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Début 1942, Alkett avec Krupp fut commissionné pour réaliser un nouveau Sturmpanzer. Alkett devait concevoir une superstructure inclinée armée de l'obusier d'assaut de 150mm StuH 43 L/12 (mis au point par Škoda pour le canon d'assaut sIG 33). Cette superstructure devait être montée sur châssis standard de Pz.Kpfw. IV modifié par Krupp. Vers la mi-octobre 1942, Speer présenta les plans d'un nouveau Sturmpanzer à Adolf Hitler. Le Führer passa une commande de 40 à 60 de ces nouveaux véhicules qui devaient être prêts pour le printemps 1943. Hitler proposa également l'utilisation d'un mortier de 210mm ou de 220mm, mais cette version ne fut jamais produite. En février 1943, Škoda réalisa un prototype en bois du nouveau Sturmpanzer IV ou Sturmpanzer 43. Le véhicule fut officiellement désigné : Sturmgeschütz IV mit 15 cm StuH 43 (Sd.Kfz.166).
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Sturmpanzer IV (Frühe Produktion Modell). -
Sturmpanzer IV (Spätes Produktion Modell). -
En mars 1943, les six premiers spécimens furent réalisés et vers la fin avril, 40 autres furent produits. Les 14 derniers furent produits en mai 1943, pour compléter la commande initiale. De nouveaux châssis (fournis par Nibelungenwerke), à partir de châssis récupérés furent employés pour effectuer la conversion (environ 52 nouveaux châssis d'Ausf. G et 8 châssis d'Ausf. E et d'Ausf. F récupérés). Pour plus d'économie on décida d'utiliser seulement des châssis récupérés pour les futurs spécimens. Les usines Heereszeugamt Wien (dépôt d'armée à Vienne) Saurerwerke et Simmering-Graz-Pauker furent également mises à contribution. Mi-mai 1943, Sturmpanzer IV fut officiellement présenté aux leaders du IIIème Reich à la base militaire d'Arys (Orzysz) en Prusse orientale. La production en série devait commencer en mai 1943, mais les premiers véhicules furent livrés seulement à compter de novembre de 1943 en raison du retard de la livraison des châssis.
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Le Sturmpanzer IV de début de production souffrait d'un problème de poids, causé par le recul et le poids (1,85 t) du 150mm StuH 43 L/12 inadaptés au châssis du Pz.Kpfw. IV. Ces véhicules avaient également des problèmes de transmission et étaient sous-motorisés ce qui induisait une consommation trop élevée. De plus le manque de mitrailleuse d'appoint en faisait des cibles faciles pour les sections AT de l'infanterie adverse. Une mitraillette MP40 était embarquée à l'intérieur de la superstructure et était mise à feu depuis les sabords de tir au pistolet latéraux de la superstructure. Ces véhicules embarquaient un équipage de 4 hommes, le chargeur étant également opérateur radio. Le pilote au début était équipé d'un épiscope Fahrersehklappe 80 adapté du Tiger. Dès décembre 1943, une nouvelle version du 150mm, plus légère, le StuH 43/1 L/12 sera installée et la superstructure allégée pour gagner du poids. Le même mois la production de la 2ème série débuta et 80 exemplaires furent construits. La position du pilote avait été retravaillée mais le gros problème du Sturmpanzer IV (le poids) n'avait pas été véritablement corrigé. En janvier 1944, Sturmpanzer IV fut officiellement baptisé Sturmpanzer IV Brummbär (Grizzly). Vers la mi-1944, la superstructure fut encore remodelée. La production continua jusqu'en mars 1945 et une 3 et 4ème série furent produites avec un total de 166 exemplaires. Les derniers modèles ou Abschlusserie étaient dotés d'une MG34 de caisse montée sur rotule (Kugelblende 80 montage pour blindage de 80mm) montée sur une saillie dans le coin supérieur gauche de la plaque frontale de la superstructure. Le collier du canon fut également modifié, une coupole provenant du StuG III Ausf. G (avec support pour MG34 AA) et des Schürzen seront également installés et la pâte antimagnétique Zimmerit utilisé. Ces véhicules étaient de plus petite taille que les modèles d'origine. Bien mieux conçus ces derniers modèles se révélèrent être des armes pertinentes et efficaces. Notons que ces modèles utilisaient des châssis de Pz.Kpfw. IV Ausf. H (avec 1 ou 2 paires de galets en acier de chaque côté) et d'Ausf. J (avec tous des galets en acier). Seulement 38 obus de 150mm pouvaient être transportés dans l'espace réduit de la superstructure. Si au départ des HE de 150mm pesant 25 kg étaient utilisées, des HEAT de 38 kg plus puissants seront par la suite préférés. L'obusier d'assaut était monté (légèrement excentré sur la droite) sur rotule dans la plaque frontale épaisse de 100mm. Celui-ci était équipé d'une lunette de visée Sfl.Z.F.1a (Selbstfahrlafetten-Zielfernrohr) (5x8) et avait un champ de tir vertical allant de -8 à +30° et un champ de tir horizontal de -15° à +15°. L'équipage dans les modèles de fin de production était composé de 5 hommes : le commandant, assis derrière l'obusier, 2 chargeurs, un tireur et un pilote, assis dans le compartiment avant.
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Sturmpanzer IV du 216ème Bataillon de Sturmpanzer avec la population locale qui fête leur libération, Rome, Italie, juin 1944. -
En tout quatre série furent produites, de mars 1943 à mars 1945, et 298-306 Sturmpanzer IV furent produits. Le Sturmpanzer IV Brummbär était développée pour des combats de rues. Il était très efficace contre des positions retranchées d'infanterie, les bâtiments et presque n'importe quels ouvrages militaires. Il servit également comme véhicule de support pour les unités de Panzergrenadier et d'infanterie. Le Sturmpanzer fut familièrement baptisé "Stupa". Certains véhicules de mi et de fin de production seront utilisés comme véhicules de commandement, Bef.Stu.Pz.IV (Befehlsturmpanzer IV) et équipées des radios et des antennes supplémentaires. Krupp pensa employer le châssis et la superstructure du Brummbär pour créer un Jägdpanzer IV armé du 88mm PaK 43 L/71, mais seulement un prototype fut produit.
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L’équipage d’un Brummbär. -
Les Sturmpanzer IV furent versés dans des bataillons de Canons d’Assaut composés chacun de 45 Sturmpanzer IV accompagnés de 85 autres véhicules (Sd.Kfz.9...) et 611 officiers et soldats. La première unité fut formée en avril 1943. Le 216ème Bataillon de Canons d’Assaut fut transféré dans la région d'Amiens en France pour assurer la formation des équipages. L'unité fut envoyée le 10 juin 1943 sur le front oriental et connu son baptême du feu au sein du 656ème Bataillon de Panzerjäger Lourds en tant qu'élément du Groupe d'Armée Centre à Koursk (été 1943). La plupart des Sturmpanzer IV de début de production seront perdus lors de la bataille du saillant de Koursk ainsi qu'à Kharkov et Dneprstroy. Après Koursk, l'unité sera reconstituée et de retour au combat en septembre 1943. Le 216ème Bataillon de Canons d’Assaut combattit en Russie jusqu'à la mi-décembre 1943, et sera de nouveau renvoyé en Allemagne pour être reconstitué. En février 1944, l'unité sera transférée en Italie, dans la région d'Anzio et de Nettuno. Le 216 resta en Italie jusqu'en avril 1945, lorsque le derniers Brummbär furent détruits par leurs équipages près du lac de Garde. Le 217ème Bataillon de Canons d’Assaut fut formé d'avril à juin 1944 à Grafenwohr. En juillet 1944, il fut envoyé en Normandie au sud-est de Caen. Une partie fut détruite à Falaise, et les rescapés se retirèrent en Hollande et participèrent à la défense d'Aix-la-Chapelle. Le 217ème Bataillon de Canons d’Assaut participa également à l'offensive des Ardennes (hiver 44-45). Le 217ème fit finalement reddition dans la Ruhr en avril 1945. En août 1944, deux compagnies indépendantes furent formées, la 218ème Compagnie de Sturmpanzer pour Déploiement Spécial et la 218ème Bis Compagnie de Sturmpanzer pour Déploiement Spécial. Ces deux compagnies étaient équipées de 10 Brummbär chacune. La 218ème fut envoyée à Varsovie le 13 août au sein du groupe de combat Reinefarth et s'opposa au soulèvement de la ville. L'unité demeura en Pologne et devait faire en principe partie du nouveau 218ème Bataillon de Sturmpanzer dont la constitution avait débuté en janvier 1945. Cependant, une nouvelle offensive soviétique mis à mal la compagnie et les restes de l'unité furent versés dans le Groupe de Combat « Grossdeutschland ». La 218ème Bis Compagnie de Sturmpanzer pour Déploiement Spécial quant à elle fut envoyée dans la région parisienne en août 1944, puis... mystère ?
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Stupa en vadrouille. -
Le 218ème Bataillon de Sturmpanzer dont la formation débuta en janvier 1945 fut fin prêt pour le combat en mars avec un effectif de 43 Brummbär. En avril, l'unité sera convertie en Panzer-Jager-Verband. En septembre 1944, le 219ème Bataillon de Sturmpanzer fut constitué à Dollersheim. En décembre, le 219 sera envoyé dans la région du lac Velencei en Hongrie. En janvier de 1945, le 219 au sein de la 23ème Panzerdivision participa aux affrontements de la région de Budapest. En mars, sans aucun Brummbär, l'unité fut envoyée en Tchécoslovaquie, où elle fut reconstituée avec 10 Brummbär. En avril, elle fut déplacée sans équipement à Waidhofen et est allée grossir la Brigade Panzerjäger "Trumpa".
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Stupa totalement détruit. -
Prototype du Sturmpanzer IV, Allemagne, début 1943. -
216ème Bataillon de Sturmpanzer, 656ème Régiment de Panzerjäger, URSS, région de Koursk, juillet 1943. Désigné à tort Brummbär par les Alliés mais désigné officiellement par les Allemands uniquement sous le nom de Sturmpanzer IV ou généralement et non officiellement surnommé Stupa (Sturmpanzer). Brummbär doit être le surnom d'un seul véhicule donné par son équipage. -
216ème Bataillon de Sturmpanzer, Italie, mai 1944. -
2ème Compagnie, 217ème Bataillon de Sturmpanzer, 31ème Panzerdivision, 86ème Corps d’Armée, 5ème Armée de Panzer, Groupe Blindé B, Secteur de Caen, Normandie, France, juillet 1944. -
217ème Bataillon de Sturmpanzer, 246èmeDivision de Volksgrenadier, 81ème Corps d’Armée, 7ème Armée, Groupe Blindé B, Secteur d’Aachen, Allemagne, novembre 1944. -
3ème Bataillon, 656ème Régiment de Panzerjäger Blindés Lourds, Front de l'Est, Koursk, juillet 1943.
Sturmpanzer IV Brummbär
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