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    • Sommaire
      • Genèse & Production
      • Design
      • Modèles
        • Mod. 1941
        • Mod. 1942
      • Conversions
        • URSS
          • ZiS-60
          • T-60-1
          • T-60 Improved
          • T-45
          • T-60 Shielded
          • T-60-3
          • BM-8-24 & BM-8-32
          • KT
          • OSU-76
          • SU de l'usine n°37
        • Allemagne
          • Beutepanzer T-60
        • Roumanie
          • TACAM T-60
          • Mareşal
      • En Action
    • Genèse & Production

      En 1941, l'usine n°37 (Moscou) fut chargé de produire le T-50 nouvellement conçu par l'usine n°174 à Leningrad. Simultanément, l'usine n°37 est également chargée de développer et de produire en masse un nouveau moteur diesel de 6 cylindres, le V-4. Cependant, les possibilités de cette usine étaient trop modestes pour une telle tâche car le T-50 était un char complexe. Avec le début de la Grande Guerre Patriotique, l'URSS avait vraiment besoin de véhicules blindés légers en masse pour les missions de reconnaissance et d'escorte de convois, ...). À cette époque, chaque division d'infanterie était supposée posséder une compagnie dotée de 16 chars légers.

    • T-60 Mod. 1941.
    • L'usine n°37 développa donc un nouveau char léger pour l'infanterie à partir du T-40 dont on conservait la transmission, le châssis et le moteur. Le design fut rationalisé avec des dimensions réduites mais le blindage fut augmenté. La réalisation de ce char ne pris que 15 jours en août 1941. En raison de l'impossibilité de produire le T-50 dans l'usine n°37, la priorité fut donc accordée au nouveau modèle qui pouvait facilement être produit en très grands nombres immédiatement. V.A. Malyshev (Président du Conseil des Ministres) proposa de remplacer la mitrailleuse lourde de 12,7mm initialement envisagée par un canon automatique SHVAK de 20mm jusqu'alors utilisé par l'aviation. Une version pour chars de ce canon fut donc produite, le TNSh. Le nouveau char fut vite accepté pour le service sous le nom de T-60, et une commande de 10 000 exemplaires furent effectuée.

      Le plan initial prévoyait de produire les 10 000 T-60 dans 5 usines : l'usine n°37 à Moscou, l'usine n°176 GAZ (Gorkovskiy Avtomobil'niy Zadov) de Nizhnij Novgorod, l'usine KPZ (Kolomensliy Parovozstroeitel'niy Zavod) de Kolomna, l'usine n°264 (Krasnoarmeiskiy Sudostroitel'niy Zavod) de Stalingrad et l'usine KhTZ (Kharkovskiy Traktorniy Zavod) de Kharkov.

    • T-60 Mod. 1941 en usine.
    • Quand la KhTZ fut évacuée en raison de l'avancée allemande, elle fut exclue du programme de production du T-60. Elle fut vite remplacée par deux autres usines : l'usine n°38 de Kirov et l'usine n°37 de Sverdlovsk. D'autres usines furent impliquées dans la production de pièces diverses comme l'usine KIM de Moscou, l'usine Krasniy Proletariy de Moscou et l'usine n°592 de Mystishy.

      Les premiers T-60 furent fabriqués à partir de septembre 1941, à l'usine n°37. Cette usine fut évacuée cependant peu après alors que 245 chars avaient été produits seulement. L'usine n°37 fut évacuée et diluée sur trois sites. Cependant avec des éléments de la KIM, une nouvelle fabrique de chars n°37 put être créée en décembre 1941. Durant les mois suivants, cette usine fabriqua 512 chars.

      À partir de septembre 1942, 1 144 T-60 furent fabriqués à l'usine n°37 puis cette dernière passa à la production du T-70. L'usine qui fabriqua le plus de T-60 fut cependant la GAZ. En 1942, malgré le début de la production du T-70, celle du T-60 continua jusqu'en août. Un total de 4 164 T-60 fut atteint. En février 1943, les 55 derniers exemplaires furent envoyés au front, puis la production du T-60 fut abandonnée.

    • Design

      Le T-60 était assemblé par soudures. La caisse était très basse avec une hauteur de 1,36 m seulement et constituée de plaques d'acier homogène laminées. Celles du devant et de l'arrière étaient inclinées. Les dimensions restreintes du char permirent d'accroître le blindage frontal, à l'origine de 15-20mm à 20-35mm (Mod. 1942). Le blindage latéral et arrière, au début de 15mm passa à 25mm sur le Mod. 1942. L'épaisseur de la trappe du pilote était de 10mm (15 sur le Mod. 1942). Sur le toit du char on trouvait une trappe de secours. Le premiers T-60 n'avaient pas de radios. La communication interne se faisait grâce à des interphones TPU-2 ou des signaux lumineux. Par après, des postes radio 9R furent installés.

    • Avant de caisse.
    • Arrière de caisse.
    • Pont avant.
    • Pont arrière.
    • Le T-60 était doté d'une nouvelle tourelle conique plus économique que celle du T-40 (toujours placée sur la gauche du toit de la caisse). Le blindage de la tourelle était de 25mm et comme pour la caisse, les plaques étaient soudées entre-elles. Notons que l'usine KPZ produira des tourelles coniques arrondies comme celles du T-40. Le T-60 était armé du canon automatique TNSh L/82,4 de 20mm basé sur le canon d'aviation ShAK-20. Ce canon pouvait tirer des FI-T, des HEFI et des AP. Par après des API HV seront disponibles qui permettront d'accroître la capacité de pénétration à 35mm à une distance de 500 m. Grâce à ces dernières munitions, les T-60 purent affronter les premiers Panzers III et IV. L'armement était complété par une mitrailleuse DT de 7,62mm coaxiale. Notons que la mitrailleuse pouvait être facilement démontée et utilisé comme mitrailleuse légère à l'extérieur du char.

      La suspension des premiers T-60 (Mod. 1941) comprenait 4 galets à rayons (avec bandages de caoutchouc - quoique pas toujours), une poulie arrière (identique aux galets), un barbotin avant et trois rouleaux porteurs. Les chenilles en acier d'une largeur de 18 cm étaient dotées de guides externes. Cette disposition ressemblait plus à celle des chars allemands même si les galets étaient ici montés sur barres de torsion. Sur le Mod. 1942, les galets à rayons furent remplacés par des disques pleins avec bandages de caoutchouc. Le moteur (essence) sur les premiers modèles était le 6 cylindres GAZ-202 développant 70 ch à 2 800 t/min. Il était accompagné d'une boîte de vitesses à 4 rapports en marche avant et 1 marche arrière. Le T-60 embarquait 320 L d'essence dans ses réservoirs. Il pouvait atteindre les 45 km/h sur route et possédait une autonomie de 600 km sur route. En raison du manque de moteurs GAZ-202 en octobre 1941, il fut décidé d'installer des moteurs Ford V-8 ou GAZ-M (cependant trop peu puissant pour le T-60).

    • Suspension de 1941.
    • L'augmentation du poids en raison de celle du blindage sur le Mod. 1942 (5,8 à 6,4 t) avait un effet néfaste sur la mobilité du char et surtout sur la vitesse. Pour augmenter la mobilité du char sur terrains marécageux et enneigés, des extensions furent adaptées aux chenilles pour augmenter leur largeur. Le T-60 fut le char soviétique de la 2ème Guerre Mondiale doté des meilleures capacités de mobilité en terrain marécageux, boueux, enneigés. Pour compenser le poids plus élevé du Mod. 1942, on y installa un moteur plus puissant, le GAZ-203 développant 85 ch à 3 600 t/min. Les deux modèles avaient à peu près les mêmes performances.

    • Modèles

      • T-60 Mod. 1941 (1941)

        Modèle initial avec moteur GAZ-202 développant 70 ch, et galets à rayons.

      • Modèle de production de 1941 avec galets à rayons et système d'échappement ancien.
      • 5ème Brigade de Chars de la Garde, URSS, mai 1942.
      • T-60 Mod. 1942 (1942)

        Modèle amélioré avec meilleur blindage, moteur GAZ-203 développant 85 ch et les galets pleins qui font leurs apparitions début 1942.

      • Unité inconnue, URSS, fin 1942.
      • Unité inconnue, URSS, hiver 1942-43.
      • T-60 expérimental avec une tourelle moulée T-40, réarmé avec un canon automatique ShVAK de 20mm.
    • Conversions

      • URSS

        • ZiS-60

          Une version du T-60 dotée d'une nouvelle tourelle et d'une caisse un peu modifiée, ainsi que d'un nouveau moteur le ZiS-16 développant 88 ch. Ce moteur était plus puissant que le GAZ-202 mais cependant peu satisfaisant. Seulement 10 exemplaires furent produits.

        • T-60-1 (T-60-ZiS) (1942)

          En février 1942, le bureau d'étude de l'usine n°37 créa et testa une nouvelle version du T-60 dotée d'un moteur ZiS-60 développant 95 à 110 ch. Ce moteur fut produit à l’Usine de Moteur d’Automobile Miassky.

        • T-60 Improved (1942)

          Afin d'augmenter la puissance de feu du T-60, il fut envisagé de l'armer du canon automatique VYA de 23mm supérieur ou TNSH-20 pour améliorer la pénétration du blindage. Cependant, en raison du fort recul de cette arme, celle-ci ne put être montée dans la tourelle. On pensa également au début 1942 monter le ZiS-19 automatique de 37mm sur le T-60. Ce canon très puissant doté d'une grande vélocité initiale (915 m/s) était cependant trop grand pour la tourelle du T-60. Une nouvelle tourelle fut cependant conçue mais en raison de pénuries de munitions de 37mm, cette version ne fut jamais produite.

        • T-60 avec un canon ZiS-19 de 37mm.
        • T-45 (T-60-2) (1942)

          En mars et avril 1942, le ZiS-19BM de 45mm fut testé sur le T-60 dans la nouvelle tourelle T-45. Cependant à cette époque, le T-70 fut accepté pour le service et le projet fut abandonné.

        • T-60 Shielded

          Pour protéger le T-60 contre les cocktails Molotov on créa un bouclier spécial en taillis mais ce dispositif ne fut que rarement utilisé.

        • T-60-3 (063) (T-60-S) (1942)

          Le châssis du T-60 fut également utilisé comme base pour un char AA destiné à assurer la défense des unités de chars et des véhicules d'État-Major. À la fin de 1942, cette nouvelle conversion fut développée par GAZ. Le T-60-3 conservait la caisse du T-60 classique mais était doté d'une nouvelle tourelle armée de 2 mitrailleuses lourdes DShK AA de 12,7mm. Cependant, GAZ ne fut jamais en mesure de produire cette tourelle avec assez de rigueur et de précision (indispensable pour un véhicule AA) et ce char ne fut jamais produit et accepté pour le service.

        • BM-8-24 & BM-8-32 (1941)

          Les Russes réalisèrent également une version lance-roquettes (multiple) à partir du châssis du T-60 (et celui du T-40 aussi), le BM-8-24, pouvant lancer simultanément 24 roquettes. Une version avec 18 rails (36 roquettes) fut également réalisée, le BM-8-32. Les deux modèles lançaient des roquettes de 82mm à 5,5 km.

        • BM-8-24.
        • KT (A-T) (A-40) (1942)

          La conversion la plus bizarre et extraordinaire fut le char KT (Kryl'ya Tanka = Char Ailé) également appelé A-T ou A-40. Il s'agit tout bonnement d'un char planeur imaginé par O.K. Antonov. À la fin de 1941, il reçut officiellement l'ordre de développer ce char et le projet fut finalisé en 3 semaines. Durant l'été 1942, le premier prototype fut testé à l'usine de planeurs de Tiumen. L'envergure de la voilure du KT était de 18 m et la longueur de 12,06 m. Pour cet usage spécifique le T-60 fut allégé et ne pesait plus que 5,8 t (suppression de l'armement, des munitions, des phares et d'une partie du carburant). Le tout avec la voilure pesait 7,804 t. Les essais de vol furent effectués durant l'automne 1942. Le KT était transporté par un bombardier TB-3. Cependant, le poids du char surchargeait dangereusement le bombardier dont les moteurs étaient vites en surchauffe. L'aérodynamisme aléatoire du char n'arrangeait rien. Cependant après lancement, le KT parvint à rejoindre la terre ferme sans accident. Après l’atterrissage, il fut débarrassé de ses ailes et rejoignit sa base à Monino. La principale raison de l'abandon de ce projet fut le manque d'avion assez puissant pour transporter le KT sur de longue distance.

        • L'Antonov A-40 Krylya Tanka (qui signifie char ailé) était une tentative soviétique de permettre à un char de planer sur un champ de bataille après avoir été largué par un avion, pour soutenir les forces aéroportées ou les partisans. Un prototype fut construit et testé en 1942, mais s'avéra irréalisable. Un T-60 fut converti en planeur en 1942, destiné à être remorqué par un Pe-8 ou un TB-3. Le char fut allégé pour une utilisation aérienne en retirant son armement, ses munitions et ses phares, et en laissant une quantité très limitée de carburant. Même avec ces modifications, le bombardier TB-3 dut abandonner le planeur lors de son seul vol, le 2 septembre 1942, pour éviter de s'écraser, en raison de la traînée extrême du T-60 (bien que le char aurait plané en douceur). Le T-60 atterrit dans un champ près de l'aéroport, et après avoir laissé tomber les ailes et la queue du planeur, le conducteur le ramena à sa base. Faute d'un avion suffisamment puissant pour le tracter aux 160 km/h requis, le projet fut abandonné.
        • OSU-76 (OSA-76) (1942)

          Le SU-76P ne pouvait pas résoudre le manque de canons automoteurs qu'avait les Russes et d'autres tentatives furent donc effectuées sur base cette fois-ci du châssis des T-60 & T-70 entrés en production en 1941-1943. Durant l'automne 1941, GAZ développa le SU-71 qui n'entra cependant jamais en production de masse. En juillet 1942, l'OSA-76 (Obshevoiskovaya Samorkhodhaya Artilleriya = Artillerie Automotrice Multifonction) fut développé sur la base du T-60. Ce projet fut initialisé par le GAU qui désirait installer des pièces d'artillerie de campagne sur des affûts automoteurs. Le OSA-76 fait partie d'une famille de canons automoteurs dont faisaient partie le OSA-67 (canon de 57mm), le OSA-23 (canon AA de 23mm) et le OSA-12 (mitrailleuse AA de 12,7mm). Le OSA-76 était armé d'un canon ZiS-3Sh de 76,2mm basé sur le canon divisionnaire ZiS-3. Ce canon automoteur très léger (moins de 3,5 t) était propulsé par un moteur essence GAZ-MM et avait un équipage de 3 hommes et un blindage de 6mm. Le OSA-76 passa avec succès les tests et fut recommandé pour la production de masse mais ne fut cependant jamais produit.

        • SU de l'usine n°37 (1942)

          Autre modèle de la série SU-76 développé sous ordre du NKAP en 1942 par l'usine n°37 sur base du T-60. En mai 1942, le premier prototype fut finalisé et testé. Ni l'armement, ni le châssis ne passa les tests avec succès.

      • Allemagne

        • Beutepanzer T-60

          La Wehrmacht réussit à capturer des dizaines de T-60 après les dernières étapes de l'opération Barbarossa... et furent réutilisés comme tracteurs d'artillerie et véhicules de ravitaillement.

      • Roumanie

        • TACAM T-60 (1943)

          Un chasseur de chars roumain sur le châssis du T-60. À l'origine, les chasseurs de chars de ce type étaient utilisés dans les Forces Armées Roumaines comme véhicules d'entraînement dans l'arrière-pays en raison de leur faible valeur au combat. Mais l'aggravation de la situation au front et les livraisons insuffisantes de modèles de chars plus puissants donnèrent au lieutenant-colonel K. Giulai l'idée de convertir les T-60 disponibles en canons automoteurs munit de canons AT. À la fin de 1942, la conception fut terminée et remise à la société Leonida & Co pour la mise en œuvre. Cette société construit un prototype, appelé « Tun AntiCar per Afet Mobil T-60 », ou TACAM T-60 en abrégé. Le 12 janvier 1943, le premier véhicule était prêt pour les essais. Il se composait d'un châssis de T-60 avec une structure à toit ouvert à l'arrière au lieu de la tourelle. Les canons divisionnaires soviétiques M1936 (F-22) de 76mm capturés furent utilisés comme armement principal du TACAM T-60. Leur capacité de pénétration était suffisante pour lutter avec succès contre les T-34 ; Leurs HE étaient également efficaces contre l'infanterie ennemie et les fortifications de campagne. Mais il en est résulté un châssis fortement surchargé avec tous les défauts qui en résultent. Malgré ce fait, le nouveau chasseur de chars fut accepté pour le service dans l'Armée Roumaine et la société Leonida & Co convertit 34 T-60 de cette manière jusqu'en décembre 1943. Ils furent rarement utilisés dans les batailles du côté de l'Axe, et peu d'informations sont connues sur leur utilisation après le changement de camp de la Roumanie aux Alliés. Le TACAM T-60 participa à l'offensive de Transylvanie de la 4ème Armée Roumaine avec les Forces Armées Soviétiques en octobre-novembre 1944. Après la fin de la guerre, ils furent rapidement mis à la retraite et au rebut.

        • Mareşal (1943)

          Un prototype de chasseur de chars roumain sur le châssis du T-60. Son développement commença en décembre 1943 et le premier modèle fut construit en juillet 1944. La forme extérieure de ce véhicule rappelait le dernier chasseur de chars allemand Hetzer. Un canon Resita M1943 servait d'armement. Ce canon était un hybride inhabituel du canon divisionnaire soviétique M1942 (ZiS-3) de 76mm avec le canon allemand de 7,5 cm PaK 40. La tentative d'organiser la production en série du Mareşal échoua.

    • En Action

      Pour la première fois, le T-60 entra au combat en septembre 1941 dans le cadre de la 10ème Brigade de Chars opérant dans la région de Poltava. En grand nombre, ils participèrent aux batailles de 1941-1943, commençant par la bataille de Moscou et se terminant par la libération de Leningrad en janvier 1944. Le rôle du T-60 dans la défense de Moscou était particulièrement important - en raison des pertes catastrophiques de matériel et de l'évacuation des usines de chars, le niveau de production de chars moyens et lourds chuta fortement, ne couvrant même pas le besoin le plus minime de l'Armée Rouge pour ces véhicules de combat. En conséquence, ils furent remplacés par des T-60 plus légers. Lors du défilé du 7 novembre 1941, 48 T-60 pris dans la réserve traversèrent la Place Rouge. Après le défilé, ils furent immédiatement envoyés au front. Le 13 décembre 1941, après le début de la contre-offensive des troupes soviétiques, les premiers T-60 produits à Gorki participent aux combats près de Moscou.

      Pendant la campagne de 1942, les T-60 furent utilisés sur tous les fronts, de Leningrad assiégée à la Crimée perdue. Les T-60 furent livrées à Leningrad assiégée par voie fluviale, déguisées sur des barges à charbon, ce qui ne suscita pas beaucoup d'intérêt dans l'aviation allemande dominant les airs. Ainsi, inaperçue de l'ennemi, la 61ème Brigade de Chars se déplaça. Les T-60 furent activement utilisés pendant toutes les phases de la bataille de Stalingrad et de son prologue tragique pour l'Armée Rouge - l'opération de Kharkov. Les pertes étaient élevées, car à cette époque, les canons AT, les chars et les canons automoteurs allemands étaient de loin supérieurs au T-60. Il est tout à fait naturel que les tankistes soviétiques, en raison de leur blindage léger et de leurs armements, n'aimaient pas trop le T-60, l'appelant « BM-2 » (Fosse Commune pour 2). Dans les troupes allemandes, le T-60, pour des qualités de combat prétendument faibles, était surnommé « criquet indestructible ». D'un autre côté, il n'y avait pratiquement aucune plainte opérationnelle contre le T-60, ce qui était plus qu'un événement fréquent par rapport au T-34 et au KV-1. Il y avait aussi des tankistes qui appréciaient le T-60 - par exemple, ceux de la 91ème Brigade de Chars portaient des noms tels que « Terrible », « Eagle », « Brave ». À la fin de 1942, le T-60 fut progressivement retiré de la ligne de front à mesure que les troupes de T-34 étaient saturées, dont la production augmentait plusieurs fois, et la sortie du nouveau : le T-70. L'histoire de l'une des 19 femmes tankistes de l'Armée Rouge, la sergent Ekaterina Alekseevna Petlyuk, qui, lors de la bataille de Stalingrad au sein de la 56ème Brigade de Chars, contrôla le T-60 « Baby », construit en 1943.

    • Un commissaire se tenant sur un T-60 tout en prononçant un discours devant des équipages de chars soviétiques, mai 1942.
    • L'historien Aleksey Isaev souligne dans son livre que dans les combats avec les Pz.Kpfw. III et IV du modèle de septembre 1942, la valeur au combat du T-60 était négligeable. Près de Stalingrad, l'armement déjà faible du T-60 ne marchait pas dans l'air poussiéreux de la steppe. Ainsi, dans le rapport sur les opérations de combat de la 45ème Brigade de Chars du 4ème Corps de Chars, il fut noté : « Le canon ShVAK de 20mm sur les T-60 n’était pas utilisé dans la plupart des cas au combat, car il s’enrayait après quelques coups. » En d'autres termes, souligne Isaev, le T-60 ne se servait que de sa mitrailleuse coaxiale à disque.

      Les T-60 continuèrent à être activement utilisés tout au long de l'année 1943 suivante. La « plus belle heure » des T-60 fut la percée du blocus de Leningrad, qui commença le 12 janvier 1943. Ensuite, la 61ème Brigade de Chars, mentionnée ci-dessus, entra au combat avec les 86 et 118èmes bataillons de chars séparés. Ces unités opérèrent au premier échelon de la 67ème Armée et, le premier jour, après avoir traversé la Neva, elles capturèrent une tête de pont de 2 à 3 km de profondeur. Dans ce cas, seuls des chars légers furent utilisés, car ce furent eux qui eurent l'avantage le plus nécessaire à ce moment-là - une faible pression spécifique sur la surface d'appui. Cela permis aux véhicules soviétiques de passer la Neva sur la glace sans préparation. Les chars moyens et lourds ne réussirent à entrer dans la bataille que le lendemain, lorsque les unités du génie et des sapeurs préparèrent un pont de renfort pour leur passage à travers la Neva. Les chars de la 61ème Brigade furent les premiers à se connecter avec des unités du front Volkhov, et pour ce succès, ils reçurent le Titre de Gardes. Les défauts et les mérites du T-60, ainsi que le courage de son équipage, composé du commandant-lieutenant DI Osatyuk et du contremaître IM Makarenkov lors de ces batailles, furent mis en évidence par le fragment suivant du livre Les Chars dans la bataille de Leningrad :

      « En avançant, à l'aube du 18 janvier à la Colonie Ouvrière n°5, ils aperçoivent 3 chars. Les Volkhovites voulurent sauter du char et courir vers eux, mais ils virent que c'étaient les chars nazis qui menaient une contre-attaque. Ce qu'il faut faire ? Commencer un duel avec l'ennemi avec un canon de 20mm est inutile. La décision était mûre instantanément. Le commandant de char donna l'ordre au chauffeur : « Éloignez-vous de ce bosquet, au bord duquel nos canons prendront des positions de tir ! »

      Le char, manœuvrant, faisant des virages inattendus et brusques, échappa au feu des chars nazis, et Osatyuk leur tira dessus, essayant d'aveugler et d'étourdir l'ennemi. Le duel dura plusieurs minutes. Lorsqu'il restait environ 200 m avant le bosquet, la voiture d'Osatyuk vira brusquement à gauche. Le char nazi de tête se retourna également, mais essuya le feu de nos canons et prit feu. Ensuite, le deuxième char fut touché et le troisième quitta le champ de bataille. »

      « Maintenant, Vanyusha, vas-y ! », ordonna le commandant au chauffeur. Après avoir rattrapé leur compagnie, ils virent une image intéressante - les chars conduisaient l'infanterie ennemie dans une immense fosse. Les nazis résistèrent obstinément, lançant des grenades sur nos chars. Il était clair qu'il était impossible de les retarder, les nazis auraient le temps de creuser. Osatyuk ordonna à Makarenkov de rouler sur un sentier jusqu'à une falaise. Puis le char, prenant de la vitesse, se précipita vers la fosse, vola dans les airs et s'écrasa sur les nazis.

    • Soldats allemands un T-60 et un T-34 détruit, 1942-1943.
    • « Bien joué ! cria le lieutenant, Maintenant, agissez ! » La voiture se précipita à grande vitesse au fond de la fosse, tuant les nazis. Après avoir fait plusieurs cercles, le char ralentit, alla au milieu de la fosse et s'arrêta. Tout était fini. »

      Pour cette bataille, tout l'équipage reçut le titre de Héros de l'Union Soviétique. À peu près la même chose à propos des succès du T-60 contre l'infanterie ennemie, dit M. E. Katukov dans ses mémoires. Le T-60 n°164 du lieutenant D. I. Osatyuk, survécut à la guerre et depuis mars 1947 fut exposé au Musée de la Défense de Leningrad, mais après la liquidation du musée, ce char disparut sans laisser de trace. En général, les fronts de Volkhov et, en particulier, de Leningrad conservèrent un grand nombre de véhicules anciens dans leurs rangs jusqu'en 1944 inclus. L'opération pour enfin lever le blocus de Leningrad impliquait les BT-7, T-38, T-28, KV-1 des premières versions et un grand nombre de T-60, qui sur d'autres fronts n'étaient plus des chars de première ligne mais remplissaient d'autres fonctions. Par exemple, près d'un quart (21 sur 88) des chars de la 1ère Brigade du front de Leningrad étaient précisément des T-60.

      Les T-60 participèrent également à la bataille de Koursk. Ainsi, la 1ère Armée de chars disposait de 18 chars de ce type et la 86ème Brigade de Chars (front de Voronej, 38ème Armée) en disposait de 15 chars.

      À partir de la fin de 1942, de plus en plus de nouveaux T-34 et T-70 commencèrent à entrer dans les troupes. En conséquence, les T-60 les plus faibles commencèrent à être transférés aux tâches les plus diverses : escorte et garde des troupes en marche, reconnaissance en force, destruction des bandits et des saboteurs à l'arrière et organisation des communications. Ainsi, dans la 41ème Brigade de Chars de la Garde du 7ème Corps Mécanisé, une unité de T-60 sous le commandement du héros de l'Union Soviétique Irina Nikolaevna Levchenko, qui parcourut le chemin de bataille du commandant du T-60 à le commandant de l'unité de ces chars, servait à la communication. Ils furent utilisés comme véhicules de commandement pour les unités d'artillerie automotrices équipées de SU-76 et comme chars d'entraînement à l'arrière. En outre, les T-60 furent utilisés comme tracteurs d'artillerie pour les canons ZiS-2 et divisionnaires ZiS-3. À ce titre, les T-60 survivants servirent jusqu'à la fin de la 2ème Guerre Mondiale et participèrent à la défaite de l'Armée du Kwantung du Japon Impérial en août 1945. Peu de temps après la fin de la 2ème Guerre Mondiale, les T-60 furent mis hors service par l'Armée Rouge et envoyés à la ferraille. Tous les T-60 de musée actuellement existants (à l'exception du prototype de Koubinka) furent retrouvés détruits sur le champ de bataille.

    • T-60 capturé sur le front soviétique avec le Groupe de Combat Scherer, 21 mars 1942.

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