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Genèse
Estimant avoir identifié un créneau sur le marché, les sociétés Thyssen-Henschel et Bofors lancèrent un projet privé (sans financement ni soutien officiel de l'Armée Ouest-allemande) pour développer un "véhicule d'escorte d'infanterie". Le véhicule résultant, lancé en novembre 1977, était basé sur une caisse modifiée du Marder récemment introduit. Il fut désigné Begleitpanzer (Char d'Accompagnement) 57 et classé comme un véhicule blindé de soutien de tir d'infanterie, ou «AIFSV».
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Vue de côté sur les schémas du véhicule avec la tourelle qui est tournée à 90° vers la gauche. -
Le Marder est entré en service dans la Bundeswehr en 1971. Il fut développé dans le cadre des efforts de reconstruction de l'industrie allemande de fabrication de véhicules blindés. Bien que ce ne soit pas un véhicule remarquable par ses caractéristiques, le design réussi à être un IFV polyvalent et bien arrondi. C'était un véhicule simple qui avait un blindage jusqu'à 20mm d'épaisseur sur l'arc frontal, avec la plaque supérieure frontale fortement inclinée. Cette plaque frontale était conçue pour résister aux APDS de 20mm. Il avait des portes d'accès arrière pour l'infanterie transportée et des ports de pistolet sur le côté de la caisse, ce qui permettait à l'infanterie de tirer à travers, tout en étant à l'intérieur. Il avait une petite tourelle biplace qui portait l'armement principal de l'IFV, un canon automatique Rheinmetall MK20 Rh202 de 20mm et une mitrailleuse coaxiale MG3 de 7,62mm. Le canon 20mm pouvait tirer soit des AP soit des HE. L'IFV était propulsé par un moteur diesel MTU MB 833 Ea-500, qui développait 591 ch. Ce qui propulsait le véhicule à une vitesse maximale de 75 km/h sur route. Il roulait sur 6 galets reliés à une suspension à barre de torsion. Le barbotin est situé à l'arrière, avec le pignon d'entraînement à l'avant.
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Une vue de l'arrière du prototype unique du Begleitpanzer 57. -
Design
La conception globale du véhicule était en grande partie inchangée par rapport au Marder d'origine. En tant que tel, le moteur, la transmission, la suspension, les chenilles et le blindage restèrent les mêmes. La plus grande modification du châssis fut le remplacement de la tourelle standard par une plus grande qui montait l'armement principal du véhicule, consistant en un canon Bofors à cycle automatique Mk. I L/70 de 57mm, traditionnellement utilisé dans le rôle AA sur les navires. Cela nécessitait des modifications internes. L'intégralité du canon était exposée. Lorsque le canon déprimait, la brèche sortait de la tourelle alors que lorsqu'elle s'élevait, elle s'enfonçait dans la caisse. La plage de dépression et d'élévation était de -8 à +45°. Il y avait aussi une MG3 coaxiale montée sur le côté droit du canon principal. Le canon était alimenté à partir d'une boîte de munitions montée sur le berceau du canon, ce qui signifie qu'il devrait être rechargé de l'extérieur du char. Ce canon était destiné à engager des véhicules et des troupes ennemies légèrement blindés.
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Vue avant du véhicule illustrant le glacis bien incliné. -
L'arme était montée au centre de la tourelle inégale. La gauche de cette dernière était relevée pour accueillir la position du commandant. Au-dessus de cette position se trouvait un anneau de périscope pour une observation complète. La moitié droite de la tourelle était beaucoup plus basse pour accueillir l'armement secondaire du véhicule, un lance-ATGM à guidage optique (TOW) lancé par tube, qui pouvait tirer l’ATGM BGM-71B. Il était installé pour donner au véhicule une certaine capacité AT. Après le tir, le lanceur tournait vers l'arrière jusqu'à ce qu'il soit vertical, et l'extrémité d'échappement était alignée avec le toit de la tourelle. Une petite trappe circulaire s'ouvrait alors. Grâce à cela, un ATGM frais serait chargé. Le tube retournerait alors en position de tir. Le tireur était situé sous le tube du lanceur d’ATGM. Deux chargeurs étaient positionnés à l'arrière du char. Le chargeur de gauche devait charger les barillets dans le canon principal de 57mm. Le chargeur de droite serait responsable de la manipulation des ATGM. La capacité en munitions comprenait 48 obus pour le canon de 57mm et 6 ATGM. Le conducteur se trouvait à l'avant gauche du véhicule.
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Devenir
Une maquette du Begleitpanzer fut exposée en novembre 1977. Un prototype fut testé en 1978. En raison d'un manque d'intérêt de la Bundeswehr, le projet ne fut pas accepté pour la production. Le projet commença une série d'autres tentatives pour augmenter la létalité du Marder. Un projet similaire de Thyssen-Henschel vit l'ajout d'un canon L7 de 105mm, comme celui du Leopard 1, au sommet du châssis Marder. Il s'agissait du VTS1, mais comme le Begleitpanzer, il ne progressa pas au-delà du stade de prototype.
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Begleitpanzer 57.
Begleitpanzer 57