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7,5 cm PaK 40 auf Radschlepper Ost (RSO) (1943)
Alors que la Wehrmacht faisait face à un nombre toujours croissant de blindés alliés, d'autres moyens furent trouvés pour placer des armes antichars sur des châssis déjà existants, afin d'essayer de contrer la supériorité numérique alliée. Le Raupenschlepper Ost (RSO) ne fit pas exception aux conversions armées qui furent construites sur tant de véhicules allemands à l'époque. La décision fut prise en 1943 de prendre le tracteur de combat éprouvé et de placer un canon PaK 40/4 de 75mm sur son dos, afin de fournir des capacités antichars plus mobiles sur la ligne de front. Après qu'une quantité très limitée ait été produite, il fut précisé qu'il s'agissait d'une conversion qui n'était pas un véhicule de combat réussi. Le développement de ce véhicule est directement lié au développement du tracteur RSO construit par Steyr de 1942 à 1945. Ce tracteur fut développé pour répondre aux besoins de la Wehrmacht pour apporter des fournitures et des armes aux premières lignes dans les mauvaises conditions rencontrées sur le Front de l'Est. Beaucoup de batailles se déroulaient loin de toute route, et si des routes existaient, elles étaient souvent en très mauvais état, surtout au printemps. Il fut rapidement constaté que les véhicules existants n'étaient pas satisfaisants pour apporter des fournitures et les nouvelles armes antichars plus grandes à travers ce terrain défavorable, ainsi les conceptions du RSO furent créées. En 1945, environ 27 000 tracteurs RSO avaient été produits.
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Soldat américain posant sur la rive ouest du Rhin lors de l'opération Lumberjack près d'un tracteur RSO allemand capturé qui remorquait un obusier leFH 18/40b de 105mm. Dans la cabine du RSO, un cadavre de soldat allemand s’y trouve, Allemagne, 28 février 1945. -
Le développement d'une version armée du RSO commença quelques mois seulement après la mise en service du tracteur. Il fut constaté qu'en raison de la nature difficile de la conduite en tout-terrain, les viseurs d'un canon remorqué derrière un RSO seraient hors d'étalonnage. Pour cette raison, des expériences furent menées avec le montage de plusieurs canons sur le lit du RSO, notamment des armes de 75, 105 et 150mm. L'intention serait de décharger le canon à l'avant avec une grue pliable. Cela permettrait un transport rapide des armes, mais nécessiterait encore du temps pour le déchargement et la mise en place de l'arme, et ne permettait aucun tir de l'arme alors qu'elle était encore montée sur le tracteur. Bien que quelques véhicules d'essai aient été fabriqués au cours de ces tests, aucun n'entra en production. À l'été 1943, le besoin d'un canon monté sur un RSO qui pourrait tirer sans avoir à le retirer du châssis fut constaté. Une version réalisée avec une cabine à silhouette basse (avec uniquement une protection inférieure du corps pour le conducteur et le copilote), ainsi que des côtés repliables sur le pont de chargement, fut conçue pour transporter un canon PaK 40/4 de 75mm pouvant traverser 360⁰. Lorsque Hitler vit cette conception, il ordonna qu'elle soit placée en priorité pour la production, car il y voyait un excellent équilibre entre mobilité, puissance de feu et économie, ce qui fournirait un excellent chasseur de chars au front. Le 1er octobre 1943, un prototype fut présenté à Hitler, après quoi des plans de production pour produire 400 par mois furent mis en place, bien qu'il n'y ait pas encore d'essais de combat. Cependant, très peu furent fabriqués. On ne sait pas combien de cette variante du RSO furent produites, mais on pense généralement qu'il y en a moins de 100. Certaines informations montrent que Steyr concevait un nouveau prototype immédiatement après l'approbation de la première conception pour la production, sous le nom de Pz.Jäg K43. Ce serait une nouvelle génération de RSO chasseur de chars qui aurait monté le plus grand PaK 43, ainsi qu'un châssis plus large avec un moteur plus puissant et moins bruyant. Cependant, tous les travaux furent interrompus à la fin de 1943, lorsque Steyr reçut l'ordre d'arrêter de travailler sur la conception de véhicules à chenilles.
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À l'intérieur d'un peloton RSO PaK, il y en avait 3, 1 RSO de ravitaillement, une Kübelwagen pour le commandant de peloton et un Sd.Kfz.2. En action, on dit que ce véhicule était moins que souhaitable. Il était lent, bruyant et le moteur avait tendance à surchauffer par temps chaud. Le manque de blindage et la silhouette haute étaient également un problème, car de nombreux équipages furent perdus lorsqu'ils attiraient des tirs de toutes sortes. La petite plate-forme de combat rendait difficile le travail efficace et les casiers au sol pour le stockage des munitions étaient difficiles à ouvrir lorsque l'arme était utilisée. Le véhicule gagna le surnom de Rollender Sarg Ost (Cercueil Roulant de l’Est), un jeu sur l'abréviation RSO.
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9ème Compagnie (de Panzerjäger-Flak), 1er Régiment à Ski, 1ère Brigade de Ski-Jäger, 2ème Armée, Wehrmacht, Marais de Pripet, URSS, février 1944. -
Camouflage d’embuscade, 1944. -
Panzer Selbstfahrlafette Ia 5 cm PaK 38 auf Gepanzerte Munitionsschlepper (1941)
En septembre de 1937, on envisagea de développer un transport de munitions blindé entièrement chenillé. Le prototype, le VK 3.02 (Sonderschlepper B III) fut produit en 1940. Une commande initiale de 20 véhicules fut suivie d'une autre de 100 véhicules mais seulement 28 furent produits, d'octobre 1941 à janvier de 1942 par Borgward. Le véhicule était armé du canon PaK 38 de 50mm avec 32 obus et sans aucun armement secondaire. Il était principalement destiné à être utilisé par les troupes aéroportées allemandes, qui avaient besoin d'un tel véhicule pouvant être transporté par avion. Le PaK 38 était monté au-dessus du compartiment moteur, avec un homme de chaque côté. Une monture de traversée limitée permettait une traversée de 40° et une élévation de -10 à +20°. Les munitions étaient entreposées à côté du conducteur à l'endroit qui était autrefois occupé par le commandant. Pour faire face aux charges de recul imposées au très petit châssis, une pelle fut abaissée à l'arrière des véhicules. Le blindage variait de 8 à 14,5mm. Le compartiment de combat était la zone située derrière le bouclier blindé du canon. Cela n'offrait une protection que contre les AP de 7,92mm. Le canon automoteur était manœuvré par un équipage de 3 personnes : le conducteur qui était placé à l'intérieur du véhicule, le tireur qui était placé à gauche du canon et le chargeur.
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Gepanzerte Munitionsschlepper (VK 3.02). -
Panzer Selbstfahrlafette Ia 5 cm PaK 38 auf Gepanzerte Munitionsschlepper. -
Les dimensions de ce véhicule étaient : largeur de 1,83 m, longueur de 3,57 m et hauteur de 1,44 m (VK 3.02). Le poids au combat était de l'ordre de 4,5 t, il pouvait atteindre jusqu'à 30 km/h avec son moteur 6 cylindres Borgward 6M RTBV de 50 ch, avec une autonomie opérationnelle de 150 km. Il n'y a aucune information si l'un de ces véhicules était équipé d'une radio, et s'il y avait de la place pour cela. En septembre 1941, un autre prototype de véhicule de combat léger fut commandé. Celui-ci devait être armé du canon sans recul LG de 105mm conçu par Rheinmetall-Borsig à l'usage des parachutistes. Une proposition de Krupp pour une configuration à tourelle. Un seul modèle de maquette fut réalisé.
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19ème Bataillon de Panzerjäger, 19ème Panzerdivision, Wehrmacht, URSS, été 1942. -
3,7 cm Tak auf W.D. Schlepper 25 PS (1927)
La firme Hanomag travailla dès 1923 sur une gamme de tracteurs industriels chenillés, les W.D. Raupenschlepper, de 25 à 50 ch. Le plus petit de ces tracteurs, le 25 ch, fut choisi par la Reichswehr en 1927 pour servir de plateforme de tir mobile pour canon AT. Le canon était le Tankabwehrkanone (TaK) L/45 de 37mm de Rheinmetall, installé simplement sur ce tracteur chenillé. Le canon avait une vitesse initiale de 760 m/s, un débattement latéral de 30° de chaque côté, et une élévation de -5° à +15°.
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L'équipage était de 2 hommes et était très peu protégé par le bouclier du canon et des pertes importantes étaient prévisibles lors de futurs déploiements au combat. Ce chasseur de char primitif avait cependant le mérite d'exister et de procurer de l'expérience pour de futures réalisations plus adéquates. C'était une conception essentiellement expérimentale, on était encore à la genèse du développement pour ce type de véhicule militaire. En raison du Traité de Versailles et de ses restrictions concernant le matériel militaire, ce petit chasseur de char fut testé discrètement en Russie, dans la base secrète de Kama. Aucune production en série ne fut lancée.
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leichte Selbstfahrkanone LSK mit 3,7 cm PaK (1929)
La firme Krupp travailla à partir de 1927 sur un canon automoteur nommé dans un premier temps teh Motorlafette puis plus tard leichte Selbstfahrkanone (canon automoteur léger) ou L.S.K. Le design est très semblable à celui du Kleiner Sturmwagen développé durant la Première Guerre Mondiale. Le moteur était disposé à l'arrière, le poste de conduite à l'avant et celui de combat au milieu. Le chauffeur était assis sur la droite et le canon (un 37 ou un 75mm) devait se trouver juste derrière lui. Krupp chercha un contrat pour fournir 2 prototypes. Ils seront livrés pour l'essai en même temps que le Leichttraktor. Le projet de Krupp pesant 7,9 t avec son armement et son blindage souffrait cependant des mêmes maux que le Leichttraktor, le plus grave étant la suspension qui lâchait prise après 84 km seulement. Malgré son échec, le LSK joua cependant un rôle important dans la mise en place de la production de chars allemands. Le concept d'un châssis automoteur avec un moteur arrière fut pris comme base pour le Kleinetraktor.
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Le prototype testé et... -
... montré comme étant armé d'un canon de 37mm. -
leichte Panzerjäger III/IV (Panzer IV lang (E)) auf Einheitsfahrgestell III/IV (1943)
L'étude de ce chasseur de char débuta en septembre 1943. Il devait pouvoir bien se comporter sur les terrains hostiles du Front de l'Est et son canon devait pouvoir engager la majorité des blindés adverses. Il fut donc prévu d'installer le canon PaK 42 L/70 de 75mm à haute vitesse initiale dans une casemate profilée entièrement blindée. Ce profil de casemate est particulièrement destiné à résister aux obus soviétiques de 76,2mm du T-34 & KV-1. Il fut à l'origine prévu pour le leichte Panzerjäger IV basé sur le châssis du Panzer IV (futur Jägdpanzer IV). Son glacis a un blindage de 60mm à 60°, la partie basse avant de 60mm à 45° alors que la partie avant de la superstructure a un blindage de 80mm à 50°. Pour conserver un poids raisonnable et ne pas surcharger la suspension, le blindage latéral fut maintenu à 30mm mais avec un angle de 36°. La valeur du blindage latéral était faible mais l'inclinaison et la présence de Schürzen de 5mm furent prévues pour résister aux balles des fusils AT russes de 14,5mm. En 1944, le Ministère du Reich pour l'Armement et les Munitions dirigé par Albert Speer désirait rationaliser la production des blindés allemands. C'est pourquoi le programme du leichte Panzerjäger III/IV fut également utilisé pour l'étude et le développement d'un char moyen sous la désignation de Panzer auf Einheitsfahrgestell III/IV. La nouvelle plate-forme avait l'avantage de comporter plusieurs composants mécaniques déjà existants comme le moteur Maybach HL120 TRM de 300 ch du Panzer IV avec son système de refroidissement. La boîte de vitesses SSG 77 et la transmission proviennent du Panzer III. Plusieurs trains de roulement furent envisagés et en définitive c'est une suspension comportant 6 larges galets (Stahlrollen) de 66 cm de diamètre montés par paires (avec 3 rouleaux porteurs) et des chenilles symétriques de 54 cm de large, à guide centraux qui furent choisi, pour faciliter la mobilité sur terrain meuble. Un réservoir auxiliaire de 300 L est également prévu pour améliorer l'autonomie. En mars 1944, la firme Alkett est commissionnée pour fournir 3 châssis d'essai. En mai 1944, les firmes Alkett et MIAG reçoivent l'ordre de modifier leurs chaînes de montage alors occupées à la production du Sturmgeschütz III pour la fabrication de Einheitsfahrgestell III/IV en masse à partir de novembre 1944. Le futur chasseur de char fut rebaptisé sur ordre d'Hitler Panzer IV lang (E) (Einheitsfahrgestell) comme les autres Jägdpanzer IV à canons longs (Panzer IV/70(V) pour le modèle de Vomag et Panzer IV/70(A) pour celui d'Alkett). Pendant ce temps, la restructuration de l'industrie militaire destinée à la production de Panzer continue sous l'égide de Speer. En septembre 1944, un seul châssis est livré par la firme Deutsche Edelstahl pour le futur chasseur de char uniquement (le projet de char moyen étant abandonné). Cependant, le chasseur de char sera également abandonné en octobre 1944, et il fut finalement décidé que seuls les châssis du Panzer 38(t), du Panther et du Tiger II seront conservés désormais pour la production de nouveaux blindés pour 1945, en attendant la mise en œuvre des futures plateformes standardisés de la Entwicklungsserie (Série E).
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