Genèse

Afin de mettre en place une nouvelle génération de Panzers, la Panzerkommission décida d'établir un plan à long terme que l'on appela Entwicklungtypen ou E Serien (série E). Cette série de nouveau design devait cependant utiliser des pièces standardisées. Qui plus est, ils devaient faire partie de classes d'importance variable afin de remplacer les modèles existants à partir de 1945.

Modèles

• E 50 (Classe 50-75 t)

  L’E 50 bien que destiné à remplacer le Panther comme char moyen au sein de l'Armée Allemande, était en fait de par ses mensurations et son poids un véritable char lourd. En effet, ce projet de nouveau char de la Série Entwicklung (E Serien) faisait partie de la classe des 50-75 t. De plus, son design général reprenait celui du Tiger II. Comme ce dernier, il était aussi armé d'un 88mm KwK 43 L/71 mais contrairement à ce dernier, le canon était ici installé dans une Schmallturm (petite tourelle) initialement dessinée pour le Panther. Dans le châssis, la boîte de vitesse et la transmission sont installées à l'arrière le plus près possible du moteur ; un Maybach HL230 de 900 ch. Cette disposition permettrait un meilleur équilibre de la caisse et l'espace gagné à l'avant permettait d'embarquer plus de munitions. Autre modification importante par rapport au Tiger II, c'est le train de roulement qui comprend désormais seulement 6 galets en acier montés sur bogies, plus facile d’entretien. L’E 50 devait être équipé d'un système de stabilisation du canon et des optiques plus performantes. La Schmallturm était équipée de viseurs IR pour le combat de nuit. Notons aussi que dans un souci de maintenance l’E 50 était assemblé de façon modulaire, permettant par exemple de démonter et remplacer la partie avant (faite d'un seul bloc) en 25 min en théorie. Avec son KwK 43 L/71 de 88mm, l’E 50 était susceptible de perforer 132mm de blindage à 2 km (à 30°). Il est possible qu'un châssis fut testé fin 1944 mais sans résultat connu.

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• E 75 (Classe 75-100 t)

  L’E 75 est en fait une version lourde du E 50, destinée à remplacer le Tiger II sur les champs de bataille. S’il reprend grossièrement la caisse du E 50, le blindage en est amélioré, surtout sur la partie frontale. Le poids additionnel était compensé par un train de roulement et une suspension bien qu'identiques mais renforcés ; comportant désormais 8 galets de chaque côté et non 6 comme sur l’E 50. Dans un but de standardisation, l’E 50 et l’E 75 partageaient beaucoup d'éléments mécaniques. Le moteur était identique. Le Maybach HL234, avec des bielles renforcées et une injection revue, couplé à une boîte de vitesse à 8 rapports, pouvait développer 900 ch. Cela devait assurer en principe une vitesse maximum de 40 km/h sur route. Cependant, les retards dans sa mise au point repoussèrent en théorie sa livraison pour la fin 1945 ! Notons qu'une version boostée de ce moteur, doté d'une suralimentation, pouvant développer 1 200 ch fut envisagée pour le futur, comme le fut le 8 cylindres Diesel Klöckner-Humboldt-Deutz AG de plus de 1 000 ch. Comme l’E 50, l’E 75 fut conçu de façon modulaire. Pour accueillir le canon KwK 43 L/71 ou L/100 de 88mm comme il fut dans premier temps envisagé, ou de manière définitive un KwK 45 L/52 de 105mm ou 46 L/68 (à haute vitesse initiale), on récupéra la vaste tourelle du Tiger II dont le blindage frontal de 180mm offrait une protection satisfaisante contre les armes AT alliées. Ce char ne dépassa jamais le stade de la planche à dessins.

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• E 100

  L'E 100 fut un autre concurrent du Maus qui s'inscrit dans la série E (Entwicklung Serien) regroupant toute une série de nouveaux matériels dont la plupart ne dépassèrent pas le stade des planches à dessins. Le développement de l'E 100 débuta en juin 1943 et se poursuivit jusqu'en fin 1944 quand Hitler mis fin au programme des chars super lourds. Cependant, trois employés de la firme Adler continuèrent à assembler le prototype, le travail avança donc très lentement. Néanmoins, ces 3 hommes finirent d'assembler plus ou moins un prototype complet du E 100 dans les établissements d’Henschel à Paderborn. Cependant, il s'agissait d'un exemplaire sans tourelle (cette dernière était une version quasi identique de celle du Maus armée de 2 MG34 latérales). Le moteur du prototype était celui du Tiger II, le Maybach HL 230 P30 bien insuffisant pour les 140 t de ce monstre d'acier. Le moteur destiné à la production devait être le Maybach HL234 développant 800 ch, ce qui représente une faible amélioration. Un moteur diesel Daimler-Benz de 1 000 ch fut peut être pressenti. Avec la même tourelle que le Maus ou une tourelle spécifique (ressemblant plus à celle du Tiger II), l'E 100 devait être armé du KwK 44 de 128mm ou du KwK44 L/38 de 150mm ou encore du KwK 44 de 170mm.

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• L'E 100 avait un design très classique avec un compartiment frontal pour le pilotage, un poste central de combat et un compartiment arrière accueillant le moteur et les réservoirs. L'E 100 conservait de nombreux éléments du Tiger II tels que les plateaux avant et arrière, ainsi que les échappements. La suspension et elle aussi semblable dans un but d’une standardisation avec le Tiger II avec des doubles galets se recouvrant partiellement. Cependant, l'E 100 était équipé de boggies munis de 2 ressorts verticaux en spirale. Chaque boggie supportait un double-galet. L'E 100 utilisait des chenilles de 100 cm de large pour le combat, il disposait également de chenilles plus étroites pour le transport. Le blindage de la tourelle allait de 240mm sur l'avant, à 200mm sur les flancs et l'arrière alors que le toit de celle-ci était épais de 40mm. Pour la caisse supérieure, le blindage atteignait 200mm à l'avant, 180mm sur les flancs, 150mm à l'arrière et 40mm sur le toit de la caisse. Le bas de caisse avait quant à lui un blindage à l'avant de 150mm, sur les côtés de 120mm et de 80mm pour le ventre. Comme le Tiger II, le haut des chenilles devait être protégées par des jupes anti-bazookas. Lors des transports par rail ces jupes étaient retirées ainsi que les galets extérieurs, les poulies de tension et les barbotins.

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• Le blindage de l'E 100 et sa formidable puissance de feu en aurait fait un adversaire invincible sur les champs de bataille de la fin de la guerre. Ses seuls véritables adversaires auraient été les avions d'attaque au sol comme le Thunderbolt américain ou le Tempest britannique. Cependant, comme le Maus, son utilité tactique en aurait été très limitée comme ses effectifs d'ailleurs. Ce genre de forteresse mobile aurait été en fait un remarquable gaspillage de ressources et de main d'œuvre et aurait joué qu'au plus un rôle mineur dans le conflit.

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Conversions

• Conversions du E 50

  Outre le char de combat standard (Standardpanzerwagen), la classe E 50 devait comprendre sur base du même châssis, toute une gamme de véhicule spécialisés dont les :

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• Conversions du E 75

  Comme conversions envisagées, nous avons ; le Flakpanzer E 75 (Fantasy/Fake ?), qui devait être équipé de la même tourelle à double affût de Flak de 50mm que le Flakpanzer E 50 (Fake), mais montée sur un châssis de E 75. Pour moi, une de ces 2 machines aurait fait double emploi, il est fort douteux qu'elles furent produites de concert. Qui plus est, un chasseur de char similaire au Jägdpanther par sa forme, armée d'un canon de 128mm KwK.

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• Flakpanzer E 100 Alligator

  Dans les derniers mois de la guerre, les designers allemands envisagèrent de modifier la tourelle du Maus en tourelle AA dans le but de fournir un super Flakpanzer en utilisant les caisses du Maus ou de l'E 100. Cette tourelle devait être armée de double canon Flak 43 L/71 de 88mm. Si le projet n'arriva pas à terme, une tourelle en acier doux sera retrouvée en 1945 confirmant l'existence du projet. Selon les décideurs allemands, chaque bataillon de Maus ou d’E 100 devait comporter 3 engins de ce type pour assurer la défense AA. Ce super Flakpanzer, qui devait peser entre 150 et 170 t, devait être dirigé par un équipage de 8 hommes comportant un pilote, un commandant, un tireur, un mécanicien et 4 chargeurs. Pour diriger ces 3 véhicules, un véhicule de commandement doté d'équipements de télémétrie et d'obtention de cible devait être mis au point. Aucune de ces versions pas plus que l'E 100 ne vit le jour.

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• Waffenträger auf E 100

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• Jägdpanzer E 100 Krokodil

  Le Jägdpanzer E 100 Krokodil ou StuG E 100 Krokodil est un gigantesque canon automoteur, dont le châssis délesté de sa tourelle devait être doté d'une vaste superstructure avant pouvant accueillir le canon de KwK 44 de 170mm. Pesant dans les 120 t, ce monstre bien que peu mobile devait assurer une solide position tactique lui permettant de dominer le champ de bataille. Sur certains dessins, il était équipé d'une petite tourelle accueillant un canon Allziel MK de 20mm pour assurer sa défense AA ou anti-infanterie. Comme les autres projets concernant l’E 100, ce dernier resta lettre morte et ne dépassa pas le stade des planches à dessins.

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• E 90 et conversions

  L’E 90 (parfois appelé Tiger III) est une version allégée du E 100 destinée à remplacer les Tiger I et II. Moins lourd (poids estimé de 92 t), il devait en principe être plus manœuvrable que l’E 100. La caisse identique à celle du E 100 (tout de moins pour son aspect extérieur) était surmontée d'une tourelle de Tiger II redessinée, armée d'un canon de KwK L/55 128mm. Le moteur envisagé était un Daimler-Benz 517 de 1 200 ch qui lui aurait procuré une vélocité bien supérieure au E 100. Dans le pire des cas, il aurait accueilli un Maybach HL 230 de 700 ch ou un HL 234 de 900 ch mais avec le gain de poids par rapport aux 138 t du E 100, cela aurait de toute façon représenté un bénéfice. Le char aurait pu ainsi obtenir une vitesse maximum de 40 km/h proche des autres réalisations allemandes. Notons que bien qu'allégé, le E 90 aurait été doté d'un blindage conséquent (maximum 200mm) présentant peu de points faibles aux canons ennemis. Comme vous vous en doutez, l’E 90 et l’E 100 partageaient un maximum d'équipements. En ce qui concerne les conversions, elles semblent être également des alternatives par rapport à celles du E 100 ; le Jägdpanzer E 90 dessiné par Bieber est quasi identique au E 100 Krokodil.

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