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    • Sommaire
      • Genèse & Production
      • Design
      • Modèles
        • T-35 Mod. 1935
        • T-35B
        • T-35 Mod. 1939
      • Conversions
        • SU-7
        • SU-14-1 & SU-14-2
        • OT-35
      • En Action
    • Genèse & Production

      Le concept d'emploi de chars de gros tonnage à tourelles multiples prévoyait l'engagement d'engins isolés, chaque char devant pouvoir faire feu en même temps dans toutes directions. Le TG fut suivit par le T-32 qui fut le premier char lourd de l'Armée Rouge. Le T-32 aussi appelé M-11 fut développé en 1930-1931. Le T-32 avait un aspect semblable à celui du A1 Independent anglais et était armé du canon court de 76,2mm dans la tourelle principale, tandis que 4 autres tourelles plus petites possédaient soit un petit canon de 37mm ou d'une mitrailleuse. Chaque tourelle à canon disposait d'une mitrailleuse coaxiale. La caisse était de construction mixte (soudée et boulonnée) et étanche au gaz de combat. Malheureusement, le système hydraulique de transmission était peu satisfaisant. Le train de roulement comprenait 6 gros galets regroupés en 3 chariots avec suspension à balanciers et ressorts à compression.

    • T-32.
    • En août 1932, ce bureau reçu la commande d'un char de 35 t basé sur le T-32 et ce nouveau projet fut baptisé T-35. Le premier prototype fut finalisé le 20 août 1932 sous le nom de T-35-1 et le 1er septembre il fut présenté à une commission spéciale qu'il impressionna.

      La tourelle principale devait être armé avec le canon PS-3 de 76,2mm et une mitrailleuse DT de 7,62mm. En raison du manque de canons disponibles, un faux canon en bois fut monté sur le prototype. Au cours de la production, le PS-3 fut souvent remplacé par le KT de 76,2mm. L'ensemble de la propulsion développé à partir de celui du TG-1 comprenait un moteur M6, l'embrayage principal à friction, la boîte de vitesse et les embrayages latéraux. Grâce à un système pneumatique bien conçu, la conduite du char était assez aisée. Les premiers tests furent effectués durant l'automne 1932 et plusieurs défauts furent découvert au niveau de la transmission. En raison de sa complexité et de son coût élevé, le T-35-1 n'était pas calibré pour la production de masse et ce design fut finalement supprimé.

      En février 1933, les Russes commencèrent à travailler sur une nouvelle version, le T-35-2. Le T-35-2 utilisait les mêmes tourelles que le T-28 dans un but de standardisation. Le T-35-2 fut équipé du moteur essence M-17, d'une nouvelle boîte de vitesse et d'une transmission améliorée. Le reste était identique au T-35-1. Le T-35-2 devait également être armé du PS-3 de 76,2mm. Le premier spécimen fut complété en avril 1933 et le 1er mai, il participa à une parade militaire à Leningrad alors que le T-35-1 participa à une parade similaire à Moscou.

    • T-35-1.
    • Le premier modèle de production, fut baptisé T-35A et fut conçu en utilisant l'expérience gagnée sur les prototypes T-35-1 et T-35-2. En mai 1933, le gouvernement de l'Union soviétique l'accepta pour la production de masse à l'usine KhPZ.

    • T-35-2.
    • Le char fit l'objet d'espionnage industriel et politique, les plans aboutissant à l'Union soviétique, où ils purent influencer la conception des T-28 et T-35.
    • Défilé militaire à Moscou, Place Rouge, 1er mai 1933.
    • Les différentes parties du T-35 étaient produites par différentes usines : la caisse était produite par l'usine Izhorskij, la boîte de vitesse était produite par l'usine Krasnij Oktyabr et le moteur par celle de Rybinskij. Selon la planification, la production dans cette usine aurait dû débuter en juin 1933 mais elle ne commença qu'en août. L'assemblage final à la KhPZ ne débuta que le 18 octobre 1933. Le premier modèle de production participa à une parade à Moscou le 1er mai 1934. Pour le 1er janvier 1934, la KhPZ devait avoir assemblé 5 T-34A et 1 T-35B (moteur M-34) mais un seul véhicule était complété à cette date. Les autres T-35A n'avait pas encore leur armement et la production du T-35B n'avait pas commencé et cette version fut finalement abandonnée. La production du T-35A avait un coût très élevé. En effet, un T-35A coûtait autant que 5 BT-5 et ce coût trop important fut la principale raison de la suppression de la production. Seulement 30 exemplaires du T-35A furent produits.

      En 1937, le T-35 fut modernisé. Plusieurs éléments comme la boîte de vitesse, les embrayages latéraux, l'équipement électrique, l'arbre de transmission et le réservoir d'huile furent améliorés. Des silencieux pour le moteur furent également installés à l'intérieur. Ces changements améliorèrent la fiabilité du T-35.

      Toujours en 1937, la KhPz débuta le travail sur une nouvelle version dotée de tourelles coniques. La production de cette variante débuta à la fin de 1938 mais seulement 6 exemplaires furent dotés de ces tourelles coniques. Notons que le T-35 fut le seul char à 5 tourelles qui ne fut jamais produit.

    • Design

      Le T-35A possédait une caisse plus longue que ses deux prédécesseurs, ainsi que de plus petites tourelles, une caisse améliorée et certaines autres modifications. Il est intéressant de noter que chaque exemplaire est unique en soi car des changements mineurs furent réalisés sur chaque exemplaire.

    • Pièces frontales et arrière du T-35A.
    • Pièces frontales et arrière du T-35 Mod. 1938.
    • Le T-35A était un impressionnant cuirassé terrestre, doté de pas moins de 5 tourelles dont la puissance de feu était assurée par un canon PS-3 de 76,2mm, 2 canons Mod. 1932 de 45mm et 5 mitrailleuses DT de 7,62mm. Le T-35A transportait 96 obus de 76,2mm, 220 obus de 45mm et 10 080 munitions de 7,62mm. Cette disposition donnait au char une haute silhouette de 3,43 m et en faisait une cible facile et empêchait tout contrôle efficace du tir (sur certains modèles les tourelles de mitrailleuses furent enlevées). La tourelle principale pouvait faire feu tous azimuts, ce qui n'était pas le cas des tourelles auxiliaires. Le modèle amélioré de 1939 fut équipé de tourelles coniques.

    • Tourelles du T-35A.
    • Tourelles du T-35 Mod. 1939.
    • Le T-35 connaissait de nombreux problèmes au niveau de son moteur (V12 M-17T essence développant 500 ch) et de sa transmission mécanique (4 vitesses en marche avant et 1 marche arrière), ce qui handicapait sa mobilité sur le champ de bataille. Le T-35 pouvait tout juste atteindre sur route les 30 km/h (19 km/h en tout terrain) et avec ses 910 L embarqués pouvait tout juste parcourir 150 km sur route (70 km en tout terrain). Le système de direction ne pouvait pas supporter bien longtemps les efforts engendrés par le poids du char. De plus, le moteur avait souvent tendance à surchauffer.

      La suspension du T-35A était constituée de 4 chariots porteurs munis de ressorts à spirales disposés en oblique et de 2 double-galets à bandages en caoutchouc. Elle était complétée par 6 double-rouleaux porteurs, 1 double-barbotin arrière, 1 double-poulie de tension avant + 1 double-poulie de tension auxiliaire monté entre la poulie principale et le premier chariot. Le T-35A était équipé de chenilles en acier (à guide central) de 65 cm de large qui lui procurait une pression au sol de seulement 0,69 kg/cm². La suspension était protégée par une imposante plaque de blindage de 10mm d'épaisseur. Notons que les chenilles étaient assez fragiles.

    • Suspension du T-35A.
    • Bien que possédant des dimensions impressionnantes, le T-35 avait un espace interne très réduit et les différents compartiments n'étaient pas connectés ensemble. La visibilité était très mauvaise et l'accès était très difficile et dangereux. En effet, les trappes étaient toutes disposées sur les toits de la caisse et des tourelles. Remarquez que le toit de la tourelle principal se trouvait à 3,43 m de hauteur, si on rajoute la hauteur d'un homme (même s'il n'est pas debout) on imagine facilement la cible de choix que cela représente. Le pilote ne pouvait ouvrir sa trappe que si la tourelle-mitrailleuse avant ne la recouvrait pas et cette dernière restait bloquée mitrailleuse vers l'avant, la trappe ne pouvait s'ouvrir ! Les trappes des tourelles arrière s'ouvraient difficilement également en raison de l'antenne circulaire de la tourelle principale.

    • Pont arrière du T-35A.
    • Pont arrière du T-35B.
    • Le blindage qui en moyenne était de 20mm d'épaisseur était très pauvre pour un char de cette taille et de cette catégorie. Il n'offrait que peu de protection à son équipage qui était à la merci d'armes pourtant de petit calibre. L'assemblage se faisait par boulonnage sauf pour le modèle amélioré de 1938 qui était assemblé par soudures. Sur ce modèle, le blindage frontal fut augmenté à 35mm d'épaisseur, mais restait de 20mm sur toutes les autres faces verticales.

    • Modèles

      • T-35 Mod. 1935

        Modèle de production doté de tourelles cylindriques et du moteur M-17T.

      • 67ème Régiment de Chars de la 34ème Division Blindée, Ukraine occidentale, juillet 1941.
      • T-35 avec camouflage d'hiver, Finlande, 1940.
      • T-35 de commandement, sur le front central en 1941.
      • T-35 de commandement avec phares supplémentaires sur la tourelle, Front Est, août 1941.
      • T-35B (1936)

        Version devant être équipée du moteur M-34. Jamais produite.

      • T-35 Mod. 1939 (1938)

        Version améliorée du T-35A équipée de tourelles coniques et d'un blindage frontal de 35mm.

      • 68ème Régiment de Chars, 34ème Division Blindée, 8ème Corps Mécanisé, URSS, juin 1941.
    • Conversions

      • SU-7

        On proposa d'utiliser la caisse du T-35 pour réaliser un affût automoteur de 106 t, pouvant atteindre les 26 km/h, armé d'un canon de 254mm, ou d'un obusier de 305mm ou encore un mortier de 400mm ! Cette conversion ne fut jamais produite.

      • SU-14-1 & SU-14-2 (1934)

        Canon automoteur lourd développé en 1934 par les usines Kirov de Leningrad à partir du T-35. Ce monstre initialement baptisé SU-7, était destiné à détruire les blockhaus. Les ingénieurs hésitèrent entre un canon de 254mm, un obusier de 305mm ou un mortier de 400mm. Finalement ce fut le canon B-4 Mod. 1931 de 203mm qui fut choisi comme expédiant, et le véhicule fut rebaptisé SU-14. Le SU-14 souffrait des mêmes maux que le T-35, comme une protection insuffisante et une transmission capricieuse. Le canon de 203mm fut ensuite jugé inadapté. Notons qu'en 1936, un SU-14-1 fut testé avec un moteur M-17F de 680 ch à la place du M-17T de 500 ch. Toujours en 1936, le canon de 203mm fut remplacé par un canon naval B-30 de 152,4mm sur un prototype et un Br-2 Mod. 1935 de même calibre sur un deuxième prototype, le SU-14-2. Au moment de la guerre russo-finlandaise, le blindage sera amélioré au moyen de plaques additionnelles. Les tests prouvèrent les capacités du canon de 152,4mm dans la destruction de constructions fortifiées. Cet automoteur ne sera jamais produit. Le prototype armé du canon Br-2 sera utilisé au combat fin 1941 pour la défense de Moscou contre l'invasion allemande.

      • SU-14-1.
      • SU-14-2.
      • Secteur de Moscou, hiver 1941-1942.
      • OT-35

        Quelques T-35 standard furent équipés de lance-flammes à la place des tourelles de mitrailleuses.

    • En Action

      Le T-35 servit avec la 5ème Brigade de Chars Lourds à Moscou, principalement pour les parades, de 1935 à 1940. En juin 1940, la question fut soulevée de savoir s'il fallait retirer les T-35 du service de première ligne, avec la possibilité de soit les convertir en artillerie lourde automotrice, soit les affecter aux différentes académies militaires. Le choix fut fait de les utiliser au combat à la place et les véhicules survivants furent rassemblés dans les 67 et 68èmes régiments de chars de la 34ème Division de Chars, qui servirent avec le 8ème Corps Mécanisé dans le district militaire de Kiev.

      Le premier engagement connu du T-35 eut lieu à la fin du mois de juin 1941, lors des combats plus larges dans la région de Lviv connue sous le nom de bataille de Brody. Les T-35 appartenant à la 34ème Division de Chars et traînant leurs éléments de tête d'unité en raison d'une faible mobilité tactique, rencontrèrent des blindés allemands qui avançaient sur la route non goudronnée entre les villes de Verba et Ptycha. La bataille n'est documentée que sur des photographies prises dans la foulée, et montre 7 chars soviétiques détruits dont 4 T-35 (2 de ces véhicules ayant subi des explosions de munitions) et 3 chars allemands détruits. Les épaves du T-35 montrent des preuves de tirs de canons de 37mm et les véhicules auraient pu être engagés par des Flak allemands remorqués de 8,8 cm amenés pour faire face à des KV soviétiques également actifs dans ce secteur. Un rapport soviétique de la période identifie 4 T-35 perdus le 30 juin dans cette zone avec la perte de 15 membres d'équipage.

    • Troupes allemandes posant sur un T-35 capturé. La taille impressionnante de ce char en faisait un objet d'intérêt pour le personnel allemand qui le poursuivait et le char était fréquemment photographié.
    • Au 1er juin 1941, l'Armée Rouge ne possédait que 58 véhicules de ce type, dont 48 étaient en état de combat. Au cours de l'opération Barbarossa, la majorité des T-35 perdus par les 67 et 68èmes régiments de chars furent perdus non pas à cause de l'action ennemie, mais à cause d'une panne mécanique ou d'une immobilisation, ce qui entraîna l'abandon et la destruction de ces véhicules par leurs équipages. Les causes les plus courantes de panne étaient liées à la transmission, mais le T-35 s'avéra avoir une plus grande fiabilité automobile que les T-34 et KV déployés à l'époque, la plupart des pannes résultant de l'utilisation des chars au-delà de leurs intervalles d'entretien, très peu de réparations sur le terrain ou d'ateliers de véhicules et presque aucun support de pièces de rechange. Certains T-35 impliqués dans les longues marches, les actions retardatrices et la retraite caractérisant le début de la campagne, parcoururent plus de 500 km sur des routes non goudronnées et même hors route, avant de connaître une panne significative.

      La dernière action enregistrée du T-35 eut lieu lors de la première bataille de Kharkov, où 4 chars en cours de réparation dans leur usine d'origine (rebaptisée usine n°183) furent mis en état de marche, réarmés et mis en service à la hâte pour la défense de la ville. Au moins un T-35 capturé fut expédié en Allemagne pour évaluation sur le terrain d'essai militaire de Kummersdorf. Ce char (numéro de série 715-62) fut méticuleusement inspecté et montra des valeurs d'épaisseur de blindage largement divergentes utilisées dans sa construction, probablement le résultat d'un mauvais contrôle de la qualité des plaques de blindage fournies par les aciéries. En avril 1945, ce char, désormais dépouillé de la majeure partie de son armement et immobile, fut affecté à la 150ème Brigade de Panzer et remorqué dans la ville de Zossen où il sert de fortification fixe et de barricade.

      Le T-35 fut parfois cité comme ayant participé à la Guerre d'Hiver contre la Finlande, mais selon des sources soviétiques, il ne le fit point. En effet, deux autres prototypes de chars lourds multi-tourelles avaient été envoyés au front pour des essais : le T-100 et le SMK. Des KV-1 à tourelle unique participèrent également au même test lors de la bataille de Summa. Le SMK fut détruit par une mine terrestre finlandaise et toutes les tentatives de récupération du monstre de 55 t échouèrent. Les photographies finlandaises du char jusque-là inconnu furent désignées par erreur T-35C par les services de renseignement allemands.

    • Affiche d'agitation de l'Armée Rouge. « Vive l'Armée Rouge ouvrière et paysanne - la fidèle gardienne des frontières soviétiques ! ». Au premier plan se trouve une représentation schématique du T-35, 1935.

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