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Genèse & Production
Le M4 Sherman est sans aucun doute avec le Tiger, le char de la Seconde Guerre Mondiale le plus connu du grand public. Ce n'est pas étonnant, vu le nombre impressionnant de M4 qui furent produits durant la deuxième guerre mondiale. On a tous déjà vu dans sa vie, la silhouette caractéristique de ce char moyen, véritable symbole de l'US Army. Dans l'absolu, il n'y avait pas de quoi. En effet, le Sherman était surclassé par les modèles allemands plus sophistiqués et plus puissants. Cependant, sa simplicité en faisait un modèle idéal pour la production de masse et le Sherman fut effectivement produit en très grand nombre (+50 000 exemplaires) ce qui représente plus du double de la production totale en char de l'Allemagne durant la Seconde Guerre Mondiale. La loi du nombre dans toute sa splendeur.
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Medium Tank T5. -
Medium Tank M2A1. -
L'histoire du Sherman débuta en 1938, avec le prototype de char moyen T5 à l’Arsenal de Rock Island. Ce char qui utilisait des composants de chars légers, avec ses descendants (M2, M2A1), donnera naissance au prédécesseur direct du M4, le char moyen M3 (General Grant/Lee) au début de 1941. Le M3 avec son canon M2 de 75mm monté dans une casemate, n'était qu'une solution provisoire en attendant la création d'une tourelle capable d'accueillir le canon de 75mm. En 1940, le développement de cette tourelle bat son plein et en avril 1941, 5 prototypes furent présentés à l'armée. Celle-ci sélectionna la plus rudimentaire pour la production de masse. En mai 1941, une maquette à l'échelle (en bois) du char fut présentée et acceptée sous réserve de plusieurs modifications. En septembre, le premier modèle pilote, fut livré aux terrains d'essai d'Aberdeen. Ce prototype appelé T6, donnera entière satisfaction lors des tests, et fut standardisé pour la production de masse sous la désignation M4 Medium Tank en octobre 1941.
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Maquette en bois du prototype T6. -
Le T6, était doté d'une superstructure (caisse supérieure) entièrement moulée en forme de carapace de tortue (Turtleback) avec des portes d'accès latérales. Il était armé du canon M2 L/31 de 75mm, d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62mm et une autre mitrailleuse du même calibre montée sur rotule sur la caisse. Cependant, la superstructure moulée était difficile à produire à ce moment-là et une caisse supérieure (à angles) composées de parois soudées, fut finalement adoptée pour la production de masse. Finalement, la superstructure soudée fut donc standardisée en octobre 1941 pour le M4 et celle moulée le fut en décembre 1941 pour le M4A1. Sur les modèles de production, les portes d'accès latérales furent supprimées. Ces deux premiers modèles furent équipés de moteurs Continental (cylindres montés en étoile) qui étaient en fait des moteurs d'avions. Par la suite, plusieurs autres groupes-propulseurs furent adoptés donnant naissance à de nouveaux modèles.
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Prototype du Sherman. -
Quand on parle de la production du Sherman il ne faut pas confondre l'ordre de standardisation et celui d'entrée en production. En effet, si l'ordre de standardisation suit un chemin logique (M4, M4A1, M4A2, M4A3, M4A4, M4A6), celui d'entrée en production est quelque peu chamboulé (M4A1 2-42, M4A2 4-42, M4A3 6-42, M4 7-42, M4A4 7-42, M4A6 10-43). Il faut ne pas oublier que la production de la série M4 fut assurée par bon nombre de firmes, ce qui explique peut-être ce désordre. Plusieurs problèmes pouvaient survenir comme des retards dans l'acheminement de pièces détachées ou des installations non calibrées au départ. Par la suite, la machine de guerre américaine se mis en marche et environ 50 000 exemplaires de ce char furent produits durant la guerre (entre février 1942 et juillet 1945), ce qui est proprement énorme. Les modèles équipés du canon de 75mm furent produits à 33 671 exemplaires (68% de la production totale). Début 1944, commence la production des Sherman (76) qui sont en fait des modèles standards (M4A1, M4A2 et M4A3 (75)W) équipés de la tourelle T23 et du canon de 76mm. Un total de 10 883 exemplaires du Sherman (76) fut produit (22% de la production totale) dont certains avec la nouvelle suspension horizontale (HVSS). Notons qu'ici le nombre de firmes diminue fortement. En effet, pas plus de 2 manufacturiers par modèle de Sherman (76).
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Le 15 août 1940, l'Armée passa un contrat avec Chrysler pour créer la première installation appartenant au gouvernement, exploitée par un entrepreneur du pays à l'usine de chars de Detroit Arsenal à Warren, Michigan. Cette usine devint connue sous le nom « d'Arsenal de la Démocratie » et joua depuis un rôle central dans l'ingénierie de l'armée. La scène représente la production de M4A4 en 1942. -
Au même moment débuta également la production des Sherman armés de l'obusier de 105mm, les Sherman (105). Il s'agit de Sherman standards (M4 et M4A3 (75)W) dont le canon de 75mm fut remplacé par celui de 105mm. Un grand nombre fut fabriqué avec la suspension horizontale (HVSS). Un total de 4 680 exemplaires du Sherman (105) fut produit (10% de la production totale). On peut en conclure que 7 Sherman sur 10 étaient équipés du canon de 75mm, 2 étaient équipés du canon de 76mm et 1 de l'obusier de 105mm. * HVSS y compris.
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Design
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Compartiment de Combat
Le Sherman avait un équipage de 5 hommes, dont 2, le pilote et le mitrailleur de caisse étaient situés à l'avant du char. Le pilote était assis dans le coin avant-gauche de la caisse juste derrière les éléments de transmission finale installés dans le nez du char. Ce nez (bombé) suivant les modèles étaient constitué de 3 pièces boulonnées entre elles ou d'une simple pièce moulée. Le mitrailleur était assis dans le coin avant-droit de la caisse et était chargé de la mitrailleuse M1919A4 de 7,62mm monté sur rotule. Les 2 hommes étaient séparés par la transmission (qui comprenait 5 rapports en marche avant et 1 marche arrière, tous synchronisés). Notons que le mitrailleur disposait de plus d'espace en largeur que le pilote. La transmission était reliée au compartiment moteur par un arbre de transmission qui traversait tout le compartiment en longueur. Derrière le siège du pilote, sur le plancher, était située une trappe de secours. La partie arrière du compartiment de combat accueillait le puits de tourelle et les armoires de munitions.
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Transmission -
Dans le coin arrière-droit on trouvait une grande armoire pour munitions de 75mm, alors qu'à gauche, plus en avant, on trouvait une armoire pour munitions 7,62mm. Derrière cette dernière, était installé les batteries. Comme la superstructure occupait toute la largeur du char, les surplombs des chenilles purent être utilisés pour entreposer divers équipements, principalement des armoires à munitions et les panneaux de commandes. A partir de 1944, les M4A3 (75) et Sherman (76) furent dotés d'armoires à munitions de type "humides". Ces armoires avaient des parois creuses remplies d'un mélange anti-feu composé d'eau et d'un produit antigel. Ces armoires devaient empêcher les munitions de prendre feu et d'exploser lors d'un coup au but adverse. Cependant, cette précaution fut dans beaucoup de cas inutile, vu que les équipages des Sherman, stockaient le plus possible de munitions dans leurs chars, et cela bien sûr en dehors des armoires protégées.
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Intérieur standard du Sherman (M4A4). Légende : 1 - Anneau de levage. 2 - Ventilateur. 3 - Trappe de tourelle. 4 - Périscope. 5 - Charnière de la trappe de tourelle. 6 - Siège de tourelle. 7 - Siège du tireur. 8 - Siège du commandant. 9 - Tourelle. 10 - Filtre à air. 11 - Protection du vase d'expansion du radiateur. 12 - Répartiteur du filtre à air. 13 - Moteur. 14 - Pot d'échappement. 15 - Galet fou. 16 - Pompe à eau. 17 - Radiateur. 18 - Générateur électrique. 19 - Arbre moteur arrière. 20 - Habitacle de la tourelle. 21 - Pivot de rotation. 22 - Arbre moteur avant. 23 - Boggie. 24 - Transmission. 25 - Galet moteur. 26 - Siège du conducteur. 27 - Siège du pourvoyeur. 28 - Canon de 75mm. 29 - Trappe conducteur. 30 - Mitrailleuse M1919A4. -
Nez en 3 pièces et glacis à 34° -
Nez en 1 seule pièce -
Pour l'accès à la caisse, les 2 hommes d'équipage, disposaient de 2 trappes montées sur charnières disposées sur le toit de celle-ci. Selon l'inclinaison du glacis (plaque frontale), 34° ou 43°, ces trappes faisaient saillies sur le glacis (les renflements sont parfaitement visibles sur les photos) ou étaient entièrement disposées sur le toit. Pour leur vision, les 2 hommes disposaient de 2 épiscopes rotatifs montés sur les trappes ainsi que 2 fentes de vision à l'avant des renflements sur les modèles au glacis de 34°. Ces fentes furent vite abandonnées ou recouvertes de protections blindées de 25,4mm d'épaisseur. Sur l'avant de la caisse étaient encore disposés des ventilateurs (au nombre de 3).
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Vue supérieure en coupe du compartiment de combat -
Tourelle
Le Sherman, selon le canon (75mm ou 76mm), fut doté de 2 types de tourelles. La tourelle standard dotée du canon de 75mm (M2 ou M3) qui était de forme arrondie et entièrement moulée. Elle était triplace, le commandant, assis dans le coin arrière-droit, le tireur, assis dans le coin avant-droit et le chargeur assis à la gauche de la culasse du canon. À l'intérieure, le haut de la tourelle était munis d'interphones sur tout son pourtour. Fait important, la tourelle était dotée d'un véritable puits de tourelle où étaient disposés les sièges, ainsi que le mécanisme de rotation de cette dernière et plusieurs obus de 75mm (10 coups). La tourelle était dotée à l'arrière d'un renflement ou était installé, le poste radio pour les communications. À l'extérieur, la tourelle était dotée d'une large trappe d'accès (sur le toit) à 2 montants (sur charnières) s'ouvrant sur les côtés au-dessus du commandant. Sur les premiers modèles, c'était le seul moyen d'accès ou d'échappatoire, ce qui pouvait poser problème. Par la suite, la tourelle fut dotée non seulement de la trappe du commandant (maintenant avec des montants s'ouvrant vers l'avant et l'arrière) mais également d'une petite trappe ovale (montée sur charnière) pour le chargeur. La trappe du commandant sera éventuellement remplacée par une coupole de commandant sertie d'épiscopes fixes, avec une trappe d'une seule pièce. Vers l'avant de la tourelle, on trouvait la prise d'air du ventilateur de tourelle ainsi que 2 épiscopes fixes pour le tireur et le chargeur. À l'arrière, sur le coin arrière-gauche, on trouvait l'antenne du poste radio. Sur le renflement arrière de la tourelle, se situait un dispositif d'arrimage pour la mitrailleuse AA de 12,7mm. Cette dernière était opérationnelle, montée sur un piédestal, soit à l'avant de la trappe du commandant, soit sur la gauche de celle-ci. Pour finir, sur le flanc gauche de la tourelle, on trouvait une petite trappe pour l'évacuation des douilles.
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Tourelle standard Sherman (75) -
Culasse du canon M3 L/55 de 75mm. -
Les premiers Sherman étaient encore équipés du canon M2 de 75mm du M3 Lee, mais le canon standard du Sherman était le M3 L/55 de 75mm. Ce canon était monté sur un affût M34 ou M34A1 dont le masque interne (arrondi) était boulonné à l'avant de la tourelle. L'affût M34 disposait d'un bouclier externe de petit format protégeant seulement le canon et laissant la mitrailleuse coaxiale sans protection (certains affût M34 furent équipés d'un petit bouclier supplémentaire pour la mitrailleuse). Par contre, le modèle M34A1 disposait d'un bouclier intégral protégeant également la mitrailleuse coaxiale. Cette mitrailleuse était une M1919A4 de 7,62mm, elle pivotait verticalement en même temps que le canon. Le canon de 75mm disposait d'un stabilisateur, lui permettant de faire feu en mouvement. Le canon de 75mm tirait des AP ou HE, voir fumigènes selon les besoins. En raison de l'emploi initiale du Sherman comme char d'infanterie, il ne disposait pas d'un canon très efficace contre les chars allemands, pour cause d'une vitesse initiale peu élevée : 701 m/s max. En effet, le Sherman était surclassé par les modèles allemands comme le Panzer IV (canon long) et autres Panther et Tiger. Quand la doctrine changea et que le Sherman fut utilisé comme char de combat, le nombre compensa dans un premier temps ce défaut.
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Mantelet M34. -
Mantelet M34A1. -
À la vision de ces chiffres, on constate qu'un Sherman ne pouvait engager efficacement de face un Tiger qu'à moins de 500 m (le blindage frontal d'un Tiger est de 100mm), alors que ce dernier pouvait détruire un Sherman de beaucoup plus loin (1,5-2 km). On comprend d'autant mieux qu'il fallait en moyenne 5 Sherman pour détruire un Tiger. La seule chance d'un Sherman isolé était d'attaquer le char allemand par les flancs et encore mieux par l'arrière où le blindage est beaucoup moins épais. Avec les autres chars allemands, le Panzer IV et le Panther, les chances sont meilleures, mais ces modèles étaient dotés de canons à haute vélocité, donc pouvaient engager leurs adversaires de beaucoup plus loin.
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AP de 75mm -
Coupole du commandant -
Trappe du chargeur -
Tourelle avec trappe de commandant standard. -
Tourelle avec coupole de commandant. -
Afin de remplacer le M8 HMC dans les compagnies du QG des bataillons et notamment dans ceux des chars moyens, il fut décidé de monter l'obusier M4 de 105mm sur le M4 Sherman. L'obusier était monté sur l’affût M52 qui ne nécessita pas de modifications de la forme de la tourelle. Le char ne pouvait accueillir que 66 obus de 105mm et généralement, il tractait une remorque (1 essieu) de munitions. La tourelle ne possédait plus qu'un puits partiel. Les modèles M4 et M4A3 furent modifiés de cette façon.
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Tourelle T23
En prévision des futures opérations en Europe de l'ouest, il fut vite évident qu'il fallait augmenter la puissance de feu du Sherman pour équilibrer les chances face aux chars allemands. Pour ce faire, il fut décidé d'utiliser le canon M1A1C L/53 de 76mm à haute vélocité, équipant jusqu'ici seulement les chasseurs chars (M10 GMC Wolverine). Ce canon était beaucoup plus efficace que le modèle de 75mm, grâce à son canon long permettant aux projectiles d'atteindre une plus grande vitesse à la sortie de la gueule et de venir frapper plus violemment leur cible (il pouvait tirer des obus perforants à 792 m/s, ce qui lui permettait de percer 25,4mm de blindage supplémentaire par rapport au canon M3 de 75mm). Les équipages se procuraient quand ils le pouvaient des APCR (tête en tungstène), en principe destinés aux chasseurs de chars, ces obus pouvaient percer 152mm de blindage à 500 m, ce qui était un avantage appréciable.
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Tourelle T23/Sherman (76). -
En 1942, on avait déjà testé ce canon sur une tourelle standard, mais, celle-ci était trop exiguë pour un tel arrangement. Une nouvelle tourelle devait donc être mise au point, avec la même circulaire pour être facilement montée sur les caisses existantes. Un prototype de tourelle T23, fut réalisé. Grossièrement, l'arrière fut allongé pour permettre l'installation de munitions de 76mm dans la tourelle, et un large bouclier plat fut monté à l'avant avec le canon de 76mm installé sur un affût M62. Cette tourelle pour le reste respectait la disposition des dernières tourelles standard avec une coupole de commandant, une trappe ovale pour le chargeur, et une petite trappe sur le flanc gauche pour l'évacuation des douilles. La mitrailleuse de 12,7mm était généralement installée, un peu en arrière, entre les 2 trappes du toit sur un piédestal fixe, quoique d'autres montages soient possibles. La tourelle T23 fut monté sur les modèles M4A1, M4A2 et M4A3 (peut être sur certains M4 de fin de production) à partir de 1944. Tous ces modèles furent dotés d'armoires à munitions « humides » (parois creuses avec une solution anti-inflammable). Au début du débarquement en Normandie (juin 1944), ces modèles bien plus efficaces, étaient encore que trop rares faces aux Tiger et Panther.
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Différents types de couvertures périscopiques. -
Disposition de la mitrailleuse AA. -
Différents modèles de verrous de canon pour le 76mm. -
Compartiment Moteur
Les M4 et M4A1 furent équipés du moteur à essence Continental R-975C1 de 796 L, 9 cylindres (montés en étoile), 15,9 L de cylindrée, développant 400-460 ch à 2 400 t/min, à refroidissement par air. Ce moteur provient de l’aviation, car il fut jugé plus économique de monter de tels moteurs sur les chars que d'en concevoir de spécifiques.
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Moteur R-975C1. -
Le M4A2 fut équipé du moteur diesel GM 6046 de 673 L, 8 cylindres (montés en V), 18 L de cylindrée, développant 450-500 ch à 2 600 t/min, à refroidissement par air. Le M4A3 fut équipé du moteur essence Ford GAA de 764 L, 12 cylindres (montés en V), 13,9 L de cylindrée, développant 375-410 ch à 2 100-2 400 t/min, à refroidissement par air. Le M4A4 fut équipé du moteur essence Chrysler A57 de 727 L, 30 cylindres (multibank), 20,5 L de cylindrée, développant 370-425 ch à 2 400-2 850 t/min, à refroidissement par air. Il s'agissait en fait d'un groupe de 5 petits moteurs de voitures montés en étoiles. Le M4A6 fut équipé du moteur diesel Ordnance Engine RD-1820 de 522 L, 9 cylindres (en étoile), développant 450-497 ch à 2 000-3 000 t/min, à refroidissement par air. Ce moteur ne donna guère satisfaction.
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Plaques arrière des M4, M4A2, M4A3 et M4A4. -
De même, selon les modèles, la plaque arrière de la caisse variait beaucoup. Elle était dotée ou non d'une trappe d'accès au moteur et de filtres ou de déflecteurs d'échappement.
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Ponts arrière des M4, M4A1, M4A2, M4A3 et M4A4. -
Le plateau arrière connu également plusieurs formes et était composé de plusieurs trappes d'accès montées sur charnières ou boulonnées et d'une prise d'air à couvercle blindé juste derrière la tourelle. Le plateau arrière servait également à entreposer divers équipements et outils. Pour un entretient poussé, tout le plateau arrière pouvait être démonté. Notons encore que le compartiment moteur était séparé du compartiment de combat par une épaisse cloison pare-feu.
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Suspension
Les premiers Sherman M4 et M4A1 furent équipés de la même suspension que le M3 Lee. Cette suspension était constituée de chaque côté, de 3 boggies (supports de galets) à ressorts verticaux dotés chacun de 2 petits galets de roulement à bandages en acier, de 3 rouleaux porteurs (montés sur les boggies), d'un barbotin avant et d'une poulie de tension à l'arrière. Cette suspension est dite « verticale » en raison des ressorts (à ellipses) verticaux (VVSS - Vertical Volute Spring Suspension).
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Suspension du M3. -
Très vite cependant, cette suspension fut remplacée par une autre suspension « verticale » comportant peu de changements. Le seul, à vrai dire, est le déplacement des rouleaux porteurs vers l'arrière des boggies (et non plus au centre). Cette suspension deviendra la suspension standard du Sherman.
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Suspension du M4 (galets estampés). -
Suspension du M4 (galets complets). -
Différents types de galets. -
Les barbotins avant connaîtront 2 modèles, ainsi que les galets de roulement (5 à 6 branches). Chaque chenille était composée de 79 patins en caoutchouc de 42,1 cm de larges joints entre eux par des guides externes (connectés aux goupilles). Le caoutchouc s'usant vite, plusieurs styles de protections en acier furent utilisés pour protéger ces patins.
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Divers liens de chenilles utilisés. -
-T48 : guides externes, double goupille, chevron, caoutchouc. Largeur : 42,06 cm - Pas (espacement) : 15 cm - Patins : 2x79 - Contact au sol : 3,73 m. -T49 : guides externes, double goupille, barres parallèles, caoutchouc. Idem pour le reste. -T51 : guides externes, double goupille, lisse, caoutchouc. Idem pour le reste. -T54E1 : guides externes, double goupille, chevron, acier. Idem pour le reste. Le problème de ces chenilles était leur faible largeur qui provoquait une pression au sol trop importante, ainsi qu'une faible traction sur terrain mou. Pour compenser la pression au sol, des extensions (duckbills) furent connectées aux guides externes (ceux donnant vers l'extérieur), ce qui permit d'augmenter la largeur des chenilles et de diminuer la pression au sol (ce dispositif était fragile). Pour augmenter la traction sur terrain mou, des lames de métal (grousers) étaient encastrées entre chaque patin et faisaient office en quelque sorte de griffes.
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Suspension HVSS. -
On mit au point une nouvelle suspension qui corrigeait ces défauts. En effet, pour remplacer la VVSS on mit au point la HVSS (Horizontal Volute Spring Suspension) ou suspension "horizontal". Comme son nom l'indique cette suspension étaient munie de boggies (3) à ressort (à ellipse) horizontal (qui procurait une meilleure tenue de route). Ces boggies étaient munis de 2 galets de roulement double en acier et surmontés d'un rouleau porteur. Deux autres rouleaux porteurs de plus gros format complétaient la suspension. Cette suspension étaient composés de larges chenilles de 58 cm de large (toujours 79 patins) qui procurait au char une faible pression au sol. Plusieurs types de chenilles furent utilisées, dont certaines composées d'une double rangée de galets. Cette suspension fut montée sur les Sherman (76) et (105) en 1944.
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-T66 : guide central, simple goupille, acier et caoutchouc. Largeur : 58 cm - Pas : 15 cm - Patins : 2x79 - Contact au sol : 3,84 m. -T80 : guide central, double goupille, acier et caoutchouc. Idem pour le reste. -T84 : guide central, double goupille, caoutchouc. Idem pour le reste.
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Blindage
Les Sherman sauf pour un modèle, le M4A1, possédait une caisse constituée de plaques de blindage en acier homogène soudées entre elles. Certaines parties était coulées d'une seule pièce comme la tourelle et parfois le nez. D’autres possédaient un nez en 3 pièces qui étaient boulonnées entre elles. Le M4A1 avait quant à lui une superstructure particulière, coulée en une seule pièce, en forme de carapace de tortue (turtleback). Cette superstructure quoique plus solide que celle soudée pour des raisons évidentes, étaient difficile à produire en masse et seul ce modèle en fut doté. L'épaisseur du blindage varie peu d'un modèle à l'autre, sauf pour le Sherman (76) (dotés d'une nouvelle tourelle T23) et surtout le M4A3E2 Jumbo (canon d'assaut) au blindage doublé.
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Comparaison évolutive du M4A1 au A3.
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Modèles
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Etats-Unis
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M4 (Royaume-Uni : Sherman I) (1942)
Le M4 Sherman fut le premier modèle à être standardisé pour la production, mais pas du tout le premier à être produit (4ème position). Ce modèle était doté de la superstructure (à angle) soudée avec le glacis à 34° avec les prolongements des trappes d'accès sur le glacis. Ces prolongements en forme de boite étaient munis de fentes de vision à l'avant qui furent vite bouchées par des plaques de blindage supplémentaires de 25mm. Les premiers exemplaires étaient également dotés de l'affût M34 avec bouclier partiel (seulement pour le canon) qui fut remplacé plus tard par le M34A1 avec bouclier intégral (canon et mitrailleuse). Sur la tourelle, on ne trouvait que la trappe du commandant. Les premiers modèles étaient équipés de la suspension du M3 Lee (avec les rouleaux porteurs montés au centre au-dessus des boggies), puis le M4 adoptera définitivement la suspension standard du Sherman (avec les rouleaux porteurs montés à l'arrière des boggies). Toujours sur les premiers modèles, le nez était composé de 3 pièces, qui fut par la suite remplacé par le nez coulé en 1 seule pièce. L'arrière de la caisse est doté d'une double-porte flanquée de 2 filtres à air (plaque arrière), d'une entrée d'air blindée derrière la tourelle et de larges trappes d'accès ainsi que des tuyères carrées jumelles de silencieux sur le plateau arrière. Le M4 était propulsé par un moteur essence Continental R975C1 de 9 cylindres développant 400 ch.
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M4 Sherman de début de production. -
M4 Sherman de mi-production avec le nouveau mantelet. -
Les derniers modèles étaient facilement reconnaissables avec leur superstructure hybride composé d'un arrière classique (arrêtes) et un avant moulé comme sur le M4A1. Notons que sur ce modèle, les prolongements des trappes d'accès disparurent car celles-ci étaient disposées (obliquement) entièrement sur le toit.
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M4 Sherman de fin de production avec le nez moulé. -
M4 Sherman de fin-production avec la caisse supérieure hybride mi-moulée, mi-soudée. -
Notons encore, que les équipages des Sherman complétaient le blindage de leur char par l'ajout de plaques de blindage supplémentaires de 25mm et par la pose d'éléments hétéroclites comme des blocs de béton, des structures en bois ou encore des patins de chenilles (soudés au char). Ces éléments étaient généralement disposés aux endroits sensibles, armoires à munitions, position du tireur.
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Escadron A, Régiment Staffordshire Yeomanry, 8ème Brigade Blindée, Deuxième Bataille d'El Alamein, Égypte (23 octobre 1942-11 novembre 1942). -
13ème Régiment Blindé, 1ère Division Blindée, Tunisie, mars 1943. -
4ème Brigade Blindée, Papouasie-Nouvelle-Guinée, 1943-1945. -
1ère Brigade Blindée, Armée Canadienne, Italie, 1943-1944. -
756ème Bataillon de Chars, 5ème Armée, Cassino, Italie, février 1944. -
144ème Régiment Royal du Corps Blindé, Italie, mars 1944. -
5ème Division blindée. Cette unité joua un rôle majeur dans la poche de Falaise, puis dans l'avancée vers Paris au cours de l'été 1944. -
3ème Peloton, 2ème Escadron, France, 1944. -
6ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, France, 1944. -
2ème Régiment de Cuirassiers, France, 1944. -
2ème Régiment de Cuirassiers du 1er Combat Command (général Sudre), 1ère Division Blindée Française, Marseille, France, 1944. -
3ème Peloton, 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, France, été 1944. -
32ème Régiment Blindé, Normandie, France, juillet 1944. M4 équipé d'un appareil Culin. -
37ème Bataillon de Chars, Compagnie du QG, 4ème Division Blindée, Normandie, France, août 1944. -
1er Régiment Northamptonshire Yeomanry, 33ème Brigade Blindée, Armée Britannique, France, été 1944. -
Escadron C, 2ème Régiment, 27ème Brigade Blindée Staffordshire Yeomanry, Normandie, France, été 1944. -
763ème Bataillon, 96ème Division d’Infanterie, US Army, Leyte, 1944. -
31ème Bataillon de Chars (Compagnie C), 7ème Division Blindée Lucky Seventh, Région de Saint-Vith, Belgique, décembre 1944. -
Brésil, 1944-1945. Le Brésil reçut 53 Sherman dans le cadre du Prêt-Bail en 1944, tous équipés du canon de 75mm. Ces chars ne furent pas utilisés par la Force Expéditionnaire Brésilienne en Italie pendant la guerre, mais envoyés directement pour défendre le Brésil lui-même. -
175ème Bataillon de Chars, 123ème Régiment, 33ème Division d’Infanterie, Philippines, mars 1945. -
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M4 (105) (Royaume-Uni : Sherman IB) & M4 (105) HVSS (Royaume-Uni : Sherman IBY) (1944)
Le M4(105) est un M4 standard dont le canon de 75mm est simplement remplacé par un obusier de 105mm sur affût M52. Les premiers modèles ne disposaient pas de coupole de commandant, ni de trappe pour le chargeur.
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M4(105) Sherman (Prototype). -
Ce modèle ne possédait pas de puits de tourelle, mais d'une plate-forme partielle suspendue à la circulaire de tourelle. Les M4(105) ne disposaient pas d'armoires à munitions de type humide (Wet) mais elles étaient tout de même blindées. L'obusier de 105mm du M4 tirait des HE M1, HEAT M67 et M60, M84 fumigènes. Si le rôle principal du M4(105) était de fournir l'appui-feu rapproché contre les fortifications ennemies, certains eurent l'occasion de détruire des chars ennemis au moyen de HEAT M67. Ces obus avaient une vélocité de 381 m/s à une distance de 7 885 m, suffisante pour percer une plaque de blindage de 102mm d'épaisseur à cette distance. La portée maximale des HE M1 était de 11,5 km.
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M4(105). -
Le M4(105) fut également doté de la suspension horizontale (HVSS). Ce modèle fut baptisé Sherman IBY par les Britanniques.
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M4(105) HVSS. -
8ème Bataillon de Chars, 4ème Division Blindée, Normandie, France, été 1944. -
9ème Régiment Queen's Royal Lancers, Italie, fin 1944. -
67ème Bataillon d'Infanterie Blindée, 13ème Division Blindée, Autriche, 1945.
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M4A1 (Royaume-Uni : Sherman II) (1942)
Le M4A1 fut le second modèle à être standardisé pour la production, mais le premier à être produit. Ce modèle était équipé de la superstructure moulée (Turtleback ou Carapace de tortue) avec les saillies sur le glacis formées par les trappes d'accès. Ces saillies étaient équipées de fentes de vision qui furent rapidement recouvertes par des plaques de blindage additionnelles de 25mm. Les premiers spécimens furent également équipés de l'affût M34 avec le bouclier partiel (seulement pour le canon) et parfois avec un petit bouclier pour la mitrailleuse coaxiale, qui fut remplacé plus tard par le M34A1 avec le bouclier intégral (le canon et mitrailleuse). Sur la tourelle se trouvait seulement la trappe du commandant. Les premiers modèles étaient équipés de la suspension du M3 Lee (avec les rouleaux porteurs montés au centre au-dessus des boggies) puis par après, le M4A1 adopta définitivement la suspension standard du Sherman (avec les rouleaux porteurs montés à l'arrière des boggies). Toujours sur les premiers modèles, le nez était composé de 3 pièces qui fut par la suite remplacé par un nez coulé en 1 seule pièce. L'arrière de la caisse est doté d'une double-porte flanquée de 2 filtres à air (plaque arrière), d'une entrée d'air blindée derrière la tourelle et de larges trappes d'accès ainsi que des tuyères carrées jumelles de silencieux sur le plateau arrière. Le M4A1 était propulsé par un moteur essence Continental R-975C1 de 9 cylindres développant 400 ch.
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M4A1 de début de production avec le masque partiel et la suspension du M3 Lee. -
Les derniers modèles étaient facilement reconnaissables avec leur mantelet intégral (M34A1), leur nez en 1 seule pièce et les trappes d'accès montés (obliquement) entièrement sur le toit (ce qui supprimait les prolongements).
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M4A1 de fin de production avec mantelet intégral et le nez moulé. -
Notons encore, que les équipages des Sherman complétaient le blindage de leur char par l'ajout de plaques de blindage supplémentaires de 25mm et par la pose d'éléments hétéroclites comme des blocs de béton, des structures en bois ou encore des patins de chenilles (soudés au char). Ces éléments étaient généralement disposés au endroits sensibles, armoires à munitions, position du tireur.
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3ème Régiment Royal de Chars, 8ème Brigade Blindée, Afrique du Nord, octobre 1942. -
Escadron A, 8ème Brigade Blindée, 10ème Division Blindée, 8ème Armée Britannique, secteur d’El Alamein, Égypte, novembre 1942. -
44ème Régiment Royal de Chars, 4ème Brigade Blindée. Son insigne Desert Rats rappelle sa participation aux combats d'Égypte, de Libye et de Tunisie. -
2ème Bataillon, 13ème Régiment Blindé, 1ère Division Blindée, Kasserine, Tunisie, février 1943. -
7ème Division d'Infanterie, Ebeye Island, Pacifique, partie de l'Atoll de Kwajalein, Îles Marshall, janvier-février 1944. -
Compagnie F, 13ème Régiment Blindé, 1ère Division Blindée Old Ironsides, US Army, Secteur de Rome, Italie, juin 1944. -
Char d'observation du 1er Groupe, 62ème Régiment d’Artillerie d’Afrique, 5ème Division Blindée Française, France, 1944. -
44ème Régiment Royal de Chars, 4ème Brigade Blindée, Normandie, été 1944. -
Régiment de Cavalerie Blindée Governor General's Horse Guards (Régiment de Reconnaissance), 5ème Division Blindée Canadienne, Europe, 1944. -
Brésil, 1944-1945. -
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M4A1 (76)W (Royaume-Uni : Sherman IIA) (1944) & M4A1 (76)W HVSS (Royaume-Uni : Sherman IIAY) (1945)
Le M4A1 (76)W, comme son nom l'indique, est un M4A1 à la caisse supérieure moulée, équipé d'un canon de 76mm sur tourelle T23 et d'armoires à munitions humides (W). Ce modèle était basé sur le M4A1 de fin de production avec les trappes d'accès des pilotes entièrement sur le toit. De par l'emploi d'armoires à munitions humides et d'une tourelle mieux blindée, ce modèle ne possédait pas d'appliques de blindage supplémentaires. La tourelle T23 provient du prototype de char moyen T23 qui ne fut jamais standardisé. Avec quelques améliorations, la tourelle fut adoptée pour les Sherman (76). Cette tourelle possédait un arrière plus allongé pour stocker des munitions de 76mm dans la tourelle et un large bouclier de canon. Sur le toit la trappe du commandant fut déplacée vers la gauche et remplaça la trappe ovale du chargeur, et fut remplacée à sa position initiale par une coupole de commandant à épiscopes fixes.
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M4A1 (76)W. -
Différents modèles de canon de 76mm furent utilisés : le M1A1 avec une surface extérieure de recul plus allongée que celle du M1, permettant aux tourillons d'être montés plus en avant ce qui fournissait un meilleur équilibre au montage ; le M1A1C doté d'un frein de bouche ; le M1A2 doté d'un frein de bouche et d'un canon plus court.
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M4A1 (76)W HVSS. -
Le M4A1 (76)W fut également équipé de la suspension horizontale (HVSS) équipée de chenilles plus larges, permettant une pression au sol significativement inférieure aux modèles standards. Ces modèles furent baptisés par les Britanniques Sherman IIAY et par les Américains M4A1E8 (76)W HVSS ou Easy Eight.
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Banc d'essai d'origine pour le canon T1 de 76mm. Il s'agit d'un M4A1 (modèle de production précoce). La bande blanche sur le canon montre la différence de longueur entre le canon de 75mm et le nouveau de 76mm. -
Le M4A1 (Canon M1 de 76mm) fut fabriqué en une douzaine d'exemplaires pour des essais opérationnels au Camp Young en Californie, avec le Desert Warfare Board. Le contrepoids du canon de 76mm est entièrement intégré dans la tourelle. Cependant, l'ancienne tourelle de 75mm est un peu exigu pour ce nouveau canon. -
Deux pilotes construits avec la tourelle T23 montée sur la caisse hybride du M4. -
Deux pilotes construits avec la tourelle T23 montée sur la caisse hybride du M4. Ce véhicule particulier était également équipé d'une suspension à ressort à volute horizontale expérimentale (HVSS). -
3ème Peloton, Compagnie I, 32ème Régiment Blindé, 3ème Division Blindée, US Army, Normandie, France, août 1944. -
État-Major du 2ème Régiment de Cuirassiers, France, 1944. -
3ème Peloton, Compagnie I, 32ème Régiment blindé, 3ème Division blindée, US Army, Secteur d'Aix-la-Chapelle, Allemagne, septembre 1944. -
2ème Brigade Blindée, Saint-Marin, novembre 1944. -
2ème Régiment Royal de Chars, Italie, décembre 1944. -
Unité blindée néo-zélandaise. -
Possiblement un régiment de service spécial, 11ème Brigade Blindée Sud-Africaine, Italie, printemps 1945. -
Allemagne de l'Ouest, mars 1945.
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M4A2 (Royaume-Uni : Sherman III) (1942)
Le M4A2 fut le troisième modèle à être standardisé pour la production, mais le second à être produit. Ce modèle était doté de la superstructure soudée (angulaire) avec les prolongements des trappes d'accès sur le glacis. Ces prolongements en forme de boite étaient munis de fentes de vision à l'avant qui furent vite bouchées par des plaques de blindage supplémentaires de 25mm. Les premiers exemplaires étaient également dotés de l'affût M34 avec bouclier partiel (seulement pour le canon) et parfois un petit bouclier pour la mitrailleuse coaxiale qui fut remplacé plus tard par le M34A1 avec bouclier intégral (canon et mitrailleuse). Sur la tourelle, on ne trouvait que la trappe du commandant. Sur les premiers modèles le nez était composé de 3 pièces, qui fut par la suite remplacé par un nez coulé en une seule pièce. L'arrière de la caisse est doté d'une trappe en dessous d'un déflecteur d'échappement (montée en dessous de la plaque arrière de la superstructure en forme de T), d'une entrée d'air blindée derrière la tourelle et de trappes d'accès plus petites. Le M4A2 était propulsé par un moteur diesel GM 6046 de 12 cylindres développant 410 ch qui équipait également les M3 Lee.
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M4A2 (début de production). -
M4A2 (production tardive). -
Les derniers modèles étaient facilement reconnaissables avec leur mantelet intégral (M34A1), leur nez en 1 seule pièce et les trappes d'accès montés (obliquement) entièrement sur le toit (ce qui supprimait les prolongements) en raison de l'adoption du glacis de 43°. Ce char équipait les bataillons du Corps des Marines ou était destiné à l'exportation vers les pays alliés des États-Unis.
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Armée Américaine, 1942. -
Les premiers M4A2 entrèrent sur le front de l'Est à la fin de 1942. -
9ème Brigade Blindée, Régiment Royal Wiltshire Yeomanry, Syrie, 1943. -
2ème Régiment de Lothians & de Chevaux Frontaliers, 26ème Brigade Blindée, 6ème Division Blindée, Afrique du Nord, mars 1943. -
2ème Régiment de Gardes Dragons (The Queen's Bays), 2ème Brigade Blindée, Tunisie, avril 1943. -
Unité inconnue, Italie, 1943. -
46ème Régiment Royal de Chars, 4ème Brigade Blindée, Italie, janvier 1944. -
46ème Régiment Royal de Chars, Anzio, Italie, 1944. -
Escadron C, 1er Régiment de Hussards, 6ème Régiment Blindé, 2ème Brigade Blindée Canadienne, Colomby-sur-Thaon, France, 28 juin 1944. -
4ème Division Blindée, opération Cobra, Normandie, 25-31 juillet 1944. -
4ème Bataillon de Chars Amphibies, Tinian, 31 juillet 1944. -
2ème Peloton, 2ème Escadron, 5ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, France, 1944. -
Char du capitaine commandant le 3ème Escadron, 5ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, France, 1944. -
7ème Corps de Cavalerie de la Garde, 2ème Armée de Chars, région de Lublin, Pologne, juillet 1944. -
8ème Corps de Chars de la Garde, Lublin (offensive Lublin-Brest, 3ème phase de l’opération Bagration), Pologne, juillet 1944. -
27ème Régiment Blindée Canadien Sherbrooke Fusilier Regiment. -
3ème Corps Mécanisé de la Garde, 1944. -
Narva, nord de l'Estonie, hiver 1944. -
19ème Régiment Blindé, Castello di San Giusto, Trieste, Italie, mai 1945. -
Trieste, Italie, 1945. -
6ème Bataillon de Chars Amphibies, Secteur de Naha, Okinawa, juin 1945. -
6ème Bataillon de Chars, Corps des Marines, Secteur de Naha, Okinawa, juin 1945. Le même mais débarrassé de son équipement amphibie. -
Un autre exemple de blindage improvisé ajouté sur le terrain... -
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M4A2 (76)W (Royaume-Uni : Sherman IIIA) (1944) & M4A2 (76)W HVSS (Royaume-Uni : Sherman IIIAY) (1945)
Le M4A2 (76)W Sherman comme son nom l'indique est un M4A2 à la caisse supérieure angulaire, équipé d'un canon de 76mm sur tourelle T23 et d'armoires à munitions humides (W). Ce modèle était basé sur le M4A2 de fin de production avec les trappes d'accès des pilotes entièrement sur le toit et glacis de 43°. De par l'emploi d'armoires à munitions humides et d'une tourelle mieux blindée, ce modèle ne possédait pas d'appliques de blindage supplémentaires. La tourelle T23 provient du prototype de char moyen T23 qui ne fut jamais standardisé. Avec quelques améliorations, la tourelle fut adoptée pour les Sherman (76). Cette tourelle possédait un arrière plus allongé pour stocker des munitions de 76mm dans la tourelle et un large bouclier de canon. Sur le toit la trappe du commandant fut déplacée vers la gauche et remplaça la trappe ovale du chargeur et fut remplacée à sa position initiale par une coupole de commandant à épiscopes fixes.
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M4A2 (76)W. -
Comme son prédécesseur, il utilisait différents canons de 76mm. Le M4A2 (76)W fut également équipé de la suspension horizontale (HVSS) équipée de chenilles plus larges, permettant une pression au sol significativement inférieure aux modèles standards. Ces modèles furent baptisés par les Britanniques Sherman IIIAY et par les Américains : M4A2E8 (76)W HVSS ou Easy Eight.
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M4A2 (76)W HVSS. -
Le M4A2 (76)W n'était pas un Sherman important sur le front occidental pendant la Seconde Guerre Mondiale, pas utilisé au combat par l’Armée Américaine, car toute la production fut expédiée vers l'URSS.
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2ème Division Blindée (Patton), Allemagne de l'Ouest, mars 1945. -
8ème Corps Mécanisé de la Garde, 1ère Armée de Chars, 1er Front Biélorusse, Berlin, Allemagne, mai 1945. -
1er Corps Mécanisé de la Garde, 2ème Armée de Chars, 1er Front Biélorusse, Berlin, Allemagne, mai 1945.
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M4A3 (Royaume-Uni : Sherman IV) (1942)
Le M4A3 fut le quatrième modèle à être standardisé pour la production, mais le troisième à être produit. Ce modèle était doté de la superstructure soudée (angulaire) avec les prolongements des trappes d'accès sur le glacis. Ces prolongements en forme de boite étaient munis de fentes de vision à l'avant qui furent vite bouchées par des plaques de blindage supplémentaires de 25mm. Les premiers exemplaires étaient également dotés de l'affût M34 avec bouclier partiel (seulement pour le canon) et parfois un petit bouclier pour la mitrailleuse coaxiale qui fut remplacé plus tard par le mantelet intégral M34A1 (canon et mitrailleuse). Sur la tourelle, on ne trouvait que la trappe du commandant. Sur les premiers modèles le nez étaient composé de 3 pièces, qui fut par la suite remplacé par un nez coulé en une seule pièce. L'arrière de la caisse est doté d'une trappe en dessous d'un déflecteur d'échappement (montée en dessous de la plaque arrière de la superstructure en forme de T), d'une entrée d'air blindée derrière la tourelle et de larges trappes d'accès (avec grilles). Le M4A3 était propulsé par un moteur essence Ford GAA de 8 cylindres développant 500 ch.
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M4A3 Sherman (early). -
Au cours de la production du Sherman on essaya plus ou moins de corriger ses défauts de protection. En effet, le blindage du Sherman n'était guère efficace contre les AP ennemis qui mettait souvent le feu aux armoires de munitions provoquant l'explosion interne du char. La première solution qui était plutôt artisanale était de poser sur les endroits sensibles toute sortes de protections comme des plaques d'acier de 25mm, des blocs de béton, des structures en bois, des sacs de sable ou des patins de chenille. Par la suite, on équipa le Sherman de râteliers sur les flancs pouvant accueillir des sacs de sable. Cependant, une solution standardisée devenait nécessaire. Cette solution comportait 2 axes important : le premier est l'adoption sur le M4A3 d'un glacis plus relevé (43°). Cette pente plus élevée déviait encore plus les projectiles frappant de front le glacis, hors de portée de la tourelle. Ce glacis augmenta également la surface plane de l'avant du toit permettant ainsi aux trappes d'être entièrement sur le toit et mieux protégées. Ces trappes étaient montées obliquement (convergence vers l'avant). Le blindage frontal était également plus élevé (64mm).
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M4A3 (75)W. -
Le second axe portait sur les armoires à munitions. Le M4A3 fut en effet équipé d'armoires blindées aux parois creuses qui contenaient un liquide pare-feu composé d'eau et d'antigel. Ce système humide devait empêcher tout risque d'explosion des munitions. Cependant, il était contrecarré par les équipages qui chargeaient leur char au maximum d'obus supplémentaires qui eux n'étaient pas protégés. Ce modèle fut dénommé M4A3 (75)W en raison des armoires humides. Ce char et le modèle le plus connu de la série M4. Au niveau modifications, notons l'installation sur le toit de la tourelle d'une petit trappe ovale montée sur charnières (au-dessus du poste du chargeur) et sur certains modèles d'une coupole de commandant avec épiscopes fixes (derrières des vitres blindées). Notons que les armoires humides équiperont tous les Sherman armés du canon de 76mm. Certains modèles de fin de production furent équipés de la suspension horizontale (HVSS) habituellement réservée au Sherman (76) et (105).
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Armée Britannique, Régiment Royal Scots Greys, Italie, 1943. -
3ème Division Blindée, Normandie, France, juin 1944. -
2ème Peloton, 2ème Escadron, 12ème Régiment de Cuirassiers, 2ème Division Blindée, France, 1944. -
État-major du 23ème Régiment de Hussards, 29ème Brigade Blindée, 11ème Division Blindée Britannique, France, 1944. -
1er Peloton, 4ème Escadron, 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, front Ouest, 1944-1945. -
6ème Division Blindée, Ardennes, Belgique, janvier 1945. -
Ardennes, Belgique, janvier 1945. Les casiers à sacs de sable sont l'une des mesures supplémentaires de protection sur le terrain improvisées par les équipages. Cependant, ces mesures eurent un impact négatif important sur la mobilité des chars, le moteur pouvant difficilement assumer le surpoids, subissant ainsi de nombreuses pannes. Patton finira par interdire ces pratiques. -
Luzon, Philippines, janvier 1945. -
12ème Régiment Blindé Canadien (Trois-Rivières), 8ème Armée Britannique, Italie puis nord-ouest de l'Europe, mars 1945. -
Compagnie D, 714ème Bataillon de Chars, 12ème Division Blindée, Région de Speyer, Allemagne, mars 1945. -
4ème Bataillon de Chars, Corps US des Marines, Iwo Jima, mars 1945. -
6ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, 5ème Division Blindée. Il fut détruit à Küppingen sur la route de Stuttgart par un 88 Allemand, le 18 avril 1945. -
Char avec blindage appliqué. -
Voici à nouveau le Caballero, ici équipé d'une coupole de commandant... est-ce le même char (véhicule modifié ou neuf) ? -
Le char du sergent Oddball dans le film De l'or pour les braves. N'est-ce pas magnifique ? Avec son canon allongé de 75mm pour duper l'ennemi… Eh ! Il y a même un mégaphone ! Quelles bonnes blagues ! -
De l'or poiur les braves (1970). -
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M4A3E2 Jumbo (1944)
Le M4A3E2 en raison de son poids nettement plus élevé (38 t) fut dénommé Jumbo. Cette augmentation notable du poids provient des plaques de blindage qui furent ajoutées sur tout le pourtour de la superstructure. Le nez était également plus épais, ainsi que la tourelle. Cette tourelle n'était pas celle habituelle montée sur le Sherman. En effet, elle était basée sur la tourelle T23 qui équipera les Sherman armés du canon de 76mm. Cette tourelle spéciale était dotée d'un blindage de 152mm sur tout le pourtour (+ un mantelet de 178mm). Le blindage frontal variait entre 102 et 140mm et le blindage latéral entre 38 et 76mm. L'augmentation réduira bien entendu la qualité de ses performances (mobilité). Pour le reste, ce mastodonte respectait le design du M4A3 (75)W.
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Cette conversion fut réalisée pour fournir à l'US Armored Force, un canon d'assaut pouvant effectuer les mêmes fonctions que les StuG III/IV et autres Sturmpanzer allemands. Sa mission était de réduire les points fortifiés ennemis sous un feu antichar nourri (d'où son blindage). Pour ce faire, le canon de 75mm fut conservé. En effet, une grande vélocité n'était pas nécessaire à la mise à feu d'obus explosifs utilisés pour cette fonction et donc le canon de 76mm (fait pour tirer des obus perforants) était superflu. Cependant, des équipages de certains chars sur le terrain n'hésitèrent pas à remplacer le canon de 75mm par celui de 76mm quand il était disponible, pour mieux affronter les chars allemands. Le Jumbo bien que produit en faible quantité, devint très populaire dans les colonnes blindées. Il était posté en tête de colonne car son blindage frontal le rendait quasi invulnérable, lui laissant le temps de réagir (ainsi qu'aux autres chars). Le Jumbo était finalement surtout un char d'escorte.
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2ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, France, 1944. -
M4A3E2 réarmé sur le terrain avec un canon de 76mm (autorisé par un ordre de campagne de l'Armée Américaine en mars 1945). Char de commandant du 37ème Bataillon de Chars, 4ème Division Blindée, 3ème Armée, Allemagne, 1945. -
M4A3(76)W (Royaume-Uni : Sherman IVA) (1944)
Le M4A3 (76)W comme son nom l'indique est un M4A3 à la caisse supérieure angulaire, équipé du canon de 76mm sur tourelle T23 et d'armoires à munitions humides (W). Ce modèle était basé sur le M4A3 de fin de production avec les trappes d'accès des pilotes entièrement sur le toit et glacis de 43°. De par l'emploi d'armoires à munitions humides et d'une tourelle mieux blindée, ce modèle ne possédait pas d'appliques de blindage supplémentaires. La tourelle T23 provient du prototype de char moyen T23 qui ne fut jamais standardisé. Avec quelques améliorations, la tourelle fut adoptée pour les Sherman (76). Cette tourelle possédait un arrière plus allongé pour stocker des munitions de 76mm dans la tourelle et un large bouclier de canon. Sur le toit la trappe du commandant fut déplacée vers la gauche et remplaça la trappe ovale du chargeur et fut remplacée à sa position initiale par une coupole de commandant à épiscopes fixes. Sur les derniers modèles, le puits de tourelle fut supprimé.
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Comme son prédécesseur, il utilisait différents canons de 76mm.
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12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, France, 1944. -
19ème Bataillon de Chars, 9ème Division Blindée Phantom Division, US Army, Belgique, novembre 1944. -
37ème Bataillon de Chars, 4ème Division Blindée, US Army, Bastogne, Belgique, décembre 1944. Char du Major Creighton Abrams, l’As des chars américains. -
En raison de la pénurie de M4A3E8 (76) après la guerre en raison de la mise au rebut de nombreux spécimens, l'armée américaine réarma de nombreux vieux Sherman (75) avec le canon de 76mm simplement assemblé sur le support du canon combiné au mantelet M34A1. Cela donna naissance au M4A3E4 (76) Sherman. -
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M4A3E8 (76)W HVSS Easy Eight (Royaume-Uni : Sherman IVAY) (1944)
Le M4A3E8 (76)W HVSS est un M4A3 à caisse supérieure angulaire, équipé d'un canon de 76mm sur tourelle T23, d'armoires à munitions humides (W) et surtout de la suspension horizontale (HVSS). Les Britanniques le dénommèrent Sherman IVAY. Ce modèle était basé sur le M4A3 de fin de production avec les trappes d'accès des pilotes entièrement sur le toit et glacis de 43°. La suspension horizontale (HVSS) équipée de chenilles plus larges, procurait une pression au sol significativement inférieure aux modèles standards. Ces modèles furent baptisés Easy Eight.
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8ème Division Blindée, Kirchhellen, Allemagne, mars 1945. -
41ème Bataillon de Chars, 11ème Division Blindée, 3ème Armée, Rhin, Allemagne, mars 1945. -
2ème Division Blindée (Patton), Allemagne de l'Ouest, mars 1945. -
8ème Compagnie de Char d’Infanterie, 24ème Division d’Infanterie, rivière Han, Corée, 1951.
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M4A3 (105) (Royaume-Uni : Sherman IVB) & M4A3 (105) HVSS (Royaume-Uni : Sherman IVBY) (1944)
Le M4A3 (105) est un M4A3 de fin de production avec le glacis à 43° et les trappes montées totalement sur le toit, dont le canon de 75mm est simplement remplacé par un obusier de 105mm sur l'affût M52. Les premiers modèles ne disposaient pas de coupole de commandant, ni de trappe pour le chargeur et pas de moteur de rotation de tourelle.
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M4A3 (105). -
M4A3 (105) HVSS. -
Ce modèle ne possédait pas de puits de tourelle, mais d'une plate-forme partielle suspendue à la circulaire de tourelle. Les M4 (105) ne disposaient pas d'armoires à munitions humide (Wet) mais elles étaient tout de même blindées. Notons encore que sur les derniers modèles, le trou sur le masque pour la lunette de visée fut renforcé pour protéger celle-ci contre les petits éclats. Il utilisait les mêmes obus que son prédécesseur. Le M4A3(105) fut également doté de la suspension horizontale (HVSS).
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Compagnie H, 69ème Bataillon de Chars, 6ème Division Blindée, Ardennes, Belgique, décembre 1944. -
40ème Bataillon de Chars, Commandement de Combat A, 7ème Division Blindée, Région de Saint-Vith, Belgique, décembre 1944. -
20ème Bataillon d'Infanterie Blindée, 10ème Division Blindée, Allemagne, 1945. -
2ème Peloton, 2ème Escadron, 5ème Régiment de Chasseurs d'Afrique. Il remplace le premier du nom, détruit le 11 avril 1945 à Baden-Baden. -
Corps des Marines des États-Unis, Corée, novembre 1950.
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M4A4 (Royaume-Uni : Sherman V) (1942)
Le M4A4 fut le cinquième modèle à être standardisé pour la production, et également le cinquième à être produit. Ce modèle était doté de la superstructure soudée (angulaire) avec les prolongements des trappes d'accès sur le glacis. Ces prolongements en forme de boite étaient munis de fentes de vision à l'avant qui furent vite bouchées par des plaques de blindage supplémentaires de 25mm. Les premiers exemplaires étaient également dotés de l'affût M34 avec bouclier partiel (seulement pour le canon) et parfois un petit bouclier pour la mitrailleuse coaxiale qui fut remplacé plus tard par le M34A1 avec bouclier intégral (canon et mitrailleuse). Sur la tourelle, on ne trouvait que la trappe du commandant. Tous les modèles possédaient le nez en 3 pièces. Le M4A4 était propulsé par un moteur essence Chrysler A57 de 30 cylindres (multibank) développant 425 ch. Il s'agit en fait d'un groupe-propulseur composé de 5 petits moteurs de voiture montés en étoile. Ce groupe étant assez imposant, tout l'arrière du char dut être réaménagé. En effet, la caisse du M4A4 était plus longue que celle des autres modèles pour pouvoir l'accueillir. Dans la même optique, le plancher du compartiment moteur possédait un renfoncement de 2 cm à cause de la hauteur du groupe-propulseur. À cause de sa caisse plus longue, les boggies du M4A4 étaient plus espacés. Sur le plateau arrière, derrière la tourelle, se trouvait une saillie de forme rectangulaire couvrant le radiateur du moteur.
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Escadron C, 12ème Régiment Blindé Canadien (The Three Rivers), Lucera, Italie, octobre 1943. -
Poste d'observation d'artillerie, 22ème Régiment d'Artillerie de Campagne (Afrique du Sud), Italie, 1944. -
2ème Batterie du Groupe de Soutien Blindé des Royal Marines, près de Tilly-Sur-Seulles, Normandie, France, 13 juin 1944. -
2ème Division Blindée des Gardes Irlandais, opération Goodwood, Normandie, juillet 1944. -
QG du 13ème Régiment, 18ème Régiment Royal de Hussards, Normandie, France, été 1944. -
3ème Peloton, 4ème Escadron (capitaine Ardisson), 2ème Cuirassiers, 1ère Division Blindée, Marseille, France, 23 août 1944. -
12ème Régiment Blindé Canadien (The Three Rivers), 8ème Armée Britannique, Italie puis nord-ouest de l'Europe, mars 1945. -
M4A4 Sherman exposé aujourd'hui à Mopertingen, Limbourg, Belgique. -
M4A6 (Royaume-Uni : Sherman VII) (1943)
Le M4A6 fut le sixième modèle à être standardisé pour la production, et également le sixième à être produit. Ce fut le Sherman le moins réussi de la série et ne fut produit qu'à 75 exemplaires. Le M4A6 était propulsé par un moteur diesel Ordnance RD-1820, de 9 cylindres, développant 497 ch à 3 000 t/min. Le M4A6 comme le M4A4 avait une caisse allongée et un renfoncement dans le plancher du compartiment moteur pour accueillir le RD-1820. Mais en fait le M4A6 ressemblait au M4 de fin de production avec sa caisse hybride (arrière angulaire et soudé + avant moulé et arrondi) et un nez coulé en une seule pièce. Il possédait également un bouclier intégral pour l’affût M34A1. Le plateau arrière était composé de 3 plaques boulonnées et ne possédait pas de saillie au-dessus du radiateur du moteur. La plaque arrière de la superstructure était en forme de T. La tourelle possédait une trappe ovale pour le chargeur.
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Véhicule utilisé pour l'opération de chars blindés, Terrains d'Essai d'Aberdeen, Maryland, USA, 1943.
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Canada
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Ram I (Etats-Unis : M4A5) (Royaume-Uni : Sherman VI) (1941)
La dénomination M4A5 ne fut jamais utilisée par l'US Army. Elle était en fait destinée à un char moyen canadien qui fut fabriqué par American Locomotive Co. Un prototype de Ram fut achevé en juin 1941 et la production générale du Ram I commença en novembre de la même année. Le Ram I et les premiers Ram II étaient équipés de portes latérales dans la caisse et d'une tourelle de mitrailleuse auxiliaire à l'avant. Le premier avait une caisse fragile et qui compliqué la production, et les portes ainsi que la tourelle de mitrailleuse furent abandonnées lors de modifications ultérieures. Il est équipé du canon QF 2-pdr de 40mm avec un emport de 171 obus.
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95ème Batterie de Campagne, 15ème Régiment d’Artillerie de Campagne, 4ème Division Blindée Canadienne, Armée Canadienne, Normandie, France, août 1944. Ici utilisé comme poste d'observation pour l'artillerie. -
Ram II (1942)
En février 1942, la production était passée au Ram II avec un canon QF 6-pdr Mk. III de 57mm et s'était poursuivie jusqu'en juillet 1943. En mars 1942, une décision avait été prise de passer la production au M4A1 similaire à l'automobile pour toutes les unités britanniques et canadiennes. La production de Ram se poursuivit en raison du retard dans le démarrage des nouvelles lignes de production de M4 et d'une réticence à laisser l'usine inactive. Pour les modèles les plus tardifs c’est le canon QF 6-pdr Mk. V qui était monté. De plus, la tourelle auxiliaire et le sponson furent retiré laissant à la place une boule de mitrailleuse Browning de 7,7mm.
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Ram II. -
Ram II tardif. -
Escadron A, 1ère Réserve de Régiment d’Infanterie Canadienne Gray and Simcoe Foresters, 2ème Brigade de Chars, Grande-Bretagne, mi-1942. -
1ère Brigade Blindée Canadienne, Régiment Three Rivers, 12ème Régiment Blindé, 2ème Char, Escadron C, Angleterre, 1943. -
2ème Brigade Blindée Canadienne, Régiment Sherbrooke Fusilers (27ème Régiment Blindé), 27ème Bataillon Blindé de Chars, 5ème Char, 1ère Troupe, Escadron B, Angleterre, 1943. -
Grizzly (1943)
Après la chute de la France, il fut décidé que les divisions blindées canadiennes naissantes seraient équipées de chars produits au Canada. Les Alliés acceptèrent de standardiser le M4 et Montreal Locomotive Works commença à produire le Grizzly en août 1943. La production de Grizzly s'arrêta lorsqu'il devint évident que la production américaine serait suffisante. Au lieu de cela, MLW produit le canon automoteur Sexton Mk. II. Le Grizzly quitta l'usine avec le pignon standard américain à 13 dents. Les chenilles CDP et le pignon à 17 dents, généralement associés au Grizzly, ne furent introduits qu'après l'arrêt de la production du Grizzly. Ceux-ci, ainsi que les bogies plus lourds, furent développés pour le Sexton. Plus tard, les Grizzly furent équipés du nouveau pignon et des nouvelles chenilles. La chenille CDP était plus légère et plus simple que les chenilles américaines standard et ne nécessitait pas de caoutchouc, ce qui était rare depuis l'avancée japonaise en Asie du Sud-Est et la conquête de la Malaisie.
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Camp Borden/Meaford Ranges, Ontario, Canada, 1944.
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Royaume-Uni
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Sherman Firefly
Voir Firefly.
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Inde
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M4A4 (76) (Sherman VA)
Bien qu'il n'ait jamais été un type de production américain (le réarmement américain des années 50 avec des canons de 76mm était limité aux M4A1 & M4A3), au moins une source affirme que l'Inde avait un régiment partiellement équipé de Sherman V avec des canons de 76mm. L'Inde reçut le M4A3E4 amélioré.
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Upgunned Sherman
Deux régiments de Sherman furent réarmés avec le canon français de 75mm de l'AMX 13.
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France
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M4A4 (FL-10)
Au milieu des années 50, alors que les M4 étaient remplacés dans l'Armée Française en raison de leur obsolescence, des tentatives de modernisation des Sherman furent menées pour exporter ces chars au lieu de les mettre au rebut. Le M4 FL-10 de la société Batignolles-Châtillon était une telle tentative : né de l'assemblage d'une tourelle FL-10 (conçue pour l'AMX 13) et de la caisse d'un M4 (toutes les variantes de Sherman furent utilisées : M4, M4A1, M4A2 , M4A3, M4A4). La tourelle FL-10 offrait une nouvelle capacité de combat au Sherman avec un équipage de seulement 4 membres et le chargement automatique. Alors que la caisse de l'AMX avait un profil bas, celle du Sherman était très haute, ce qui en faisait une cible évidente. Le M4 FL-10 fut produit en petit nombre : 24 exemplaires seulement. L'Egypte était le seul acheteur du char en 1955 et le mit en service pendant la Crise de Suez en 1956 et la Guerre de Six Jours en 1967. 12 furent capturés par Tsahal en 1956.
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M4A4. -
M4A1.
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Israël
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Sherman Krupp
Six premiers Sherman récupérés avaient un canon de campagne Krupp de 75mm pour remplacer le canon d'origine détruit lors de la mise au rebut après la Seconde Guerre Mondiale. Plus tard, ces chars furent réarmés avec des obusiers M4 de 105mm.
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Canon Krupp Mod. 1903 de 75mm équipant lesdits M4. -
Sherman M-50 & M-51
Voir article correspondant [prochainement].
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URSS
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M4M (1942)
Les Soviétiques auraient remplacé le canon américain de 75mm sur certains M4A2 par le canon F-34 de 76,2mm du T-34 pour créer le M4M ; ils interrompirent la pratique lorsqu'ils furent assurés de l'approvisionnement en munitions américaines.
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Yougoslavie
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SO-122 (1956)
M4A3E4 équipé du canon A-19 de 122mm.
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Conversions
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Américaines
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M32 Tank Recovery Vehicle (1943)
Le M32 était un véhicule blindé de dépannage basé sur le châssis du M4, ajoutant une flèche de 5,5 m, une flèche en A et un treuil de 27 t. Il mesurait 5,9 m de long, auquel s'ajoutaient 5,5 m lorsque la flèche, qui sert à soulever les véhicules accidentés, était complètement déployée. La largeur était de 2,7 m et la hauteur était de 2,94 m. Il pesait soit 29,2 t (M32, M32B1 et M32B3), soit 30,7 t (M32B2) selon le modèle. Le moteur variait entre la variante du M4 sur laquelle il était basé ; les M32 et M32B1 avaient un moteur à essence radial Continental R975-C1 ou R975-C4 de 9 cylindres, fonctionnant à 2400 tr/min, le M32B2 avait un moteur diesel bicylindre General Motors 6046 ; tournant à 2 100 tr/min, et le M32B3 avait un moteur à essence Ford GAA V8 tournant à 2 600 tr/min. L'autonomie et la capacité de carburant variaient également entre 190 et 240 km et 560 et 660 L, respectivement, selon le moteur et le véhicule de base. Cependant, la vitesse de pointe resta constante à 39 km/h. Il avait une transmission manuelle synchronisée Spicer, avec une marche arrière et 5 vitesses avant. La suspension était VVSS pour les variantes antérieures et HVSS pour les variantes ultérieures, délimitées par le suffixe A1 après le numéro de modèle. Il avait entre 13 et 51mm de blindage selon l'emplacement. Il avait un armement composé d'un mortier de 81mm, qui était utilisé pour couvrir les retraites d'urgence à l'aide de grenades fumigènes, d'une mitrailleuse Browning M2 de 12,7mm et d'une mitrailleuse M1919 de 7,7mm. Il y avait 20 grenades à main (Fragmentation Mk. II) et 6 grenades fumigènes dans le compartiment de l'équipage. L'armement n'était utilisé que pour l'autodéfense, car le véhicule n'était pas conçu pour être utilisé comme arme offensive.
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M32B1 (Royaume-Uni : ARV Mk. III) (1943)
M32 basé sur le M4A1. 1 085 furent produits par Federal Machine, Baldwin Locomotive et Pressed Steel Car. Certains furent également expédiés en Grande-Bretagne dans le cadre du Prêt-Bail.
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M32A1B1 (1944)
M32B1 avec suspension HVSS. 175 furent convertis par Baldwin Locomotive.
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M32A1B1 de la Compagnie B remontant sur la route après avoir traversé le pont vers Hamhung, 10 novembre 1950. -
M34 Full-Track Prime Mover (1944)
Les M34 étaient simplement des M32B1 sans le câble de remorquage et étaient juste utilisés pour mettre en place l'artillerie remorquée. Il était généralement réservé à la traction d'artillerie lourde, comme l'obusier de 240mm. Il manquait d'armement et avait 4 sièges pour l'équipage. Le véhicule avait également des feux arrière, des prises électriques pour l'arrêt des charges remorquées et plusieurs ports de rangement. La production commença en 1944 et se termina en 1945.
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M32B2 (1943)
M32 basé sur le M4A2. 26 furent produits par Lima Locomotive.
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M32A1B2 (1944)
M32B2 avec suspension HVSS.
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M32B3 (1944)
M32 basé sur le M4A3. 344 furent produits par Lima Locomotive et Pressed Steel Car.
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M32A1B3 (1944)
M32B3 avec suspension HVSS.
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M74B1 (1953)
M74 mais convertit à partir de M32B3.
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M32B4 (1943)
M32 basé sur le M4A4. Jamais entré en production. Avait un moteur Chrysler Multibank.
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M74 ARV (1953)
Mise à niveau du M32 pour fournir la même capacité en ce qui concerne les chars d'après-guerre plus lourds, convertis à partir des M4A3 HVSS. En apparence, le M74 est très similaire au M32, équipé d'une grue A-Frame, d'un treuil de remorquage principal, d'un treuil auxiliaire et d'un treuil utilitaire manuel. Le M74 dispose également d'une bêche montée à l'avant qui peut être utilisée comme support ou comme lame de bulldozer.
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M4 Dozer
M4 équipé d'une lame de remblayage M1 (bras latéral) ou M2 (montage hydraulique). Certains chars virent leurs tourelles supprimées.
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M4A1 Dozer. -
Compagnie A, 746ème Bataillon de Chars, Armée Américaine, Normandie, France, juillet 1944. -
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T2E2
Char démineur basé sur le M4 Dozer avec des bras hydrauliques permettant d'abaisser ou de soulever la lame.
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M4 Mobile Assault Bridge
Modification du M4 sur le terrain pour déplacer des ponts à double voie.
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M4 with Cullin Hedgerow Device (Rhino Tank) (1944)
M4 équipés de volets à l'avant de la caisse. Utilisé lors de la Bataille de Normandie pour percer les haies bocagères. Attaché à de nombreux sous-types.
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T1E1 Earthworm (1943)
Char anti-mines munis de disques blindés (rare).
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M32 munit de l’équipement de déminage T1E1. -
T1E2
Char anti-mines munis à l'avant de 2 unités de 7 disques (expérimental).
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T1E3 Aunt Jemina (M1)
Char anti-mines munis de 2 unités de 5 disques de 3 m de diamètre, utilisé en Italie et Normandie. Il était parfois, à cause du poids, poussé par un autre char (75 construits).
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T1E5 (1944)
Char anti-mines basé sur le T1E3 mais avec de plus petits disques montés à l'avant, développé en juillet 1944.
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T1E6
Char anti-mines semblable au T1E3 mais avec des disques dentelés (expérimental).
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T1E4
Char anti-mines développé en 1944 munis de 16 disques à l'avant.
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T2E1 (1943)
Char anti-mines développé pour le Corps des Marines, utilisé avec le Tank Recovery Vehicle M32 utilisant une perche. Non satisfaisant et abandonné en octobre 1944.
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T3 (1943)
Le T3 était le concept de fléau du Scorpion britannique. Les premiers tests aux États-Unis furent sur le M4A4. Le rotor à fléaux était entraîné par un moteur séparé à droite du char. Les chaînes du T3 balayaient en spirale. À l'avant du char, un bouclier fut placé pour le protéger des débris et des rochers. 30 T3 furent produits par la Pressed Steel Car Company et expédiés en Afrique du Nord en mai 1943. Un total de 41 T3 furent produits par Pressed Steel Car Comp. Lors de la percée d'Anzio vers Rome, les T3 roulaient en tête. Mais les véhicules étaient souvent en panne à cause des mines qui explosaient. Peu de temps après, les T3 furent retirés du front.
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T3E1
Avec le T3E1, le moteur séparé à droite fut supprimé. Au lieu de cela, le propre moteur du M4 fut utilisé pour faire tourner le rotor. Le poids du véhicule fut réduit de moitié, à 2,54 t. La vitesse du rotor passe de 75 tr/min (T3) à 178 tr/min avec le T3E1. Les tests mirent en lumière que, tout comme avec le Crab I anglais, seul le fléau fonctionnait au mieux sur une surface lisse. Les équipages n'aimaient pas les T3 et T3E1 à cause des roches et de la poussière que le fléau produisait pendant les opérations.
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T3E2
Char anti-mines basé sur le T3E1 mais avec un rouleau à la place du rotor à chaînes.
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T4
Char démineur développé en 1942 munis d'une bêche. Impraticable et abandonné.
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T5, T5E1, T5E2 & T5E3 (1945)
Les modèles précédents étaient basés sur le système de fléaux ou de rouleaux. Mais il y avait d'autres expériences pour chercher une alternative. Un exemple est le T5. Le principe était simple. Une lame de bulldozer avec un angle spécial poussait sous une mine et le conduisait sur le côté de la route. Les versions précédentes, le T4 et le T4E1, avec une lame diagonale dans un angle plat ne réussissaient pas et ne furent pas plus développées. La lame en forme de V du T5 avait également un bord incurvé sur le dessus de la lame pour empêcher les mines de basculer sur la lame et de tomber sur la trajectoire du char. Après quelques ajustements, la version finale fut nommée T5E1. Un autre modèle, le T6, avec le même principe, fut testé et développé pour les T6E1 et T6E2 avant l'arrêt des tests. Les solutions des versions T5E1 et T6E2 furent combinées pour devenir le T5E2. Les réglages finaux donnèrent le T5E3. À Plante-Choate, 100 T5E3 furent produits de mars à mai 1945. C'était le seul type de char de déminage expédié en première ligne dans l'océan Pacifique.
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T5E3.
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T6
Char démineur muni d'une bêche en V. Insatisfaisant en raison de l'impossibilité de contrôler la profondeur.
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T7 (1943)
Char anti-mines développé fin 1943, doté d’un châssis muni de petits rouleaux composés chacun de 2 disques. Abandonné car jugé insatisfaisant.
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T8 Jhonnie Walker
Char anti-mines dotés de piqueurs en acier montés sur châssis pivotant. Ces piqueurs martelaient le sol à l'avant du char, un peu comme un pivert. Ce char était difficilement manœuvrable, ce qui lui valut le surnom de Johnnie Walker (marque de whisky). Le premier test fut effectué avec 3 pieux à l'avant d'un M4A4. Le test ne fut pas un grand succès et un autre test avec 6 pieux. Ce T8 était un peu meilleur, mais travailler en terrain accidenté était un problème. Pendant les essais, les marteaux furent endommagés et les essais arrêtés.
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T9
Le système de rouleaux refit de nouveau surface. L'idée suivante était l'utilisation d'un rouleau géant, utilisé pour l'aplanissement du sol. Le T9 avait un gros cylindre recouvert de pointes de 12,7mm. Un cadre de poussée avait un axe extensible, ce qui le rendait difficile à utiliser. Le poids de l'ensemble de l'engin était de 38 t.
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T9E1
Son successeur, le T9E1, avait un cylindre plus petit avec des pointes plus petites. La paroi du cylindre fut rendue plus mince. Cela réduisit le poids à 29 t. L'axe extensible, pour faire glisser le rouleau vers l'extérieur, était de 6 m en position courte et de 8 m en position tendue. Parce que ce dispositif était presque aussi lourd que le M4 qui le poussait, il était très difficile de manœuvrer avec lui pendant les opérations, donc le développement fut arrêté.
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T10 Tricycle (1944)
Peut-être que l'idée la plus excentrique et futuriste pour déminer était le T10. Il fut développé à partir du tricycle construit par la NDRC. L'idée était de construire de petits moteurs dans les roues avant géantes de 2,43 m (afin qu'il puisse rouler sans le moteur interne du char). Entre les roues de traction se trouvaient 6 disques lourds placés de manière lâche autour de l'essieu afin qu'il suive facilement le sol accidenté. Il avait un long cadre à l'arrière avec une roue. Des tests furent effectués à Aberdeen avec des roues sans les moteurs et les disques au milieu. Cela fonctionna bien, mais il ne fut pas développé davantage. Le T10 abandonna l'idée de placer des moteurs à l'intérieur des roues et utilisa la traction du moteur interne. Fisher reçut l'ordre de produire un pilote avec la désignation T10. Les bogies standard avec chenilles furent retirés d'un M4A2. Le dessous fut épaissi avec de l'acier de 25mm. Le côté du char fut adapté pour laisser place aux énormes roues de 2,43 m. La roue à l'arrière mesurait 1,83 m de diamètre. Le M4A2 se tenait à 70 cm au-dessus du sol. La largeur du chemin était de 3,89 m (les roues avant avaient une largeur de 46 cm chacune). Le char lourd de 52,8 t pouvait atteindre une vitesse de 3 km/h lorsqu'il déminait (sur une route dégagée, il pouvait rouler à 10 km/h). En juin 1944, le T10 fut testé, mais il était évident que le poids était l'inconvénient en action.
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T11
Char anti-mines armé de 6 mortiers montés à l'avant (expérimental).
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T12
Char anti-mines armé de 23 mortiers. Ce modèle pourtant efficace fut abandonné.
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T14
M4 presque indestructible. Le dessous fut renforcé et la suspension avec les chenilles rendue très solide, de sorte qu'elle puisse rouler à l'abri des chocs dans un champ de mines. Mais le char était bien trop lourd en terrain boueux.
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T15 (1945)
Chrysler développa le premier véhicule résistant aux mines : le T15. Le dessous fut rendu plus épais et les bogies et la suspension furent recouverts d'un blindage. La tourelle fut supprimée et une plaque blindée de 25mm d'épaisseur recouvrait le trou. Dans cette plaque se plaçait une trappe ovale et une coupole pour le commandant. Ce T15 avait un poids de 33 t (seulement 1 225 t de plus que le M4 standard).
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T15E1 (1945)
Le prochain développement du T15 était le T15E1. Il avait l'air exact comme son prédécesseur, mais avait des chenilles plus lourdes avec des crampons sur la chenille. Dans la plaque de couverture (où se trouvait la tourelle), 2 écoutilles furent placées, une coupole pour le commandant et une écoutille à 2 volets avec une mitrailleuse de 12,7mm (les mêmes écoutilles que sur le M4A1 (76), mais en miroir). Lors des essais à Aberdeen, les transmissions du T15 et du T15E1 furent endommagées lorsqu'il heurta une seule mine antichar T6E1. Les chenilles des deux modèles pouvaient supporter les explosions de mines, mais le T15E1 était un peu meilleur que le T15 (qui avait des pièces endommagées de la suspension).
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Snake Equipment for M4
Char Sherman standard poussant une charge explosive en forme de serpent (utilisé par les fantassins américains notamment lors du débarquement en Normandie). Jamais utilisé cependant sur un char.
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E4R2-5R1, E4R3-ER1, (M3-4-3)
Lance-flammes montés à la place de la mitrailleuse de caisse.
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E4R4-4R 5-6RC
Lance-flamme monté à la place de mitrailleuse de caisse. Les réservoirs étaient installés à l'intérieur du char.
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POA
Char lance-flammes dont le lanceur était installé dans le tube du canon de 105mm (US Navy Mk. I).
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POA-CWS 75-H1
Char lance-flammes dont le lanceur était installé dans le tube du canon de 75mm.
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Compagnie C, 4ème Bataillon de Chars Amphibies, Iwo Jima, mars 1945. Ces chars avaient des réservoirs internes ne fournissant que quelques brefs jets (de moins de 5 s) et remorquaient donc la plupart du liquide inflammable dans des réservoirs blindés à roues... très visible pour l'ennemi qui en a fait des cibles prioritaires. -
4ème bataillon de Chars Amphibies, Iwo Jima, mars 1945. -
POA-CWS 75-H2
Char lance-flammes dont le lanceur était installé à la droite du canon de 75mm.
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Variante de lance-flammes développée par l'USMC, ici déployée à Okinawa, en soutien à la 1ère Division de Marines, mai 1945. -
E6-R1
Char lance-flammes dont le lanceur était installé à la place du périscope du mitrailleur de caisse.
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E6-R7
Char lance-flammes dont le lanceur (petite taille) remplace le canon.
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E1 Anti-Personnel Tank Projector
Lance-flammes (4) installés sur la caisse pour la défense rapprochée contre les fantassins (kamikaze) japonais.
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Sherman Ronson (1945)
Les hommes du Colonel Unmacht utilisèrent le lance-flamme Ronson pour développer des M4A3 des Marines avec des lance-flammes Navy Mk. I. Ces chars furent utilisés lors de la Bataille d'Iwo Jima.
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M4A3 lance-flammes Ronson des Marines brûlant un point fort japonais. Les 8 M4A3 équipés du lance-flammes Navy Mk. I s’avérèrent être les systèmes d'armes les plus précieux d'Iwo Jima, mars 1945. -
T34 Calliope (1943)
Le T34 transportait 60 roquettes disposées en un groupe de 36 tubes permanents sur le dessus, et une paire de groupes largables de 12 tubes (24 tubes au total) sur le fond. Chaque roquette était armée d'un projectile à ailettes stabilisées de 110mm armé d'explosifs puissants qui avaient le même rendement explosif qu'un obusier M101 et avaient une portée max de 3,7 km. Le rack était physiquement connecté au canon à l'aide d'un bras. Ce bras était relié à la crémaillère par une articulation pivotante et serré au canon par une bague fendue. Cela permettait au lance-missiles de suivre le même arc d'élévation et de dépression de +25 à -12°. Une grande poutre de soutien boulonnée aux joues gauche et droite de la tourelle soutenait l'arme placée à un mètre au-dessus de la tourelle. Les roquettes étaient tirées électroniquement à l'aide de câbles insérés dans la trappe du commandant de char. Le canon principal ne pouvait pas être tiré une fois le lance-roquettes fixé. Cela amena les équipages de chars à modifier l'installation du lanceur sur le terrain, permettant ainsi au canon principal de tirer, bien qu'à une altitude réduite pour le lanceur. Les modèles ultérieurs du lanceur avaient également des déflecteurs de flammes pour aider à empêcher les gaz d'échappement de la fusée de pénétrer dans le compartiment moteur.
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2ème Peloton, Compagnie B, 714ème Bataillon de Chars, 12ème Division Blindée, Fletrange, France, mars 1945. Équipé d'un lance-roquettes Calliope de 60 tubes de 101,6mm. -
Compagnie A, 40ème Bataillon de Chars, 14ème Division Blindée, Obermodern, Allemagne, mars 1945. -
12ème Division Blindée, Allemagne, 1945. Équipé d'un lance-roquettes Calliope de 60 tubes de 101,6mm. -
T34E1
Char lance-roquettes équipés de 2 rampes de 7 tubes lance-roquettes, montés sur la tourelle.
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T34E2 (1944)
Char lance-roquettes équipés de rampes de 60 tubes (longs) lance-roquettes (182,8mm), montés sur la tourelle.
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T39
Char lance-roquettes équipés de 2 caissons (avec portes) de 20 lance-roquettes (182,8mm), montés sur la tourelle (expérimental).
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T40 WhizBang (M17) (1944)
Char lance-roquettes équipés de 2 caissons (avec portes) ou de châssis de 20 tubes (182,8mm), montés sur la tourelle.
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T40 short version
Idem que le précédent mais avec des tubes plus courts.
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T72
Char lance-roquettes équipé de petits tubes. Jamais utilisé.
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T73
Char lance-roquettes semblable au T40 mais avec 10 lance-roquettes.
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T76
M4A1 doté d'un tube lance-roquette (182,8mm) à la place du canon. Jamais utilisé.
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T99
Char lance-roquettes équipé de 2 caissons de 22 tubes (114mm), montés sur la tourelle. Jamais utilisé.
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T105
Char lance-roquettes M4A1 équipé de d'un caisson à 1 tube à la place du canon. Jamais utilisé.
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Multiple Gun Motor Carriage T52
Char multi-canons développé par Firestone, armé de canons de 40mm ou d'un canon de 40mm et de 2 mitrailleuses de 12,7mm dans une tourelle rotative. Jugé trop lent, le projet fut abandonné en octobre 1944.
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Demolition Tank T31
M4A3 (105) doté de lance-roquettes de 182,8mm montés de chaque côté de la tourelle. Jamais utilisé.
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M4 DWG (Deep Wading Gear)
Char amphibie doté de manches à air permettant l'arrivée d'air au moteur et l'échappement.
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741ème Bataillon de Chars, Omaha Beach, Normandie, 6 juin 1944. -
3ème Comté de Londres Yeomanry, 4ème Brigade Blindée, Armée Britannique, France, 7 juin 1944. -
4ème Bataillon de Chars Amphibies, Saipan, 1944. -
Corps des Marines Américains, Pacifique, 1945. Avec dispositifs d'échappement et de prise d'air. -
T14 Assault Tank (1944)
Les Britanniques et les Américains tentèrent ensemble de créer un super Sherman. Le développement de ce char fut très lent et jamais terminé avant la fin de la guerre en Europe. Le char était de toute façon trop lourd et le remplaçant du Sherman, le M26 Pershing, était déjà en fabrication.
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Le T14 était un projet conjoint entre les États-Unis et le Royaume-Uni dans le but de produire un char d'infanterie universel. Seuls 2 furent construits : un testé aux USA et l'autre envoyé en Grande-Bretagne, mais celui-ci n'entra guère en service dans les 2 armées. -
T53 & T53E1 (1944)
Canon de 90mm monté sur châssis de M4A4. Conception modifiée pour une double utilisation antichar et AA comme T53E1 avec des stabilisateurs. Commande de 500 annulée en 1944 après que la conception fut rejetée à la fois par Tank Destroyer et par la branche AA de l'Armée Américaine.
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T53. -
T53E1. -
M7 HMC (1942)
Voir M7 Priest.
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M12 GMC (1941)
Voir M12.
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M40 GMC (1944)
Voir M40.
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M43 HMC (1944)
Voir M43.
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M10 GMC (1942)
Voir M10 Wolverine.
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M36 GMC (1944)
Voir M36 Jackson.
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M4 High Speed Tractor (1943)
Tracteur d’artillerie. 2 464 étaient configurés pour remorquer le canon AA de 90mm, tandis que 3 088 étaient configurés pour remorquer le canon de 155mm ou l'obusier de 203,2mm.
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M4C
M4 HST avec des racks de munitions de rechange configurés dans le compartiment de l'équipage.
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M4A1 HST (1945)
La modification A1 désigne la suspension plus large utilisée pour les chenilles Duck Bill reflétant la modification E9 sur les Sherman. 259 furent construits en 1945 et utilisés après la guerre comme moteur principal pour la remorque de munitions M23 dans les batteries de M40 GMC.
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Autres
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M4A3(75)W avec kit de blindage en plastique HCR2 et HVSS. Blindage appliqué en plastique pour tourelle et flancs remplis d'un mélange de gravier et d'un composé à base de sciure et d'asphalte. Il était maintenu par des câbles et pouvait être laissé tomber de l'intérieur. -
Le plan était de créer un Sherman avec une mobilité et un blindage amélioré, d'où les angles inhabituels de ce véhicule et une nouvelle suspension horizontale. Cependant, il ne fut jamais construit. -
L'unique prototype de char construit par Chrysler (Detroit Tank Arsenal) à l'été 1944 qui avait une tourelle de T26 avec un 90mm monté sur un châssis M4(105). Les M26 Pershing et M4 Sherman avaient le même anneau de tourelle. Le projet fut annulé par l'Ordnance Department après qu'il soit devenu évident que ce char devait encore être testé, qu'il n'arriverait probablement pas sur le théâtre de combat plus tôt que le T26 et qu'il interférerait très probablement avec l'effort de production de ce dernier. -
À la fin de la guerre, le T33 était considéré comme le char lance-flammes le plus avancé existant. Bien que lents, les travaux se poursuivirent sur ces pilotes après la guerre. Armement : E20-20 (groupe carburant E20 combiné avec le lance-flammes E20) + Canon M6 de 75mm.
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Anglaises
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Sherman Scorpion IV
M4A1 avec équipement Scorpion (Afrique du Nord).
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Sherman DD Donald Duck (Duplex Drive) (1944)
Modification amphibie des M4. Les modifications apportées au Sherman comprenaient l'étanchéité de la caisse inférieure, l'ajout de l'entraînement de l'hélice et l'ajout de l'écran de flottaison de Straussler autour de la caisse, ainsi que son système de gonflage. La base de l'écran de flottaison en toile était fixée à une plate-forme horizontale en forme de bateau en acier doux soudée à la caisse du char. L'écran était soutenu par des arceaux métalliques horizontaux et par 36 tubes verticaux en caoutchouc. Un système de bouteilles d'air comprimé et de tuyaux gonflait les tubes en caoutchouc pour donner de la rigidité au rideau. L'écran pouvait être érigé en 15 min et se retirer rapidement une fois que le char atteignait le rivage. En pratique, il y avait environ 91 cm de franc-bord. Au combat, le système de flottaison était considéré comme consommable et on supposait que l'équipage du char le retirerait et le jetterait dès que les conditions le permettraient. En pratique, certaines unités conservèrent le matériel de flottaison et leurs chars furent utilisés dans plusieurs opérations amphibies. Une paire d'hélices à l'arrière assurait la propulsion. Un problème présenté par le Sherman était que la configuration de la transmission (boîte de vitesses à l'avant) empêchait de faire passer un arbre de transmission directement de la boîte de vitesses aux hélices. La solution à cela était d'avoir des roues dentées à l'arrière du char afin que la puissance soit fournie aux hélices par les chenilles du char. Les DD pouvaient nager jusqu'à 7,4 km/h. Le commandant et le conducteur pouvaient diriger dans l'eau, bien qu'avec des méthodes différentes. Un système hydraulique sous le contrôle du conducteur pouvait faire pivoter les hélices ; le commandant depuis une plate-forme à l'arrière de la tourelle, d'où il pouvait voir par-dessus la jupe, pouvait contribuer en actionnant une grande barre.
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Les premiers Sherman DD produits par les Britanniques furent utilisés par des unités britanniques et américaines. La production ultérieure fut réalisée à la fois par les États-Unis et le Royaume-Uni. Les Sherman britanniques étaient des conversions de Sherman III (M4A2) et V (M4A4). Les États-Unis n’utilisèrent le M4A1 que pour leurs conversions. L'expérience du Débarquement conduisit à une version Mark II améliorée du DD Sherman. L'écran fut étendu et renforcé en fixant à la tourelle, un nouveau type de pompe de cale installé et un deuxième ensemble de commandes de direction hydrauliques au poste de commandement, bien que sa barre franche ait été conservée. Un compresseur d'air remplaça les cylindres d'air qui fournissaient l'air sous pression pour ériger l'écran. Après le Débarquement, l'intérêt de l'Armée Américaine diminua, cherchant d'autres options.
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10ème Régiment Blindé Canadien, secteur Nan, Juno Beach, Normandie, 6 juin 1944. -
Normandie, juin 1944. -
Sherman ARV Mk. I
Conversions de véhicules blindés de dépannage britanniques de Sherman I, III et V. C'était la politique britannique d'avoir des ARV utilisant les mêmes pièces mécaniques que les chars d'artillerie qu'ils soutenaient dans la mesure du possible. Celui-ci était un simple véhicule de remorquage sans tourelle avec une flèche légère.
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Sherman ARV Mk. II
Le Mk. II avait un équipement de récupération et de réparation beaucoup plus sophistiqué, une superstructure surélevée en forme de boîte et une flèche plus lourde. Il était considéré comme supérieur au M32 américain, dont très peu étaient utilisés par les unités britanniques.
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Sherman V Adder
Kit de conversion pour équiper les Sherman, utilisé en Inde sur les Sherman III & V.
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Sherman Gun Tower
Tracteur pour canon de 17-Pdr (76,2mm) britannique.
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Sherman BARV (1944)
Le BARV d'origine était un M4A2 qui avait été imperméabilisé et dont la tourelle avait été remplacée par une haute superstructure blindée. Une soixantaine furent déployés sur les plages du débarquement lors de la Bataille de Normandie. Capable d'opérer dans des eaux profondes de 2,7 m, le BARV servait à évacuer les véhicules en panne ou submergés par les vagues et bloquant l'accès aux plages. Ils servaient également à renflouer les petites péniches de débarquement bloquées sur la plage. Fait inhabituel pour un char, l'équipage comprenait un plongeur dont le travail consistait à attacher des chaînes de remorquage aux véhicules coincés. Les véhicules furent développés et exploités par les Royal Electrical and Mechanical Engineers. Le M4A2 fut choisi comme base pour le BARV car on pensait que la caisse soudée du Sherman serait plus facile à imperméabiliser que les autres. Contrairement aux autres modèles, le M4A2 était propulsé par un moteur diesel car on pensait que le char serait moins affecté par les changements brusques de température causés par les plongées régulières dans l'eau froide. Quelques Sherman BARV continuèrent à être utilisés jusqu'en 1963, date à laquelle ils furent remplacés par un véhicule basé sur le Centurion.
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Ingénieurs Royaux Électriques & Mécaniques, Normandie, 1944. -
Sherman Fascine Carrier
Sherman sans tourelle, transportant 2-3 fascines (?) utilisé par la 79ème Division Blindée.
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Sherman OP
Poste mobile blindé de contrôle de l'artillerie. Le canon de 75mm fut retiré (avec un canon factice installé à l'extérieur) pour laisser de la place aux tables de cartes dans la tourelle. Trois postes radio furent installés (2 n°19 et 1 n°18). Deux autres (n°38) étaient transportés pour une utilisation portable à l'extérieur du char.
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Sherman V OP, Troupe du Commandant, Troupe C, Régiment d’Artillerie de Campagne, entre dans Caen par La Maladrerie, venant de Franqueville, 10 juillet 1944. -
147ème Régiment de Campagne (Essex Yeomanry), 2ème Armée, Hollande, 1944-45. -
Sherman Twarby Ark
Véhicule poseur de pont (Italie).
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Sherman Octopus
Véhicule poseur de pont similaire au Ark mais avec des rampes plus longues.
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Sherman Plymouth
Véhicule poseur de pont Bailey sans tourelle, utilisé en Italie.
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Sherman Pram
Char anti-mines avec chaînes ou rouleaux montés sur des bras articulés (expérimental).
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Sherman Marquis
Char anti-mines avec chaînes sur bras articulés. Le moteur des bras est monté à la place de la tourelle dans la caisse.
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Sherman Lobster
Char anti-mines semblable au Marquis mais qui conserve sa tourelle et qui puise la puissance pour les bras articulés dans le compartiment moteur.
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Sherman Crab I (Etats-Unis : T2 Flail) (Israël : Sherman Morag) & II (Etats-Unis : T4)
Char anti-mines avec chaînes sur bras articulés.
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Crab I -
Crab II -
Normandie, 1944. -
Sherman CIRD
Semblable au Churchill avec CIRD.
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Sherman AMRCR
Sherman anti-mines équipés de rouleaux "castor". Produit en 1943.
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Sherman Centipede
Sherman anti-mines équipés de 2 rouleaux en béton.
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Sherman Salamander
Char lance-flammes avec équipement Wasp. Jamais utilisé.
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Sherman Crocodile
4 conversions pour l'US Army.
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Normandie, 1944. -
Sherman CDL
Char d'observation chargé de la localisation d'objectifs par projecteurs (CDL). La (les) lampe(s) était monté derrière une meurtrière dans la tourelle puissamment cuirassée.
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Sherman Tulip (1944)
Sherman avec 2 roquettes RP-3 de 76,2mm sur rails ajoutés à la tourelle. Utilisé par le 1er Régiment d’Infanterie Coldstream Guards au Rhin en 1945.
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1er Bataillon Coldstream Guards, Armée Britannique, Allemagne, traversée du Rhin, 1945. -
1er Bataillon Blindé Coldstream Guards, Allemagne, mars 1945. -
Shervick (1947)
En 1947, Vickers produit le Shervick qui était un châssis Sherman converti en tracteur lourd. Il fut conçu pour défricher des terres pour la culture de l'arachide au Tanganyika.
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Finning Tank Drill
Le Finning Tank Drill, un marteau perforateur utilisé dans la construction de routes forestières, fut produit pendant de nombreuses années en Colombie-Britannique, avec les modèles M32F et M40F utilisant un châssis Sherman. Le M32F utilisait la suspension standard M4 VVSS tandis que le M40F utilisait le système HVSS.
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Madill 071 yarder
Le triage minitour Madill 071 fut également construit et utilisé en Colombie-Britannique. Il s'agissait d'un train de roulement Sherman, original ou d'une nouvelle copie en acier doux, avec une tour de 14 m et 3 tambours de câble fonctionnels montés sur le dessus, conçus pour l'enregistrement de câbles.
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RMASG Control Tank (1944)
Les Sherman V affectés au groupe de soutien blindé des Royal Marines pour le Débarquement étaient équipés d'un viseur à cadran dans un couvercle carré en saillie en haut à droite de la tourelle. Cela leur permettait d'être utilisés avec précision dans le rôle de tir indirect en tant qu'artillerie automotrice, initialement depuis les ponts des péniches de débarquement, mais plus tard également à terre. Les viseurs à tir direct furent conservés. Ces chars peuvent être identifiés sur les photos par les marques de relèvement de la boussole à 360° autour de la tourelle.
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Sherman Gun Tractor
Conversion sur le terrain britannique en Italie en retirant les tourelles des M4A2 pour remorquer un canon 17-pdr de 76,2mm et transporter l'équipage avec des munitions. Certains des canons M3 de 75mm retirés furent peut-être utilisés pour les conversions de terrain pour le Churchill NA75 utilisé lors de la Campagne Italienne.
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Canadiennes
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Skink (1944)
Prototype canadien de véhicule AA avec 4 canons Polsten de 20mm montés dans une tourelle sur une caisse de Grizzly.
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1ère Armée Canadienne, secteur du Rhin, Allemagne, mars 1945. -
Badger (1945)
Les premiers Badger étaient des Kangaroo avec l'équipement de lance-flammes Wasp II (tel qu'utilisé sur l’Universal Carrier) installé à la place de la mitrailleuse de caisse. Les modèles ultérieurs étaient des Ram à tourelle avec l'équipement à la place du canon principal. Développé au Canada en 1945.
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Kangaroo (1944)
Ram ou Sherman avec tourelle retirée pour donner un APC capable de transporter 11 soldats prêts au combat ainsi que les deux membres d'équipage.
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Ram OP/Command (1943)
Un véhicule blindé servant de poste d'observation mobile pour les officiers d'observation avancés (FOO) des unités de canons automoteurs Sexton, basé sur le Ram Mk. II. Le canon fut remplacé par un mannequin et 2 radios Wireless Set n°19 furent équipées d'un ensemble n°58. Équipage de 6. Ils furent construits à partir des 84 derniers Ram sortis de la chaîne de production en 1943.
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Ram Ammunition Carrier Wallaby
Véhicule blindé de ravitaillement en munitions, converti comme pour le Kangourou mais utilisé pour transporter des munitions de 87,6mm pour Sexton.
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Ram ARV Mk. I
Véhicule blindé de dépannage créé en ajoutant un treuil ajouté au Ram Mk. I.
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Ram ARV Mk. II
Véhicule blindé de dépannage basé sur le Ram Mk. II. Focs et pelle à terre ajoutés, tourelle remplacée par une fausse.
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Ram Gun Tower
Tracteur d'artillerie blindé à utiliser avec le canon Ordnance QF 17-pdr de 76,2mm remorqué.
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Sexton Mk. I (1943)
Le bureau d'études de la Montreal Locomotive Works fut chargé d'utiliser le châssis du Ram II et de monter sur une plateforme personnalisée le canon 25-pdr de 87,6mm, avec rangement et protection blindée. Le M7 Priest (basé sur le M3) fut en effet une inspiration majeure pour les concepteurs, qui purent livrer un prototype dans des délais très courts. Il fut achevé le 23 juin 1942 et testé par l'Armée Canadienne, qui commanda 125 véhicules en 3 lots. Le prototype fut expédié en Grande-Bretagne pour évaluation au début de 1943, et fut approuvé en mars 1943 pour une production en série, sous le nom de Sexton. Environ 2 026 véhicules furent commandés (Sexton II compris) et furent produits du début de 1944 au début de 1945 (S-233626 à S-235061), pour un total de 2 150 à la Montreal Locomotive Works.
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Le Sexton était en effet similaire à bien des égards au Priest, mais le canon-obusier plus léger pouvait être abaissé pour être utilisé en tir direct, mais dans la pratique, ils étaient rarement utilisés de cette façon. Le canon avait une élévation de +40° à -9° et une rotation de 25° à gauche et de 15° à droite. Le stockage des 105 obus (principalement d’HE) se trouvait à l'arrière dans de grands casiers verticaux, et disposés sous le double plancher. L'équipage était protégé par un blindage maximal de 32mm à l'avant, mais il s'agissait d'une superstructure ouverte et les flancs inférieurs et les plaques arrière à peine protégés contre les fragments d'obus et les balles. Le Sexton était conçu pour opérer depuis l'arrière de la ligne de front, comme toute artillerie de soutien, en utilisant des observateurs avancés pour diriger le tir sur une cible. Le châssis était similaire à celui du Ram, avec un train de galets à 3 bogies, des roues folles avant et des pignons d'entraînement arrière, propulsé par un moteur à essence radial Continental R-975 à 9 cylindres développant 400 ch. L'armement auxiliaire était assuré par 2 mitrailleuses légères Bren de 7,7mm amovibles, alimentées par 50 chargeurs de 30 coups.
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Sexton Mk. II (1944)
En 1944, le Mk.II apparaît, spécifiquement pour l'Armée Britannique, construit sur le châssis du Grizzly. Des changements sont visibles sur la transmission, les bogies, les détails de stockage et d'hébergement, comme les caissons ajoutés sur le pont arrière pour transporter les batteries, avec un générateur auxiliaire.
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4ème Régiment Royal d’Artillerie Hippomobile, 4ème Brigade Blindée, Weert, Pays-Bas, septembre 1944. -
147ème Régiment de Campagne Essex Yeomanry, 50ème Division d'Infanterie, Gold Beach, 6 juin 1944. -
23ème Régiment d'Artillerie de Campagne, 4ème Régiment Royal d’Artillerie, Division Blindée Canadienne, Europe de l'Ouest, 1945. -
Sexton GPO (Gun Position Officer) (1944)
Sexton sans canon, l'espace étant alloué à une radio sans fil n°19 supplémentaire et à des tables de cartes. Ces véhicules de commandement étaient utilisés pour contrôler et coordonner les tirs de batterie.
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Mexicaines
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M32 Chenca (1998)
En 1998, Napco International des États-Unis mit à niveau les M32B1 avec des moteurs diesel Detroit 8V-92-T.
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Israéliennes
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M-50 155 (1962)
Pièce d'artillerie automotrice à structure ouverte, équipée d'un seul obusier français Mle 50 de 155mm à l'arrière de la caisse, qui était basé sur la caisse du M4A4 équipé d'un moteur Continental. L'arme fut développée au début des années 60 par l'Ordnance Corps israélien en coopération avec la France. Environ 120 unités furent probablement produites. Au début des années 70, les M-50 étaient équipés de moteurs diesel HVSS et Cummins. Il fut utilisé dans la Guerre d'Usure, celle de Six Jours, celle du Kippour et celle du Liban en 1982. Certaines unités de réserve étaient armées étaient armées du M-50 au moins jusqu'en 1985.
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Ro’em (L-33)
Pièce d'artillerie automotrice montant l'obusier Soltam M-68 L/33 de 155mm dans une grande superstructure fermée. Utilise un châssis Sherman avec moteur diesel Cummins VT-8-460Bi avec le HVSS. Probablement environ 200 unités furent produites. L'arme vit des combats dans la Guerre du Kippour et celle libanaise en 1982. Actuellement hors service actif.
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L-39
Comme le précédent, mais avec un canon plus long (39 calibres). Apparemment, il ne fut pas adopté.
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Makmat 160 (1968)
Mortier Soltam M-66 de 160mm monté sur un châssis de Sherman, dans un compartiment à toit ouvert avec plaque avant rabattable. Il fut adopté en 1968 et utilisé dans la Guerre d'Usure, celle du Kippour et du Liban en 1982.
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MAR-240 (Medium Artillery Rocket)
À la place de la tourelle, un lanceur latéral pour 36 roquettes de 240mm fut installé. Il s'agissait de copies israéliennes des roquettes soviétiques utilisées par le système de lance-roquettes multiples BM-24. Apparemment, il n’atteignit jamais la production de masse.
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Episkopi (MAR-290) (Ivry) (1973)
Similaire au MAR-240, mais avec un lanceur arrière pour 4 roquettes sol-sol de 290mm avec une ogive HE-Frag (Ivry-1) ou shrapnel (Haviv). Adopté en 1973 et vit le combat pour la première fois dans la Guerre du Liban en 1982. Un lanceur amélioré sur le châssis du Centurion fut ensuite développé, mais resta expérimental. Dans les années 90, il fut remplacé par le M270 MLRS.
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Trail Blazer (Gordon)
Véhicule de récupération/d'ingénierie basé sur des M4A1 HVSS, il comportait une grande grue à flèche unique (par opposition à celle en A du M32) et de grandes pelles à l'avant et à l'arrière du véhicule pour aider au levage. Il pouvait également tracter jusqu'à 72 t.
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Sherman Medical Evacuation Tank (Ambutank)
Conversion radicale du M4 avec la tourelle retirée et le groupe motopropulseur (changé en moteur diesel) déplacé à l'avant du char. Une équipe médicale et 4 blessés pouvaient être transportés dans un compartiment blindé à l'arrière. Les premiers véhicules étaient basés sur les M4A1 avec suspension VVSS. Les véhicules ultérieurs utilisaient des caisses avec suspension HVSS et étaient équipés d'une grande superstructure carrée. Beaucoup furent utilisés pendant la Guerre d'Usure et celle du Kippour.
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Version VVSS. -
Version HVSS. -
Eyal Observation Post Vehicle
Sherman dont la tourelle fut remplacée par une plate-forme d'observation érigée hydrauliquement de 27 m de haut. Celui-ci était utilisé près du canal de Suez comme poste d'observation mobile, avant la Guerre du Kippour.
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En Action
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Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
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Campagne d’Afrique du Nord (1942-1943)
Le premier Sherman arriva en Afrique du Nord en août 1942, c'était un M4A1 avec un canon M2, utilisé pour former les tankistes et le personnel de maintenance. En septembre, le premier lot de nouveaux chars arriva et le 23 octobre, ils combattirent dans la bataille près d'El Alamein. Au total, au début de la bataille, la 8ème Armée Britannique disposait de 252 M4A1 dont la 9ème Brigade de Chars et les 1ère et 10èmes divisions de chars. Malgré le fait qu'à ce moment-là plusieurs dizaines de Pz.Kpfw. III et IV à canons long étaient déjà entrés en service avec l'Afrika Korps, les Sherman furent d’une grande utilité, démontrant une bonne fiabilité, une maniabilité, un armement et un blindage adéquats. Selon les Britanniques, les nouveaux chars américains jouèrent un rôle assez important dans leur victoire dans cette bataille. Les Américains utilisèrent pour la première fois des Sherman en Tunisie le 6 décembre 1942. L'inexpérience des équipages américains et les erreurs de calcul du commandement entraînèrent de lourdes pertes lors de contre-attaques contre des canons AT bien préparés. Par la suite, la tactique américaine s'améliora et les principales pertes des Sherman ne concernaient pas l'opposition des chars allemands, mais les mines (qui provoquèrent le développement du Sherman Crab), l'artillerie et l'aviation. Le char reçut de bonnes critiques parmi les troupes, et très vite le Sherman devint le principal char moyen des unités américaines, remplaçant le M3 Lee. En général, le M4 s'avéra être un char très approprié pour les opérations dans le désert, ce qui fut confirmé par son histoire d'après-guerre. Sur les étendues africaines très vastes et plates, sa fiabilité, sa bonne vitesse, son confort, son excellente visibilité et sa communication se révélèrent très utiles. Le char manquait d'autonomie, mais les Alliés résolurent ce problème grâce à d'excellents services d'approvisionnement. De plus, les Sherman transportaient souvent du carburant supplémentaire avec eux dans des bidons. Le 14 février 1943 en Tunisie, les premiers affrontements, entre les Sherman (1er Régiment de Chars et 1ère Division Blindée) et le nouveau Pz.Kpfw. VI Tiger allemand (501ème Bataillon de Panzer Lourds), eurent lieu au cours desquels l'incapacité du M4 à combattre sur un pied d'égalité se manifesta contre les panzers lourds allemands.
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Le lieutenant-général W G Holmes, 9ème Armée, se tient sur un M4A1 du Wiltshire Yeomanry pour regarder une démonstration de tir, 5 avril 1943. -
Grande Guerre Patriotique (1942-1945)
Les Sherman commencèrent à arriver en URSS en novembre 1942 (la 5ème Brigade de Chars de la Garde reçut les premier), mais ce char n'apparut en quantités notables dans les troupes soviétiques qu'à la fin de 1943 (plusieurs dizaines participèrent à la Bataille de Koursk) dont 38 M4A2 faisant partie de la 48ème Armée et 29 Sherman du 5ème Corps de Chars de la Garde. À partir du printemps 1944, les Sherman prirent part à presque toutes les batailles sur tous les fronts de la Grande Guerre Patriotique. Les tankistes reçurent bien les chars américains, ils notèrent surtout la commodité de l'équipage par rapport aux chars soviétiques, ainsi que la très haute qualité des équipements d'instrumentation et de communication. Servir sur ce char étranger était considéré comme une chance. L'évaluation positive du char fut également influencée par le fait que, d'une part, il était beaucoup plus parfait que son prédécesseur (M3 Lee), et d'autre part, l'Armée Rouge maîtrisait déjà les subtilités de l'exploitation de la technologie américaine à cette époque. Au cours de l'hiver 1943, certaines lacunes du M4A2 furent révélées, spécifiques aux conditions hivernales russes. Les chars fournis à l'URSS avaient des chenilles en caoutchouc lisse, ce qui posait de sérieux problèmes lors de la conduite sur des routes hivernales glacées. L'adhérence insuffisante des chenilles au sol était exacerbée par le centre de gravité élevé et le char se renversait assez souvent. En général, le char correspondait presque entièrement au T-34 soviétique (lui cédant en termes de protection latérale) et était utilisé de la même manière, sans aucune différence particulière. Le bruit beaucoup plus faible des Sherman était souvent utilisé, par rapport aux chars soviétiques, et le tir en mouvement était également pratiqué, assuré par une suspension souple. Le T-34-85 avait déjà des avantages supplémentaires dans le calibre du canon et la protection frontale de la tourelle. En URSS, les chars reçus dans le cadre du Prêt-Bail furent tentés d'être combinés en unités distinctes (au niveau des bataillons ou des brigades de chars), afin de simplifier la formation des équipages et des fournitures. Un grand nombre de Sherman arrivant en URSS permit de créer des corps entiers (par exemple, le 1er et 9ème Corps Mécanisé de la Garde ainsi que le 8ème Corps de Chars de la Garde), armés uniquement de ce type de char. Souvent, des Sherman et des T-60, T-70 étaient utilisés dans les mêmes unités. Les M4A2(76)W HVSS reçus à l'été 1945 furent envoyés en Extrême-Orient et participèrent à la guerre contre le Japon.
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Un M4A2 (76)W en service soviétique dans le 64ème Régiment de Chars de la Garde, 8ème Corps Mécanisé de la Garde. Le char et son équipage se trouvent à Grabow, en Allemagne, en liaison avec la 82ème Division Aéroportée, 3 mai 1945. -
Front de l’Ouest (1943-1945)
La première utilisation du M4 en Europe fut au débarquement en Sicile le 10 juillet 1943, où opéraient la 2ème Division Blindée et le 753ème Bataillon Indépendant de Chars. Au début de l'opération Overlord, le commandement allié se rendit compte que le Sherman, apparu à la mi-1942 en 1944, était déjà obsolète, car les confrontations avec les panzers lourds allemand en Italie montraient l'insuffisance, et surtout, les limites de l’armement du Sherman. Les Américains et les Britanniques réagirent différemment à cette situation. Les Britanniques commencèrent d'urgence à installer leur nouveau canon 17-pdr de 76,2mm sur leurs Sherman, qui montrèrent d'excellents résultats dans la lutte contre les chars allemands, y compris les Tiger et Panther. La conversion se déroula plutôt bien, mais l'ampleur du réarmement fut limitée par la production insignifiante de l'arme elle-même et de ses munitions. Les Américains, à qui l'on proposèrent de produire le 17-pdr dans leurs usines, refusèrent cette offre, préférant produire leurs propres modèles. En conséquence, au début des hostilités actives en France, les Britanniques ne disposaient que de quelques centaines de Firefly, les répartissant entre leurs unités de chars, environ 1 par peloton.
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L'équipage du M4A1 Eternity vérifie son véhicule après son débarquement à Red Beach 2, en Sicile, 10 juillet 1943. -
Les Américains, malgré leur expérience assez solide dans l'utilisation des chars à cette époque (quoique moins que celle des Britanniques), étaient d'avis que les chars devraient principalement être utilisés pour soutenir l'infanterie, et des chars spéciaux très mobiles devraient être utilisés pour combattre les chars ennemis : les chasseurs de chars. Cette tactique aurait pu être efficace pour contrer les percées, mais elle n'était pas adaptée au type de combat caractéristique de la seconde moitié de la Seconde Guerre Mondiale, puisque les Allemands cessèrent d'utiliser la stratégie des frappes de chars concentrées. De plus, après les victoires en Afrique du Nord, les Américains se caractérisèrent par une certaine arrogance. Le commandant en chef de l'Armée Américaine, le général McNair, en particulier, déclara : Le M4, en particulier le M4A3, fut largement salué comme le meilleur char du champ de bataille. Il y a des indications que l'ennemi est d'accord avec le point de vue. Apparemment, le M4 est une combinaison idéale de mobilité, de fiabilité, de protection contre la vitesse et la puissance de feu. En dehors de cette demande particulière - qui représente le point de vue britannique - il n'y a eu aucun appel d'aucun théâtre pour un canon de 90mm. Il semble n'y avoir aucune crainte de la part de nos forces du Mark VI allemand (Tiger)… Il ne peut y avoir d'autre base pour le T26 que la conception de combat char contre char - ce qui est considéré comme malsain et inutile. L'expérience de combat britannique et américaine démontra que le canon AT en nombre approprié et disposé correctement, domine le char. Toute tentative d’amélioration du blindage et de puissance de feu des chars pour surpasser les canons AT furent vouée à l'échec… Rien n'indique que le canon AT de 76mm soit inadéquat contre le Mark VI allemand. À la suite de cette approche, les Américains abordèrent le débarquement de Normandie avec uniquement des M4, y compris ceux dotés d'armes améliorées, malgré la présence de programmes assez réussis pour remplacer le M4 par un nouveau type. Le programme de production du M26 Pershing n'a pas non plus été mis en œuvre. En plus des chars conventionnels, une opération amphibie aussi colossale nécessitait également une énorme quantité d'équipements d'ingénierie et de sapeur, ce qui donna lieu à un grand nombre de variantes spécialisées du M4, dont la plus célèbre était le Sherman DD. La création d'un tel équipement fut principalement réalisée par les Britanniques, dans le groupe Hobart, en utilisant non seulement des chars américains, mais aussi anglais pour cela. En plus des chars amphibies, il y avait aussi des Sherman qui recevaient des schnorkels pour surmonter les eaux peu profondes. Pendant le débarquement lui-même, les Hobart’s Funnies étaient censés dégager la route des mines et autres obstacles du mur de l'Atlantique, et les Sherman DD qui débarquaient étaient censés soutenir l'infanterie traversant les fortifications côtières. En général, cela se produisit, à l'exception du fait que les Américains négligèrent largement l'équipement d'assaut spécialisé, s'appuyant principalement sur leur soutien d'infanterie et de canons navals. La situation fut aggravée par le fait que sur le site de débarquement d'Omaha, des chars amphibies furent lancés beaucoup plus loin de la côte que prévu et coulèrent donc avant de pouvoir toucher terre. Dans d'autres zones, les chars amphibies, d'assaut et de sapeurs fonctionnèrent parfaitement et le débarquement se déroula sans trop de pertes.
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M4 Sherman embourbé sur une plage du débarquement de Normandie, 12 juin 1944. Ce char, qui porte le nom de Cannon Ball, est équipé de prises d'air surélevées pour une utilisation amphibie. -
Après avoir capturé la tête de pont, les Alliés durent s'approcher des divisions de chars allemands lancées dans la défense de la forteresse Europe, et il s'avéra que les Alliés sous-estimaient le degré de saturation des troupes allemandes avec des panzers lourds, en particulier les Panther. Dans des affrontements directs avec les panzers lourds allemands, les Sherman avaient très peu de chance. Les Britanniques, dans une certaine mesure, pouvaient compter sur leur Firefly, dont l'excellent canon fit une grande impression sur les Allemands (à tel point que les équipages de chars allemands tentaient d'abord de détruire le Firefly, puis de s'occuper du reste). Les Américains, qui comptaient sur leur nouveau canon, découvrirent rapidement que la puissance de ses AP n'était toujours pas suffisante pour vaincre en toute confiance le Panther de face. La situation était aggravée par le fait que les conditions naturelles de la Normandie, notamment ses bocages, ne permettaient pas aux Sherman de réaliser leur avantage en termes de vitesse et de maniabilité. De plus, ces mêmes conditions ne permettaient pas de faire des percées de chars d'une ampleur stratégique, pour lesquelles le Sherman, par sa rapidité et sa fiabilité, était parfaitement adapté. Au lieu de cela, les alliés durent ronger lentement les bocages, subissant de très lourdes pertes de la part des chars allemands et des Panzerfaust agissant contre eux (ces derniers profitaient du terrain pour s'approcher et tirer parfois à bout portant). En conséquence, les équipages de chars alliés devaient principalement compter sur leur supériorité numérique écrasante, leurs excellents services de réparation, ainsi que sur les actions de leur aviation et de leur artillerie, qui traitaient les défenses allemandes avant l'offensive des chars. L'aviation alliée supprima très efficacement les communications et les services arrière des forces de chars allemandes, ce qui entrava considérablement leurs actions.
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Les monteurs REME se préparent à installer un nouveau moteur dans un Sherman dans les ateliers de la 8ème Brigade Blindée, 9 août 1944. -
Selon le livre Death Traps de Belton Cooper, qui était responsable de l'évacuation et de la réparation des chars, la 3ème Division Blindée perdit à elle seule 1 348 Sherman au combat en 10 mois, dont 648 furent complètement détruits. De plus, les pertes hors combat s’élevèrent à environ 600 chars. En Normandie, de nombreux Sherman furent soumis à des modifications sur le terrain, par exemple, des dispositifs artisanaux et d'usine furent montés dessus pour surmonter les bocages, le blindage fut renforcé en soudant des plaques de blindage supplémentaires, et aussi simplement en suspendant des chenilles de rechange, des sacs de sable et des écrans anti-HEAT improvisés. La sous-estimation des armes à charge creuse de l’infanterie conduisit au fait que l'industrie américaine ne produisit de tels protections qu'à la toute fin de la guerre. Après l'entrée des armées alliées en France, l'excellente mobilité stratégique des Sherman se manifesta pleinement. D'un autre côté, il s'avéra que les M4 n'étaient pas très adaptés aux opérations de combat dans les villes, principalement en raison d'un blindage médiocre et de l’inefficacité de leurs canons. Il n'y avait pas assez de Sherman Jumbo et les versions de soutien d'artillerie avec des obusiers de 105mm dans la ville étaient trop vulnérables.
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Des Yankees du 60ème Régiment d’Infanterie avancent dans une ville belge sous la protection d'un M4. -
Les variantes lance-missile du Sherman, ainsi que les chars lance-flammes, furent utilisés très activement et avec succès (en particulier lors de l'assaut de fortifications à long terme à la frontière allemande). Mais les actions des M10 n'étaient pas très efficaces, car, outre la puissance insuffisante de leurs canons, le blindage l’était aussi, de plus, les équipages des tourelles ouvertes s’avérèrent très vulnérables au mortier et à l'artillerie. Le M36 était plus efficace, mais il avait aussi une tourelle ouverte. En général, les chasseurs de chars ne firent pas face à leur tâche et le principal fardeau des batailles de chars tomba sur les épaules des Sherman. Les Sherman DD furent assez activement utilisés pour passer des rivières, comme le Rhin. À la fin de 1944, 7 591 Sherman étaient dans les forces américaines et britanniques, sans compter les réserves. Au total, au moins 15 divisions de chars américaines opéraient sur le théâtre d'opérations d'Europe occidentale, sans compter 37 bataillons de chars distincts. Le principal problème des forces de chars américaines sur ce théâtre n'était pas les lacunes du M4 lui-même, qui s'avéra être une arme très efficace, mais le fait qu'il n'y avait pas de types de véhicules blindés plus lourds en service capables de combattre les chars allemands sur un pied d'égalité. Le Sherman fut conçu comme un char de soutien d'infanterie et, à ce titre, montra son meilleur côté, mais il ne fut pas très efficace dans les opérations contre les Panther, Tiger I et II allemands.
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Sherman de la 8ème Brigade Blindée, Kevelaer, Allemagne, 4 mars 1945. -
Campagne du Pacifique (1943-1945)
Les premiers Sherman apparurent dans le Pacifique lors de l'opération sur Tarawa, le 20 novembre 1943, dans le cadre de l'US Marine Corps. Étant donné que la flotte américaine n’eut aucun problème avec le carburant diesel, principalement les versions diesel du M4A2 furent utilisé contre les Japonais. Après Tarawa, le Sherman devint le principal char américain sur le théâtre d'opérations du Pacifique, remplaçant complètement le M3 Lee, qui resta principalement en service dans les garnisons. De plus, les Sherman remplacèrent également les Stuart, car l'utilisation de chars légers dans les opérations d'assaut était jugée inappropriée (leur avantage en termes de mobilité ne comptait pas sur les petites îles). La situation sur le théâtre du Pacifique était fondamentalement différente des actions en Europe et en Afrique du Nord. Les chars japonais étaient très peu nombreux, obsolètes et étaient pour la plupart à des légers, ils ne pouvaient pas résister directement au M4 américain. Développé en 1944 spécifiquement pour contrer les Sherman, le Chi-Nu ne participa pas aux hostilités, puisqu'il était destiné directement à la défense des îles japonaises. Étant donné que presque toutes les opérations des marines américains et de l'armée sur ce théâtre étaient des percées dans la défense à long terme des Japonais, les Sherman servirent principalement de chars de soutien d'infanterie, c'est-à-dire exactement le rôle pour lequel ils furent créés. Les chars japonais ne pouvaient pas fournir une résistance suffisante en raison de la faiblesse de leurs armes, incapables de pénétrer le blindage des Sherman. Les Américains, en règle générale, n'avaient aucun problème avec les chars japonais. Cela conduisit au fait que les Japonais utilisaient principalement leurs chars comme points de tir improvisés à long terme, opérant à partir de tranchées spécialement préparées. Les tentatives d'utilisation active des chars japonais furent également entravées par la très mauvaise formation tactique des commandants de chars japonais, qui n'avaient aucune expérience des batailles de chars.
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M4 passant à côté d’un Type 97 Chi-Ha japonais à Luzon dans les Philippines, 17 janvier 1945. -
Les Américains rencontrèrent la plus grande activité des unités de chars japonais aux Philippines, où opérait la 2ème Division de Chars du Groupe Shobu, sous le commandement du général Tomoyuki Yamashita. Au total, les Japonais disposaient d'environ 220 chars, dont la plupart furent perdus lors de l'offensive américaine en direction de San José. Dans le théâtre d'opérations du Pacifique, le Sherman s'avéra être un excellent char de soutien d'infanterie, ainsi que son poids et sa taille relativement petits, ce qui facilita le transfert de chars d'île en île. Il s'avéra adapté aux opérations dans un climat chaud et humide, et n'eut aucun problème particulier de fiabilité et de maniabilité. Les principales pertes de chars américains provenaient d'explosions sur des mines. Manquant d'artillerie et d'armes AT d'infanterie suffisamment efficaces, les Japonais utilisèrent souvent la tactique kamikaze, envoyant leur infanterie contre les chars américains avec des sacs à dos, des mines magnétiques et perches, des grenades AT, etc. La nature spécifique des combats conduisit au fait que les chars étaient utilisés dans le cadre de bataillons de chars distincts qui soutenaient les divisions d'infanterie. Les divisions de chars ne furent pas formées dans le théâtre d'opérations du Pacifique, en raison de l'absence de nécessité de concentrer les véhicules blindés, et également en raison de l'impossibilité de manœuvre stratégique des unités de chars.
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Pendant un répit dans les durs combats d'Okinawa, ces M4 du 713ème Bataillon de Chars se regroupent étroitement sur une crête vallonnée, 1945.
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Guerre Froide (1945-1991)
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Guerre Civile Chinoise (Seconde Phase) (1945-1949)
À partir de 1946, un nombre important de Sherman fournis par les États-Unis (ainsi que des M3/M5 Stuart également reçus dans le cadre du Prêt-Bail de la Seconde Guerre Mondiale) combattirent avec les Forces Nationalistes Chinoises (Kuomintang) contre les troupes chinoises communistes, en particulier pendant la Campagne de Huaihai. Quelques Sherman nationalistes finirent par être capturés par les forces communistes alors que les premiers se retiraient et étaient chassés du continent. Après le déménagement de la République de Chine à Taïwan en 1949, les États-Unis fournirent des M4 et M4A1 à l'Armée Nationaliste Chinoise.
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M4A4 en service chinois nationaliste. -
Guerre Civile Grecque (1946-1949)
On pense que la Grèce n'utilisa jamais le Sherman, bien que plusieurs Sherman britanniques aient été en action à Athènes lors de l'insurrection communiste de 1944, en soutien aux forces gouvernementales. Au cours de la guerre civile grecque qui s'ensuivit, dans le terrain généralement montagneux où les combats se déroulaient invariablement, comme lors de la Bataille du Mont Grammos en 1949, le char préféré était le Centurion britannique plus léger, ou Kentavros en grec, une variante du Cromwell, dont quelques-uns furent mis à la disposition de l'armée nationale. Cependant, au moins jusqu'en 1985, 2 tourelles Sherman, probablement de M4A2, version à trappe unique, moins les canons et posées sur des bases en béton comme des bunkers improvisés, pouvaient être observés à l’École des Ingénieurs de l'Armée Grecque à Loutraki, leur présence en contradiction avec le point de vue communément accepté selon lequel l'Armée Grecque n'utilisait que des véhicules de dépannage basés sur le Sherman et non des chars d'assaut. Des images récemment numérisées indiquent l'utilisation d'au moins un Sherman Dozer, probablement un M4A4, par l'Armée Hellénique lors d'une visite en Grèce du général Eisenhower.
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Sherman et troupes du 5ème Bataillon (Écossais) de parachutistes, 2ème Brigade de Parachutistes, lors d'opérations contre des membres de l'ELAS, Athènes, 6 décembre 1944. -
Guerre d’Indochine (1946-1954)
Une utilisation du côté français mais sans plus de détails de mon côté…
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M4 Composite français en action pendant la Guerre d'Indochine, peut-être du Régiment Blindé Colonial d'Extrême-Orient. -
Guerre Israélo-Arabe de 1948
Les Forces de défense israéliennes utilisèrent des M4 américains dès la Guerre de 1948. Israël obtint ses premiers Sherman en les volant, en les achetant aux Philippines ou en obtenant des démilitarisés dans des parcs à ferrailles à travers l'Europe. Le premier, surnommé Meir, fut obtenu en mai 1948 ; l'Armée Britannique le destinait à la destruction, mais les soldats le remirent à la place à la Hagana, qui l'équipa d'un canon de 75mm. Un autre fut trouvé dans une casse en Israël et armé initialement d'un canon de 20mm monté à l'extérieur (le char s'appelait Tamar) et plus tard d'un canon de 75mm. D'autres anciens M4 britanniques similaires acquis secrètement furent nommés Ada et Ruth II. En novembre 1948, 35 autres furent achetés à des casses italiennes. Tous ceux-ci n'étaient pas opérationnels, seuls 4 furent complètement réparés jusqu'à la fin de la guerre et 14 en novembre (certains nécessitèrent un réarmement avec le canon de campagne Krupp de 75mm). À la fin de 1953, Israël comptait 76 Sherman opérationnels et 131 non opérationnels.
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Sherman de l'Armée Israélienne lors de l'opération Horev, décembre 1948. -
Guerre de Corée (1950-1953)
L'offensive des troupes nord-coréennes mit le commandement américain dans une position très difficile : les seuls chars en Corée du Sud étaient un certain nombre de M24 Chaffee américains. La solution pourrait être un transfert urgent de chars depuis le Japon, mais il n'y avait que des Sherman avec des canons M3 de 75mm, car le besoin d'un canon de 76mm pendant la guerre du Pacifique ne se faisait pas sentir. Comme ces chars étaient nettement inférieurs en termes de puissance de feu aux T-34-85 disponibles dans l'Armée Populaire Coréenne, il fut décidé de les réarmer avec des canons M1 de 76mm. Le rééquipement fut effectué dans l'arsenal de Tokyo, les canons furent installés dans des tourelles M4A3 conventionnelles, un total de 76 chars furent convertis. Les premiers Sherman réarmés arrivèrent en Corée le 31 juillet 1950 dans le cadre du 8072ème Bataillon de Chars Moyens, et le 2 août, ils combattirent dans la bataille de Chungam-Ni. Par la suite, des chars des États-Unis commencèrent à arriver et un total de 547 Sherman de diverses modifications, principalement M4A1E4, participèrent à la guerre de Corée. Le principal adversaire du Sherman dans cette guerre était le T-34-85, qui était en service chez les Nord-Coréens et les Chinois. Après l'arrivée des chars moyens et lourds américains, la domination du T-34 sur le champ de bataille prit fin et les batailles de chars se terminèrent généralement en faveur des tankistes américains. Avec à peu près le même blindage que le T-34, le Sherman le surpassait en termes de précision et de cadence de tir, principalement en raison d'une meilleure optique et de la présence d'un stabilisateur. Les canons des deux chars étaient suffisamment puissants pour pénétrer le blindage de l’un et de l'autre à presque toutes les distances. Mais la principale raison des échecs des chars coréens et chinois était le niveau d'entraînement plus élevé de leurs adversaires américains.
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M4A3E8 de la Compagnie B, 72ème Bataillon de Chars, 2ème Division d’Infanterie, tire avec son 76mm sur des bunkers ennemis sur Napalm Ridge, en soutien à la 8ème Division ROK… Notez la position de tir préparée, avec des caisses de munitions empilées à gauche et des sacs de sable empilés sur les surfaces supérieures arrière de la caisse du char. 11 mai 1952. -
Selon les données officielles américaines, du 21 juillet 1950 au 21 janvier 1951, 516 M4A3 participèrent aux hostilités dans le cadre de la 8ème Armée et du 10ème Corps d'Armée, dont, selon des données incomplètes, 220 chars furent perdus (120 irrémédiablement). Le niveau de pertes irrémédiables était le plus élevé parmi tous les chars massivement utilisés. Un grand nombre de chars en panne et abandonnés lors de la retraite furent capturés par les Nord-Coréens et les Chinois. Le 1er avril 1951, il y avait 442 M4A3 en Corée. Du 21 janvier au 8 avril 1951, 178 chars de ce type furent perdus. Du 8 avril au 6 octobre 1951, 362 Sherman furent perdus. Ainsi, au cours des 14 premiers mois de la guerre, au moins 760 Sherman furent endommagé, on ne connait pas l’avancement de ce chiffre au cours des 22 mois suivants de la guerre. Au début de la guerre, les Américains utilisaient largement les M26 Pershing plus lourds, mais il fut vite devenu clair que malgré le canon puissant et le bon blindage, ce char ne pouvait pas fonctionner efficacement dans les montagnes coréennes, car il avait le même moteur que le Sherman, avec beaucoup plus de poids. En conséquence, les Sherman assumèrent le fardeau principal de la guerre, malgré le fait qu'ils étaient moins bien armés et plus légèrement blindés. En général, le service de combat des Sherman en Corée était assez réussi, sauf qu'une fois de plus la puissance insuffisante des HE de 76mm se manifesta. L'artillerie Sherman agit avec plus de succès dans ce sens. La phase passive de la guerre fut caractérisée par une grande échelle de batailles de chars, et le rôle principal joué par les chars américains était le soutien de l'infanterie, les patrouilles et le bombardement de l'ennemi depuis des positions d'artillerie fermées. Les chars étaient également utilisés comme une sorte de points de tir mobiles, aidant l'infanterie à repousser les « vagues humaines » chinoises.
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De gauche à droite : Caporal John T. Clark (Caroline du Sud) ; Caporal James E. Kishbough (Nescopeck, Pennsylvanie) ; Sergent Frank C. Allen (Etiwanda, Californie) ; Sergent Theodore R. Liberty (Bushton, Massachusetts) ; et le caporal William J. Bohmback (Boston, Massachusetts) ; se préparant à avancer le long de la rivière Han, en Corée, dans leur M4 Tiger, lors de l'offensive lancée par le 5ème Régiment de Chars contre les forces ennemies dans cette région, 18 février 1951. -
Révolution Cubaine (1953-1959)
Cuba acheta au moins 7 M4 aux États-Unis (les variantes sont inconnues, mais ce qui est clair, c'est qu'ils étaient très probablement équipés de nouveaux systèmes de suspension HVSS et armés d'un canon de 76 mm) pour se battre contre la guérilla dirigée par Fidel Castro. Certains de ces chars virent des combats contre les combattants de Castro pendant la Bataille de Santa Clara et au moins un fut capturé par les rebelles victorieux après la défaite des forces militaires gouvernementales. Les Sherman capturés utilisés par les rebelles furent exposés à la parade lorsqu'ils entrèrent triomphalement à La Havane.
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Le célèbre Ernesto Che Guevara devant un Easy Eight, décembre 1958. -
Guerre d’Algérie (1954-1962)
Une utilisation recensée mais sans plus de détails…
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M4A1 (76)W français patrouillant sur une route nord-africaine près de Blida, Algérie, 4 novembre 1954. -
Crise du Canal de Suez (1956)
En 1956, Israël possédait au moins 200 Sherman, dont 60 Sherman fournis par la France, et il devint le char standard des unités blindées israéliennes. En mars 1956, Israël commença à moderniser les Sherman avec des canons français CN 75-50 de 75mm pour créer le M-50. Les 25 premiers M-50 furent terminés juste à temps pour l'opération Kadesh d'octobre 1956 dans le Sinaï contre l'Armée Égyptienne. Les 50 premiers M-50 avaient le moteur à essence Continental R-975 et la suspension VVSS, les autres avaient un moteur diesel Cummins et une suspension HVSS. Au cours de la campagne du Sinaï, Israël captura des M4A3 aux Égyptiens. Au total, Israël perdit 30 chars, tous ou la plupart d'entre eux des Sherman. L'Égypte possédait plusieurs dizaines de M4A2, y compris ceux avec la tourelle FL-10, dont 56 furent perdus au combat.
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Sherman égyptien détruit pendant la crise, fin 1956. -
Débarquement de la Baie des Cochons (1961)
Bien que cela ne soit toujours pas clair, on pense qu'il y avait peut-être un Sherman utilisé par l'Armée Cubaine en défense contre l'invasion parrainée par les États-Unis de Cuba (menée par des exilés cubains anticommunistes soutenus par la CIA) à la Baie des Cochons. La plupart des chars et des véhicules blindés utilisés par l'Armée Cubaine lors de la bataille étaient soviétiques, comme le T-34-85 et le SU-100.
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Carte (en espagnol) faisant l’état des lieux de cette invasion. -
Révolution Sandiniste (1962-1990)
En Amérique centrale, le Nicaragua exploitait 4 M4A3 (principalement HVSS). C'est au Nicaragua que le Sherman vit probablement le combat pour la dernière fois, lors de la guerre civile qui fit rage dans le pays à la fin des années 70. Pendant cette révolution, entre 1978 et 1979, la Garde Nationale Nicaraguayenne utilisa ses Sherman dans une guerre urbaine rangée contre les rebelles combattants et l'insurrection. Peu de temps après que les sandinistes prirent le pouvoir politique et le contrôle de tout le pays, la nouvelle Armée Nicaraguayenne (réformée) reçut des chars de fabrication soviétique plus modernes (tels que le T-55) et les anciens Sherman disparurent rapidement (ils furent probablement mis au rebut).
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Insurrection de la ville d'Estelí où les troupes de la Garde Nationale de Somoza s’affrontèrent contre les rebelles sandinistes, 1979. -
Révolte de la Marine Argentine (1962-1963)
En septembre 1951, les Sherman furent utilisés de manière insignifiante lors du soulèvement de l'Armée. D'avril 1962 au début de 1963, les Sherman du gouvernement participèrent à la répression du soulèvement des marins. Dans le même temps, le 8ème Régiment de Chars Loyalistes perdit plus de la moitié de ses chars. Le 22 septembre 1962, 4-5 Sherman du 8ème Régiment furent touchés par des tirs d'artillerie rebelles. Les 2 et 3 avril 1963, plusieurs colonnes de chars des 8 et 10èmes régiments furent détruits par des avions rebelles, 12 autres aussi dans l'une des attaques.
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Sherman à Azul, 1963. -
2ème Guerre Indo-Pakistanaise (1965)
L'Inde reçut les premiers chars pendant la 2ème Guerre Mondiale et ils participèrent aux combats en Birmanie. Il s'agissait à la fois de versions américaines et britanniques des Sherman. À l'avenir, les chars furent activement achetés par l'Inde et le Pakistan. Lors de la guerre indo-pakistanaise de 1965, les Sherman participèrent des 2 côtés du conflit. Au début de la guerre, l'Inde disposait de 332 Sherman de différents types et le Pakistan, 305. Il s'agissait principalement de M4A1 et M4A3, de nombreux chars équipés d'un canon de 75mm furent rééquipés d'un canon M1 de 76mm. En Inde, des tentatives furent faites pour le rééquiper avec le canon français par analogie avec le M50 israélien. Les Sherman indiens du 9ème Deccan Horse participèrent à la défaite des M47/48 Patton Pakistanais lors de la bataille d'Asal Uttara. Dans le plus grand engagement, les Sherman indiens détruisirent 11 chars pakistanais, perdant 4 de leurs véhicules à cause des chars et 3 autres à cause de l'infanterie. Malgré le fait que les Sherman représentaient un peu moins de la moitié de la flotte de chars des 2 camps, ils étaient principalement utilisés dans des directions secondaires, ainsi que pour des attaques de flanc. Les chars de la première ligne étaient moins mobiles, mais plus lourdement armés et mieux blindés : des Patton (du côté pakistanais) et Centurion (du côté indien). À la fin de la guerre, 37 Sherman pakistanais restèrent sur le territoire indien, dont 11 étaient en état de combat et 26 détruits. Le nombre de ces chars détruits sur le territoire du Pakistan lui-même est inconnu.
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Caisse d'un M4A1 détruit pendant la guerre indo-pakistanaise. Message de l’auteur : Cette photo est celle de mon grand-père maternel Brig. Hari Singh Deora AVSM (Médaille Ati Vishisht Sewa), 18ème de Cavalerie (Armée Indienne). Cette photo fut prise après que l'Armée Indienne ait détruit plus de 100 Patton et Sherman de l'Armée Pakistanaise pendant la guerre indo-pakistanaise de 1965. L'endroit fut ensuite nommé Patton Nagar (Vallée de Patton). -
Guerre de Six Jours (1967)
En 1967, Israël disposait de 522 Sherman de différents types, soit environ la moitié de sa flotte de chars. À cette époque, il était le seul pays du Moyen-Orient à avoir ces chars en service. Cependant, pendant la guerre des Six Jours, ils furent utilisés dans le Sinaï principalement dans des directions secondaires, la principale force de frappe étant les Centurions anglais, qui avaient des armes plus lourdes et un meilleur blindage. Au total, 507 Sherman israéliens, conventionnels et Super Sherman, furent affectés à la guerre, dont 212 sur le front égyptien, 132 sur le front jordanien et 163 sur le front syrien (il y en avait plus sur le front syrien, puisque certains des chars étaient déployés depuis la Jordanie). Parmi les Arabes, seule l'Égypte possédait des Sherman, environ 90 unités, dont 55 étaient déployées dans le Sinaï. Sur le front du Sinaï, il y eut un cas où une compagnie de Super Sherman, venue en aide à une unité attaquée par les Égyptiens, détruisit 5 T-55 égyptiens plus modernes. L'historien anglais Bill Monroe dans son livre The Centurion Tank souligna que les Super Sherman israéliens participèrent à des batailles de chars contre les Centurion jordaniens, au cours desquelles la partie israélienne gagna. Selon ses données, lors de ces affrontements, il s'avéra que les obus des chars Super Sherman transpercèrent en toute confiance le blindage des Centurion à une distance pouvant atteindre 1 km. Au total, pendant la guerre, l'Égypte perdit les 55 Sherman disponibles dans le Sinaï, et chacun d'eux fut capturé par Israël. Sur les 212 Sherman déployés dans le Sinaï, seuls 16 furent détruits par les Israéliens. Sur les trois fronts, plus de la moitié des quelque 400 chars israéliens détruits étaient des Sherman.
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Les M-51 Super Sherman avancent pendant la guerre des Six Jours. Ces Sherman sont armés du puissant canon français Modèle F1 de 105mm. -
Guerre du Kippour (1973)
Avant cette guerre, les Sherman furent progressivement retirés du service. Pendant cette dernière, 374 chars israéliens de ce type participèrent, sans compter les canons automoteurs basés sur eux. Cette fois, ils eurent un succès mitigé. Par exemple, le 9 octobre, un bataillon de chars de la 9ème Brigade Mécanisée (environ 40 Super Sherman) dans le secteur central attaqua et vaincu une colonne de soutien syrien (véhicules blindés de transport de troupes et camions), mais le commandant du bataillon décéda lorsque son Sherman explosa sur une mine. Dans une autre bataille, le 22 octobre, un bataillon de Super Sherman israéliens de la brigade Granit lança un assaut sur le bastion de Botzer capturé par les Égyptiens. Les Super Sherman furent détruits par les T-62 égyptiens de la 25ème Brigade et retournèrent à leurs positions d'origine. Après la guerre, les Sherman furent soit convertis en canons automoteurs et autres véhicules, soit vendus à d'autres pays.
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M-51 Super Sherman pendant la guerre du Kippour. -
Guerre du Liban (1975-1990)
On sait que des Sherman prirent part à ce conflit mais il n’y a pas plus d’infos…
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L'explosion du bâtiment du Corps des Marines à Beyrouth créa un grand nuage de fumée visible à des kilomètres de distance, Liban, 23 octobre 1983. -
Guerre Ougando-Tanzanienne (1978-1979)
L'Ouganda acquit 12 anciens M4A1 (76)W israéliens (comprenant à la fois des types VVSS et HVSS) et au moins certains d'entre eux furent équipés de lanceurs de fumigènes et exploités au début de l'ère du régime dictatorial d'Idi Amin (à l'époque où il était encore ami d'Israël et bénéficiait de son soutien). Ces M4 furent utilisés pour envahir la Tanzanie. Pendant la guerre, 6 ou 7 d’entre eux furent détruits. Ils furent utilisés aussi lors du coup d'État en Ouganda en juillet 1985. Pendant les combats, un Sherman fut détruit.
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M4A1 (76)W de l'Armée Ougandaise, fin des années 70. -
Guerre Iran-Irak (1980-1988)
L'Iran reçut un nombre inconnu de Sherman armés de canons de 76mm (ceux équipés du système de suspension HVSS) des États-Unis (l'un de ses alliés les plus importants pendant la Guerre Froide jusqu'en 1979) dans les années 50 et au moins certains furent utilisés au combat à partir de 1980, lorsqu'il vit une action militaire contre des chars irakiens beaucoup plus modernes, tels que le T-55 soviétique, pendant cette guerre qui commença la même année. Le Sherman se comportèrent mal dans la bataille contre les chars avancés (principalement soviétiques) déployés par l'Armée Irakienne et, par conséquent, de nombreux Sherman iraniens furent perdus, ce qui permit à l'Irak de capturer une quantité importante pendant le conflit (certains de ces anciens Sherman iraniens étaient même découvert par hasard et aussi par les troupes américaines ainsi que les forces de la coalition lorsqu'elles envahirent conjointement l'Irak en 2003). Bien qu'on ne sache pas comment et quand, l'Irak réussit également réussi à posséder au moins un seul M-50 (soi-disant un char capturé de l'Armée Israélienne) et l'exposa dans la ville de Tikrit.
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Sherman iranien abandonné dont le commentaire de la personne qui publia la photo : Trop vieux pour ces conneries.
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Guerre de Yougoslavie (1991-2001)
Lorsque le dirigeant yougoslave Tito se retira et s'opposa à l'influence de l'URSS peu de temps après le début de la Guerre Froide à partir de la fin des années 40, la Yougoslavie reçut comme aide militaire des chars et des véhicules militaires américains, y compris des M4A3E4 qui furent ensuite équipés du canon M1A1 de 76mm et désignés M-634. D'autres versions du M-634 utilisaient le canon M3 de 75mm. Les deux variantes du M-634 étaient équipées de 2 mitrailleuses M1919A4 de 7,62mm comme armement secondaire. Selon M. Baryatinsky, des Sherman furent utilisés pendant cette guerre civile de 1991 à 1995.
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Territoires de la République de Bosnie-Herzégovine et de la République de Croatie contrôlés par les forces serbes, après l'opération Corridor (juillet 1992) pendant les guerres yougoslaves.
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M4 Sherman