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    • Sommaire
      • Genèse & Production
      • Design & Modèles
        • IS-1
        • IS-2
          • IS-2 Mod. 1944
          • IS-2M
      • Conversions
        • IS-2U
        • IS-3
        • IS-4
        • IS-5
        • ISU-152
        • ISU-122 & ISU-122S
        • IS-M
        • Autres
      • En Action
        • IS-1
        • IS-2
          • 2ème Guerre Mondiale (1939-1945)
          • Guerre Froide (1945-1991)
    • Genèse & Production

      Le prédécesseur de l'IS-1 fut le KV-13 (Obyekt 233), lui-même basé sur le KV-1. Le KV-13 qui était mieux blindé (réduction de l'espace interne) que la KV-1 pesait 31,7 t et était armé du canon ZiS-5 de 76,2mm et d'une mitrailleuse DT coaxiale de 7,62mm. Le blindage frontal avait une épaisseur de 120mm pour la caisse et de 85mm pour la tourelle. Il était propulsé par un moteur diesel V-2K de 600 ch, lui permettant d'atteindre les 55 km/h sur route. Tout en étant mieux blindé que le KV-1, le KV-13 était plus léger car l’on utilisait le moins d'acier possible pour l'assembler. Le KV-13, s'il conservait les galets du KV-1, était équipé des chenilles (ainsi que d'autres éléments) du T-34. Il était également équipé d'un radiateur en "U" similaire à celui du T-50 plus efficace. Durant les tests effectués en mai 1942, plusieurs défauts furent découverts comme une accélération assez faible en raison de problèmes de transmission, ainsi que la fragilité des galets, et des chenilles. Pour y remédier, le KV-13 fut équipé de la transmission mise au point pour le KV-1S et d'autres éléments provenant du châssis de ce dernier. Ce ne fut, cependant, pas suffisant pour réussir les tests et l'intérêt pour ce char s'estompa.

      Or en décembre 1942, deux nouvelles variantes du KV-13 furent produites qui ne conservaient de la première version que la caisse, les barres de torsion et le châssis. La transmission était de type planétaire 2 temps, le système de refroidissement était amélioré et les patins des chenilles étaient plus légers. En raison de l'apparition du Tiger sur le front de l'Est, le développement de chars lourds s'accéléra chez les Russes. L'usine n°100 ChKZ fut chargé de produire 2 chars expérimentaux de la classe Iosef Stalin (IS ou JS (Josef Staline)) sur base des 2 dernières versions du KV-13. Le premier char armé du canon de 76,2mm fut appelé IS-1 (Obyekt 233) et le deuxième armé de l'obusier de 122mm U-11 fut appelé IS-2 (Obyekt 234).

    • KV-13.
    • Le développement ultérieur du projet conduisit à la création en 1943 de l’IS-1.
    • Prototypes de l’IS-2 et de l’IS-1.
    • Les deux chars expérimentaux furent testés entre le 22 mars et la 19 avril 1943 avec succès. Les deux modèles étaient moins lourds et plus rapides que le KV-1S et également mieux protégés (IS-1) voir mieux armés (IS-2). Cependant, des défauts furent découverts sur le châssis et l'ensemble moteur-transmission. De plus sur terrain mou, les deux chars avaient du mal à conserver leur direction en raison d'un trop grand espace entre les galets. Il fut donc recommandé d'augmenter le nombre de galets. Pendant les essais, les préparations pour la production de masse débutent à la ChKZ ainsi que chez les sous-traitants (UZTM et usine n°200). Début avril 1943, les premières données sur le blindage du Tiger furent obtenues, à leur lecture il fut recommandé de développer des canons plus puissants. Les tests de feu effectués sur un Tiger capturé démontrèrent que le canon AA 52-K Mod. 1939 de 85mm était l'arme la plus efficace, car elle pouvait percer le blindage frontal de 100mm du Tiger à plus de 1 km. Début juin 1943, 4 canons de 85mm (2 S-31 et 2 D-5T) furent prêts pour être montés sur les nouveaux chars lourds. Cependant, la tourelle d'origine des IS était trop étroite pour accueillir le canon de 85mm et une nouvelle tourelle moulée plus large dut être mise au point. Tous ces changements donnèrent au char un poids de 44 t. Pour compenser l'augmentation du poids et pour donner au char une meilleure assise sur terrain mou, un galet fut rajouté. Malgré tout, le nouveau modèle était moins mobile que les précédents mais c'était le prix à payer pour un meilleur armement. Deux prototypes d’IS avec canon de 85mm (Obyekt 237) furent finalisés en juillet 1943, l'un avec le S-31 et l'autre avec le D-5T. Les tests qui furent effectués avec ceux du KV-85 (mêmes canons) en juillet 1943 démontrèrent que le D-5T donnait les meilleurs résultats. Les deux versions armées du D-5T furent rebaptisés IS-1 et KV-85.

    • Obyekt 234 (122mm U-11).
    • Obyekt 237 (85mm S-31).
    • Début août 1943, ces deux prototypes furent testés à Koubinka et furent tous deux recommandés pour la production. Le 8 août une colonne de chars expérimentaux traversa Moscou et fut examinée par Staline, Molotov, Vorochilov et Beria. Le 4 septembre 1943, l’IS-1 entra en service dans l'Armée Rouge.

      Cependant, l'usine n°100 reçut l'ordre de développer un IS expérimental avec un canon de 122mm et un canon automoteur sur le même châssis (ISU-152). Cette volonté, provient de la découverte, que le meilleur canon lors de la bataille de Koursk (juillet 1943), fut l’A-19 Mod. 1931 de 122mm. Les ingénieurs de l'usine n°9 conçurent donc le D-2 de 122mm, utilisant le système de visée du A-19 et l'affût de l'obusier M-30 de 122mm. L'installation du canon de 122mm sur un char lourd était possible par l'adoption d'amortisseur de recul, d'un mécanisme d'élévation et d'un frein de bouche. Le premier exemplaire d’A-19 pour char fut prêt le 12 novembre 1943. Cependant, l'affût de l'obusier M-30 fut remplacé par celui du D-5T. L'IS-2 (Obyekt 240) passa les différents tests avec succès. Cependant, durant les tests le frein de bouche en forme de T manqua de causer la mort de Vorochilov et fut remplacé par un frein de bouche à 2 chambres similaires à ceux utilisés par les Allemands.

    • Obyekt 240 (122mm D-25T).
    • Obyekt 244 (suspension d’IS-6).
    • Les premiers IS-1 furent livrés par la ChKZ à l'Armée Rouge en octobre 1943 et les premiers IS-2 en décembre de la même année. La ChKZ continua la production du KV-85 jusqu'à la fin de 1943. En janvier 1944, furent livrés les derniers IS-1 (107 exemplaires furent produits), puis la ChKZ se concentra uniquement sur la production de l’IS-2 armé du nouveau canon D-25T de 122mm (à culasse semi-automatique). L’IS-2 fut produit à 3 475 exemplaires de décembre 1943 à juin 1945.

    • IS-2 à l'usine.
    • Design & Modèles

      • IS-1 (IS-85) (1943)

        L’IS-1 avait un équipage de 4 hommes : le pilote, le chargeur, le tireur et le commandant. Il pesait 44 t, mesurait 6,70 m de long sans le canon (8,30 m avec le canon), 3,10 m de large et 2,70 m de haut. Il était équipé d'un poste radio 10R ou 10RK. Le nez du char était moulé et équipé d'un sabord de vision blindé et de 2 épiscopes rotatifs.

        Le canon de D-5T L/51,6 de 85mm fut monté dans une nouvelle tourelle moulée, élargie, dotée d'une coupole de commandant (6 épiscopes fixes et 1 épiscope rotatif), une trappe circulaire pour le chargeur et une mitrailleuse montée sur rotule à l'arrière. Le D-5T pesait 1,53 t et possédait un recul maximum de 32 cm. Ce canon était également doté d'un bloc de culasse semi-automatique. Le mécanisme de recul était composé d'un frein hydraulique de recul et d'un récupérateur hydropneumatique situés au-dessus du tube (le récupérateur du côté droit, le frein de recul du côté gauche). L'IS-1 transportait 59 obus de 85mm et 2 520 coups de 7,62mm pour ses 2 mitrailleuses DT (coaxiale, arrière de la tourelle). Un épiscope rotatif était présent sur le côté droit du toit et un périscope panoramique était présent sur le côté gauche du toit. Le toit de la tourelle accueillait encore le couvercle blindé du ventilateur de tourelle.

      • Tourelle.
      • Différentes configurations de l’avant de caisse.
      • La suspension comprenait 6 double-galets indépendants montés sur barres de torsion, 3 double-rouleaux porteurs, 1 double-poulie de tension avant et 1 double-barbotin arrière. Les chenilles avaient une largeur de 65 cm (87-90 patins) qui lui procuraient une pression au sol de 0,78 kg/cm². L'IS-1 était propulsé par un moteur V12 diesel V-2-IS (V-2K) développant 600 ch couplé à une boîte de vitesse avec 4 rapports en marche avant et 1 marche arrière. Avec son poids de 44 t, l'IS-1 pouvait atteindre les 37 km/h sur route (19 en tout terrain) et parcourir 150 à 260 km (avec réservoirs externes) sur son propre carburant.

      • Train de roulement.
      • Le blindage de la tourelle était de 100mm sur les parties verticales. Sur la caisse, le blindage variait de 60 à 120mm à l'avant, était épais de 90mm sur les côtés et de 60mm à l'arrière. Les parties horizontales étaient épaisses de 20 à 30mm.

        L'IS-1, première version de la famille IS était armée du canon D-5T de 85mm comme le KV-85 développé en même temps. L'IS-1 avait pour avantage d'être mieux blindé (blindage frontale max. de 120mm) tout en gardant une mobilité similaire. L'IS-1 était équipé de la même tourelle moulée que le KV-85. La superstructure qui dépassait au-dessus des chenilles permit l'installation de cette tourelle.

      • Le canon de 85mm pourtant assez efficace contre les chars lourds allemands (à 1 km max.) fut vite jugé insuffisant pour assurer aux Russes la suprématie sur le champ de bataille et la production de l'IS-1 fut vite abandonnée au profit de l'IS-2 armé du canon de 122mm.

      • Unité inconnue, Armée Rouge, 3ème front de Biélorussie, pays baltes, 1944.
      • 1er Régiment de Chars Lourds de Percée de la Garde, 11ème Corps de Chars de la Garde, 1ère Armée de Chars, 1er Front Ukrainien, Ukraine, mars 1944.
      • 12ème Brigade de Chars Lourds de la Garde, col de Dukla, Slovaquie, septembre 1944.
      • IS-2 (IS-122) (1943)

        L'IS-2 différait du premier de part : son poids (46 t) et ses dimensions : il mesurait 6,70 m de long sans le canon (9,80 m avec le canon), 3,10 m de large et 2,70 m de haut. Le nez du char dans un premier temps était moulé sauf pour les modèles livrés par UZTM qui avaient un nez soudé.

      • Le canon de D-25T L/43 de 122mm était monté dans une tourelle moulée, plus longue que celle de l'IS-1, dotée d'une coupole de commandant (6 épiscopes fixes et 1 épiscope rotatif). La tourelle était aussi équipée d'une trappe circulaire pour le chargeur et d'une mitrailleuse montée sur rotule à l'arrière. Sur le toit de la tourelle, 2 épiscopes rotatifs étaient présents pour le tireur et le chargeur. Le canon de 122mm à frein de bouche et à culasse coulissante avait une cadence de tir de 6 coups/min. Le D-25T avait une portée de tir maximum de 13 km. En raison des dimensions des obus de 122mm, seulement 28 pouvaient être embarqués ce qui était fort peu en comparaison des 59 de 85mm embarqués sur l'IS-1. De plus l'ogive et la charge étaient rangés séparément et devaient être assemblés avant la mise à feu ce qui compliquait fortement la tâche des artilleurs. Avec les AP BR-471, le canon de 122mm de l'IS-2 pouvait percer le blindage (en pente) du Panther à 600-700 m et celui du Tiger (moins bien profilé) à 1,2 km, mais cela dépend fortement de l'expérience et de l'efficacité de l'équipage. Le blindage frontal du Panther pourtant moins épais que celui du Tiger était pentu et faisait donc souvent ricocher les obus qui venaient le frapper alors que celui du Tiger était plus vertical et encaissait au maximum les impacts. En fait, les obus à pointes aplaties étaient plus efficaces contre les blindages en pentes comme celui du Panther. Contre de tels blindages, les artilleurs russes utilisèrent donc des HE OF-471.

        Cependant à partir de l'été 1944, les AP du 122mm devinrent plus efficaces sans que les Russes y soient pour quelque chose. En effet, les Allemands connaissaient des pénuries en manganèse et durent utiliser de l'acier à haute teneur de carbone mélangé avec du nickel pour réaliser leurs blindages. Cependant, les blindages constitués de ce mélange étaient plus fragiles que les précédents.

      • Intérieur d’IS-2.
      • L'armement était complété par 2 mitrailleuses DT de 7,62mm (avant et arrière de la tourelle). À partir de mai 1944, un nouveau mantelet plus large fut installé avec un blindage plus épais. La coupole du commandant fut déplacée de 6,3 cm sur la gauche et le périscope PT-4-17 fut remplacé par un MK-IV. Toujours à partir de mai 1944, une mitrailleuse AA DShK de 12,7mm monté sur un affût circulaire monté sur la coupole du commandant.

      • Différents freins de bouches pour le 122mm.
      • Vue externe des munitions pour le canon D25-T de 122mm et le canon automoteur A-19. De Gauche à droite :
        Cartouches.
        HE/HE-Frag PF-471.
        AP-T BR-471
        APC BR-471B.
      • La plaque arrière de la superstructure était dotée d'une plaque d'entretien boulonnée et montée sur charnières (pour les gros entretiens, 2 types de plaques), munie de 2 trappes rondes montée aussi sur charnière (pour les petits entretiens).

      • Différentes configurations de l’arrière de caisse.
      • Le plateau arrière était équipé d'une trappe d'accès surmontée du couvercle pour la prise d'air du ventilateur et de plusieurs grilles de ventilation. De chaque côté du plateau arrière étaient disposés les réservoirs externes de carburant.

      • Pont arrière.
      • La suspension comprenait 6 double-galets indépendants montés sur barres de torsion, 3 double-rouleaux porteurs, une double-poulie de tension avant et un double-barbotin arrière. Les chenilles avaient une largeur de 65 cm (87-90 patins) qui lui procuraient une pression au sol de 0,81 kg/cm². L'IS-1 était propulsé par un moteur V12 diesel V-2-IS (V-2K) développant 600 ch couplé à une boîte de vitesse avec 4 rapports en marche avant et 1 marche arrière. Avec son poids de 46 t, l'IS-2 pouvait atteindre les 37 km/h sur route (19 en tout terrain) et parcourir 150 à 230 km (avec réservoirs externes) sur son propre carburant.

      • Train de roulement.
      • Le blindage de la tourelle était de 90mm sur les parties verticales. Sur la caisse, le blindage était épais de 120mm à l'avant, de 90mm sur les côtés et de 60mm à l'arrière. Les parties horizontales étaient épaisses de 20 à 30mm. Bien qu'impressionnant ce blindage ne fût pas parfait. En effet, des tests de résistance furent effectués avec un ZiS-3 de 76,2mm. À partir d'une distance de 500-600 m, tous les côtés du char furent mis à l'épreuve. Si la plupart des obus ne pénétrèrent pas complètement à l'intérieur du char, ils créèrent au minimum un dangereux et mortel effet de fragmentation à l'intérieur. Ce test, explique en partie les pertes importantes subies par les IS-1 et IS-2 durant l'hiver 1943 et le printemps 1944. Les ingénieurs calculèrent qu'en équipant les IS avec des plaques de blindage supplémentaires de 20-30mm d'épaisseur, ils seraient totalement à l'abri des AP des canons de 75 et de 88mm allemands. Pour améliorer la protection de la partie avant, on donna au glacis une pente de 30° qui le rendit quasi invulnérable aux obus de 88mm venant le frapper avec un angle de 30°. Cependant, la partie inférieure du nez du char restait très vulnérable aux 88mm allemands avec un angle de 60°. Pour compenser ce défaut il aurait fallu altérer fortement le design du nez et du compartiment avant, et la probabilité d'un impact à cet endroit était très faible. Une solution ad-hoc fut trouvée en soudant des patins de chenilles sur la partie inférieur du nez.

      • Schéma de blindage de l’IS-2 et du Mod. 1944.
      • L'IS-2 était armé d'un canon/obusier A-19 Mod. 1931 de 122mm, doté de performances AT inférieures aux canons allemands mais dont l’HE très puissant pouvaient infliger de graves dégâts structurels à ses adversaires. Cependant, le développement de cette arme et de son frein de bouche se révéla laborieuse. De plus, la cuirasse de l'IS-2 pourtant épaisse restait vulnérable aux canons allemands. En effet, lors des impacts, des morceaux se détachaient souvent à l'intérieur, devenant ainsi autant de projectiles pouvant blesser (des fois mortellement) l'équipage. Le glacis à l'avant de la caisse est le principal point faible du blindage de ce char. La copie dut être revue pour que ce char puisse tirer profit de son grand potentiel face aux chars allemands, cela bien sûr au détriment des cadences de production.

      • Secteur de Vitebsk, hiver 1943-44.
      • IS-2 s'engageant dans le secteur de la division « Gross Deutschland », à la fin de 1944, où il fut détruit.
      • 88ème Régiment Indépendant de Chars Lourds de la Garde, Berlin, avril 1945.
      • 3ème Armée de Chars de la Garde du général Rybalko, Berlin, avril 1945.
        • IS-2 Mod. 1944

          En 1944, l'IS-2 bénéficia d'un programme de modernisation en vue de gommer ses principaux défauts. Le dessin du glacis est modifié pour le rendre plus efficace et la trappe d'accès du pilote est supprimée, améliorant ainsi la résistance structurelle de l'avant de la caisse tout en simplifiant la production. La tourelle accueille désormais un canon D-25T doté d'un frein de bouche différent et surtout d'un système de chargement semi-automatique. Cependant comme pour l'IS-2, les obus sont toujours en 2 parties en raison de leur taille. Cet état de fait est bien entendu nuisible au niveau de la cadence de tir par rapport à ses opposants sur le champ de bataille. Notons encore que le char reçoit de nouveaux optiques, positionnés différemment et que les trappes d'observation sont supprimées.

        • Unité inconnue, Carélie, 1944.
        • Prusse orientale, février 1945.
        • Unité indépendante inconnu de la Garde, Hauteurs de Seelow, mars-avril 1945.
        • 7ème Brigade de Chars Lourds de la Garde Indépendante, Armée Rouge, Berlin, Allemagne, avril 1945. Il fut nommé « Combat Girlfriend » et combattit dans la banlieue sud-est de Berlin dans le cadre de la 8ème Armée de la Garde de Tchouïkov. Ils firent peindre un ours polaire sur une étoile rouge pour commémorer leur participation à la précédente Campagne Carélienne.
        • Unité inconnue, Armée Rouge, Berlin, Allemagne, avril 1945.
        • 4ème Régiment de Chars Lourds Polonais, Allemagne, avril 1945.
        • 1ère Brigade de Chars Tchécoslovaque, Prague, mai 1945.
        • Armée de Libération du Peuple, défilé à Pékin, 1954.
        • IS-2M (1957)

          Modernisation technologique des IS-2 préexistants. Nouveaux flancs de caisse avec coffres de rangement intégrés, chenilles et galets du T-10M, mitrailleuse à l'arrière de la tourelle remplacée par une ventilation et de nombreuses autres améliorations techniques mineures.

        • Version modernisée avec des bacs de rangement au-dessus des chenilles et d’autres modifications, 1957.
    • Conversions

      • IS-2U

        Avec l'aide de l’Institut NII-48, l’usine n°100 conçut également l'IS-2U simultanément avec l'Obyekt 252U, créant un IS-2 avec une caisse avant en forme de pique. Une version améliorée de l'IS-2, il comportait un nouveau canon et le blindage frontal à nez de brochet. Comme l'Obyekt 252, il fut rejeté, au profit du Kirovets-1 du SKB-2, devenu plus tard l'IS-3.

      • Plans de l'IS-2U, parfois utilisés à tort pour montrer des chars lourds chinois. Bien que le programme lui-même soit différent de l'Obyekt 252U, le blindage en nez de brochet fut conçu par les mêmes ingénieurs, Tarotko et Moskvin.
      • IS-3 (1945)

        Durant l'été 1944, les Russes lancèrent un programme de chars lourds, le Kirovets-1 en raison des lourdes pertes subies à cause des canons allemands. Deux projets s'opposèrent. Le premier projet était basé sur les Obyekt 244, 245 et 248. Il devait être équipé d'un glacis composé de 2 plaques soudées entre-elles dont l'arête était disposée longitudinalement (nez de brochet). Cette disposition permettait de réduire le poids du char et les ingénieurs espéraient que ce type de nez offrirait plus de résistance au feu ennemi. Cette version n'avait pas de radio-opérateur et le pilote était assis au centre du poste de pilotage. La caisse était soudée car beaucoup de fonderies étaient occupée par la production des tourelles d'IS-2 et du T-34 et que les Russes avaient faits de gros progrès dans l'assemblage par soudure.

      • 1er prototype de l'IS-3 (Kirovets-1).
      • Le deuxième projet était équipé d'une tourelle révolutionnaire en forme de galet aplati et armée du D-25T de 122mm, qui ressemble fortement à celle des chars russes modernes. Elle avait pour particularité de dévier plus facilement les AP ennemis. Fait important, la bonne disposition des éléments permis sans accroître les dimensions d'installer un blindage nettement plus épais (250mm max. à la place de 100mm pour l’IS-2).

      • Prototype final de l'IS-3.
      • Les deux prototypes furent montrés au Ministre de l'Industrie des Blindés, V.A. Malyshev. Ce dernier décida de mélanger les éléments intéressants des 2 projets pour constituer un seul modèle : la tourelle du projet n°2 devait être montée sur la caisse du projet n°1. Le premier prototype de ce char, appelé Obyekt 703, fut finalisé en octobre 1944. Staline accepta peu après le nouveau char pour la production.

      • L’IS-3 disposait d'une excellente caisse et d'une excellente tourelle, dotées d'un blindage incliné qui procurait au char une excellente protection. À l'avant le pilote disposait d'une petite trappe avec un épiscope rotative (flanquée sur la gauche de l'unique phare avant), juste au-dessus du glacis typique en nez de brochet. Notons que le périscope devait être enlevé pour ouvrir la trappe. La plaque arrière de la caisse penchait vers l'arrière. Les côtés de la superstructure étaient aussi pentus et surplombaient les chenilles.

        Le canon D-25T semi-automatique était équipé d'un frein de bouche et possédait une cadence de tir de 2-3 coups/min. L'IS-3 transportait, comme l'IS-2, 28 obus de 122mm : 18 HE-Frag et 10 AP. On peut en déduire, que l'infanterie ennemie et les cibles légères étaient les principaux objectifs de ce char. Les optiques étaient de type TSh-17 et POP. L'armement était complété par une mitrailleuse DT de 7,62mm montée à l'avant de la tourelle avec le canon ainsi qu'une mitrailleuse AA DShK de 12,7mm montée sur un affût circulaire sur le toit de la tourelle. La tourelle n'avait pas de coupole de commandant mais 2 trappes montées sur charnières. Elle était également équipée de 3 épiscopes rotatifs. L'équipage de l'IS-3 était composé de 4 hommes : le pilote, le commandant, le tireur et le chargeur.

        L'IS-3 était équipé de 4 réservoirs internes (520 L au total) disposés par pairs des 2 côtés du moteur. On pouvait y ajouter 4 réservoirs externes cylindriques (90 L chacun) disposés par pairs de chaque côté du plateau arrière. Ces réservoirs externes pouvaient être éjectés facilement en cas d'attaque subite de l'ennemi. L'IS-3 était également équipé du même moteur que l'IS-2 (V12 diesel V-2-IS de 600 ch) et de la même transmission (4 vitesses en marche avant et 1 marche arrière) et la même suspension. Les performances des 2 chars étaient fort similaires. Notons que si les deux chars avaient à peu près le même poids, l'IS-3 était mieux protégés surtout au niveau de la tourelle.

        Les premiers IS-3 quittèrent l'usine (ChKZ) vers la moitié de mai 1945, trop tard pour participer aux dernières batailles sur le front oriental. Il est possible que des IS-3 furent utilisés sur le front d'extrême orient contre les Japonais en août 1945. En tout, 350 IS-3 furent produits durant 1945.

        IS-2 redessiné avec une silhouette plus basse, le glacis en forme de "nez de brochet" et une tourelle en forme de carapace.

      • Unité inconnue - Union soviétique, 1945-1946.
      • IS-4 (1945)

        En 1944, les Russes commencèrent à travailler sur un char lourd destiné à entrer en service à la fin de la guerre et surtout pour l'après-guerre, l'IS-4. Trois prototypes furent dans un premier temps mis au point : les Obyekt 701-2, 701-5 et 701-6 qui se distinguaient par leur armement ou par leur blindage. Le mieux réussi de ces prototypes fut le 701-6 qui cependant ne fut accepté pour le service qu'en 1947. Cependant, certains exemplaires de préproduction furent livrés en 1945-1946. Un total de 250 exemplaires fut réalisé. Ils furent presque tous envoyés en extrême orient. En 1949, la production de l'IS-4 fut supprimée et la plupart des chars furent retirés du service en raison d'un poids trop lourd (limite de 70 t) pour les ponts et les transports de l'époque et d'une transmission défaillante.

      • Unité inconnue, Armée Rouge, frontière russo-chinoise, 1960.
      • IS-5 (Obyekt 730) (1944)

        Toujours en 1944, l'usine 100 débute le développement d'un nouveau char lourd de la famille IS, l'IS-5. Plusieurs prototypes qui se distinguaient par leur armement, le blindage ou leur tourelle furent mis au point. Le châssis quoique basé sur les modèles existants était doté de nouveautés. L'IS-5 ne fut jamais produits et seulement des maquettes en bois furent réalisées.

      • ISU-152 (1943)

        La seule véritable conversion des IS fut l’ISU-152, un canon automoteur armé de l'obusier ML-20S de 152mm monté sur un affût à rotation limité dans une large superstructure avant (voir l'article connexe).

      • ISU-122 & ISU-122S (1944)

        Sur la base de l'IS-2, depuis avril 1944, un ISU-122 fut produit, armé d'un canon A-19C de 122mm (qui est identique balistiquement parlant au D-25T, mais a des dispositifs de recul plus gros et n'est pas équipé d'un frein de bouche). Depuis septembre de la même année, sur la base de l'IS-2, parallèlement à l'ISU-122, une nouvelle version du canon automoteur avec un canon long de 122mm, l'ISU-122S, fut lancée dans la production de masse. Son armement était une version automotrice du canon D-25S, qui présentait des différences structurelles notables par rapport au D-25T.

      • ISU-122.
      • ISU-122S.
      • IS-M (IS-2Sh) (1944)

        Version de conception de modernisation en profondeur de l'IS-2, proposée par Nikolai Shashmurin à l'usine n°100 au début de 1944. Le projet prévoyait l'emplacement arrière du compartiment de combat, ainsi que l'installation d'un canon long de 122mm.

        Début décembre 1943, la Direction Générale des Blindés de l'Armée Rouge approuva les exigences tactiques et techniques d'un char lourd prometteur. Curieusement, l'IS-2 fut mis en service fin octobre 1943, c'est-à-dire qu'un mois plus tard, l'armée avait des besoins prêts pour la prochaine génération de chars lourds. Ils sonnaient comme suit : blindage du front de la caisse et de la tourelle : 200mm ; flancs : 160mm ; Poupe : 120mm ; Armement : canon de 122mm ou d'un obusier de 152mm ; Puissance du moteur : 800-1 000 ch ; Vitesse max : 35 km/h ; Poids : 55 t ; Équipage : 5.

        Au début de 1944, conformément à ces exigences, un groupe de concepteurs de l'usine n°100 sous la direction de NF Shashmurin développa une conception préliminaire du char.

        La disposition de ce véhicule était inhabituelle pour un char soviétique. Le compartiment de combat, la tourelle et la transmission étaient situés à l'arrière du char, le compartiment moteur au milieu et le compartiment de conduite. Le train de roulement utilisait des galets de grand diamètre sans galets de support. La transmission était un arbre d'hélice qui passait sous le plancher du compartiment de combat. L'emplacement de la tourelle à l'arrière de la caisse ne permettait pas au canon long de heurter le sol et facilitait la manœuvre du char dans les passages étroits. Or, au début de l'été 1944, le bureau d'études de l'usine lança la conception de 2 versions de l’IS-6 (Obyekt 252 et 253), les travaux sur l'IS-M s’arrêtèrent.

      • Autres

        Pour le reste, les diverses conversions furent le fruit de l'installation sur le terrain de divers équipements comme des rouleaux anti-mines ou divers équipements d’excavation ou de génie.

      • IS-2 avec un dispositif de déminage PT-3.
      • IS-2 avec excavatrice de tranchée de charrue.
    • En Action

      • IS-1

        La supervision de l'utilisation au combat et de l'exploitation des nouveaux chars fut confiée à l'ingénieur major AI Shamin, assistant principal du chef du département des tests du NIBT, auteur du manuel de réparation militaire du KV-1, qui fut envoyé au 13ème Régiment de Chars Lourds de la Garde, où Shamin arriva le 5 février 1944. Des chars lourds furent utilisés comme bélier pour percer les défenses ennemies. Lors de la toute première bataille près de Lisyanka le 19 février, à laquelle, en raison de problèmes techniques, seuls 5 IS-1 sur 10 avancèrent aux positions pouvaient participer, il s’avéra que le canon de 75mm du Panther perça non seulement le blindage frontal du char, conçu pour résister au 88mm, mais aussi le canon précité du Tiger. Les 5 chars furent perdus, 2 d'entre eux brûlèrent et 3 furent touchés, et la trappe du conducteur fut touchée 2 fois. Lors de la deuxième bataille, en avançant sur la ville d'Uman, les IS-1 essuyèrent le feu de canons AA camouflés de 88mm à une distance de 600 à 800 m, mais en général, le blindage frontal des chars résista aux coups, bien qu'il y ait eu des cas de fissures. Après la capture d'Ouman, les 5 chars restants se dirigèrent vers la ville de Balti, mais s’arrêtèrent en raison de problèmes techniques.

        Shamin rédiga un rapport dans lequel la principale conclusion était que l'IS-1 n'avait pas suffisamment d'avantages dans la lutte contre les chars lourds ennemis. Ce rapport n'affecta pas le sort de l’IS-1, car à ce moment-là, il avait en fait été décidé de le remplacer par l’IS-2 plus performant, cependant, le rapport influença sérieusement le développement ultérieur de la famille des IS. En plus de la puissance insuffisante du canon et du blindage insuffisant, de nombreux problèmes techniques liés à la conception du char furent signalés.

        Les IS-1 restants furent utilisés comme véhicules de commandement, ou réduits au 1er Régiment de Chars de la Garde, qui participa à l'opération Lvov-Sandomierz, et la dernière fois que ces chars furent massivement utilisés le fut dans l'opération des Carpates orientales en septembre-octobre 1944.

      • IS-2

        • 2ème Guerre Mondiale (1939-1945)

          La première bataille de l'IS-2 contre les Tiger eut lieu en avril 1944 près de la ville de Ternopil. Les véhicules du 11ème Régiment de Chars Lourds participèrent à cette bataille. Des régiments de chars lourds de gardes séparés, armés d’IS-2, prirent une part active aux hostilités de 1944-1945. En général, le nouveau char justifiait pleinement les attentes du commandement en tant que moyen de renforcer qualitativement les unités et sous-unités conçues pour percer à l'avance les lignes ennemies bien fortifiées, ainsi que les villes.

          Les épisodes de combat suivants avec leur participation peuvent être cités comme exemples de résultats complètement différents de l'utilisation au combat des IS-2 :

          Au cours de l'opération Lvov-Sandomierz, un épisode fut connu lorsque 2 IS-2 du 57ème Régiment de Chars embusqués, arrêtèrent les forces de chars nettement supérieures de l'ennemi. En deux jours, les équipages de 2 chars lourds soviétiques détruisirent un total de 17 chars et canons automoteurs allemands, éliminant ainsi la menace de liquider la tête de pont sur la Vistule. Parmi ceux-ci, 9 sur le compte de Lyakhov et 8 sur le compte de Lukanin.

        • IS-2 détruit près de Tammisuo, Isthme de Carélie, 20 juin 1944.
        • En août 1944, le 71ème Régiment de Chars Lourds participe à la défaite du bataillon de Tiger II à la tête de pont de Sandomierz. Au cours de cette bataille, les IS-2 détruisirent 6 Tiger II. Pendant un mois et demi de combats, ce régiment détruisit 17 chars allemands, 2 canons automoteurs et 3 véhicules blindés de transport de troupes. Les pertes s'élevèrent à 3 chars incendiés et 7 détruits.

          En octobre 1944, le 79ème Régiment de Chars Lourds tenait la tête de pont Serotsky sur la rivière Narew au nord de la ville de Serotsk. L'ennemi, disposant d'un total de plus de 200 chars, tenta d'éliminer la tête de pont. Le 4 octobre 1944, à 19h00, la position des troupes soviétiques devient menaçante. À 21h00, les tankistes, ainsi que la 44ème Division de Fusiliers du 105ème Corps, lancèrent l'attaque. Avançant sous un feu nourri, ils entrèrent en confrontation avec des chars lourds ennemis. Six T-V et T-VI furent touchés et détruits. Les pertes dans ce cas s'élevaient à 1 IS-2 brûlé et 1 touché. Le 6 octobre, 4 autres chars soviétiques, 3 chars allemands et 2 véhicules blindés de transport de troupes allemands furent perdus. Du 6 au 9 octobre, le régiment, ayant habilement créé une défense, ne perdit pas un seul char, tout en brûlant 11 véhicules lourds ennemis. Au cours de ces batailles, l'équipage de l’IS-2 sous le commandement du lieutenant Ivan Khitsenko de la 30ème Brigade de Chars Lourds se distingua également. Son peloton de chars fut chargé de tenir la défense sur le flanc droit. Le peloton attaqua la colonne allemande. Le char de Khitsenko dans cette bataille détruisit 7 Tiger et en percuta un avant qu'il tire. Les Allemands furent incapables de percer sur le flanc droit.

          Le 78ème Régiment de Chars Lourds, avançant sur Debrecen en Hongrie, du 6 au 31 octobre détruisit 46 chars (dont 6 Tiger), 25 canons automoteurs, 109 canons, 38 véhicules blindés de transport de troupes, 60 postes de mitrailleuses, 2 dépôts de munitions et 12 avions sur l'aérodrome. Les pertes du régiment s’élevèrent à 2 IS-2 brûlés par les Panzerfaust, 16 autres chars subirent des dommages à des degrés divers.

          En Allemagne, les combats furent particulièrement tenaces. Le 70ème Régiment de Chars Lourds, après avoir traversé la Vistule en marche et parcouru plus de 300 km, atteignit la ville de Schneidemühl fin janvier. Son siège dura 2 semaines et coûta au régiment 9 véhicules endommagés.

          Le 82ème Régiment de Chars Lourds le 8 février à 11h00 s'inclina vers l'avant avec les 1ères et 4èmes compagnies de chars lança une attaque dans le domaine de la ville de Kreuzburg. À 13h00, jusqu'à 11 chars ennemis, accompagnés « d'assauts d'artillerie », contre-attaquèrent les unités du régiment, mais, ayant subi des pertes, battirent en retraite. À 20h00, Kreuzburg était prise. Au cours de la journée des hostilités, le régiment détruit 4 chars, 4 canons automoteurs, 6 canons et 10 nids de mitrailleuses. Les pertes du régiment au cours de la journée de la bataille s'avèrent également considérables : 11 chars furent touchés et un s'enlisa.

          Dans l'opération Vistule-Oder, le 80ème Régiment de Chars Lourds du 14 au 31 janvier 1945 détruit 19 chars et canons automoteurs ennemis, 41 pièces d'artillerie, 15 nids de mitrailleuses, 10 mortiers et 12 pirogues. Sur les 23 véhicules impliqués dans les combats, aucun ne fut irrémédiablement perdu.

        • Arrivée de nouveau IS-2 Mod. 1944, hiver 1945.
        • Le 81ème Régiment de Chars Lourds attaqua Kukenen à 3h30 le 16 février 1945, composé de 16 chars. Le commandant de la 144ème Division de Fusiliers, à laquelle le régiment était rattaché, considérait que les IS-2 étaient capables de tout faire eux-mêmes. Les IS-2 qui attaquèrent furent accueillis par des tirs de flanc des Allemands, qui brûlèrent 2 IS-2 et en détruisirent 2 autres. La 4ème Compagnie de Chars couvrit la sortie de 3 IS-2 de la 2ème Compagnie de Chars à la périphérie de la colonie de Nemretten, mais il n'a pas été possible de développer le succès sans l'infanterie coupée. Deux IS-2 furent abattus dans cette phase de la bataille. Pendant 3 heures, les tankistes se battirent contre l'infanterie, les chars et les canons AT ennemis, perdant 9 autres IS-2. Les tentatives pour captiver leur infanterie ne réussirent pas. En conséquence, le 16 février, Kukenen ne fut jamais pris et le régiment fut retiré de la bataille pour restaurer et entretenir le matériel. Sur les 15 IS-2 répertoriés au 17 février 1945, 7 étaient prêts au combat, 2 nécessitaient des réparations moyennes, 3 n'avaient pas été évacués du champ de bataille et 3 devaient être radiés (c'est-à-dire qu'ils peuvent être inclus dans des pertes). Apparemment, la partie allemande ne subit pas de dommages sérieux dans cette bataille, puisque les succès du régiment du 15 au 27 février 1945 comprenaient 4 chars, 4 véhicules blindés de transport de troupes, 17 canons et un canon d'assaut détruit. Selon les documents, ces succès furent obtenus lors de la bataille du 15 février et du 19 au 27 février, lorsque le régiment se remit des pertes causées le 16 février près de Kukenen.

          Lors des batailles de mars 1945 sur le territoire de la Pologne, le commandant de l’IS-2, Mikhail Alekseevich Fedotov, se distingua particulièrement. Seulement dans les deux premiers mois et demi de 1945, son char détruit 6 chars et canons automoteurs allemands, 11 pièces d'artillerie, 2 batteries de mortiers, 3 véhicules blindés de transport de troupes et plusieurs véhicules.

          Un rôle énorme dans la restauration de la capacité de combat des unités de chars soviétiques fut joué par la capacité de survie et la maintenabilité élevées des IS et des canons automoteurs créés sur leur base. Il n'était pas rare qu'un régiment, qui avait perdu la plupart de ses véhicules la veille, soit de nouveau prêt pour la bataille en 1 jour ou 2. Ainsi, dans le 88ème Régiment de Chars Lourds au 25 janvier, il n'avait que 2 chars utilisables, d'autres étaient soit détruits, soit hors service pour des raisons techniques et autres (dont 2 se noyèrent dans la rivière). Cependant, au 1er février, 15 véhicules restaurés et prêts au combat furent remis en service.

          Les 88 et 89ème Régiment de Chars Lourds furent les premiers à prendre d'assaut les positions allemandes depuis la tête de pont de Kustrinsky à la lumière des projecteurs le premier jour de l'opération de Berlin.

        • IS-2 devant la Porte de Brandebourg, 7 mai 1945.
        • Guerre Froide (1945-1991)

          L'IS-2M était la nouvelle norme pour les modifications, qui fut appliquée à presque tous les IS-2 restants après la guerre. Auparavant, les IS-2 étaient en première ligne depuis 15 ans. Cet ensemble de révisions s'étendit de 1954 à 1958. Des IS-2M participèrent à la crise frontalière soviéto-chinoise, d'autres furent stationnés sur les îles Kouriles et à Sakhaline ou transformés plus tard en bunkers. Ils restèrent en service actif assez longtemps pour participer aux manœuvres à grande échelle d'Odessa en 1982. Après cela, tous les IS-2M restants furent entreposés. À partir de 1995, ils furent officiellement mis hors service et progressivement vendus à la ferraille. Peut-être qu'une centaine d'entre eux sont encore entreposés.

          L'IS-2 équipa également les futures nations du Pacte de Varsovie, à partir de 1945 avec les armées polonaise, tchécoslovaque et hongroise. Les chars polonais prirent une part active à la poussée finale en Poméranie en 1945, tandis que les IS-2 Hongrois virent l'action pendant la révolution de 1956. Peut-être 100 ou moins (les chiffres exacts sont insaisissables) furent également envoyés aux Chinois en 1950. Non, on ne sait pas combien participèrent à la grande contre-offensive nord-coréenne à l'été 1951. Plusieurs furent également envoyés aux Nord-Vietnamiens, combattant les forces coloniales françaises. En Corée, selon les données d'action américaines, les combats impliquèrent 4 régiments de chars tenus par des volontaires chinois, dont chacun avait 3 compagnies de T-34-85 et d'IS-2.

          Finalement, un lot d'IS-2M arriva à Cuba à la fin de 1960, mais pas les pièces de rechange suivantes, empêchées par le blocus américain pendant la crise de 1962. Deux régiments de 41 chars étaient actifs mais stationnés en réserve par Castro, près du sucre australien usine, et ne participa jamais à la bataille de la Baie des Cochons. Ils furent ensuite convertis en bunkers pour la défense côtière.

        • IS-2 chinois lors d’une parade, 1959.

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