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Genèse
Le PT-76 est un char léger amphibie soviétique conçu en 1948 qui fut utilisé de 1952 jusqu'à sa retraite progressive à partir de 1967, en partie remplacé par le BMP-1 plus polyvalent. Caractérisé par une large caisse et une propulsion à jet d'eau, le PT-76 offrait d'excellentes capacités amphibies. Il était, cependant, en proie à une grande silhouette, un blindage faible et un canon de 76mm peu puissant. Malgré ces défauts, le PT-76 connut une longue durée de vie au sein des forces armées soviétiques et russes, qui ne le placèrent dans ses réserves qu'en 2006. Comparable à d'autres véhicules soviétiques de la Guerre Froide, il combattit dans plusieurs guerres et est toujours en service dans de petites armées. La Russie tente de les remplacer par des BMP-3F. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les chars légers amphibies soviétiques laissaient beaucoup à désirer. Les T-37A et T-38, armés uniquement de mitrailleuses, étaient inutiles contre les Panzers allemands, tandis que le T-40, insuffisamment armé, ne faisait que renforcer l'échec des véhicules précédents. Néanmoins, la fin de la guerre laissa un état de tension entre l'URSS et les pays occidentaux. Il était très probable que l'Europe centrale devienne un champ de bataille entre les deux superpuissances. Cependant, la géographie de cette zone est problématique pour les chars. Truffés de forêts, de rivières et de marais, les chars lourds et moyens nécessiteraient des ponts mobiles et d'autres systèmes logistiques pour franchir les obstacles. Les Soviétiques savaient à quoi s'attendre de la guerre en Europe. À savoir, des obstacles d'eau jusqu'à 100 m tous les 35-60 km, 100-300 m tous les 250-300 km et plus de 300 m de large tous les 250-300 km La solution était d'avoir un char léger mobile et agile qui pouvait être amphibie. Ces chars devaient pénétrer en territoire ennemi et explorer l'environnement jusqu'à l'arrivée des chars plus lourds. Tirant les leçons des échecs précédents, ce nouveau char amphibie devait être équipé d'un canon puissant pour le rendre plus utile contre les blindés ennemis. C'est ainsi qu'est né le PT-76, ayant une excellente flottabilité pour lui permettre de franchir ces obstacles d'eau.
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PT-76 au Musée des Chars de Verkhnyaya Pyshma, 2012. -
Juste après la Seconde Guerre Mondiale, lorsque le nouveau climat géopolitique et militaire devint apparent, l'URSS disposait encore de grandes quantités de chars légers obsolètes, tels que les T-60 et T-70, dont beaucoup étaient en mauvais état. Certains d'entre eux furent simplement démantelés pour être utilisés comme pièces de rechange dans les SU-76 et les camions GAZ-AA, tandis que la plupart mis au rebut. Cela laissa l'Armée Rouge sans chars légers. Initialement, en 1946, de nombreux chefs de l'industrie des chars, des ministres et des ingénieurs n'aimaient pas l'idée d'un char léger amphibie (et des chars légers en général), car le développement et la propulsion d'un véhicule amphibie ajouteraient des coûts inutiles, tandis que l'exigence de flottabilité signifiait que le blindage devait être extrêmement fin. Ils pensaient également que le petit avantage obtenu en matière de mobilité par rapport aux chars moyens et lourds n'était pas justifiable compte tenu du grand sacrifice du blindage et de la puissance de feu. Cependant, en janvier 1947, le QG des Forces Navales de l'URSS s'adressa à la Direction Principale des Opérations des Forces Armées au sujet de la création de 2 véhicules amphibies : un APC et un char léger. Fait intéressant, ils voulaient que le char léger ait une performance similaire à celle du T-34-85. Il devait peser 20 t, avoir un canon de 85mm et un moteur de 400 ch. Ces besoins furent finalement abandonnés, le poids étant ramené à 15 t. Les véhicules devaient partager la même plate-forme, qui pourrait être utilisée plus tard pour développer d'autres véhicules. Ainsi, en mars 1947, reconnaissant la situation géographique en Europe centrale, le commandant du Groupe des Forces d'Occupation Soviétiques en Allemagne (GOSVG) s'intéressa à la renaissance des chars légers amphibies. Une guerre en Europe centrale serait basée sur la mobilité et la vitesse. Un char léger rapide et amphibie pouvait avancer rapidement, effectuant des manœuvres de flanc, des attaques surprises, etc ; ce que les chars moyens et lourds ne pouvaient pas faire. Il fut également ajouté que les chars légers pouvaient aérotransportables et qu’ils seraient cruciaux dans les guerres au Moyen-Orient, où le manque d’infrastructure serait encore plus problématique pour les chars moyens et lourds. Même en Extrême-Orient, où les chemins de fer et les bons réseaux routiers étaient absents, un char léger capable de se mouvoir par ses propres moyens était le meilleur choix. Au fur et à mesure que la menace de l'utilisation d'armes nucléaires tactiques devenait plus sérieuse, il fut également envisagé que le combat dans de telles conditions serait mieux mené par des chars légers, car ils pouvaient se déplacer rapidement et avoir de faibles coûts de maintenance. Les chars légers semblant plus favorables, en 1947, à l'usine Rouge/Krasnoye Sormovo n°112, des tests furent effectués sur divers chars légers et APC, dont le PT-20. Celles-ci furent jugées infructueuses pour diverses raisons, la principale étant que ces prototypes nécessitaient des boîtes en aluminium remplies d'air pour la flottaison. En d'autres termes, le véhicule nécessitait une préparation préalable pour flotter. De plus, les dispositifs de flottaison devaient être transportés dans des camions. Cela nuirait gravement à la logistique et à l'agilité du char. Idéalement, et plutôt évidemment, le véhicule pourrait flotter seul sans préparation supplémentaire. En conséquence, le 10 juin 1948, l'usine n°112 fut chargée de repenser le char léger et l'APC pour être prêts pour les opérations amphibies sans aucune préparation préalable. Pour le char léger, les spécifications étaient les suivantes : Le poids prêt au combat doit être inférieur à 15 t, le moteur doit fournir 300 ch et doit pouvoir permettre au char d'atteindre des vitesses allant jusqu'à 50 km/h sur route et de 12 à 14 km/h à gué. De plus, le char léger et l'APC devraient pouvoir transporter 2 t sur le dessus. Le char léger devait être équipé d'un canon de 76mm. Les plans étaient prêts en juillet 1948 et présentés au GABTU (Direction Principale des Forces Armées) avec des retours prometteurs. Le 16 juillet de la même année, le Ministère de l'Ingénierie des Transports ordonna à l'usine n°112 de produire 2 prototypes et de les tester avant juin 1949. Ces véhicules reçurent le nom d’Obyekt 101 (R-39) pour le char léger et Obyekt 102 (BTR R-40) pour l'APC. Le premier prototype du R-39 fut construit entre avril et mai 1949 et le 27 mai, les essais commencèrent. Il fut constaté que le centre de gravité était un peu trop en arrière, ce qui causait des problèmes dans l'eau. Le second prototype était prêt en juin de la même année, la tourelle étant avancée de 24 cm. Ces prototypes échouèrent cependant aux tests d'usine - la fiabilité et la résistance de certains composants étaient médiocres, et les véhicules n'atteignaient même pas la vitesse souhaitée sur l'eau (7 km/h sur les 10 à 12 km/h souhaités). Sur le second prototype, pour fixer la vitesse lente, les hélices étaient montées à l'extérieur et devaient être soulevées sur le pont moteur lorsqu'elles n'étaient pas utilisées. Cependant, cela les rendait vulnérables aux tirs ennemis et aux dommages globaux. La seconde série de tests fut effectuée à l'Institut VNII-100, à Leningrad, mais ils échouèrent également. Les mauvaises performances conduisirent à la suppression de l'usine Sormovo n°112 du programme. Après cette déception (le programme fut supervisé par Staline lui-même), certains des chefs de l'usine n°112 aux côtés de certains ingénieurs, furent démis de leurs fonctions et tenus pour responsables (on ne sait pas si cela signifie simplement perdre leurs fonctions, ou pire).
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Vue arrière du R-39, également appelé Obyekt 101 (rien à voir avec le SU-101 !) lors des tests. -
R-39 naviguant. Notez-le déflecteur d'onde ouvert. -
R-39 après des essais amphibies, 1949. -
Le Conseil des Ministres de l'URSS décida le 15 août 1949 que l'Institut de Recherche VNII-100 de Leningrad relancerait le développement des 2 véhicules, les essais devant commencer en 1950. Les chercheurs et ouvriers restants de Krasnoye Sormovo et VNII-100 vinrent à ChKZ (usine de tracteurs de Tcheliabinsk) pour continuer le travail le 15 août 1949. Les plans étaient prêts le 1er septembre. Deux séries de dessins différentes furent réalisées, l’une de Grigory Moskvin et A. Sterkin, intitulée Obyekt 270, et les dessins de L. Troyanov et Nikolai Shashmurin, appelés Obyekt 740. Ce dernier fabriqua également l’Obyekt 750, qui était la version APC. Pour résoudre les problèmes rencontrés sur le R-39 initial, les ingénieurs proposèrent 4 solutions différentes. Il s'agissait des hélices dans les tunnels d'eau, des hélices montées de manière conventionnelle sur des charnières, des jets d'eau et enfin, de la propulsion à chenilles. Les ingénieurs Kotin et L.Troyanov voulaient mettre en œuvre des hélices articulées, car ils avaient déjà travaillé sur des véhicules équipés de ce système de propulsion. Shashmurin, cependant, souhaitait mettre en œuvre des jets d'eau conçus par Nikolai Konowalow. Shashmurin alla voir le ministre de la Construction de Machines Moyennes, Viacheslav Malyshev, pour que son idée se concrétise. Malyshev accepta, mettant fin à tous les autres projets de systèmes de propulsion et plaçant les efforts entièrement sur un véhicule équipé de 2 moteurs à jet d'eau, l'Obyekt 740. Des plans à l'échelle 1:20 furent dessinés le 15 novembre 1949, et le premier prototype de l’Obyekt 740 fut achevé en février 1950.
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Obyekt 740 de face. L'une des plus grandes différences entre lui et le PT-76 était les flancs incurvés en forme de bateau et les roues estampées transparentes. -
Obyekt 740 lors des essais à Polotsk, 1950. Notez les orifices ouverts à l'arrière des 2 côtés pour les jets d'eau intégrés. -
Obyekt 740, Polotsk, Biélorussie, 1950. Notez que les couvercles de jet d'eau sont en place. -
Des tests furent effectués sur l'Obyekt 740 à partir du 15 mai et le véhicule les dépassa en août. Une fois que les erreurs et problèmes initiaux furent corrigés sur les prototypes, il fut jugé approprié pour adoption dans l'Armée Rouge. Le décret du Conseil des Ministres de l'URSS du 23 novembre 1950 attribua les 10 premiers véhicules à produire à l'usine de tracteurs de Stalingrad (STZ), pour laquelle un bureau de construction spécialisé fut créé, dirigé par M. M. Romanov. Les 10 premières unités furent fabriquées entre mai et juin 1950. Elles furent envoyées à l'Armée Rouge pour des essais actifs avec des troupes, au cours desquelles des améliorations et des touches finales furent apportées. Par décret du Conseil des Ministres de l'URSS du 6 août 1952, l'Obyekt 740 fut mis en service sous le nom de PT-76 (Plavayushchiy Tahk signifiant Char Amphibie 76, du calibre de son canon). Il fut dévoilé pour la première fois au public le jour de la victoire, le 9 mai 1952. Le char fut produit en série à STZ, rebaptisé plus tard VgTZ (Usine de tracteurs de Volgograd). Les Obyekt 728 et Obyekt 270-M (construits par VNII-100) sont intéressants à ajouter. C'étaient des bancs d'essai pour les nouveaux moteurs à jet d'eau. C'était la première fois que l'URSS fabriquait un char à l'aide de jets d'eau. L'Obyekt 728 avait un poids de 14 t pour simuler l'Obyekt 740 dans l'eau.
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Banc d’essai pour l’Obyekt 270-M. -
Banc d'essai de l'Obyekt 728 au VNII-100, Leningrad. La grande tour sur le dessus fut placée là au cas où le banc d'essai coulerait. -
Vue arrière de l'Obyekt 728. Il convient de noter les grandes sorties de jet d'eau à l'arrière. -
Graphique montrant le développement du PT-76 et ses prédécesseurs. -
L'Obyekt 740 avait en fait un concurrent qui était le K-90. Il fut développé à l'usine VRZ n°2 à Moscou, sous A. F. Kravtsev. Il était bien conscient de la complexité et du prix de la conception d'un tel véhicule à partir de zéro, il voulait donc utiliser des pièces automobiles, ainsi que des pièces de matériel déclassé, comme le tracteur Ya-12, le T-60 et le T-70 de la dernière guerre. Le K-90 était plus petit et plus simple, avec une caisse en forme de bateau pour la flottabilité et 2 hélices avec gouvernails individuels pour la direction dans l'eau. Comme le PT-76, il était également armé d'un canon de 76mm à l'intérieur d'une tourelle arrondie. Cependant, il était plutôt lent à la fois sur terre (43 km/h) et sur l'eau (9,6 km/h), et après des essais, il fut finalement rejeté en faveur de l'Obyekt 740. L'usine de Moscou conçut également les K-75 et K-78, destiné à concurrencer l'Obyekt 750, mais sa petite taille et sa faible mobilité nuisaient également aux développements et ne furent jamais adoptés.
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K-90 dans le parc Patriot, Moscou. Notez la caisse soudée en forme de bateau et les galets du T-60. -
Les PT-76 furent affectés aux compagnies amphibies et aux compagnies de reconnaissance des régiments de chars et de canons motorisés. Ils avaient des rôles dédiés au sein du régiment, tels que la sécurisation des berges des rivières, permettant aux autres chars, troupes et équipements de franchir l'obstacle d'eau avec du matériel conventionnel de franchissement de rivière, ce qui prenait beaucoup plus de temps. Lorsqu'ils sont utilisés dans des missions de reconnaissance, ils se déplacent devant le régiment, sécurisent les zones, recherchent les positions ennemies, mais aussi - s'ils sont attaqués, remplissent les fonctions de chars moyens, qui n'étaient pas présents. L'infanterie navale soviétique fut relancée en 1963 en tant que subordonné des forces navales soviétiques, avec 3 régiments ; Mer du Nord, Mer Baltique et Mer Noire. Ceux-ci étaient équipés en tant que force blindée mixte, avec des PT-76 et T-55. Ici, les PT-76 étaient utilisés comme chars d'assaut dans les zones aquatiques, telles que les plages et les berges, fournissant un soutien blindé et une puissance de feu aux bataillons d'infanterie de marine. La seule division d'infanterie navale du Pacifique ajoutait également un régiment mixte PT-76/T-55, en plus de ses régiments de chars existants.
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PT-76 de l'Infanterie Navale débarquant sur une plage dans un exercice militaire. Ils seraient transportés près du rivage avec des navires de débarquement, comme la classe Ropucha, illustrée ci-dessus. -
Design
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Disposition
Le PT-76 était un char révolutionnaire pour l'URSS, mais sa base était très simple. La caisse large et longue permettait une excellente flottabilité dans l'eau, mais elle devait sacrifier le blindage, la partie la plus épaisse ne mesurant que 15mm à l'avant de la tourelle. Le moteur était placé à l'arrière, derrière la tourelle. La caisse elle-même était divisée en 2 sections, le moteur et les jets à l'arrière et le compartiment de combat à l'avant. Ceux-ci étaient séparés par une cloison métallique. Les jets d'eau, 2 de chaque côté, avaient une entrée dans le plancher de la caisse et un trou de sortie à l'arrière. Deux petits ports sur le flanc étaient utilisés pour la propulsion en sens inverse. La tourelle avait un profil bas et avait à la fois le commandant (qui était également le tireur) et le chargeur. Il abritait le canon D-56T de 76,2mm (en 1957, il fut remplacé par un D-56TM). Le moteur principal s'appelait le V-6, mais il s'agissait d'un 6 cylindres en ligne, 4 temps, refroidi à l'eau, capable de produire 240 ch à 1 800 t/min. Cela donnait au char de 14 t une puissance massique de 16,4 ch/t et lui permettait d'atteindre une vitesse de pointe de 44 km/h sur route.
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Découpe d'un PT-76 Mod. 1957 (PT-76B dans la nomenclature occidentale). -
Bien qu'il ait été utilisé comme char de reconnaissance à de nombreuses reprises, le PT-76 ne fut pas conçu dans cet esprit. Il ne fut jamais équipé d'un équipement approprié pour de telles tâches et, probablement l'un des inconvénients les plus importants du PT-76 était sa mauvaise visibilité. Avec un total de 11 périscopes, à l'exclusion de celui du canon principal, le PT-76 était derrière de nombreux chars soviétiques de l'époque. À titre d'exemple, le T-10 avait 2 fois plus de ports de vision et de périscopes. Cela soulève la question de savoir pourquoi le PT-76 fut utilisé dans des rôles de reconnaissance, mais la réponse est d'une simplicité trompeuse. La doctrine soviétique des années 30 considérait les chars amphibies, comme le T-37A, principalement à des fins de reconnaissance. Ils étaient légers et petits, et leur mauvais armement ne permettait pas d’exécuter correctement d’autres tâches. Le PT-76, cependant, était beaucoup plus gros qu'un T-54 et était plutôt sous-alimenté. Pourtant, le PT-76 était, en fait, utilisé dans de telles missions car c'était le seul char léger amphibie de l'arsenal soviétique. En ce sens, on pourrait considérer que la conception des chars avait dépassé une ancienne doctrine d'utilisation de ces derniers en l'absence de véhicules de reconnaissance dédiés. Le poids était réparti entre les composants comme suit : -Caisse blindée : 4,942 t (34,6 %) -Tourelle : 0,751 t (5,26 %) -Armement : 1,111 t (7,78 %) -Groupe motopropulseur : 1 307 t (9,15 %) -Transmission : 1 548 t (10,8 %) -Châssis : 2,548 t (17,8 %) Les 2 t restantes (15%) étaient des munitions, du carburant, de l'équipement, etc.
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Tableau russe comparant les chars soviétiques et occidentaux. La caisse du PT-76 semble massive par rapport au T-54 et aux chars légers rivaux, comme l'AMX 13 et le M41 Walker Bulldog. -
Équipage
Le char léger avait un équipage de 3 : un chauffeur, un chargeur et un commandant qui utilisait également le canon. Le conducteur était placé au centre de la caisse, sous le canon. Le commandant était assis sur le côté gauche du canon, dans la tourelle, tandis que le chargeur était de l'autre côté, à droite de la tourelle. L'anneau de tourelle du PT-76 était très grand, avec un diamètre de 1,80 m. Pour référence, l'anneau de tourelle du T-34-85 avait un diamètre de 1,60 m et le T-55 de 1,85 m. Comparé aux chars soviétiques contemporains, le grand anneau de tourelle combiné à un membre d'équipage de moins et un canon de plus petit calibre signifiait que le PT-76 avait l'une des meilleures ergonomies de son temps en URSS.
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Conducteur
Le conducteur, comme mentionné précédemment, était assis à l'intérieur de la caisse et avait 3 périscopes pour la vision. Malgré la visibilité plutôt bonne donnée par ces derniers, il s'appuyait toujours sur les directives de la tourelle. Le périscope central pourrait être soulevé mécaniquement pour améliorer la vision lors de la conduite dans l'eau. La position de conduite était plutôt intéressante, car les pédales étaient situées sur la caisse avant inclinée, tandis que le siège était monté sur le plancher de la caisse. Cela signifiait que ses pieds seraient au-dessus des hanches lors de la conduite. Au-dessus de lui, à côté de l'écoutille principale, qui basculait vers la droite lorsqu'elle était ouverte, il avait un plafonnier unique. En cas de sortie de secours, il avait une trappe de sortie ronde à sa gauche dans le plancher de la caisse.
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Position du conducteur dans le PT-76. -
Point de vue du siège du conducteur dans le PT-76. Notez les 3 piles sur le côté droit. -
Commandant/Tireur
Outre son viseur, le commandant disposait de 3 périscopes dans une coupole capable de tourner à 360°. Cependant, il n'y avait rien pour saisir directement la coupole, ce qui obligeait le commandant à s'agripper aux périscopes, qui n'étaient pas particulièrement ergonomiques, s'il voulait faire pivoter la coupole. S'il voulait une vision extérieure plus claire (comme le préféraient de nombreux commandants de chars), il pouvait ouvrir la trappe dans laquelle la coupole était incorporée. Bien qu'elle n'ait que 6mm de blindage, la trappe était plutôt grande, ce qui rendait très évident pour les tireurs d'élite ennemis lorsque la trappe était ouverte et que le commandant regardait peut-être dehors. Cette trappe fut construite dans une autre trappe beaucoup plus grande, traversant toute la tourelle. Le raisonnement derrière cela était de faciliter le sauvetage de l'équipage en cas d'urgence. Le poids de la trappe la rendait plutôt encombrante et difficile à ouvrir, surtout si un membre d'équipage était blessé. De la même manière que la plus petite trappe, elle s'ouvrait vers l'avant pour fournir une sorte de protection en sortant. Le commandant déjà surchargé de travail faisait également fonctionner la radio, une 10RT-26E, standard des véhicules soviétiques de l'époque. Il était monté à sa gauche, pour lui donner le maximum d'espace. Le surmenage odieux du commandant rappelle plutôt les commandants des chars français pendant la Seconde Guerre Mondiale. Si le PT-76 n'a rien de commun avec eux, la situation dans laquelle se trouvait l'URSS après la Seconde Guerre Mondiale s'apparente à celle de la France des années 30. Les deux pays venaient de mener une guerre sanglante, ce qui réduisait leur population. Avoir moins d'hommes d'équipage par char signifierait, dans l'ensemble, une économie significative de ressources et de main-d'œuvre nécessaires pour faire fonctionner les chars.
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Vue de la tourelle et des positions de l'équipage avec la culasse du canon au centre. -
Trappe principale de la tourelle. La trappe du commandant fut construite à l’intérieur de la trappe principale. La sortie et l'entrée du char pour les 2 membres d'équipage dans la tourelle se faisaient en ouvrant la trappe principale. -
Vue intérieure de la trappe principale. Les 3 périscopes de la plus petite écoutille du commandant peuvent être vus. -
Le champ de vision des périscopes du PT-76 Mod. 1952. -
Chargeur
Le chargeur était assis sur le flanc droit de la tourelle, à droite du canon principal, ce qui signifie qu'il devait charger le canon avec son bras gauche, une caractéristique commune des chars soviétiques de l'époque. Il avait 3 tâches principales, charger le canon de 76mm, la mitrailleuse coaxiale et, lorsqu'il ne chargeait pas, il était chargé d'aider le commandant à surveiller les environs avec son périscope MK-4S rotatif unique. En raison de la conception et du placement du périscope, le chargeur avait une vision vers l'avant et légèrement vers sa droite. Pour étendre sa vision, il doit permuter et inverser le périscope, lui permettant de regarder à l'arrière. C'était plutôt inefficace, ce qui rendait difficile pour le chargeur d'aider le commandant à repérer les cibles et à avoir une vision globale.
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Le seul périscope pour le chargeur. Avec un peu d'imagination, on peut voir à quel point le chargeur ne peut pas regarder derrière lui, la paroi de la tourelle le gêne. Cela nécessite que le périscope soit inversé. -
Le chargeur avait beaucoup d'espace pour fonctionner. Il avait un siège pliant monté sur l'anneau de la tourelle, ce qui signifie qu'il pouvait travailler debout ou assis. Son confort ne s'arrêtait pas là, il avait un plafonnier et un dossier, commodément inclinés pour faire face au canon. Il y avait tellement de place dans la tourelle qu'après avoir replié la protection anti-recul à 90°, il y avait un grand écart entre les 2 positions d'équipage, à travers lequel les membres d'équipage pouvaient passer.
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Chargeur polonais d’un PT-76. -
Grâce à la grande quantité de biens immobiliers dans la tourelle et à la taille relativement petite des obus de 76mm, le travail du chargeur n’était pas si compliqué. Cela permettait un temps de rechargement assez court entre les tirs, avec un théorique de 15 coups/min (rechargement de 4 s). Cependant, la vitesse de tir réelle, compte tenu de la visée, serait inférieure à 7 coups/min.
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Vue d’ensemble de la station de chargement. Son siège pliable arrondi fait face au canon. Pendant ce temps, la mitrailleuse est très proche et facile d'accès. Remarquez le support de munitions prêtes à l'emploi vide dans le coin inférieur. -
Les munitions étaient stockées dans un porte-bagages, en 2 piles de 7 (14 obus), à gauche du chargeur, à l’intérieur de l’agitation de la tourelle. Au-dessus de ce support prêt, sur la paroi de la tourelle, se trouvaient 2 obus supplémentaires. De l'autre côté de l'agitation de la tourelle, sous le canon, il y avait le support de stockage de munitions, avec 24 obus supplémentaires, portant le total de munitions à 40. C'est plutôt faible pour un char de sa taille, mais c'était une amélioration considérable par rapport au R-39, qui n'en avait que 30. Extraire les munitions et charger le canon directement à partir du support de stockage était plutôt fastidieux. Idéalement, les obus devaient être retirées et placées dans le rack prêt lorsqu'elles n'étaient pas en combat immédiat.
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Stockage des munitions dans le char. Il convient de noter les positions du support prêt et de la grande boîte de stockage de munitions. -
Armement
Le PT-76 utilisait un canon D-56T de 76mm. Développé par l'usine n°9 en 1949 sur la base des canons F-32 et ZiS-3, il avait en fait des capacités balistiques identiques et tirait les mêmes munitions. Le F-32 et le ZiS-3 furent jugés obsolètes à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et à juste titre. En 1947, un canon de 85mm était recherché, mais en raison de la réduction de poids à seulement 15 t, un canon de 76mm dut être utilisé. Il est à noter que la doctrine du PT-76 signifiait que ce canon par ailleurs obsolète était suffisant. Les objectifs du PT-76 étaient de soutenir les troupes pendant le débarquement amphibie en neutralisant les nids de mitrailleuses et les canons sans recul et autres cibles légères. Le canon pourrait abaisser -3,5° (-4 selon d'autres sources) et s'élever de +31°. L'exécution d'une rotation complète de la tourelle prenait environ 21 s avec la manivelle manuelle. Le canon était également capable de tirer indirectement avec un viseur azimutal. Il pouvait tirer 15 coups/min, mais la plupart des chargeurs réussissaient 6 à 8 coups/min.
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Le D-56T à l'intérieur d'une tourelle de PT-76. Remarquez le long frein de bouche TsAKB. Cette version du canon sera remplacée en 1957 par un D-56TM, lorsque le PT-76 sera révisé et appelé PT-76B. -
Le D-56T sur les premiers PT-76 utilisait le frein de bouche TsAKB, avec de nombreuses fentes verticales, poussant l'explosion vers l'arrière, réduisant considérablement le recul. Une autre caractéristique innovante de ce canon était que le tampon de recul était monté sous la brèche, à droite, et le récupérateur à gauche. Habituellement, dans les canons de l'époque, en particulier ceux soviétiques, ces composants étaient montés sur le dessus et au-devant de la culasse. Ce nouveau placement permettait de réduire l'espace nécessaire au-dessus du canon, augmentant la dépression ou permettant de diminuer la hauteur de la tourelle.
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Le tampon de recul (à droite) et le récupérateur (à gauche). -
Une autre caractéristique inhabituelle du D-56T était le verrou de culasse coulissant vertical. Sur la plupart des chars soviétiques de l'époque, le verrou de culasse était horizontal et sur le côté droit. Il y avait 2 raisons. Principalement, la doctrine soviétique déclarait que si l'axe de la culasse du canon est inférieur à 95 cm à 100 cm du sol, un verrou de culasse vertical devrait être utilisé. Tout ce qui est plus haut que cela devrait utiliser une culasse horizontale. Cette règle fut établie car les culottes verticales sont plus faciles à charger lorsqu'elles sont plus basses, mais beaucoup plus difficiles à charger lorsqu'elles sont plus hautes. Les mesures exactes sont faites proportionnellement au coude et à l’épaule du tankiste soviétique moyen, à 1,70 m. Enfin, comme il s'agissait d'un petit canon de campagne, le ZiS-3 avait déjà un verrou de culasse vertical. Plus tard, en 1957, ce canon sera remplacé par le D-56TM, avec un frein de bouche de style allemand et plus encore. En outre, en 1961, une deuxième mise à niveau du canon fut effectuée, avec le D-56TS. Il a maintenant un dispositif de stabilisation à 2 plans.
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Munitions
La munition utilisée par le D-56T dans le PT-76 est identique à celle du ZiS-3. Ils utilisaient des munitions cerclées de 76,2x385mm. Étant donné que les 2 canons partageaient les munitions, il y avait une grande variété de munitions facilement disponibles. Un PT-76 prêt au combat aurait le chargement d’obus suivant : -24 HE. -4 APHE. -4 APCR. -8 HEAT. Cette disposition changea dans les années 70. Il avait maintenant 20 HE et 12 HEAT à la place.
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Il convient de mentionner que, malgré l'âge des obus utilisées et le canon lui-même, le PT-76 était capable, en théorie, de contrer ses homologues occidentaux, tels que le M41 Walker Bulldog ou l'AMX 13, et même les MBT légèrement blindés, tels comme l'AMX 30 ou Leopard 1. Cependant, vers la fin des années 50, il était clair que le canon et les munitions n'étaient pas capables de faire face aux MBT.
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Armement Secondaire
L'armement secondaire du PT-76 était, en standard sur les chars soviétiques de l'époque, une mitrailleuse SGMT de 7,62mm montée coaxialement. Quatre chargeurs étaient transportés dans le char, chacun de 250 balles, soit un total de 1 000. C'est très peu compte tenu du fait que le PT-76 était le seul char utilisé par l'infanterie navale soviétique. Pour mettre cela en perspective, un T-55 transportait 3 500 cartouches. Les membres d'équipage avaient des AK-47 comme armes de défense personnelles.
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Mitrailleuse SGMT. -
Moteur
Comme mentionné précédemment, la mobilité et la vitesse de pointe du PT-76 ne sont pas aussi impressionnantes que de nombreux autres chars légers de l'époque, se concentrant davantage sur son aspect amphibie. Le moteur principal était un V-6, 6 cylindres en ligne, 4 temps, diesel refroidi à l'eau, capable de délivrer 240 ch à 1 800 t/min. Ce moteur était une version simplifiée (littéralement réduite de moitié) du célèbre moteur V-2, utilisé sur les T-34, KV et IS. À l'origine, une transmission de T-34 fut proposée, mais une transmission plus complexe était nécessaire pour alimenter les jets d'eau, ainsi une nouvelle transmission fut créée, spécifiquement pour le PT-76. Néanmoins, il était similaire à celui du T-34, une transmission manuelle à arbre, avec 4 vitesses en avant et 1 marche arrière. Il utilisait également un système de direction de freinage d'embrayage simple. Ce moteur donnait au véhicule de 14,6 t une puissance massique de 16,4 ch/t, une vitesse de pointe de 44 km/h et une autonomie allant jusqu'à 400 km. Initialement, il avait un réservoir de carburant de 250 L sur le côté arrière droit de la caisse. Des réservoirs de carburant supplémentaires de type tambour cylindrique ou rectangulaire plat pourraient être rangés sur le pont moteur pour une autonomie supplémentaire. Ils n'étaient pas connectés au système d'alimentation en carburant. Sur le PT-76B, la consommation de carburant était de 4,5 L/min.
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Moteur V-6, cylindre en ligne, très similaire au célèbre V-2. -
Suspension
Comme la majorité des véhicules de l'époque, le PT-76 utilisait une suspension à barre de torsion. Sur le premier et le dernier bras de torsion, des amortisseurs hydrauliques et un ressort de volute étaient montés pour améliorer la qualité de conduite lors du franchissement d'obstacles plus importants. Ayant un diamètre de 67 cm, les galets étaient d'un design complètement nouveau et sont maintenant l'un des aspects les plus reconnaissables du blindage soviétique de la guerre froide, car le PT-76 servit de base à une multitude de véhicules. À l'origine, les galets étaient fabriqués en acier embouti à surface lisse, mais ils furent lentement remplacés par des galets avec des nervures de renfort estampées. Ils étaient creux à l'intérieur, contribuant à la flottabilité du PT-76. Les indentations dans le galet améliorent la traction dans les environnements enneigés ou boueux. Les chenilles étaient en acier au manganèse coulé, reliés par des axes en acier avec entre 96 et 108 maillons par côté. Des maillons de chenille de rechange supplémentaires (généralement 3) étaient rangés à l'arrière de la tourelle.
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Vue du pignon et d’un galet du PT-76. Les chenilles avaient une seule goupille, mesuraient 36 cm de large et 96 maillons étaient utilisés par côté, sans rouleaux de retour. Notez les galets creux estampés distinctifs. -
Propulsion à Gué
La caractéristique la plus importante du PT-76 était sa capacité à naviguer. Beaucoup de choses furent sacrifiées sur le char pour permettre cela, comme le canon plus petit et le petit blindage, combiné à une caisse plus longue et large. Comme mentionné précédemment, de nombreuses propositions furent faites sur ce que devrait être le système de propulsion à eau. Parmi ceux-ci figuraient des hélices dans les tunnels d'eau, des hélices montées de manière conventionnelle sur des charnières, des jets d'eau et enfin, des propulseurs à chenilles. Finalement, des jets d'eau furent choisis. Ceux-ci fonctionnaient en utilisant 2 jets principaux avec des ouvertures dans le plancher du char. L'eau serait pompée et propulsée à l'arrière du véhicule par 2 trous, créant une poussée. Pour diriger, l'un ou l'autre des trous était fermé. Par exemple, pour tourner vers la droite, le trou de droite était fermé alors que le gauche était toujours en marche, ce qui faisait pivoter le véhicule vers la droite. La fermeture des ports aux jets forçait l'eau à sortir sous pression par les ports sur le côté, forçant l'eau vers l'avant. Lors de la marche arrière, les 2 trous de jets arrière étaient fermés, redirigeant l'eau vers les 2 petits ports sur le côté du véhicule. Ce système fut conçu par Nikolai Konowalow.
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Schéma montrant la direction du PT-76 dans l'eau. -
Le PT-76 est célèbre pour ses capacités amphibies exceptionnelles, étant la principale raison de sa durée de vie prolongée. La vitesse maximale en nage de 10,2 km/h ou 11 km/h, selon la source, est plus que suffisante.
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PT-76 Mod. 1957 (ou plus tard) lors d'une pratique d'assaut amphibie en masse. -
Blindage
En gardant à l’esprit les assauts amphibies et la reconnaissance, la protection blindée du PT-76 était comparable à d’autres véhicules blindés amphibies de l’époque. Cela fut considéré comme suffisant pour protéger contre les tirs d’armes légères et les éclats, bien que le niveau global de protection soit encore relativement faible par rapport aux autres chars légers de l'époque. La tourelle est de forme conique, inclinée à 35°, améliorant son efficacité de blindage. À l'avant, il mesure 15mm et se rétrécit à 10mm à l'arrière.
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Profil de blindage du PT-76 initial. Le blindage changea en 1962 et en 1967. -
La caisse était également légèrement blindée. La plaque supérieure avant était inclinée de 10mm à 80°. Cela améliorait grandement les chances de ricochets des armes légères. La plaque inférieure, haute et inclinée seulement à 45°, était plus épaisse, à 13mm. Le blindage latéral plat mesurait 13mm sur la moitié supérieure et 10mm sur la partie inférieure. Les plaques arrière et le toit avaient une épaisseur de 6mm. Le plancher n'était que de 5mm. Théoriquement, cela rendait le PT-76 vulnérable aux tirs de mitrailleuses lourdes sur les flancs et l'arrière, mais c'était très improbable sur le champ de bataille.
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Modèles
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URSS/Russie
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PT-76 Mod. 1951
C'était le tout premier modèle de production, essentiellement l'Obyekt 740.
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PT-76 Mod. 1951, infanterie navale soviétique, en configuration amphibie, 1955. -
PT-76 Mod. 1951 est-allemand, début des années 60. -
PT-76 Mod. 1952
Le pare-boue fut rendu plus épais (de 10mm à 20mm) et une seconde pompe à eau ajoutée. Le changement le plus notable est l'introduction du modèle de galets estampés à nervures.
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Les nouveaux galets estampés offrent une meilleure traction. À noter qu'ils sont creux, pour une meilleure flottabilité. -
PT-76 Mod. 1953
Le blindage fut légèrement augmenté et un port de dispositif d'observation MK-4 ajouté. En outre, diverses conceptions structurelles furent améliorées.
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PT-76 Mod. 1954
L’ouverture et la fermeture de la trappe du conducteur furent remplacées par celles du mécanisme du T-54, améliorant ainsi la conduite dans de mauvaises conditions. Les filtres à huile et à antigel et d'autres équipements similaires furent changés et ajoutés.
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PT-76 Mod. 1955
La largeur du guide central de la chenille est passée de 4mm à 6mm. Les pédales d'embrayage et de frein reçurent des ressorts pour une utilisation plus facile et plus confortable pour le conducteur. Amélioration de la pompe d'absorption de carburant pour les démarrages à basses températures.
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PT-76 Mod. 1956
Les HEAT UBR-354M furent ajoutées. Des ventilateurs pour le couvercle arrière et des couvercles spéciaux furent ajoutés pour éviter les fuites d'eau.
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PT-76 Mod. 1957 (PT-76B) (Obyekt 740B)
Le changement de loin le plus important et le plus important apporté au PT-76 pendant sa durée de vie était le PT-76 Mod. 1957. Développée à STZ avec le concepteur en chef S. A. Fedorov. La mise à niveau principale était le canon, passant du D-56T au D-56TM. Un nouveau frein de bouche « à l'allemande » fut donné. Le frein de bouche à fente précédent soufflait les gaz vers l'arrière à des pressions très élevées, ce qui pouvait nuire à l'infanterie à bord du char. Comme la doctrine soviétique impliquait que le PT-76 devait transporter 20 fantassins au-dessus des plans d'eau tout en étant capable d'engager des cibles à flot, la dernière chose qui devait être réglée était de faire tomber l'infanterie ou quel soit blessée à cause de l'explosion de bouche. De plus, un piston hydraulique fut ajouté pour l'élévation et la dépression du canon. Le nouveau frein de bouche était également beaucoup plus court, ce qui minimisait le risque d’endommager le canon ou de la saleté obstruant le canon lors d’opérations amphibies. La caisse fut rehaussée à 2,255 m.
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Les différents types de freins de bouche et la direction dans laquelle ils poussent les gaz. Le type A fut utilisé sur le D-56TM. -
Le véhicule avait également une protection CBRN désignée, qui comprenait un gammamètre de rayonnement.
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PT-76 Mod. 1957 lors d'un assaut amphibie. Notez le nouveau canon D-56TM et le périscope TNP-370 plus long. -
PT-76 Mod. 1958
La caisse fut rehaussée de 6 cm, des plaques de renfort furent ajoutées pour éviter le gauchissement de la structure par les jets d'eau et des réservoirs de carburant auxiliaires (non connectés au moteur). De même, un gyrocompas fut remis au conducteur et un crochet de remorquage externe supplémentaire monté sur le côté frontal de la caisse.
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PT-76 Mod. 1959
De nouveaux phares FG-10 et FG-26 plus durables remplacèrent les anciens et la caisse fut renforcée avec du contreplaqué, pour réduire le poids.
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PT-76B Mod. 1961
Dans les années 60, de nombreux AFV soviétiques plus anciens subirent des changements majeurs, les ISU-152 et T-54 étant de bons exemples. Le PT-76 ne fit pas exception et tout au long des années 60, des changements importants furent apportés.
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PT-76B Mod. 1961 naviguant. Notez les réservoirs de carburant externes. -
La principale amélioration fut la mise à niveau du canon D-56TS. Ce nouveau canon avait un stabilisateur à 2 plans nommé STP-2P « Zarya », permettant à ce dernier de rester verrouillé à un niveau horizontal et vertical mais aussi sur celui choisi par le tireur. Il avait 2 modes principaux, automatique et semi-automatique. Le mode automatique était utilisé au combat, tout le système fonctionnant. Le semi-automatique était utilisé lors d'un échec de stabilisation et était considérablement plus lent. Après le tir, le mécanisme de stabilisation verrouillerait hydrauliquement le canon en place. Cela empêchait le canon de se relever en raison du recul, permettant au tireur de voir la cible et d'observer le tir. L'arme restait verrouillée jusqu'à ce que le chargeur appuie sur le bouton de sécurité après avoir chargé l'arme. Contrairement à d'autres équipements de stabilisation trouvés sur les MBT, le canon ne se levait pas (culasse vers le bas) pour faciliter le processus de chargement. Un de ces systèmes était le STP-2 sur le T-55. Cependant, cette fonctionnalité ne fut pas jugée nécessaire, car les obus de 76mm utilisés par le D-56TS sont beaucoup plus légers que ceux de 100mm du T-55 ou d'autres MBT avec des canons encore plus gros. Le D-56TS comportait également une protection anti-recul montée pour empêcher le boîtier de frapper les membres d'équipage. Un piston d'élévation hydraulique fut également ajouté, comme précédemment, le mécanisme d'élévation du canon était mécanique. La tourelle fut rehaussée de 25mm, principalement parce que le mécanisme de rotation de la tourelle fut changé. L'intégrité de l'imperméabilisation de la tourelle fut également améliorée. De plus, les filtres à air et les réservoirs de carburant furent retravaillés une fois de plus. De nouveaux tableaux de bord étaient remis au conducteur et pour la boîte de jonction de la tourelle. Un dispositif de communication TPU R-120 fut installé et une radio R-113 Granat remplaçait l'ancienne 10RT-26E. La différence de fréquences était grande ; 3,75 à 6 MHz de l'ancien à 20 à 22,375 MHz. Un générateur d'écran de fumée fut également ajouté, créant de la fumée pouvant durer de 2 à 10 min (selon le vent) sur une distance de 300 à 400 m. Le conducteur avait 2 périscopes situationnels. Un périscope surélevé TNP-370 fut ajouté, ce qui permettait au conducteur de mieux voir pendant que le char nageait, car il était surélevé de 37 cm. Deuxièmement, un appareil de vision nocturne TVN-2B fut remis au conducteur, étendant sa vision jusqu'à 60 m dans l'obscurité. Tous ces nouveaux éléments électriques augmentèrent considérablement l'utilisation de l'électricité dans le char, de sorte qu'un générateur G-74 fut installé, aux côtés d'un contrôleur de relais PPT-31M. Le confort de l'équipage fut également amélioré, le commandant avait un dossier réglable et des repose-pieds sur le plancher de la tourelle.
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À gauche se trouve le panneau de commande ou le tableau de bord du conducteur d’avant 1961 et à droite la nouvelle version. -
PT-76B Mod. 1962
En janvier 1962, un filtre à air à 2 étages VTI-10 fut équipé, donnant également un dépoussiéreur pour l'échappement des pistons 3 et 4. De plus, la capacité de carburant fut augmentée à 390 L. À la demande de la marine soviétique, un nouveau tuyau d'admission d'air fut monté dans la tourelle, pour améliorer les conditions de débarquement. La caisse était plus haute de 7 cm et la caisse avant inférieure était inclinée vers l'intérieur à 55°, par opposition à 45°. Des changements d'épaisseur de blindage furent également apportés.
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La nouvelle disposition du blindage pour le PT-76B Mod. 1962. La plaque supérieure était plus mince, tandis que la plaque inférieure était plus épaisse et plus inclinée. -
PT-76B Mod.1962. Le nez plus pointu, grâce à la plaque inférieure à 55° peut être remarqué. -
PT-76 (à gauche) et PT-76B Mod. 1962 à droite. Les différences de hauteur de caisse sont visibles. -
PT-76 Mod. 1963
En mai 1963, les barres de torsion de chaque côté étaient rendues interchangeables, améliorant ainsi la réparation et la logistique. Pour éviter les dangers lors du transport, le pont-moteur était également équipé d'un verrou de déplacement pour le canon.
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PT-76 Mod. 1964
Un réchauffeur de moteur plus efficace fut ajouté, réduisant le temps nécessaire pour chauffer le moteur à basse température. De plus, le gyrocompas du conducteur fut mis à niveau au GPK-59 et les périscopes eurent un blindage plus épais. Le moteur fut remplacé par un V-6B.
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PT-76 Mod. 1965, PT-76 Mod. 1966
De petites améliorations techniques furent apportées au chauffage du moteur, au filtre à huile, à l’éclairage du poste de conduite, etc. En mai 1966, un couvercle blindé fut installé sur le viseur TShK-66 pour empêcher les débris et les éclats de pénétrer dans la tourelle.
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PT-76 Mod. 1967
La dernière année de production du PT-76. Le modèle de chenille fut repensé et l'épaisseur de l'acier dont ils étaient faits fut augmentée à 2mm (au lieu de 1). La radio et l'antenne furent mises à niveau vers les modèles R-123 et TPU-R-124. Plus important encore, la mitrailleuse coaxiale fut changée d'une SGMT à une PKT. Le profil de blindage fut modifié à nouveau, cette fois augmentant la plaque de blindage arrière inférieure à 8mm.
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Le profil du blindage resta en grande partie le même, cependant, la plaque arrière était plus épaisse.
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Chine
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Type 63 (WZ-211)
La Chine reçut un certain nombre de PT-76 soviétiques au milieu des années 50 et, en 1958, décida de construire son propre char léger, en s'inspirant de la conception soviétique, bien qu'avec divers changements apportés. Le conducteur était assis sur le flanc gauche de la caisse, l'équipage était porté à 4 et l'arme était un canon rayé Type 62 de 85mm plus performant. La différence la plus remarquable, cependant, est la propulsion amphibie, car le char chinois est également capable d'utiliser ses chenilles pour la propulsion par eau, pas seulement les jets d'eau. Il entra en production en 1963 et se diversifia dans de nombreuses variantes et modernisations. Il est toujours en service dans l'APL et dans diverses autres nations.
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Type 63, fortement inspiré du PT-76, mais avec des modifications importantes.
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Corée du Nord
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M1981 Shin'heung
Le M1981 est un char léger nord-coréen développé à la fin des années 70 ; Bien qu'il s'inspire un peu du char soviétique, il est mécaniquement beaucoup plus proche du propre véhicule blindé 323 de la Corée du Nord. La tourelle s'inspire clairement du design soviétique, avec une forme conique, mais conserve des conceptions de trappes complètement différentes, et monte un canon de 85mm plus puissant basé sur un modèle chinois. Ce canon lui valut le surnom de « PT-85 », donné par les passionnés occidentaux, qui surestime largement ses liens avec le char soviétique, qui sert d’inspiration parmi plusieurs aux véhicules nord-coréens.
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Biélorussie
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PT-76M
Un PT-76 amélioré avec un moteur UTD-20 développant 300 ch, de nouveaux systèmes de direction et de freinage, conçu par Minotor-Service à Minsk. Une mise à niveau similaire existe pour le BTR-50.
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États-Unis
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PT-76 (US)
Le PT-76 fut utilisé par l'armée américaine pour la formation OpFor. Ils furent modifiés de plusieurs façons, notamment le remplacement du moteur par un moteur diesel Caterpillar, le changement de la trappe de la tourelle en un agencement à charnière arrière et l'installation de radios américaines et de supports d'antennes. En raison des dispositions d'échappement différentes des nouveaux moteurs, les échappements furent redirigés pour utiliser les orifices à jet d'eau plutôt que l'échappement du moteur d'origine.
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Israël
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PT-76(M) (PT-71)
Équipé d'un canon Cockerill Mk. 3M-A2 de 90mm (avec frein de bouche à plusieurs fentes), d'un viseur d'artilleur plus grand et d'un nouveau moteur diesel. Ceci est le pack de mise à niveau de Nimda, Israël pour l’Indonésie.
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Conversions
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URSS/Russie
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PT-76M (Obyekt 907) (1959)
En 1959, une tentative fut faite pour améliorer la capacité de survie et la mobilité du PT-76 par les concepteurs de STZ. Une nouvelle caisse soudée fut réalisée avec jusqu'à 80mm de blindage. Il fut remodelé, plus proche de la forme d'un bateau. Le poids est passé à 14,87 t, c'est pourquoi un nouveau moteur V-6M de 280 ch fut ajouté. Des réservoirs de carburant supplémentaires furent ajoutés pour une autonomie accrue de 400 km. La vitesse sur terre est restée à 45 km/h et sur l'eau à 11,2 km/h. Ce véhicule était le PT-76M (à ne pas confondre avec le char moyen qui le même nom d’usine !). En août 1959, le seul et unique prototype fut construit, mais après les essais, la nouvelle caisse altéra les capacités de flottement. Dans l'ensemble, il n'y eut pas d'améliorations significatives par rapport au véhicule standard et fut annulé.
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Notez l'inclinaison à l'avant de la caisse et vers les flancs. La tourelle et l'armement restèrent identiques. -
PT-76Rkh
PT-76 converti en char de reconnaissance NBC amphibie léger. Il a une coupole en forme de dôme et un marqueur de drapeau à l'arrière.
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PT-85 (Obyekt 906)
Toujours à STZ en 1960, un projet fut lancé dans le but d'améliorer la puissance de feu du PT-76B. Des modifications majeures furent apportées au char. Tout d'abord, et surtout, l'installation du canon rayé D-58 de 85mm, équipé d'un système de chargement automatique et d'un système de stabilisation à 2 plans très efficace. De plus, un moteur diesel 8D-BM de 300 ch remplaça le précédent de 240 ch, ce qui permettait des vitesses de pointe de 75 km/h sur terre et de 10 km/h sur l'eau, malgré le poids de 15 t. Six prototypes furent construits en 1963 dans l'usine de tracteurs de Volgograd, désormais renommée. Les militaires n'étaient pas particulièrement intéressés par le projet, car il était coûteux et complexe, malgré les avantages plutôt évidents par rapport au PT-76B. Il y avait aussi l’Obyekt 906B, qui était une conception de char léger à profil bas, destiné à la reconnaissance et à d'autres fins.
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PT-85 ou Obyekt 906. Remarquez la tourelle entièrement repensée, avec le canon plus puissant de 85mm. -
Obyekt 906B. Il n'a jamais quitté la planche à dessin. -
PT-90
Basé sur le châssis du PT-76, armé d'un canon D-62 de 90mm, uniquement au stade de la conception technique.
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Obyekt 8M-904
Ce véhicule particulier et fascinant était un banc d'essai de 13,5 t basé sur le PT-76 qui était un aéroglisseur blindé. La tourelle fut retirée et, à la place, un moteur d'avion fut installé, délivrant 200 ch. Les tests s’avérèrent satisfaisants et prouvèrent la viabilité, ou du moins, la valeur d'expérimenter avec des aéroglisseurs blindés, ou plus littéralement, des chars flottants.
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Notez les modifications supplémentaires apportées à la caisse, comme le rehaussement du train de roulement pour laisser de l'espace pour la jupe d'air sous la caisse. -
PT-76B 9M14 Malyutka (PT-71)
À la fin de 1964, des tests furent effectués pour équiper les blindés soviétiques existants avec des ATGM filoguidés 9M14 Malyutka. L'un d'eux était un PT-76B, qui fut équipé d'un lanceur spécial pour ledit missile. Après que des essais aient été entrepris sur les terrains d'essai NIIBIT, le système PT-76B fut abandonné en raison de son manque de fiabilité. Cependant, il n'y a aucune preuve qu'il soit officiellement appelé ainsi et il s'agit vraisemblablement d'une confusion.
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Un PT-76B avec le lanceur d’ATGM 9M14 Malyutka. -
Obyekt 170
Alors que les ATGM devenaient plus prolifiques et populaires dans les années 50, les ingénieurs soviétiques essayèrent une grande variété de véhicules ATGM automoteurs. L'une des tentatives les moins connues était l'Obyekt 170, qui utilisait un châssis PT-76. Sa tourelle fut retirée, et à la place, une tourelle avec 2 lanceurs de missiles à tambour, équipés chacun de 5 ATGM NURS de 100mm. Entre eux, se trouvait le montage d'un missile de 140mm. Le projet fut annulé en 1959 en raison de la complexité du développement d'un FCS de missiles fonctionnels.
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L'Obyekt 170 utilisait une caisse de PT-76 mais déplaçant tout l'équipage à l'intérieur. -
Obyekt 280
Développée en 1956 pour fournir un soutien aux troupes, cette variante utilisait 2 lanceurs, chacun avec 16 ATGM BM-14. Le préparer à tirer a prenait 1 à 2 min, tout comme le rechargement. Apparemment, un prototype fut construit et passé les tests en usine, mais les essais effectués par l'État ne furent pas satisfaisants et le projet annulé.
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PT-57 (PT-76E)
Il s'agit du programme de modernisation le plus récent du PT-76. Il augmente l'efficacité de combat du véhicule en incluant une croissance radicale de la puissance de feu, ce qui nécessita une nouvelle tourelle AU-220M et d'autres armes. Cette variante est armée d'un canon automatique BM-57 de 57mm (qui est une amélioration du canon AA S-60 L/76,6 de 57mm). Il fut développé par CB Burevestnik (Nizhniy Novgorod). Les obus traceurs tirés à partir de 1,12 km peuvent pénétrer 100mm de blindage en acier. La nouvelle arme peut détruire la plupart des APC et IFV modernes. Il peut également engager des cibles aériennes jusqu'à 6 km. Le canon automatique utilise 2 types d’obus, l’HE-Frag-T et l’AP-T. Il est cependant possible de tirer un obus spécial zénith. Le canon peut tirer des coups simples, des rafales courtes (2 à 5 coups), ou des rafales longues (jusqu'à 20 coups).Il peut aussi tirer en continu jusqu'à 120 coups/min. Ce système fonctionne en utilisant l'énergie générée par chaque tour, et non en utilisant une source d'alimentation externe. La puissance de feu est améliorée de 5,5 fois dans le PT-76E par rapport au PT-76B. Il est munit d’un moteur UTD-20, V6, 4 temps, diesel multicarburant de 15,8 L refroidi par eau à injection sans air développant 300 ch à 2 600 tr/min et provenant du BMP-1, tout comme la transmission. La puissance massique fut améliorée à 20 ch/t. Cela augmente également la vitesse maximale sur route de 44 km/h à 60 km/h, avec une vitesse moyenne en tout-terrain de 32 km/h à 42 km/h. Les autres options de moteur sont l'UTD-23 ou le V-6BF. Le véhicule a de nouvelles chenilles. La capacité de survie du véhicule sur le champ de bataille est améliorée grâce à l'introduction d'un nouvel FCS à action rapide. Le véhicule a également des améliorations dans la conduite de tir et l'équipement optique, par exemple les nouveaux viseurs 1P67 et Liga-S. Ce programme de modernisation multiplie par 2,7 les performances du PT-76, ce qui est encore relativement faible. Le véhicule fut accepté par les Marines Russes en 2006 et environ 40 ou 50 véhicules furent commandés.
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Modernisation de Muromteplovoz du PT-76B
Un autre plan de plus petit calibre pour garder le PT-76B pertinent était la modernisation faite par Muromteplovoz JSC. La version mise à jour remplaça le moteur d'origine par un moteur YaMZ-7601 de 300 ch, propulsant le véhicule jusqu'à 60 km/h sur route et 10,2 km/h dans l'eau. La fiabilité générale et la réparabilité furent également améliorées, y compris l'augmentation de la commuabilité des pièces avec le MT-LB. Les commandes du conducteur sont plus souples, ce qui réduit la fatigue de l'équipage. Le changement le plus visible concernait l'armement, en remplaçant la tourelle d'origine par une tourelle MB2-03 (également fabriquée par Muromteplovoz) qui comportait un canon automatique 2A42 de 30mm, une mitrailleuse PKTM de 7,62mm et un lance-grenade automatique AG-17 de 30mm. Le système d'armes était principalement utilisé contre des cibles souples et des aéronefs volant à basse altitude et utilisait un stabilisateur à 2 plans et un viseur TKN-4GA jour/nuit. Les angles d'élévation étaient compris entre -5 et +70°. Toutes les munitions étaient stockées dans la caisse du véhicule. Des modernisations similaires sont également disponibles pour des véhicules tels que le MT-LB, le BMP-1, divers BTR et d'autres véhicules.
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L'image promotionnelle de Muromteplovoz pour leur modernisation PT-76B. -
BMP-1 et Autres
Le PT-76 était sans aucun doute le point de départ de nombreux projets de chars légers et de VCI dans les années 60, comme les Obyekt 911, 911B, 914 et 914B, pour n'en nommer que quelques-uns. Les 911 et 914 étaient des prototypes d’APC, en compétition pour un nouveau VCI, le BMP-1. L'Obyekt 911 avait une suspension hydraulique et un train de roulement rétractable, semblable à un système de roues et chenilles. Cela lui permettait d'atteindre des vitesses élevées à la fois sur route, à l'aide de pneus, mais aussi de bonnes performances tout-terrain depuis les chenilles. En revanche, l'Obyekt 914 était un véhicule beaucoup plus conventionnel, très similaire au PT-76. Pour augmenter sa puissance de feu, des orifices de tir pour l'infanterie étaient placés dans tout le véhicule, dont 2 à l'avant, lui donnant un look très inhabituel. Les deux prototypes furent construits et testés, et reposent maintenant au musée des chars de Koubinka. L'Obyekt 911B était un projet de char léger, axé principalement sur un profil très bas. Cela fut fait pour diminuer la probabilité d'être touché, mais aussi pour minimiser le niveau de blindage nécessaire. Un char à profil bas est également beaucoup plus difficile à toucher.
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Obyekt 911. -
Obyekt 914. Notez à quel point la caisse est similaire à celle du PT-76. -
L'Obyekt 911B avait une suspension hydraulique et était capable d'abaisser sa caisse, de toucher le sol, similaire à celle du chasseur de chars allemand E-10. -
BTR-50
On ne peut pas évoquer le PT-76 sans relever le BTR-50. Développé à côté du char léger, il est devenu le premier véhicule de transport de troupes blindé à chenilles soviétique. Ayant la même caisse que le PT-76, le compartiment de combat fut surélevé, permettant le transport de troupes. Les variantes initiales étaient ouvertes, mais reçurent ensuite un toit et furent renommées BTR-50PK, entre autres. Bien plus de 6 000 unités furent construites, mais, tout comme le PT-76, remplacé par le BMP-1.
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2K1 Mars
Alors que les canons d'artillerie conventionnels devenaient de plus en plus lourds dans les années 50, des missiles balistiques furent développés sur des véhicules pour les rendre mobiles. Le 2K1 Mars fut l'un des premiers systèmes de ce type à entrer en service au sein de l'Armée Rouge. Sur la base du châssis du PT-76, la tourelle fut retirée, le lanceur de missiles étant placé sur toute la longueur de la caisse, créant ainsi la caisse du SPU 2P2. Le lanceur pouvait pivoter à l'endroit où se trouvait la tourelle précédente. La portée du missile était assez courte, entre 7 et 18 km. Plusieurs problèmes, comme des dommages au châssis suite au lancement de la fusée furent notés. La production commença au milieu des années 50, mais après seulement 25 unités livrées, l'accent s'est déplacé sur le système de missile 2K6 Luna plus performant. Il avait un véhicule de chargement également basé sur le PT-76 appelé le 2P3.
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2K6 Luna
Le 2K6 Luna était un développement ultérieur du 2K1, avec des missiles 3R9 (HE) et 3R10 (nucléaires) plus avancés, capables d'atteindre une distance de 45 km. Le lanceur lui-même était le châssis 2P16, avec l'indice Obyekt 160. Le véhicule de chargement était le 2P17. La production commença à la fin de 1959 et les premières unités furent reçues en 1960 et resteront en service jusqu'en 1982. Il fut également exporté vers les pays occidentaux et du tiers monde.
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GPS (Izdeliye 55)
Le GSP était destiné à raccourcir et à simplifier le mouvement des chars moyens et plus lourds et d'autres équipements sur les plans d'eau. Lorsque 2 unités étaient placées côte à côte, elles lâchaient un ponton de chaque côté, créant ainsi un ponton ou un ferry en mouvement. Également basé sur le PT-76, mais son moteur fut remplacé par un moteur 2 temps YaZ-M204V beaucoup plus petit de 135 ch, limitant sa vitesse de pointe à 36 km/h sur terre et 8 km/h sur l'eau.
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ASU-85 (Obyekt 573)
L'ASU-85 était un canon d'assaut aéroporté développé à la fin des années 50 pour remplacer le désuet ASU-57 des troupes aéroportées soviétiques. Il montait un canon D-70 2A15 de 85mm dans une casemate blindée conventionnelle. Il était également basé sur la caisse du PT-76, mais il n'était plus amphibie et le moteur fut changé pour un moteur YaMZ-206V de 210 ch, lui permettant d'atteindre 45 km/h. Cependant, il est rapidement devenu clair que les AFV équipés d'armements montés sur la caisse n'étaient plus nécessaires et il fut remplacé dans les années 70 par le BMD-1 beaucoup plus agile et amphibie.
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ZSU-23-4 Shilka
L'un des SPAAG les plus performants de la guerre froide, le ZSU-23-4 Shilka fut développé après 1957, mais n'est entré en service qu'en 1965. Doté de 4 canons automatiques ZU-23 de 23mm et d'un radar, le système d'arme pouvait tirer 4 000 coups/min. Par conséquent, le Shilka était une menace extrêmement dangereuse pour les avions volant à basse altitude, comme les hélicoptères. Son châssis était basé sur le PT-76, nommé GM-575, bien que la caisse supérieure fût radicalement modifiée. La plaque inférieure avant, normalement très grande sur le PT-76, fut abaissée, laissant de la place pour une grande superstructure. 6 500 furent produits et exportés à travers le monde.
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2K12 Kub
Alors que le Shilka excellait dans le soutien AA à courte portée, le système de missile sol-air 2K12 offrait une protection sur une plus grande zone. Équipé de gros missiles 3M9 Frag-HE, pouvant atteindre une altitude de 14 km et une portée de 24 km, le système ne fut jugé satisfaisant pour la production en série qu'en 1967, près de 10 ans après le début du développement. Le 2P25 TEL (Transporter Erector Launcher) était basé sur le GM-578 tandis que le véhicule radar 1S91 SURN était basé sur le GM-568, tous 2 similaires au châssis du Shilka, à l'exception de détails plus petits, comme les trappes. Naturellement, d'autres véhicules complétèrent par une batterie, comme un transporteur de missiles. Ces systèmes furent largement utilisés dans les États communistes et affiliés, et sont encore largement en service aujourd'hui.
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Canonnières de classe Shmel (Obyekt 1204)
L'une des utilisations les plus curieuses du PT-76, ou plus précisément de sa tourelle, était sur les canonnières de la classe Shmel. Dans les années 60, l'Armée Soviétique commença le développement d'une nouvelle canonnière capable de naviguer sur des rivières étroites et peu profondes, mais aussi de se rapprocher du rivage pour le soutien des troupes au sol. Naturellement, cela signifiait qu'il était plutôt petit, ne mesurant que 27,70 m de long, 4,3 m de large, avec un tirant d'eau remarquablement faible de 0,8 m et un poids total d'environ 70 t. Propulsé par 2 moteurs diesel M-50F-5 de 1 200 ch, il pouvait atteindre 26,2 nœuds (48,5 km/h). Cependant, le principal point fort de ces canonnières était le nombre d'armements embarqués. À l'avant, la tourelle d'un PT-76B, y compris son canon de 76mm et sa mitrailleuse coaxiale de 7,62mm, était montée, offrant une puissance de feu directe et indirecte contre les forces ennemies et des positions plus rapprochées. Sur les modèles ultérieurs, un BM-14-17 MLRS de 140mm était monté près du centre du navire pour les barrages à plus longue portée. À l'arrière, une tourelle 2M-6T avec 2 mitrailleuses de 14,5mm ou une tourelle 2M-3M avec 2 canons automatiques de 25mm pouvaient être installées, se trouvant respectivement sur les premiers et derniers navires de production. De plus, 4 lance-grenades automatiques AGS-17M de 30mm, tous contenus dans une cabine blindée, pouvaient être trouvés directement à l'arrière du pont sur les navires ultérieurs. Pour couronner le tout, il comportait un poseur de mines avec un complément de 10 mines. Il entra en service en 1967.
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Finlande
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PT-A
La Finlande reçut 12 chars légers d'exportation PT-76B de l'URSS en 1964 et furent utilisés jusqu'en 1994. La Finlande acheta également 118 BTR-50 au cours de la même période. Après le retrait des chars légers, quelques-uns furent transformés en véhicules de formation à la conduite pour les BTR-50. La principale différence était le retrait du canon principal et du mantelet. À sa place, une feuille de plexiglas fut boulonnée sur l'espace. Ils furent retirés en 2018, aux côtés de tous les BTR-50 restants.
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Tchécoslovaquie
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OT-62 TOPAS
Une série de variantes BTR-50 développées conjointement par la Pologne et la Tchécoslovaquie. Ils sont similaires au BTR-50PK mais ont des écoutilles sur les flancs de la caisse, un moteur PV-6 plus puissant de 300 ch et 2 baies en saillie comme le BTR-50PU.
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République Démocratique d’Allemagne
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K1
Char de commandement basé sur les modèles PT-76 et PT-76B. Il est équipé d'une radio supplémentaire R-112.
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Indonésie
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TAPIR
Au moins un PT-76 fut modifié avec le lance-roquettes à 17 tubes de 140mm du BM-14-17 au lieu de la tourelle.
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Pologne
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WPT-76
Lanceur FROG 2P16 converti en véhicule de support technique.
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En Service
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Carte du monde des anciens utilisateurs (en rouge) et actuels (en bleue) du PT-76. -
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Guerre du Vietnam (1955-1975)
L'une des utilisations les plus connues des PT-76 fut celle de la NVA (Armée Nord-Vietnamienne) au Vietnam. La première utilisation des « Cuirassés » (nom vietnamien des chars) apparaîtra lors de l'offensive du Têt, en 1968. Cependant, le baptême du feu des PT-76 vietnamiens débute le 23 janvier 1968, une semaine avant l'offensive de masse… Des fantassins du 24ème Régiment et une compagnie de PT-76 du 198ème Bataillon Blindé furent envoyés en renfort de la 304ème Division. Ceux-ci parcoururent le célèbre sentier Ho Chi Minh, à travers le territoire laotien opposé. Les choses ne se déroulèrent pas sans heurts. Les PT-76 restaient souvent coincés dans le terrain accidenté de la jungle et souvent derrière l'infanterie. Pour aggraver les choses, l'infanterie nord-vietnamienne fut prise au combat avec le bataillon BV-33 Elefant, composé de 700 soldats laotiens à Bane Houei Sane. Ce n'est qu'après le rattrapage des chars légers que les troupes laotiennes mal équipées furent rapidement défaites, en seulement 3 heures. Les troupes laotiennes en retraite s’installèrent au camp des Forces Spéciales de Lang Vei. De là, le 6 février, le 24ème Régiment et le 198ème Bataillon Blindé pourchassèrent les troupes laotiennes vers le camp de Lang Vei, dans ce qui deviendra la Bataille de Lang Vei. Cette base était celle des forces spéciales de l'Armée Américaine, dirigée par un détachement du 5ème Groupe des Forces Spéciales. Le camp était défendu par environ 500 miliciens civils, 350 soldats du Bataillon Elefant et 24 bérets verts de l'US Army commandés par le capitaine Frank Willoughby. À 18h10, un barrage d'artillerie combiné, composé de mortiers et plus tard d'obusiers de 152mm, ouvrirent le feu sur le camp américain, sud-vietnamien et laotien, endommageant certaines structures. Cinq heures plus tard à 23h30, un second barrage d'artillerie commença, couvrant cette fois l'avancée des PT-76 et des régiments d'infanterie, le long de la route Lang Troai. Willoughby avait été alerté que les PT-76 attaquaient le sergent Nickolas Fragos, qui se trouvait dans une tour d'observation. Enfin, le bombardement du camp s'arrêta. Trois PT-76 furent détruits par un seul canon sans recul de 106mm, piloté par le sergent de 1ère classe James W. Holt, mais en vain, alors que 5 autres chars légers nord-vietnamien écrasaient les barbelés et envahissaient les défenseurs. Willoughby avait continuellement essayé de demander des renforts, tout en concentrant les tirs d'artillerie sur les forces attaquantes. Plus tard, il eut également le soutien d'un hélicoptère de combat AC-119, qui livra des frappes aériennes continues sur les attaquants. Malgré le bombardement constant, les troupes nord-vietnamiennes envahirent toute la partie Est de l'avant-poste à 01h15, le lendemain matin. Les chars continuèrent à avancer dans le camp, détruisant bunker après bunker, avec les défenseurs terrorisés, car il n'y avait pas d'armes avec lesquelles les engager. Apparemment, les chars enfonçaient également leurs canons aussi bas que possible (-4°) et engageaient l'infanterie dans les tranchées. De l'autre côté du camp, environ 3 autres PT-76 s’approchèrent du camp et ouvrirent le feu sur les bunkers, forçant les défenseurs à battre en retraite vers le centre du camp, écrasant essentiellement les forces survivantes.
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Deux PT-76 détruits à Lang Vei. -
À 02h30, les PT-76 entrèrent dans le périmètre de défense intérieur du camp et l'infanterie atteignit le bunker souterrain où se cachaient Willoughby, 7 autres américains et 29 soldats sud-vietnamiens et du CIDG. Ceux-ci y resteraient jusqu'à plus tard dans la journée, les soldats vietnamiens étant abattus lorsqu'ils tentaient de se rendre (ou après s'être rendus, ou peut-être pas du tout, selon les sources diverses et contradictoires) et les forces américaines s'échappant plus tard, étant couvertes par l'artillerie et des frappes aériennes. Le camp ne disposait, comme mentionné plus haut, que de 2 canons sans recul M40 de 106mm, mais ceux-ci n'étaient pas suffisants pour arrêter l'attaque. Les troupes américaines faisaient référence à leurs roquettes AT non guidées à un coup M72 Light Antitank Weapon (LAW) de 66mm, mais avec des résultats bien pires. Ils ratèrent souvent leur tir, manqués ou non déclenchés, une source affirmant que 9 de ces roquettes furent lancées (et touchèrent) un PT-76 sans causer de dommages. L'un des derniers chars détruits dans la bataille fut incendié par un coup direct avec un M72 au moteur. La bataille se termina par une nette victoire du Nord-Vietnam, avec des tentatives infructueuses de reconquête de la base, comme celle menée par le récipiendaire de la médaille d'honneur Eugene Ashley Jr. qui mourut en essayant de reprendre le camp de Lang Vei. Les pertes étaient lourdes des 2 côtés. La NVA perdit un certain nombre de chars, avec des estimations allant de 4 à 13 (certaines sources déclarent même que 13 chars furent utilisés au total lors de l'assaut). La bataille prouva une fois de plus à quel point une attaque bien planifiée, utilisant les bonnes capacités tout-terrain du PT-76 pour manœuvrer à travers la jungle contre une force ennemie dépourvue d'armes AT, peut-être plus que suffisante. C'était la première grande utilisation de chars de la NVA, faisant allusion à un avenir prometteur. Cependant, les pertes humaines étaient élevées. Entre 90 à 167 hommes tués et 220 blessés. Du côté opposé, 132 à 309 Sud-Vietnamiens furent tués, 64 blessés et 119 capturés. 7 américains tués, 11 blessés et 3 capturés. Dans une confrontation de chars contre de l'infanterie pour la plupart insuffisamment équipée, il n'est pas surprenant que les chars gagnent, rappelant le vieil adage selon lequel n'importe quel char vaut mieux que pas de char. Une comparaison plus juste est la rencontre avec le M48 Patton, qui surclassait les chars légers soviétiques dans pratiquement toutes les catégories. Apparemment, la première rencontre était un peu étrange. Trois mois après Lang Vei, un avion d'observation américain repéra un PT-76 en train d'être lavé par son équipage dans la rivière Beng Hai. Sa position fut envoyée au 3ème Bataillon Blindée des Marine Américains. L'un de leurs M48 tira ensuite indirectement, élevant son canon dans les airs. Il ne tira apparemment que 3 coups de feu, le troisième touchant le char et le détruisant. Les M48 Patton furent utilisé pour des tirs indirects tout au long de la guerre du Vietnam, mais probablement pas très souvent contre d’autre char, compte tenu de leur petite taille.
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L'un des PT-76 détruit à Ben Het en 1969. C'est l'exemple le plus célèbre pour montrer la faiblesse du PT-76. -
Le 3 mars 1969, les Nord-Vietnamiens, constitués du 66ème Régiment et du 202ème Régiment Blindé, attaquent dans l'obscurité le camp des forces spéciales de Ben Het. Trois M48 Patton du 69ème Régiment de Chars, ainsi que 2 M42 Duster, étaient retranchés et protégés par des sacs de sable. Alors que les PT-76 attaquaient, menant la charge de l'infanterie, l'un d'eux heurta une mine terrestre, alertant les défenseurs de leur position exacte et illuminant les autres chars. À l'aide de leurs projecteurs au xénon, les M48 aveuglaient leurs adversaires. Un échange de tirs féroces commença, avec un PT-76, utilisant le flash du canon d'un M48 comme cible, toucha sa tourelle, tuant 2 personnes et en blessant 2 autres membres de l'équipage, bien qu'il aurait été remplacé par un nouvel équipage, et le char remis en action. Un M48 utilisa la même tactique, détruisant un PT-76, lors de son second tir, tandis qu'un autre M48 manqua d’APCBC, devant passer aux HE.
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Deuxième PT-76 (ou BTR-50PK) détruit à Ben Het. -
Finalement, un peloton de 3 autres M48 vint aider les forces américaines, dissipant les attaquants. Le lendemain matin, les troupes américaines comptaient 2 PT-76 détruits et un BTR-50PK. Le 9 mai 1972, les Nord-Vietnamiens lancèrent une nouvelle attaque contre Ben Het. Cette fois, cependant, des Rangers sud-vietnamiens, équipés d'hélicoptères UH-1B Huey équipés de lance-missiles BGM-71 (TOW) avancés, étaient sur place. Ceux-ci pouvaient bien mieux exploiter la supériorité aérienne dont jouissaient les forces américaines et l’ARVN (Armée de la République du Vietnam), car ces missiles directs ne constituaient pas une menace de nuire aux troupes amies, comme le faisaient les frappes aériennes conventionnelles et les tirs d'artillerie. L'ANV s'approchait souvent des positions ennemies avec leurs chars afin de les empêcher d'utiliser l'artillerie. Néanmoins, le nouveau système s'avéra dévastateur pour les destinataires. Les hélicoptères détruisirent 3 PT-76, forçant les forces de la NVA restantes à battre en retraite et auraient détruit environ 11 autres après l'attaque initiale. Les Hueys continueront et détruiront 5 autres PT-76, de la même manière, quelques jours plus tard. Le PT-76 sera à nouveau utilisé dans les batailles du Lac Ninh et d'An Loc et les campagnes finales menant à la chute de Saigon.
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Insurrection Hongroise (1956)
Lors de la révolution hongroise contre le gouvernement communiste contrôlé par les Soviétiques, les troupes soviétiques stationnées en Hongrie entrèrent à Budapest le 4 novembre. Les sources ne sont pas d'accord sur le nombre de chars et de VCB utilisés par les Soviétiques, avec des nombres allant de 4 000 à 1 100, ce dernier étant plus réaliste. Les révolutionnaires n'avaient pas d'armes pour combattre de manière fiable les chars soviétiques, dont beaucoup étaient des IS-3 ou T-55 et quelques-uns des tout nouveaux PT-76. Cependant, en raison des rues étroites du centre de Budapest, des cocktails Molotov étaient utilisés par les révolutionnaires pour incendier des chars. Environ 700 soldats soviétiques perdirent la vie.
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PT-76 soviétique lors d'une retraite temporaire à Budapest, sur le boulevard Szent István. À noter qu'il s'agit du modèle de 1951. -
2ème Guerre Indo-pakistanaise (1965)
Les guerres indo-pakistanaises de 1965 virent une attaque à grande échelle des troupes indiennes, en réponse à l'opération pakistanaise Gibraltar, qui impliquait d'inciter les populations locales du Cachemire et du Jammu contre le gouvernement indien. Alors que les chars étaient utilisés par les 2 camps, principalement des M4 Sherman, M36 Jackson et M24 Chaffee, mais aussi des Patton plus récents. L'Inde, quant à elle, utilisait des Centurion britanniques, des M4 Sherman et les tout nouveaux PT-76. Néanmoins, les 2 camps n'étaient pas très expérimentés dans l'utilisation des VCB au combat. Par exemple, la 7ème Cavalerie Légère, qui fut la première unité indienne à recevoir les chars, ne les obtint qu'à la fin d’août 1965. En septembre débutèrent les instructions des équipages, dirigés par 3 officiers formés en URSS. Cependant, le même mois, ils reçurent l'ordre d'intercepter les troupes pakistanaises qui avançaient. Le problème ici était que les équipages indiens venaient juste de commencer l'entraînement et étaient peu familiarisés avec les véhicules. En fait, le jour où ils devaient apercevoir leurs chars, c'était le jour même où ils furent envoyés à l'attaque. Apparemment, les nouveaux chars semèrent également la confusion parmi les autres troupes indiennes, qui confondaient les chars avec des Patton ou des chars pakistanais. Le 17 septembre, l'Escadrille C, détachée de la 7ème Cavalerie, avançait vers Chattanwala, lorsque 7 PT-76 s’enlisèrent. Le char du commandant de l'unité dût être abandonné et fut détruit pour éviter la capture. Les fusiliers pakistanais du Bengale oriental emportèrent les restes en souvenir, mais les troupes indiennes les récupérèrent en 1971. Quatre jours plus tard, le 21, l'Escadron C rencontra des M4 Sherman pakistanais et des Patton, près du village de Thathi Jaimal Singh, jusqu'à ce que les Centurion indiens soutiennent les chars légers. Les chars s’engagèrent à des distances rapprochées d'environ 600 m, mais seulement un PT-76 indien et 2 chars pakistanais, un M4 et un Patton furent endommagés, montrant la mauvaise utilisation et l'inexpérience des 2 côtés. Le Pakistan captura un certain nombre de PT-76 de l'Inde pendant la guerre de 1965, qui se termina de manière peu concluante. Les 2 camps revendiquèrent plus ou moins la victoire, avec un retour à l'état d'avant-guerre, mais avec des tensions à un niveau record.
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Guerre de Six Jours (1967)
Le char léger soviétique combattit également au Moyen-Orient, l'un des conflits les mieux documentés étant ceux entre Israël et les nations arabes, la Syrie et l'Égypte. L’Égypte acheta pour la première fois des PT-76 en 1958, en achetant 50, suivis en 1966 par 50 autres. Entre 1970 et 1972, 200 autres furent achetés. L’Égypte les utilisaient pour la première fois pendant la guerre des Six Jours, où ils perdirent 29 de ces chars. De plus, l’Armée de Tsahal captura également 9 PT-76 égyptiens et quelques BTR-50 et les mit en service. Les véhicules subirent quelques changements et modernisations, comme l'ajout d'un 4ème membre d'équipage, des écoutilles s'ouvrant vers l'arrière, de nouvelles radios et des mitrailleuses montées sur le toit. Pour une raison quelconque, ils furent souvent appelés PT-71, mais cela n'a pas beaucoup de sens.
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Guerre d’Usure (1967-1970)
Le 18 juin 1969, la 88ème Unité Israélienne « Don Lavan » fut créée, avec des PT-76 et BTR-50. Cependant, le principal problème était les munitions de rechange pour les PT-76 (seulement 1 950 obus). Ceux-ci furent utilisés, par exemple pendant cette guerre. Puis, dans la nuit du 25 au 26 mai 1970, 6 PT-76 et 7 BTR-50 tentèrent de traverser le lac Timsah et d'attaquer la place égyptienne sur la rive ouest. Avant même d'entrer dans l'eau, les forces égyptiennes repérèrent les Israéliens, car 3 chars s’enlisèrent dans le rivage sablonneux, annulant l'opération. Les PT-76 furent potentiellement réutilisés lors de l'opération Raviv, mais cela reste à confirmer. Cependant, ce n'est pas tout à fait improbable, car des BTR-50 avaient été utilisés.
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Printemps de Prague (1968)
Le Printemps de Prague commença en janvier 1968 après l'élection d'Alexander Dubček au poste de premier secrétaire du Parti communiste de Tchécoslovaquie. Il lutta pour la décentralisation de l'URSS et encouragea des réformes plus démocratiques, un assouplissement des contrôles et des restrictions sur les médias ou la liberté d'expression. La principale réforme fut la scission de la Tchécoslovaquie en République Socialiste Tchèque et République Socialiste Slovaque. Naturellement, les Soviétiques n'étaient pas très satisfaits de ces réformes et, dans la nuit du 20 au 21 août, envahirent la RSSS, avec l'aide d'autres nations du Pacte de Varsovie – Pologne, Hongrie et Bulgarie. Il convient de noter que l'URSS tenta d'annuler les réformes de Dubček, diplomatiquement, mais en vain. Environ 200 000 soldats aux côtés de 2 000 AFV envahirent le pays, selon le Washington Post. Malgré l'occupation rapide, le sabotage et la résistance civile se poursuivirent pendant près de 8 mois, faisant environ 137 morts et 500 blessés. Naturellement, plusieurs PT-76 étaient présents, mais comme d'autres historiens le remarquèrent, la documentation est rare. Tous les chars, y compris les PT-76, étaient peints de bandes blanches, l'une traversant la caisse et l'autre, perpendiculairement au précédent, traversant la tourelle, formant une forme de croix sur le toit de la tourelle. Cela était pour la reconnaissance aérienne dans les villes car, pendant la bataille de Berlin, de nombreux avions alliés confondaient les blindés soviétiques avec les allemands et les abattaient.
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Deux PT-76 Mod. 1952 sur la rue Na Poříčí à Prague. Notez les bandes blanches sur toute la longueur de la caisse et la largeur des tourelles. -
3ème Guerre Indo-Pakistanaise (1971)
Inévitablement, la guerre éclata à nouveau en 1971, après l'opération Searchlight pakistanaise, une opération militaire qui cherchait à réprimer les mouvements nationalistes du Pakistan oriental, aboutissant au génocide bangladais. En réponse, l'Inde stationna des troupes et du matériel militaire près de la frontière, notamment le 45ème Régiment de Cavalerie et le 69ème Régiment Blindé, tous 2 armés de PT-76. La frontière était séparée par les rivières du delta du Gange, ce qui rend le PT-76 idéal pour l'emplacement. Par conséquent, le 21 novembre de la même année, dans ce qui est maintenant connu comme la Bataille de Garibpur, le 14ème Bataillon du Pendjab, composé de 800 hommes, aux côtés de 14 PT-76 appartenant au 45ème Régiment de Cavalerie, entra dans les zones de Garibpur (territoire pakistanais oriental), avec pour mission de s'emparer et de sécuriser une route menant vers Jessore. Avant la mobilisation, il eut des combats entre les patrouilles frontalières des 2 nations, alertant ainsi sur les plans de l'Inde. Cela permettait aux forces pakistanaises de mobiliser leurs militaires vers les zones respectives, y compris un bataillon d'infanterie et/ou la 107ème Brigade d'Infanterie pour un total de 2 000 hommes, le 24ème Escadron Blindé indépendant, le 3ème Escadron Blindé et 3 escadrons blindés supplémentaires équipés de M24 Chaffee. Ces chars, bien que comparables en blindage au PT-76, dataient de la Seconde Guerre Mondiale et avaient des canons et d'autres composants obsolètes.
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Major Daljit Singh Narag, commandant de l'Escadron C, faisant partie du 45ème Régiment de Cavalerie. Il fut tué par des tirs de mitrailleuses ennemies à travers sa trappe et reçut le Maha Vir Chakra. -
Les PT-76 indiens furent utilisés pour intercepter la contre-attaque pakistanaise, qui commença tôt dans la journée. Ils pouvaient recueillir des renseignements sur l'attaque pakistanaise, leur permettant de creuser dans le sol des PT-76, des canons sans recul et d'autres équipements, pour une meilleure protection, mais semblent avoir quitté leurs positions pour mener une contre-attaque contre les chars pakistanais. Malgré leur infériorité numérique de 3 à 1 (bien que cette affirmation puisse être exagérée), les chars indiens profitèrent du brouillard de la bataille, voyant les forces pakistanaises arriver à seulement 30 à 50 m. Les chars indiens étaient commandés par le major Daljit Singh Narag à partir de son PT-76. Il réussit à détruire 2 chars indiens avant d'être tué lors d’une fusillade alors qu'il se trouvait devant l'écoutille commandant ses troupes. Il reçut à titre posthume le Maha Vir Chakra, la deuxième plus haute distinction militaire en Inde.
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Photographie de propagande indienne montrant un PT-76 pakistanais détruit. Il n'est pas totalement exclu que ce char particulier soit en fait indien, car il fut présenté à tort comme un Chaffee. -
En termes de pertes, les sources s'affrontent, affirmant qu'entre 8 à 10 voire 14 Chaffee pakistanais furent détruits et 3 capturés par les forces indiennes. De plus, 300 soldats pakistanais furent tués et blessés. En termes de pertes indiennes, 28 furent tués, 42 blessés et 4 PT-76 perdus. Il est important de noter que la bataille de Garibpur se déroula avant même que la guerre ne soit officiellement déclarée et que la victoire indienne renforça considérablement la confiance des troupes indiennes et diminua le moral des Pakistanais. Cette disparité de moral fut souvent considérée comme un facteur important dans les batailles suivantes lorsque la guerre indo-pakistanaise de 1971 commença officiellement. Lors d'engagements ultérieurs en décembre 1971, les troupes pakistanaises s'étaient retranchées dans les villes. Pour lutter contre cela, les troupes indiennes qui avançaient s’appuyèrent sur des hélicoptères de transport Mi-4 et des PT-76 pour transporter des troupes et du matériel au-dessus du delta marécageux, rempli de plans d'eau. Cependant, dans certains cas, le PT-76 du 5ème Escadron s’embourba, prenant du retard sur l'infanterie, et en tentant de traverser une rivière, les joints de caisse fuirent, les obligeant à faire le tour à terre.
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PT-76 indiens traversant un ruisseau. Remarquez l'infanterie qui fait du stop. -
Le 4 décembre, les PT-76 du 1ère Escadron vainquirent un bataillon d'infanterie défendant la ville de Mian Bazar. Cependant, à ce stade, le blindage mince s'avéra inefficace contre un équipement antichar approprié, perdant 4 chars au profit de canons sans recul de 106mm. Le 9 décembre, la même unité dépassa les quais de Chandpur, avec des Gurkhas népalais au sommet des chars. Cependant, pendant la bataille, 3 canonnières pakistanaises engagèrent les chars amphibies sur la rivière Meghna. Après une série de salves et d'échanges de tirs, les 3 bateaux furent coulés et 180 marins sauvés, sur les 540. Deux jours plus tard, le 11 décembre, les chars rencontrèrent une autre canonnière, qui s'est échouée, après avoir été la cible de tirs de 54 obus du canon principal des chars. Les chars furent ensuite utilisés comme ferries, transportant des troupes et du matériel vers et depuis l'autre côté de la rivière, mais il eut des cas où les moteurs surchauffèrent et durent être remorqués par des bateaux civils à proximité. A noter que la rivière Meghna est très large, et peut atteindre jusqu'à 1,5 km de large. Simultanément, le 9 décembre, les chars de l'Escadron A, 45ème Cavalerie tentèrent d'occuper la ville de Kushtia, mais furent accueillis par 2 pelotons de M24, commandés par le major Sher Ur Rahman et une compagnie d'infanterie. Ils avaient utilisé le terrain surélevé pour se couvrir et offrir une bonne vue sur le terrain autrement plat. Les chars indiens poussèrent à travers le champ jusqu'à ce que les chars pakistanais ouvrent le feu. Deux à 4 PT-76 ripostèrent, assommant un Chaffee, mais se détruisirent eux-mêmes. Le char de tête (ou le dernier, selon la source) commença une retraite à plein régime, déroutant et effrayant l'infanterie indienne environnante, qui utilisait les chars comme couverture, à la fois physiquement et moralement. Cependant, les équipages des 2 chars restés au combat furent retrouvés abattus, les membres liés. Deux jours plus tard, les troupes indiennes étaient prêtes pour une seconde tentative de prise de contrôle de la ville, mais à leur grand soulagement, les troupes pakistanaises avaient battu en retraite.
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Des PT-76 indiens en route vers Dacca, la capitale du Pakistan oriental. -
Cependant, à certains moments pendant la guerre, les PT-76 se rachetèrent, montrant leur valeur lorsqu'ils sont correctement utilisés. Un exemple était lorsque les avances indiennes furent stoppées à Gobindaganj par des troupes, des chars et de l'artillerie pakistanais bien positionnés. Pour aider les troupes, le 63ème Bataillon utilisa son PT-76 dans un détour de 55 km pour flanquer les forces en défense. Ce terrain n'était en aucun cas indulgent, rempli de tourbières, de marécages et de rivières soit le milieu naturel du PT-76. Exploitant la conception soviétique, 12 soldats népalais Gurkha chevauchaient les chars. La manœuvre de flanc fut extrêmement réussie, prenant les Pakistanais par surprise, détruisant un M24 Chaffee, une batterie d'obusiers de 105mm et un détachement a même mis en place une embuscade de barrage routier pour les forces en retraite, les encerclant pratiquement. Le 45ème Régiment de Cavalerie poursuivit également ses opérations, nageant en amont de la rivière Bhairab (cela est discutable, les cartes modernes montrent que cela est géographiquement impossible à moins d'une confusion dans les noms ou d'un changement de nom), où ils intercepteraient un ferry à Shyamganj, où environ 3 700 fantassins pakistanais fuyaient furent capturées. Lorsque l'Escadron A du régiment traversa la rivière Madhumati, dans la nuit du 14 décembre, 393 autres prisonniers furent capturés. Deux jours plus tard, le 16 décembre, les forces pakistanaises se rendent, entraînant la création de l'État du Bangladesh. Alors que le PT-76 rencontrait principalement les M24 Chaffee très obsolètes et usés, leur utilisation correcte et la pleine exploitation de ses bonnes capacités amphibies, permirent à l'armée indienne d'accomplir des tâches qu'aucun autre véhicule n'aurait pu accomplir. Au total, 30 chars de ce type furent perdus pendant la courte guerre.
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Guerre du Kippour (1973)
En 1971, l'unité est transférée dans les réserves, avec 9 PT-76, 15 BTR-50 et 280 hommes, mais fut rappelée au combat au début de la guerre du Yom Kippour. L'Égypte devait à nouveau utiliser les chars en 1973, cette fois en grand nombre pour traverser le canal de Suez, dans le cadre de l'opération Badr, dans ce qui allait devenir la guerre du Yom Kippour. Les tensions s'étaient accumulées depuis longtemps, l'Égypte se réarmant avec des équipements militaires de pointe achetés à l'Union soviétique. Israël avait des informations selon lesquelles l'Égypte se réarmait pour la guerre, mais certains responsables israéliens considéraient cela peu probable. Néanmoins, Israël et l'Égypte menèrent des exercices militaires à grande échelle de chaque côté du canal. L'attaque fut menée entre le 6 et le 9 octobre, tandis que les troupes syriennes menèrent une attaque simultanée sur les hauteurs du Golan, utilisant également des PT-76. Les sources varient, affirmant que l’Égypte attaqua avec 90 000 à 100 000 soldats, 1 000 à 1 280 chars et 2 000 pièces d'artillerie. Pendant ce temps, l’Égypte effectua un bombardement d'artillerie lourde contre la banque israélienne. À 14h00, le 6 octobre 1973, 20 PT-76 escortaient 1 000 soldats de la marine, à bord de BTR-50. A 2h40 le lendemain matin, les troupes égyptiennes nettoyaient les champs de mines. L'armée israélienne n'avait placé que 450 soldats sur toute la longueur du canal, de la brigade de Jérusalem, soutenus par seulement 1 brigade blindée. Les chars israéliens lancèrent une contre-attaque mais furent repoussés par les Égyptiens qui étaient équipés de RPG et d’ATGM Sagger, qui mirent KO 2 chars et 3 APC. La brigade blindée égyptienne lança ensuite des attaques au volant contre la base aérienne et les stations radar de Bir El Thamada. Le 603ème Bataillon de Marine, faisant partie de la brigade, occupa alors Fort Putzer le 9. Le 602ème Bataillon, composé de 10 PT-76, poussait vers l'est, plus profondément en territoire israélien, lorsqu'un bataillon de 35 Patton israéliens les rencontra au milieu de la nuit. Les Patton utilisèrent leurs projecteurs au xénon pour aveugler efficacement les équipages égyptiens, semant la pagaille. Quels que soient les chars qui survécurent, ils sont revenus. Lorsque les forces égyptiennes envahirent, la 88ème Unité Don Lavan fut transportée par avion à Charm el-Cheikh, d'où elle s'était déplacée pour engager les troupes égyptiennes à Et-Tour. Ceux-ci reçurent l'ordre d'avancer vers le Grand Lac Amer, mais parce qu'ils devaient traverser des plans d'eau, ils arrivèrent tard, à l'aube du 16 octobre. Ils combinèrent leurs forces avec une compagnie de Magach du 79ème Bataillon et de l'infanterie. La tâche était d'intercepter la 25ème Brigade Blindée égyptienne, vers le nord du lac. Plus tard, une autre compagnie de Magach s'est jointe, également du 79ème Bataillon. Les PT-76 et Magach offraient une distraction, permettant aux troupes et aux chars de flanquer les égyptiens, les détruisant.
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PT-76 modifié israélien, passant à côté d’un Magach détruit, 1973. -
Le 14 octobre, les 88 et 14èmes brigades, emmenant avec elles 7 PT-76 et 8 BTR-50, pénétrèrent en territoire égyptien, sur la rive ouest du canal de Suez à l'aide de ponts flottants. Semblable aux tactiques employées lors de l'opération Raviv, les chars étaient peints aux couleurs égyptiennes et les équipages parlaient arabe. Là, les unités participeraient à l'opération Knights of Heart le 15 octobre. L'objectif principal était d'établir une tête de pont sur le territoire égyptien, permettant à davantage de troupes d'entrer et de transformer les combats d'une campagne défensive en une campagne offensive. À la fin de la guerre, le 88ème était au sud d'Ismaïlia. En juin 1974, l'unité fut dissoute. Plusieurs de leurs véhicules sont maintenant exposés.
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Guerre Civile Angolaise (1975-2002)
Les Forces Armées Populaires de Libération de l'Angola (FAPLA) déployèrent des PT-76 pendant la guerre civile, tout comme Cuba lors de sa longue intervention militaire dans ce pays. Un PT-76 du FAPLA fut détruit par un Ratel 90 sud-africain lors de l'opération Moduler. Au moins 6 autres furent capturés par les forces expéditionnaires sud-africaines au cours de ce conflit.
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PT-76 cubain en mission de sécurité de routine en Angola, 1976. -
Invasion Indonésienne du Timor Oriental (1975)
Participation, au milieu des années 70, à l'opération Lotus.
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Guerre Cambodge-Vietnam (1978-1979)
Le PT-76 fut également utilisé dans la guerre civile laotienne et la guerre cambodgienne-vietnamienne.
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Guerre de Yougoslavie (1991-2001)
Dans les guerres yougoslaves, l'Armée Populaire Yougoslave et plus tard l'Armée Serbe de Krajina utilisèrent des PT-76 pendant la guerre de Slovénie de 1991 et la Guerre d'Indépendance Croate de 1991-1995.
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Un PT-76B avec un blindage anti-ATGM improvisé. L'utilisation de blindages improvisés pendant les guerres yougoslaves était relativement courante. Son efficacité générale n'est pas claire, certaines sources mentionnant qu'il était efficace dans certains cas. -
1ère Guerre de Tchétchénie (1994-1996)
Cette guerre est l'un des derniers conflits où les PT-76 combattirent et furent utilisés dès le début. Les chars étaient principalement utilisés devant l'infanterie, les protégeant des tirs ennemis. De même, ils furent également utilisés pour défendre des barrages routiers, des points de contrôle stratégiques et diverses missions d'escorte. À titre d'exemple, un PT-76 fut aperçu près du palais présidentiel de Grozny. La 3723ème Unité (l'une des unités connues pour avoir utilisé le PT-76 comme fer de lance de l'infanterie) est la preuve que les chars légers furent également utilisés dans des zones peuplées contre des militants tchétchènes. L'unité était originaire de Naltchik et, en décembre 1994, entra en Tchétchénie. Le 18 avril 1995, la 3723ème Unité entra dans la ville de Bamut. Au moins un PT-76 participa à l'assaut, commandé par le lieutenant Sergei Golubev. Il se fraya un chemin jusqu'au centre de la ville, aux côtés d'un T-72, commandé par Viatcheslav Kubynin. La bataille dura plus de 2 h. Le PT-76 de Golubev fut rapidement immobilisé, tandis que le T-72 prit feu. Pourtant Golubev réussit à extirper l'un des nids de mitrailleuses lourdes situé dans un bâtiment, couvrant ainsi les troupes russes en retraite (l'attaque échoua). Son char fut finalement détruit, tuant Golubev et son équipage. Ce n'est qu'après la bataille qu'il fut remarqué qu'après une inspection du PT-76 de Golubev, le char résista à 2 coups de RPG et détruisit 3 positions ennemies. Après l'assaut de Bamut, le commandant de l'unité, Alexander Korshunov, et l'adjudant Alexander Maximov, rappelèrent : « Nous sommes ici depuis le tout début de la Tchétchénie (campagne). Commencé à Chervlennaya, Vinogradnaya, Grozny. Le 18 février, nous sommes partis, revenus, puis revenus. Maintenant Gudermes, Argun, Samashki et maintenant : Bamut. (…) » Korshunov, à titre posthume, fut destiné à l'origine recevoir l'Ordre de la Russie, mais reçut l'Ordre du Courage à la place.
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L'une des rares photos connues montrant un PT-76B russe pendant la Guerre de Tchétchénie. -
2ème Guerre de Tchétchénie (1999-2009)
Deux ans après la fin de la 1ère Guerre de Tchétchénie, en septembre 1998, un bataillon de PT-76 de la 8ème Brigade Indépendante fut dépêché dans la ville de Naltchik. Ceux-ci servirent pendant la seconde guerre, où les équipages, reconnaissant le faible blindage et la vulnérabilité aux RPG, ajoutèrent des blindages improvisés, comme des maillons de chenille de rechange et des panneaux en caoutchouc. Malgré leur obsolescence, leur simple présence devait améliorer le moral de leurs propres soldats et frustrer les opposants.
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PT-76 à l'automne (probablement en novembre) de 1999. Notez l'ajout de blindage. Ceux-ci opérèrent avec des T-62. -
Un policier anti-émeute se souvient de novembre 1999 : « Avec un char, même s'il est léger, on se sent beaucoup plus en confiance que, disons, dans un BTR ou un BRDM. Après tout, un canon de 76mm est beaucoup plus lourd qu'une mitrailleuse, même lourde. Avec la suppression des tirs (harcelants) des chars, il n'y eut aucune d'attaques contre nous. » Une liste établie à partir de rapports officiels couvre environ 50 à 60% des pertes officielles de chars russes pendant les guerres. Un seul PT-76 fut mentionné. Ce rapport concerne exactement les PT-76 et T-72 de l'assaut de Bamut. Il existe également une possibilité d'un troisième char, mais cela n'est pas confirmé. Une vidéo des militants adverses du 26 avril montre les 2 chars. En plus de confirmer les informations ci-dessus, cela évoque la possibilité que le T-72 ait été touché par un RPG depuis un bâtiment scolaire et qu'il ait pris feu. Les rapports donnent également plus d'informations sur le PT-76 : après avoir reçu 2 coups, il prit feu. Le char se dirigea ensuite vers une mosquée et percuta une tour, peut-être un minaret, écrasant la structure. Le commandant Golubev est mort sous les décombres. Cependant, selon Associated Press, le char était proche du T-72 dans une zone dégagée sans débris l'entourant. En fin de compte, tout l'équipage est mort, composé du commandant et du lieutenant Sergei Golubev (tireur), du soldat A. Klimchuk (chargeur) et du chauffeur A. Kudryavtsev. Dans les mémoires de K. Masalev, il est raconté comment, lors de la reprise de Bamut, un PT-76 fut retrouvé abandonné sur une colline, clairement laissée par les forces tchétchènes. Il est possible qu'il s'agisse du char de Golubev, car il n'y avait pas d'autres PT-76 utilisés à proximité. Il explosa.
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Conflit Sectaire de Moluques (1999-2002)
Le Corps des Marines Indonésien utilisa ses PT-76B sur l'île indonésienne d'Ambon pendant le conflit.
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Fin de sa production et de son service
Le PT-76 connut une longue production, commençant en 1952 et se terminant en 1967, avec un total d'environ 12 000 unités construites, dont 2 000 exportées. Parmi ceux-ci, 4 172 étaient des PT-76B, dont 941 à leur tour, destinés à l'exportation. En novembre 1990, il y avait encore 602 PT-76 encore en service dans la seule partie européenne de l'URSS. Après la chute de l'URSS en 1991, une grande partie d'entre eux allèrent dans les nouveaux États indépendants. Les PT-76 seraient encore en service bien après les guerres de Tchétchénie dans les années 90, mais jusqu'à présent, aucun dans la guerre du Donbass. Avec le début de la production du BMP-1, le PT-76 était redondant pour les Soviétiques. Tout aussi mobile et amphibie, avec un nouveau canon et surtout, capable de transporter des troupes, ce véhicule rendu également inutile son cousin, le BTR-50. Après le retrait des équipements russes de Tchétchénie, en 2006, les PT-76 furent tous placés dans les réserves du Ministère Russe de la Défense, mettant ainsi fin officiellement à leur service actif en Russie.
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Conclusion
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Problèmes connus
Tout au long de sa durée de vie, le PT-76 souffrit d'une poignée de problèmes fondamentaux qui ne purent pas être résolus par des mises à niveau mineures. Premièrement, le canon principal de 76mm n'était pas considéré comme suffisamment puissant et était inefficace contre les chars occidentaux plus modernes, comme le Patton et le Centurion. Deuxièmement, le blindage très fin combiné à une grosse caisse en faisait un véhicule très vulnérable, quelle que soit son utilisation sur le champ de bataille. Enfin, il avait de faibles capacités de reconnaissance, étant très bruyant, grand et sans équipement de reconnaissance approprié. Le PT-76 était excellent dans ce pour quoi il fut conçu : naviguer. Cependant, cela se fit au prix de sacrifier essentiellement toutes les autres capacités de combat. En tant que seul char léger de l'arsenal soviétique, il ne pouvait pas effectuer d’avancée profonde dans les lignes ennemies ou affronter d'autres chars moyens ou MBT en attendant l'arrivée des chars plus lourds. Le canon de 76mm était, au mieux, satisfaisant au moment du développement, mais il était clair qu'il deviendrait rapidement obsolète. Malheureusement pour le char léger, il ne put jamais être utilisé dans ce pour quoi il fut conçu - les champs et les marécages d'Europe orientale et centrale, mais plutôt dans une variété d'autres guerres et conflits de faible intensité dans d'autres parties du monde, du Vietnam à l’Afrique du Sud. Compte tenu du créneau spécifique pour lequel il fut conçu, il est peut-être inévitable que ces utilisateurs non soviétiques aient fini par l'utiliser de manière incorrecte. Ces carences dans son utilisation furent mises en évidence lorsqu'il fut opposé à d'autres chars et, en particulier, à des armes AT portatives. Alternativement, sa mauvaise réputation était principalement causée par une mauvaise doctrine et une mauvaise utilisation plutôt qu'une mauvaise conception, mais c'est un point discutable. Bien que, lorsqu'il était utilisé correctement, comme l’Armée Indienne le fit en 1971, le PT-76 pouvait surprendre ses attaquants et traverser un terrain qu'aucun autre char ne pouvait. Malheureusement, les PT-76 étaient souvent utilisés comme moyens ou MBT, et manquaient de soutien de chars plus lourds, comme prévu à l'origine. Il est également vrai que le char était condamné dès le départ en termes d'armement. Il est possible que les concepteurs soviétiques aient sous-estimé l'évolution des chars moyens et légers en Occident, affirmant que le canon était très adéquat pour les chars moyens de la Seconde Guerre Mondiale comme le Pz.Kpfw. IV, mais ne prévoyait pas le blindage lourd sur les chars comme le M48 Patton. Même contre les chars légers contemporains, comme l'AMX 13 et le M41 Walker Bulldog, le PT-76 était inférieur en termes de combat général, manquant de puissance de feu, de vitesse et de blindage. Le PT-76 excellait sur ses rivaux en matière de mobilité dans des environnements difficiles, comme les swaps, les boues profondes et la neige, et, bien sûr, les plans d'eau.
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Bilan
Le PT-76 était l'un des nombreux chars d'après-guerre conçus en pensant aux batailles de la Seconde Guerre Mondiale, pour une guerre qui n’eut jamais lieu. Pourtant, c'est toujours un char controversé, plus que beaucoup d'autres. D'une part, son obsolescence depuis le jour où il quitta les usines fut considérée comme son côté le plus faible, avec un canon obsolète et un blindage fin comme du papier. D'un autre côté, ses grandes capacités amphibies et son prix inférieur par rapport aux MBT le lancèrent dans la production de masse et à l'exportation, des pays comme la Syrie les achetant. Sa praticité et sa conception incitèrent les Chinois et les Nord-Coréens à produire des chars très similaires. Bien qu'il ne fût pas aussi high-tech ou capable que certains de ses véhicules soviétiques contemporains, il prouva que, lorsqu'il était utilisé comme prévu par ses concepteurs et la doctrine soviétique, il n'était pas aussi faible qu'il n'y paraissait.
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PT-76