, URSS, 22 juin 1941. -
Befhelspanzer III (1938)
Afin de diriger les mouvements de larges formations blindées, les Allemands ressentirent le besoin de disposer de chars spéciaux de commandement. Le premier modèle construit fut le Kleiner Panzerbefehlswagen I Ausf. B (basé sur le Panzer I Ausf. B) qui fut cependant jugé trop petit et trop peu armé pour accompagner les autres chars au combat. Pour réaliser un char de commandement capable d'accompagner les chars standards et d'accueillir le matériel radio nécessaire, les Allemands convertirent le Panzer III en Grosser Panzerbefehlswagen III. La conversion ressemblait à un char standard si ce n'est que la tourelle était soudée ou boulonnée à la caisse, que le canon était factice et que des sabords de vision supplémentaires furent installées sur le pourtour de la superstructure et la mitrailleuse de caisse fut remplacée par un de ces sabords. La protection du char fut améliorée par des plaques additionnelles de 30mm d'épaisseur. L'intérieur de la tourelle accueillait les différents postes radio et une tablette pour les cartes. Les postes radio étaient des FuG 13, FuG 6 et FuG 7 à ondes ultracourtes ainsi qu'un FuG 8 à ondes moyennes. Notons que certains exemplaires furent dotés d'un poste de liaison air-terre pour la coordination avec la Luftwaffe. Le Pz.BfWg. III était équipé de 2 antennes-périscopiques et d'une large antenne-cadre sur le plateau arrière. L'équipage était composé d'un commandant, d'un officier d'état-major, de 2 opérateurs radio et du pilote. Le seul armement du char était constitué par la MG34 flexible montée sur rotule au centre du faux mantelet de la tourelle. Le premier modèle réalisé fut le Pz.BfWg. III Ausf.D1 (Sd.Kfz.267 (FuG 6 et FuG 8) et 268 (FuG 6 et FuG 7)) comme on s'en doute, il était basé sur le Panzer III Ausf. D. Ce modèle produit à 30 exemplaires (entre juin 1938 et mars 1939) fut utilisé en Pologne et en France mais comme il souffrait d'une suspension plutôt faible il fut vite retiré du service.
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Befehlswagen III Ausf. D. -
Le second modèle fut basé sur la Panzer III Ausf. E et fut logiquement appelé Pz.BfWg. III Ausf. E (Sd.Kfz.266/268). Plus efficace que le modèle précédent, il fut produit à 45 exemplaires et utilisé lors de l'invasion de l'Europe de l'ouest en 1940 puis jusqu'à la fin de la guerre.
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Befehlswagen III Ausf. E. -
Le Pz.BfWg. III Ausf. E fut suivi par le Pz.BfWg. III Ausf. H basé sur la Panzer III Ausf. H. Ce modèle fut fabriqué à 145 exemplaires entre fin 1940 et fin 1941. Trente autres exemplaires furent construits durant l'hiver 1941-1942. Il était équipé de plaques supplémentaires de 30mm boulonnées à l'avant et à l'arrière et des nouvelles chenilles de 40 cm. Les derniers exemplaires furent dotés d'un canon factice simulant le 50mm KwK L/42 et non plus le 37mm KwK L/46,5. Un périscope d'observation fut monté sur le toit de la tourelle. Ce modèle entra en service en 1941 pour l'opération Barbarossa.
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Befehlswagen III Ausf. E/H. -
En 1942, 81 Panzers III Ausf. J furent reconvertis en chars de commandement ou Pz.BfWg. III Ausf. K. Le total d’obus embarqués fut réduit pour permettre l'installation de postes radio supplémentaires. Le char gardait son armement d'origine était donc toujours susceptible d'être utilisé comme char de combat. A partir de 1943, tous les Pz.BfWg. III seront convertis de cette manière. En 1943, 104 chars de commandement équipés du canon de 50mm KwK L/42 furent construits ainsi que quelques exemplaires dotés du 50mm KwK L/60. Tous ces modèles perdirent l'imposante antenne-cadre montée à l'arrière qui fut remplacée par une antenne-étoile plus discrète car les chars de commandement étaient une cible prioritaire pour les artilleurs ennemis.
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10ème Panzerdivision, France, mai-juin 1940. -
Compagnie de l’État-Major, 8ème Régiment de Panzer, 10ème Panzerdivision, Pologne, 1939. -
2ème Régiment de Panzer, 1ère Panzerdivision, Russie, juin 1941, décembre 1942. -
3ème Division de Panzergrenadier, Russie, hiver 1942-1943. -
25ème Régiment de Panzer, 7ème Panzerdivision, Opération Citadelle, Koursk, juillet 1943. -
Beobachtungspanzer III (1943)
En raison du développement de l'artillerie auto-motorisée, les Allemands ressentirent le besoin d'un véhicule blindé d'observation pour diriger les tirs. Pour réaliser ce véhicule, plusieurs Panzers III obsolètes furent convertis en Panzerbeobachtungswagen III (Véhicule blindé d'observation). Ces véhicules étaient dotés de plaques de blindage de 30mm supplémentaires à l'avant et à l'arrière). Cependant, la modification la plus remarquable fut la suppression du mantelet initial et du canon. La mitrailleuse coaxiale fut replacée au centre à la place du canon et la position d'origine de celle-ci fut occupée par un canon factice, le tout sur un nouveau mantelet.
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Au total, 262 Pz.Beob.Wg. furent réalisés entre le début de 1943 et le printemps 1944. Ces véhicules furent assignés aux bataillons de Hummel et Wespe à partir de 1943 et furent utilisés jusqu'à la fin des hostilités.
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4ème Compagnie, 2ème Bataillon de Panzer, 15ème Panzerdivision, DAK, Afrique du Nord, juin 1942. -
Flammpanzer III (1943)
En 1943, environ 100 Panzers III Ausf. M (construits par MIAG) furent convertis par Wegmann en chars lance-flammes ou Panzer III Ausf. M (Fl) ou Flammpanzer III. La conversion était faite en remplaçant le canon et les munitions par un lance-flammes et des réservoirs de liquide inflammable. Le lanceur avait une portée de 55 à 60 m selon les conditions météo. Les Flammpanzer III étaient équipés en majorité de plaques de blindage de 30mm supplémentaires montées à l'avant de la caisse. Le matricule Sd.Kfz.141 fut changé en Sd.Kfz.141/3 en raison du changement d'armement. Notons que le lanceur faisait feu à travers un canon factice destiné à tromper l'ennemi sur la vraie nature du char car les chars lance-flammes étaient des cibles prioritaires pour les artilleurs russes.
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Les Flammpanzer III furent versés dans des bataillons spéciaux composés en principe chacun de 30 chars. La plupart furent utilisés sur le front russe contre les fortifications ennemies.
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Ces chars étaient souvent donnés à des escouades d'assaut SS, comme celle-ci, combattant en Normandie en juin 1944. -
Bergepanzer III (1944)
Véhicule de récupération. Un total de 150 exemplaires furent convertis sur base de Panzers III retournés à l'usine pour réparation, entre mars et décembre 1944. Ces engins étaient équipés d'une superstructure en bois à la place de la tourelle et d'une grue capable de supporter 1 t de charge.
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Compagnie Atelier (mot.), Bataillon de Panzer Müncheberg, Panzerdivision Müncheberg, Wehrmacht, Berlin, Allemagne, avril 1945. -
Munitionspanzer auf Fahrgestell Pz.Kpfw. III (1943)
Transport de munitions. En 1943, quelques Panzers III Ausf. E, F, J et G furent convertis en transport de munitions sans tourelle. Ces engins étaient chargés d'approvisionner les Tiger.
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505ème Bataillon de Panzer Lourds, Opération Citadelle, URSS, juillet 1943. -
Pionierpanzerwagen auf Fahrgestell Pz.Kpfw. III
Cette conversion fut réalisée à partir de Panzers III Ausf. L/M dont la tourelle fut enlevée et remplacée par un espace cargo en bois. Ces véhicules transportaient de chaque côté des éléments d'un Pionierbruecken (pont).
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79ème Bataillon de Panzers de Pioneer. -
Pz.Kpfw. III Ausf. N als Schienen-Ketten Fahrzeug SK1 (1942)
Deux ou 3 prototypes de cette conversion furent produits en 1942 et début 1943. Il s'agissait d'un char capable de se mouvoir sur rails de chemins de fer par l'adoption de galets de véhicule ferroviaire. Ces véhicules devaient en principe protéger les convois ferroviaires sur le front est.
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Minenraumpanzer III
Il s'agit d'un char anti-mines développé par Krupp. Il fut jugé inefficace et le projet ne fut pas développé.
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Véhicule développé par Krupp. Il fut jugé inefficace et le projet fut annulé. -
Pz.Kpfw. III Ausf. H mit 150mm sIG 33
Canon d'assaut (Stürmpanzer) convertis sur le terrain en Afrique du Nord sur base de Panzers III Ausf. H endommagés. Ces chars utilisaient simplement le canon, le bouclier, les rangements d'outils et de munitions du Sturmpanzer II dans une superstructure ouverte. 24 exemplaires de produits.
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Sturmpanzer III du DAK en Afrique du Nord. -
Afrique du Nord. -
Flakpanzer III (1945)
Char de DCA. En 1945, on pensa utiliser les châssis des Panzers III devenus obsolètes pour fournir un char de DCA équipé des tourelles Wirbelwind (4x20mm Flak) ou Ostwind (1x37mm Flak). Une commande de 90 exemplaires sera bien effectuée mais la fin de la guerre y mis un terme.
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Munitionsschlepper III
Transport de munitions pour les unités de Ferdinand/Elefant.
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Artillerieschlepper auf Pz.Kpfw. III
Tracteur d'artillerie.
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Pz.Kpfw. III Ausf. G/H mit Schachtellaufwerk
Prototype de char-bulldozer doté d'une nouvelle suspension à galets imbriqués (FAMO).
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15ème Division du DAK, Afrique du Nord, juin 1942. -
sIG 33B
Voir sIG 33B.
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Sturmgeschütz III
Voir StuG III.
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Autres
Notons encore que 110 tourelles de Panzers III seront utilisées sur les fortifications du Mur de l'Atlantique en France et de la Ligne Hitler en Italie.
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505ème Bataillon de Panzer Lourds, Opération Citadelle, URSS, juillet 1943. -
Véhicule radiocommandé pour véhicules à drones à couche de charges explosives Sd.Kfz.300/304. -
Véhicules sans tourelle utilisés pour former les futurs conducteurs de chars.
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Soviétiques
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En Action
Au 20 janvier 1938, la Wehrmacht embarque au total 23 Panzer III de toutes versions sortis des usines jusqu'alors. Fin mars de la même année, le nombre de Panzer III en service était passé à 42. L'organisation théorique du Panzer III était d'en affecter 6 à chaque régiment blindé, soit un peloton de 3 chars pour chaque compagnie.
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Campagne de Pologne & de Norvège (1939-1940)
Le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre Mondiale éclata avec l'invasion allemande de la Pologne. À cette date les panzerdivisions ne pouvaient compter que sur 98 Panzer III de tous les modèles conçus jusqu'alors : leur impact n'était donc pas déterminant, d'autant plus qu'ils n'étaient pas toujours présents dans les régiments blindés, équipés pour la plupart de Panzer I & II. Entre-temps, l'augmentation de la production avait permis de faire passer le nombre de Panzer III pour chaque compagnie de 3 à 5. Certains Panzer III Ausf. D participèrent ensuite à la campagne scandinave entre avril et mai 1940 dans le cadre du 40ème Bataillon de Panzer de Déploiement Spécial. Ils restèrent en Norvège avec les troupes d'occupation jusqu'à la reddition inconditionnelle, encadrée dans la Brigade de Panzer Norwegen.
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Panzer III Ausf. D et son groupe dans un pré derrière un village en Pologne, septembre 1939. -
Campagne de France (1940)
Au moment de l'attaque contre la France, la Wehrmacht disposait de 349 Panzer III (principalement Ausf. E & F) répartis en 7 panzerdivisions et 30-40 Pz.BfWg. III et affectés à des commandants tactiques de formations blindées pour diriger des unités directement sur le champ de bataille. Cependant, ce nombre de chars était loin d'être réel. Guderian dans son livre Mémoires d'un soldat s'en plaint : « Le réarmement des régiments de chars avec des Pz. III & IV, qui était particulièrement important et nécessaire, progressait extrêmement lentement en raison de la faible capacité de production de l'industrie, ainsi qu'à la suite de la conservation de nouveaux types de chars par le Commandement Principal des Forces Terrestres ». La première raison invoquée par le général est indiscutable, la seconde est fort douteuse. La présence de chars dans les troupes était assez corrélée avec le nombre de véhicules produits en mai 1940. Quoi qu'il en soit, les Allemands durent concentrer les rares chars moyens dans les formations opérant dans les directions des attaques principales. Au début de l'attaque sur le front ouest (Fall Gelb) les panzerdivisions apparurent numériquement et techniquement inférieures aux forces blindées anglo-françaises, équipées d'une plus grande quantité de véhicules moyens et lourds. Dans les combats directs entre chars, les Allemands ne pouvaient en pratique disposer que de Panzer III, tous armés du canon KwK 36 L/45 ou L/46,5 de 37mm même si pendant la Campagne de France, les premiers exemplaires de l’Ausf. F apparurent pour la première fois, armés du canon L/42 de 50mm ; ces véhicules s’avérèrent plus efficaces que les chars moyens (d'origine tchèque) et les autres véhicules légers en service qui n’étaient pas en mesure de faire face à une bataille contre les chars alliés.
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Pause d’un Panzer III en attendant la construction d'un pont provisoire, Maastricht, Pays-Bas, 10 mai 1940. -
Le Pz. III s'avéra adapté pour combattre tous les types de chars légers français. Cependant, les choses se compliquaient lorsqu'ils rencontraient des D2, S35 & B1 bis. Les canons allemands de 37mm ne pénétraient pas leur blindage. Dans les mêmes mémoires, Guderian, évoquant la bataille avec des chars français au sud de Juniville le 10 juin 1940, écrit en parlant du B1 bis : « tous les obus rebondissaient sur le blindage épais sans endommager le char. Nos canons de 37 et 20mm n'étaient pas non plus efficaces contre ce véhicule. Par conséquent, nous avons dû supporter des pertes. » En conséquence, la Panzerwaffe perdit 124 Pz. III et 11 Pz.BfWg. III. Malgré la limitation numérique et l'apparente infériorité technique, les Panzer III obtinrent des succès significatifs lors de la Campagne de France : les équipages des Panzer allemands, entraînés et rompus aux nouvelles tactiques combinées entre chars, canons antichars et bombardiers en piqué, surent exploiter les avantages du Panzer III, en particulier le système de communication radio moderne et le placement triplace dans la tourelle résultant en une plus grande efficacité sur le terrain. Ces caractéristiques permirent aux panzerdivisions équipées d'un nombre important de Panzer III de remporter une série de batailles manœuvrées contre les unités blindées françaises, faisant preuve d'une plus grande mobilité, discipline et rapidité de tir. La Bataille de Hannut et celle de la Meuse furent les engagements blindés les plus importants de la campagne, et les Allemands déjouèrent facilement les chars français plus puissants mais maladroits. Au total, la Campagne en Europe occidentale coûta la perte de 135 Panzer III.
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Panzer III Ausf. E du 7ème Régiment de Panzer de la 10ème Panzerdivision, détruit lors de la Bataille de France, 1940. -
Campagne d’Afrique du Nord (1940-1943)
Au printemps 1941, le Pz. III dut maîtriser le théâtre maghrébin. Le 11 mars, des unités de la 5ème Division Légère de la Wehrmacht commencèrent à débarquer à Tripoli, au nombre de 61 chars avec un canon de 50mm (10 coulèrent avec des transports). Il s'agissait d’Ausf. G & H en version tropicale avec des filtres à air renforcés et un système de refroidissement. Deux mois plus tard, des chars de la 15ème Panzerdivision (71 munit de canon de 50mm) les rejoignirent. Au moment de son arrivée, le Pz. III était supérieur à n'importe quel char britannique utilisé en Afrique, à l'exception du Matilda. La première grande bataille dans le désert libyen avec la participation du Pz. III : une attaque contre les positions britanniques près de Tobrouk le 30 avril 1941 par le 5ème Régiment de Panzer de la 5ème Panzerdivision. L'offensive allemande commença après un long entraînement à l'aviation et se termina en vain. Le 2ème Bataillon du 5ème Régiment subit des pertes particulièrement lourdes : 24 Pz. III à eux seuls furent détruits. Mais tous les chars furent évacués du champ de bataille et 14 d'entre eux reprirent rapidement du service. Le commandant de l'Afrika Korps, Erwin Rommel, tira des conclusions et à l'avenir les Allemands n'entreprirent plus d'attaques frontales, préférant les attaques de flanc et les encerclements. Ceci est d'autant plus important qu'à la fin de l'automne 1941 ni le Pz. III ou IV n'avaient une supériorité décisive (comme au printemps) sur la plupart des chars britanniques. En novembre 1941, les Britanniques avancèrent avec 748 chars, dont 213 Matilda et Valentine, 220 Crusader, 150 Cruiser plus anciens et 165 Stuart de fabrication américaine. L'Afrika Korps pouvait s'opposer à eux avec seulement 249 chars prêts au combat (139 Pz. III d'entre eux) et 146 italiens. Dans le même temps, l'armement et le blindage de la plupart des chars britanniques était similaire à celle des chars allemands, et parfois supérieurs. Après 2 mois de combats, il manquait 278 chars aux troupes britanniques. Les pertes des troupes italo-allemandes étaient comparables : 292 chars. La 8ème Armée Anglaise repoussa l'ennemi sur près de 800 km, mais ne put détruire les forces de Rommel. Le 5 janvier 1942, un convoi arriva à Tripoli, livrant 117 chars allemands (principalement des Pz. III Ausf. J avec un canon de 50mm L/42) et 79 chars italiens. Ayant reçu des renforts, Rommel passa à l'offensive le 21 janvier. En 2 jours, les Allemands avancèrent de 120 à 130 km à l'est, et maintenant les Britanniques se retiraient. Les deux panzerdivisions de l'Afrikakorps furent engagées en décembre 1941 dans des combats très durs et confus dans le désert contre les nombreuses forces blindées britanniques lors de l'opération Crusader ; après une série d'affrontements aux résultats mitigés, le général Rommel dut battre en retraite après avoir perdu environ 300 chars. Les Panzer III subirent de lourdes pertes également dues aux graves problèmes mécaniques causés par l'utilisation dans le désert et par le manque d'un nombre suffisant de filtres pour les moteurs ; de plus, employés à certaines occasions dans des attaques de masse, ils furent mis en difficulté par les obusiers britanniques de 25 livres utilisés à des fins antichars.
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Tankistes dans la tourelle d'un Panzer III avec, en arrière-plan, un camion allié en feu, Afrique du Nord, 18 février 1942. -
Si les Allemands n'avaient ni supériorité quantitative ni qualitative sur l'ennemi, comment expliquer leurs succès ? Voici comment le général de division von Mellenthin (alors major au QG de Rommel) y répond dans ses mémoires : « À mon avis, nos victoires furent déterminées par 3 facteurs : la supériorité qualitative de nos canons AT, l'utilisation de l'interaction entre les branches des forces armées et, enfin, mais non des moindres, par nos méthodes tactiques. Alors que les Britanniques limitaient le rôle des puissants canons antiaériens de 76,2mm à la lutte AA, nous utilisions nos canons de 88mm pour tirer à la fois sur les chars et les avions. En novembre 1941, nous n'avions que 35 canons de 88mm, mais se déplaçant avec des chars, ils infligeaient de lourdes pertes aux britanniques. De plus, nos canons de 50mm, avec une vitesse initiale élevée, étaient supérieurs aux canons britanniques de 40mm, et les batteries de ces canons accompagnaient toujours nos chars au combat. Notre artillerie de campagne fut également entraînée à interagir avec les chars. La Panzerdivision allemande était une combinaison de tous les types de troupes, toujours, tant à l'offensive qu'à la défense, en s'appuyant sur l'artillerie. Mais les Britanniques considéraient les canons antichars comme un moyen défensif et n’utilisèrent pas correctement leur puissante artillerie de campagne, qui aurait dû être entraînée pour détruire nos canons AT. » Tout ce que von Mellenthin a dit, en particulier concernant l'interaction des branches des forces armées avec les chars, était également typique du front de l'Est. Début 1941, 60 Ausf. A-D se retirèrent de la Wehrmacht (sans compter 5 Ausf. D de 1939, qui furent envoyées au 40ème Bataillon de Panzer pour Déploiement Spécial), qui en fit des chars d'entraînement. En mai 1942, les 19 premiers Ausf. J équipés de canons de 50mm L/60 arrivèrent en Afrique du Nord. À la veille de la Bataille d'El-Ghazal, Rommel avait seulement 332 chars, dont 223 Pz. III. Dans le même temps, les M3 Lee américains, apparus au front, peu vulnérables aux canons des chars allemands. Les exceptions sont les Pz. III Ausf. J et Pz. IV Ausf. F2 avec des canons à long, mais Rommel n'en avait que 23. Malgré la supériorité numérique des Britanniques, les Allemands passèrent de nouveau à l'offensive, et le 11 juin ils avaient toute la ligne de front entre leurs mains : les places fortes d'El-Ghazala à Bir-Hakeim. Pendant plusieurs jours de combats, l'Armée Britannique perdit 550 chars et 200 canons, après quoi les unités britanniques commencèrent à se retirer vers une position défensive arrière en territoire égyptien près d'El Alamein. De violents combats sur cette ligne commencèrent fin août 1942. À la veille de l'offensive que Rommel lançait à cette époque, l'Afrika Korps était avec 74 Pz. III Special. Au cours de batailles offensives infructueuses, les Allemands subirent de lourdes pertes d'équipement, qu'ils ne purent pas reconstituer. À la fin du mois d'octobre, il ne restait que 81 chars d'assaut aptes au combat dans les troupes allemandes. Le 23 octobre, la 8ème Armée de Montgomery, avec 1 029 chars, passa à l'offensive. Le 3 novembre, la résistance des forces allemandes et italiennes fut brisée ; une retraite rapide commença, et tout l'équipement lourd fut abandonné. Dans la 15ème Panzerdivision, par exemple, au 10 novembre, il restait 1 177 soldats, 16 canons (dont 4 de 88mm) et pas un seul char. En quittant la Libye, l'armée de Rommel reçut des renforts, arrêtant en janvier 1943 les Britanniques à la frontière tunisienne sur la ligne Maret. En 1943, un certain nombre de Pz. III, principalement des Ausf. L et N, participèrent aux batailles finales de la campagne d'Afrique : les Ausf. L de la 15ème Panzerdivision opéraient lors de la défaite des troupes américaines à Kasserine le 14 février 1943. Les Ausf. N furent inclus dans le 501ème Bataillon de Chars Lourds. Leur tâche est de soutenir les Tiger. Après la reddition des troupes allemandes en Afrique du Nord le 12 mai 1943, tous les chars restants devinrent des trophées alliés.
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Soldats britanniques inspectant un Pz.Kpfw. III capturé, 2 mai 1941. -
Campagne des Balkans (1940-1941)
Des Pz. III, comme d'autres types, participèrent à l'opération dans les Balkans au printemps 1941. Sur ce théâtre d'opérations, les routes de montagne et les mauvais ponts étaient pour eux le principal danger. De graves affrontements entraînèrent des pertes, bien qu'insignifiantes, eurent lieu entre les troupes allemandes et britanniques arrivées en Grèce en mars 1941. La plus grande bataille eut lieu lorsque les Allemands franchirent la ligne Metaxás dans le nord de la Grèce près de la ville de Ptolémaïs. Les chars de la 9ème Panzerdivision de la Wehrmacht attaquèrent le 3ème Régiment de Chars Britannique ici. Les A10 britanniques étaient inefficaces contre le Pz. III (en particulier contre le blindage espacé de l’Ausf. H, qui avaient un total de 60mm de blindage et des canons de 50mm). La situation fut sauvée par l'Artillerie Royale Hippomobile, 15 chars allemands, dont plusieurs Pz. III, furent détruits par le feu des canons de 87,6mm. Cela n’affecta pas le développement des événements en général : le 28 avril, les Britanniques, abandonnant tous leurs chars, quittèrent la Grèce.
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Prisonnier néo-zélandais passant devant des Pz.Kpfw. III de la 2ème Panzerdivision. Par ailleurs, on peut voir le général Hermann Balck (debout à gauche dans la coupole) dans un Pz.BfWg. III Ausf. H, Panteleimon, Grèce, 16 avril 1941. -
Front de l’Est (1941-1945)
Le 1er juin 1941, la Wehrmacht avait 350 Pz. III avec des canons de 37mm et 1 090 Pz. III avec des canons de 50mm. Environ 65 chars supplémentaires étaient dans les usines en cours de réarmement ou de révision. Pour l'invasion de l'URSS, 966 (dont 259 avec un canon de 37mm) Pz. III furent alloués, qui furent répartis entre 11 divisions de chars sur 17 qui participèrent à l'opération Barbarossa (6, 7, 8, 12, 19 et 20èmes panzerdivisions avaient des chars tchécoslovaque). 30 autres chars, dont 5 avec des canons de 37mm, faisaient partie des 100 et 101èmes bataillons de flammpanzer et du 40ème Bataillon de Panzers en Finlande. Au moment de l'invasion de l'URSS, le Pz. III était l'arme principale des unités de chars de la Wehrmacht. Le 1er juin 1941 également, l'Armée comptait 189 Pz.BfWg. III. Dans l'opération Barbarossa, 122 véhicules furent impliqués : 120 inclus dans des divisions de chars et 1 char chacun faisait partie des 100 et 101èmes bataillons de flammpanzer.
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Colone de Panzer III, Groupe Centre ou Sud, Russie, juin 1943. -
Les chars dans leur ensemble étaient des adversaires égaux à la plupart des chars soviétiques. En termes d'armement, de maniabilité et de protection du blindage, le Pz. III n'avait une supériorité significative que sur le T-26. Le BT-5 et le BT-7 étaient inférieurs au Pz. III en termes de protection blindée, au T-28 et au KV en termes de maniabilité. Mais dans les trois indicateurs, il était plus faible que le T-34. Mais le Pz. III surpassait tous les chars soviétiques en nombre et en qualité des dispositifs d'observation et de visée, la fiabilité du moteur, de la transmission et du châssis, ainsi que la qualité de la radio communications (complètement absente sur de nombreux chars soviétiques). Un avantage important est la séparation à 100% des tâches au sein de l'équipage. Tous les avantages annoncés, en l'absence de supériorité des performances dans l'ensemble, permirent au Pz. III de sortir victorieux des duels de chars dans la plupart des cas. Cependant, lors de la rencontre avec le T-34, et plus encore avec le KV, il n'était pas facile d'y parvenir, le canon allemand de 50mm ne pouvait pénétrer leur blindage que sur une courte distance (pas plus de 300 m). Ce n'est pas un hasard si de juin 1941 à septembre 1942, les pertes de ces canons ne représentaient que 7,5% du nombre total de 34 détruits par l'artillerie. Le char le plus massif de la Wehrmacht à cette époque, le Pz. III, qui avait les plus grandes capacités dans la lutte contre les chars, était en 1941 inefficace contre le T-34 et le KV. Si l'on tient compte du manque de supériorité quantitative, alors Hitler prit un grand risque en attaquant l'URSS. Le 4 août 1941, lors d'une réunion au QG du Groupe d'Armées Centre, il dit à Guderian : « Si je savais que les Russes avaient vraiment autant de chars qu'il est indiqué dans votre livre, je ne déclencherais probablement pas cette guerre ».
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Pz.Kpfw. III Ausf. J négociant une traversée de rivière en Europe centrale pendant la 2ème Guerre Mondiale. Il apparemment un canon principal de 50mm L/42. Il appartient à la 18ème Panzerdivision et la photographie fut probablement prise lors de la traversée de la rivière Bug à Pratulin en juin 1941. -
En 1941, au cours des 6 premiers mois de la guerre, 660 Pz. III furent irrémédiablement perdus, au cours des deux premiers mois de 1942 : 338. Compte tenu des taux de production de véhicules blindés de l'époque en Allemagne, il était irréaliste de rattraper rapidement ces pertes. Par conséquent, les divisions de chars de la Wehrmacht ressentirent constamment une pénurie de chars. En 1942, le Pz. III resta la principale force de frappe de la Panzerwaffe, y compris lors d'opérations offensives à grande échelle sur le flanc sud du front est. Le 23 août 1942, les Pz. III Ausf. J du 14ème Corps furent les premiers à atteindre la Volga au nord de Stalingrad. Lors de la Bataille de Stalingrad et celle du Caucase, les Pz. III subirent de lourdes pertes. Ces batailles furent menées par des Pz. III avec les deux types de canons : L/42 et 60. L'utilisation d'un canon long de 50mm permit de repousser la distance fatale, par exemple à près de 500 m. En combinaison avec le blindage frontal assez puissant du Pz. III, les chances de victoire pour les deux étaient sensiblement égaux. Certes, le Pz. III ne pouvait réussir au combat à une telle distance qu'en utilisant les APCR PzGr. 40.
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Panzer III Ausf. J de la 14ème Panzerdivision, Russie, 1942. -
Le Front de l'Est resta le principal théâtre de bataille du Pz. III en 1943. Certes, la charge principale dans la confrontation avec les chars soviétiques au milieu de 1943 passa au Pz. IV avec des canons à long de 75mm, et les Pz. III jouèrent de plus en plus souvent un rôle de soutien. Cependant, ils représentaient encore environ la moitié des chars de la Wehrmacht sur le Front de l'Est. Au début de l’opération Citadelle, 23 divisions blindées et motorisées de la Wehrmacht et des troupes SS disposaient de 961 Pz. III de diverses modifications. En plus d'eux, 56 autres dans les 502 et 505èmes bataillons de chars lourds, le 656ème Régiment de Panzerjäger et d'autres unités. Selon les données allemandes, 385 Pz. III furent perdues en juillet et août 1943. Au total, 2 719 Pz. III furent perdus en 1943, dont 178 remis en service après réparation. À la fin de 1943, en raison de l'arrêt de la production, le nombre de Pz. III dans les unités de la première ligne chuta fortement. Un nombre important de Pz. III furent transférés à des unités d'entraînement et de réserve. Ils servirent également sur des théâtres secondaires d'opérations militaires, par exemple dans les Balkans ou en Italie. En novembre 1944, il restait un peu plus de 200 Pz. III dans les unités de combat de première ligne : 133 sur le Front de l'Est, 35 à l'Ouest et 49 en Italie.
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Équipage lors d'un arrêt devant son Panzer III de la Division SS Das Reich, opération Citadelle, zone Belgorod-Orel, URSS.
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